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L’enseignement de la compétence socioculturelle aux étudiants de français de première et de deuxième à l’école supérieure des sciences militaires

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L’enseignement de la compétence socioculturelle aux étudiants de français de première et de deuxième à l’école supérieure des sciences militaires

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La langue est entièrement marquée de culture, d’une part parce qu’elle est unproduit socio-historique, d’autre part, dans la mesure ó elle est avant tout toujours unepratique sociale Réciproquement, aucun trait de culture n’existe indépendamment de lalangue, et celle-ci, en elle-même et pour elle-même, constitue par ailleurs l’un des objetsessentiels de la culture Ainsi, dans l’enseignement / apprentissage des langues étrangères,on trouve que les difficultés ne proviennent pas seulement de la langue elle-même, maisaussi des différences socioculturelles entre la culture d’origine de l’apprenant et celle de lalangue cible Une bonne connaissance linguistique ne suffit pas pour une bonnecommunication proprement dite L’enseignement de la culture qui, dans le cadre de notremémoire, implique à la fois l’enseignement et l’apprentissage, fait donc partie intégrantede l’enseignement des langues.

A l’heure actuelle, l’intérêt des savoirs et savoir-faire socioculturels est de plus enplus reconnu dans l’enseignement des langues et il existe bien des ouvrages d’auteurs, desrecherches sur l’enseignement de la culture Mais quoi et comment enseigner?L’enseignement des savoirs et savoir-faire socioculturels doit-il se faire avant, pendant ouaprès celui de la langue ? La question reste encore ouverte De plus, l’enseignement de laculture est étudié surtout comme un processus à part, non comme une part inhérente del’enseignement de la langue Il est difficile, en effet, de trouver une méthodologiecommune à toutes les situations d’enseignement, à tous les objectifs et à tous les publics Ilexiste dans chaque établissement de formation des problèmes concernant la définition ducontenu et d’une approche appropriés à ses propres objectifs de formation Pour résoudreces problèmes, il faut bien analyser ses particularités institutionnelles: contexteinstitutionnel (objectifs de formation, conditions d’enseignement, etc.), le corpsd’enseignants, le public, le manuel utilisé, etc en respectant des principesméthodologiques de ce processus.

Le Département de français de l’Ecole Supérieure des Sciences Militaires(E.S.S.M) a été fondé en 2002 Actuellement, il compte 18 enseignants et 12 classes de

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français dont quatre classes de première année et quatre de deuxième Pour ces classes de

F.L.E de première et deuxième années, Le Nouvel Espaces est utilisé comme méthode

principale d’enseignement du F.L.E Les étudiants de troisième et de quatrième travaillentpar la suite essentiellement sur les quatre compétences communicatives plus ou moinsindépendantes pour l’apprentissage de la pratique de la langue

L’un des objectifs de formation de l’Ecole Supérieure des Sciences Militaires estde former les étudiants maîtrisant bien la langue française Ces derniers devront travaillerpar la suite dans le domaine de défense et pourront travailler dans des pays francophonesselon les missions affectées par l’Armée A partir de cet objectif, il est évident que cesétudiants doivent posséder de bonnes connaissances non seulement linguistiques mais aussisocioculturelles en général et des connaissances dans leur domaine spécifique enparticulier : la défense Selon l’approche communicative, bien communiquer dans unelangue étrangère suppose avoir de la compétence de communication dont la compétencelinguistique et la compétence socioculturelle Alors, il faut de bonnes méthodologies et uneconception raisonnable de programmes d’enseignement ainsi que du matériel nécessaire àsa réalisation.

Au cours de l’enseignement du F.L.E, plus ou moins conscients de l’importance dela compétence socioculturelle, nos enseignants ainsi que nos apprenants font beaucoupd’efforts pour une bonne acquisition de celle-ci: l’exploitation de la méthode, l’auto-formation et la formation continue en matière culturelle, l’amélioration et l’innovation desméthododologies d’enseignement culturel de la part des enseignants; l’auto-apprentissageet une acquisition active des éléments culturels présentés dans les cours par les étudiants …Pourtant, les résultats restent bien limités: l’inadaptation des actes langagiers dansun contexte communicatif concret est due au manque de connaissances socioculturelles dela langue cible, aux interférences négatives de la culture maternelle, y compris cellesconcernant le domaine de la défense, une spécialité de nos étudiants, dont jusqu’à présentnous n’avons pas encore d’ouvrage complet et assez bien élaboré, même si les étudiantsont d’autres disciplines pour compléter l’enseignement de la compétence socioculturelle

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telles que la littérature française, la civilisation française, le français de spécialité militaire… Et nous voulons, dans ce travail de recherche, nous intéresser essentiellement àl’enseignement de la compétence socioculturelle aux étudiants de première et de deuxièmecar ce public présente des particularités, souvent néfastes pour l’apprentissage du F.L.E :niveau hétérogène du français, étudiants militaires, faible fréquence des contacts avec laculture française et que nous voulons traiter l’enseignement de la culture en tant qu’unepartie intégrante de l’enseignement du F.L.E, non que celui-ci soit une discipline à part.Nous avons méné notre enquête auprès des enseignants et des apprenants de français

concernés pour apporter les réponses à la question de recherche principale suivante: Quelleest la situation d’enseignement de la compétence socioculturelle aux étudiants de françaisde première et de deuxième impliqué dans l’enseignement du F.L.E à l’E.S.S.M?

De plus, nous constatons que la recherche sur l’enseignement de lacompétencesocioculturelle, partie incorporée du processus d’enseignement de la langue,reste sous-investie dans le cadre de notre établissement.

Notre travail aura donc pour objectif de dresser le tableau de l’enseignement de lacompétence socioculturelle dans celui du F.L.E aux étudiants de première et de deuxième àl’E.S.S.M A partir de la question de recherche principale mentionnée plus haut, nousformulons les questions de recherche concrètes suivantes :

1- Quelles sont les difficultés culturelles rencontrées par les étudiants de françaisde première et de deuxième dans l’apprentissage du F.L.E à l’E.S.S.M ?

2- Quelles sont les difficultés des enseignants de F.L.E dans leur enseignement dela compétence socioculturelle ?

3- Les contenus socioculturels présentés dans Le Nouvel Espaces répondent-ils auxobjectifs de l’enseignement du F.L.E aux étudiants de français de première et de deuxièmeà l’E.S.S.M ?

4- Quelles seront les propositions méthodologiques et pédagogiques pouraméliorer l’enseignement de la compétence socioculturelle aux étudiants de français depremière et de deuxième à l’E.S.S.M ?

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Et nous formulons quatre hypothèses ci-dessous

Hypothèse 1: Pour différentes raisons : niveau de langue hétérogène, grandes

différences entre leur culture maternelle et la culture française, contacts difficiles avec lesréalités étrangères nos étudiants de français de première et de deuxième rencontrentbeaucoup de difficultés dans leur apprentissage de la compétence socioculturelle au coursde l’acquisition du F.L.E: manque de connaissances dans plusieurs domaines historiques,géographique, politiques Et ces handicaps en culture française empêchent une bonneacquisition de la langue.

Hypothèse 2 : Nos enseignants de F.L.E rencontrent aussi des difficultés culturelles

et méthodologiques dans la mise en oeuvre de l’enseignement de la compétencesocioculturelle aux étudiants de première et de deuxième : choix difficile d’une progressionappropriée au niveau hétérogène des étudiants, l’insuffisance de connaissances en culturefrançaise, manque d’expérience et de méthodologies en matière d’enseignement de laculture en classe de F.L.E, etc Et ces facteurs constituent un obstacle à un enseignementefficace de la compétence socioculturelle à l’E.S.S.M.

Hypothèse 3: Les contenus socioculturels présentés dans Le Nouvel Espaces

représentent bien les domaines principaux de la culture française : société, éducation,moeurs et coutumes, politique, littérature, etc Pourtant, cet inventaire de contenussocioculturels n’est pas satisfaisant par rapport aux objectifs de l’enseignement du F.L.E,aux attentes des apprenants concernés.

Hypothèse 4 : L’apport des documents authentiques complémentaires, riches en

connaissances socioculturelles en classe de F.L.E et une meilleure méthodologie desenseignants dans l’enseignement de la culture et une meilleure conscience dansl’apprentissage culturel des étudiants peuvent améliorer leur acquisition de la compétencesocioculturelle à l’E.S.S.M.

Pour vérifier les hypothèses formulées plus haut, nous avons utilisé dans notretravail de recherche les deux techniques de recherche principales suivantes :

- Analyse de contenu : analyser les contenus linguistiques et socioculturels dans

la méthode utilisée pour l’enseignement du F.L.E à l’E.S.S.M.

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- Enquête par entrevue et par questionnaire, auprès des enseignants de F.L.E et

des apprenants ciblés pour décrire l’état des lieux de l’enseignement de lacompétence socioculturelle à l’E.S.S.M

Ainsi, l’objectif de notre travail est d’esquisser un tableau le plus complet quepossible de l’enseignement de la compétence socioculturelle aux étudiants de français depremière et de deuxième à l’E.S.S.M ; et plus loin, nous pourrons y apporter despropositions méthodologiques et pédagogiques pour l’améliorer.

Nous avons mené notre enquête auprès des enseignants du Département defrançais de l’E.S.S.M et des étudiants de première, de deuxième et de troisième année.

Notre mémoire se compose de trois chapitres

Dans le premier chapitre, nous présenterons le cadre théorique de l’enseignement

de la culture intégré dans l’enseignement de la langue : la définition du terme culture, lacompétence culturelle et la compétence interculturelle, les principes méthodologiques etdes modèles d’enseignement de la culture proposés par des auteurs.

Dans le deuxième, nous allons présenter d’abord le contexte général del’enseignement du F.L.E à l’E.S.S.M qui sert du cadre de l’enseignement de la compétencesocioculturelle à nos étudiants de français de première et de deuxième par une présentationsommaire des facteurs intervenant dans ce processus sur place Et en nous basant surl’analyse du corpus constitué auprès des étudiants et des enseignants du Département defrançais, à l’E.S.S.M lors de nos enquêtes par questionnaire et par entrevue, nousdresserons l'état des lieux de l’enseignement de la culture mis sur place actuellement enrapport avec les objectifs de l’enseignement du F.L.E et de la culture française : le publicciblé (le niveau de culture française, la conceptions méthodologique et les besoins enmatière culturelle, etc.), le corps d’enseignants (expérience, formation initiale et continue,conception et pratique de classe en matière d’enseignement culturel) et l'enseignement des

contenus socioculturels dans Le Nouvel Espaces au travers des remarques et des jugements

des enseignants de F.L.E et des étudiants Tout ce travail consistera à esquisser le tableaude l’enseignement de la culture mis en place à l’E.S.S.M D’ó nous pourrons reconnaỵtre

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les points forts ainsi que les points faibles qui serviront de bases pour nos propositionsméthodologiques et pédagogiques afin d’améliorer l’enseignement de la compétencesocioculturelle dans le chapitre suivant.

Dans le dernier chapitre, nous apportons les propositions envisageables concernantles contenus culturels à enseigner et le choix de documents de classe en fonction desobjectifs d’enseignement du F.L.E de l’établissement ; les démarches méthodologiquespour améliorer l’enseignement de la culture française en classe de F.L.E à l’E.S.S.M ainsique les suggestions en vue d’améliorer et de perfectionner la compétence professionnelledes enseignants de français dans leur enseignement de la compétence socioculturelle.

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CHAPITRE 1

L’ENSEIGNEMENT DE LA CULTURE

Comme la didactique des langues évolue sans cesse et a connu de grandschangements dans les méthodes et approches d’enseignement pendant les 50 annéesdernières, à chaque perception du processus d'enseignement des langues correspond uneméthode d'enseignement de la culture Dans un premier temps, nous ferons le bilan desméthodes et approches d'enseignement du français langue étrangère (F.L.E) en général et

celui de la culture en particulier Et nous sommes amenés à bien définir le terme «culture»

dans l'enseignement du F.L.E.

1 Définition de la culture

Depuis des années 80, dans la didactique des langues, on parle beaucoup du rôledes connaissances socioculturelles dans l'enseignement d'une langue étrangère, et du F.L.Een question Mais dans les ouvrages d'auteurs, on les propose sous des termes très divers

dont deux termes très souvent utilisés: la culture et la civilisation Sont-ils synonymes ou

ils couvrent des champs d’études différents ? Nous allons l’examiner plus de près et enproposer notre point de vue.

1.1 Qu’est-ce que la culture ?

«Culture» est un terme qui, du moins dans son acception actuelle, a une histoire A

la fin du XIXe siècle, avec l'apparition des sciences sociales, on a commencé à parler de

«cultures» (au pluriel) Edward B Tylor, un anthropologue anglais, en a donné en 1871, lapremière définition: «La culture est un tout complexe englobant les connaissances, lescroyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes ainsi que les autres capacités ethabitudes acquises par l'homme en tant que membre d'une société.»

Au cours du développement de la société, y compris celui des sciences, on a vuapparaître plusieurs définitions de la culture en fonction du domaine dont elle a fait l'objetd'étude Nous pourrons ainsi trouver des conceptions parfois très divergentes d’historiens,d’anthropologues, de philosophes, de sociologues, etc En voici quelques-unes !

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Pour Morin, le terme «culture» a deux sens:

• Premièrement, il désigne, dans son acception générale, tout ce qui n'est pas lanature, tout ce qui est appris, le savoir, les savoir-faire, les mythes, etc., tout ce qui esttransmis de génération en génération;

• Deuxièmement, il désigne, dans un sens plus restrictif, les diverses cultures, leursformes singulières, chacune avec ses rites, sa technique.

Mais en réalité, la culture n'existe qu'à travers les cultures La culture en soi,séparée des cultures qui se manifestent diversement n'existe pas Il nous faut doncréaffirmer que la culture est une partie inséparable de la notion de patrie.

D'après le dictionnaire Le Petit Robert 2006, la culture est définie comme:

• Développement de certaines facultés de l'esprit par les exercices intellectuelsappropriés; par exemple l'ensemble des connaissances acquises qui permettent dedévelopper le sens critique, le gỏt, le jugement  connaissance, éducation, formation,instruction;

• Ensemble des aspects intellectuels propres à une civilisation, une nation;

• Ensemble des formes acquises de comportement, dans les sociétés humaines etc'est le synonyme de «civilisation».

D'après CORTES (1993-1994 : 46), la culture «c'est ce patrimoine de coutumes, desavoir, de gestes que les sociétés humaines se transmettent d'une génération à l'autre; c'estl'ensemble des structures sociales, religieuses, artistiques» «La culture est à la fois pourl'homme le réceptacle dans lequel il déversera les produits de son imagination, de sacréation, et le réservoir qui lui dispensera une certaine manière de vivre.»

A partir de ces définitions, nous prendrons ci-dessous la définition de la culture del'UNESCO, présentée à la suite de la conférence mondiale sur les politiques culturellestenue à Mexico en 1982 dans «la Déclaration de Mexico» sur les politiques culturelles pourla plus complète:

«La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble destraits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs; qui caractérisent unesociété ou un groupe social Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les

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droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et lescroyances.»

du terme de civilisation pour mieux définir la culture.

Dans le dictionnaire Le Petit Robert 2006, nous pouvons trouver les définitionssuivantes du terme « civilisation »:

• Fait de civiliser ou se civiliser;

• Ensemble des caractères communs aux vastes sociétés considérées commeavancées; ensemble des acquisitions des sociétés humaines;

• Ensemble des phénomènes sociaux (religieux, moraux, esthétiques, scientifiques,techniques) communs à une grande société ou à un groupe de sociétés.

Ou bien, selon Huntington dans un ouvrage intitulé «Le choc des civilisations», une

civilisation représente l'entité culturelle la plus large Elle est le mode le plus élevé de

regroupement et le niveau le plus haut d'identité culturelle dont les humains ont besoinpour se distinguer des autres De plus, les civilisations vivent et meurent C'est normalparce que les hommes forment ces civilisations Ils naissent, se développent, meurent Etdans l'histoire, on en voit bien des exemples: la civilisation égyptienne, la civilisationgrecque, etc.

A partir de la définition de culture et de civilisation, nous sommes devant un

choix : quel terme allons-nous adopter pour notre recherche ou acceptons-nous tous lesdeux termes comme synonymes pour couvrir les connaissances en culture cible présentéesdans le cours du F.L.E ?

«Les notions de culture et de civilisation ont été l’objet, pendant des siècles et dansdifférents pays, de la part des historiens, des philosophes et des anthropologues,

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d’interprétations diverses, chacun des mots évoluant parfois isolément, parfois en relationavec l’autre et, dans ce dernier cas, souvent pour s’opposer, quelquefois pour seconfondre.» (Reboullet, 1973)

Alors, la culture ou la civilisation, c'est l'ensemble des caractères moraux etesthétiques, des moeurs et coutumes, des manières de penser et de vivre, des créationscommuns à une société quelconque ou à un groupe de sociétés C’est ainsi que les conceptsde civilisation et de culture, pour des raisons concrètement opératoires, ont été confondus

dans la même acception : «Il a été admis que civilisation (sens moderne) et culture (tel que

l’emploient aujourd’hui les anthropologues et les sociologues anglo-saxons ou de langue

espagnole) recouvraient le même contenu et pouvaient donc être indifféremmentemployés» (Reboullet, 1973)

Toutefois, en tenant compte des ouvrages de chercheurs et didacticiens, nous

trouvons que le terme «culture» implique encore une partie non linguistique mise en place

dans la classe de langue comme le gestuel, la distance entre les interlocuteurs lors desinteractions, etc Celle-ci constitue alors une composante intégrante du processus

d'enseignement des langues étrangères On entend parler des Cours de CivilisationFrançaise, et non Cours de Culture Française La «civilisation» est l'ensemble des

connaissances sur la géographie, la société, la littérature, la politique, les moeurs etcoutumes, les beaux-arts Ce sont plutơt les contenus d'un cours de civilisation destinéaux étudiants de troisième et de quatrième permettant à ceux-ci d’acquérir un système deconnaissances théoriques et une vue d'ensemble sur l'histoire du pays dont la langue faitl'objet de l'enseignement, et dans notre cas, c'est celle de la France ainsi qu'une vuepanoramique sur la société française contemporaine.

Dans la didactique des langues étrangères, nous nous mettons d'accord avecl'anthropologue américain Sapir et le sociologue Madras en considérant que pour desraisons essentiellement opératoires, la culture et la civilisation sont synonymes, et que c'est

«l'ensemble des attitudes, des visions du monde et des traits spécifiques de civilisation quiconfère à un peuple particulier dans l'univers sa place originale»

Dans le cadre de ce mémoire, nous nous limitons à deux premières années ducursus d'enseignement du F.L.E ó les connaissances culturelles explicites ou implicites

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jouent un rôle primordial : la langue et la culture sont intimement liées et doivent êtreenseignées de concert En effet, un bon apprentissage de la langue dépend d'une bonnecompréhension et d'une bonne connaissance de la culture A l'inverse, une culture ne peutêtre bien assimilée que par ceux qui possèdent une bonne maîtrise de la langue cible.Autrement dit, l'enseignement du F.L.E consiste à développer chez l'apprenant en même

temps deux compétences: la compétence linguistique et la compétence culturelle qui sont

deux composantes les plus importantes de la compétence de communication (Boyer, 1995).Or, l'enseignement du F.L.E a lieu toujours dans un contexte de contacts avec d'autrescultures (au moins deux) dont la culture maternelle des apprenants On se trouve parconséquent dans un contexte interculturel.

1.3 Compétence interculturelle

1.3.1 Compétence de culture maternelle

Tout apprenant n'aborde pas l'apprentissage d'une langue étrangère, vierge de toutsavoir culturel Il dispose d'un certain nombre de concepts dont l’efficacité ne peut êtremise en cause, puisque ceux-ci lui permettent jusqu'alors de se comporter, de s'intégrersans défaillance majeure à l'intérieur de sa communauté (Zarate, 1986) Ce sont, selon

Holec dans son article «l'acquisition de compétence culturelle» dans Études deLinguistique appliquée coordonnée par Zarate, des traits caractéristiques d'un groupehumain sur l'histoire du groupe, la société dans laquelle vivent les individus : institutions,

modes de vie, comportements sociaux, pratiques langagières, courants philosophiques,

religieux, artistiques et les productions de tous ordres ou en d'autres termes, tous les

savoirs et pratiques de la communauté familiale et sociale: apprentissages linguistiques,liens familiaux et sociaux, modes d'organisation et de sociabilité, normes et valeursmorales, esthétiques, philosophiques et religieuses, etc.

Ces outils apparaissent d'ailleurs comme innés, allant de soi Les procéduresdiffuses d'acquisition de la compétence de culture maternelle ne sont jamais considéréescomme un choix conscient entre plusieurs possibles, et par conséquent, se produitl'élaboration d'une vision arbitraire du monde L'appartenance du natif à une culture se

décide, pourrait-on dire, en son absence, sur le mode de l'imposition : «Égrenés au fil des

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jours, élaborés dans la diversité des relations, ces enseignements, qui ne se donnent pascomme tels que lorsqu'il s'agit de savoir scolaire, initient l'enfant aux références de sonenvironnement sans qu'il y ait volonté explicite de transmission de la part de sonentourage Ces enseignements s'énoncent ainsi sous forme de valeurs absolues Ilss'imposent à l'enfant avec toute la force des principes indiscutés et indiscutables» (Zarate,1986 : 14) Et ce savoir acquis constitue une évidence indiscutable, la compétence de

culture maternelle, qui façonne toute vision du monde chez lui.

Les membres d'un groupe ne savent pas, en effet, complètement ce qu'ils font dansla mesure ó ils ne se sont pas approprié leur mode de jugement par une activitéd'objectivation Ils en ont une connaissance pratique qui leur permet de répondre en actesaux contraintes de telle ou telle situation, mais ils ne sont pas capables de reconstituer

l'ensemble des réponses qui constitue leur style de vie Ainsi, le péremptoire «il faut y êtrené pour comprendre» n'assure pas la perception maỵtrisée et objectivante d'une réalité

culturelle (Zarate, 1986 : 28) Ces derniers ne peuvent pas objectiver, expliquer,systématiser ce qui codifie leur vision du monde.

L'appartenance à un même groupe social signifie que l'on partage d'une façonimplicite entre communauté familiale, régionale, nationale le même système de valeurs, denormes et que l’on construit conjointement une ligne de démarcation entre ceux quipartagent le sens évoqué dans la communication en cours et ceux qui ne le partagent pas.C'est une frontière sociale efficace et discrète Il faut ajouter que ce système est composéde plusieurs éléments dont la constante évolution de la langue Et la conception de lacompétence culturelle comme un système relatif apporte l’immense avantage de ne paslimiter son enseignement à un inventaire encyclopédique des réalités ; au contraire, à uneétude des aspects constitutifs généraux de la culture par une analyse de ses manifestationsconcrètes.

1.3.2 Compétence de culture étrangère

Dans le cadre de la classe de langues, la culture impliquée dans la langue étrangère

enseignée est considérée explicitement comme «étrangère» De plus, comme nous l’avons

dit dans la partie précédente, tout membre d'une communauté culturelle donnée n'aborde

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pas une culture étrangère véhiculée dans la langue étrangère apprise sans être muni d'unbagage culturel de son propre système culturel qui constitue une sorte de frontière avecd'autres systèmes culturels, d'autres visions du monde Dans la rencontre avec l'Autreapparaissent des points de dysfonctionnement, des situations ó peuvent se développer les

significations aberrantes, puisque «dans la confrontation avec l'altérité, les membres d'unecommunauté recherchent d'abord le plaisir des retrouvailles avec eux-mêmes, lapermanence de leur vision du monde» (Zarate, 1986 : 24, 27) Dans ces contacts de deux

ou plusieurs cultures, l'apprenant trouve le plaisir de découvrir les similitudes ainsi que lesdifférences d'une autre culture par rapport à son système Et toute perception de ladifférence tend à s'inscrire dans un esprit bien conservateur, dans une recherche narcissiquede l'identité maternelle Alors, toute la réalité de la culture étrangère est visionnée d'unepart au travers de cette optique maternelle, selon les références propres à son système etd'autre part au travers des stéréotypes, une représentation simplifiée et généralisée de laréalité étrangère façonnée toujours dans le contexte maternel.

La compétence culturelle consiste plutơt dans la mise en rapport de ces savoirsantérieurs avec le vécu immédiat, dans cette capacité d'évaluer intuitivement le savoirsupposé nécessaire à une situation donnée, et de solliciter dans le lot de ses référencesdisponibles celles qui seront susceptibles d'être les plus adéquates au contexte immédiat.La compétence culturelle n'est donc pas, dans ce cas, une addition de savoirs, mais plutơt lafamiliarité avec un nombre réduit de connaissances associées à une expérience plus oumoins riche du monde Cette familiarité du natif s'accompagne d'une certaine assurance :même si l'identification des références implicites est incomplète, le message peut se révélercompréhensible dans la mesure ó il n'y a pas une quête forcenée du sens En revanche,pour l'étranger il n'est pas possible, la plupart du temps, de distinguer entre une opacitépartielle et une opacité totale du sens En effet, sa compétence culturelle, si avancée soit-elle, est toujours lacunaire car elle n'a pas un espace continu et homogène dans lequel elles'est constituée en se confrontant en permanence à une expérience pratique du mondecomme celle du natif De plus, la compétence culturelle d'un membre d'une communautélinguistique est toujours socialement située, elle est donc spécifique et représente un point

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de vue particulier par rapport à l'ensemble de la communauté Elle est préadaptée à unmilieu dont les caractéristiques sont relativement stables et alors les cas dedysfonctionnement entre la compétence culturelle et la situation sont réduits au minimum.En revanche, les schémas de perception et d'appréciation de l'étranger sont au départinadéquats, impropres à éviter les situations de crise : il ne peut pas toujours opérer unetransformation d'une situation ambiguë, obscure en une autre maỵtrisable Il est sollicitétrès vite par la communauté d'adoption et aura à se situer socialement Mais lui, munitoujours des références de sa culture d'origine, aura à évaluer son propre système parrapport aux systèmes en usage dans la communauté d'adoption et à se déterminer en mêmetemps à ceux-ci.

Alors, la compétence culturelle du natif et celle de l'étranger sont, par nature,différentes et il est illusoire de se fixer comme objectif d'apprentissage que la seconderejoigne la première La classe de langue doit être le lieu ó ces mécanismes d'analysedoivent être remis en cause, ó d'autres modes de relation, de contact doivent êtreproposés L'objectif de l'enseignement de la culture est de former chez l'apprenant, unesorte d'étranger de la culture française, une mise à distance de la réalité étrangère (ladistanciation, la différenciation) et, en contrepartie, une objectivation de la culturematernelle dans les comportements face aux réalités rencontrées dans l'apprentissage du

F.L.E Et certains didacticiens ont proposé le terme de «dialogue des cultures» ou les

relations interculturelles pour les comportements des apprenants dans le cadre d'une classede langue.

1.3.3 Compétence interculturelle

Il faut rappeler que la compétence culturelle acquise au sein de la communautématernelle - l'expérience implicite du monde, fait que les schémas de pensée sontinexplicables du fait même qu'ils n'ont jamais été présentés comme objets nécessitant uneexplication C'est une vision arbitraire du monde que le natif va utiliser comme un cribleculturel pour tout jugement de valeurs des réalités culturelles de l'Autre en interaction aveccet étranger.

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En effet, un membre d'un groupe social va utiliser ce crible culturel ou en d'autre

terme issu de la psychologie sociale, une «représentation collective» présentée sousdiverses appellations usuelles: «mentalités», «croyances», «valeurs», «visions du monde»,«attitudes», «opinions», «évaluations», «préjugés», «mythes», «idéologies», «stéréotypes»

(Boyer, 1995), c'est-à-dire des caractéristiques ainsi que des attitudes associées à telle outelle culture étrangère de son propre système culturel, et des savoirs préalables sur cetteculture étrangère afin d'entrer en interaction avec l'Autre Face aux réalité de la cultureétrangère, la mise en relation de deux cultures entraỵne une redéfinition de l'identitématernelle, la reconnaissance positive ou négative des différences, la production desjugements de valeurs qui impliquent, dans la diversité de pratiques, la supériorité ou

l'infériorité d'une culture par rapport à l'autre Et alors, la notion de «compétenceinterculturelle» est introduite dans l'étude de la culture et dans l'enseignement du F.L.E,car «toute communication entre deux personnes d'origines différentes est toujours unerelation interculturelle» (Charaudeau, 1987)

On pourrait croire que la connaissance des moeurs et coutumes d'une communauténous permet de comprendre les actes de langage et les comportements de l'interlocuteurdans la mesure ó celui-ci respecte encore les modèles d'interaction bien répertoriés.Pourtant, la réalité des échanges quotidiens ne l'est pas toujours En réalité, dans leséchanges, les interlocuteurs ont rarement recours aux principes stables et équilibrés deréférences, mais très souvent à un système de références bien diversifié, voire inconscient,de leur propre culture Un locuteur natif qui peut s'exprimer et décoder un discours donnéd'une façon compréhensible / admissible selon les normes, les règles d’usage plus ou moinsimplicites de sa culture d'origine, semble incompréhensible et bizarre aux yeux d'uninterlocuteur étranger, puisque l’étranger est détaché de toutes réalités de la culture dunatif.

Par conséquent, l'enseignement du F.L.E implique non seulement celui des savoirs,mais aussi de savoir-faire et de savoir-être; crée chez l'apprenant la compétenceinterculturelle au travers de l'interaction inévitable et enrichissante entre la culturematernelle et la culture étrangère Enrichissante, car l'interculturel n'est pas seulement un

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phénomène de représentations en contraste, débouchant inévitablement sur des stéréotypes,mais se configure comme un processus, un échange entre ces deux cultures visant unobjectif de se débarrasser des barrières, d'établir la réciprocité et la solidarité Il faut doncpour l'apprenant :

«• Acquérir la conscience que tout système de valeurs qui régit les comportementsest relatif, dépend d'une culture donnée, et savoir traduire cette conscience encomportements adéquats.

• Savoir identifier ce qui, dans l'interprétation d'un fait culturel étranger, relève deson propre ethnocentrisme, c'est-à-dire son crible, ses lunettes, son filtre culturel.

• Savoir identifier et interpréter la variété et la complexité des manifestationsd'une culture étrangère en les situant dans leur contexte social, économique, historique,etc Acquérir par là la conscience que l'appartenance nationale d'un individu n'est pas leprincipe fondateur de son identité, et qu'il y a d'autres définitions et distinctionspertinentes.

• Savoir relativiser les différents concepts de «normalité» que les membres decultures différentes expriment.

• Savoir identifier une norme de comportement dans une culture étrangère.

• Savoir expliquer cette norme et en prévoir l'application dans une situationdonnée, décrire ou adopter une attitude, un comportement permettant d'être accepté dansune culture étrangère.» (Bertoletti, 1997 : 30, 31)

La classe de langue devra donc permettre d'apprendre à percevoir les implicitesautour desquels s'organisent les communautés culturelles dont notre propre communauté entant qu’un membre; à percevoir donc le fonctionnement de notre propre système C'estdans cette alternance d'ombre et de lumière que se situe l'apprentissage de la relativité.

«Pour dépasser les effets désastreux de l'ethnocentrisme, l'homme doit juguler la hantisede l'inconnu et du vide, maîtriser les démarches d'autonomie » (Zarate, 1986 : 37), se

regarder lui-même sans complaisance Et c'est une prise de conscience de l'identité : dansla confrontation avec l'Autre se construit une définition de soi.

2 Enseignement du F.L.E et de la culture

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2.1 Langue et culture

Dès les années 70, les chercheurs ont commencé à s'intéresser à la relation entre lalangue et la culture dans les travaux de recherche sur la culture en psycholinguistique et

sociolinguistique Mais il faut préciser que la conception de la «culture», quelle que soit la

culture savante ou ordinaire, n'est jamais séparée de la langue La langue n'est pas

simplement un système formel de signes (Besse, 1992), un ensemble de réalités abstraites

logiquement structurées, mais d’abord et surtout une pratique sociale (Porcher, 1986) Lalangue constitue alors un système important d'emblèmes, voire le plus important de laculture La langue, c'est le reflet de la culture En effet, elle joue un rôle primordial nonseulement dans l’élaboration d’une culture, mais aussi dans son évolution, parce qu’aumoyen de la langue, on peut codifier toutes les autres composantes d'une culture donnée etqu’au moyen de la langue, on peut étudier, enseigner ou apprendre une culture (Besse,1992) De plus, le lexique d'une langue donnée reflète toujours les réalités et les façons depensée, de raisonnement caractéristiques de la communauté qui la parle (les connotationsculturelles) Par exemple, à travers les comportements langagiers des membres d'unecommunauté linguistique, nous pouvons reconnaître l'organisation hiérarchique de la

société ou de la famille (termes d'adresse, règles de politesse, règles d'interaction ) Ils’agit de “la connaissance du monde ou savoir acquis et partagé sans lequel il ne peut yavoir de transaction langagière” Et il s’agit également de “tout le contexte decommunication sans lequel il ne peut y avoir ni interprétation ni négociation de sens”

(Kramsch, 1988 : 16) La culture et la langue sont sans aucun doute inséparables.

Ainsi, l’enseignement d’une langue implique celui de la culture et de la langue enquestion Selon Byram (1992), la langue et la culture devraient être étudiées de concert, unaspect de la culture - qu’il s’agisse d’un artefact matériel ou d’une signification culturellepartagée - devrait être abordé à travers les éléments linguistiques qui renvoient ou servent àl’exprimer La connaissance d’une culture et d’une société s’avère indispensable à lamaîtrise d’une langue, réciproquement, la connaissance d’une langue favorise l’étuded’une culture et d’une société étrangère Et dans l'enseignement du F.L.E, développer lacompétence de communication chez l'apprenant doit consister dans la pratiqueinterculturelle de la langue Et enseigner / apprendre une langue étrangère demande un

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développement parallèle de la compétence linguistique et de la compétence culturelle Pour

Boyer (1995), «la compétence ethno-socioculturelle peut être considérée comme le coeur,le «noyau dur» d'une compétence de communication» ou selon les résultats d'une recherche

de Nguyen Quang Thuan sur l'influence des connaissances socioculturelles sur lacompétence de communication en F.L.E chez l'apprenant vietnamien, il faut, d’après lesenseignants et apprenants de F.L.E étudiés, développer les quatre compétencesconstitutives de la compétence de communication (compétence linguistique, compétencesocioculturelle, compétence discursive et compétence stratégique) dont les deux plusimportantes sont la compétence linguistique et la compétence socioculturelle A larecherche d'une réponse à cette exigence, l'enseignement du F.L.E et de la culture a connudes jalons importants dans son développement.

2.2 Enseignement du F.L.E et de la culture

2.2.1 Historique de l’enseignement du F.L.E et de la culture

La langue et la culture, objet de l'enseignement du F.L.E sont intimement liées aucours du développement de l’enseignement du F.L.E Ce rapport si étroit n'existait pas il ya environ 20 ans La reconnaissance de l'importance de la culture dans l'enseignement duF.L.E est le fruit de bien des recherches des chercheurs et didacticiens dont

«L'enseignement de la civilisation en question» de Porcher et «Acquiring Cross-culturalCompetence Four Stages for Students of French» sous la direction de Singerman.

L'objectif est de proposer un modèle de réflexion sur la compétence culturelle en français.Ce modèle a été établi pour deux objectifs : améliorer l'enseignement du français enfournissant un regard cohérent sur les contextes socioculturels dans lesquels la langue estemployée et contribuer à l'amélioration de la communication interculturelle Noustenterons de dresser une évolution historique de l'enseignement de la culture au cours decelle de la didactique des langues avec des méthodes et approches principales.

Avec la méthode traditionnelle, la conception la plus ancienne de “culture”

étrangère en classe de langue, est plutôt celle d’une culture savante Héritée des lettres”, des humanités grecques et latines, elle comprend la connaissance de la littératureet de quelques arts, de la musique, de la peinture Un peu de géographie, l’histoire retracée

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“belles-volontiers à travers les biographies de personnages représentatifs, la complètent Dans cettetradition, le contenu culturel, plus ou moins juxtaposé aux contenus linguistiques, va

connaître des variantes, mais le terme de “culture” reste l’équivalent de “civilisation”.

Dans l'enseignement du F.L.E, on travaille essentiellement sur la langue écrite, avec descours de «grammaire-traduction» et avec la fréquence exclusive des extraits littéraires, laculture enseignée est un synonyme parfait de la littérature.

Avec la méthode structuro-globale audio-visuelle (S.G.A.V), en donnant la priorité

à la communication orale, dans le cadre d'un ensemble de situations de simulation, laréalité de la vie quotidienne a commencé à être introduite dans la classe de langue d'unemanière assez naturelle grâce à l'utilisation systématique des moyens audio-visuels Certes,les éléments socioculturels restent rigides et simplifiés pour des demandes rigoureuses de

contenu linguistique (structural et lexical) et de dialogues «fabriqués» afin de satisfaire aux

objectifs de telle ou telle leçon du programme.

L'approche communicative a pour objectif l'acquisition d'une compétence de

communication chez l’apprenant et propose donc des inventaires définis non plus en

termes de structures mais en termes de «fonctions de communication» : «apprendre nonpas simplement à produire des phrases dans une langue étrangère mais à communiquerdans cette même langue» (Boyer-Butzbach-Pendanx, 1990 : 12) ou bien pouvoir

communiquer et se débrouiller dans un pays étranger, au quotidien Et dans cette optique,l'enseignement d'un savoir linguistique ne suffit plus : on doit viser l'acquisition de savoir-faire langagiers, c'est-à-dire savoir s'adapter aux circonstances concrètes d'emploi desconnaissances linguistiques selon les règles d’usage en vigueur dans la communautéétrangère en question La langue est considérée ainsi non seulement comme un simplemoyen de communication, mais aussi comme une composante de la culture Et la notion deculture est vraiment introduite dans l'enseignement du F.L.E.

Dans les années 80, bien des recherches ont mis l'accent sur l'importance de laculture dans l'enseignement du F.L.E, et sur le fait que l'enseignement de la culture devraitse réaliser intimement au cours de celui de la langue Il s'agissait alors de mettre en causeles contenus à enseigner dans l'enseignement de la langue Alors les documents

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authentiques et les jeux de rôle sont entrés dans les classes de langue Les journaux, laradio, la télé, des horaires de train ou des menus de restaurant peuvent être des supports decours dans cette perspective Du côté de la pratique, la conception fonctionnelle de lalangue et de la culture tend à s’ajuster aux besoins sociaux d’apprentissage Ainsi se

développe l’enseignement de langues de spécialité, dit encore à objectifs spécifiques,

comme le français des affaires, le français de l’hôtellerie, le français juridique…

D'après Hymes (1984), les membres d'une communauté linguistique partagent entreeux deux parties: d'une part, la connaissance linguistique et d'autre part la connaissancesocioculturelle, ou en d’autres termes, la connaissance des règles morpho-syntaxiques etles règles d’usage de la langue.

C'est pourquoi, d'après Porcher (1982) et bien d'autres chercheurs, à tout momentdu processus d'enseignement du F.L.E, il faut absolument enseigner aux apprenants des

connaissances culturelles «Enseigner une langue, ce n'est pas seulement apprendre àcommuniquer: par leur histoire et leur étymologie, les mots mêmes que l'on emploie, lesstructures, les expressions, véhiculent un passé, une culture, une civilisation.» (Tagliante,

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Selon Byram (1992 : 30), enseigner une culture, c’est «proposer un aperçu de lacivilisation des pays ó l’on parle la langue en question afin d’encourager des attitudespositives envers l’apprentissage des langues étrangères ainsi qu’envers les locuteurs deces langues, et promouvoir une certaine compréhension vis-à-vis d’autres cultures,d’autres civilisations».

Par l’enseignement de la culture, les apprenants sont amenés à comprendre, àaccepter, à tolérer les valeurs, le mode de vie du pays dont ils apprennent la langue, voiremême à les assimiler tout en gardant leur identité culturelle nationale.

A partir de cette conception, nous, enseignants de français, pensons qu’enseignerune culture consiste à décrire le monde à travers la langue étrangère, décrire le mode devie, toute information, toute atttitude vis-à-vis de la culture étrangère qui apparaỵt dansl’enseignement du F.L.E Cet enseignement pourra s’effectuer de manière implicite ouexplicite pendant le cours de langue pour une meilleure performance langagière Et il estnécessaire de savoir de quelle façon la culture française est abordée dans les méthodes deF.L.E et en classe de langue.

2.2.3 Principes méthodologiques de l’enseignement de la culture

L’enseignement de la culture exige de la part de l’apprenant une attitudedynamique (observation objectivante, participation à des enquêtes de terrain) et unedémarche critique (regard décentré et prise de conscience des implicites culturels) Quant àl’enseignant, il doit jouer le rơle d’un médiateur qui vient en aide à l’apprenant, embarassé

dans les faisceaux des interférences culturelles, pour franchir le mieux possible «ces zonesde turbulences», «la ligne de démarcation» qui séparent les deux univers culturels

La classe de langue doit donc être le lieu ó entrent en contact la culture maternelleet la culture étrangère enseignée C’est pour cela que le professeur de langue occupe uneposition stratégique puisqu’il aménage cet espace de rencontre entre le semblable et ledifférent, l’intérieur et l’extérieur, le lointain et le proche (Zarate, 1986) Ou d’aprèsBeacco (1988), la classe est un lieu privilégié mais pas unique du contact culturel

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Il s’agit de promouvoir la connaissance de la culture non seulement pour desraisons utilitaires ou pour modifier les attitudes des apprenants mais aussi pour intégrer lasocialisation dans l’apprentissage d’une langue étrangère.

Le problème est que nulle description n’exclut le jugement de valeur et lasubjectivité La vision que la méthode donne de la France et le degré d’apparence de laréalité dépendent plutơt du point de vue adopté dans la présentation et de la sélectiond’éléments qui sont identifiables comme réels L’auteur de méthodes fait une descriptionsélective de la France et des Français sans oublier l’importance de l’équilibre entre lesaspects positifs et les aspects négatifs pour permettre d’améliorer la connaissance de laculture française, de développer la prise de conscience sociale chez les étudiants.

Pour mieux comprendre l’enseignement de la culture, il nous faut examiner lesapproches méthodologiques utilisées dans les méthodes d’enseignement du F.L.E

2.2.3.1 Approche sociologique

Cette approche traitera la question étudiée comme un phénomène social et dans sesrelations à l’ensemble de la société française Ainsi, pour étudier par exemple le départ envacances d’été des Français, on cherchera à connaỵtre les données statistiques (nombre devacanciers, durée de vacances, dépenses moyennes par personne, etc.), les différentescatégories sociales et professionnelles, les destinations préférées, l’évolution duphénomène, les implications économiques, etc.

L’approche sociologique nous donne, d’une part les informations de base, à savoirles statistiques et les données sociales, économiques et politiques, et d’autre part ladimension générale du problème, c’est-à-dire ses relations, ses points d’ancrage avecl’ensemble du système social français Elle permet aussi des approches comparatives avec

d’autres sociétés, approches fondées non sur de «vagues impressions» mais sur la

comparaison des données objectives : par exemple pour savoir si les Français sont plus oumoins casaniers pendant leurs vacances que leurs voisins, on doit connaỵtre le nombre depersonnes partant à l’étranger, la durée et le cỏt moyen de leurs séjours, les destinationspréférées, etc.

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2.2.3.2 Approche anthropologique

Plus centrée sur l’homme que sur les groupes et sur le concret que sur l’abstrait,cette approche permettra d’observer les questions de civilisation sous l’angle des réalitésquotidiennes, de la vie de tous les jours, des habitudes et attitudes des Français : c’est la

perspective des méthodes ou des dossiers dont le thème ou le titre sont «Comment viventles Français ?» Nous prenons toujours pour l’exemple le départ en vacances des Français.

On s’intéresse à la place des vacances dans leur vie, aux périodes et destinations, à leursréactions, à leurs préférences, à leur chauvinisme, etc C’est la même façon dont lesFrançais perçoivent et vivent les événements qui se passent en France ou ailleurs.

Ainsi, cette approche corrige la part abstraite de l’approche sociologique et motivedavantage les apprenants car elle s’appuie sur des témoignages spontanés, des enquêtesdirectes ou d’une façon plus générale sur des matériaux bruts

On doit travailler également sur des connotations car un signe culturel donne desconnotations différentes dans chaque société Ce serait illusoire de prétendre enseigner auxapprenants l’ensemble des situations générant des connotations culturelles différentes maisil est possible d’entraîner ceux-ci à l’anticipation des malentendus en montrant que lepassage d’une culture à une autre peut être assimilé, d’une certaine façon, à une opérationde conversion Par exemple, la lune évoque pour un Vietnamien la beauté, la pureté, unesource d’aspiration poétique et on compare alors une belle jeune fille à la pleine lune En

revanche, un Français dit souvent d’une personne stupide «con comme la lune», parce que

la lune dans le langage populaire c’est le derrière ou les fesses ou le cul La connotationculturelle de la lune est donc différente chez un Vietnamien et chez un Français.

2.2.3.3 Approche sémiologique

Avec cette approche, la culture est abordée comme un langage, composé de«signes», au sens du terme Ce que l’on observe dans les faits, les objets ou les institutionsd’une société, ce n’est plus le signifié primaire (plan de la dénotation) mais lesconnotations culturelles (les implicites, les représentations collectives) Il s’agit

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d’interpréter le réel à partir de la polysémie des données culturelles Pour l’illustrer lanotion de «signe culturel», F Debyser utilise la déclaration de G Pompidou, à l’occasionde la campagne présidentielle de 1969.

En répondant à la question d’un journaliste, G Pompidou a dit qu’il souhaitaitressembler à Henri IV Ce qui était ainsi évoqué, ce n’était pas le signifié primaire (HenriIV, roi de France de 1533 à 1610) mais les connotations culturelles présentes dansl’imaginaire du Français.

- Une réconciliation des Français après les guerres de religion du XVIe siècle (en1969, la «grande peur» de 68 et l’épouventail de la «guerre civile» constituaient unargument pour la majorité au pouvoir).

- Le réalisme et le souci de paix, contre-argument électoral de l’époque, utilisé pourrallier des électeurs centristes pour qui la politique de grandeur et de prestige internationaldu général de Gaulle avait fini par sembler cỏteuse, voire aventureuse.

Bien entendu, toutes ces composantes de significations sont transmises dans lesmythologies nationales qui s’inscrivent dans les manuels d’histoire de l’école.

A partir de ces analyses, nous comprenons mieux la notion de connotation d’unterme en tant que signe culturel : il doit être compris et accepté sans conteste par tous les

membres de la communautés dans laquelle il est employé

L’approche sémiologique va donc permettre d’identifier et d’analyser des signesculturels, faisceaux de connotations, réseaux de significations Nous pouvons ainsi

appliquer la même démarche de décodage pour d’autres mythes ou signes : «Jeanned’Arc», «l’Hexagone», «Napoléon », «Tour de France», etc.

Après avoir examiné les principes méthodologiques de l’enseignement de laculture, nous voulons présenter ci-dessous les modèles d’enseignement du F.L.E et de laculture, proposés par des chercheurs et didacticiens de langues pour mieux mettre enévidence les facteurs intervenant dans le processus d’enseignement de la langue et de laculture

2.2.4 Modèles d'enseignement du F.L.E et de la culture

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L'enseignement de la culture a connu plusieurs étapes de développement ó on apréconisé une telle ou telle méthodologie de l’enseignement de la compétencesocioculturelle Dans le cadre de notre recherche et sous l’influence de l’approchecommunicative, nous choisissons de présenter ci-dessous deux modèles dans lesquels lesauteurs mentionnent les facteurs importants intervenant dans l’enseignement du F.L.E engénéral et dans celui de la compétence socioculturelle en particulier : les objectifs et lesbesoins des étudiants, la prise en compte de l’expérience culturelle de l’apprenant, lescontenus à enseigner et la notion de progression, etc Ce sont le modèle de PORCHER etcelui de BYRAM

2.2.4.1 Modèle de PORCHER

D'après Porcher, l'enseignement du F.L.E et celui de la culture doivent s'effectuersimultanément et ils sont en rapport très étroit C'est pourquoi, dans l'enseignement duF.L.E il existe un lien bien déterminé entre les objectifs, les contenus, la progression, lesactivités pédagogiques et l'évaluation Cela nous permet d'examiner plus précisément lecontexte d'enseignement de la langue afin de trouver les meilleures démarchespédagogiques à celui de la culture.

Il propose un modèle d'enseignement de la culture comportant 4 composantessuivantes:

+ Les besoins des apprenants, y compris langagiers et culturels;+ Les objectifs des apprenants, y compris langagiers et culturels;

+ La progression du processus en proposant une liste de connaissances sociocultu - relles à enseigner;

+ Les contenus à enseigner.

D'abord, il faut déterminer les besoins des apprenants Cela sert à orienter, diriger

et adapter non seulement l'enseignement de la langue mais aussi celui de la culture Pour cefaire, il faut bien connaỵtre le public Tout apprenant, avant l'apprentissage d'une langueétrangère et donc d’une culture étrangère, est toujours muni d'un fond culturel donnéacquis d'une façon plus ou moins arbitraire dans la culture maternelle: la vision du monde,les règles de savoir-vivre, l'identité d'appartenance à une communauté (Zarate, 1986) Ce

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fond culturel va influer sur l'attitude, la vision de ce dernier sur la culture étrangère et

provoquerait souvent l'ethnocentrisme chez lui, une attitude très fréquente dans les contacts

interculturels C'est l'attitude qui consiste à considérer son propre système culturel commemeilleur, comme supérieur par rapport à celui de l'Autre.

En effet, dès sa naissance, par mille et une façons, conscient ou inconscient, lejeune homme acquiert au fur et à mesure, un système de référents de la culture maternelle.Ce sont les normes de comportements sociaux, le système de valeurs morales, esthétiques,religieuses et scientifiques que la vie communautaire et le système éducatif calquent dansla mémoire de chaque membre Et alors, il va visionner le monde à travers cet objectifpuisque ces référents ont jusqu'alors fonctionné sans grands incidents dans son systèmeculturel, et cet objectif resterait valable à ses yeux, même si la réalité socioculturelle a

changé Cet ethnocentrisme lui impose des préjugés, la dépréciation de l'Autre.

Pour Porcher, l'enseignement de la culture est avant tout la lutte contrel'ethnocentrisme Alors, une bonne analyse du fond culturel de l'apprenant et del'enseignant est très importante pour la mise sur place de l'enseignement du F.L.E.

Ensuite, il faut déterminer les objectifs de l'apprenant en matière de la langue ainsi

que de la culture Il faut réaliser des tests diagnostiques auprès de l'apprenant pour évaluer

le niveau préalable de connaissance socioculturelle en culture française, chercher à savoirce que l'apprenant attend de l'enseignement du F.L.E linguistiquement et culturellement;d'ó une adaptation de l’enseignant à son public.

Puis, la progression est l'organisation des contenus socioculturels enseignés à d'une

culture donnée, qui permet un développement cohérent et progressif de la compétenceculturelle chez l'apprenant.

Enfin, les contenus socioculturels à enseigner sont déterminés en fonction des

besoins et objectifs de l'apprenant en tenant compte des caractéristiques historiques,géographiques, institutionnelles et culturelles de son système culturel d'origine.

Ce modèle n'est pas tout à fait parfait, mais il rend possible la mise en oeuvre del'enseignement de la culture Pour Porcher, ce processus doit s'effectuer indépendammentde celui de la langue parce qu'il dispose des particularités A notre avis, ce modèle

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correspond mieux à l'enseignement de la civilisation en tant qu’une discipline à part,surtout dans la détermination des contenus socioculturels à enseigner (géographie, société,

politique, littérature, moeurs et coutumes .) (Voir Annexe V) car le Cours de la

Civilisation Française s'effectue toujours indépendamment de l'enseignement linguistique.Mais ce que nous apprécions le plus dans ce modèle, c'est qu’il faut bien déterminer lesbesoins et les objectifs des apprenants dans leur apprentissage pour les classer en groupesd’objectifs et de motivations.

2.2.4.2 Modèle de BYRAM (dans les années 90)

C'est un modèle philosophique de l'enseignement de langues étrangères qui prenden compte des facteurs sociologique, anthropologique et psychologique Il comprend 4composantes:

• Apprentissage de la langue;• Prise de conscience de la langue;• Prise de conscience de la culture;• Expérience de la culture

Dans Apprentissage de la langue, l'auteur met l'accent sur le fait que les progrès en

matière d’apprentissage de la langue, par l'approche communicative sont très valorisants.Ceux-ci favorisent l'utilisation active de la langue chez l'apprenant, comme techniqued'apprentissage et d'acquisition en prenant partiellement en compte le caractère social de lalangue telle qu'elle s'emploie dans les actes de parole De plus, l'emploi des documentsauthentiques comme supports pédagogiques permet à l'apprenant une expérience de lalangue parlée et écrite par les locuteurs natifs.

Dans Prise de conscience de la langue, d'après Byram, il est nécessaire de

compléter l'apprentissage de la langue par une tentative de compréhension générale de lanature de la langue Il s'agit donc de développer par une meilleure compréhension de laculture cible une attitude positive à l'égard de l'apprentissage de la langue étrangère.L'objectif de cette étape est de permettre à l'apprenant d’atteindre une maîtrise de la languey compris certaines caractéristiques des communications verbale et non verbales,

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l’organisation de la communauté qui la parle comme saluer, prendre congé, remercier,donner et recevoir un compliment Il conviendra d'attirer son attention sur lesressemblances et les différences avec la langue maternelle Et à cette étape, Byrampréconise l'emploi de la langue maternelle.

Dans Prise de conscience de la culture, les éléments extra-linguistiques

(mimo-gestuel, règles d'interaction ) de la culture cible sont présentés d'une façon plus explicite.Il importe de mettre l'accent sur la transformation de compétence monoculturelle encompétence interculturelle L'enseignant du F.L.E doit donc s'efforcer de faire comprendreà l'apprenant les contenus culturels rencontrés en les mettant dans un contexte étranger Deplus, prendre conscience de la culture de l'Autre, c'est finalement se voir soi-même commel'Autre nous voit, c'est prendre du recul par rapport à sa propre expérience.

Dans Expérience de la culture ou bien le vécu culturel de l'apprenant, il s'agit d'une

autre forme d'enseignement du F.L.E qui consiste à mettre en relation la langue et laculture françaises, à faire de la langue une partie indissociable de la culture à travers deséchanges, des voyages, des contacts avec des natifs toujours dans l’environnement de lalangue à enseigner Ce travail peut s'effectuer antérieurement, simultanément oupostérieurement par rapport aux autres composantes mentionnées ci-dessus.

Le modèle de Byram met en interaction deux cultures, culture étrangère et culturematernelle Cette vision nous conduit à redéfinir l'identité maternelle, à reconnaîtrepositivement ou négativement des différences, à faire des jugements de valeurs quiimpliquent, dans la diversité de pratiques, la supériorité ou l'infériorité d'une culture parrapport à l'autre Et la classe de langue nous permet ainsi de reconnaître les implicites dedeux cultures concernées car au contact de l'autre culture, nous pouvons mieux comprendrela nôtre.

Quatre composantes de ce modèle sont incorporées et leur proportion de volumehoraire accordé varie selon les étapes du processus d’enseignement Dans le cas del’E.S.S.M par exemple, pendant les deux premières années du cursus d’enseignementuniversitaire, l'enseignement du F.L.E consiste dans celui de la langue avec un volume de14 périodes de 45 minutes par semaine, y compris en moyenne 2 périodes d'enseignement

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de la grammaire, soit 14 % L’enseignement de la compétence socioculturelle n'est paseffectué en tant que discipline autonome ; par contre, il s’incorpore à celui de la langue, autravers des explications plus ou moins aléatoires des enseignants de F.L.E en réponses auxquestions des apprenants ou des choix subjectifs de tel ou tel élément socioculturel lors del'exploitation des méthodes, des supports de classe.

Pendant les troisième et quatrième année, l'enseignement du F.L.E développe enmême temps l’acquisition de la langue (de 6 à 8 périodes de pratique de la langue parsemaine) et celle des connaissances socioculturelles, surtout dans le cadre du Cours deCivilisation Française et de la Littérature Française.

Dans la société vietnamienne, le vécu d’une culture étrangère se pratique trèsrarement Cette expérience ne résulte qu’en général des conditions professionnelles ouindividuelles de chacun, sous diverses formes: voyages d'études, voyages touristiques,stages de formation, visites et échanges en famille, entre amis Cela veut dire que cetteexpérience culturelle n'est pas toujours à la portée de tous nos enseignants et apprenants.

Conclusion du chapitre 1

La culture ou la civilisation, c’est l’ensemble de caractères propres à une sociétéquelconque L’enseignement de la culture fait partie intégrante de celui de la languepuisque la langue et la culture sont en relation inséparable La compétence decommunication à former chez l’étudiant se compose essentiellement de la compétencelinguistique et de la compétence culturelle Ainsi l’enseignement de la culture et de lalangue doit se faire de concert L’enseignement de la culture française en classe de F.L.Ese pratique toujours dans un contexte interculturel et selon des principes méthodologiquesplus ou moins particuliers par rapport à celui de la langue Dans l’histoire del’enseignement des langues, nous avons connu plusieurs conceptions de ce processus Maisseulement avec l’approche communicative, l’enseignement de la culture a trouvé sa justeplace au sein de celui de la langue.

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CHAPITRE 2

L’ÉTAT DES LIEUX

Comme nous l’avons dit dans l’introduction, pour comprendre l’état des lieux del’enseignement de la compétence socioculturelle en classe de F.L.E à l’E.S.S.M, nousavons effectué l’enquête par questionnaire et par entrevue auprès des enseignants et desapprenants de français concernés Pour les entrevues, nous les avons réalisées d’une façonplutôt implicite au cours des conversations, des échanges avec nos collègues et étudiantssur des points méthodologiques de la pratique de classe, en particulier sur ceux en rapportavec l’enseignement de la compétence socioculturelle pour mieux observer, mieuxcomprendre leurs conceptions et leur pratique méthodologiques en classe de F.L.E Nousallons alors partir du contexte général de l’enseignement du F.L.E dans notre établissementpour décrire l’état des lieux de l’enseignement de la compétence socioculturelle mis surplace.

1 Le contexte général de l’enseignement du F.L.E à l’E.S.S.M

L’étude de la culture est donc évidente et indiscutable dans l’enseignement d’unelangue Cela pourra être plus justifié après examen des objectifs de l’enseignement deslangues au travers des finalités de ce processus, présentées par Byram, professeur d’anglaislangue étrangère

1.1 Objectifs de l’enseignement du F.L.E à l’E.S.S.M

1.1.1 Objectifs de l’enseignement des langues étrangères

Dans Culture et éducation en langue étrangère, (1992 : 30) Byram présente les

objectifs de l’enseignement des langues étrangères et les classe en quatre grandescatégories.

La première catégorie, intitulée «Communication», comprend deux objectifs :- «Développer la capacité d’utiliser la langue efficacement à des fins decommunication pratique.»

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- «Construire une base solide pour la langue, les compétences et les attitudesnécessaires à la poursuite de l’apprentissage, à l’activité professionnelle et à la pratiquedes loisirs.»

La seconde catégorie, intitulée «Enseignement portant sur la langue » ou «Prise deconscience de la langue», comprend un seul objectif : «Développer une prise deconscience de la nature de la langue et de l’apprentissage des langues.»

La troisième catégorie, intitulée «Prise de conscience de la dimension culturelle»,

comprend deux objectifs :

- «Proposer un aperçu de la civilisation et de la culture des pays ó on parle lalangue en question.»

- «Encourager des attitudes positives envers l’apprentissage des languesétrangères ainsi qu’envers les locuteurs de ces langues, et promouvoir une certainecompréhension vis-à-vis d’autres cultures et d’autres civilisations.»

La dernière catégorie comprend deux objectifs :

- «Procurer le plaisir et la stimulation intellectuelle.»

- «Promouvoir des savoir-faire applicables à l’apprentissage au sens le plus large(par exemple : l’analyse, la mémorisation, l’inférence)».

La dernière catégorie est en relation directe avec l’appréhension de la langue entant qu’élément du processus cognitif Prendre conscience des mécanismes del’apprentissage des langues est, à la première vue, un savoir-faire utile permettantd’apprendre d’autres langues qui seront utiles à leur tour Pour ceux qui n’ont jamais apprisune autre langue, l’apprentissage d’une langue étrangère permet de mieux comprendre lelangage, puis de découvrir une culture autre que la leur, toute langue véhicule une cultureen soi.

Alors, l’étude d’une langue étrangère élargit l’expérience dans le domainelinguistique en permettant d’intéressantes comparaisons entre langues De plus, elle permetd’appréhender une autre culture, et à cet égard inclut des facteurs humains et sociaux Toutau long de son cursus, l’apprenant peut inciter l’apprenant à examiner ce qu’il connait avecun autre regard, notamment en ce qui concerne le comportement humain ; ainsi seshorizons seront élargis et les sentiments d’ethnocentrisme pourront se dissiper.

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1.1.2 Objectifs de l’enseignement du F.L.E à l’E.S.S.M

En nous basant sur les objectifs de l’enseignement des langues étrangères, nousavons déterminé les objectifs spécifiques de chaque cursus d’enseignement, de chaqueétablissement en tenant compte des particularités Dans le cas de l’E.S.S.M, outre l’objectifde contribuer à la formation de futurs citoyens d’un Vietnam nouveau en développant chezeux leur personnalité, leur affectivité en les poussant à découvrir de nouveaux mondes etde nouvelles cultures tout en gardant leur identité nationale, l’enseignement du F.L.E a unautre objectif plus concret, celui de former des jeunes officiers capables de bien maỵtriserla langue française en leur donnant de bonnes connaissances en culture cible et dans ledomaine de la défense Ceux-ci pourront travailler éventuellement dans cette langue dansun pays étranger ó elle est parlée selon les tâches dispensées par l’Armée En effet, poursatisfaire cette demande, ces derniers doivent posséder non seulement de bonnesconnaissances linguistiques, mais aussi des connaissances sur la société, la culture,l’éducation, la politique, l’économie, les moeurs et coutumes ainsi que les valeurs moraleset religieuses de la communauté dont ils apprennent la langue Ces connaissances leurpermettront non seulement de survivre, mais encore de bien s’y intégrer en évitant toutdépaysement lorsqu’ils doivent faire face aux réalités étrangères

C’est pourquoi, dans ce processus nous devons faire attention en même temps àdeux dimensions : dimension linguistique et dimension culturelle Et dans le cadre de cemémoire portant sur l’enseignement culturel en classe de F.L.E dans notre école, nousvoudrions souligner notre objectif culturel Par notre enseignement du F.L.E, nousvoudrions que nos étudiants puissent :

- savoir procéder à la compréhension globale de textes écrits et oraux à partir dedocuments authentiques contemporains ;

- identifier des stéréotypes et des représentations de la France et des autres paysfrancophones à partir des documents fournis pendant leur apprentissage ;

- identifier des stéréotypes et des représentations de leur pays en comparaison avecceux de la France ;

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- identifier et utiliser les différentes sources d’informations sur le contexte françaiset francophone disponibles sur place (presse, radio, télévision, ) ;

- se ménager un contact personnel avec un ou plusieurs francophones ;- expliquer des faits propres à leur culture maternelle à un francophone ;

- maîtriser l’usage de références géographiques, historiques, économiques,politiques et de défense propres à la culture étrangère, qui sont les plus fréquentes dans larelation culture maternelle / culture étrangère ;

- identifier les sources de dysfonctionnement entre la culture étrangère et leurculture d’origine (valeurs morales, tabous, ), savoir les expliquer à un francophone ;

D’après le modèle d’enseignement du F.L.E et de la culture de Porcher ou dans ladidactique des langues moderne, il importe de comprendre les objectifs et les besoins desapprenants pour mener à bien l’enseignement du F.L.E, c’est-à-dire que le fait decomprendre le public auquel on enseigne la langue constitue une tâche importante pour lesacteurs de ce processus En plus, les enseignants et les dispositifs sur place sont aussiimportants dans la mise en oeuvre de l’enseignement du F.L.E et de la culture C’estpourquoi, la tâche de comprendre le contexte général dans lequel s'effectue l'enseignementdu F.L.E et de la culture nous permettra de reconnaître les facteurs intervenant dans ceprocessus et d'évaluer l'influence de chaque facteur sur les acquisitions linguistiques etsocioculturelles chez les étudiants.

1.2 Contexte général de l’enseignement du F.L.E à l’E.S.S.M

L'Ecole Supérieure des Sciences Militaires relève du Ministère de la Défense.Comme nous l’avons dit plus haut, l’un des objectifs de formation de l’E.S.S.M est deformer de jeunes officiers dans les langues étrangères dont le français L’enseignementsupérieur du F.L.E à l’E.S.S.M se fait en quatre ans Nous voulons, par la suite, présentersommairement les facteurs intervenant dans l'enseignement du F.L.E dans notreétablissement.

1.2.1 Public

Notre public comprend environ 250 étudiants d’entre 18 et 24 ans Ils ont été admisdans l'école sur le concours d'entrée universiatire Pourtant, ils n'ont auparavant pas tous

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appris le français au lycée ou au collège Bien des étudiants de français y ont appris uneautre langue étrangère autre que le français (très souvent l’anglais) Ces étudiants setrouvent en quatre promotions: ceux de première, de deuxième, de troisième et dequatrième année Ils appartiennent à deux systèmes gestionnaires différents: 6 classes«militaires» dont les apprenants deviendront les officiers dans l’Armée après la sortie del’université et 6 classes dites «civiles» dont l’apprenant sera muni d’un diplơmeuniversitaire de langue française et se débrouillera seul dans le monde de travail Lesétudiants militaires doivent rester sur place, dans la caserne de notre établissementmilitaire Pour des raisons réglementaires et d’administration de l’armée, les contacts desétudiants militaires avec la culture française ou avec les Français sur place sont très limités.

1.2.2 Corps d’enseignants

Le Département de français relevant de l'Ecole Supérieure des Sciences Militaires ắté fondé en 2002 et il compte actuellement 18 enseignants Ce sont presque tous de jeunesenseignants (âge moyen de 27 ans), qui n’ont auparavant jamais enseigné le français dansune université Certains ont participé à l’enseignement du français dans les classesbilingues au lycée, au primaire avant d’être recrutés dans cet établissement 15 enseignantsont été formés dans la didactique des langues étrangères à l’Ecole supérieure de Languesétrangères – Université Nationale de Hanọ et trois autres dans la traduction etl’interprétation à l’Ecole supérieure de Langues étrangères de Hanọ A l’heure actuelle, 9enseignants ont fini ou poursuivent des études post-universitaires de français dans desécoles supérieures compétentes à Hanọ En ce qui concerne les stages de perfectionnementlinguistique et de dimension culturelle en France, seuls deux enseignants ont pu faire decourts stages Pour le reste, les connaissances sur la langue et la culture française ont étépurement acquises à travers des cours donnés à l’école et les livres, les journaux, lesmédias Pour des raisons essentiellement réglementaires de l’Armée, leurs contacts avecla culture française sur place sont aussi très limités

A présent, la plupart de nos enseignants participent à l’enseignement de la pratiquede la langue et travaillent en même temps avec les étudiants de différentes promotions.Comme nous l’avons présenté plus haut, ce sont surtout de jeunes enseignants

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universitaires dont l’expérience professionnelle et la connaissance de la culture françaiserestent encore très restreintes.

1.2.3 Méthode

Depuis quatre ans, la méthode Le Nouvel Espaces est utilisée comme méthode

principale d’enseignement du F.L.E à l’E.S.S.M Cette méthode a été publiée en 1995 parla Maison d’édition Hachette F.L.E et est largement destinée largement au public débutant

étranger : adolescents et adultes Elle comprend trois tomes : Le Nouvel Espaces 1, LeNouvel Espaces 2 et Le Nouvel Espaces 3 Elle est utilisée pour l’enseignement du français

langue étrangère auprès des étudiants de première et de deuxième, le public ciblé dansnotre travail de recherche Les étudiants de troisième et de quatrième travaillent par la suitesur les quatre compétences communicatives plus ou moins séparées (C.O, E.O, C.E, E.E)dans la pratique de la langue En outre, en troisième et quatrième, ils doivent apprendred'autres disciplines en langue française comme le Cours de Civilisation Française, le Coursde Morphologie du français, le Cours de Lexicologie du français, le Cours de Traduction etd'Interprétation, etc afin de compléter l’enseignement de la langue et de la culturefrançaises Tous ces enseignements consistent à satisfaire aux objectifs d'enseignement duF.L.E dans l'établissement.

1.2.4 Equipements et supports pédagogiques

A propos des équipements et supports pédagogiques de l'enseignement du F.L.Edans notre école, nous avons essentiellement des magnétophones avec des bandescassettes, des lecteurs de disques avec des disques audio, la télévision dans la salle declasse avec laquelle les étudiants peuvent regarder la chaîne TV5 En outre, nouspossèdons une salle multimédia pour toutes les classes de langues de l'école.

Pourtant, il n'y a pas de bibliothèque de langues pour l'auto-apprentissage desétudiants Les livres et ouvrages de référence de langue française sont très peu nombreuxsur place.

A partir de cet aperçu général de l’enseignement du F.L.E dans notre école, nousvoulons esquisser l’état des lieux de l’enseignement de la compétence socioculturelle sur

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place par des enquêtes par questionnaire et par entrevue auprès des enseignants et étudiantsde français

Et voici le déroulement de notre enquête :

- Un questionnaire «En vue d’explorer l’étendue des connaissances sur la culturefrançaise des étudiants de français à l’E.S.S.M» est destiné à analyser le public concerné(les apprenants) et leur niveau de connaissances socioculturelles en culture française (VoirAnnexe I) Ce questionnaire se compose de 2 questions sur le moment ó nos étudiants ont

commencé leur apprentissage du français et de 25 questions permettant d’évaluer desconnaissances en culture française des étudiants, divisées en 6 domaines (Société-éducation : 8 ; Histoire : 5 ; Politique : 2 ; Géographie : 4 ; Cinéma : 2 ; Francophonie : 4).

- Un questionnaire «Enquête sur l’état des lieux de l’enseignement de la culturefrançaise en classe de F.L.E auprès des étudiants de français à l’E.S.S.M» (Voir AnnexeII) s’adresse au même échantillon d’étudiants Il faut noter que dans ce questionnaire, nous

proposons, outre les Q.C.M, des Q.R.O (question à réponse ouverte) dans le but de faciliterleurs reflexions, leurs suggestions personnelles sur la question d’enseignement de laculture en classe de F.L.E Celui-ci comporte 20 questions dont 13 questions sur l’état deslieux d’enseignement de la culture en classe de F.L.E et la conception méthodologique desapprenants en matière d’enseignement culturel, 7 questions sur leurs jugements de la

méthode Le Nouvel Espaces en matière culturelle.

- Un questionnaire de 24 questions est destiné à comprendre la conception desenseignants de français langue étrangère sur l’enseignement des connaissances

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linguistiques et socioculturelles (15 questions) ainsi que leurs remarques, les jugements sur

la méthode Le Nouvel Espaces en matière culturelle (9 questions) (Voir Annexe III)

- Un guide de l’entrevue qui permet la réalisation des entrevues auprès de 20 étudiants et de 10 sujets-enseignants de français afin de découvrir l’état des lieux deinterrogées d’autant plus parce qu’elles ont l’impression d’être entendues et que leursréflexions et suggestions sont vraiment utiles à notre recherche.

sujets-2.1.2 Médium

Le terme « Médium » désigne le canal par lequel l’émetteur transmet un message àun récepteur Ainsi, dans cette enquête, nous avons utilisé des questionnaires écrits, ceux-cis’avèrent très pratiques dans le cadre scolaire car ils permettent de recueillir une grandequantité d’informations de la part des répondants en économisant le temps de réalisation.

En même temps, nous avons profité des entrevues auprès des étudiants et desenseignants concernés (échanges de points de vue / discussions professionnelles sur tel outel point méthodologiques de la pratique de classe, en particulier sur ceux en rapport avecl’enseignement de la compétence socioculturelle) pour mieux observer, mieux comprendreleurs conceptions et leur pratique méthodologiques en classe de F.L.E Toutes cesobservations sont prises en compte dans nos remarques sur l’analyse des résultats.

2.1.3 Typologie de questions d’enquête

Les questionnaires nous permettent d’enquêter un grand nombre d’étudiants Deplus, ce moyen nous apporte deux avantages ci-dessous :

- tous les étudiants sont concernés par les mêmes questions ;

- le traitement des résultats est beaucoup plus facile et nous pouvons faire descomparaisons entre les groupes de sujets-étudiants.

Nous avons recours beaucoup à des questions à choix multiples, une sorte dequestion fermée parce que d’une part, les réponses seront normalisées et uniformisées ; etd’autre part dans l’analyse des données, nous pourrons obtenir rapidement les résultats.

En outre, nous avons introduit certaines questions ouvertes dans les questionnairesdans le but de mieux faciliter l’expression des conceptions et pratique méthodologiques des

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enseignants ; des souhaits et attentes des étudiants dans leur apprentissage du F.L.E engénéral et en matière culturelle en particulier En plus, ce moyen d’expression motive plusles personnes interrogées parce qu’elles l’impression d’être entendues et que leurs opinionssont vraiment utiles à notre travail de recherche.

2.1.4 Langue

Dans les questionnaires, nous avons choisi la langue vietnamienne car le but del’enquête est de recueillir le plus d’informations En effet, les difficultés linguistiquespourront empêcher une bonne compréhension des questions chez les personnes auprèsdesquelles l’enquête est menée.

Pourtant, nous avons traduit certaines propositions de réponses en français dans lebut de mieux motiver les apprenants de première et deuxième années, souvent avides deconnaissances linguistiques et socioculturelles dans la langue cible De plus, ce travail nouspermet d’optimiser l’interprétation, la comparaison des données entre les deux langueschez le public ciblé, surtout dans la traduction des faits culturels qui semble toujours plusdifficile.

2.2 Déroulement de l’enquête

Nous avons réalisé l’enquête au mois de mars, période plus ou moins creuse pournos étudiants et nos enseignants car c’est le début du deuxième semestre, au moyen destrois questionnaires mentionnés plus haut En vue d’explorer l’étendue des connaissancessur la culture française des étudiants de français à l’E.S.S.M, nous avons utilisé un

questionnaire de 27 Q.C.M (question à choix multiples) (Voir Annexe I) auprès de 100

sujets-étudiants sur 200 au total de trois promotions : première année, deuxième ettroisième (parce que les étudiants de quatrième année sont en stage), soit 50 % de chaquepromotion et aussi 50 % de la population estudiantine totale étudiée (30 de première année,42 de deuxième et 28 de troisième) afin de constater les différences, et surtout les progrèsen culture française chez les étudiants de différentes promotions sous l’impact del’enseignement du F.L.E

Ngày đăng: 07/11/2012, 14:26

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