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UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOÎ
ÉCOLE SUPÉRIEURE DE LANGUES ÉTRANGÈRES
DÉPARTEMENT DE FORMATION POST-UNIVERSITAIRE
Nguyễn Hồng Hải
Étude comparative de l’acte d’invitation
en français et en vietnamien
à travers les cartes d’invitation aux cérémonies
So sánh hành động mời trong
tiếng pháp và tiếng việt qua các thiếp mời dự lễ
MÉMOIRE DE MASTER
(Linguistique)
602220
Hanoï, 2010
UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOÎ
ÉCOLE SUPÉRIEURE DE LANGUES ÉTRANGÈRES
DÉPARTEMENT DE FORMATION POST-UNIVERSITAIRE
Nguyễn Hồng Hải
Étude comparative de l’acte d’invitation
en français et en vietnamien
à travers les cartes d’invitation aux cérémonies
So sánh hành động mời trong
tiếng pháp và tiếng việt qua các thiếp mời dự lễ
MÉMOIRE DE MASTER
Branche : Linguistique
Code de la branche : 602220
Directrice de recherche : Pr.Dr.Nguyễn Vân Dung
Hanoï, 2010
TABLE DES MATIÈRES
Introduction ...................................................................................................................... 3
CHAPITRE I : Fondements théoriques .............................................................................. 8
1. Conceptions des actes de langage ............................................................................ 8
1.1. Conception des actes de langage d’Austin et de Searle .................................... 9
1.2. Conception des actes de langage de C.Kerbrat-Orecchioni ............................ 12
2. Types de réalisation des actes de langage .............................................................. 13
2.1. Réalisations directes ........................................................................................ 14
2.2. Réalisations indirectes..................................................................................... 14
3. Facteurs d’influence des actes de langage ............................................................. 15
3.1. Contexte .......................................................................................................... 15
3.2. Relation interpersonnelle ................................................................................ 16
3.3. Politesse linguistique....................................................................................... 17
4. L’acte d’invitation aux cérémonies ...................................................................... 21
4.1. Définition de l’acte d’invitation ...................................................................... 21
4.2. Définition des cérémonies ............................................................................... 24
4.3. Valeurs de l’acte d’invitation aux cérémonies : .............................................. 26
4.4. Facteurs d’influence sur l’acte d’invitation aux cérémonies : ........................ 26
Chapitre II. Présentation des cartes d’invitation aux cérémonies en français et en
vietnamien ...................................................................................................................... 30
1. Types de carte d’invitation aux cérémonies ........................................................... 30
1.1. Cartes d’invitation formelles ........................................................................... 31
1.2. Cartes d’invitation informelles........................................................................ 31
2. Formulation : .......................................................................................................... 31
2.1. Cartes d’invitation formelles ........................................................................... 31
2.2. Cartes d’invitation informelles........................................................................ 32
1
3. Présentation des cartes d’invitation aux cérémonies en français ........................... 33
3.1. Façons d’expression de l’invitation à travers des cartes d’invitation aux
cérémonies.............................................................................................................. 33
3.1.1. Réalisations directes ..................................................................................... 34
3.1.2. Réalisations indirectes.................................................................................. 39
3.2. Décoration : ..................................................................................................... 45
4. Présentation des cartes d’invitations aux cérémonies en vietnamien ................... 46
4.1. Définition du terme « mời =invitation» en vietnamien................................... 46
4.2. Moyen d’expression de l’acte d’invitation à travers les cartes en vietnamien46
4.2.1. Verbes performatifs...................................................................................... 46
4.2.2. Types de phrase :.......................................................................................... 48
4.3. Décoration ....................................................................................................... 54
Chapitre III : Comparaison des cartes d’invitation françaises et vietnamiennes ........... 56
1. Ressemblances ....................................................................................................... 56
1.1. Forme .............................................................................................................. 56
1.2. Contenu ........................................................................................................... 57
1.3. Moyens linguistiques ...................................................................................... 57
2. Différences ............................................................................................................. 58
2.1. Formes des cartes ............................................................................................ 58
2.2. Termes d’adresse :........................................................................................... 58
2.3. Présence du locuteur dans l’acte d’invitation. ................................................ 59
2.4. Moyens d’expressions des cartes d’invitation aux cérémonies ...................... 61
2.5. Sollicitation d’une réponse : ........................................................................... 62
3. Essai d’expliquer les différences entre les cartes françaises et vietnamiennes :.... 63
Conclusion...................................................................................................................... 68
2
Introduction
Les invitations sont utilisées pour tout type d'événements et dans toutes les branches
économiques et culturels… : invitation personnelle (le baptême, l’anniversaire, le mariage, la
communion…), invitation pour la vie associative et le travail. On invite pour les soirées,
galas, weekend d’intégration, mais aussi pour les buffets dinatoires, anniversaires, cocktail,
pour la pendaison de crémaillère. Par ailleurs, on invite également pour les collectes de fonds,
les associations humanitaires, le sponsoring, les tickets et places dans le cadre de l'entreprise
pour les conférences, meetings, et séminaires...
Pour ces occasions, les cartes d'invitation sont la meilleure façon possible de dire
combien on soigne la personne et combien la présence de la personne conviée sera appréciée.
En effet, la présence des proches, des chers et des partisans dans n'importe quelle occasion
rend l’événement plus spécial. Les membres de famille et les amis améliorent la beauté et
l'importance des occasions les plus banales. Une invitation réussite est celle montrant la
sincérité et le désir d’avoir des destinataires aux cérémonies quelque soit qu’elle est
personnelle ou publique. Dans certains cas, une carte d'invitation se doit d'être également
originale pour cibler aux invités très importants (des chefs d’entreprise, des responsables des
organisations et des associations, etc.) qui n’ont pas beaucoup de temps et qui sont entourés
des plusieurs invitations de même types tous les jours.
Quant au texte des cartes qui mentionne le lieu de rendez-vous, la date, le temps aussi
bien que les codes vestimentaires est, de règle, court. C’est pourquoi on utilise souvent les
matières décoratives pour rendre la carte plus intéressante.
Il est certain donc que pour convier les invités à une cérémonie, l’envoi d’une carte
d’invitation s’avère incontournable dans toutes les cultures, dans toutes les langues et les notes
d'invitation peuvent être sous des formes diverses : forme d'une carte, d’une lettre, d’un
feuillet ou même les combinaisons des différentes sortes.
3
D’autre part, la réalisation des cartes d’invitation varie d’une langue à l’autre. On
constate des différences et des ressemblances entre les actes d’invitation des français et ceux
des vietnamiens. Ceci révélerait les propriétés des cultures concernées.
Même pour telle ou telle langue concrète, la formulation et la mise en page des cartes
changent considérablement selon les types de cartes. Il faut donc prendre conscience de ces
particularités pour les réaliser conformément à la culture et aux usages traduits dans chaque
langue.
Il y a certaines règles à suivre lorsqu'on rédige les invitations. Pour le mariage par
exemple, elles doivent d'abord comporter les deux noms et prénoms des époux, la date, l'heure
et le lieu de la célébration. Ensuite, dans les invitations classiques, il apparaîtra une phrase
sobre et élégante, ainsi que le jour, l'heure et l'endroit (Par exemple : Nous vous invitons à
venir partager notre bonheur, le ...). Pour une invitation romantique, on préfère sans doute une
phrase de mots magiques, (par exemple étant un moment unique dans notre vie, nous
souhaitons le partager avec vous, le ...). Une formule sans chichi est également possible, selon
les invités comme : Nous serions contents de trinquer avec vous lors de notre mariage, le ..., si
vous n'avez pas d'autres projets.
Toutes ces particularités des cartes d’invitation en français et en vietnamien constituent
le centre d’intérêt de notre recherche. En réalisant ce travail, nous visons à découvrir les
formes, les contenus, les structures syntaxiques fréquemment utilisés dans les cartes
d’invitation pour assurer la fréquentation de l’événement organisé (lancement de produit,
journée de formation, ouverture de magasin...)
Nous voudrions également relever, à travers de différentes types de carte, les
ressemblances et les différences dans les cartes d’invitation françaises et vietnamiennes pour
en trouver les raisons et de là, découvrir les cultures française et vietnamienne à travers un
acte social qui est celui de l’invitation aux cérémonies.
Afin de réaliser ces objectifs, durant cette recherche, nous nous donnons la tâche de
répondre aux questions suivantes :
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-Quelle sont les types de cartes d’invitation aux cérémonies françaises et vietnamiennes
? Et quels sont leurs composants ?
-Quelles sont les ressemblances et les différences entre les cartes d’invitation aux
cérémonies françaises et vietnamiennes ?
-Qu’est-ce qui font ces différences et ressemblances ?
Les hypothèses que nous formulons à ces questions sont les suivantes :
Les cartes d'invitation, surtout quand elles sont conçues délicatement servent à révéler la
meilleure façon d'inviter quelqu'un à venir pour n'importe quelle occasion.
Il existe, en gros, 2 types de cartes d’invitation (personnelles et formelles). Leur contenu
indique l’identité de l’émetteur, du destinateur, les raisons d’invitation, la date et le lieu. Dans
la carte formelle se trouvent en plus les formules de politesse et le programme (pour
l’invitation à la fête ou aux conférences).
Au niveau de la structure lexico-syntaxique, les cartes françaises et vietnamiennes ont
des structures syntaxiques propres qui expriment le degré d’intimité ou de distance. Celles des
vietnamiens ont un grand choix de titres d’appel, par contre leurs structures syntaxiques sont
moins variées.
Pour ce qui est de la forme, les cartes françaises possèdent une mise en page plus simple
et moins colorée (surtout celles d’invitation au mariage et à l’anniversaire) que celles des
Vietnamiens.
Les différences morpho-syntaxiques utilisées dans les types de cartes sont expliquées par
les propriétés de la culture des deux peuples français et vietnamien. En effet, les vietnamiens
ont un grand choix de titre d’appel suivant la relation sociale ou familiale ou considérée
comme telle (cô, gì, chú, bác, anh, chị, bạn, ông, bà, ngài…). D’autre part, dans leur mentalité,
les couleurs vivantes comme le rouge apportent du bonheur et de la chance, alors ils décorent
leurs cartes par beaucoup de rouge, de jaune, de fleurs et d’images animés symbolisant le
bonheur, le bien-être…
5
Pour bien réaliser notre travail de recherche, nous avons collecté des cartes en français et
en vietnamien puis les avons classées, décrites et analysées en les caractérisant suivant les
types, la formulation, la mise en page… Tout cela afin de les comparer sous l’angle
pragmatique. Pour ce faire, nous adoptons la méthode descriptive des données collectées, puis
la méthode comparative, contrastive pour dégager des ressemblances et des différences
morphosyntaxiques et culturelles dans la structuration et la formulation des cartes.
Nos corpus sont constitués principalement des cartes d’invitation aux cérémonies
comprenant celles au mariage, celles à l’occasion d’un anniversaire, celles pour l’ouverture
d’une entreprise ou pour le centenaire d’une école, etc. Nous avons choisi ces types de cartes
parce que l’acte d’invitation aux cérémonies est très populaire dans les deux cultures.
Pourtant, en réalisant notre travail, nous avons rencontré encore beaucoup de difficultés dans
la collecte des corpus surtout dans celle en français. Par conséquent, malgré l’aide des amis
français et de nos collègues et professeurs vietnamiens, nous n’avons collecté que 80 cartes
françaises regroupées en 5 types de cérémonie (anniversaires, baptême, communion, mariage
et d’autres cérémonies). Cependant, nous avons trouvé plusieurs cartes d’invitation en
vietnamien mais elles ne sont pas variées comme nous croyions avec seulement 3 types de
cérémonie (anniversaire, mariage et des autres cérémonies). Cela est dû, d’une part, au grand
nombre de types de cérémonies en France dont certaines sont rares ou n’existent pas au
Vietnam. D’autre part, les Vietnamiens ont recours dans beaucoup de cas aux invitations
directes par des rencontres ou par des visites à la maison de l’invité ou au moins par des coups
de téléphone (si c’est amicale) pour des cérémonies informelles (comme l’anniversaire) parce
que la coutume veut que les contacts humains expriment mieux le respect de l’invité et
renforce la relation amicale entre les interactants. La deuxième difficulté provient de la
collecte des cartes d’invitation dont la formulation, la structuration ainsi que la décoration
restent assez semblables. Nous essayons alors de chercher les cartes d’invitation publiées à
l’Internet mais cela ne permet pas beaucoup d’enrichir notre corpus.
C’est pour ces raisons qu’après la sélection minutieuse, nous avons décidé de choisir 80
cartes d’invitation aux cérémonies en français et 31 en vietnamien. Bien que ces corpus soient
modestes, nous avons essayé de découvrir leurs caractéristiques principales et dégager les
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ressemblances et les différences dans l’acte d’invitation des français et celui des vietnamiens à
travers les cartes.
L’analyse des corpus est un point de départ pour notre recherche qui comprend trois
chapitres. Dans le premier, nous présenterons le cadre théorique. Il s’agit de la théorie des
actes de langage et des problèmes concernés qui servent de fondements théoriques aidant à
bien décrire un des actes rituels qu’est celui d’invitation. Ensuite, nous allons proposer une
définition générale de l’acte d’invitation et de la cérémonie. Nous essayerons de dégager les
valeurs pragmatiques et les conditions de réussite indispensables à l’acte d’invitation aux
cérémonies.
Le deuxième chapitre a pour objectif d’entreprendre une investigation comparative
visant à analyser la structuration et la formulation des cartes d’invitation aux cérémonies en
français et en vietnamien afin de dégager les caractéristiques de l’acte d’invitation dans les
deux cultures.
Dans le dernier chapitre, nous cherchons à dégager des ressemblances et différences
dans la structuration, et la formulation des cartes d’invitations des deux communautés de
langue française et vietnamienne et à les expliquer par les propriétés dans la culture des deux
peuples français et vietnamien.
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CHAPITRE I : Fondements
théoriques
Selon les théoriciens, le langage, outre sa force descriptive (à travers notamment des
propositions dites «constatives »), donne la possibilité au locuteur de réaliser des actions grâce
à l’énonciation d’une phrase « performative ». C’est par de tels actes que les êtres humains
expriment et communiquent leurs pensées. Ainsi, d’une façon générale, on entend acte de
langage « un moyen mis en œuvre par un locuteur » pour agir sur son environnement par ses
mots : il cherche à informer, inciter, demander, convaincre, etc. son ou ses interlocuteurs par
ce moyen. L’acte de langage désigne donc aussi l’objectif du locuteur au moment où il
formule son propos ». Autrement dit, l’acte de parole (ou l’acte de langage) peut être défini
comme le but communicatif de l’énonciation effectivement réalisée par un locuteur déterminé
dans une situation donnée.
Cependant, il existe différentes conceptions quant à la notion d’acte de langage dans
l’histoire d’évolution de la linguistique.
1. Conceptions des actes de langage
La théorie classique des actes de langage prend son point de départ dans la conviction
que l’unité minimale de la communication humain est l’accomplissement de certains types
d’actes. Une des approches originales en sciences du langage est l’approche pragmatique qui
est définie comme « l’étude du langage en acte ». Cette définition ouvre la voie à des types
d’investigation très divers :
La pragmatique de l’énonciation étudie le langage en situation qui est actualisé au cours
d’un acte d’énonciation particulier. L’objet des études dans ce domaine est son énonciation.
« Le langage envisagé comme un moyen d’agir sur le contexte interlocutif » qui permet
de réaliser un certain nombre d’actes spécifiques, appelés speech acts en anglais - traduit en
français par « actes de langage », « actes de discours », « actes de paroles », ou « actes de
communication ». Ces expressions désignent tout acte réalisé au moyen du langage.
8
Et c’est aussi à partir de cette deuxième forme de pragmatique que les linguistes ont
développé la théorie de la pragmatique et la « pragmatique du troisième type », appelé « la
pragmatique interactionniste » a vu le jour. Ici, le langage est considéré moins comme un
moyen d’action que d’interaction entre des individus qui, lorsqu’ils se trouvent engagés dans
un processus communicatif quelconque, exercent tout au long de ce processus un réseau
d’influences mutuelles comme le disent les pionniers linguistes : parler, c’est échanger, et
c’est échanger en échangeant.
En 1962, la publication de l’ouvrage de J.L. Austin dont le titre « How to do thing with
words » - traduit en français « Quand dire, c’est faire », Seuil, 1970, - est considérée comme
un véritable acte de naissance de la théorie des speech acts.
1.1. Conception des actes de langage d’Austin et de Searle
Jusqu’aux années 50 du XXe siècle, selon les théories sémantiques, le langage sert à
décrire le monde par le biais de phrases qui rendent compte d’un état de fait et qui peuvent être
dites vraies ou fausses. Austin, avec son ouvrage publié en 1962, prouve que ce type d’analyse
ne permet pas de rendre compte de façon satisfaisante de l’usage que nous faisons
véritablement du langage.
Austin s’oppose à l’intérêt excessif porté à la phrase assertive, l’affirmation (avec les
valeurs de vérité qui lui sont attachées), et montre qu'il ne s’agit d’un type de phrases parmi
d’autres. Il remarque en effet que l’on utilise couramment le langage dans d’autres buts que
d’émettre des assertions vraies ou fausses.
Avec Austin, on prend conscience du fait que ce type d’analyse ne permet pas de rendre
compte de façon satisfaisante de l’usage que nous faisons véritablement du langage.
Austin distingue trois niveaux dans un énoncé : l’acte locutoire, l’acte illocutoire, et
l’acte perlocutoire :
- l'acte locutoire : c’est l’acte qu’on accomplit par le simple fait de dire quelque chose,
indépendamment des circonstances dans lesquelles on le produit. C’est l’acte de prononcer
une phrase en choisissant certains moyens linguistiques.
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- l'acte illocutoire : c’est l’acte de langage que l’on réalise par la production d’un
énoncé. On questionne, ordonne, affirme, on menace, etc.
- l'acte perlocutoire : c’est ce que l’énoncé provoque, ce sont ses effets sur les
interlocuteurs. Ils varient selon la situation de communication et sont en partie non
prédictibles. La parole est un moyen d’obtenir de tels effets (convaincre, séduire, effrayer,
émouvoir, agacer, etc.).
D’après lui, un énoncé performatif est un énoncé qui, sous réserve de certaines
conditions de réussite, accomplit l’acte qu’il dénomme. Et aussi dans son ouvrage, il affirme
que tous les énoncés sont dotés d’une force illocutionnaire (valeur d’acte), et même les
énoncés « constatifs », qui ne constituent qu’un type parmi d’autres d’actes de langage. Il
propose aussi une classification des valeurs illocutoires, ce sont :
- Les verdictifs ou actes « judiciaires » (comme condamner, décréter, etc.)
- Les exercitifs formulant un jugement, favorable ou non sur une conduite préconisée
(comme ordonner, pardonner, condamner, etc.)
- Les promissifs (comme promettre, garantir, etc.) qui obligent les locuteurs à adopter
une certaine conduite.
- Les comportatifs (comme s’excuser, remercier, critiquer, etc.) qui expriment une
attitude du locuteur envers la conduite antérieure ou imminente de quelqu’un.
- Les expositifs (comme affirmer, objecter, expliquer, etc.) qui expose une idée,
conduisent une argumentation, etc.
Quant au philosophe américain J.R.Searle, il affirme dans son ouvrage intitulé Speech
acts, paru en 1969, p.52) :
Premièrement, parler une langue, c’est réaliser des actes de langage. Deuxièmement :
ces actes sont en général rendu possibles par l’évidence de certaines règles régissant l’emploi
des éléments linguistiques, et c’est conformément à ces règles qu’ils se réalisent.
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D’après lui, l’énoncé linguistique fonctionne comme un acte particulier (ordre, question,
promesse, etc.), qui produit un certain effet et entraîne une certaine modification de la
situation interlocutive. Il distingue :
- Les actes de langage ou les actes illocutoires, qui correspondent aux différentes actions
peuvent être accomplis par des moyens langagiers. Le fonctionnement de ces actes est régi par
des règles de la langue.
- Les forces illocutoires, qui correspondent à la composante, dans un énoncé, permettant
à cet énoncé de fonctionner comme un acte particulier.
Ensuite, dans Sens et expression (publié en 1982), il distingue cinq catégories générales
d’actes illocutoires sur la base du but illocutoire et aussi de la direction d’ajustement entre les
mots et le monde, ce sont : les assertifs, les directifs, les promissifs, les expressifs, les
déclarations.
- Les assertifs : Ils ont pour but «d’engager la responsabilité du locuteur (à des degrés
divers) sur l’existence d’un état de chose, sur la vérité de la proposition exprimée». Et leur
direction d’ajustement va des mots au monde.
- Les directifs : Leur but consiste «dans le fait qu’ils constituent des tentatives de la part
du locuteur de faire faire quelque chose par l’auditeur» ; tentatives qui peuvent être «très
modestes» ou au contraire très «ardentes» selon l’axe du degré d’intensité de la présentation
du but.
- Les promissifs : Ce sont des actes «dont le but est d’obliger le locuteur (ici aussi, à
degrés variés) à adopter une certaine conduite future».
- Les expressifs : Ils sont définis comme ayant pour but «d’exprimer l’état
psychologique spécifié dans la condition de sincérité, vis-à-vis d’un état de choses spécifié
dans le contenu propositionnel».
- Les déclarations : L’accomplissement réussi de l’un de ses membres garantit que le
contenu correspond au monde.
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Searle a dit aussi que « à tout acte de langage possible correspond une phrase ou un
ensemble de phrases possibles dont l’énonciation littérale à l’intérieur d’une situation
particulière constitue l’accomplissement d’un acte de langage ».
En effet, la notion d’acte de langage qui dans la perspective austino-searlienne renvoie à
des unités isolées et non contextualisées doit être aménagée, revue, corrigée pour pouvoir
fonctionner efficacement dans le cadre d’un modèle des interactions.
Après Austin et Searle, nombreux chercheurs et linguistes traitent les problèmes de la
théorie speech acts, mais ils sont tous d’accord que tous les énoncés possèdent
intrinsèquement une valeur d’acte et que tout énoncé est doté d’une charge pragmatique plus
ou moins forte et évidente selon les cas.
1.2. Conception des actes de langage de C.Kerbrat-Orecchioni
Les actes de langage sont apparus dans la théorie classique des speech acts d’une façon
abstraite et isolée, ils détachent de leur contexte d’actualisation. Pourtant, en réalité, les actes
de langage fonctionnent en contexte et à l’intérieur d’une séquence d’actes. C’est aussi
l’objectif d’une discipline plus récente, la pragmatique des interactions verbales qui se fixe
comme « objectif de dégager les règles et principes qui sous-tendent le fonctionnement des
conversations, et plus généralement, des différents types d’échanges communicatifs qui
s’observent dans la vie quotidienne » (C.Kerbrat-Orecchioni 1994 : 7)
En général, les actes de langage ou actes illocutoires, qui correspondent aux différentes
actions que l’on peut accomplir par des moyens langagiers. Le fonctionnement de ces actes est
régi par des règles de la langue.
La notion d’acte de langage, déjà complexe dans les théories classiques, se complexifie
davantage depuis les avancées théorico-méthodologique apportées par la pragmatique
interactionniste. Cette discipline a fait évoluer la perception des actes de langage, la rendant
plus juste, car plus proche de la réalité pragmatique, et plus complexe à la fois. Dans les
interactions, les actes de langage nécessitent d’être incessamment apprivoisés, identifiés,
définis et redéfinis, car, malgré leurs proportions qui semblent réduites et facilement
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délimitées, il s’agit en réalité d’objets beaucoup plus vastes qui échappent aux tentatives de
figement descriptif.
Qu’est-ce donc qu’un acte de langage ? Selon C.Kerbrat-Orecchioni, l’acte de langage
est l’unité minimale de la grammaire. C’est aussi une suite linguistique dotée d’une certaine
valeur illocutoire (ou force illocutionnaire), et c’est encore une séquence qui prétend opérer
sur le destinataire un certain type de transformation.
2. Types de réalisation des actes de langage
Selon C. Kerbrat-Orecchioni, dire, c’est faire plusieurs choses à la fois (informer d’un
fait, et susciter une conduite) ; et plus précisément, dire, c’est faire une chose sous les
apparences d’une autre. En d’autres termes, en matière d’actes de langage, « il n’y a pas de
correspondance biunivoque entre un signifiant (forme de l’énoncé : déclarative ou impérative)
et un signifié (valeur d’assertion, de question ou d’ordre) ». Un acte de langage peut ainsi se
réaliser de différentes manières et une même structure peut exprimer des valeurs illocutoires
diverses.
Examinons un exemple d’une situation qui entraîne une action de la part de l’auditeur :
Le lundi matin, la mère dit à son enfant : « Il est déjà 8 heures 30». L’enfant finit assez
vite son petit-déjeuner et va à l’école.
Dans cette situation, on trouve que la mère ne dit pas à son enfant ce qu’il doit faire,
mais ce que la mère a parlé emmène à une décision que son enfant prend.
Dans certaines circonstances, les énoncés suivants sont pragmatiquement équivalents :
« ferme la porte », « tu peux/pourrais fermer la porte ? », « tu veux/voudrais fermer la
porte ? », « j’aimerais bien que tu fermes la porte », « la porte est ouverte », ou « il y a des
courants d’air ».
De façon générale, on distingue deux types de réalisations : réalisations directes et
réalisations indirectes.
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2.1. Réalisations directes
L’expression directe des actes de langage se base généralement sur deux types de
support principaux : les structures performatives et les formes de phrase.
- Les structures performatives
L’énoncé tel que «Je promets » est considéré comme l’énoncé performatif parce qu’on
ne peut pas dire «Je promets » sans promettre, et cet énoncé est aussi considéré comme l’acte
accompli puisqu’il dit explicitement qu’il est une promesse.
À l’issus du problème ci-dessus, C. Kerbrat-Orecchioni (2001, p.36) remarque :
« Les formulations performatives sont donc les plus claires auxquelles le locuteur puisse
recourir pour spécifier le statut pragmatique de l’énoncé qu’il produit. Mais ces
formulations n’existent pas pour tous les actes de langage et elles sont d’un usage relativement
rare […]. »
(C. Kerbrat-Orecchioni, Les actes de langage dans le discours, Nathan,)
- Les formes de phrase
Outre les structures explicites, les réalisations directes d’un acte de langage se font à
l’aide des formules diverses telle que la formule performative à la forme impérative. Cette
formule se présente sous des formes différentes, à savoir :
- L’infinitif prescriptif : « Éteindre sa cigarette avant d’entrer »
- Les tournures elliptiques : « Feu ? » ou « Deux baguettes ! »
- Certaines tournures déclaratives : « Il faut que tu partes. », « Je veux que tu partes. »,
« Tu fermeras la porte avant de partir. ».
2.2. Réalisations indirectes
On parle d’acte de langage indirect lorsqu’il s’exprime sous le couvert d’un autre acte.
Par exemple, dans «Tu peux fermer la porte ?», la valeur d’ordre s’exprime par le biais d’un
acte apparent de question (valeur «normale» de la structure interrogative».
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Les actes de langage indirects peuvent être conventionnels ou non conventionnels
(principe d’opposition qui est en réalité graduel) : dans le cas de « Tu peux fermer la
fenêtre ?» tout le monde admet que hors certains contextes particuliers, la structure vaut pour
une requête – cette valeur, qui peut encore être renforcée par un marqueur tel que « s’il te
plaît », est « conventionnelle » ; en revanche, si l’énoncé « Il y a des courants d’air.» peut
dans certaines circonstances recevoir cette même valeur, elle est alors «non conventionnelle»,
et très largement tributaire du contexte.
3. Facteurs d’influence des actes de langage
3.1. Contexte
Les actes de langage qu’Austin et Searle ont envisagés, apparaissent comme des entités
abstraites et isolées, c’est-à-dire détachées de leur contexte d’actualisation. Pourtant, dans la
communication réelle, les actes de langage fonctionnent en contexte, et à l’intérieur d’une
séquence d’actes qui ne sont pas enchaînés au hasard. Le contexte détermine le processus de
production ou d’interprétation. En ce qui concerne la production, le contexte détermine
l’ensemble des choix discursifs que doit effectuer le locuteur : sélection des thèmes et des
formes d’adresse, niveau de langue, actes de langage, etc.
Pour ce qui est de l’interprétation des énoncés par le récepteur, le contexte joue
également un rôle décisif, en particulier pour l’identification implicite du discours adressé.
Le contexte, autrement dit l’environnement extralinguistique de l’énoncé, se compose
des éléments suivants :
3.1.1. Le site (cadre spatio-temporel)
- Le cadre spatial peut être envisagé sous des aspects purement physiques : ce sont des
caractéristiques du lieu où se déroule l’interaction (lieu ouvert ou fermé, public ou privé, vaste
ou resserré, …) ; et le cadre spatial doit aussi être envisagé sous l’angle de sa fonction sociale
et institutionnelle.
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- Le cadre temporel est également déterminant pour le déroulement de l’interaction : le
discours tenu doit être apprécié au lieu, mais aussi au moment. (Par exemple : à partir de
quand et jusqu’à quand est-il convenable d’offrir ses vœux de nouvel an ?)
3.1.2. Le but
Celui-ci occupe dans le système global une place particulière. En effet, le but est dans
une certaine mesure intégré au site, puisqu’à tout site est associée une finalité intrinsèque,
mais il en est en même temps relativement autonome.
Le but de l’interaction, de l’acte de langage se localise quelque part entre le site (qui a
une destination propre), et les participants (qui ont leurs propres objectifs). Une interaction
comprend un but global de l’interaction et les buts plus ponctuels qui correspondent aux
différents actes de langage réalisés au cours de la rencontre.
3.1.3. Les participants
C’est l’aspect le plus important du cadre communicatif. Les participants peuvent être
envisagés dans leurs caractéristiques individuelles (âge, sexe, appartenance ethnique), sociales
(profession, statut, etc.) et psychologiques (constantes et passagères : caractère et humeur) ; ou
dans leurs relations mutuelles - degré de connaissance, nature du lien social (familial ou
professionnel, avec ou sans hiérarchie), et affectif (sympathie ou antipathie, amitié, amour, et
autres sentiments qui peuvent être ou non partagés), ou dans leur nombre : conversation à deux
« dialogue », à trois « trilogue » ou d’avantage « polylogue ».
3.2. Relation interpersonnelle
La dimension relationnelle se compose de différentes facettes, mais elle peut être
ramenées à deux axes principaux : l’axe « horizontal » et l’axe « vertical ».
3.2.1. La relation horizontale
L’axe de la relation horizontale est un axe graduel orienté d’un côté vers la distance, et
de l’autre vers la familiarité et l’intimité. Cette dimension permet, dans l’interaction, aux
partenaires de se montrer plus ou moins « proches » ou « éloignés ».
16
En ce qui concerne la relation horizontale, les facteurs contextuels les plus déterminants
sont :
- Le fait que les interlocuteurs se connaissent un peu, beaucoup, ou pas du tout ;
- La nature du lien socio-affectif qui les unit ;
- La nature de la situation communicative (informelle ou formelle, voire cérémonielle)
3.2.2. La relation verticale (ou hiérarchique)
Cette dimension renvoie au fait que les partenaires en présence ne sont pas toujours
égaux dans l’interaction : l’un d’entre eux peut se trouver en position « haute » de
« dominant », cependant que l’autre est placé en position « basse » de « dominé ». La distance
verticale est par essence dissymétrique, ce qui reflète au niveau de ses marqueurs (par
exemple, dans l’utilisation non symétrique du pronom d’adresse).
3.3. Politesse linguistique
La politesse linguistique est un domaine d’investigation assez récent en sciences du
langage, un phénomène linguistiquement pertinent.
Pour R. Lakoff (1972), la politesse relève du rapport d’un interactant à autrui. Plus
précisément, la politesse est une manière pour tout sujet parlant de se comporter, d’interagir
avec autrui de manière harmonieuse selon les règles prescrites par un environnement social.
Pour la philosophe Camille Pernot (1996, p. 263)
« la politesse est, à tous égards, un art de communiquer qui […] rapproche les hommes
et donne à leurs relations extérieures la forme d’un commerce harmonieux.» et « la politesse
étant définie comme […] un ensemble de pratiques destinées, à l’occasion des rencontres
quotidiennes, à établir le contact et à faciliter les échanges entre les individus […]. »
Selon Henri Bergson (1991, p.152), la politesse est «un certain art de témoigner à
chacun par son attitude et ses paroles, l’estime et la considération auxquelles il a droit ».
Autrement dit, la politesse est en quelque sorte un protocole comportemental déployé par un
interactant dans un contexte socio-culturel précis.
17
3.3.1. La face
Dans les interactions - les rencontres sociales, les interactants s’engagent verbalement à
respecter un «contrat communicatif » reposant sur le « principe de coopération ». La rencontre
communicative entre deux (ou plusieurs) individus est particulièrement délicate, car elle met
en contact, outre deux corps pourvus de la faculté de la parole, deux « faces sacrées » que les
locuteurs doivent préserver mutuellement.
La conception de la politesse se fonde sur la notion de « face », notion empruntée entre
autres à Goffman, mais étendue par incorporation de ce qu’on appelle plus communément le
« territoire ».
Selon Goffman (1993, p. 9), la notion de « face » peut être définie comme :
«La valeur sociale positive qu’une personne revendique effectivement à travers la ligne
d’action que les autres supposent qu’elle a adopté au cours d’un contact particulier».
Dans l’acception de Goffman, la face est importante pour l’individu, est une image du
moi, car il veut qu’elle soit ménagée, tout autant qu’il cherche à la préserver, à la garder. Bien
mener le jeu de l’interaction consiste donc à ménager la face des autres sans perdre la sienne :
«L’effet combiné des règles d’amour propre et de considération est que, dans les
rencontres, chacun tend à se conduire de façon à garder aussi bien sa propre face que celle
des autres participants» (Ibid., 1993, p. 44).
Tout l’effort que suppose ce ménagement réciproque s’appelle chez Goffman
«figuration » ou « face work » :
«Les règles de conduite empiètent sur un individu de deux façons générales:
directement, en tant qu’obligations, contraintes morales à se conduire de telle façon ;
indirectement, en tant qu’attentes de ce que les autres sont moralement tenus de faire à son
égard » (Ibid., 1993, p. 44).
Goffman constate qu’il existe des règles sociales qui devraient régir toute interaction
afin que celle-ci ne soit pas potentiellement menaçante pour la face des interactants. Goffman
divise ces règles en rites d’évitement (qui précisent ce qu’il ne faut pas faire) et rites de
18
présentation (qui spécifient ce qu’il faut faire). A ces rites de préservation des faces Goffman
ajoute la réparation, qui permet de sauver la face si elle a été perdue.
Les linguistes Brown et Levinson (2000, p. 283) créent en 1978, en s’inspirant des
notions de «face» et de «territoire» de Goffman, la plus détaillée représentation des stratégies
de la politesse mise en relation à des comportements culturels différents :
«We would like our endeavour to be seen as an attempt to build one arch in one bridge
linking abstract concepts of social structure to behavioral facts »
Les deux auteurs construisent les notions de «face positive» qui équivaut à l’image de
soi-même positive, valorisante qu’une personne a besoin de recevoir des autres. C’est la
notion de «face» telle qu’on la trouve chez Goffman.
Pour Brown et Levinson donc, tout individu possède ces deux faces (positive et
négative). Ainsi, la plupart des actes de langage sont des actes potentiellement menaçants
(FTA) pour l’une des deux faces des interlocuteurs. La face positive, qui correspond en gros
au narcissisme, et à l’ensemble des images valorisantes que les interlocuteurs construisent et
tendent d’imposer d’eux-mêmes dans l’interaction. La face négative, qui correspond en gros à
ce que Goffman décrit comme les « territoires du moi » (territoire corporel, spatial, ou
temporel, biens matériels ou savoirs secrets …)
Toujours selon Brown et Levinson, toute interaction duelle met en présence quatre faces
(la face négative du locuteur, la face positive du locuteur, la face négative de l’interlocuteur, et
la face positive de l’interlocuteur). Ainsi, au cours du déroulement de l’interaction, les
interlocuteurs initient un certain nombre d’actes qui peuvent être menaçants pour l’une ou
l’autre de ces quatre faces d’où la naissance de l’expression « Face Threatening Act » (FTA)
qui correspond aux « actes menaçant pour les faces ».
Mais C.Kerbrat-Orecchioni trouve que le modèle de Brown et Levinson est exagérément
pessimiste, c’est-à-dire ce modèle présente les interactants comme des individus en perpétuelle
menace de FTA. Selon elle, il existe une autre catégorie d’actes qui peuvent être gratifiants
pour ces mêmes faces comme les vœux, les remerciements ou les compliments. Elle
19
mentionne « en face de la notion de FTA, il convient de poser celle (que n’envisagent pas
Brown et Levinson) d’anti FTA (ou « actes anti menaçants ») qui ont au contraire pour les
faces, un effet positif : augmentation du territoire dans le cas du cadeau, valorisant de la face
positive dans le cas de louange, etc. (1992, p. 171). Et c’est d’où la notion et l’expression de la
« face flattering acts » (FFA) ou « actes gratifiants pour la face » (C.Kerbrat-Orecchioni 1996,
p. 54). Dans le but de créer, de retrouver une bonne «image du moi», la formulation d’un
certain nombre «d’actes rituels» qui visent à la préservation de la face et au maintien de
l’équilibre socio-relationnel a été mobilisé.
3.3.2. La politesse
La politesse est un ensemble de procédés que le locuteur met en œuvre pour ménager ou
valoriser son partenaire d'interaction. Décrite comme un moyen de minimiser ces menaces,
elle est également divisée en formes négatives et positives. La notion de « politesse» est ici
entendue au sens large, comme recouvrant tous les aspects du discours qui sont régis par des
règles, et dont la fonction est de préserver le caractère harmonieux de la relation
interpersonnelle. L’introduction des FFAs permet en outre de clarifier les notions de «politesse
négative» et de «politesse positive», qui sont chez Brown et Levinson passablement confuses.
De l’avis général, la politesse négative est de nature abstentionniste ou compensatoire :
elle consiste à éviter de produire un FTA, ou à en adoucir par quelque procédé la réalisation.
que ce FTA concerne la face négative (ex. : ordre) ou la face positive (ex. : critique) du
destinataire. Alors que la politesse positive, au contraire, est de nature productionniste : elle
consiste à effectuer quelque FFA pour la face négative (ex. : cadeau) ou positive (ex. :
compliment) du destinataire.
Dans le système global, la politesse positive occupe en droit une place aussi importante
que la politesse négative : se montrer poli dans l’interaction, c’est produire des FFAs tout
autant qu’adoucir l’expression des FTAs.
Nous avons présenté ci-dessus brièvement la théorie des actes de langage, ses
réalisations, ainsi que les facteurs d’influence. Il s’agit là la théorie nous permet d’analyser un
des actes de langage – acte de vœu dans les chapitres ci-dessous.
20
4. L’acte d’invitation aux cérémonies
4.1. Définition de l’acte d’invitation
Pour bien comprendre l’acte d’invitation, nous allons analyser les définitions données
dans des dictionnaires, dans le Niveau Seuil et dans certains recueils de pragmatique.
Selon Larousse (1993), « Inviter. v. t. (lat. invitare). 1. Prier quelqu’un de venir en un
lieu, d’assister, de participer à quelque chose. Inviter qqn à dîner. 2. Absolt. Payer le repas, la
consommation, etc. Bois, c’est Paul qui invite […] ».
Larousse a ainsi précisé la nature (prier quelqu’un de faire quelque chose) et l’objet
(venir en un lieu, de participer ou assister à qqch) de l’acte d’invitation. Il a également abordé
le devoir de payer de l’inviteur.
D’après Lexis ( 1983), « inviter. v. t (lat. invitare : 1356). 1.3. (sujet nom de pers.).
Inviter quelqu’un, lui demander par courtoisie, par politesse, etc., de faire telle ou telle chose,
de venir à un lieu, d’assister à telle ou telle cérémonie : Barner invita Suzanne à danser
(Duras)… [Syn, CONVIER]… Invité, e.n. Personne que l’on a priée de venir assister à un
repas, à une cérémonie, etc. Vous êtes mon invité, laissez- moi payer les consommations
[…] ».
Le Lexis a presque la même définition que Larousse (1993) mais il a précisé la manière
d’inviter : par courtoisie, par politesse… A travers l’exemple donné au terme invité, le Lexis
détermine aussi celui qui paie une consommation, c’est l’inviteur.
Le Grande Larousse partage ces définitions en affirmant qu’il s’agit de « prier de venir
en un lieu et d’assister, de prendre part à qqch : inviter quelqu’un à dîner, à un bal, à une
cérémonie… ». Ce dictionnaire a également présenté des synonymes tels que convier, prier…
Le Niveau Seuil (1973 : 100) classe l’invitation dans la catégorie des actes d’ordre,
parmi les actes de proposer à autrui de faire quelque chose ensemble :
« I. 7.5. inviter :
+Je vous invite : à dîner au restaurant
à venir dîner à la maison
21
au restaurant
+ Venez donc dîner à la maison
+ Il faut que vous veniez dîner à la maison
Nous dînions ensemble.
Allez, on va dîner au restaurant. Je vous invite.
Laissez-moi vous inviter
+Vous êtes mon invité
Si tu es libre, je vous invite.
Tu es libre ce soir ?
Qu’est-ce que tu fais ce soir ?
+ (Allez) viens (donc) chez moi, on fera…
Tu viens (travailler) avec moi ?
Tu ne fais rien ce soir ?
Tu n’as rien à faire ?
Viens donc voir mon nouveau vélo !
(Si tu veux), je t’invite à regarder le film chez moi.
Inviter consister alors, selon le Niveau Seuil, à proposer à quelqu’un de faire quelque
chose avec soi. Il appartient avec les actes proposer ou suggérer, aux actes d’ordre. Un trait
cependant distingue l’acte d’invitation de ces deux actes consiste en ce que l’invitation est
réalisée en faveur du récepteur. Une invitation comporte une certaine sympathie du locuteur et
une sorte de cadeau pour l’invité. De plus, une proposition est une suggestion qu’on peur
accepter ou non mais qu’on peut modifier, proposer de modifier alors qu’il est généralement
impossible de changer la date et/ou le lieu de l’invitation. Le Niveau Seuil a bien montré la
nature de l’acte d’invitation. Il a également relevé des moyens linguistiques pour réaliser une
invitation.
22
Selon les définition des dictionnaire, on peut conclure que l’invitation est une sorte
d’acte de requête qui consiste à prier quelqu’un de venir en un lieu, d’assister ou de participer
à une cérémonie, qui implique un échange social requérant au moins deux participants et un
certains types d’énoncés et donc par l’ensemble de règles conversationnelles et sociales.
Conditions de réussite de l’acte d’invitation :
Selon la classification des actes illocutoires de Searle, l’invitation appartient aux actes
“directif”. La détermination de la nature de l’acte est importante parce que tout acte illocutoire
appartient à une classe en tant que sous type partageant toutes les propriétés définitives du
type en question. De plus, si un acte illocutoire appartient à une classe, il est influencé par les
conditions d’emploi de cet acte. Alors, qu’est-ce que l’acte directif et quelles sont les
conditions d’emploi de cet acte ?
D’après la définition de Searle, les “directives” sont des actes qui ont pour but illocutoire
de mettre l’interlocuteur dans l’obligation de réaliser une action future. Cette catégorie
regroupe ainsi toute acte ayant la tentative de faire agir autrui, visant à changer l’action
d’autrui. Les actes directifs correspondent aux verbes comme : ordonner, commander,
demander, solliciter, réclamer, inviter, supplier, permettre, conseiller, prier, insister, suggérer,
etc. Tous ces actes ont en commun la force illocutoire (agir sur l’interlocuteur) mais ils se
distinguent par leur degré de contrainte et par le fait qu’ils demandent à autrui de faire quelque
chose ensemble ou tout seul.
Comme les autres actes directifs, l’acte d’invitation est accompagné de certaines
conditions de réussite :
- Le récepteur B est capable de réaliser le fait C.
- L’émetteur A saut que le récepteur B est capable de réaliser le fait C.
- S’il n’y a pas d’invitation, A et B croient que B ne réalise pas soi même C.
- Le fait que B réalise C apportera essentiellement l’intérêt spirituel pour A et dans une
certaine mesure pour B.
- A espère vraiment que B réalise C
23
- L’acte vise à mener B à réaliser C.
Selon Kerbrat-Orecchioni, l’acte d’invitation accomplit à la fois un acte directif (qui
appelle une réaction de type acceptation/refus) et une sorte de cadeau (qui appelle un
remerciement).
De tout ce qui vient d’être dit, l’invitation est un acte directif par lequel locuteur
demande à l’interlocuteur d’accomplir une action qui est au bénéfice de l’interlocuteur. Elle
doit aussi recourir aux moyens linguistiques comme les verbes vouloir, avoir envie,
l’interrogation… pour mettre au point l’énoncé. En réalisant cet acte, le locuteur réalise l’acte
illocutoire. Celui-ci consiste en fait de prier à autrui de venir à un lieu ou d’assister à une
cérémonie. La valeur perlocutoire est concrétisée par la réaction de l’invité. Ce dernier peut
accepter, refuser en remerciant pour l’invitation, en éprouvant la joie, la contrainte ou la gêne.
4.2. Définition des cérémonies
Selon Le Nouveau Petit Robert de la langue française (2007), « cérémonie [seremɔni]
nom féminin étym. cérémonies 1226 ; latin cærimonia « cérémonie à caractère sacré »
1- Forme extérieure, solennité avec laquelle on célèbre le culte religieux. Cérémonie du
baptême, du mariage, du sacre. è cérémonial, liturgie. Assister, prendre part à une cérémonie.
2- Forme extérieure de solennité accordée à un événement, à un acte important de la vie
sociale. → appareil, 1. gala, 1. pompe. Les cérémonies d'un anniversaire national.
→ commémoration. Les cérémonies qui ont marqué la visite des souverains étrangers.
→ réception.
▫ Tenue, habit, uniforme de cérémonie. Maître de cérémonie. è chambellan (cf. Chef du
protocole*) […]
Une cérémonie est une activité, emplie de signification rituelle, qui se déroule pour une
occasion spéciale comme : célébration de la vie, célébration des événements
24
-Célébration de la vie
Traditionnellement, une cérémonie peut marquer un rite de passage dans le
développement personnel humain. Entre autres, il peut célébrer : l'initiation, la puberté, le
passage à l'âge adulte, la remise de diplôme, le mariage….
-Célébration des événements
Par ailleurs, des cérémonies à l'échelle de la société peuvent célébrer des événements
annuels, saisonniers, ou récurrents comme : l'équinoxe du printemps, le solstice d'hiver, le jour
de Shabbat hebdomadaire, l'investiture d'une personne à un poste, les événements de l'année
liturgique ou "fêtes" du calendrier des saints.
D'autres cérémonies soulignent l'importance d'événements ponctuels, comme : le
couronnement d'un monarque, la victoire dans une bataille, la cérémonie d'ouverture, avant la
flamme olympique.
Dans les cultures asiatiques, les cérémonies jouent aussi un grand rôle. En particulier, la
cérémonie du thé de plusieurs cultures d'Asie de l'Est est très connue.
-Processus des cérémonies
Souvent les cérémonies s'affichent publiquement et attachent une part importante à
l'aspect théâtral grâce à des danses, des processions, l'imposition des mains. Une plus grande
importance encore est donnée à la déclaration de phrases qui expliquent ou couronnent
l'occasion, telles :
“Je vous déclare mari et femme”
“Bonne année !”
“Je jure de servir et défendre la nation...”
Les composants rituels d'une cérémonie peuvent alors faire partie d'une liturgie très
solennelle. Pourtant, il y a aussi des cérémonies qui sont caractérisés simplement par des
discours d’ouverture (le vernissage d’une exposition), ou bien le soufflement des bougies sur
le gâteau (l’anniversaire) et puis une fête ou un buffet dinatoire. Pour de telles cérémonies,
25
l’important n’est pas la solennité mais la présence nombreuses des invités et la joie ainsi que
l’honneur de la personne qui invite.
En un mot, les termes d’invitation et de cérémonie sont définis de façon assez brève et
l’acte d’invitation existent dans toutes les sociétés. Comme d’autres rites sociales, il fait partie
des actes dont les valeurs nous devons bien comprendre.
4.3. Valeurs de l’acte d’invitation aux cérémonies :
Sur le plan social, l’acte d’invitation a comme tout acte rituel la valeur sociorelationnelle. Il est très usuel dans la vie quotidienne. Tout le monde peut s’inviter les uns les
autres. Durant la vie, on a plus d’une fois invité quelqu’un à une occasion quelconque.
L’invitation a d’abord une valeur socio-relationnelle car il contribue, comme tous les
rituels communicatifs, à maintenir la cohésion des interactions sociales. À travers les cartes
d’invitation, le destinateur exprime son désir, la volonté et l’honneur de convier une proche,
un ami, un collègue ou un représentant d’une association à assister à une cérémonie qui lui est
importante ou qui porte une valeur spirituelle incontestable. Pour certaines cérémonies
personnelles (anniversaire, mariage), on n’invite que des intimes ou des entourages et la carte
d’invitation est une preuve pour la relation étroite et l’intérêt spécial réservé à ces personnes.
Quant aux invités, ils acceptent l’invitation non seulement pour réagir devant la sincérité du
destinateur mais aussi pour respecter les règles sociale de politesse. Sur le plan diplomatique,
en assistant individuellement, en famille ou en groupe à une cérémonie et en donnant des
vœux, des félicitations à l’inviteur, on contribue à valoriser sa face devant les autres. Cela
constitue également une occasion pour l’invité et l’hôte d’avoir des échanges conversationnels
agréables et de renforcer leur cohésion sociale.
4.4. Facteurs d’influence sur l’acte d’invitation aux cérémonies :
4.4.1. Contexte :
La notion de contexte est fondamentale et omniprésente en analyse linguistique. Tout
d’abord, on peut envisager le contexte comme tout ce qui environne une phrase ou un énoncé.
Plus précisément, on le qualifiera comme l’ensemble des objets (concrets ou abstraits) et des
26
circonstances qui sont présents lors de la production d’un énoncé, le contexte est là en quelque
sorte un « observable ». Et on peut comprendre que le contexte est tout ce qui est en dehors du
code linguistique qui contribue à déterminer le sens d’un énoncé ou d’une expression. Le
contexte est donc très important. L’acte d’invitation est un acte dépendant fortement du
contexte qui impose la formulation et le contenu propositionnel de l’acte d’invitation. Afin de
réussir, l’acte d’invitation aux cérémonies doit être en contexte, qu’il s’agisse du contexte
général (spatio-temporel, situationnel, social, etc.), ou du contexte spécifique. Mais la notion
du contexte ici est assez vaste. Selon Cosnier (1987, p. 305), le contexte désigne à la fois :
« 1. des éléments fixes, liés au site, 2. des éléments conjectuels liés à la présence et à
l’identité des personnes présentes, mais invariants (ou relativement invariants) et statiques
pendant la durée de la rencontre, 3. des implicites et des conventions présupposés ou
négociés ».
Pour formuler une carte d’invitation appropriée, le locuteur doit prendre en
considération des conditions d’appropriation contextuelles et tenir compte d’un ensemble de
données contextuelles qui exercent des contraintes sémantico-pragmatique sur la formulation
de cet acte de langage. Le locuteur doit aussi conformer sa carte d’invitation au «contexte
temporel» et au «contexte du destinataire». Pour le contexte temporel, on peut produire des
cartes adaptées aux types de cérémonies : cérémonies solennelles ou informelles (crémaillère
d’une nouvelle maison, ouverture d’une exposition, d’une compagnie, mariage, anniversaire,
etc.). Chaque occasion exige que le locuteur choisisse des formulations et des décorations
adéquates. Et puis, suivant le type d’invités, on peut rédiger des cartes avec des formes et
contenu différents.
4.4.2. Relations interpersonnelles
Les relations interpersonnelles qui existent entre les locuteurs conditionnent
considérablement leur acte d’invitation, et ce dernier à son tour conditionne, transforme les
relations interpersonnelles. Comment cet acte fonctionne dans ses relations verticale et
horizontale ?
- L’acte d’invitation et la relation « verticale »
27
En ce qui concerne la relation verticale, il y a aussi deux types : relations de types
égalitaire et relation de type hiérarchique. Le premier type se réalise entre amis, entre les
membres de la famille, entre les collègues, etc. Le second type se base sur la hiérarchie
sociale. L’invitation peut aller du supérieur à l’inférieur ou à sens inverse. C’est le cas des
invitations d’un employé destiné à son patron, d’un jeune à une personne âgée…
Cependant, quelle que soit la relation, l’invitation sert à renforcer cette relation car le
locuteur veut toujours adresser à son interlocuteur une certaine sympathie et fait de l’invitation
un moyen de raccourcir la distance.
- L’acte d’invitation et la relation «horizontale »
Les formulations d’invitation sont plus simples pour les relations familières. En relations
plus distantes, l’invitation paraît plus formelle en suivant strictement des règles
sociales linguistiques.
En bref, les relations horizontales et verticales contribuent à déterminer la structuration
et la forme des cartes d’invitation aux cérémonies. Suivant le type de relation, le destinateur
trouverait de meilleures mises en page et structures pour rendre leurs cartes aimables ou
solennelles et pour que le destinataire accepte l’invitation avec plaisir.
4.4.3. Politesse linguistique
La notion de «politesse» est ici entendue au sens large, comme recouvrant tous les
aspects du discours qui sont régis par des règles, et dont la fonction est de préserver le
caractère harmonieux de la relation interpersonnelle.
L’invitation est un acte très délicat. C’est un acte menaçant pour la face négative du
locuteur mais il valorise également sa face positive. Par l’acte d’invitation, on propose d’une
part à effectuer et s’engage à effectuer un acte susceptible de venir léser son propre territoire
(territoire de matériel, spatial et temporel…). On montre d’autre part, à travers l’invitation, sa
générosité et sa gentillesse. L’invitation est dans ce cas anti-menaçante pour sa face positive.
Cependant, le locuteur se met en même temps devant un grand risque qui dépend de la
réaction de l’invité.
28
Pour l’allocutaire, l’invitation constitue un FTA mais aussi secondairement un anti-FTA
pour sa face négative. C’est un FTA car elle crée une “dette”, une contrainte pour l’invité,
celui-ci risque de se sentir “obligé” de faire une autre contre partie ou perdre du temps à
autrui. En même temps, en tant qu’une sorte de “cadeau”, l’invitation favorise le territoire de
l’invité, elle est donc considérée comme un anti-FTA. C’est de même pour la face positive :
l’invité peut se sentir “flatté”, content de recevoir la sympathie de l’autre. Cependant, il se
trouve aussi dans une situation difficile : il risque aussi de perdre la face s’il refuse
l’invitation.
À l’écrit, la réalisation de l’acte d’invitation semble moins compliqué parce que le
destinateur a du temps pour réfléchir sur le contenu sémantique et les formulations ainsi que
sur les façons de délivrer les cartes d’invitation pour valoriser la face du destinataire ainsi sa
propre face. En effet, il peut rédiger les cartes d’invitation grâce aux moyens numériques puis
les imprimer pour délivrer les cartes directement aux invités. Ainsi, l’inviteur exprime-t-il sa
sincérité et sa volonté que l’invité viennent aux cérémonies. Sinon, de nombreuses formules
de cartes à l’internet lui permettent d’envoyer une carte d’invitation par mél aux destinataires
sans trop d’effort réservé à la circulation. Néanmoins, malgré son avantage, la dernière façon
de transférer des cartes paraît moins sollennelle et n’est choisie que quand les relations entre le
destinateur et le destinataire sont très proches et que les cérémonies sont de caractères
personnels comme ceux d’anniversaire ou de mariage.
Quand aux invités, lors qu’ils reçoivent les cartes d’invitation aux cérémonies, ils
peuvent trouver des moyens pour répondre à l’invitation de façon très polie : soit ils acceptent
volontairement soit ils refusent en trouvant une raison convenable par téléphone, par mél ou
par rencontre avec l’inviteur. Dans tous les cas, l’inviteur et l’invité ne menacent pas la face de
l’autre.
29
Chapitre II. Présentation des cartes d’invitation aux cérémonies
en français et en vietnamien
Lorsqu’on aborde l’acte d’invitation dans une perspective interculturelle, on est en face
des doubles révélations assez troublantes : à la fois, celle de la ressemblance et de la
différence, celle de l’universalité et de la spécificité culturelle, celle de la proximité et de la
distance.
Le « même » acte de langage existe bel et bien dans les deux langues française et
vietnamienne. Cet acte de langage présente en même temps de nombreuses variations, situées
à tous les niveaux de sa réalisation (sa formulation, son fonctionnement pragmatique). C’est
pourquoi, on se rend vite compte que l’on fait finalement face à un phénomène communicatif
qui obéit à des lois propres à chacun de ces deux ethnolectes, à l’intérieur desquels le vœu
acquiert une valeur conversationnelle et une signification socio-relationnelle qui sont
culturellement spécifiques.
Pour voir le fonctionnement, ainsi que la formulation de cet acte dans deux
communautés de langue, nous commençons d’abord par sa formulation, portant à la fois sur la
structure et sur le contenu de cet acte de langage. Afin de répondre à ce problème, nous
essayons, d’une part, de décrire les structures syntaxiques dans les cartes d’invitation en
français et en vietnamien, et d’autre part, d’en analyser le contenu sémantique dans les deux
langues.
1. Types de carte d’invitation aux cérémonies
Les cartes d’invitation sont indispensables pour les cérémonies importantes dans la vie
d’une personne ou pour une entreprise, une association... Selon le contexte, les relations
interpersonnelles et la politesse exprimés à travers des cartes d’invitation, on peut les diviser
en deux types principaux.
30
1.1. Cartes d’invitation formelles
Ce sont surtout des cartes d’invitation à l’ouverture d’une entreprise, d’un club, d’une
exposition, d’une cérémonie de remise des prix, au salon, à un spectacle, au séminaire.
Ces cartes ont des caractères très formels parce que les invités sont souvent des
représentants d’une entreprise, d’une société ou d’une association. Les destinataires sont
conviés à participer aux cérémonies avec un programme bien structuré et des rites solennels.
1.2. Cartes d’invitation informelles
Il s’agit des cartes au mariage, au baptême, à la communion, à l’anniversaire ou au
départ de retrait, etc. Malgré le caractère rituel de certaines cérémonies, le locuteur exprime
une relation intime vis-à-vis de son destinataire qui est surtout son entourage proche, des amis
ou des collègues.
2. Formulation :
2.1. Cartes d’invitation formelles
-Émetteur : Si c’est le cas des cartes d’invitation aux cérémonies au nom d’une
association, d’une société ou d’une personnalité, le nom du locuteur avec le logo
de l’entreprise ou de l’association se trouve souvent au début du carton.
- Destinataire : Le nom du destinataire apparaît sur l’enveloppe et encore une fois sur le
carton d’invitation (surtout pour les cartes vietnamiennes)
- Raison d’invitation, date et lieu de cérémonies : Ces éléments sont très bien précisés
dans les cartes. Même un plan de l’endroit où a lieu la cérémonie et des requêtes concernant
des tenues des invités accompagnent toujours des cartes.
- Programme de la cérémonie : pour les cérémonies formelles, on voit souvent un
programme détaillé des rites qui se déroule dans l’ordre chronologique.
31
2.2. Cartes d’invitation informelles
Les cartes d’invitation informelles sont utilisées pour les cérémonies dont les
participants sont en principe des amis, des collègues, des proches ou des entourages.
D’autre part, le processus de telles cérémonies est assez simple et la solennité ne
constitue pas leurs éléments indispensables. C’est pourquoi on trouve souvent dans les
cartes informelles tous les éléments des cartes formelles sauf le logo et le programme
de cérémonie avec des informations détaillées sur l’heure, les événements qui auront
lieu.
En dehors des caractéristiques précitées des deux types de cartes, nous sommes parvenue
à la remarque suivante :
Dans certaines cartes d’invitation, le locuteur exige que le destinataire réagisse à
l’invitation par une confirmation de la présence ou de l’absence le jour de la cérémonie. Par
exemple, dans les cartes d’invitation informelle (pour l’anniversaire, le mariage…) ainsi que
dans les cartes formelles (pour le vernissage d’une exposition ou la remise de prix…), on voit
toujours une formule de demande d’une réponse de la part des destinataires telle que :
-
Réponse souhaitée avant le lundi 10 mars
-
Merci de me confirmer ta présence. Tel :….
-
Merci de confirmer votre présence au…
-
Merci de bien vouloir répondre avant le jeudi 18 juin 2009 en faxant ce bulletin
d’inscription 01 46 34 09 32 ou à ff@antenor.fr
Cette formule de réponse est accompagnée d’un coupon de réponse de types
suivants :
-M ou Mme….
(Organisme ou société : ………….Fonction ………………)
Tel :….
32
Mel :….
-Société : ….
(Nom)…
Participera :….
avec plaisir.
Désolé(e), je ne pourrai pas.
Nombre de personnes à participer aux cérémonies: ….
Ce sont des types de coupon à retourner par fax ou par courrier aux expéditeurs.
Ce rituel permet à l’organisateur de la cérémonie de prévoir le nombre des participants
ainsi que de bien préparer leur réception.
3. Présentation des cartes d’invitation aux cérémonies en français
Le contenu de la carte d’invitation est presque le même pour chaque type d’invitation
(baptême, communion, mariage,…) mais la façon de l’exprimer est différent suivant les
relations entre les personnes.
3.1. Façons d’expression de l’invitation à travers des cartes d’invitation aux
cérémonies
On considère comme « directs » les actes d’invitation qui expriment directement et
littéralement leur force illocutoire.
(1) Je t’invite à mon anniversaire le 20 septembre à partir de 8 heures pour fêter mes 6
ans.
Et comme « indirects » ceux qui seront accomplis grâce à des conventions sociales ou
qui portent sur une autre personne ou sur un objet quelconque.
(2) Je vous attends chez nous.
33
On peut constater que dans plus de la moitié des cartes d’invitation aux cérémonies
(56,67 %), l’acte d’invitation est réalisé de façon directe. Il s’agit des phrases par lesquelles, le
locuteur veut dire directement leur intention d’inviter leurs amis, leurs proches, leurs collègues
ou le public à un lieu et à un moment précis. Pourtant, il existe également des réalisations
indirectes conventionnelles de cet acte qui occupe une grande partie de notre corpus (43,33
%). Pour mieux comprendre la façon de rédiger des cartes d’invitations en français, nous
allons étudier leurs structures syntaxiques selon les différents types de réalisation des actes de
langage.
3.1.1. Réalisations directes
D’après Kerbrat-Orecchioni, on admet, au moins, deux types de supports à l’expression
directe des actes de langage : Les expressions performatives et les formes de la phrase. Pour
l’acte d’invitation, le deuxième type n’est pas pertinent. Il faut donc recourir à des expressions
performatives.
Dans les cartes d’invitation, on emploie surtout des structures complètes avec des verbes
performatifs pour expliciter la force illocutoire. Ils contiennent des verbes performatifs à la
première personne comme « inviter » et « convier » qui constituent le noyau de la formulation
d’invitation ou des formes apparentées. Nous citons ci-joint un seul exemple de carte
d’invitation dans notre corpus où se trouve la formulation d’invitation sous forme d’une
phrase elliptique.
34
Dans cette carte, la formulation d’invitation est minimisée en « invitation (pour plusieurs
personne) » et la présence du destinataire est complètement omis parce que cette carte est
réservée plutôt au grand public et le nombre des invités n’est pas limités lors de la cérémonie.
Pour les autres types des cérémonies, on observe que même pour une cérémonie
publique comme le vernissage d’une exposition ou l’ouverture d’une fête ou d’un festival
national, les cartes destinent toujours à un public quelconque et afin d’exprimer la politesse
dans l’acte d’invitation, le locuteur a recours principalement à des phrases complètent.
(3)
Je suis ravi de vous inviter à ma profession de foi le dimanche 20 mai 2007 à
11 heures (CF. Corpus Carte 9)
(4)
Je t’invite à venir m’accompagner le dimanche 25 mai 2007 en l’église de
Koekelberg. (CF. Corpus Carte 12)
Ces structures nécessitent également l’apparition du destinataire – l’apparition de
pronoms de la deuxième personne au singulier ou au pluriel : te/vous. Pourtant, malgré le
caractère informel de certaines cartes d’invitation aux cérémonies personnelles comme un
35
mariage ou une communion, le destinateur essaie toujours de rester juste dans les termes
d’adresse. Dans la plupart des cas, sauf dans celui des cartes d’invitation à l’anniversaire
rédigés par les petits enfants ou certaines cartes d’invitation au mariage très originales, le
locuteur s’adresse aux invités en vouvoyant. Il est aussi facile de remarquer que les verbes et
les marqueurs déictiques (adjectifs, pronoms personnels) dans les cartes d’invitation aux
cérémonies sont souvent à la troisième personne au lieu de la première personne.
De cette constatation on peut conclure que les formes des constructions performatives de
base sont les suivantes :
- P= GN(S) +
GV
GN
Pro
(5) Je
V
+ GP (CC)
GP
Prép
GN
t’invite à mon 6è anniversaire
le mercredi 12 mars à partir de 14 heures.
(CF. Corpus Carte 2)
36
- P=
GN(S) +
V
GV
GN
Pro
+ GP (CC)
GP
Prép
GV
GN GP
Prép
(6) Nous
Pro
vous invitons à venir célébrer cet événement avec nous lors du repas qui
suivra et pour lequel un rendez-vous est fixé à 13 heures à notre domicile.
(CF. Corpus Carte 6)
Sur le plan fonctionnel, cette forme de phrase se compose d’un groupe nominal, d’un
verbe, d’un groupe nominal, qui a une expansion (GP) et d’un GP complément circonstanciel
désignant le temps et/ou le lieu. Grâce à cette structure, les locuteurs s’expriment d’une façon
très polie leur acte d’invitation.
Pourtant, pour les cartes d’invitation très formelles (les cérémonies publiques), au lieu
d’utiliser les verbes « inviter » ou « convier », les français préfèrent les groupes verbaux ou
des verbes copules suivis des adjectifs exprimant la joie ou l’honneur d’inviter quelqu’un à
une cérémonie.
Ces types de structures sont présentés ci-après, et ils seront illustrés par des exemples à
l’appui.
37
- P=
GN (S) +
GV
V copule
+
GP (CC)
GAdj
Adj
GP
Prép
GV
V GN GP
(7) Christel et Fabrice Renaud sont heureux de vous inviter à la communion de leur fille
Angela dès 20 heures au restaurant Le Moulin à Caen (CF. Corpus Carte 8)
(8) Caroline et Thomas entourés de ses parents seront heureux de vous recevoir au dîner qui
sera servi au château de la Tour du Moulin à Saint Vincent à partir de 19h30
(CF. Corpus Carte 35)
- P= GN
+ GV
GV GN
V
+
GP (CC)
GP
Gadv Pro
(9) Corinne et Anthony vous convient chaleureusement au repas de noce servi au restaurant le
Lapin bleu à Bron
(CF. Corpus Carte 32)
38
- P =GN (S)
+
GV
GV
GP
Prép
V + GN
Pro
GP
Prép
GN
GN Proposition
(10) L’État Major de l’École de Sorzèze a l’honneur de vous inviter aux Fêtes de la
Pentecôte 1971 qui se dérouleront du Samedi 29 mai à 14h30 au Dimanche 30 mai à 17 h.
(CF. Corpus Carte 75)
Pour exprimer la politesse et l’enthousiasme du locuteur, on emploie surtout des
expressions comme être heureux (se) de, avoir l’honneur, avoir le plaisir, avoir la joie de,
avec plaisir qui accompagne les verbes performatifs pour exprimer la force illocutoire des
actes d’invitation.
3.1.2. Réalisations indirectes
Il existe deux types de réalisation indirectes : Réalisation indirecte conventionnelle et
réalisation indirecte inconventionnelle.
L’emploie des actes indirectes inconventionels demande chez l’interlocuteur un
processus de décodage et d’interprétation du sens implicite de l’énoncé. Cette opération
dépend aussi de la situation de communication. Ces formules sont parfois floues et sont
utilisées surtout lors des conversations où l’invité a la possibilité de questionner ou clarifier la
valeur illocutoire de l’énoncé. C’est pour cette raison que la plupart des actes d’invitation dans
les cartes sont réalisées de façon directe ou indirecte conventionnelle.
39
Comme nous avons abordé dans le premier chapitre, les actes indirects conventionnels
se fondent essentiellement sur les conditions de réussite de l’acte. Le locuteur communique
plus que le contenu littéral de l’énoncé grâce à un arrière plan de données contextuelles
partagées et de conventions sociales. Dans ce cas, les interactants doivent respecter le Principe
de coopération et les Maximes conversationnelles de Grice, c’est-à-dire des règles sociales de
l’interaction verbale.
On peut citer plusieurs catégories :
a)
Désir, volonté d’inviter
(11) Jean-Christophe serait heureux de votre présence lors de sa communion solennelle
le dimanche 27 mai 2007 à 11 heures à l'église St-Paul de Nice. (CF. Corpus Carte 11)
(12) J'espère vous compter parmi nous pour me soutenir. (CF. Corpus Carte 18)
(13) Nous espérons que parents et amis, vous serez tous là. (CF. Corpus Carte 21)
(14) Géraldine et Grégory et leurs parents vous retrouveront avec grand plaisir au dîner
qu’ils donneront à partir 20h30 à la salle polyvalente de… (CF. Corpus Carte 30)
(15) Marion et Olivier ainsi que leurs parents sont heureux de vous recevoir au dîner
qui sera servi à l’auberge des Fleurs à Charleville en Provence à partir de 19h30. (CF.
Corpus Carte 34)
(16) Mathilde et Gaspard espèrent votre présence à la réception qui sera donnée à la
Bergerie du Mérinos à partir de 20 heures. (Cf. Corpus Carte 39)
(17) Rachel et Arnaud sont heureux de vous recevoir à la réception qui sera donnée au
Palais de Compostelle à partir de 19h30. (Cf. Corpus Carte 40)
(18) Clara, Vincent et leurs parents espèrent vous compter parmi leurs invités au
cocktail dinatoire qui sera servi au restaurant Le Délice (Cf. Corpus Carte 43)
(19) Nous espérons votre présence pour le cocktail qui sera suivi d'un repas au
restaurant ... à .... (Cf. Corpus Carte 47)
40
(20) Au 14 du mois de mai 2007 nous voulons voir venir à nous toute la famille et nos
amis du plus grand au plus petit réunis pour qu'ils puissent témoigner de notre amour en
l'église... à 16h30. (Cf. Corpus Carte 48)
(21) Le maire de Suresnes vous prie de lui faire honneur d’assister à la réception
organisé à l’occasion de la présentation des vœux 2007 aux représentants des Corps
Constitués et Présidents d’Associations, Lundi 15 janvier 2007 à 18h30 Centre sportif de
Belvédère-65 bis, rue de Gambetta. (Cf. : Corpus Carte 61)
(22) Ils tiennent à célébrer cette union avec vous. (CF. Corpus Carte 52)
(23) Le Directeur et la Communauté Éducative du lycée Saint- Rémi/Saint-Paul seraient
très honorés de votre présence au colloque AUTOUR DE LA SHOAH DANS LES ARDENNES
le 24 avril 2010 13 heures 30- 18 heures. (Cf. Corpus Carte 63)
(24) Monsieur le Proviseur, l’ensemble du personnel et les élèves du lycée seraient
particulièrement honorés de votre présence lors de la cérémonie de clôture du 30è
anniversaire du lycée Antoine Artaud le vendredi 30 mai 2008 à partir de 14h30.
(Cf. Corpus Carte 64)
(25) Vous êtes prié de bien vouloir assister au 20è FESTIVAL NATIONAL DE
L’ACCORDÉON qui aura lieu à Paris au Zénith le Dimanche 16 novembre 2003 à 14h15.
(Cf. Corpus Carte 69)
Dans ces exemples, l’acte d’invitation n’est pas réalisé à travers les verbes performatifs
mais d’autres expressions exprimant le désir ou la volonté du locuteur d’inviter quelqu’un à la
cérémonie comme prier de bien vouloir assister, être honoré de la présence de, tenir à
célébrer …avec…. espérer votre présence, espérer vous compter parmi leurs invités, être
heureux de vous recevoir. Les formulations d’invitation restent toujours sous forme d’une
phrase complète.
b)
Certitude de la présence des invités aux cérémonies
(26) Elle compte sur votre présence. (Cf. Corpus Carte 15)
41
(27) Elle compte sur vous le ...date... en l'église de ... (Cf. Corpus Carte 20)
(28) Nous comptons sur votre présence. (Cf. Corpus Carte 22)
(29) Nous comptons sur votre présence (Cf. Corpus Carte 23)
(30) Nous comptons sur vous pour partager avec nous ce moment de bonheur
(Cf. Corpus Carte 49)
c) Attente de la présence des invités aux cérémonies
(31) Je vous y attends avec impatience et vous promets d'être un ange.
(Cf. Corpus Carte 17)
(32) Émile et Samuet vous attendent à La Grand à Jules à Charpetry à 20 heures
(Cf. Corpus Carte 29)
(33) Nous vous attendons pour fêter notre bonheur au repas dansant dès 20 heures au
restaurant Le Moulin à Caen
Florence et Jean-Marc
(Cf. : Corpus Carte 31)
d) Injonction ou requête
(34) Venez nombreux ! (Cf. Corpus Carte 19)
(35) Ils vous demandent d'apporter votre soutien à ce rendez-vous de l'histoire qui
marquera incontestablement leurs vies. (Cf. Corpus Carte 53)
Ces constructions de l’acte d’invitation sont rarement utilisée dans les cartes d’invitation
aux cérémonies parce qu’elles sont plutôt du côté d’ordre et qu’elles ne montrent pas la
volonté- condition de sincérité- du locuteur.
e) Phrase elliptique :
(36) Mi-anges, mi-démons, XX et XX ont promis de mettre en sourdine pour leur
baptême, leurs diableries quotidiennes
42
Rendez-vous à l'église ...à ... le ...date.
(Cf. Corpus Carte 26)
Dans ce type d’invitation, il n’existe aucun verbe performatif désignant l’acte
d’invitation, aucun marqueur de ceux qui recevront la carte. L’inviteur, à la troisième personne
présente seulement la raison de l’invitation et le programme de la cérémonie.
Des analyses ci-dessus nous parvenons au tableau récapitulatif suivant qui représente le
taux des moyens d’expression de l’acte d’invitation à travers les cartes en français.
43
Moyens d’expression des cartes d’invitation aux cérémonies en français
No
Moyens d’expression
Carte d’invitation informelle Carte d’invitation formelle
aux cérémonies
Exemple
aux cérémonies
Total
Exemple
Total
/60
1
2
/20
Réalisations directes
34 (56,67%)
16 (80%)
a. Phrase complète
34 (56,67%)
15 (75%)
b. Phrase elliptique
0
Réalisations
26 (43,33%)
indirectes
74
1 (5%)
4 (20%)
conventionnels
a. Désir, volonté
11, 18, 21, 30, 15 (25%)
d’inviter
34, 35, 36, 37,
61, 63, 64, 69
4 (20%)
38, 39, 40, 43,
47, 48, 52
b.
Certitude
de
la 15, 20, 22, 23, 5 (8,34%)
0
présence des invités aux 49
cérémonies
c. Attente de la présence 17, 29, 31
des
invités
3 (5%)
0
aux
cérémonies
d. Injonction ou requête
19, 53
2 (3,33%)
0
e. Phrase elliptique :
26
1 (1,66%)
0
(Tableau 1)
44
3.2. Décoration :
Notre corpus en français nous montre que la plupart des cartes d’invitation en français
sont décorées sur la base des cartons (une feuille de papier dur coupé en petit format ou un
papier plié en 2 pour qu’elle puisse entrer dans une enveloppe).
Au lieu du carton, on peut également utiliser comme base, du papier canson. On plie
chacune des feuilles en 4. On en découpe la partie supérieure et reliée afin d’obtenir un petit
livre de 8 pages. Puis, on décore chaque page selon le thème de la carte s’il y en a.
En ce qui concerne les cartes informelles, on remarque qu’elles sont souvent ornées de
couleurs simples (blanche, rose, jaune) avec de petits détails comme un ruban, un nœud, des
papillons en papier, etc. Pour les cartes destinées aux enfants, on trouve également l’image des
personnages des BDs ou des dessins animés. En général, la décoration est simplifiée mais est
souvent personnalisée, surtout le cas des cartes informelles. C’est pourquoi on trouve très peu
de cartes qui répètent le même style de décoration bien qu’elles soient imprimées par la même
compagnie.
Concernant les cartes d’invitation formelle, au gré de l’inviteur qui peut être une
organisation, un individu représentant une compagnie, une société ou une association, on
trouve le nom de l’inviteur et très souvent le logo de l’association à laquelle il appartient au
sommet de la carte blanche ou jaune. Pour attirer l’attention des invités, en dehors des
informations élémentaires d’une carte d’invitation, le destinateur peut ajoute des illustrations
pour les activités auxquelles le destinataire va participer. C’est souvent le cas des cartes
d’invitation aux expositions qui sont assez colorées par rapports aux autres de même type.
45
4. Présentation des cartes d’invitations aux cérémonies en vietnamien
4.1. Définition du terme « mời =invitation» en vietnamien
Le terme « mời » est défini par le Dictionnaire du vietnamien de l’Institut des Sciences
sociales du Vietnam comme suivant :
Mời : tỏ ý mong muốn, yêu cầu người khác làm gì một cách lịch sự, trân trọng. (Inviter :
montrer sa volonté, prier autrui par politesse, par courtoisie, de faire quelque chose).
Ex : Mời anh (chị) đến chơi nhà.
Inviter/vous/venir passer un moment/chez moi/
(37) Je vous invite à passer un moment chez moi
A travers ses emplois, on constate que le verbe « mời » a presque le même sens que le
verbe « inviter » en français : il s’agit de prier quelqu’un par courtoisie, par politesse, de faire
quelque chose. Cependant, le verbe « mời » a un emploi plus vaste. On peut « mời =inviter»
quelqu’un à un lieu, à assister ou à participer à une cérémonie quelconque, mais aussi à boire,
à manger, ou même à s’assoir, etc. Alors, « mời » en vietnamien est un acte direct et une sorte
de « cadeau » comme acte d’invitation en français. À partir de cette définition on peut déduire
que les Vietnamiens accordent une attention particulière à la façon d’inviter. Les cartes
d’invitation qui sont rédigées après la réflexion soigneuse du destinateur reflètent bien la
réalisation des actes d’invitation des Vietnamiens à l’écrit.
4.2. Moyen d’expression de l’acte d’invitation à travers les cartes en vietnamien
Les cartes d’invitation vietnamiennes demandent toujours un niveau de langue standard,
ainsi que la clarté et la précisions de sens. Malgré les caractères informels de certains types de
cartes d’invitation (cartes pour le mariage, l’anniversaire), on trouve que la réalisation de
l’acte d’invitation reste directe tout le temps. L’analyse de notre corpus en vietnamien nous a
permis de donner des remarques suivantes sur la manière de réaliser cet acte.
4.2.1. Verbes performatifs
Pour inviter quelqu’un à une cérémonie formelle ou informelle, les vietnamiens ont
recours souvent au verbe performatif « mời » accopagné des adverbes qui permettent au
46
destinateur d’exprimer leur respect particulier vis-à-vis de l’interlocuteur et la volonté que
l’acte d’invitation soit accompli. Ce sont les adverbes ou locutions adverbiales de politesse
comme « kính» (avec respect), « trân trọng» (solennellement), ou d’amitié « thân mời»
(inviter cordialement). Le destinateur peut même employer le verbe “xin mời” (prier de….)
pour valoriser la face du destinateur.
(38)
Kính mời (anh, chị, bạn ….) đến chung vui cùng gia đình
Nous vous invitons avec respect à venir partager la joie avec nous
(39)
Xin mời các ông bà, bác, cô chú, các anh chị, bạn và các em gái xinh tươi, em
trai đáng mến ở gần cũng như xa đến vui sinh nhật cùng bé Trịnh Nam Khánh. (Cf. Corpus
Carte 82)
Thời gian: 14h ngày 03/08/2008
Tại nhà riêng thành phố Hải Phòng
Nous vous prions, grand-père, grand’mère, oncles, tantes, frères, sœurs, amis et les jolies
filles, les garçons aimables de près ou de loin de venir fêter l’anniversaire de Trịnh Nam
Khánh.
Date : 14h le 03/08/2008 à son domicile à Hải Phòng
(40) Thân mời bạn Lê Vân đến dự bữa tiệc nhỏ nhân dịp sinh nhật lần thứ 23 của tôi.
(C’est avec amitié que je t’invite, Lê Vân, à venir assister à mon vingt troisième
anniversaire.) (Cf. Corpus Carte 84)
(41) Trân trọng kính mời các bạn chuột bé nhà tháng 9, 10 tới dự sinh nhật lần thứ nhất của
bạn Thóc.
Nous invitons solennellement les souris de la maison 9,10 à venir assister au premier
anniversaire de votre ami Thóc (= riz.) (Cf. Corpus Carte 86)
(42)
Trân trọng kính mời quý vị và gia đình tới dự sinh nhật sinh nhật mừng Thiện Nhân
tròn 2 tuổi.
47
Nous vous invitons solennellement, vous et votre famille à venir assister à la fête de deuxième
anniversaire de Thiện Nhân (Cf. Corpus Carte 88)
(43)
Trân trọng kính mời em Cường tới dự bữa cơm thân mật chung vui cùng gia đình
chúng tôi vào hồi 15 giờ 00 ngày Chủ nhật 29/10/2006 tức ngày 08 tháng 09 năm Bính Tuất
tại nhà trai Nam Sơn- An Dương- Thành phố Hải Phòng
Rất hân hạnh được đón tiếp
Nous t’invitons solennellement, Cường, à un repas familial avec notre famille à 15 h 00
dimanche 29/10/2006 (soit le 8 septembre l’année du chien à la troisième signe du cycle
décimal) chez le marié Nam Sơn- An Dương- Thành phố Hải Phòng (Cf. Corpus Carte 89)
(44)
Ban Tổ chức Đại lễ Phật đản Liên hợp quốc 2008- Việt Nam tại thành phố Đà Nẵng
trân trọng kính mời ……hoan hỉ quang lâm đến dự chương trình lễ vào lúc …..giờ
……ngày……….
Le Comité d’Organisation de l’ONU-Vietnam 2008 de la Grande fête de l’anniversaire du
Bouddha de la ville de Đà Nẵng vous invite, avec respect, à venir assister à la fête célébré à
…heures…le…. (Cf. Corpus Carte 100)
On constate, cependant, que dans la plupart des cartes d’invitation aux cérémonies en
vietnamien, le destinateur privilégie l’expression “trân trọng kính mời” ( inviter de façon
respectueuse) qui représente le degré le plus haut de politesse (64,7 % pour les cartes
d’invitation aux cérémonies personnelles et 85,71% pour celles réservées aux cérémonies
publiques). Les autres expressions avec “xin mời” (prier de) et “ thân mời” (inviter de façon
amicale) qui n’apparaissent que dans des situations très informelles sont beaucoup moins
fréquentes (voir le tableau 2)
4.2.2. Types de phrase :
Après avoir analysé les structures syntaxiques des cartes d’invitation, nous remarquons
que les Vietnamiens emploient très souvent des phrases elliptiques pour inviter quelqu’un par
carte aux cérémonies. En effet, l’énoncé est privé de sujet. Sinon ce dernier se trouverait à la
48
fin de la carte, à la troisième personne. Néanmoins, l’indice de l’inviteur est révélé grâce à la
présence de l’adjectif possessif « chúng tôi=notre/nos ».
(45)
Trân trọng kính mời
Solennellement inviter
Em Cường
Cường
tới dự lễ Thành hôn của hai chúng tôi
à venir assister à notre cérémonie de mariage
Mai Hồng Quân
Mai Hồng Quân
Nguyễn Xuân Thu.
Nguyễn Xuân Thu.
Hôn lễ được tổ chức vào hồi 15giờ 00
La cérémonie est organisée à 15h le
ngày Chủ nhật 29-10-2006
(Tức ngày 03 tháng 09 năm Bính Tuất)
Dimanche 29 octobre 2006
(soit le 3 septembre l’année du chien au
troisième signe du cycle décimal)
Tại nhà trai
À la maison du marié
Nam Sơn- An Dương
Nam Sơn- An Dương
Thành phố Hải Phòng
Ville de Hải Phòng
Rất hân hạnh được đón tiếp
Enchantés de vous accueillir
Mai Hồng Quân
Nguyễn Xuân Thu
Mai Hồng Quân Nguyễn Xuân Thu
(Cf. Corpus Carte 89)
49
Les constructions d’invitation suivent la structure syntaxique suivante :
- P=
Adv
GV
V
GN
Trân trọng kính mời
Solennellement
GP
em Cường
inviter
tới dự lễ thành hôn của hai chúng tôi.
Cường
à venir assister à notre cérémonie de mariage
Pour la majorité des cartes d’invitation aux cérémonies, on revoit la structure des
phrases complètes qui dominent.
(46)
Phạm Hoàng Thanh Sơn
Phạm Hoàng Thanh Sơn
và Nguyễn Thị Hồng Minh
et Nguyễn Thị Hồng Minh
cùng gia đình
ainsi que leurs familles
xin trân trọng mời bạn đến dự tiệc cưới
vous invitent d’une façon respectueuse
của chúng tôi
vào lúc 11h30 ngày 21 tháng 11 năm 2008
(nhằm ngày 24 tháng 10 năm Mậu Tý)
à leur fête de mariage célébré
à 11h30 le 21 novembre 2008
(soit le 24 octobre l’année du Souri à la
cinquième signe du cycle décimal)
tại nhà hàng Thanh Lịch
270 Trần Phú, thành phố Buôn Mê Thuật
Sự hiện diện của bạn là niềm vinh hạnh
au restaurant de Thanh Lịch
270 Trần Phú, ville de Buôn Mê Thuật
Votre présence est un honneur pour nous.
cho chúng tôi
Thân mời
Amicalement inviter
(Cf. Corpus Carte 91)
50
(47)
Programme
Université d’Économie de Ho Chi Minh
de la cérémonie de la 20è anniversaire
Département de Gestion des affaires
du Département de Gestion des affaires
Comité d’organisation de la cérémonie
7h30-8h30 : -Acceuil des délégués
-Programme d’exposition de 20 ans de
formation et de développement
- Photo de famille
8h30-8h40 : -Cérémonie d’ouverture
Invitent solennellement
…………….
à assister à la cérémonie de la 20è anniversaire
du Département de Gestion des affaires
-Déclaration des raisons de la cérémonie,
51
présentation des délégués
Date : 8h30 , le 25 avril 2010
8h40-9h00 : -Tableau vivant pour faire revivre 20 ans de
formation et de développement
Lieu : Amphithéâtre A116
59 C Nguyen Dinh Chieu, quartier 6,
-Discours d’ouverture
arrondissemt 3, Ho Chi Minh
-Discours de félicitation des délégués
Honorés de vous acceuillir!
9h00-9h20 : -Rapport du Département de Gestion des
affaires
Pour la Comité d’organisation
-Diffusion du documentaire de 20 ans de
formation et de développement
Chef de la Comité
9h20-9h30 : Récompense
9h30-9h50 : Présentation du Club des ex-étudiants
9h50-10h30 : Activités artistiques
10h30-12h 00 : Festin intime
(Cf. Corpus Carte 111)
La structure des phrases complètes qui exprime l’acte d’invitation peut être généralisée
comme suivant :
52
-
P= GN (S)+
GV
Adv
GN
V
+ GP (CC)
GP
Comme le montre la phrase suivante :
Phạm Hoàng Thanh Sơn và Nguyễn Thị Hồng Minh cùng gia đình xin trân trọng mời
bạn đến dự tiệc cưới của chúng tôi vào lúc 11h30 ngày 21 tháng 11 năm 2008
(Phạm Hoàng Thanh Sơn et Nguyễn Thị Hồng Minh ainsi que leurs familles vous
invitent d’une façon respectueuse à leur fête de mariage célébré à 11h30 le 21 novembre
2008)
L’invitation est également renforcée par un énoncé exprimant la volonté du locuteur
comme le montrent les exemples (48), (49), (50)
(48) Rất hân hạnh được đón tiếp (Être heureux de vous accueillir)
(Cf. Corpus Carte 97)
(49) Sự hiện diện của bạn là niềm vinh hạnh cho chúng tôi (Votre présence est un
honneur pour nous)
(Cf. Corpus Carte 96)
(50)Sự có mặt của các bạn (và bố mẹ) là niềm hân hoan của bạn Thóc và gia đình.
(Votre présence (et celle de vos parents) est la joie immense pour Thoc et sa famille.)
(Cf. Corpus Carte 86)
Les analyses des types de cartes en vietnamien nous permettent de constituer le tableau
récapitulatif (2) qui représente le taux des moyens d’expression de l’acte d’invitation à travers
les cartes en vietnamien.
53
No
Moyens d’expression
Carte d’invitation informelle
Carte d’invitation formelle aux
aux cérémonies
cérémonies
Exemple
Total
Exemple
Total
/17
1
Types
a.Phrases
de
complètes
phrase
91, 93, 97
3(17,65%)
/14
98, 100, 102,
6 (42,86%)
106, 108, 111
b.Phrases
14 (82,35%)
8 (57,14 %)
elliptiques
2
Verbes
perform
-atifs
« kính mời »
95
1 (5,88%)
« xin mời »
82
1 (5,88%)
0
« thân mời »
81, 84, 85, 91
4 (23,54%)
0
11 (64,7 %)
12 (85,71 %)
« trân trọng
98,102
2 (14,29%)
kính mời »
(Tableau 2)
4.3. Décoration
Les cartes d’invitation en vietnamien suivent en général des modèles préalables chez
l’imprimeur sauf les cartes dressées par l’inviteur lui-même à l’ordinateur et envoyées
par mél aux invités. Ces dernières permettent au destinateur d’ajouter beaucoup de
détail (photo, images animée, décors) et de couleurs sur les cartes sans tenir compte de
leur prix. Par contre, les cartes toute faites sont à compléter par l’inviteur avec des
noms des invités, la date, l’heure et le lieu de la cérémonie. L’inviteur peut choisir à les
remplir à la main ou à l’ordinateur avant de les passer à l’imprimerie.
54
On remarque que les cartes d’invitation sont créées à toute forme avec des décors assez
variés mais les couleurs sont souvent très vifs et attrayants. Cela se manifeste surtout à
travers des cartes d’invitation au mariage. Des mariés optent en principe des cartes à
fond rouge et blanc qui symbolisent la chance, le bonheur, la virginité, et la pureté. On
orne des cartes avec des dragons ou des images animées aimable des mariés ainsi que
du mot “Hỉ” (Bonheur) en chinois pour rendre la carte plus jolie. En bref, presque
toutes les cartes de même type ont une apparence semblable. Elles contribuent à
exprimer la joie et la sincérité d’inviter aux cérémonies des destinateurs.
55
Chapitre III : Comparaison des cartes d’invitation françaises et
vietnamiennes
Après avoir analysé les caractéristiques des cartes d’invitation aux cérémonies tant en
français qu’en vietnamien, nous allons en tirer les ressemblances mais aussi les différences.
Nous allons également essayer d’expliquer pourquoi il y a ces différences.
1. Ressemblances
Dans la vie quotidienne de toute communauté, on accorde une grande attention à l’acte
d’invitation. Cet acte exige une stratégie de politesse. À l’écrit, il faut, en plus, un soin formel
et langagier exceptionnel parce que comme a dit un proverbe vietnamien « La parole s’envole
avec le vent, seul l’écrit reste ». L’étude des cartes d’invitation en français et en vietnamien
nous a permis de remarquer que dans les deux cultures française et vietnamienne, il y a des
règles communes qu’il faut respecter en rédigeant les cartes.
1.1. Forme
Pour la carte la plus simple, la base est le carton. On en trouve de toutes les couleurs
dans le commerce. On découpe très souvent le carton s’il faut et le plie pour qu’il puisse entrer
dans l’enveloppe. Pour écrire le contenu, on peut utiliser un crayon, un stylo, un feutre ou de
l’encre. Si c’est l’anniversaire d’un enfant, on peut le laisser écrire sa carte tout en veillant sur
les fautes d’orthographe. Cependant, on peut lui suggérer d’illustrer sa carte avec des dessins,
des images découpées puis collées, etc. Si la fête a un thème, les illustrations peuvent être
adaptées dans ce sens. Pour les autres cartes personnelles, on peut apporter quelques
améliorations à la carte d’invitation simple. Au lieu de plier simplement le carton, on le plie en
accordéon par exemple. Par ailleurs, à l’aide des ciseaux crâneurs, on peut découper les bords.
Les perforatrices à thème donnent aussi de jolis résultats. On illustre aussi la carte à sa guise et
on le termine par le texte. Pour compliquer un peu, on peut superposer quelques feuilles
56
cartonnées et les lier à l’aide de peinture gonflable. Souvent, on utilise des perforatrices à
thème pour les bords.
Pour les cartes formelles, l’inviteur emploie surtout des lettres de caractère classique
avec peu de décorations colorées, ce qui est le contraire des cartes informelles présentées cidessus.
1.2. Contenu
Quelle que soit la forme qu’on aura choisie pour la carte d’invitation, en rédigeant les
textes figurés sur la carte, on doit respecter les règles qui suivent : En premier lieu, doit figurer
sur la carte, le nom de celui/celle ou ceux/ celles qui invite(nt), puis la date et l’heure du début
et parfois de la fin de la fête. Ensuite, il faut y noter l’adresse avec des indications claires et
nettes (rue, numéro…etc.). Il faut même adjoindre un plan à la carte si l’adresse n’est pas
assez précise. On peut également mentionner le thème éventuel pour que les invités puissent
se préparer quant à la tenue correspondante (super héros, animaux, chic, cirque, etc.). On
mentionne la date limite au cas où les invités ne pourraient pas honorer l’invitation. La carte
est terminée par le numéro de téléphone ou l’adresse e-mail. Pour éviter tout malentendu, le
nom de l’invité doit être bien écrit sur l’enveloppe.
1.3. Moyens linguistiques
En rédigeant les cartes, les Français ainsi que les Vietnamiens ont recours souvent aux
verbes performatifs pour exprimer l’acte d’invitation tels que : inviter, convier, mời... Ces
verbes qui sont souvent conjugués à la troisième personne constituent les noyaux de
nombreuses expressions d’invitation qui peuvent renforcer l’invitation du destinateur. Nous
trouvons, par ailleurs, des locutions adverbiales ou des adverbes exprimant la joie, la sincérité,
le respect et la volonté de l’inviteur : inviter chaleureusement, avoir le plaisir de convier, trân
trọng kính mời. Les moyens directs représentent donc une grande partie des cartes d’invitation
en français et en vietnamien.
57
2. Différences
2.1. Formes des cartes
On voit que traditionnellement, les cartes en français sont ornées de moins de couleurs
vives tandis que les Vietnamiens caractérisent leurs cartes d’invitation en général, celles pour
le mariage et l’anniversaire en particulier avec le rouge ou les autres couleurs qui représentent
le bonheur, la chance, la prospérité et l’épanouissement. Puis, la forme des cartes
vietnamiennes suivent normalement des modèles typiques qui ne mettent pas l’accent sur la
personnalisation. Néanmoins, aujourd’hui, le développement de l’imprimerie nous permet
d’élaborer des cartes en toute forme (rectangle, carrée, ronde, hexagone,…), sur toute matière
et avec un grand choix de couleurs. De plus, les styles de décoration des cartes suivent des
courants internationaux. Il y a, par conséquent, de moins en moins de différences dans la
forme des cartes d’invitation en français et en vietnamien. Même certains jeunes vietnamiens
cherchent à créer leurs propres cartes pour avoir un effet de particularité exceptionnelle.
2.2. Termes d’adresse :
C’est un système de pronoms sujets, des noms propres, des termes de parenté, des
termes désignant le statut social, les titres… qui servent à s’auto-désigner ou à désigner
quelqu’un dans la communication.
Selon le principe de politesse, un énoncé privé de sujet ou de terme d’adresse (le cas de
l’injonction) est considéré comme impoli. Dans la plupart des cas, il faut employer un terme
convenable. Dans les cartes d’invitation aux cérémonies en français, pour s’adresser au
destinataire, on utilise des pronoms personnels « te, vous», parfois des noms de profession ou
des titres pour les cérémonies publiques très formelles ( « monsieur le directeur », « monsieur
le président »...). Le système protocolaire est beaucoup plus varié en vietnamien. On peut
choisir des pronoms personnels sujet bạn (toi-tu), « các bạn » (vous) , des termes de parenté
« ông » (grand-père), « bà » (grand-mère), « cô/dì » (tante), « chú/bác » (oncle), « cháu » (
neveu/nièce), …., des mots de profession « thầy, cô » (maître) « bác sĩ » (docteur),… ou des
58
titres « giáo sư » (professeur), « giám đốc » (directeur), « tiến sĩ » (docteur), etc. Le problème
est de choisir tel ou tel terme qui convienne au contexte, aux relations des interactants.
2.3. Présence du locuteur dans l’acte d’invitation.
Dans les cartes d’invitation en français et en vietnamien, on utilise souvent le sujet à la
troisième personne. En français, les possessifs appartiennent aussi à la troisième personne.
Tandis qu’en vietnamien, même si le sujet est ellipse, il y une certaine trace du locuteur avec
un possessif à la première personne.
59
(51)Sophie et Jérome entourés de leurs parents seront heureux de vous recevoir au dîner
qui sera servi au château de la Tour du Moulin à Saint Vincent à partir de 1930.
(Cf. Corpus Carte 38)
(52) Trân trọng kính mời bạn Nga tới dự lễ thành hôn của hai chúng tôi
Nguyễn Minh Giang
Trần Thanh Bình
(Inviter solennellement Nga à assister à notre cérémonie de mariage
Nguyen Minh Giang
Tran Thanh Binh)
(CF. Corpus 94)
60
2.4. Moyens d’expressions des cartes d’invitation aux cérémonies
Pour réaliser l’acte d’invitation, les locuteurs français et vietnamiens emploient tous les
verbes performatifs comme inviter, convier, prier tandis que les Vietnamiens préfèrent les
réalisations directes en accompagnant ces expressions des adverbes ou locutions adverbiales
de modalités « kính mời » (convier d’une façon honorable) « trân trọng kính mời » (convier
d’une façon respectueuse, « thân mời » (inviter d’une façon amicale). Dans ces cas, le sujet est
souvent ellipse. En faisant les cartes de ce type, le destinateur veut garder une certaine
distance avec l’acte de parole afin d’atténuer la menace en cas d’échec. Par contre, les
Français recourent non seulement aux moyens directs mais aussi à une grande quantité de
moyens indirects (35% des cartes de notre corpus en français le montrent). Le destinateur peut
employer des structures désignant le désir, l’honneur ou l’attente d’avoir des invités aux
cérémonies ou même l’injonction ou requête.
Le Directeur et la Communauté éducative du lycée Saint-Rémi/ Saint- Paule seraient
très honorés de votre présence au colloque Autour de la Shoah dans les Ardennes …. (CF.
Corpus Carte 63)
Géraldine & Grégory et leur parents vous retrouveront avec grand plaisir au dîner
qu’ils donneront à partir de 20h30 à la salle polyvalente de….. (CF. Corpus Carte 30)
61
De plus, la structure des phrases ainsi que la combinaison des expressions dans des
cartes vietnamiennes sont beaucoup moins varié que celle en français, surtout celle pour les
cérémonies très formelles ou celle de mariage. L’inviteur rédige sa carte selon les modèles
préalables et ils n’ont qu’à les décorer élégamment mais les couleurs, le caractère des lettres et
la forme des cartes sont souvent à la norme et le choix reste limité. Au contraire, les cartes
d’invitation en français existent en deux versions : classique et originale. En observant les
textes des cartes, on remarque que le contenu des cartes est bien personnalisé selon le goût et
le caractère des inviteurs. Pour une carte d’invitation au mariage, nous avons deux exemples
typiques suivants :
(53)
(Cf. Corpus Carte 45)
Classique
Original (Cf. Corpus Carte 53)
M et Mme ... (les parents) ont le bonheur de
Sylvie et Jean-Pierre
vous annoncer le mariage de leurs enfants
ont décidé de conjuguer
Paul et Virginie
le verbe aimer au présent et au futur
et ont le plaisir de vous inviter au mariage
le samedi 1er mai 2007 à 16 heures
civil ainsi qu'à la bénédiction nuptiale
en l'église de ...
qui auront lieu le samedi 2 décembre 2006 à
15 heures en l'église ...
A l'issue de la cérémonie, un vin d'honneur
sera
servi
à
la
salle
paroissiale
...
Ils vous demandent
d'apporter votre soutien
à ce rendez-vous de l'histoire
qui marquera incontestablement
(Nom et adresses des parents des mariés)
leurs vies.
2.5. Sollicitation d’une réponse :
À la fin des cartes d’invitation aux cérémonies en français, il existe souvent la demande
d’une réponse de l’invité. Le destinateur exige que son destinataire accepte ou refuse son
62
invitation d’une façon précise et explicite.
L’invité a recours en même temps à des
exclamations, des assertions évaluatives, des commentaires ou des regrets s’il ne peut pas
assister à la cérémonie. Cependant, pour les Vietnamiens, cette coutume ne peut se pratiquer
qu’en cas d’acceptation et non pas de refus. C’est pourquoi l’inviteur évite de poser des
questions directes aux invités. D’où l’on trouve très peu de cartes d’invitation dans lesquelles
une réponse est sollicitée.
3. Essai d’expliquer les différences entre les cartes françaises et
vietnamiennes :
Pour expliquer une variation culturelle, on revient toujours aux caractéristiques
historiques, culturelles et sociales des cultures qu’on étudie. Le cas de l’acte d’invitation n’est
pas une exception. L’observation comparée des cartes d’invitation aux cérémonies a mis en
évidence que cet acte n’est pas universel mais culturellement déterminé. Dans le cadre de ce
mémoire, nous essayons de clarifier comment les facteurs culturels influent sur les cartes
d’invitation en français et en vietnamien.
Comme les cultures française et vietnamienne sont des domaines très larges et abstraits
qui demandent des études profondes, nous nous contentons d’aborder seulement des éléments
culturels qui sont à la base de la politesse et des relations interpersonnelles des Vietnamiens et
qui peuvent avoir des influences sur les comportements langagiers en général et dans les
échanges d’invitation en particulier.
Pour commencer, il convient de définir la notion de culture. Il existe de nombreuses
définitions. Selon Larousse Illustré (1993 : 289), la culture désigne “ un ensemble des usages,
des coutumes, des manifestations artistiques, religieuses, intellectuelles qui définissent et
caractérisent un groupe, une société”.
Selon le Dictionnaire Hachette encyclopédique, c’est « l’ensemble des activités
soumises aux normes socialement et historiquement différenciées et des modèles de
comportements transmissibles par l’éducation, propre à un groupe social donné ».
La culture engloble ainsi tous les usages, les comportements et les valeurs qui sont les
produits d’un processus historique, et qui sont transmis de génération en génération par
63
l’éducation, qui, de plus, différencient les communautés les unes des autres. La culture
conditionne ainsi les comportements langagiers de tel ou tel peuple. Ces définitions justifient
ainsi notre choix d’expliquer les différences des comportements verbaux par des facteurs
culturels.
- Influences des facteurs de la culture vietnamienne
Fondé il y a très longtemps, le Vietnam primitif a déjà sa propre culture avec la
fondation de son premier État, le “Van lang”. Au cours de son histoire, le Vietnam a été, à
plusieurs reprises, occupé par les étrangers (Chinois, Français…). De plus, situé au milieu de
l’Asie Pacifique, le Vietnam est la destination de nombreux commerçants et commissaires
étrangers. Ce qui fait que la culture vietnamienne a témoigné l’intégration de nombreuses
religions comme le bouddhisme indien, le confucianisme, le taoïsme, le christianisme,… il
devient aujourd’hui une culture très riche et diverse.
D’autre part, la culture vietnamienne prend source de la culture du riz. Dans un pays
tropical où les intempéries sont fréquentes, les gens doivent se regrouper en “villages” pour
s’entre-aider en cas de besoin. À l’intérieur du village, mais aussi entre les villages voisins, il
existe traditionnellement toute une série de relations complexes d’entraide et de solidarité.
L’entraide joue surtout en cas de calamités naturelles, les brigands ou pour harmoniser les
problèmes d’irrigation, problèmes capitaux dans les villages. L’ensemble des villages liés par
ce système d’entraide vénère généralement le même génie titulaire et le jour de culte devient
une fête commune. Ceci a caractérisé la culture vietnamienne, une culture fondée
essentiellement sur le culte de la nature, des ancêtres fondamentaux du pays, de la famille, le
sentiment de voisinage. Dans une telle culture, l’individualisme n’existe pas : l’individu s’est
effacé devant la communauté. Ce caractère explique pourquoi les Vietnamiens utilisent
rarement des pronoms personnels et pourquoi ils mettent beaucoup d’importance sur les
relations interpersonnelles.
La culture vietnamienne a également reçu des influences du bouddhisme indien et des
autres religions et doctrine, surtout le confucianisme qui est plutôt une doctrine, est présente
au Vietnam depuis plus de 2000 ans et exerce plus d’influences sur les consciences des
Vietnamiens. Elle constitue le patrimoine spirituel, moral et social du peuple vietnamien.
64
Pour Confucius, l’homme est bon en même temps qu’il est mauvais mais il tend à la
perfectibilité. Il faut alors “ faire à autrui ce que nous voulons qu’on nous fasse à nousmêmes” et inversement “ne pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’on nous fasse”.
L’homme honnête ou l’homme de qualité doit être déterminé selon les vertus suivantes : JEN :
humanité parfaite, YE : équité ; LIL étiquette, rite ; TCHE : perspicacité intelligence ; SIN :
loyauté, fidélité à la parole donnée. L’homme doit ainsi bien se conduire et bien se comporter
envers son entourage en respectant des règles de convenance et de politesse. Pour accéder à la
vertu, l’homme doit rendre conformes paroles et actes. Il y a trois fautes à éviter : parler sans y
être invité, ne pas parler quand on est invité, et parler sans observer les réactions de l’autre.
Ces principes expliquent pourquoi à l’oral ainsi qu’à l’écrit, les Vietnamiens mettent toujours
l’accent sur les mots, les expressions à utiliser pour être corrects et conformes suivant le
contexte et leur relation interpersonnelle.
La piété filiale est un autre des principes fondamentaux du confucianisme « le respect du
père, de la mère et des aînés, c’est la racine du bien ». C’est à la base de ce principe que la
société fonctionne. Sa hiérarchie se manifeste, par exemple, dans la fête du village. Quand on
célèbre un banquet devant l’autel de génie, traditionnellement, les habitants sont strictement
groupés en tables suivant leur âge et leur rang dans la hiérarchie communale.
Avec ces principes fondamentaux, le confucianisme a contribué à la formation des
consciences des Vietnamiens de génération en génération, il est empreint dans la pensée de
chaque Vietnamien. C’est pourquoi la hiérarchie est si importante au Vietnam et les
Vietnamiens accordent une grande attention à la parole et la politesse. Vivant en pleine
communauté, et sous influence du confucianisme, les Vietnamiens apprécient beaucoup le
respect de l’honneur. Il existe par conséquent plusieurs dictons sur ce caractère.
“Tốt danh hơn tốt áo lành” (Un bon renom vaut mieux des habits décents)
“Đói cho sạch, rách cho thơm” (On peut avoir faim mais on doit rester propre, les
vêtements peuvent être déchirés mais qu’ils sentent bien).
C’est à partir de ce respect d’honneur que les Vietnamiens font aussi très attention à la
face. Cette face se manifeste même d’une façon excessive, notamment dans les villages, pour
les lettrés. Elles poussent parfois les gens à vivre et à agir d’une façon non conforme à leur
65
propre nature. Il existe plusieurs anecdotes sur ce sujet comme l’anecdote du poisson en bois.
On raconte l’histoire d’un lettré qui doit même mettre un poisson en bois sur le plateau au
repas, simplement pour cacher sa pauvreté.
Tout le monde a peur de perdre la face. Si quelqu’un quitte un village, et qu’il ne réussit
pas mieux que ceux qui y restent, il sera mal vu et se sent lui-même mal à son clan voire à son
village. C’est pour cette face qu’on veut se sentir respecté. Comme a dit Confucius : “ faire à
autrui ce que nous voulons qu’on nous fasse à nous-mêmes” et inversement “ne pas faire à
autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’on nous fasse”
C’est en protégeant leur face que les Vietnamiens essaient de protéger la face de leur
interlocuteur. C’est pourquoi, au Vietnam, faire perdre la face à quelqu’un est la plus grande
offense qu’on puisse lui faire. C’est pour cette raison qu’on ne dit pas directement à son
interlocuteur que ce dernier a dit ou fait une erreur, la franchise dans ce cas est le pire des
défauts. On fait ses reproches de façon implicite, par exemple, par une comparaison dans le
genre : “ Untel a fait comme ça” de façon que l’autre ait une porte de sortie. Cela explique
également pourquoi les Vietnamiens ne disent presque jamais “ Non”, surtout dans les
échanges d’invitation et pourquoi les inviteurs qui sont très délicats ne demandent pas les
invités de répondre directement et explicitement s’ils peuvent aller à la cérémonie ou non dans
leurs cartes.
En bref, la culture vietnamienne est essentiellement celle du riz, celle du village et aussi
celle influencée par de différentes religions orientales et occidentales, notamment par le
confucianisme. Étant élevés dans une telle culture, les Vietnamiens doivent vivre en harmonie
avec la nature et leur entourage. Dans ces relations, ils mettent à priori la Patrie, le village et la
famille, respectent la hiérarchie et la politesse, apprécient le respect d’honneur et la face,
gardent la face d’autrui, se font garder la leur et enfin, ils font très attention à la parole. C’est
pourquoi les cartes d’invitations en vietnamien sont bien soignées avec des textes et des
formes modèles exprimant la sincérité et la volonté d’inviter des hôtes ainsi que son respect
pour l’invité.
66
-
Facteurs d’influence de la culture française
Au contraire de la culture du Vietnam, la France est connue pour sa culture
nomade. Les ancêtres des Français vivent près des forêts, ils chassent et élèvent des animaux
servant de nourriture. Leur condition de vie ne leur demande pas d’être toujours collectifs
comme c’est le cas pour les Vietnamiens. Pour les Français, les valeurs en priorité ne sont pas
la solidarité, l’entraide dans une grande communauté mais la force, la possibilité de
développer sa compétence personnelle pour faire face aux défis dans la vie quotidienne.
L’individualité est donc bien appréciée par les sociétés occidentales en général et par celle de
la France en particulier. Cela contribue à interpréter la mise en relief de l’originalité dans
beaucoup de cartes d’invitation en français. Les formes, le contenu sémantique et les
expressions langagiers dans chaque carte font paraître donc une variété immense en matière de
la manière de réaliser l’acte d’invitation des Français. De plus, comme nous avons observé, les
Français ne possèdent pas de système de termes d’adresse si riche que celui des Vietnamiens.
Dans des cartes d’invitation aux cérémonies, les Français utilisent le “te, vous” ou des titres “
Madame, Monsieur, Mademoiselle” accompagnés de leurs fonctions pour s’adresser à son
destinataire tandis que les Vietnamiens doivent bien choisir, à côté des termes d’adresse
comme les Français, beaucoup d’autres termes, surtout dans les cartes d’invitation informelle
(ông, bà, cô, chú, gì, em, cháu, bạn…). Cela est dû à la tradition de considérer tous les
membres d’une collectivité comme ceux d’une famille. On croit qu’en prenant ces termes, on
peut rapprocher l’un à l’autre et renforcer la relation interpersonnelle. C’est aussi une
conséquence de la différence fondamentale de la culture du riz et la culture nomade.
Enfin, les Français sont beaucoup influencés par les pensées des philosophes et
scientifiques connus comme Descartes. Parmi les caractères remarquables de ces courants, il y
a la clarté, la précision et la logique qui ont laissé des empreintes dans leur esprit. C’est pour
cela que dans la vie quotidien ainsi qu’au travail, ils demandent souvent que les informations,
les explications et les raisons données soient précises. On peut alors comprendre facilement
pourquoi à la fin des cartes d’invitation en français, il y a toujours une sollicitation de réponse
à l’invitation aux cérémonies.
67
Conclusion
Après avoir rassemblé, analysé, confronté les caractéristiques formelles, sémantiques,
syntaxiques des cartes d’invitation aux cérémonies en français et en vietnamien, nous pouvons
confirmer nos hypothèses de départ.
D’abord il existe au Vietnam comme en France plusieurs types de cartes de toutes
formes (rectangle, carrée, ronde, hexagone,…) et de toutes couleurs. Ces caractéristiques
dépendent, à la fois, des types de cérémonies, des relations entre l’inviteur et l’invité mais
aussi des statuts des invités si ce sont des cartes formelles. Car les formes des cartes, les
façons d’utiliser les formes d’appel, de présenter le contenu d'invitation, sont la meilleure
façon d'inviter quelqu'un à une cérémonie.
En gros, on peut regrouper les cartes d’invitation en 2 types (cartes informelles et
formelles). Les contenus des cartes indiquent l’identité de l’émetteur, du destinateur, les
raisons d’invitation, la date et le lieu. Pourtant, dans la carte formelle se trouvent en plus les
formules de politesse et le programme (pour l’invitation à la fête ou aux conférences).
Les cartes françaises et vietnamiennes présentent des ressemblances mais aussi des
différences au point de vue de formes, de formule d’appel, etc.
En ce qui concerne les ressemblances, on remarque que quelle que soit la forme qu’on
aura choisie pour la carte d’invitation, en rédigeant les textes figurés sur la carte, l’inviteur
français comme vietnamien doit présenter le contenu avec le nom de l’émetteur,
du
destinateur, la date et le lieu de la cérémonie et parfois les autres composants comme le
programme, des requêtes pour les vêtements, le plan du lieu où aura lieu la cérémonie. Pour ce
qui est des moyens linguistiques utilisés en rédigeant les cartes, les français ainsi que les
vietnamiens ont recours souvent aux verbes performatifs pour exprimer l’acte d’invitation tels
que : inviter, convier, prier, mời... Ces verbes constituent les noyaux de nombreuses
expressions d’invitation qui peuvent renforcer la volonté, le respect…que le destinateur veut
exprimer à l’égard de son invité.
68
Quant aux différences, les cartes en français sont ornées de moins de couleurs vives et
de vignettes tandis que les Vietnamiens caractérisent leurs cartes d’invitation en général, celles
pour le mariage et l’anniversaire en particulier avec le rouge ou d’autres couleurs brillantes qui
représentent le bonheur, la chance, la prospérité et l’épanouissement.
Puis, les formules utilisées des cartes vietnamiennes suivent normalement des modèles
traditionnels qui ne mettent pas l’accent sur la personnalisation.
Les Vietnamiens préfèrent des invitations directes par des rencontres ou par des visites à
la maison de l’invité ou au moins par des coups de téléphone (si c’est amicale) pour des
cérémonies informelles. Cette coutume sert à montrer le respect de l’invité.
Pour s’adresser à l’invité, les Français utilisent des pronoms personnels (te- vous),
parfois des noms de profession ou des titres pour les cérémonies publiques très formelles
(« monsieur le directeur », « monsieur le président »...Le système protocolaire est beaucoup
plus varié en vietnamien grâce à un large éventail de termes de parenté (ce qui demande une
grande attention en utilisant tel ou tel terme pour honorer ou ne pas vexer l’invité). Le sujet de
la phrase est souvent ellipse. (Le fait de ne pas se désigner aide l’inviteur à éviter le risque de
mal choisir le terme d’adresse en fonction de son statut et de celui de son interlocuteur.)
Bien que pour réaliser l’acte d’invitation, les locuteurs français et vietnamiens
emploient, tous, les verbes performatifs comme inviter, convier, prier, les Vietnamiens
préfèrent les réalisations directes en accompagnant ces expressions des adverbes ou locutions
adverbiales de modalités « kính mời » (convier d’une façon honorable) « trân trọng kính mời »
(convier d’une façon respectueuse), « thân mời » (inviter d’une façon amicale). Par contre, les
français recourent à la fois aux moyens directs et à une grande quantité de moyens indirects.
En ce qui concerne la sollicitation d’une réponse de la part de l’invité, on constate qu’à
la fin des cartes d’invitation aux cérémonies en français, il existe souvent la demande d’une
réponse de l’invité. En effet, le destinateur souhaite que son destinataire réponde par oui ou
par non d’une façon explicite. Pour les Vietnamiens, cette coutume ne peut se pratiquer qu’en
cas d’acceptation et non pas de refus. C’est pourquoi l’inviteur évite à poser ce genre de
69
questions directes aux invités. D’où l’on trouve très peu de cartes d’invitation dans lesquelles
une réponse est sollicitée.
Dans le cadre de ce mémoire, nous avons essayé d’expliquer les différences entre les
cartes françaises et vietnamiennes par des facteurs culturels. D’abord, on voit que les cartes en
français sont ornées de moins de couleurs et de vignettes tandis que celles des Vietnamiens qui
ornent les leurs surtout celles pour le mariage et l’anniversaire de rouge ou des couleurs vives
qui représentent le bonheur, la chance, la prospérité et l’épanouissement. Puis, comme les
Vietnamiens, de tradition de riziculture, mettent beaucoup d’importance sur le respect
d’honneur, et ont peur de perdre la face, de faire perdre celle de l’autre, d’être différents des
autres, d’être hors du commun,… ils optent souvent des modèles traditionnels qui ne mettent
pas l’accent sur la personnalisation.
Par contre, l’individualité est appréciée par les sociétés occidentales en général et par
celle de la France en particulier. Cela contribue à interpréter la mise en relief de l’originalité
dans beaucoup de carte d’invitation en français. Les formes, le contenu sémantique et les
expressions langagiers dans chaque carte font paraître donc une variété immense dans la
manière de réaliser l’acte d’invitation des Français.
Les conclusions que nous venons de relever sont les résultats du travail minutieux sur le
corpus et sur l’étude de l’acte d’invitation en français et en vietnamien. Faute de temps et de
documents, nous n’avons pas pu collecter un grand corpus pour examiner les cartes
d’invitation aux cérémonies de tout type et de trouver leurs caractéristiques pragmatiques,
morpho- syntaxiques. Dans l’avenir, nous envisageons de nous concentrer beaucoup plus sur
les cartes d’invitation formelles (pour les conférences, les fêtes et les autres cérémonies
solennelles) qui sont rédigées avec un soin exceptionnel. D’où, nous pourrons étudier plus
profondément d’autres éléments qui contribuent à susciter l’intérêt de l’invité ainsi qu’à
valoriser les faces des destinateurs et des destinataires comme la forme, le parfum et la mise
en page spéciale des cartes d’invitation. Puis, des résultats d’analyse, nous essayerons de
construire des activités pédagogiques et des exercices d’entraînement pour la réalisations des
types de carte, Notre but seront pas seulement d’aider les étudiants à élaborer correctement
des cartes d’invitation en français et en vietnamien pour de différentes occasions mais nous
70
visons aussi à les guider, à travers les cartes à mieux comprendre les cultures des Français et
des Vietnamiens en réalisant le même acte de langage, celui de l’invitation.
71
Bibliographie
1.
AUSTIN J. L.,1997, Quand dire, c’est faire. Paris, Seuil. (Première éd. How to do
Thing with Words, Oxford, 1962).
2.
BENVENISTE, E., 1966, Problèmes de linguistique générale, Paris, Gallimard.
3.
CAMILLIERI, C. et E. COHEN, 1989, Chocs de cultures : concept et enjeux pratiques
de l’interculturel, Paris, Minuit.
4.
KERBRAT-ORECCHIONI C., 1990, Les interactions verbales, Tome 1, 2, 3, Paris,
Armand Colin
5.
KERBRAT-ORECCHIONI, C., 1986, L’Implicite, Paris, Armand Colin.
6.
KERBRAT-ORECCHIONI, C., 1990, 1992, 1994, Les interactions verbales, Tome 1,
2, 3, Paris, Armand Colin.
7.
KERBRAT-ORECCHIONI, C., 1996, La conversation, Paris, Edition du Seuil,
(Mémo).
8.
KERBRAT-ORECCHIONI, C., 2001, Les actes de langage dans le discours : théorie et
fonctionnement, Paris, Nathan.
9.
LAMIDRAL J. R. et E. M. LIPIANSKY, 1989, La communication interculturelle,
Paris, Armand Colin.
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dans la littérature contemporaine, France, Thèse de Doctorat, Université de Rouen.
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SEARLE, J.R., 1969, Les actes de langage, Paris, Hermann.
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conversationnelles, Hanoi, Cours utilisé à Université Nationales des Langues EtrangèresUniversité Nationale de Hanoi.
13.
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14.
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72
15.
TRỊNH Đức Thái., 2008, Initiation à la pragmatique interactionniste, Hanoi, Cours
utilisé à Université Nationales des Langues Étrangères-Université Nationale de Hanoi.
Dictionnaires :
1. DUBOIS, J., 1979, Larousse de la langue française, Lexis, Librairie Larousse, Paris.
2. GUILBERT L., LAGNE R., NIOBEY G. et les autres., 1976, Le grand Larousse de la
langue française, Librairie Larousse, tomme 5
3. HOÀNG Phê, (Dir)., 1997, Từ điển tiếng việt, NXB Trung tâm từ điển Ngôn ngữViện Khoa học xã hội Việt Nam
4. LÊ Khả Kế, (Dir)., 1992, Dictionnaire française- vietnamien
5. MAUBAOURET, P, (DIR).,1993, Le Petit Larousse illustré, Librairie Larousse,
6. ROBER, P., 1994, Le Petit Robert- Dictionnaire de culture générale, Paris
7. ROBER, P., 1994, Le Petit Robert, Paris
8. ROBER, P., 1998, Dictionnaire universel de langue française, Paris
Source du corpus à l’internet :
1. http://www.cartedinvitationanniversaire.com/Carte-D-Invitation-Gratuite-DAnniversaire.html
2. http://www.carterie.over-blog.com/article-5248907.html
3. http://www.takatrouver.net/invitation/index.php?fl=ty&ty=&cl=009900&d=abei
lle.gif&m=mon%20anniversaire&da=12/12/04&h=12&mi=30&l=Redon&tl=02
%2022%2022%2022%2022&s=Jean-Pierre%20Dupuis
4. http://www.mariage.fr/article/annoncer/faire_part.cfm
5. www.annuaire-enfants-kibodio.com/mariage/carte-invitation-mariage.html
6. www.1001cartes.com/
7. www.trois-coeurs.com/
73
8. www.annuaire-enfants-kibodio.com/bapteme/carte-invitation-bapteme.htm
9. www.clicpostal.com/exemples_textes_carte_invitation_bapteme_communion.ph
p
10. www.monfairepart.com
11. www.naissance.fr/
12. www.my.traucau.vn
13. www.carterie.over-blog.com/article-5248907.html
74
Cartes d’invitation aux cérémonies en français
Cartes d’invitation à l’anniversaire
(1)
(2)
(3)
(4)
1
(5)
2
Cartes d’invitation à la communion
(6)
(7)
3
Christel et Fabrice Renaud
sont heureux de vous inviter à la communion
de leur fille
Angela.
La célébration se fera en l'église
Saint Victor à Verdun
le dimanche 17 juin 2007 à 11h30.
et sera suivi d'un repas de fêtes
à la salle des fêtes municipale.
(8)
Je suis ravi de vous inviter
à ma profession de foi
le dimanche 20 mai 2007
à 11h
en la basilique Notre Dame d'Orléans.
Un repas sera ensuite servi
à l'auberge Calineri.
Pierre.
(9)
Elodie
est heureuse de vous inviter
à sa Profession de foi
qui aura lieu
le dimanche 17 juin 2007
à 11h à la cathédrale St-André.
Jean-Christophe
serait heureux de votre présence
lors de sa communion solennelle
le dimanche 27 mai 2007
à 11 heures
à l'église St-Paul de Nice.
Vous êtes chaleureusement conviés
au déjeuner qui suivra
au restaurant ...
A l'issue de la cérémonie,
un buffet dinatoire sera organisé
dans le jardin de ma maison.
(10)
Réponse souhaitée avant le 15 mars.
(11)
Bonjour ! Je t'invite à venir m'accompagner
le dimanche 25 mai 2007
en l'église de Koekelberg.
Ce sera le jour de ma première communion !
Kévin.
(12)
4
Cartes d’invitation au baptême
Nous avons la joie de vous convier
au baptême de notre petite XX
qui se déroulera le ...date...
en l'église de ...
Nous vous invitons ensuite
à fêter l'évènement à la salle ... de ...
(13)
Toujours prête pour des jeux aquatiques,
XX
se prépare à barboter
en l'église ... de ...
le ...date...
Elle compte sur votre présence.
(15)
C'est avec un grand bonheur
que je vous fais part de mon baptême
qui sera célébré le ...date...
à l'église de ...
Je vous y attends avec impatience
et vous promets d'être un ange.
(17)
Thibault saura comment faire de ce dimanche ...
un moment inoubliable !
Après avoir pataugé dans le bénitier de l'église ...,
il présidera un banquet quelque peu arrosé.
Venez nombreux !
(19)
Papa et maman sont heureux
de vous convier à mon baptême
qui aura lieu le ...date...
en l'église de ....
Nous nous retrouverons ensuite autour d'un repas
au restaurant ... de ...
(14)
Le grand jour arrive enfin...
Le ...date... on me baptise !
Mes parents et moi serions très heureux
de vous voir à l'église ...
ainsi qu'à la réception qui suivra
à la salle des fêtes de ...
(16)
Non seulement
Papa et Maman m'imposent un bain tout les jours
mais je viens d'apprendre que
le .... date...
en l'église de ...
j'allais me faire arroser !
J'espère vous compter parmi nous pour me soutenir.
(18)
Julie a encore de tout petits pieds
mais déjà un grand cœur prêt à franchir
avec votre soutien
une étape importante, son baptême.
Elle compte sur vous le ...date... en l'église de ...
(20)
5
Un véritable don du ciel pour nous faire planer de bonheur.
Bénissons ensemble notre petite Ilona
le ...date... à la chapelle ...
Une averse d'eau divine,
une flamme d'amour pour notre petit Enzo
le ...date... à l'église ...
Nous espérons que parents et amis, vous serez tous là.
(21)
Des pluies de dragées suivront à la salle municipale...
Nous comptons sur votre présence.
(22)
Ohé du berceau !
Erwan
petit marin d'eau bénite,
vous convie à partager
sa traversée vers un monde sacré
le ...date...
à l'église ....
Baptême à tribord !
Avec notre équipage, Papa et Maman, nous avons trouvé un port d'attache.
Notre arrimage est prévu le ...date...
à l'église de ...
Après cette grande étape,
nous ferons une grande escale
au restaurant ... de ...
pour partager avec vous des trésors culinaires.
(24)
Nous comptons sur votre présence,
alors tous à bord !
(23)
Jumeaux :
Nos deux petits anges, XX et XX,
sont heureux de vous inviter à leur baptême civil
qui aura lieu le ...date...
à la mairie de ...
Pour fêter l'évènement, nous nous retrouverons ensuite
au restaurant ... à ...
Merci de nous confirmer votre présence au ...
Mi-anges, mi-démons,
XX et XX ont promis de mettre en sourdine
pour leur baptême, leurs diableries quotidiennes.
Rendez-vous à l'église ...
à ... le ...date...
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6
Cartes d’invitation au mariage
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Les classiques
M et Mme ... (les parents)
ont le bonheur de vous annoncer le mariage de leurs enfants
Paul et Virginie
et ont le plaisir de vous inviter au mariage civil
ainsi qu'à la bénédiction nuptiale qui auront lieu
le samedi 2 décembre 2006 à 15 heures
en l'église ...
M et Mme ... (les parents)
ont le bonheur de vous annoncer le mariage de leurs enfants
Paul et Virginie
et ont le plaisir de vous inviter au mariage civil
ainsi qu'à la bénédiction nuptiale qui auront lieu
le samedi 2 décembre 2006 à 15 heures
en l'église ...
(44)
A l'issue de la cérémonie, un vin d'honneur sera servi
à la salle paroissiale ...
(Nom et adresses des parents des mariés)
(45)
Nous ferons de chaque jour,
une éternité d'amour…
Françoise et Jean
sont heureux de vous inviter à leur mariage
qui aura lieu
le samedi 6 février 2007 à 16 heures
en l'église ... à ...
A l'issue de la cérémonie, un vin d'honneur sera servi.
(46)
Pour la vie à jamais unis nous le serons
le ... date ... à ...h
en l'église ... de ....
Toi et moi, moi et toi...
Notre famille et nos amis
se réjouiront avec nous de la grande nouvelle.
Nous espérons votre présence pour le cocktail
qui sera suivi d'un repas
au restaurant ... à ....
(47)
16
Les originaux
Carole et Laurent
OUI ! Mieux vaut tard que jamais !
Je t'aime, tu m'aimes,
vous nous aimez, nous vous aimons.
Au 14 du mois de mai 2007
nous voulons voir venir à nous
toute la famille et nos amis
du plus grand au plus petit réunis
pour qu'ils puissent
témoigner de notre amour
en l'église ... à 16h30.
Olivier & Céline
sont très heureux de vous inviter à fêter leur union
qui aura lieu le 4 juillet 2009
à 16h à la mairie de ...
puis à 17h à l'église de ... .
Nous comptons sur vous pour partager avec nous ce moment de bonheur
ainsi que le vin d'honneur servi dans les jardins du Domaine ...
A l'issue de la cérémonie, un vin d'honneur sera servi.
(48)
Christelle et Enrico
sont heureux de vous annoncer
qu'après plus d'un an d'amour et une courte réflexion,
ils ont décidé de se marier. Ils vous convient donc à leur mariage qui aura lieu
le samedi 17 avril 2007 à 15h
à l'église de ...
A l'issue de la cérémonie, un vin d'honneur vous sera servi à la salle ....
(50)
La robe
Le costume
Les fleurs…
Tout est prêt pour le plus beau jour de leur vie.
Lucie et Frédéric
se diront "oui" à la marie de ...à….
Ils tiennent à célébrer cette union avec vous.
(52)
Merci de confirmer votre présence au plus tard le 31 mars 2009
(Noms, adresse, n° tél)
(49)
Marine et Jean-Pierre
ont la joie de vous convier à une journée pleine d'humour et de tendresse
qui verra leur union consacrée
et l'échange de leur promesse.
Le 26 juin 2007
rassemblera tous ceux qu'ils aiment à 16h à l'église de ...
Quelques bulles dans une flûte nous remettront de nos émotions à la salle ...
(51)
Sylvie et Jean-Pierre
ont décidé de conjuguer
le verbe aimer au présent et au futur
le samedi 1er mai 2007 à 16 heures
en l'église de ...
Ils vous demandent
d'apporter votre soutien
à ce rendez-vous de l'histoire
qui marquera incontestablement
leurs vies.
(53)
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Les yeux de Marjorie ont papillonné
lorsque Christian lui a demandé sa main.
Tous deux vous invitent à venir écouter
l'éclosion de leur Oui
le samedi 1er novembre 2006 à L'église du Bonheur.
Nos vies étant colorées comme des ailes de papillons
nous avons décidé de nous envoler vers l'horizon de l'Amour
le 1er juillet 2007 à L'église du Bonheur
et comptons sur votre présence pour que vous puissiez
admirer les couleurs flamboyantes des ailes de notre amour.
Mariés et invités s'envoleront ensuite pour se poser
à la salle ... où nous partagerons
le nectar de l'Amitié.
(54)
Après avoir épuisé toutes les marguerites
avec des je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie
Léna et Sébastien
ont décidé d'utiliser le dernier pétale pour se dire :
Pour la Vie
(55)
Ils vous invitent à célébrer leur union
le 8 juillet 2007 à 15 heures à l'église de la Joie.
(56)
Deux souris et quelques clics leur ont suffit pour se rencontrer.
Dès lors ils ne se sont plus jamais déconnectés.
Aurore et Sébastien
ont décidé de poursuivre leur voyage en se mariant
le samedi 1 décembre 2006
et vous invitent à partager leur joie.
Une cérémonie civile sera célébrée à 15h, suivie de la bénédiction nuptiale à 16h.
Pétales après pétales au fil des saisons,
nous avons cultivé notre amour.
Aujourd'hui, nous sommes heureux de vous convier
à l'échange de nos vœux
à la mairie de ...
le ...date...
A l'issue de cette cérémonie,
un vin d'honneur sera servi aux abords du Lac de Besse/Issole.
(57)
Corinne et Frédéric
ont la joie de vous convier à une journée fleurie
qui verra leur union consacrée
et l'échange de leurs promesses.
L'éclosion du Oui aura lieu le samedi 1er janvier 2007
en l'église de ... à 16h30.
(59)
A l'issu du mariage, nous aurons le plaisir de vous accueillir
pour un vin d'honneur aux bords de la Loire.
(58)
Deux souris et quelques clics leur ont suffit pour se rencontrer.
Depuis, Carole et Laurent brodent la toile de leur bonheur.
Ils ajoutent un nouveau point samedi ... à heures
en se mariant en la mairie/l'église ... et vous invite à partager leur joie.
(60)
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Cartes d’invitation aux cérémonies publiques
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Cartes d’invitation aux cérémonies en vietnamienne
Cartes d’invitation à l’anniversaire
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Cartes d’invitation au mariage
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Cartes d’invitation aux autres cérémonies
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[...]... destinataires sans trop d’effort réservé à la circulation Néanmoins, malgré son avantage, la dernière façon de transférer des cartes paraît moins sollennelle et n’est choisie que quand les relations entre le destinateur et le destinataire sont très proches et que les cérémonies sont de caractères personnels comme ceux d’anniversaire ou de mariage Quand aux invités, lors qu’ils reçoivent les cartes d’invitation... une relation intime vis-à-vis de son destinataire qui est surtout son entourage proche, des amis ou des collègues 2 Formulation : 2.1 Cartes d’invitation formelles -Émetteur : Si c’est le cas des cartes d’invitation aux cérémonies au nom d’une association, d’une société ou d’une personnalité, le nom du locuteur avec le logo de l’entreprise ou de l’association se trouve souvent au début du carton - Destinataire... prix, au salon, à un spectacle, au séminaire Ces cartes ont des caractères très formels parce que les invités sont souvent des représentants d’une entreprise, d’une société ou d’une association Les destinataires sont conviés à participer aux cérémonies avec un programme bien structuré et des rites solennels 1.2 Cartes d’invitation informelles Il s’agit des cartes au mariage, au baptême, à la communion,... la maison 21 au restaurant + Venez donc dîner à la maison + Il faut que vous veniez dîner à la maison Nous dînions ensemble Allez, on va dîner au restaurant Je vous invite Laissez-moi vous inviter +Vous êtes mon invité Si tu es libre, je vous invite Tu es libre ce soir ? Qu’est-ce que tu fais ce soir ? + (Allez) viens (donc) chez moi, on fera… Tu viens (travailler) avec moi ? Tu ne fais rien ce soir... personnel humain Entre autres, il peut célébrer : l'initiation, la puberté, le passage à l'âge adulte, la remise de diplôme, le mariage… -Célébration des événements Par ailleurs, des cérémonies à l'échelle de la société peuvent célébrer des événements annuels, saisonniers, ou récurrents comme : l'équinoxe du printemps, le solstice d'hiver, le jour de Shabbat hebdomadaire, l'investiture d'une personne... très solennelle Pourtant, il y a aussi des cérémonies qui sont caractérisés simplement par des discours d’ouverture (le vernissage d’une exposition), ou bien le soufflement des bougies sur le gâteau (l’anniversaire) et puis une fête ou un buffet dinatoire Pour de telles cérémonies, 25 l’important n’est pas la solennité mais la présence nombreuses des invités et la joie ainsi que l’honneur de la personne... mot, les termes d’invitation et de cérémonie sont définis de façon assez brève et l’acte d’invitation existent dans toutes les sociétés Comme d’autres rites sociales, il fait partie des actes dont les valeurs nous devons bien comprendre 4.3 Valeurs de l’acte d’invitation aux cérémonies : Sur le plan social, l’acte d’invitation a comme tout acte rituel la valeur sociorelationnelle Il est très usuel dans... cérémonies solennelles ou informelles (crémaillère d’une nouvelle maison, ouverture d’une exposition, d’une compagnie, mariage, anniversaire, etc.) Chaque occasion exige que le locuteur choisisse des formulations et des décorations adéquates Et puis, suivant le type d’invités, on peut rédiger des cartes avec des formes et contenu différents 4.4.2 Relations interpersonnelles Les relations interpersonnelles... collègues, etc Le second type se base sur la hiérarchie sociale L’invitation peut aller du supérieur à l’inférieur ou à sens inverse C’est le cas des invitations d’un employé destiné à son patron, d’un jeune à une personne âgée… Cependant, quelle que soit la relation, l’invitation sert à renforcer cette relation car le locuteur veut toujours adresser à son interlocuteur une certaine sympathie et fait de... […] » Selon Henri Bergson (1991, p.152), la politesse est «un certain art de témoigner à chacun par son attitude et ses paroles, l’estime et la considération auxquelles il a droit » Autrement dit, la politesse est en quelque sorte un protocole comportemental déployé par un interactant dans un contexte socio-culturel précis 17 3.3.1 La face Dans les interactions - les rencontres sociales, les interactants ... invitộs sont souvent des reprộsentants dune entreprise, dune sociộtộ ou dune association Les destinataires sont conviộs participer aux cộrộmonies avec un programme bien structurộ et des rites solennels... dinvitation aux cộrộmonies au nom dune association, dune sociộtộ ou dune personnalitộ, le nom du locuteur avec le logo de lentreprise ou de lassociation se trouve souvent au dộbut du carton - Destinataire... (Organisme ou sociộtộ : .Fonction ) Tel : 32 Mel : -Sociộtộ : (Nom) Participera : avec plaisir Dộsolộ(e), je ne pourrai pas Nombre de personnes participer aux cộrộmonies: Ce sont des types