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So sánh hành động mời trong tiếng pháp và tiếng việt qua các thiếp mời dự lễ

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Nous voudrions également relever, à travers de différentes types de carte, les ressemblances et les différences dans les cartes d’invitation françaises et vietnamiennes pour en trouver l

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UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOỴ

DÉPARTEMENT DE FORMATION POST-UNIVERSITAIRE

MÉMOIRE DE MASTER

(Linguistique)

602220

Hanọ, 2010

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UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOỴ

DÉPARTEMENT DE FORMATION POST-UNIVERSITAIRE

MÉMOIRE DE MASTER

Branche : Linguistique Code de la branche : 602220 Directrice de recherche : Pr.Dr.Nguyễn Vân Dung

Hanọ, 2010

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TABLE DES MATIÈRES

Introduction 3

CHAPITRE I : Fondements théoriques 8

1 Conceptions des actes de langage 8

1.1 Conception des actes de langage d’Austin et de Searle 9

1.2 Conception des actes de langage de C.Kerbrat-Orecchioni 12

2 Types de réalisation des actes de langage 13

2.1 Réalisations directes 14

2.2 Réalisations indirectes 14

3 Facteurs d’influence des actes de langage 15

3.1 Contexte 15

3.2 Relation interpersonnelle 16

3.3 Politesse linguistique 17

4 L’acte d’invitation aux cérémonies 21

4.1 Définition de l’acte d’invitation 21

4.2 Définition des cérémonies 24

4.3 Valeurs de l’acte d’invitation aux cérémonies : 26

4.4 Facteurs d’influence sur l’acte d’invitation aux cérémonies : 26

Chapitre II Présentation des cartes d’invitation aux cérémonies en français et en vietnamien 30

1 Types de carte d’invitation aux cérémonies 30

1.1 Cartes d’invitation formelles 31

1.2 Cartes d’invitation informelles 31

2 Formulation : 31

2.1 Cartes d’invitation formelles 31

2.2 Cartes d’invitation informelles 32

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3 Présentation des cartes d’invitation aux cérémonies en français 33

3.1 Façons d’expression de l’invitation à travers des cartes d’invitation aux cérémonies 33

3.1.1 Réalisations directes 34

3.1.2 Réalisations indirectes 39

3.2 Décoration : 45

4 Présentation des cartes d’invitations aux cérémonies en vietnamien 46

4.1 Définition du terme « mời =invitation» en vietnamien 46

4.2 Moyen d’expression de l’acte d’invitation à travers les cartes en vietnamien 46 4.2.1 Verbes performatifs 46

4.2.2 Types de phrase : 48

4.3 Décoration 54

Chapitre III : Comparaison des cartes d’invitation françaises et vietnamiennes 56

1 Ressemblances 56

1.1 Forme 56

1.2 Contenu 57

1.3 Moyens linguistiques 57

2 Différences 58

2.1 Formes des cartes 58

2.2 Termes d’adresse : 58

2.3 Présence du locuteur dans l’acte d’invitation 59

2.4 Moyens d’expressions des cartes d’invitation aux cérémonies 61

2.5 Sollicitation d’une réponse : 62

3 Essai d’expliquer les différences entre les cartes françaises et vietnamiennes : 63

Conclusion 68

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Introduction

Les invitations sont utilisées pour tout type d'événements et dans toutes les branches économiques et culturels… : invitation personnelle (le baptême, l’anniversaire, le mariage, la communion…), invitation pour la vie associative et le travail On invite pour les soirées, galas, weekend d’intégration, mais aussi pour les buffets dinatoires, anniversaires, cocktail, pour la pendaison de crémaillère Par ailleurs, on invite également pour les collectes de fonds, les associations humanitaires, le sponsoring, les tickets et places dans le cadre de l'entreprise pour les conférences, meetings, et séminaires

Pour ces occasions, les cartes d'invitation sont la meilleure façon possible de dire combien on soigne la personne et combien la présence de la personne conviée sera appréciée

En effet, la présence des proches, des chers et des partisans dans n'importe quelle occasion rend l’événement plus spécial Les membres de famille et les amis améliorent la beauté et l'importance des occasions les plus banales Une invitation réussite est celle montrant la sincérité et le désir d’avoir des destinataires aux cérémonies quelque soit qu’elle est personnelle ou publique Dans certains cas, une carte d'invitation se doit d'être également originale pour cibler aux invités très importants (des chefs d’entreprise, des responsables des organisations et des associations, etc.) qui n’ont pas beaucoup de temps et qui sont entourés des plusieurs invitations de même types tous les jours

Quant au texte des cartes qui mentionne le lieu de rendez-vous, la date, le temps aussi bien que les codes vestimentaires est, de règle, court C’est pourquoi on utilise souvent les matières décoratives pour rendre la carte plus intéressante

Il est certain donc que pour convier les invités à une cérémonie, l’envoi d’une carte d’invitation s’avère incontournable dans toutes les cultures, dans toutes les langues et les notes d'invitation peuvent être sous des formes diverses : forme d'une carte, d’une lettre, d’un feuillet ou même les combinaisons des différentes sortes

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D’autre part, la réalisation des cartes d’invitation varie d’une langue à l’autre On constate des différences et des ressemblances entre les actes d’invitation des français et ceux des vietnamiens Ceci révélerait les propriétés des cultures concernées

Même pour telle ou telle langue concrète, la formulation et la mise en page des cartes changent considérablement selon les types de cartes Il faut donc prendre conscience de ces particularités pour les réaliser conformément à la culture et aux usages traduits dans chaque langue

Il y a certaines règles à suivre lorsqu'on rédige les invitations Pour le mariage par exemple, elles doivent d'abord comporter les deux noms et prénoms des époux, la date, l'heure

et le lieu de la célébration Ensuite, dans les invitations classiques, il apparaîtra une phrase sobre et élégante, ainsi que le jour, l'heure et l'endroit (Par exemple : Nous vous invitons à venir partager notre bonheur, le ) Pour une invitation romantique, on préfère sans doute une

phrase de mots magiques, (par exemple étant un moment unique dans notre vie, nous

souhaitons le partager avec vous, le ) Une formule sans chichi est également possible, selon

les invités comme : Nous serions contents de trinquer avec vous lors de notre mariage, le , si

vous n'avez pas d'autres projets

Toutes ces particularités des cartes d’invitation en français et en vietnamien constituent

le centre d’intérêt de notre recherche En réalisant ce travail, nous visons à découvrir les formes, les contenus, les structures syntaxiques fréquemment utilisés dans les cartes d’invitation pour assurer la fréquentation de l’événement organisé (lancement de produit, journée de formation, ouverture de magasin )

Nous voudrions également relever, à travers de différentes types de carte, les ressemblances et les différences dans les cartes d’invitation françaises et vietnamiennes pour

en trouver les raisons et de là, découvrir les cultures française et vietnamienne à travers un acte social qui est celui de l’invitation aux cérémonies

Afin de réaliser ces objectifs, durant cette recherche, nous nous donnons la tâche de répondre aux questions suivantes :

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-Quelle sont les types de cartes d’invitation aux cérémonies françaises et vietnamiennes

? Et quels sont leurs composants ?

-Quelles sont les ressemblances et les différences entre les cartes d’invitation aux cérémonies françaises et vietnamiennes ?

-Qu’est-ce qui font ces différences et ressemblances ?

Les hypothèses que nous formulons à ces questions sont les suivantes :

Les cartes d'invitation, surtout quand elles sont conçues délicatement servent à révéler la meilleure façon d'inviter quelqu'un à venir pour n'importe quelle occasion

Il existe, en gros, 2 types de cartes d’invitation (personnelles et formelles) Leur contenu indique l’identité de l’émetteur, du destinateur, les raisons d’invitation, la date et le lieu Dans

la carte formelle se trouvent en plus les formules de politesse et le programme (pour l’invitation à la fête ou aux conférences)

Au niveau de la structure lexico-syntaxique, les cartes françaises et vietnamiennes ont des structures syntaxiques propres qui expriment le degré d’intimité ou de distance Celles des vietnamiens ont un grand choix de titres d’appel, par contre leurs structures syntaxiques sont moins variées

Pour ce qui est de la forme, les cartes françaises possèdent une mise en page plus simple

et moins colorée (surtout celles d’invitation au mariage et à l’anniversaire) que celles des Vietnamiens

Les différences morpho-syntaxiques utilisées dans les types de cartes sont expliquées par les propriétés de la culture des deux peuples français et vietnamien En effet, les vietnamiens ont un grand choix de titre d’appel suivant la relation sociale ou familiale ou considérée comme telle (cô, gì, chú, bác, anh, chị, bạn, ông, bà, ngài…) D’autre part, dans leur mentalité, les couleurs vivantes comme le rouge apportent du bonheur et de la chance, alors ils décorent leurs cartes par beaucoup de rouge, de jaune, de fleurs et d’images animés symbolisant le bonheur, le bien-être…

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Pour bien réaliser notre travail de recherche, nous avons collecté des cartes en français et

en vietnamien puis les avons classées, décrites et analysées en les caractérisant suivant les types, la formulation, la mise en page… Tout cela afin de les comparer sous l’angle pragmatique Pour ce faire, nous adoptons la méthode descriptive des données collectées, puis

la méthode comparative, contrastive pour dégager des ressemblances et des différences morphosyntaxiques et culturelles dans la structuration et la formulation des cartes

Nos corpus sont constitués principalement des cartes d’invitation aux cérémonies comprenant celles au mariage, celles à l’occasion d’un anniversaire, celles pour l’ouverture d’une entreprise ou pour le centenaire d’une école, etc Nous avons choisi ces types de cartes parce que l’acte d’invitation aux cérémonies est très populaire dans les deux cultures Pourtant, en réalisant notre travail, nous avons rencontré encore beaucoup de difficultés dans

la collecte des corpus surtout dans celle en français Par conséquent, malgré l’aide des amis français et de nos collègues et professeurs vietnamiens, nous n’avons collecté que 80 cartes françaises regroupées en 5 types de cérémonie (anniversaires, baptême, communion, mariage

et d’autres cérémonies) Cependant, nous avons trouvé plusieurs cartes d’invitation en vietnamien mais elles ne sont pas variées comme nous croyions avec seulement 3 types de cérémonie (anniversaire, mariage et des autres cérémonies) Cela est dû, d’une part, au grand nombre de types de cérémonies en France dont certaines sont rares ou n’existent pas au Vietnam D’autre part, les Vietnamiens ont recours dans beaucoup de cas aux invitations directes par des rencontres ou par des visites à la maison de l’invité ou au moins par des coups

de téléphone (si c’est amicale) pour des cérémonies informelles (comme l’anniversaire) parce que la coutume veut que les contacts humains expriment mieux le respect de l’invité et renforce la relation amicale entre les interactants La deuxième difficulté provient de la collecte des cartes d’invitation dont la formulation, la structuration ainsi que la décoration restent assez semblables Nous essayons alors de chercher les cartes d’invitation publiées à l’Internet mais cela ne permet pas beaucoup d’enrichir notre corpus

C’est pour ces raisons qu’après la sélection minutieuse, nous avons décidé de choisir 80 cartes d’invitation aux cérémonies en français et 31 en vietnamien Bien que ces corpus soient modestes, nous avons essayé de découvrir leurs caractéristiques principales et dégager les

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Le deuxième chapitre a pour objectif d’entreprendre une investigation comparative visant à analyser la structuration et la formulation des cartes d’invitation aux cérémonies en français et en vietnamien afin de dégager les caractéristiques de l’acte d’invitation dans les deux cultures

Dans le dernier chapitre, nous cherchons à dégager des ressemblances et différences dans la structuration, et la formulation des cartes d’invitations des deux communautés de langue française et vietnamienne et à les expliquer par les propriétés dans la culture des deux peuples français et vietnamien

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C HAPITRE I :Fondements théoriques

Selon les théoriciens, le langage, outre sa force descriptive (à travers notamment des propositions dites «constatives »), donne la possibilité au locuteur de réaliser des actions grâce

à l’énonciation d’une phrase « performative » C’est par de tels actes que les êtres humains

expriment et communiquent leurs pensées Ainsi, d’une façon générale, on entend acte de

langage « un moyen mis en œuvre par un locuteur » pour agir sur son environnement par ses mots : il cherche à informer, inciter, demander, convaincre, etc son ou ses interlocuteurs par

ce moyen L’acte de langage désigne donc aussi l’objectif du locuteur au moment ó il formule son propos » Autrement dit, l’acte de parole (ou l’acte de langage) peut être défini comme le but communicatif de l’énonciation effectivement réalisée par un locuteur déterminé dans une situation donnée

Cependant, il existe différentes conceptions quant à la notion d’acte de langage dans l’histoire d’évolution de la linguistique

1 Conceptions des actes de langage

La théorie classique des actes de langage prend son point de départ dans la conviction que l’unité minimale de la communication humain est l’accomplissement de certains types d’actes Une des approches originales en sciences du langage est l’approche pragmatique qui est définie comme « l’étude du langage en acte » Cette définition ouvre la voie à des types d’investigation très divers :

La pragmatique de l’énonciation étudie le langage en situation qui est actualisé au cours d’un acte d’énonciation particulier L’objet des études dans ce domaine est son énonciation

« Le langage envisagé comme un moyen d’agir sur le contexte interlocutif » qui permet

de réaliser un certain nombre d’actes spécifiques, appelés speech acts en anglais - traduit en

français par « actes de langage », « actes de discours », « actes de paroles », ou « actes de communication » Ces expressions désignent tout acte réalisé au moyen du langage

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Et c’est aussi à partir de cette deuxième forme de pragmatique que les linguistes ont développé la théorie de la pragmatique et la « pragmatique du troisième type », appelé « la pragmatique interactionniste » a vu le jour Ici, le langage est considéré moins comme un moyen d’action que d’interaction entre des individus qui, lorsqu’ils se trouvent engagés dans

un processus communicatif quelconque, exercent tout au long de ce processus un réseau d’influences mutuelles comme le disent les pionniers linguistes : parler, c’est échanger, et c’est échanger en échangeant

En 1962, la publication de l’ouvrage de J.L Austin dont le titre « How to do thing with words » - traduit en français « Quand dire, c’est faire », Seuil, 1970, - est considérée comme

un véritable acte de naissance de la théorie des speech acts

1.1 Conception des actes de langage d’Austin et de Searle

Jusqu’aux années 50 du XXe siècle, selon les théories sémantiques, le langage sert à décrire le monde par le biais de phrases qui rendent compte d’un état de fait et qui peuvent être dites vraies ou fausses Austin, avec son ouvrage publié en 1962, prouve que ce type d’analyse

ne permet pas de rendre compte de façon satisfaisante de l’usage que nous faisons véritablement du langage

Austin s’oppose à l’intérêt excessif porté à la phrase assertive, l’affirmation (avec les valeurs de vérité qui lui sont attachées), et montre qu'il ne s’agit d’un type de phrases parmi d’autres Il remarque en effet que l’on utilise couramment le langage dans d’autres buts que d’émettre des assertions vraies ou fausses

Avec Austin, on prend conscience du fait que ce type d’analyse ne permet pas de rendre compte de façon satisfaisante de l’usage que nous faisons véritablement du langage

Austin distingue trois niveaux dans un énoncé : l’acte locutoire, l’acte illocutoire, et l’acte perlocutoire :

- l'acte locutoire : c’est l’acte qu’on accomplit par le simple fait de dire quelque chose,

indépendamment des circonstances dans lesquelles on le produit C’est l’acte de prononcer une phrase en choisissant certains moyens linguistiques

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- l'acte illocutoire : c’est l’acte de langage que l’on réalise par la production d’un

énoncé On questionne, ordonne, affirme, on menace, etc

- l'acte perlocutoire : c’est ce que l’énoncé provoque, ce sont ses effets sur les

interlocuteurs Ils varient selon la situation de communication et sont en partie non prédictibles La parole est un moyen d’obtenir de tels effets (convaincre, séduire, effrayer, émouvoir, agacer, etc.)

D’après lui, un énoncé performatif est un énoncé qui, sous réserve de certaines conditions de réussite, accomplit l’acte qu’il dénomme Et aussi dans son ouvrage, il affirme que tous les énoncés sont dotés d’une force illocutionnaire (valeur d’acte), et même les énoncés « constatifs », qui ne constituent qu’un type parmi d’autres d’actes de langage Il propose aussi une classification des valeurs illocutoires, ce sont :

- Les verdictifs ou actes « judiciaires » (comme condamner, décréter, etc.)

- Les exercitifs formulant un jugement, favorable ou non sur une conduite préconisée (comme ordonner, pardonner, condamner, etc.)

- Les promissifs (comme promettre, garantir, etc.) qui obligent les locuteurs à adopter une certaine conduite

- Les comportatifs (comme s’excuser, remercier, critiquer, etc.) qui expriment une attitude du locuteur envers la conduite antérieure ou imminente de quelqu’un

- Les expositifs (comme affirmer, objecter, expliquer, etc.) qui expose une idée, conduisent une argumentation, etc

Quant au philosophe américain J.R.Searle, il affirme dans son ouvrage intitulé Speech

acts, paru en 1969, p.52) :

Premièrement, parler une langue, c’est réaliser des actes de langage Deuxièmement : ces actes sont en général rendu possibles par l’évidence de certaines règles régissant l’emploi des éléments linguistiques, et c’est conformément à ces règles qu’ils se réalisent

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D’après lui, l’énoncé linguistique fonctionne comme un acte particulier (ordre, question, promesse, etc.), qui produit un certain effet et entraîne une certaine modification de la situation interlocutive Il distingue :

- Les actes de langage ou les actes illocutoires, qui correspondent aux différentes actions peuvent être accomplis par des moyens langagiers Le fonctionnement de ces actes est régi par des règles de la langue

- Les forces illocutoires, qui correspondent à la composante, dans un énoncé, permettant

à cet énoncé de fonctionner comme un acte particulier

Ensuite, dans Sens et expression (publié en 1982), il distingue cinq catégories générales

d’actes illocutoires sur la base du but illocutoire et aussi de la direction d’ajustement entre les mots et le monde, ce sont : les assertifs, les directifs, les promissifs, les expressifs, les déclarations

- Les assertifs: Ils ont pour but «d’engager la responsabilité du locuteur (à des degrés divers) sur l’existence d’un état de chose, sur la vérité de la proposition exprimée» Et leur

direction d’ajustement va des mots au monde

- Les directifs : Leur but consiste «dans le fait qu’ils constituent des tentatives de la part

du locuteur de faire faire quelque chose par l’auditeur» ; tentatives qui peuvent être «très modestes» ou au contraire très «ardentes» selon l’axe du degré d’intensité de la présentation

du but

- Les promissifs : Ce sont des actes «dont le but est d’obliger le locuteur (ici aussi, à

degrés variés) à adopter une certaine conduite future»

- Les expressifs : Ils sont définis comme ayant pour but «d’exprimer l’état

psychologique spécifié dans la condition de sincérité, vis-à-vis d’un état de choses spécifié

dans le contenu propositionnel»

- Les déclarations : L’accomplissement réussi de l’un de ses membres garantit que le

contenu correspond au monde

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Searle a dit aussi que « à tout acte de langage possible correspond une phrase ou un ensemble de phrases possibles dont l’énonciation littérale à l’intérieur d’une situation particulière constitue l’accomplissement d’un acte de langage »

En effet, la notion d’acte de langage qui dans la perspective austino-searlienne renvoie à des unités isolées et non contextualisées doit être aménagée, revue, corrigée pour pouvoir fonctionner efficacement dans le cadre d’un modèle des interactions

Après Austin et Searle, nombreux chercheurs et linguistes traitent les problèmes de la

théorie speech acts, mais ils sont tous d’accord que tous les énoncés possèdent

intrinsèquement une valeur d’acte et que tout énoncé est doté d’une charge pragmatique plus

ou moins forte et évidente selon les cas

1.2 Conception des actes de langage de C.Kerbrat-Orecchioni

Les actes de langage sont apparus dans la théorie classique des speech acts d’une façon

abstraite et isolée, ils détachent de leur contexte d’actualisation Pourtant, en réalité, les actes

de langage fonctionnent en contexte et à l’intérieur d’une séquence d’actes C’est aussi l’objectif d’une discipline plus récente, la pragmatique des interactions verbales qui se fixe comme « objectif de dégager les règles et principes qui sous-tendent le fonctionnement des conversations, et plus généralement, des différents types d’échanges communicatifs qui s’observent dans la vie quotidienne » (C.Kerbrat-Orecchioni 1994 : 7)

En général, les actes de langage ou actes illocutoires, qui correspondent aux différentes actions que l’on peut accomplir par des moyens langagiers Le fonctionnement de ces actes est régi par des règles de la langue

La notion d’acte de langage, déjà complexe dans les théories classiques, se complexifie davantage depuis les avancées théorico-méthodologique apportées par la pragmatique interactionniste Cette discipline a fait évoluer la perception des actes de langage, la rendant plus juste, car plus proche de la réalité pragmatique, et plus complexe à la fois Dans les interactions, les actes de langage nécessitent d’être incessamment apprivoisés, identifiés, définis et redéfinis, car, malgré leurs proportions qui semblent réduites et facilement

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2 Types de réalisation des actes de langage

Selon C Kerbrat-Orecchioni, dire, c’est faire plusieurs choses à la fois (informer d’un fait, et susciter une conduite) ; et plus précisément, dire, c’est faire une chose sous les

apparences d’une autre En d’autres termes, en matière d’actes de langage, « il n’y a pas de

correspondance biunivoque entre un signifiant (forme de l’énoncé : déclarative ou impérative)

et un signifié (valeur d’assertion, de question ou d’ordre) » Un acte de langage peut ainsi se

réaliser de différentes manières et une même structure peut exprimer des valeurs illocutoires

diverses

Examinons un exemple d’une situation qui entraîne une action de la part de l’auditeur :

Le lundi matin, la mère dit à son enfant : « Il est déjà 8 heures 30» L’enfant finit assez vite son petit-déjeuner et va à l’école

Dans cette situation, on trouve que la mère ne dit pas à son enfant ce qu’il doit faire, mais ce que la mère a parlé emmène à une décision que son enfant prend

Dans certaines circonstances, les énoncés suivants sont pragmatiquement équivalents :

« ferme la porte », « tu peux/pourrais fermer la porte ? », « tu veux/voudrais fermer la porte ? », « j’aimerais bien que tu fermes la porte », « la porte est ouverte », ou « il y a des courants d’air »

De façon générale, on distingue deux types de réalisations : réalisations directes et réalisations indirectes

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2.1 Réalisations directes

L’expression directe des actes de langage se base généralement sur deux types de

support principaux : les structures performatives et les formes de phrase

- Les structures performatives

L’énoncé tel que «Je promets » est considéré comme l’énoncé performatif parce qu’on

ne peut pas dire «Je promets » sans promettre, et cet énoncé est aussi considéré comme l’acte accompli puisqu’il dit explicitement qu’il est une promesse

À l’issus du problème ci-dessus, C Kerbrat-Orecchioni (2001, p.36) remarque :

« Les formulations performatives sont donc les plus claires auxquelles le locuteur puisse recourir pour spécifier le statut pragmatique de l’énoncé qu’il produit Mais ces formulations n’existent pas pour tous les actes de langage et elles sont d’un usage relativement rare […] »

(C Kerbrat-Orecchioni, Les actes de langage dans le discours, Nathan,)

- Les formes de phrase

Outre les structures explicites, les réalisations directes d’un acte de langage se font à l’aide des formules diverses telle que la formule performative à la forme impérative Cette formule se présente sous des formes différentes, à savoir :

- L’infinitif prescriptif : « Éteindre sa cigarette avant d’entrer »

- Les tournures elliptiques : « Feu ? » ou « Deux baguettes ! »

- Certaines tournures déclaratives : « Il faut que tu partes », « Je veux que tu partes »,

« Tu fermeras la porte avant de partir »

2.2 Réalisations indirectes

On parle d’acte de langage indirect lorsqu’il s’exprime sous le couvert d’un autre acte

Par exemple, dans «Tu peux fermer la porte ?», la valeur d’ordre s’exprime par le biais d’un

acte apparent de question (valeur «normale» de la structure interrogative»

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Les actes de langage indirects peuvent être conventionnels ou non conventionnels

(principe d’opposition qui est en réalité graduel) : dans le cas de « Tu peux fermer la

fenêtre ?» tout le monde admet que hors certains contextes particuliers, la structure vaut pour

une requête – cette valeur, qui peut encore être renforcée par un marqueur tel que « s’il te

plaỵt », est « conventionnelle » ; en revanche, si l’énoncé « Il y a des courants d’air.» peut

dans certaines circonstances recevoir cette même valeur, elle est alors «non conventionnelle»,

et très largement tributaire du contexte

3 Facteurs d’influence des actes de langage

3.1 Contexte

Les actes de langage qu’Austin et Searle ont envisagés, apparaissent comme des entités abstraites et isolées, c’est-à-dire détachées de leur contexte d’actualisation Pourtant, dans la communication réelle, les actes de langage fonctionnent en contexte, et à l’intérieur d’une séquence d’actes qui ne sont pas enchaỵnés au hasard Le contexte détermine le processus de production ou d’interprétation En ce qui concerne la production, le contexte détermine l’ensemble des choix discursifs que doit effectuer le locuteur : sélection des thèmes et des formes d’adresse, niveau de langue, actes de langage, etc

Pour ce qui est de l’interprétation des énoncés par le récepteur, le contexte joue également un rơle décisif, en particulier pour l’identification implicite du discours adressé

Le contexte, autrement dit l’environnement extralinguistique de l’énoncé, se compose des éléments suivants :

3.1.1 Le site (cadre spatio-temporel)

- Le cadre spatial peut être envisagé sous des aspects purement physiques : ce sont des caractéristiques du lieu ó se déroule l’interaction (lieu ouvert ou fermé, public ou privé, vaste

ou resserré, …) ; et le cadre spatial doit aussi être envisagé sous l’angle de sa fonction sociale

et institutionnelle

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- Le cadre temporel est également déterminant pour le déroulement de l’interaction : le discours tenu doit être apprécié au lieu, mais aussi au moment (Par exemple : à partir de quand et jusqu’à quand est-il convenable d’offrir ses vœux de nouvel an ?)

3.1.2 Le but

Celui-ci occupe dans le système global une place particulière En effet, le but est dans une certaine mesure intégré au site, puisqu’à tout site est associée une finalité intrinsèque, mais il en est en même temps relativement autonome

Le but de l’interaction, de l’acte de langage se localise quelque part entre le site (qui a une destination propre), et les participants (qui ont leurs propres objectifs) Une interaction comprend un but global de l’interaction et les buts plus ponctuels qui correspondent aux différents actes de langage réalisés au cours de la rencontre

3.1.3 Les participants

C’est l’aspect le plus important du cadre communicatif Les participants peuvent être envisagés dans leurs caractéristiques individuelles (âge, sexe, appartenance ethnique), sociales (profession, statut, etc.) et psychologiques (constantes et passagères : caractère et humeur) ; ou dans leurs relations mutuelles - degré de connaissance, nature du lien social (familial ou professionnel, avec ou sans hiérarchie), et affectif (sympathie ou antipathie, amitié, amour, et autres sentiments qui peuvent être ou non partagés), ou dans leur nombre : conversation à deux

« dialogue », à trois « trilogue » ou d’avantage « polylogue »

3.2 Relation interpersonnelle

La dimension relationnelle se compose de différentes facettes, mais elle peut être ramenées à deux axes principaux : l’axe « horizontal » et l’axe « vertical »

3.2.1 La relation horizontale

L’axe de la relation horizontale est un axe graduel orienté d’un côté vers la distance, et

de l’autre vers la familiarité et l’intimité Cette dimension permet, dans l’interaction, aux partenaires de se montrer plus ou moins « proches » ou « éloignés »

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En ce qui concerne la relation horizontale, les facteurs contextuels les plus déterminants sont :

- Le fait que les interlocuteurs se connaissent un peu, beaucoup, ou pas du tout ;

- La nature du lien socio-affectif qui les unit ;

- La nature de la situation communicative (informelle ou formelle, voire cérémonielle)

3.2.2 La relation verticale (ou hiérarchique)

Cette dimension renvoie au fait que les partenaires en présence ne sont pas toujours égaux dans l’interaction : l’un d’entre eux peut se trouver en position « haute » de

« dominant », cependant que l’autre est placé en position « basse » de « dominé » La distance verticale est par essence dissymétrique, ce qui reflète au niveau de ses marqueurs (par exemple, dans l’utilisation non symétrique du pronom d’adresse)

3.3 Politesse linguistique

La politesse linguistique est un domaine d’investigation assez récent en sciences du

langage, un phénomène linguistiquement pertinent

Pour R Lakoff (1972), la politesse relève du rapport d’un interactant à autrui Plus précisément, la politesse est une manière pour tout sujet parlant de se comporter, d’interagir avec autrui de manière harmonieuse selon les règles prescrites par un environnement social Pour la philosophe Camille Pernot (1996, p 263)

« la politesse est, à tous égards, un art de communiquer qui […] rapproche les hommes

et donne à leurs relations extérieures la forme d’un commerce harmonieux.» et « la politesse étant définie comme […] un ensemble de pratiques destinées, à l’occasion des rencontres quotidiennes, à établir le contact et à faciliter les échanges entre les individus […]. »

Selon Henri Bergson (1991, p.152), la politesse est «un certain art de témoigner à chacun par son attitude et ses paroles, l’estime et la considération auxquelles il a droit » Autrement dit, la politesse est en quelque sorte un protocole comportemental déployé par un interactant dans un contexte socio-culturel précis

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3.3.1 La face

Dans les interactions - les rencontres sociales, les interactants s’engagent verbalement à respecter un «contrat communicatif » reposant sur le « principe de coopération » La rencontre communicative entre deux (ou plusieurs) individus est particulièrement délicate, car elle met

en contact, outre deux corps pourvus de la faculté de la parole, deux « faces sacrées » que les locuteurs doivent préserver mutuellement

La conception de la politesse se fonde sur la notion de « face », notion empruntée entre autres à Goffman, mais étendue par incorporation de ce qu’on appelle plus communément le

« territoire »

Selon Goffman (1993, p 9), la notion de « face » peut être définie comme :

«La valeur sociale positive qu’une personne revendique effectivement à travers la ligne

d’action que les autres supposent qu’elle a adopté au cours d’un contact particulier»

Dans l’acception de Goffman, la face est importante pour l’individu, est une image du moi, car il veut qu’elle soit ménagée, tout autant qu’il cherche à la préserver, à la garder Bien mener le jeu de l’interaction consiste donc à ménager la face des autres sans perdre la sienne :

«L’effet combiné des règles d’amour propre et de considération est que, dans les

rencontres, chacun tend à se conduire de façon à garder aussi bien sa propre face que celle des autres participants» (Ibid., 1993, p 44)

Tout l’effort que suppose ce ménagement réciproque s’appelle chez Goffman

«figuration » ou « face work » :

«Les règles de conduite empiètent sur un individu de deux façons générales:

directement, en tant qu’obligations, contraintes morales à se conduire de telle façon ; indirectement, en tant qu’attentes de ce que les autres sont moralement tenus de faire à son

égard » (Ibid., 1993, p 44)

Goffman constate qu’il existe des règles sociales qui devraient régir toute interaction afin que celle-ci ne soit pas potentiellement menaçante pour la face des interactants Goffman divise ces règles en rites d’évitement (qui précisent ce qu’il ne faut pas faire) et rites de

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de la politesse mise en relation à des comportements culturels différents :

«We would like our endeavour to be seen as an attempt to build one arch in one bridge

linking abstract concepts of social structure to behavioral facts »

Les deux auteurs construisent les notions de «face positive» qui équivaut à l’image de soi-même positive, valorisante qu’une personne a besoin de recevoir des autres C’est la notion de «face» telle qu’on la trouve chez Goffman

Pour Brown et Levinson donc, tout individu possède ces deux faces (positive et négative) Ainsi, la plupart des actes de langage sont des actes potentiellement menaçants (FTA) pour l’une des deux faces des interlocuteurs La face positive, qui correspond en gros

au narcissisme, et à l’ensemble des images valorisantes que les interlocuteurs construisent et tendent d’imposer d’eux-mêmes dans l’interaction La face négative, qui correspond en gros à

ce que Goffman décrit comme les « territoires du moi » (territoire corporel, spatial, ou temporel, biens matériels ou savoirs secrets …)

Toujours selon Brown et Levinson, toute interaction duelle met en présence quatre faces (la face négative du locuteur, la face positive du locuteur, la face négative de l’interlocuteur, et

la face positive de l’interlocuteur) Ainsi, au cours du déroulement de l’interaction, les interlocuteurs initient un certain nombre d’actes qui peuvent être menaçants pour l’une ou l’autre de ces quatre faces d’ó la naissance de l’expression « Face Threatening Act » (FTA) qui correspond aux « actes menaçant pour les faces »

Mais C.Kerbrat-Orecchioni trouve que le modèle de Brown et Levinson est exagérément pessimiste, c’est-à-dire ce modèle présente les interactants comme des individus en perpétuelle menace de FTA Selon elle, il existe une autre catégorie d’actes qui peuvent être gratifiants pour ces mêmes faces comme les vœux, les remerciements ou les compliments Elle

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mentionne « en face de la notion de FTA, il convient de poser celle (que n’envisagent pas Brown et Levinson) d’anti FTA (ou « actes anti menaçants ») qui ont au contraire pour les faces, un effet positif : augmentation du territoire dans le cas du cadeau, valorisant de la face positive dans le cas de louange, etc (1992, p 171) Et c’est d’ó la notion et l’expression de la

« face flattering acts » (FFA) ou « actes gratifiants pour la face » (C.Kerbrat-Orecchioni 1996,

p 54) Dans le but de créer, de retrouver une bonne «image du moi», la formulation d’un certain nombre «d’actes rituels» qui visent à la préservation de la face et au maintien de l’équilibre socio-relationnel a été mobilisé

3.3.2 La politesse

La politesse est un ensemble de procédés que le locuteur met en œuvre pour ménager ou valoriser son partenaire d'interaction Décrite comme un moyen de minimiser ces menaces, elle est également divisée en formes négatives et positives La notion de « politesse» est ici entendue au sens large, comme recouvrant tous les aspects du discours qui sont régis par des règles, et dont la fonction est de préserver le caractère harmonieux de la relation interpersonnelle L’introduction des FFAs permet en outre de clarifier les notions de «politesse négative» et de «politesse positive», qui sont chez Brown et Levinson passablement confuses

De l’avis général, la politesse négative est de nature abstentionniste ou compensatoire :

elle consiste à éviter de produire un FTA, ou à en adoucir par quelque procédé la réalisation que ce FTA concerne la face négative (ex : ordre) ou la face positive (ex : critique) du

destinataire Alors que la politesse positive, au contraire, est de nature productionniste : elle

consiste à effectuer quelque FFA pour la face négative (ex : cadeau) ou positive (ex : compliment) du destinataire

Dans le système global, la politesse positive occupe en droit une place aussi importante que la politesse négative : se montrer poli dans l’interaction, c’est produire des FFAs tout autant qu’adoucir l’expression des FTAs

Nous avons présenté ci-dessus brièvement la théorie des actes de langage, ses réalisations, ainsi que les facteurs d’influence Il s’agit là la théorie nous permet d’analyser un des actes de langage – acte de vœu dans les chapitres ci-dessous

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4 L’acte d’invitation aux cérémonies

4.1 Définition de l’acte d’invitation

Pour bien comprendre l’acte d’invitation, nous allons analyser les définitions données dans des dictionnaires, dans le Niveau Seuil et dans certains recueils de pragmatique

Selon Larousse (1993), « Inviter v t (lat invitare) 1 Prier quelqu’un de venir en un lieu, d’assister, de participer à quelque chose Inviter qqn à dîner 2 Absolt Payer le repas, la consommation, etc Bois, c’est Paul qui invite […] »

Larousse a ainsi précisé la nature (prier quelqu’un de faire quelque chose) et l’objet (venir en un lieu, de participer ou assister à qqch) de l’acte d’invitation Il a également abordé

le devoir de payer de l’inviteur

D’après Lexis ( 1983), « inviter v t (lat invitare : 1356) 1.3 (sujet nom de pers.) Inviter quelqu’un, lui demander par courtoisie, par politesse, etc., de faire telle ou telle chose,

de venir à un lieu, d’assister à telle ou telle cérémonie : Barner invita Suzanne à danser (Duras)… [Syn, CONVIER]… Invité, e.n Personne que l’on a priée de venir assister à un repas, à une cérémonie, etc Vous êtes mon invité, laissez- moi payer les consommations […] »

Le Lexis a presque la même définition que Larousse (1993) mais il a précisé la manière

d’inviter : par courtoisie, par politesse… A travers l’exemple donné au terme invité, le Lexis

détermine aussi celui qui paie une consommation, c’est l’inviteur

Le Grande Larousse partage ces définitions en affirmant qu’il s’agit de « prier de venir

en un lieu et d’assister, de prendre part à qqch : inviter quelqu’un à dîner, à un bal, à une

cérémonie… » Ce dictionnaire a également présenté des synonymes tels que convier, prier…

Le Niveau Seuil (1973 : 100) classe l’invitation dans la catégorie des actes d’ordre, parmi les actes de proposer à autrui de faire quelque chose ensemble :

« I 7.5 inviter : +Je vous invite : à dîner au restaurant

à venir dîner à la maison

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au restaurant + Venez donc dîner à la maison + Il faut que vous veniez dîner à la maison Nous dînions ensemble

Allez, on va dîner au restaurant Je vous invite

Laissez-moi vous inviter +Vous êtes mon invité

Si tu es libre, je vous invite

Tu es libre ce soir ? Qu’est-ce que tu fais ce soir ? + (Allez) viens (donc) chez moi, on fera…

Tu viens (travailler) avec moi ?

Tu ne fais rien ce soir ?

Tu n’as rien à faire ? Viens donc voir mon nouveau vélo ! (Si tu veux), je t’invite à regarder le film chez moi

Inviter consister alors, selon le Niveau Seuil, à proposer à quelqu’un de faire quelque chose avec soi Il appartient avec les actes proposer ou suggérer, aux actes d’ordre Un trait cependant distingue l’acte d’invitation de ces deux actes consiste en ce que l’invitation est réalisée en faveur du récepteur Une invitation comporte une certaine sympathie du locuteur et une sorte de cadeau pour l’invité De plus, une proposition est une suggestion qu’on peur accepter ou non mais qu’on peut modifier, proposer de modifier alors qu’il est généralement impossible de changer la date et/ou le lieu de l’invitation Le Niveau Seuil a bien montré la nature de l’acte d’invitation Il a également relevé des moyens linguistiques pour réaliser une invitation

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Conditions de réussite de l’acte d’invitation :

Selon la classification des actes illocutoires de Searle, l’invitation appartient aux actes

“directif” La détermination de la nature de l’acte est importante parce que tout acte illocutoire appartient à une classe en tant que sous type partageant toutes les propriétés définitives du type en question De plus, si un acte illocutoire appartient à une classe, il est influencé par les conditions d’emploi de cet acte Alors, qu’est-ce que l’acte directif et quelles sont les conditions d’emploi de cet acte ?

D’après la définition de Searle, les “directives” sont des actes qui ont pour but illocutoire

de mettre l’interlocuteur dans l’obligation de réaliser une action future Cette catégorie regroupe ainsi toute acte ayant la tentative de faire agir autrui, visant à changer l’action d’autrui Les actes directifs correspondent aux verbes comme : ordonner, commander, demander, solliciter, réclamer, inviter, supplier, permettre, conseiller, prier, insister, suggérer, etc Tous ces actes ont en commun la force illocutoire (agir sur l’interlocuteur) mais ils se distinguent par leur degré de contrainte et par le fait qu’ils demandent à autrui de faire quelque chose ensemble ou tout seul

Comme les autres actes directifs, l’acte d’invitation est accompagné de certaines conditions de réussite :

- Le récepteur B est capable de réaliser le fait C

- L’émetteur A saut que le récepteur B est capable de réaliser le fait C

- S’il n’y a pas d’invitation, A et B croient que B ne réalise pas soi même C

- Le fait que B réalise C apportera essentiellement l’intérêt spirituel pour A et dans une certaine mesure pour B

- A espère vraiment que B réalise C

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- L’acte vise à mener B à réaliser C

Selon Kerbrat-Orecchioni, l’acte d’invitation accomplit à la fois un acte directif (qui appelle une réaction de type acceptation/refus) et une sorte de cadeau (qui appelle un remerciement)

De tout ce qui vient d’être dit, l’invitation est un acte directif par lequel locuteur demande à l’interlocuteur d’accomplir une action qui est au bénéfice de l’interlocuteur Elle doit aussi recourir aux moyens linguistiques comme les verbes vouloir, avoir envie, l’interrogation… pour mettre au point l’énoncé En réalisant cet acte, le locuteur réalise l’acte illocutoire Celui-ci consiste en fait de prier à autrui de venir à un lieu ou d’assister à une cérémonie La valeur perlocutoire est concrétisée par la réaction de l’invité Ce dernier peut accepter, refuser en remerciant pour l’invitation, en éprouvant la joie, la contrainte ou la gêne

4.2 Définition des cérémonies

Selon Le Nouveau Petit Robert de la langue française (2007), « cérémonie [seremɔni] nom féminin étym cérémonies 1226 ; latin cærimonia « cérémonie à caractère sacré »

1- Forme extérieure, solennité avec laquelle on célèbre le culte religieux Cérémonie du baptême, du mariage, du sacre è cérémonial, liturgie Assister, prendre part à une cérémonie 2- Forme extérieure de solennité accordée à un événement, à un acte important de la vie sociale → appareil, 1 gala, 1 pompe Les cérémonies d'un anniversaire national

→ commémoration Les cérémonies qui ont marqué la visite des souverains étrangers

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-Célébration de la vie

Traditionnellement, une cérémonie peut marquer un rite de passage dans le développement personnel humain Entre autres, il peut célébrer : l'initiation, la puberté, le passage à l'âge adulte, la remise de diplôme, le mariage…

-Célébration des événements

Par ailleurs, des cérémonies à l'échelle de la société peuvent célébrer des événements annuels, saisonniers, ou récurrents comme : l'équinoxe du printemps, le solstice d'hiver, le jour

de Shabbat hebdomadaire, l'investiture d'une personne à un poste, les événements de l'année liturgique ou "fêtes" du calendrier des saints

D'autres cérémonies soulignent l'importance d'événements ponctuels, comme : le couronnement d'un monarque, la victoire dans une bataille, la cérémonie d'ouverture, avant la flamme olympique

Dans les cultures asiatiques, les cérémonies jouent aussi un grand rôle En particulier, la cérémonie du thé de plusieurs cultures d'Asie de l'Est est très connue

-Processus des cérémonies

Souvent les cérémonies s'affichent publiquement et attachent une part importante à l'aspect théâtral grâce à des danses, des processions, l'imposition des mains Une plus grande importance encore est donnée à la déclaration de phrases qui expliquent ou couronnent l'occasion, telles :

“Je vous déclare mari et femme”

“Bonne année !”

“Je jure de servir et défendre la nation ”

Les composants rituels d'une cérémonie peuvent alors faire partie d'une liturgie très solennelle Pourtant, il y a aussi des cérémonies qui sont caractérisés simplement par des discours d’ouverture (le vernissage d’une exposition), ou bien le soufflement des bougies sur

le gâteau (l’anniversaire) et puis une fête ou un buffet dinatoire Pour de telles cérémonies,

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4.3 Valeurs de l’acte d’invitation aux cérémonies :

Sur le plan social, l’acte d’invitation a comme tout acte rituel la valeur relationnelle Il est très usuel dans la vie quotidienne Tout le monde peut s’inviter les uns les autres Durant la vie, on a plus d’une fois invité quelqu’un à une occasion quelconque

socio-L’invitation a d’abord une valeur socio-relationnelle car il contribue, comme tous les rituels communicatifs, à maintenir la cohésion des interactions sociales À travers les cartes d’invitation, le destinateur exprime son désir, la volonté et l’honneur de convier une proche,

un ami, un collègue ou un représentant d’une association à assister à une cérémonie qui lui est importante ou qui porte une valeur spirituelle incontestable Pour certaines cérémonies personnelles (anniversaire, mariage), on n’invite que des intimes ou des entourages et la carte d’invitation est une preuve pour la relation étroite et l’intérêt spécial réservé à ces personnes Quant aux invités, ils acceptent l’invitation non seulement pour réagir devant la sincérité du destinateur mais aussi pour respecter les règles sociale de politesse Sur le plan diplomatique,

en assistant individuellement, en famille ou en groupe à une cérémonie et en donnant des vœux, des félicitations à l’inviteur, on contribue à valoriser sa face devant les autres Cela constitue également une occasion pour l’invité et l’hôte d’avoir des échanges conversationnels agréables et de renforcer leur cohésion sociale

4.4 Facteurs d’influence sur l’acte d’invitation aux cérémonies :

4.4.1 Contexte :

La notion de contexte est fondamentale et omniprésente en analyse linguistique Tout d’abord, on peut envisager le contexte comme tout ce qui environne une phrase ou un énoncé Plus précisément, on le qualifiera comme l’ensemble des objets (concrets ou abstraits) et des

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circonstances qui sont présents lors de la production d’un énoncé, le contexte est là en quelque sorte un « observable » Et on peut comprendre que le contexte est tout ce qui est en dehors du code linguistique qui contribue à déterminer le sens d’un énoncé ou d’une expression Le contexte est donc très important L’acte d’invitation est un acte dépendant fortement du contexte qui impose la formulation et le contenu propositionnel de l’acte d’invitation Afin de réussir, l’acte d’invitation aux cérémonies doit être en contexte, qu’il s’agisse du contexte général (spatio-temporel, situationnel, social, etc.), ou du contexte spécifique Mais la notion

du contexte ici est assez vaste Selon Cosnier (1987, p 305), le contexte désigne à la fois :

« 1 des éléments fixes, liés au site, 2 des éléments conjectuels liés à la présence et à

l’identité des personnes présentes, mais invariants (ou relativement invariants) et statiques pendant la durée de la rencontre, 3 des implicites et des conventions présupposés ou négociés »

Pour formuler une carte d’invitation appropriée, le locuteur doit prendre en considération des conditions d’appropriation contextuelles et tenir compte d’un ensemble de données contextuelles qui exercent des contraintes sémantico-pragmatique sur la formulation

de cet acte de langage Le locuteur doit aussi conformer sa carte d’invitation au «contexte temporel» et au «contexte du destinataire» Pour le contexte temporel, on peut produire des cartes adaptées aux types de cérémonies : cérémonies solennelles ou informelles (crémaillère d’une nouvelle maison, ouverture d’une exposition, d’une compagnie, mariage, anniversaire, etc.) Chaque occasion exige que le locuteur choisisse des formulations et des décorations adéquates Et puis, suivant le type d’invités, on peut rédiger des cartes avec des formes et contenu différents

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En ce qui concerne la relation verticale, il y a aussi deux types : relations de types égalitaire et relation de type hiérarchique Le premier type se réalise entre amis, entre les membres de la famille, entre les collègues, etc Le second type se base sur la hiérarchie sociale L’invitation peut aller du supérieur à l’inférieur ou à sens inverse C’est le cas des invitations d’un employé destiné à son patron, d’un jeune à une personne âgée…

Cependant, quelle que soit la relation, l’invitation sert à renforcer cette relation car le locuteur veut toujours adresser à son interlocuteur une certaine sympathie et fait de l’invitation

un moyen de raccourcir la distance

- L’acte d’invitation et la relation «horizontale »

Les formulations d’invitation sont plus simples pour les relations familières En relations plus distantes, l’invitation paraît plus formelle en suivant strictement des règles sociales linguistiques

En bref, les relations horizontales et verticales contribuent à déterminer la structuration

et la forme des cartes d’invitation aux cérémonies Suivant le type de relation, le destinateur trouverait de meilleures mises en page et structures pour rendre leurs cartes aimables ou solennelles et pour que le destinataire accepte l’invitation avec plaisir

4.4.3 Politesse linguistique

La notion de «politesse» est ici entendue au sens large, comme recouvrant tous les aspects du discours qui sont régis par des règles, et dont la fonction est de préserver le caractère harmonieux de la relation interpersonnelle

L’invitation est un acte très délicat C’est un acte menaçant pour la face négative du locuteur mais il valorise également sa face positive Par l’acte d’invitation, on propose d’une part à effectuer et s’engage à effectuer un acte susceptible de venir léser son propre territoire (territoire de matériel, spatial et temporel…) On montre d’autre part, à travers l’invitation, sa générosité et sa gentillesse L’invitation est dans ce cas anti-menaçante pour sa face positive Cependant, le locuteur se met en même temps devant un grand risque qui dépend de la réaction de l’invité

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Pour l’allocutaire, l’invitation constitue un FTA mais aussi secondairement un anti-FTA pour sa face négative C’est un FTA car elle crée une “dette”, une contrainte pour l’invité, celui-ci risque de se sentir “obligé” de faire une autre contre partie ou perdre du temps à autrui En même temps, en tant qu’une sorte de “cadeau”, l’invitation favorise le territoire de l’invité, elle est donc considérée comme un anti-FTA C’est de même pour la face positive : l’invité peut se sentir “flatté”, content de recevoir la sympathie de l’autre Cependant, il se trouve aussi dans une situation difficile : il risque aussi de perdre la face s’il refuse l’invitation

À l’écrit, la réalisation de l’acte d’invitation semble moins compliqué parce que le destinateur a du temps pour réfléchir sur le contenu sémantique et les formulations ainsi que sur les façons de délivrer les cartes d’invitation pour valoriser la face du destinataire ainsi sa propre face En effet, il peut rédiger les cartes d’invitation grâce aux moyens numériques puis les imprimer pour délivrer les cartes directement aux invités Ainsi, l’inviteur exprime-t-il sa sincérité et sa volonté que l’invité viennent aux cérémonies Sinon, de nombreuses formules

de cartes à l’internet lui permettent d’envoyer une carte d’invitation par mél aux destinataires sans trop d’effort réservé à la circulation Néanmoins, malgré son avantage, la dernière façon

de transférer des cartes paraît moins sollennelle et n’est choisie que quand les relations entre le destinateur et le destinataire sont très proches et que les cérémonies sont de caractères personnels comme ceux d’anniversaire ou de mariage

Quand aux invités, lors qu’ils reçoivent les cartes d’invitation aux cérémonies, ils peuvent trouver des moyens pour répondre à l’invitation de façon très polie : soit ils acceptent volontairement soit ils refusent en trouvant une raison convenable par téléphone, par mél ou par rencontre avec l’inviteur Dans tous les cas, l’inviteur et l’invité ne menacent pas la face de l’autre

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Chapitre II Présentation des cartes d’invitation aux cérémonies

en français et en vietnamien

Lorsqu’on aborde l’acte d’invitation dans une perspective interculturelle, on est en face

des doubles révélations assez troublantes : à la fois, celle de la ressemblance et de la différence, celle de l’universalité et de la spécificité culturelle, celle de la proximité et de la distance

Le « même » acte de langage existe bel et bien dans les deux langues française et vietnamienne Cet acte de langage présente en même temps de nombreuses variations, situées

à tous les niveaux de sa réalisation (sa formulation, son fonctionnement pragmatique) C’est pourquoi, on se rend vite compte que l’on fait finalement face à un phénomène communicatif qui obéit à des lois propres à chacun de ces deux ethnolectes, à l’intérieur desquels le vœu acquiert une valeur conversationnelle et une signification socio-relationnelle qui sont culturellement spécifiques

Pour voir le fonctionnement, ainsi que la formulation de cet acte dans deux communautés de langue, nous commençons d’abord par sa formulation, portant à la fois sur la structure et sur le contenu de cet acte de langage Afin de répondre à ce problème, nous essayons, d’une part, de décrire les structures syntaxiques dans les cartes d’invitation en français et en vietnamien, et d’autre part, d’en analyser le contenu sémantique dans les deux langues

1 Types de carte d’invitation aux cérémonies

Les cartes d’invitation sont indispensables pour les cérémonies importantes dans la vie d’une personne ou pour une entreprise, une association Selon le contexte, les relations interpersonnelles et la politesse exprimés à travers des cartes d’invitation, on peut les diviser

en deux types principaux

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1.1 Cartes d’invitation formelles

Ce sont surtout des cartes d’invitation à l’ouverture d’une entreprise, d’un club, d’une exposition, d’une cérémonie de remise des prix, au salon, à un spectacle, au séminaire

Ces cartes ont des caractères très formels parce que les invités sont souvent des représentants d’une entreprise, d’une société ou d’une association Les destinataires sont conviés à participer aux cérémonies avec un programme bien structuré et des rites solennels

1.2 Cartes d’invitation informelles

Il s’agit des cartes au mariage, au baptême, à la communion, à l’anniversaire ou au départ de retrait, etc Malgré le caractère rituel de certaines cérémonies, le locuteur exprime une relation intime vis-à-vis de son destinataire qui est surtout son entourage proche, des amis

ou des collègues

2 Formulation :

2.1 Cartes d’invitation formelles

-Émetteur : Si c’est le cas des cartes d’invitation aux cérémonies au nom d’une association, d’une société ou d’une personnalité, le nom du locuteur avec le logo

de l’entreprise ou de l’association se trouve souvent au début du carton

- Destinataire : Le nom du destinataire apparaỵt sur l’enveloppe et encore une fois sur le carton d’invitation (surtout pour les cartes vietnamiennes)

- Raison d’invitation, date et lieu de cérémonies : Ces éléments sont très bien précisés dans les cartes Même un plan de l’endroit ó a lieu la cérémonie et des requêtes concernant des tenues des invités accompagnent toujours des cartes

- Programme de la cérémonie : pour les cérémonies formelles, on voit souvent un programme détaillé des rites qui se déroule dans l’ordre chronologique

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2.2 Cartes d’invitation informelles

Les cartes d’invitation informelles sont utilisées pour les cérémonies dont les participants sont en principe des amis, des collègues, des proches ou des entourages D’autre part, le processus de telles cérémonies est assez simple et la solennité ne constitue pas leurs éléments indispensables C’est pourquoi on trouve souvent dans les cartes informelles tous les éléments des cartes formelles sauf le logo et le programme

de cérémonie avec des informations détaillées sur l’heure, les événements qui auront lieu

En dehors des caractéristiques précitées des deux types de cartes, nous sommes parvenue

à la remarque suivante :

Dans certaines cartes d’invitation, le locuteur exige que le destinataire réagisse à l’invitation par une confirmation de la présence ou de l’absence le jour de la cérémonie Par exemple, dans les cartes d’invitation informelle (pour l’anniversaire, le mariage…) ainsi que dans les cartes formelles (pour le vernissage d’une exposition ou la remise de prix…), on voit toujours une formule de demande d’une réponse de la part des destinataires telle que :

- Réponse souhaitée avant le lundi 10 mars

- Merci de me confirmer ta présence Tel :…

- Merci de confirmer votre présence au…

- Merci de bien vouloir répondre avant le jeudi 18 juin 2009 en faxant ce bulletin d’inscription 01 46 34 09 32 ou à ff@antenor.fr

Cette formule de réponse est accompagnée d’un coupon de réponse de types suivants :

-M ou Mme…

(Organisme ou société : ………….Fonction ………)

Tel :…

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Désolé(e), je ne pourrai pas

Nombre de personnes à participer aux cérémonies: …

Ce sont des types de coupon à retourner par fax ou par courrier aux expéditeurs

Ce rituel permet à l’organisateur de la cérémonie de prévoir le nombre des participants ainsi que de bien préparer leur réception

3 Présentation des cartes d’invitation aux cérémonies en français

Le contenu de la carte d’invitation est presque le même pour chaque type d’invitation (baptême, communion, mariage,…) mais la façon de l’exprimer est différent suivant les

relations entre les personnes

3.1 Façons d’expression de l’invitation à travers des cartes d’invitation aux cérémonies

On considère comme « directs » les actes d’invitation qui expriment directement et littéralement leur force illocutoire

(1) Je t’invite à mon anniversaire le 20 septembre à partir de 8 heures pour fêter mes 6

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On peut constater que dans plus de la moitié des cartes d’invitation aux cérémonies (56,67 %), l’acte d’invitation est réalisé de façon directe Il s’agit des phrases par lesquelles, le locuteur veut dire directement leur intention d’inviter leurs amis, leurs proches, leurs collègues

ou le public à un lieu et à un moment précis Pourtant, il existe également des réalisations indirectes conventionnelles de cet acte qui occupe une grande partie de notre corpus (43,33

%) Pour mieux comprendre la façon de rédiger des cartes d’invitations en français, nous allons étudier leurs structures syntaxiques selon les différents types de réalisation des actes de langage

3.1.1 Réalisations directes

D’après Kerbrat-Orecchioni, on admet, au moins, deux types de supports à l’expression directe des actes de langage : Les expressions performatives et les formes de la phrase Pour l’acte d’invitation, le deuxième type n’est pas pertinent Il faut donc recourir à des expressions performatives

Dans les cartes d’invitation, on emploie surtout des structures complètes avec des verbes performatifs pour expliciter la force illocutoire Ils contiennent des verbes performatifs à la première personne comme « inviter » et « convier » qui constituent le noyau de la formulation d’invitation ou des formes apparentées Nous citons ci-joint un seul exemple de carte d’invitation dans notre corpus ó se trouve la formulation d’invitation sous forme d’une phrase elliptique

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Dans cette carte, la formulation d’invitation est minimisée en « invitation (pour plusieurs personne) » et la présence du destinataire est complètement omis parce que cette carte est réservée plutôt au grand public et le nombre des invités n’est pas limités lors de la cérémonie Pour les autres types des cérémonies, on observe que même pour une cérémonie publique comme le vernissage d’une exposition ou l’ouverture d’une fête ou d’un festival national, les cartes destinent toujours à un public quelconque et afin d’exprimer la politesse dans l’acte d’invitation, le locuteur a recours principalement à des phrases complètent

(3) Je suis ravi de vous inviter à ma profession de foi le dimanche 20 mai 2007 à

11 heures (CF Corpus Carte 9)

(4) Je t’invite à venir m’accompagner le dimanche 25 mai 2007 en l’église de

Koekelberg (CF Corpus Carte 12)

Ces structures nécessitent également l’apparition du destinataire – l’apparition de

pronoms de la deuxième personne au singulier ou au pluriel : te/vous Pourtant, malgré le

caractère informel de certaines cartes d’invitation aux cérémonies personnelles comme un

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mariage ou une communion, le destinateur essaie toujours de rester juste dans les termes d’adresse Dans la plupart des cas, sauf dans celui des cartes d’invitation à l’anniversaire rédigés par les petits enfants ou certaines cartes d’invitation au mariage très originales, le locuteur s’adresse aux invités en vouvoyant Il est aussi facile de remarquer que les verbes et les marqueurs déictiques (adjectifs, pronoms personnels) dans les cartes d’invitation aux cérémonies sont souvent à la troisième personne au lieu de la première personne

De cette constatation on peut conclure que les formes des constructions performatives de base sont les suivantes :

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- P= GN(S) + GV + GP (CC)

V GN GP

Pro Prép GV GN GP

Prép Pro

(6) Nous vous invitons à venir célébrer cet événement avec nous lors du repas qui suivra et pour lequel un rendez-vous est fixé à 13 heures à notre domicile

Sur le plan fonctionnel, cette forme de phrase se compose d’un groupe nominal, d’un verbe, d’un groupe nominal, qui a une expansion (GP) et d’un GP complément circonstanciel désignant le temps et/ou le lieu Grâce à cette structure, les locuteurs s’expriment d’une façon très polie leur acte d’invitation

Pourtant, pour les cartes d’invitation très formelles (les cérémonies publiques), au lieu d’utiliser les verbes « inviter » ou « convier », les français préfèrent les groupes verbaux ou des verbes copules suivis des adjectifs exprimant la joie ou l’honneur d’inviter quelqu’un à une cérémonie

Ces types de structures sont présentés ci-après, et ils seront illustrés par des exemples à l’appui

Ngày đăng: 22/10/2015, 14:30

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