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82
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0,91 MB
Nội dung
UniversitÐ nationale de Hanoi
Ðcole supÐrieure de langues ÐtrangÌres
DÐpartement de formation post-universitaire
ĐẶNG THỊ MINH HIẾU
VERS UN ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE EFFICACE
DE LA CULTURE FRANCOPHONE À TRAVERS LA COLLECTION
« ICI ET AILLEURS » DANS LES CLASSES BILINGUES
AU NIVEAU COLLÈGE
HƯỚNG ĐẾN DẠY-HOC CÓ HIỆU QUẢ VĂN HOÁ PHÁP NGỮ
QUA BỘ SÁCH « ICI ET AILLEURS » Ở CÁC LỚP SONG NGỮ
CẤP TRUNG HỌC CƠ SỞ
MÉMOIRE DE MASTER
Option : Didactique du F.L.E
Code : 601410
Dirigé par : Pr-Dr. NGUYỄN VÂN DUNG
Hanoi - 2010
TABLE DES MATIÈRES
Page
INTRODUCTION………………………………………………………………………
1
CHAPITRE I: Fondements théoriques ……………………………………………….
4
1. Les notions de culture et de culture francophone………………………………….
4
1.1.Qu’est-ce que la culture ?..................................................................................
4
1.2.Culture francophone…………………………………………………………..
6
1.2.1. Francophonie……………………………………………………………
6
1.2.1.1.Définition de la francophonie …………………………………..
6
1.2.1.2. Institutions et missions de la Francophonie ……………………
6
1.2.2.Culture francophone……………………………………………………..
9
2. Compétence interculturelle………………………………………………………….
10
2.1. Compétence de culture maternelle……………………………………………
10
2.2. Compétence de culture étrangère……………………………………………..
12
2.3. Compétence interculturelle……………………………………………………
13
2.3.1 Interculturel …………………………………………………………….
13
2.3.2. Compétence interculturelle ……………………………………………
14
3. Didactique de la langue et de la culture…………………………………………….
17
3.1. Langue et culture………………………………………………………………
17
3.2. Enseignement de la langue et de la culture selon le C.E.C.R…………………
20
Conclusion du chapitre I ………………………………………………………….
22
CHAPITRE II : Enseignement de la culture francophone dans les classes bilingues
au niveau collège à travers la collection « Ici et Ailleurs » ………………………......
23
1. Contexte général des classes bilingues……………………………………………….
23
1.1. Historique……………………………………………………………………… 23
1.2. Objectifs du Programme………………………………...…………………….
23
1.2.1. Objectif général ………………………………………………………… 23
1.2.2. Objectif final …………………………………………………………….
24
1.3. Organisation de l’enseignement……………………………………………….. 24
1.4. Envergure………………………………………………………………………
24
1.5. Corps d’enseignants……………………………………………………………
25
1.6. Les avantages du Programme dit bilingue……………………………………..
25
2. Enseignement de la culture francophone dans les classes bilingues au niveau 26
collège ……………………………………………………………………………………
2.1. Orientations, principes et objectifs d’un programme francophone……………
2.2. Enseignement de la culture francophone à travers la collection « Ici
26
et
Ailleurs »………………………………………………………………………………….
27
2.2.1. Présentation de la collection…………………………………………….
27
2.2.2. Modes d’inscription et approches de la fracophonie dans les manuels…
33
3. Etude de terrain……………………………………………………………………….
34
3.1. Constitution du corpus………………………………………………………….
34
3.1.1. Enquête par questionnaire………………………………………………
34
3.1.1.1. Choix du public ………………………………………………...
34
3.1.1.2. Questionnaire …………………………………………………..
35
3.1.1.3. Déroulement de l’enquête ……………………………………...
36
3.1.2. Entretien individuel……………………………………………………... 36
3.1.2.1. Choix du public ………………………………………………..
36
3.1.2.2. Guide d’entretien ………………………………………………
37
3.1.2.3. Déroulement des entretiens …………………………………….
37
3.2. Analyse et interprétation des résultats………………………………………….
38
3.2.1. Analyse et interprétation des résultats de l’enquête par questionnaire….
38
3.2.2. Analyse et interprétation des résultats de l’entretien individuel………..
52
3.3. Conclusion du chapitre 2……………………………………………………….
56
CHAPITRE III : Propositions méthodologiques et pédagogiques …………………..
58
1. Construction de contenus culturels francophones à enseigner……………………
58
2. Démarches pédagogiques……………………………………………………………..
60
3. Formations des enseignants…………………………………………………………..
64
3.1. Sensibilisation à la nouveauté du programme………………………………… 65
3.2. Perfectionnement de la langue………………………………………………..
66
3.3. Sensibilisation à la CF et renforcement méthodologique………………….....
66
4. Évaluation de la CF ……………………………………………………….................
68
5. Maintien des réunions pédagogiques………………………………. ………………
69
6. Renforcement du matériel pédagogique……………………………………………
69
6.1. Matériel audiovisuel ………………………………………………………….
70
6.2. Livres et documents ………………………………………………………….
70
7. Autres recommandations …………………………………………………………….
71
CONCLUSION………………………………………………………………………….
72
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………
74
ANNEXES
76
1
INTRODUCTION
Apprendre une langue, c’est apprendre à découvrir la culture de la société où cette
langue véhicule. En effet, la langue est un produit social, elle reflète les traits culturels et la
culture laisse des traces sur la langue. L’enseignement/apprentissage de la langue, tout au
long de son histoire, n’est pas dissocié de celui de la culture. Les difficultés rencontrées
dans cet enseignement/apprentissage ne viennent pas seulement de la langue elle-même
mais encore des écarts entre la culture maternelle et la culture étrangère. Pour une bonne
communication en telle ou telle langue, une bonne connaissance linguistique ne suffit pas
mais il faut encore une bonne compétence culturelle.
« La capacité à communiquer ne sauraient se réduire à un capital purement
linguistique : elle relève bien d’un capital communicationnel dont la culture et un des
composants, au même titre que la langue » (Porcher : 52, L’enseignement des langues
étrangères, Hachette).
Etant le fruit de coopération entre la France et le Vietnam, le Programme « Classes
bilingues » est implanté dans le système éducatif vietnamien depuis 1994 dont l’objectif
principal est de former un contingent d’élèves parfaitement francophones et d’un bon
niveau scientifique qui, à l’issue de leur cursus d’études dans l’enseignement général,
seront aptes à suivre des études dans le supérieur en partie ou entièrement en français.
Partant de ce constat, le français y est enseigné comme langue seconde (désormais
F.L.S) dans une perspective de multilinguisme et cet enseignement vise non seulement le
développement des compétences linguistiques telles que C.E, C.O, E.E, E.O mais aussi le
renforcement des connaissances de la culture francophone (désormais C.F) chez l’élève.
Cette culture devient donc une matière d’enseignement. Cet enseignement est alterné à
celui de la langue et s’effectue au respect des principes didactiques spécifiques.
Au niveau collège, l’enseignement/apprentissage du français s’effectue à l’appui de
la collection « Ici et Ailleurs », une série de quatre manuels de 6è, 7è, 8è et 9è, élaborés
par un équipe d’experts en didactique du français langue seconde. L’élaboration de ces
2
ouvrages s’est faite conformément aux objectifs, aux principes et aux modes d’inscription
de l’éducation francophone mentionnés dans le Référentiel général d’orientations et de
contenus.
Conscients de la spécialité d’un enseignement dit « bilingue francophone » et de
l’importance de la C.F, afin de mener à bien les cours, les enseignants des classes bilingues
font sans cesse des efforts dans leur enseignement. Cependant, de nos expériences
d’enseignant de français, de nos observations et entretiens avec les collègues travaillant
dans les classes bilingues, nous constatons que l’enseignement/apprentissage de la C.F
dans ces classes n’atteint pas les objectifs fixés dans le Référentiel et ne répond pas aux
finalités du Cadre européen commun de référence (désormais C.E.C.R). De nombreux
élèves rencontrent des difficultés dans l’apprentissage de la culture et les enseignants, eux
aussi, se confrontent aux obstacles professionnels.
D’ailleurs, dans le contexte de la nécessité d’une réforme du Programme des
classes bilingues, le fait d’identifier les difficultés et de chercher l’origine de ces dernières
dans l’enseignement/apprentissage de la matière s’avère extrêmement nécessaire. En vue
de pouvoir contribuer, par des suggestions méthodologiques et pédagogiques, à la réussite
de l’enseignement/apprentissage du français en général et de la C.F en particulier dans les
classes bilingues au niveau collège, nous avons décidé de faire une recherche qui a pour
titre: « Un enseignement/apprentissage efficace de la culture francophone à travers la
collection « Ici et Ailleurs » dans les classes bilingues au niveau collège».
Notre recherche vise à répondre aux questions suivantes :
- Quelles sont les difficultés rencontrées par des élèves et des enseignants des
classes bilingues au niveau collège dans leur enseignement / apprentissage de la C.F ?
- Les contenus d’enseignement inscrits dans la collection « Ici et Ailleurs »
répondent-ils aux finalités de l’enseignement / apprentissage du français et de la culture
selon le Cadre européen commun de référence pour les langues dans les classes bilngue au
niveau collège ?
- Quelles sont les solutions pour améliorer l’enseignement/apprentissage de la
culture francophone dans ces classes ?
Ces questions de recherche nous amènent à formuler les hypothèses suivantes :
3
Hypothèse 1 : Dans le contexte du
pluriculturalisme et de la réforme du
Programme des classes bilingues, le but de l’enseignement des langues se trouve
profondément modifié, l’inventaire des contenus de la francophonie de la collection « Ici et
Ailleurs » élaborée dans les années 2000 sur la base du Référentiel général d’orientations
et de contenus, ne répond pas suffisamment aux attentes des apprenants.
Hypothèse 2 : L’enseignement du français de la C.F est du aux principes
didactiques spécifiques.Certains enseignants n’ont pas bénéficié assez de formations en
perfectionnement linguistique et méthodologique, surtout de formations à la C.F.
Hypothèse 3 : L’apport du matériel pédagogique, le soutien institutionnel et une
formation continue permettront un enseignement/apprentissage efficace aux élèves et
enseignants des classes bilingues.
Pour atteindre notre objectif de recherche, nous adoptons une recherche descriptive
appropriée et analytique en trois phases : constitution de fondements théoriques, étude de
terrain et propositions des solutions.
Notre recherche se compose de trois chapitres. Dans le premier chapitre, nous
tenons à présenter les concepts théoriques concernant la culture, la culture francophone et
la didactique de la langue et de la culture selon le Cadre européen commun de référence
pour des langues. Dans le deuxième, nous présenterons dans un premier temps le contexte
de l’enseignement et l’apprentissage des classes bilingues, dans un deuxième temps nous
allons faire des analyses et l’interprétation des données à partir des enquêtes menées auprès
des élèves et des enseignants des classes bilingues au niveau collège. Le dernier chapitre
sera réservé à la présentation des pistes de réflexions. Nous essayons d’avancer les
propositions d’ordre pédagogique et méthodologique et logistique pour un enseignement /
apprentissage efficace de la C.F dans des classes bilingues au niveau collège .
4
CHAPITRE I
FONDEMENTS THÉORIQUES
Dans ce chapitre, les trois grands contenus relatifs au sujet de la recherche seront
présentés: les notions de culture et culture francophone, la compétence interculturelle et la
didactique de la langue et de la culture.
1. Les notions de culture et culture francophone
1.1. Qu’est-ce que la culture ?
«Culture » est une conception qui a une longue histoire et reçoit de différentes
définitions selon le contexte auquel on se réfère.
A la fin du XIX siècle, avec l’apparition des sciences sociales, on a commencé à
parler de « cultures » (au pluriel). Edward B.Tylor, un anthropologue anglais, en a donné
en 1871, la première définition : « La culture est un tout complexe englobant les
connaissances, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes ainsi que les autres
capacités et habitudes acquises par l’homme en tant que membre d’une société ».
Au cours du développement de la société, y compris celui des sciences, on a vu
apparaître différentes définitions du mot « culture » en fonction du domaine dont elle a fait
l’objet d’étude. Nous pourrons ainsi trouver des conceptions parfois très divergentes
d’historiens, d’anthropologues, de philosophes, de sociologues, de politiciens mêmes
d’économistes, etc.
D’après CORTES ( 1993-1994 :46), la culture « c’est ce patrimoine de coutumes,
de savoir, de gestes que les sociétes humaines se transmettent d’une génération à l’autre ;
c’est l’ensemble des structures sociales, religieuses, artistiques ». « La culture est à la fois
pour l’homme le réceptacle dans lequel il déversera les produits de son imagination, de sa
création, et le réservoir qui lui dispensera une certaine manière de vivre ».
Gustave-Nicolas Fischer, un psychosociologue contemporain de l’Université de
Metz, en 1991, a donné une définition tout simple de la culture :« L’ensemble des normes,
des valeurs, des comportements qui traduisent le mode de vie d’un groupe et d’une
société».
Pour le sociologue français Edgar Morin, (2001), le terme « culture » a deux sens :
5
▪ Premièrement, la culture désigne, dans son acception générale, tout ce qui n’est
pas la nature, tout ce qui est appris, le savoir, les savoir-faire, les mythes, etc, tout ce qui
est transmis de génération en génération ;
▪ Deuxièmement, la culture désigne, dans un sens plus restrictif, les diverses
culture, leurs formes singulières, chacune avec ses rites, sa technique.
D’après le dictionnaire Le Petit Robert 2006, la culture est définie comme :
▪ Développement de certaines facultés de l’esprit par les exercices intellectuels
appropriés ; par exemple l’ensemble des connaissances acquises qui permettent de
développer le sens critique, le goût, le jugement connaissance, éducation, formation,
instruction ;
▪ Ensembles des aspects intellectuels propres à une civilisation, une nation ;
▪ Ensemble des formes acquises de comportement, dans les sociétés humaines et
c’est le synonyme de « civilisation ».
En réalité, la culture prend en compte l’élément de la langue à travers lequel elle se
manifeste. Dans ce sens, la culture se définit par Nabila Hamidou (Synergies Algérie no 12007, p.p. 29-40), « La culture peut s’inscrire et trouver toute sa plénitude dans un tableau
de peinture ou dans un espace culinaire ou tout simplement dans les faits et gestes qui
trouvent leurs racines profondes dans un passé lointain. Elle se manifeste dans le contexte
global d’une société donnée avec sa propre vision du monde. La culture est ce qui
constitue le fonds de chaque société avec sa langue et ses langues, ses moeurs et ses
traditions, sa mosaique d’ethnies et toutes leurs composantes radicales, linguistiques et
confessionnelles ».
Ainsi, dans les définitions sus-mentionnées, le terme de culture est définie de
manières différentes à travers plusieurs aspects de la vie sociale.
Nous contastons qu’une seule définition de n’importe quel auteur cité n’est pas
suffisante au niveau de valeurs, de normes et d’institutions du terme culture.
Pour venir à une définition la plus complexe de la culture, nous avons recours donc
la Déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle en 2001 : « La culture doit
être considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels
et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social et qu’elle englobe outre les
arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs,
les traditions et les croyances ».
6
1.2. Culture francophone
1.2.1. La francophonie
1.2.1.1. Définition de la francophonie
Le terme de francophonie a été inventé en 1880 par un géographe français au nom
de Onésime Reclus (1837-1916). Il l’a employé pour désigner les espaces géographiques
où l’on parle le français. Aujourd’hui, nous entendons par francophonie (avec une
minuscule initial) l’ensemble des peuples qui utilisent partiellement ou entièrement la
langue française dans leur vie quotidienne ou leurs communications. Autrement dit, le
terme de francophonie sert à désigner l’ensemble des peuples qui utilisent le français soit
comme langue maternelle, soit comme langue officielle d’enseignement, ou tout
simplement comme langue de culture.
Le terme Francophonie (avec une capitale initiale) désigne plutôt l’ensemble des
gouvernements, pays ou instances officielles qui ont en commun l’usage du français dans
leurs travaux ou leurs échanges. Dans ce cas, la Francophonie est associée à l’Organisation
internationale de la Francophonie (O.I.F ).
A partir de 1960, la « Francophonie » se développe quand la France accorde leur
indépendance à la majeure partie de ses colonies africaines. Les leaders des nouveaux Etats
expriment le souhait de garder, grâce à la langue française, des liens privilégiés avec la
France et les pays francophones des autres continents.
C’est en 1962 que le Président du Sénégal et homme de lettre Léopold Sédar
Senghor écrit : « La francophonie, c’est cet humanisme intégral qui se tisse autour de la
terre, cette symbiose des énergies dormantes de tous les continents, de toutes les races, qui
se réveillent à leur chaleur compléméntaire ».
La définition de la francophonie donnée par le Président Senghor fait toujours
référence de nos jours.
1.2.1.2. Institutions et missions de la Francophonie
La Francophonie couvre aujourd’hui un ensemble de près soixante pays sur les cinq
continents (cinquante et un pays membres et plus cinq pays associés à titre d’observateurs),
peuplés d’environ 710 millions d’habitants.
En s’appuyant sur la Charte de la Francophonie, adoptée par la Conférence
ministérielle de la Francophonie se déroulant le 23 novembre 2005 à Antananarivo, nous
7
voudrions présenter quelques caractéristiques qui concernent les institutions et les missions
de la Francophonie.
Institutions
Au sommet de la hiérarchie des institutions de la Francophonie, on trouve
l’Organisation internationale de la Francophonie (O.I.F). C’est l’organe politique de la
Francophonie. Elle donne la position de l’ensemble des membres sur les sujets
internationaux. Le poste de Secrétaire général de l’O.I.F a été créé en 1996. C’est une
institution permanente dirigée par le Sénégalais Abdou Diouf qui a été réélu à Beyrouth en
2002.
Suivent ce qu’on appelle dans le jargon de la Francophonie les opérateurs.
L’opérateur principal est l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (A.I.F). En
réalité, cet opérateur n’existe plus et a été remplacé par l’O.I.F. C’est elle qui met en
pratique les décisions prises lors des Sommets des chefs d’Etat. A cet effet, elle mène des
actions de coopération en faveur du développement, fait la promotion de la langue
française et des cultures francophones.
Les opérateurs directs sont l’Agence universitaire de la Francophonie (A.U.F), qui
s’occupe de renforcer la coopération entre universités francophones ; la chaîne de
télévision TV5, qui diffuse des programmes francophones partout dans le monde ;
l’université Senghor d’Alexandrie et l’Association internationale des maîres francophones
(A.I.M.F). Le système francophone est doté d’une assemblée consultative, appelée
Assemblée parlementaire de la Francophonie (A.P.F).
Les grandes lignes de la politique de la Francophonie sont décidées par trois
principales instances :
▪ La Conférence (ou le Sommet) des chefs d’Etat et de gouvernement membres de
la Francophonie. Elle se réunit ( depuis 1986) tous les deux ans pour définir les grandes
orientations politiques de la Francophonie.
▪ La Conférence ministérielle de la Francophonie (C.M.F), composée des ministres
des Affaires étrangères ou des ministres en charge de la Francophonie. Elle veille à
l’exécution des décisions prises lors des conférences des chefs d’Etat et de gouvernement.
▪ Le Conseil permanent de la Francophonie (C.P.F), composé des représentants
personnels des chefs d’Etat et gouvernement membres. Il assure le suivi des décisions
prises lors des conférences des chefs d’Etats et de gouvernement.
8
Les deux fonctions les plus importantes du système francophone sont le secrétaire
général de l’O.I.F, élu pour quatre ans, lors de la conférence des chefs d’Etat et de
gouvernement et l’administrateur général de l’O.I.F, désigné également pour quatre ans
par la Conférence ministérielle de la Francophonie.
Missions
Les missions imparties à la francophonie sont regroupées en cinq grands domaines
d’activités.
▪ La liberté et la démocratie : actions à mener en faveur de la consolidation et de
l’affirmation de l’état de droit.
▪ Le développement économique : soutien aux entreprises et à la formation
professionnelle.
▪ La culture et la communication : soutien à la diffusion d’œuvres d’art et à
l’audiovisuel francophone, promotion du français sur les « autoroutes de l’information ».
▪ L’enseignement de base, priorité absolue : formation des enseignants et mise à
disposition d’outils didactiques.
▪ Le développement du français dans le monde : promotion de la langue dans les
institutions internationales, dans les sciences et les techniques, dans les congrès et les
conférences.
Au-delà de ces missions, la francophonie constitue un forum au sein duquel tous les
États membres, quelle que soit leur importance, trouvent à s’exprimer et leurs aspirations
peuvent être efficacement relayées par la France auprès d’autres instances internationales.
En retour, cette communauté d’États donne à la France une voix plus forte pour
s’exprimer sur la scène mondiale. Elle rend ainsi à la France son rôle de puissance majeure
et en fait son porte-parole naturel face aux autres puissances.
La francophonie représente un groupe de pression capable de défendre la place du
français dans les organisations internationales et de s’opposer à l’uniformisation culturelle
que cherche à imposer le monde anglo-saxon.
De plus, la francophonie, espace de coopération entre des membres si divers, porte
haut les valeurs qui furent de longtemps véhiculées par la langue française: l’humanisme,
la liberté, l’indépendance et le progrès.
9
1.2.2. Culture francophone
La francophonie existe et se pérennise en reposant sur l’engagement de tous les
pays membres de cette communauté de mettre en valeur et d’animer l’espace francophone
dans une perspective de développement durable, de démocratie, de solidarité et de
promotion de la diversité dont la diversité culturelle. De plus, « la francophonie peut offrir
à nos traditions culturelles les plus solides un vecteur de portée internationale, que nos
langues, pour des raisons historiques et géographiques, ne sont pas en mesure d’assumer
pour le moment ». (Lamine Diakhatée, Troisième Sommet de la Francophonie,
Commissariat Général de la Langue Française, Mermon, 1989, p.62, cité par Geneviève
Zarate, Enseigner la culture étrangère). Qu’est-ce que la diversité culturelle de la
francophonie, autrement dit, la culture francophone ?
Elle se compose, tout d’abord, par des valeurs culturelles propres aux pays
francophones qui ont recours à la langue française pour se présenter. La présence de la
langue française dans plusieurs pays a créé les conditions favorables à la naissance de cette
nouvelle culture.
La culture francophone présente des caractéristiques distinctes, à la fois
dynamiques et évolutives, issues de l’histoire de la communauté francophone et reconnues
implicitement ou explicitement par ses membres. Elle est fondée sur un ensemble de
valeurs, de croyances, de traditions, de façons de faire et de vivre ensemble qui évoluent au
rythme de ceux et celles qui la font vivre.
Dans les espaces francophones, « choisir le français comme langue d’enseignement
est donc aussi choisir de construire une nouvelle culture, dont l’originalité tiendra à ses
racines autochtones et dont l’aspect communautaire résidera dans sa dimense
francophone ». On assiste ainsi peu à peu à l’émergence d’une véritable culture
francophone, qui se construit autant par ses valeurs propres que par la perception des
différences avec les cultures non francophones.
En classe de français langue seconde, quand on présente à un apprenant des
éléments ou des objets culturels francophones, plus que de l’initiation à une culture
10
étrangère, c’est donc de l’initiation à un patrimoine culturel que sa communauté nationale
s’est partiellement approprié ou auquel elle se réfère.
La culture francophone est diverse. Mais en réalité, nous ne pouvons pas nier que la
culture française est presque dominante. Il faut alors, par cette raison, d’éviter de donner à
cette dernière une place unique, mais l’insérer à sa juste place au sein de la culture
francophone, parce que selon Geneviève Zarate (1986, p.p152, cité par Jean-Pierre Cuq, Le
français langue seconde), c’est la francophonie qui permet seule « d’installer la langue
française au milieu d’une grande diversité de valeurs culturelles ».
Cette diversité culturelle fournit à certains un argument pour contester son
existence : il n’y aurait pas, à proprement parler, de culture francophone, parce que chaque
production artistique ne serait finalement que le reflet, beaucoup plus restreint, de la
communauté dont l’artiste est originaire. « La notion de francophonie a fortement évolué
dans le sens du pluralisme, c’est-à-dire dans le sens de l’enrichissement réciproque des
langues et des cultures. Et c’est un bien pour tous ».( Cu Huy Can, Troisième Sommet de
la francophonie, 1989, p.62, cité par Jean-Pierre Cuq, Le français langue seconde).
Pourtant, la francophonie est non seulement « la famille » où les cultures et les
civilisations s’expriment mais encore le lieu où elle vise les ambitions culturelles. En effet,
la francophonie a déjà joué un rôle de pionnier pour la reconnaissance de la diversité
culturelle et le dialogue des cultures.
2. Compétence interculturelle
2.1. Compétence de culture maternelle
D’après Geneviève Zarate, 1986, « Un individu n’aborde pas l’apprentissage d’une
langue étrangère, vierge de tout savoir culturel. Il dispose d’outils conceptuels dont il
n’aurait pas lieu, a priori, de remettre en cause l’efficacité, puisque ceux-ci ont
jusqu’alors fonctionné sans défaillance majeure dans son système culturel d’origine ». Ces
outils sont des institutions, modes de vie, comportements sociaux, pratiques langagières,
courants philosophiques, religieux, artistiques… et « les productions de tous ordres » ou en
d’autres termes, tous les savoirs et pratiques de la communauté familiale et sociale :
apprentissages linguistiques, liens familiaux et sociaux, modes d’organisation et de
sociabilité, normes et valeurs morales, esthétiques, philosophiques et religieuses, etc. Ils
11
apparaissent d’ailleurs comme innés, allant de soi. Les procédures d’acquisition de la
compétence de culture maternelle ne sont jamais vécues comme un choix conscient entre
plusieurs possibles, entraînant l’élaboration d’une vision du monde arbitraire.
Les modalités d’acquisition de la compétence culturelle en langue maternelle sont
souvent effacées, marquées par une sorte d’amnésie générale. La connivence présente avec
le réel fait oublier que la réalité n’a pas été toujours accessible avec la même familiarité,
qu’elle est une construction élaborée à travers une expérience pragmatique du monde, que
ce savoir disponible a été enseigné.
La connaissance acquise au sein de la communauté maternelle, l’expérience
implicite du monde font que les schémas de pensée sont inexplicables du fait même qu’ils
n’ont jamais été présentées comme objets nécessistant une explication. Les membres d’un
groupe ne savent pas, en effet, complètement ce qu’ils font dans la mesure où ils ne se sont
pas approprié leur mode de jugement par une activité d’objectivation.
Ils en ont une connaissance pratique qui leur permet de répondre en acte aux
contraintes de telle ou telle situation, mais ils ne sont capables de reconstituer l’ensemble
des réponses qui constitue leur style de vie. Ainsi, le péremptoire « il faut y être né pour
comprendre » n’assure pas la perception maîtrisée et objectivante d’une réalité culturelle (
Geneviève Zarate,1986 :28). Ces derniers ne peuvent pas objectiver, expliquer,
systématiser ce qui codifie leur vision du monde.
L’appartenance à un même groupe social signifie que l’on partage d’une façon
implicite entre communauté familiale, régionale, nationale le même système de valeurs, de
normes et que l’on construit conjointement une ligne de démarcation entre ceux qui
partagent le sens évoqué dans la communication en cours et ceux qui ne le partagent pas.
C’est une frontière sociale efficace et discrète. Il faut ajouter que ce système est composé
de plusieurs éléments dont la constante évolution de la langue. Et la conception de la
compétence culturelle comme un système relatif apporte l’immense avantage de ne pas
limiter son enseignement à un inventaire encyclopédique des réalités ; au contraire, à une
étude des aspects constitutifs généraux de la culture par une analyse de ses manifestations
concrètes.
Pour tout apprenant d’une langue étrangère, bien connaître sa culture maternelle
est un enjeu de la compétence de culture étrangère et de la compétence interculturelle.
12
2.2. Compétence de culture étrangère
Tout d’abord, nous voyons que dans le cadre de la classe de langues, la culture
impliquée dans la langue étrangère enseignée est considérée explicitement comme
« étrangère » . De plus, comme nous l’avons dit plus haut, toutes les personnes d’une
communauté culturelle donnée n’abordent pas une culture étrangère véhiculée dans la
langue étrangère apprise sans être armé d’un bagage culturel de sa propre culture
maternelle qui constitue un décalage avec d’autres cultures, d’autres visions du monde.
Dans la rencontre avec l’autre apparaissent « des points de friction, des lieux de
dysfonctionnment, des occasions où peuvent se développer les significations aberrantes »
parce que « dans la confrontation avec l’altérité, les membres d’une communauté
recherchent d’abord le plaisir des retrouvailles avec eux-mêmes, la permanence de leur
vision de monde » ( Zarate,1986 ). Dans le contact avec d’autres cultures étrangères, se
présente chez l’apprenant l’envie de découvrir les similitudes ainsi que les différences de
ces dernières par rapport à son propre système. En effet, la compétence culturelle de
l’étranger est différente par nature de celle du natif. Et toute perception de la différence
tend à s’inscrire dans un esprit bien conservateur, dans une recherche narcissique de
l’identité maternelle. Alors, toute la réalité de la culture étrangère est visionnée d’une part
à travers cette optique maternelle, selon les références propres à son système et d’autre
part au travers des stéréotypes, une représentation simplifiée et généralisée de la réalité
étrangère façonnée toujours dans le contexte maternel.
La compétence culturelle consiste plutôt dans la mise en rapport de ces savoirs
antérieurs avec le vécu immédiat, dans cette capacité d’évaluer intuitivement le savoir
supposé nécessaire à une situation donnée et de solliciter dans le lot de ses références
disponibles celles qui seront susceptibles d’être les plus adéquates au contexte immédiat.
La compétence culturelle n’est donc pas, dans ce cas, une addition de savoirs, mais plutôt
la familiarité avec un nombre réduit de connaissances associées à une expérience plus ou
moins riche du monde. Cette familiarité du natif s’accompagne d’une certaine assurance :
même si l’identification des référents implicites est incomplète, le message peut se révéler
compréhensible dans la mesure où il n’y a pas une quête forcenée du sens. Par contre, un
étranger n’est pas en mesure, la plupart du temps, de distinguer entre une opaccité partielle
et une opaccité totale du sens. La compétence culturelle de l’étranger, si avancée soit-elle,
est toujours lacunaire. L’autochtone a moins de chances de se trouver confronté à une
13
lacune aberrante dans la mise en place de sa compétence culturelle. De plus, la compétence
culturelle d’un membre d’une communauté linguistique est toujours socialement située,
elle est donc spécifique et représente un point de vue particulier par rapport à l’ensemble
de la communauté. Elle est préadaptée à un milieu dont les caractéristiques sont
relativement stables et alors les cas de dysfonctionnement entre la compétence culturelle et
la situation sont réduits au minimum.
Par contre, les schémas de perception et d’appréciation de l’étranger sont au départ
inadéquats, impropres à éviter les situations de crise : ils ne peuvent pas toujours opérer
une transformation d’une situation ambiguë, obscure en une autre maîtrisable. Il est
sollicité très vite par la communauté d’adoption et apte à se situer socialement. Mais lui,
muni toujours des références de sa culture d’origine, autre à évaluer son propre système
par rapport aux systèmes en usage dans la communauté d’adoption et à se déterminer en
même temps à ceux-ci.
La classe de langue doit être le lieu où ces mécanismes d’analyse doivent être
remis en cause, où d’autres modes de relation, de contact doivent être proposés. L’objectif
de l’enseignement de la culture est de former chez l’apprenant, une sorte d’étranger de la
culture française, une mise à distance de la réalité étrangère et une objectivation de la
culture maternelle dans les comportements face aux réalités rencontrées dans
l’apprentissage du F.L.E. Communiquer en langue étrangère, c’est entrer dans la relation
avec l’autre, l’ailleurs, le différent ; c’est constituer un mouvement à double polarité- celle
de soi-même et celle de l’autre. Tenir compte des relations neuves entre les cultures avec
des diversités, des altérités et des identités, des similitudes et des différences, autrement
dit, des relations interculturelles est un comportement que les didacticens ont proposé aux
enseignants et apprenants des classes de langues.
2.3. Compétence interculturelle
2.3.1. Interculturel
Le concept « interculturel » est appraru au milieu des années soixante-dix, au sein
de l’enseignement aux enfants migrants en Europe. Au fur et à mesure, la définition de ce
terme a changé. Le Conseil de l’Europe en a proposé une qui est la plus adéquate pour une
pédagogie culturelle selon laquelle, l’interculturel implique quatre caractéristiques :
D’abord, toute société est pluriculturelle, c’est-à dire il existe une coexistence et des
transformations mutuelles entre différentes cultures. Ensuite, toute culture a ses propres
14
valeurs, ses propres systèmes de références et ses propres régulations. Et puis, tout
enseignement doit s’effectuer dans un contexte pluriculturel. Enfin, il faut établir des
connexions, des relations, des échanges entre ces cultures ; c’est le préfixe « inter » qui
donne le poids à ce terme.
En effet, « L’emploi du mot intercuturel implique nécessairement, si on attribue au
préfixe inter sa pleine signification, interaction, échange, élimination, des barrières,
réciprocité et véritable solidarité » .( L’interculturalisme : de l’idée à la pratique et de la
pratique à la théorie, Strasbourg, 1986)
L’interculturel en éducation fait l’objet et prend en 1975 toute sa vigueur en
France., suite à la scolarisation des enfants immigrés. L’interculturel s’introduit, ensuite,
dans d’autres domaines comme entreprise, management, communication et est liée à
« l’ouverture à l’international ». En 1986, le terme d’interculturel est utilisé dans le
domaine du FLE.
Parmi plusieurs définitions de l’interculturel, nous apprécions celle de Louis
Porcher dans « La civilisation », 1986 : « L’interculturel est l’attitude qui consiste à
construire entre des cultures différentes des relations de réciprocité. C’est-à- dire des
connaissances mutuelles, connaissance étant prise ici au sens de saisie des lois de
fonctionnement organisant chacune des cultures considérées ».
2.3.2. Compétence interculturelle
D’après Charaudeau, 1987 : «Toute communication entre deux personnes
d’origines différentes est toujours une relation interculturelle ». En effet, la compétence
culturelle acquise au sein de la communauté maternelle- l’expérience implicite du monde
fait que les schémas de pensée sont inexplicables du fait même qu’ils n’ont jamais été
présentés comme objets nécessitant une explication. C’est une vision arbitraite du monde
que le natif va utiliser comme un crible culture pour tout jugement de valeurs des réalités
de l’Autre en interraction avec cet étranger. Face aux réalités de la culture étrangère, la
mise en relation de deux cultures entraîne une redéfinition de l’identité maternelle, la
reconnaissance positive ou négative des différences, la production des jugements de
valeurs qui impliquent, dans la diversité de pratiques, la supériorité ou l’infériorité d’une
culture par rapport à l’autre. La notion « compétence interculturelle » est donc introduite
dans l’étude de la culture et dans l’enseignement du F.L.E. Il s’agit, en réalité, de plusieurs
définitions sur ce terme.
15
Selon dictionnaire Wikipedia, « la compétence interculturelle est définie par
l’aptitude à pouvoir communiquer avec succès avec des gens d’autres cultures ». Plus
largement, Ikido Laza, 2007 a défini : «La compétence interculturelle est la capacité à
communiquer efficacement dans des situations interculturelle et à établir des relations
appropriées dans des contextes culturels divers ».
« L’objectif du développement de la compétence interculturelle est de développer
un ensemble de savoirs, savoir-être et savoir faire avec des caractéristiques propres à
chaque individu, caractéristiques qui s’appuient sur chacune des cultures. » (Audras et
Chanier, 2008)
La compétence interculturelle correspond à un ensemble d’aptitudes analytiques et
stratégiques qui élargissent l’éventail des interprétations et d’actions de l’individu dans
son interaction interpersonnelle avec des membres d’autres cultures. Elle, (cité par Fred
Dervin, 2004), repose sur quatre principes :
▪ Une ouverture à l’altérité et le développement de capitaux interculturels ;
▪ Une connaissance de soi ;
▪ Une négociation des rapports entre ses propres croyances, attitudes et
significations et celles de l’Autre ;
▪ Une compétence d’interaction et d’analyse.
Pour Marc Thomas (2002), la compétence interculturelle vient d’un apprentissage
mettant en jeu des méthodes actives d’expérimentation, des moyens d’observation,
d’analyse et d’évaluation, des réflexions théoriques permettant d’intégrer les acquis de
l’expérience et de les confronter à d’autres expériences, d’autres points de vue, d’autres
interprétations. Cet apprentissage, pour lui, nécessite des conditions suivantes :
▪ L’empathie : capacité à comprendre l’autre et à ressentir ce qu’il reste sans nier les
différences et sans cesser d’être soi-même.
▪ Le travail sur les divergences et les conflits: il permet l’explication des
malentendus, des émotions qu’ils suscitent, des valeurs différentes qui les génèrent, afin de
passer du conflit à la complémentarité.
▪ La volonté de coopération : partant du désiquilibre expérimenté dans les
malentendus, conflits et équilibre identitaire au cœur même des interactions ; elle peuvent
alors coopérer et construire ensemble un monde nouveau : la complémetarité des
différences engendre la créativité.
16
L’apprentissage de l’interculturel recèle donc le respect de la différence,
l’interaction et l’échange. S’ouvrir à l’autre en admettant ses particularités culturelles c’est
en quelque sorte remettre en cause son propre système de valeurs et c’est ce qu’on veut
dire par « la décentration ou la distanciation » de la culture d’appartenance en portant un
regard objectif sur sa culture et en changeant d’attitude vis-à-vis de l’autre. (Amina
Méziani, Synergies Algérie no4-2008, pp.265-272)
Par conséquent, l’enseignement du F.L.E implique non seulement celui des
savoirs, mais aussi de savoit-faire, de savoit-être, de savoir comprendre et de savoir
apprendre, crée chez l’apprenant la compétence interculturelle au travers de l’interaction
inévitable et enrichissante entre la culture maternelle et la culture étrangère. Enrichissante,
car l’interculturel n’est pas seulement un phénomène de représentations en contraste,
débouchons inévitablement sur des stéréotypes, mais se configure comme un processus, un
échange entre ces deux cultures visant un objectif de se débarraser des barrières, d’établir
la réciprocité et la solidarité. Il faut donc pour l’apprenant :
▪ Acquérir la conscience que tout système de valeurs qui régit les comportements
est relatif, dépend d’une culture donnée, et traduire cette conscience en comportements
adéquats.
▪ Savoir identifier ce qui, dans l’interprétation d’un fait culturel, relève de son
propre ethnocentrisme, c’est-à- dire son crible, ses lunettes, son filtre culturel.
▪ Savoir identifier et interpréter la variété et la complexité des manifestations d’une
culture étrangère en les situant dans le contexte social, économique, historique, etc,..
Acquérir par là la conscience que l’appartenance nationale d’un individu n’est pas le
principe fondateur de son identité, et qu’il y a d’autres définitions et distinctions
pertinentes.
▪ Savoir relativiser les différents concepts de « normalité » que les membres de
cultures différentes expriment.
▪ Savoir identifier une norme de comportement dans une culture étrangère.
▪ Savoir expliquer cette norme et en prévoir l’application dans une situation donnée,
décrire ou adopter une attitude, un comporetement permettant d’être accepté dans une
culture étrangère ». (Bertoletti, 1997 :30-31)
En classe de langue, il est nécessaire de souligner qu’enseigner une culture et
développer la compétence interculturelle sont indissociables.
17
La classe de langue devra donc permettre d’apprendre à percevoir les implicites
autour desquels s’organissent les communautés culturelles dont notre propre système.
C’est dans cette alternance d’ombre et de lumière que se situe l’apprentissage de la
relativité. « Pour dépasser les effets désastreux de l’ethnocentrisme, l’homme doit juguler
la hantise de l’inconnu et du vide, maîtriser les démarches d’autonomie ». ( Geniviève
Zarate, 1986 :37), se regarder lui-même sans complaisance. Et c’est une prise de
conscience de l’identité : dans la confrontation avec l’Autre se construit une définition de
soi.
Culturel
Culture
Culture
Compétence
Interculturel
Compétence
interculturelle
Figure 1
3. Didactique de la langue et de la culture
3.1. Langue et culture
La relation entre la langue et la culture est une des préocupations des chercheurs,
dès les années soixante- dix.
Louis Porcher a précisé que : « L’enseignement de la langue et celui de la culture
doivent se mener de pair, conjointement. En toute la rigueur, il est même impossible qu’il
en aille autrement ».
18
La langue n’est pas simplement un système formel de signes( Besse,1992), un
ensemble de réalités abstraites logiquement structurées, mais d’abord et surtout une
pratique sociale ( Porcher,1986). La langue constitue alors un système important
d’emblèmes, voire le plus important de la culture. La langue est le reflet de la culture.
De plus, à partir de l’idée que la compétence de communication se compose de
plusieurs éléments et les deux éléments qui décident la réussite des activités
communicatives sont ceux de langue et de socio-culture ; nous constatons que la culture et
la langue sont sans aucun doute inséparables. En effet, étant un produit de la culture, la
langue devient un véhicule culturel à travers lequel l’apprenant de cette langue connaît la
culture du pays natif. La langue est alors liée étroitement à la culture et ce lien est
indissociable et englobé, l’un dans l’autre. La connaissance de la culture est nécessaire à
l’apprentissage de la langue, comme la connaissance de la langue est nécessaire à l’accès à
la culture.
La langue joue un rôle primordial non seulement dans l’élaboration d’une culture,
mais aussi dans son évolution, parce qu’au moyen de la langue, on peut codifier toutes les
autres composantes d’une culture donnée et qu’au moyen de la langue, on peut étudier,
enseigner ou apprendre une culture. ( Besse,1992)
Dans l’enseignement/apprentissage d’une langue étrangère, la communication se
compose de la compétence de compréhension et de production. Du point de vue de
production, les apprenants devront apprendre à utiliser les formes et adopter les
comportements et les attitudes langagières reconnus de manière à être compris par leur
interlocuteur. Du point de vue de compréhension, ils devront pouvoir identifier,
reconnaître et interpréter correctement les attitudes et comportements mis en jeu par leur
interlocuteur dans les actes de communication.
Chaque pays a sa propre culture. Cela résulte de la diversité des cultures puis de la
diversité des langues. Dans la communication, l’utilisation de langue d’un pays sans
connaissance de sa culture est inacceptable. Les traits culturels des pays différents présents
dans leurs langues ne sont pas identiques.
Selon Byram (1992), la langue et la culture devraient être étudiées de concert, un
aspect de la culture qu’il s’agisse d’un artefact matériel ou d’une signification culturelle
19
partagée devrait être abordé à travers les éléments linguistiques qui renvoient ou servent à
l’exprimer.La connaissance d’une culture et d’une société s’avère indispensable à la
maîtrise d’une langue, réciproquement, la connaissance d’une langue favorise l’étude
d’une culture et d’une société étrangère. Et dans l’enseignement du F.L.E, développer la
compétence de communication chez l’apprenant doit consister dans la pratique
interculturelle de la langue. Et enseigner/ apprendre une langue étrangère demande un
développement parallèle de la compétence linguistique et de la compétence culturelle. Pour
Boyer (1995), « la compétence ethno-socioculturelle peut être considérée comme le cœur,
le « noyau dur » d’une compétence de communication ».
Actuellement, dans le contexte de l’ouverture internationale, les sciences humaines
ne restent pas seules, indépendantes, l’une de l’autre mais visent la tendance
interdisciplinaire. On parle non seulement de la linguistique mais encore de la
sociolinguistique, culturo-linguistique ou l’interculturel….. La culture se présente dans
plusieurs disciplines dont la linguistique, concrètement dans la communication.
3.2. Enseignement de la langue et de la culture selon le C.E.C.R
« Le Cadre européen commun de référence pour les langues » est un document
officiel du Conseil de l’Europe publié par la Division des Politiques Linguistiques dont le
siège se trouve à Srasbourg, en France. Le C.E.C.R consiste en un cadre commun pour
l’enseignement/ l’apprentissage des langue en Europe. Ce texte est dirigé en français mais
il concerne une application dans l’enseignement des langues dans toute l’Union
européenne. Son élaboration a débuté en 1991. Il est conçu pour que soient surmontées des
difficultés de communication rencontrées par les professionnels des langues vivantes et qui
proviennent de la différence entre les systèmes éducatifs. Le C.E.C.R donne des outils aux
administratifs, aux concepteurs de programmes, aux enseignants, à leurs formateurs, aux
jurys d’examens,etc… pour réfléchir à leur pratique habituelle afin de situer et de
coordonner leurs efforts et de garantir qu’ils répondent aux besoins réels des apprenants
dont ils ont la charge.
Un des principes de l’Union Européenne est que les pays membres conservent leur
souveraineté culturelle et linguistique. Cette souveraineté tant au niveau de la culture que
de la langue constitue un aspect très important dans le vie des pays membres de l’Union
Européenne., d’où la nécessité de metrre en place un cadre de références qui puisse
20
orienter les pays membres et permettre à chacun de se préparer un avenir européen sans
pour autant perdre son identité culturelle et linguistique.
Selon le Conseil de l’Europe, dans « Un cadre européen commun de référence pour
les langues: apprendre, enseigner, évaluer » publié en 2005 par Les Editions Didier, Paris,
l’enseignement/ l’apprentissage des langues prennent en compte des compétences des
apprenants et des opérations des enseignants ainsi que des apprenants.
Les compétences acquises de l’apprenant contribuent à sa capacité de communiquer
et peuvent être considérées comme des facettes de la compétence à communiquer. Elles se
composent
des compétences générales et
celles communicatives
langagières. Les
compétences générales, d’après le C.E.C.R sont « des savoirs aux différents niveaux :
savoir, savoir-faire, savoir-être et savoir- apprendre ».
Le savoir consiste tout d’abord la connaissance du monde qui englobe la
connaissance (qui est acquise par l’expérience, par l’éducation ou par l’information) des
lieux, institutions et organismes, des personnes, des objets, des faits, des processus et des
opérations dans différents domaines.
La connaissance factuelle de la France et d’autres pays francophones est ainsi de
première importance pour ceux qui apprennent le français, puisque cela recouvre les
principales données géographiques, démographiques, économiques et politiques des pays
en question. La connaissance du monde englobe aussi la connaissance des classes d’entités
(concret/abstrait, animé/inanimé,...), de leurs propriétés et relations (spacio-temporel,
associatif, analytique, logique, cause/effet, ...).
En suite, le savoir socioculturel ou la connaissance de la société et de la culture (la
vie quotidienne, les conditions de vie, les relations interpersonnelles, les valeurs, les
croyances, le langage du corps, les comportements rituels...) de la (ou des) communauté(s)
parlant le français est aussi l’un des aspects de la connaissance du monde. Pourtant, cette
connaissance mérite une attention particulière puisque, contrairement à d’autres types de
connaissances, il est probable qu’elle n’appartient pas au savoir antérieur des élèves et
qu’elle est déformée par des stéréotypes.
La connaissance, la conscience et la compréhension des relations entre “le monde
d’où on vient” et “le monde de la communauté cible” sont à l’origine d’une prise de
21
conscience interculturelle. Cette prise de conscience inclut la conscience de la diversité
régionale et sociale de ces deux mondes. Elle s’enrichit également de la conscience qu’il
existe un plus grand éventail de cultures que celles véhiculées par la langue maternelle et la
langue étrangère. Cela aide à situer ces deux langues en contexte. Outre la connaissance
objective, la conscience interculturelle englobe la conscience de la manière dont chaque
communauté apparaît dans l’optique de l’autre, souvent sous la forme de stéréotypes
nationaux.
Les aptitudes pratiques et les savoir-faire comprennent les aptitudes sociales
(capacité de se conduire, savoir-vivre), les aptitudes de la vie quotidienne (capacité de
mener à bien les actes courants), les aptitudes techniques et professionnelles (capacité
d’effectuer les actions mentales et physiques spécialisées exigées pour remplir les devoirs
d’une tâche) et les aptitudes propres aux loisirs (capacité d’effectuer les actes requis par
des activités de loisirs).
Les aptitudes et les savoir-faire interculturels comprennent la capacité d’établir une
relation entre la culture d’origine et la culture étrangère (culture française et/ou celle des
pays francophones), la sensibilisation à la notion de culture et la capacité de reconnaître et
d’utiliser des stratégies variées pour établir le contact avec des gens d’une autre culture, la
capacité de jouer le rôle d’intermédiaire culturel entre la culture vietnamienne et la culture
française et/ou francophone et de gérer efficacement des situations de malentendus et de
conflits culturels, la capacité d’aller au-delà de relations superficielles stéréotypées.
L’activité de communication des élèves est non seulement affectée par leurs
connaissances, leur compréhension et leurs aptitudes, mais aussi par des facteurs
personnels qui sont liés à leur personnalité propre et caractérisés par les attitudes (en
termes d’ouverture et d’intérêt envers de nouvelles expériences, de volonté de relativiser
son point de vue et son système de valeurs culturelles, de volonté et de capacité de prendre
ses distances par rapport aux attitudes conventionnelles relatives aux différences
culturelles), les motivations, les valeurs, les croyances, les styles cognitifs (convergent /
divergent ; analytique / synthétique) et les types de personnalité qui constituent leur
identité.
Il s’agit aussi de la capacité d’observer de nouvelles expériences, d’y participer et
d’intégrer cette nouvelle connaissance même si l’on devait modifier les connaissances
antérieures. Les savoir-apprendre se développent ainsi au cours de l’apprentissage. Ils
22
donnent aux apprenants d’une langue la capacité de relever de façon plus efficace et plus
indépendante de nouveaux défis dans l’apprentissage du français, de repérer les choix
différents à opérer et de faire le meilleur usage des possibilités offertes.
Cette capacité a plusieurs composantes, telles que la conscience de la langue et de
la communication, les aptitudes phonétiques, les aptitudes à l’étude, les aptitudes
heuristiques (capacité à s’accommoder d’une expérience nouvelle et de mobiliser les
compétences acquises pour la situation d’apprentissage donnée.
Pour réaliser les intentions communicatives, l’apprenant mobilise les aptitudes
générales mentionnées plus haut et les combinent à une compétence communicative
linguistique. La compétence communicative comprend les composantes : linguistique,
sociolinguistique et pragmatique. « La compétence linguistique est l’habileté à interpréter
et à appliquer les règles du code linguistique dans une situation de communication ». La
compétence linguistique permet à l’apprenant de pratiquer la langue. Il peut faire
correctement une production tant orale qu’écrite grâce à la maîtrise des facteurs internes de
la langue : lexique, grammaire, sémantique, phonologique, orthographique et orthoépique.
La compétence sociolinguistique porte sur la connaissance et les habiletés exigées
pour faire fonctionner la langue dans sa dimension sociale. Cette compétence est près de
celle socioculturelle. Elle est liée au vécu quotidien de l’étranger dont on apprend la
langue. L’utilisateur de la langue doit adapter son comportement verbal au système de
valeurs de la culture de l’étranger.
Conclusion du chapitre I
Les notions théoriques que nous avons présentées dans ce chapitre servent de fil
conducteur qui nous guide durant la recherche. Elles jouent un rôle très important sur
lequel nous nous basons pour faire des analyses des enquêtes dans le chapitre suivant et
avancer les propositions effective et pratique
23
CHAPITRE II
ENSEIGNEMENT DE LA CULTURE FRANCOPHONE DANS DES CLASSES
BILINGUES AU NIVEAU COLLÈGE A TRAVERS LA COLLECTION
“ ICI ET AILLEURS”
Dans ce chapitre, nous présenterons en premier lieu les spécificités du programme
des classes bilingues et la situation de l’enseignement de la culture francophone dans ces
classes au niveau collège. Ensuite, nous chercherons à vérifier nos hypothèses par une
étude de terrain où nous avons mené une enquête par questionnaire auprès des élèves et des
entretiens individuels auprès des enseignants. Les analyses et l’interprétation des résultats
d’enquêtes et d’entretiens nous permettront de tirer des conclusions pour envisager des
réflexions pédagogqiues nécessaires.
1. Contexte général des classes bilingues
1.1. Historique
La mise en place du programme d’enseignement intensif du français et en français
au sein du système éducatif vietnamien s’est effectuée dans le contexte endogène et
exogène du pays tant sur le plan politique, socio-économique, culturel, éducatif que
linguistique.
En 1994, le Ministère de l’Education et de la Formation a délégué au Département
de l’Enseignement Général, appelé maintenant Département de l’Enseignement
Secondaire, de signer avec l’Agence francophone de l’Enseignement supérieur et la
Recherche et l’Ambassade de France, les Conventions sur l’enseignement intensif du et en
français du primaire à la fin du secondaire, dans des établissements scolaires. Avant cette
date, quelques classes bilingues ont été ouvertes à titre expérimental à Hochiminh- ville (
en 1992) et à Hanoi (en 1993).
1.2. Objectifs du programme
1.2.1. Objectif général
Inscrit dans l’ensemble des objectifs du système de l’éducation nationale, celui du
Programme est de former une génération de jeunes intellectuels vietnamiens ayant l’amour
de la patrie et l’esprit international, la maîtrise du français comme langue de
communication et de travail, pour développer la coopération dans les domaines de la
24
culture, des sciences et technologies, de l’économie entre le Vietnam et les pays ayant
l’usage du français, particulièrement la République française.
1.2.2. Objectif final
Après le baccalauréat, les élèves doivent maîtriser deux langues : le vietnamien et
le français, et connaître une autre langue étrangère comme l’anglais, le chinois, le
japonais…(introduite dès la 6è pour les élèves ayant appris le français depuis le primaire et
dès la 10è pour ceux ayant appris le français depuis le collège). Certaines disciplines
scientifiques telles que les mathématiques, la physique,…sont enseignées en français pour
permettre aux élèves d’enrichir leur vocabulaire scientifique, de comprendre les manuels
scientifiques, d’exprimer les concepts scientifiques en français, de poursuivre certaines
filières de spécialité en français au niveau universitaire.
1.3. Organisation de l’enseignement
Le Programme est mis en route avec 2 cursus :
▪ Cursus A : de la 1ère à la 12è de l’enseignement général. Les horaires sont à raison
de 420 à 540 minutes par semaine, soit de 231 à 300 heures par année scolaire. Durant 12
années, les enseignements du français et des sciences en français ( maths et physique)
s’élèvent à 3234 heures. Ce volume d’horaires, selon le nouveau programme, est au
nombre de 3225 heures.( plan d’enseignement appliqué au programme bilingue
francophone, joints à la décision ministérielle N0 4113 /Q§-BGD§T, en date du 16 /06 /
2009).
▪ Cursus B: à partir de la 6è jusqu’à la fin de la 12è. Les horaires heddomadaires et
annuels sont les mêmes qu’au cursus A, soit un équivalent à 2079 heures sur 7ans. A
présent, l’enseignement de ce cursus a presque disparu.
1.4. Envergure
Dès le début, en 1994-95, le Programme a attiré la participation de 14 villes et
provinces. Actuellement, il y a 17 villes et provinces avec plus de 12 milles élèves répartis
dans les 3 régions du pays qui participent au Programme : Ha Noi, Hai Phong, Quang
Ninh, Nghe An, Thua Thien-Hue, Da Nang, Dac Lac, Lam Dong, Khanh Hoa, Hochiminhville, Can Tho, Tien Giang, Dong Thap, Ben Tre, Vinh Long et Dong Nai. Parmi celles-ci,
les villes de Ha Noi, Khanh Hoa et Hochiminh-ville sont des localités ayant le plus
d’élèves inscrits dans les classes bilingues.
25
1.5. Corps d’enseignants
La plupart des enseignants des classes bilingues sont recrutés par un concours
national dont le jury comprend les experts des Commissions pédagogiques du MEF et les
partenaires francophones. A partir de l’an 2000, comme le corps d’enseignants est déjà
stable, ce recrutement se fait sur dossiers. Ces enseignants sont diplômés des Ecoles
supérieures de langues étrangères. Au cours de leur travail, ils étaient suivis par des
conseillers pédagogiques francophones et ont bénéficié annuellement des formations
continues méthodologiques dans le pays dont les animateurs sont des experts vietnamiens,
français, belgs, canadiens. A partir de 2006, à l’échéance du programme, les bailleurs de
fond ont terminé leur rôle d’opérateur et ont transfert leur mission au MEF, les enseignants
des classes bilingues reçoivent très rarement de formations continues et ils « se
débrouillent » sans réunions pédagogiques ni soutiens méthodologiques.
1.6. Les avantages d’un programme dit bilingue
Au niveau des élèves.
Vu les caractéristiques du Programme, les spécialistes s’accordent pour constater
que « la langue étrangère est mieux maîtrisée quand elle est apprise non pour elle-même
mais pour servir de vecteur d’information. La langue première d’enseignement ici le
vienamien, est mieux maîtrisée grâce au développement d’une conscience métalinguistique
de la part de l’élève. Il est sensibilisé très tôt à l’existence des langues, éveil favorable au
plurilinguisme.
Par ailleurs, cet enseignement propose « une culture dehors », une découverte de l’autre
mais surtout une façon différente de découper le réel et de le nommer. Cette dimension
intrinsèque à l’enseignement des langues est d’autant plus présente ici que d’autres
matières sont enseignées en français.
L’enseignement
bilingue favorise le développement intellectuel de l’enfant :
capacité d’abstraction, conceptualisation, traitement de l’information, adaptabilité et
créativité.
Au niveau institutionnel
Le programme est estimé pertinent où une image dynamique du français se présente
et donne un nouvel élan à son enseignement dans le cursus standard. La formation des
enseignants effectuée au sein du Programme est reconnue comme étant de très bonne
26
qualité. D’ailleurs, le Programme propose une réponse aux besoinx locaux de filières
d’excellence dans un système éducatif en mutation.
Au niveau national
Le projet des classes bilingues contribue à la formation d’une élite intellectuelle
utile au renforcement économique et social d’une part et concrétise l’adhésion du Vietnam
à a communauté francophone et l’accès à une reconnaissance internationale.
2. Enseignement de la culture francophone dans des classes bilingues au niveau
collège à travers la collection « Ici et Ailleurs ».
2.1. Orientations, principes et objectifs d’un programme francophone
Vu le jour dans un contexte particulier, face à l’évolution de la didactique du
français langue seconde (FLS), le programme des classes bilingues au Vietnam fonctionne
en s’appuyant sur des principes didactiques spécifiques. Cet enseignement est intégré à
celui de la langue, puis de la littérature. Il ne s’agit donc pas de plaquer un cours fastidieux
de « francophonie » sur un cours de FLS, mais d’assurer en toute conscience l’inévitable
charge culturelle de tout enseignement linguistique.
L’identification d’un programme culturel francophone inscrit dans le cursus
scolaire se déroule donc dans le temps et conduit à penser une progression didactique.
Cette progression correspond à des objectifs explicites et à des compétences différentes
selon les niveaux d’enseignement. Elle se traduit par des modes d’approche adaptés à l’âge
des élèves.
Elle va donc d’une sensibilisation implicite à la francophonie (années 1è à 5è) à une
approche réfléxive idéologique et institutionnelle (pour les trois dernières années) en
passant par une approche ludique (en 6è et en 7è) puis culturelle et scientifique (en 8è et en
9è). (L’enseignement du français langue seconde, Un référentiel général d’orientation et de
contenus, (2000), EDICEF/AUF).
La francophonie mérite de devenir une matière d’enseignement, comme la
grammaire ou les sciences. Elle doit donc subir les grandes opérations d’un processus lui
permettant de devenir une matière d’enseignement. Si les principes généraux du passge
d’un champs de connaissances à son enseignement sont connus, leur application au
domaine de la francophonie est nouvelle.
Somme de “savoirs savants” réservés aux spécialistes, la francophonie, pour entrer
au niveau 2 ( 6è à 9è), doit accepter de se simplifier, de se vulgariser. Soumises aux
27
contraintes de toute didactique, elle est inévitablement découpée en unités d’enseignement
pour s’inscrire dans des programmes. Cette inscription de la francophonie dans la
pédagogie passe aussi par la définition d’objectifs d’enseignement. .
Il s’agit pour toujours d’une liaison entre la langue et la culture. La langue est un
moyen de l’enseignement de la culture et la culture est le but de l’enseignement de la
langue. Dans le cas du programme francophone, la langue française est un moyen de
l’enseignement de la culture francophone.
L’enseignement francophone vise une culture, un esprit, des valeurs et des
compétences francophones. Pour des classes bilingues, la classe de français est un lieu
privilégié où l’élève peut se familiariser avec l’existence de la francophonie, sa richesse et
sa diversité. A travers la collection « Ici et Ailleurs », les élèves de ces classes ont
l’occasion de connaître le monde francophone ainsi que son histoire, ses acteurs, ses
institutions……
La culture francophone participe au développement d’un esprit critique ouvert et
curieux . Elle contribue également au développement de sens de l’écoute, de goût du débat
d’idées, d’aptitude à la discussion et à la recherche de solutions négociées. Elle impose
donc le respect d’autrui.
La francophonie avec son histoire et ses institutions, ayant la langue française en
partage devra développer les valeurs communes : les valeurs d’entraide, les valeurs de
coopération, les valeurs de paix et de solidarité.
2.2. Enseignement de la culture francophone à travers la collection “Ici et Ailleurs”
2.2.1. Présentation de la collection
28
La collection “Ici et Ailleurs” est une série de 4 manuels de français destinés aux
élèves des classes bilingues de la 6è à la 9è du collège.
Ces ouvrages, d’après les auteurs, prennent en compte les impératifs
d’apprentissage du français au niveau secondaire, dans des contextes d’enseignement qui
relèvent du français langue seconde dans les classes bilingues au Vietnam- le français est
non seulement la langue enseignée mais encore il sert à présenter d’autres disciplines
scientifiques (les maths et la physique).
Les “Ici et Ailleurs” s’inscrivant en accord avec le Référentiel général
d’orientations et de contenus, visent avant tout à mettre les élèves dans les situations de
communication. Ils privilégient l’importance d’une “pédagogie à l’oral”, “renforcent le
développement des compétences de compréhension et de production”. (L’enseignement du
français langue seconde, Un référentiel général d’orientation et de contenus, (2000),
EDICEF/AUF)
La démarche d’enseignement va donc de l’observation à la réflexion, puis du
savoir à son application et à son réinvestissement dans des activités.
Un des principes pris en compte au cours de l’enseignement/apprentissage du
français au collège, c’est de développer chez les jeunes les compétences méthodologiques.
Ce sont des compétences interdisciplinaires, par exemple compétence de prise de notes, de
faire un exposé devant les autres, de travail en groupe, de coopération avec l’autrui…qui
s’avèrent indispensbles aux études et à la vie.
Les activités d’enseignement/apprentissage visent à placer les apprenants au centre
en vue de les rendre autonomes et créatifs dans leurs études, leur vie sociale ou leur vie
professionnelle plus tard.
Le programme d’enseignement à travers la collection “Ici et Ailleurs” s’élabore en
se basant sur les trois éléments principaux: actes de communication et savoirs
méthodologiques, thèmes et types de texte. La construction du programme est associée de
manière optimale à la similitude entre l’acte de communication, le thème et le type de
texte.
Pour la première étape du cycle, les manuels “Ici et Ailleurs 6è” et “Ici et Ailleurs
7è” ont la même organisation. Ils se composent chacun de quatre thèmes de cinq leçons.
Dans chaque leçon, on aborde successivement les outils du texte, les outils de la phrase et
les outils du lexique. (AUF, 2002, Ici et Ailleurs 6è & 7è, Guide pédagogique,
29
HACHETTE-EDICE). Tous ces outils serviront à entraîner les élèves à lire des textes et à
s’exprimer par l’oral et par l’écrit. (AUF, 2002, Ici et Ailleurs 6è & 7è, Guide
pédagogique, HACHETTE-EDICEF). Pour chaque thème, il y a les trois pages dites
“Francophonie Magazine”.On y trouve une découverte de la Francophonie à travers des
aspects différents: pays francophones, personnages célèbres, découvertes scientifiques,
explorations,……
Les ouvrages du deuxième cycle “Ici et Ailleurs 8è” et “Ici et Ailleurs 9è” n’ont
pas la même structure de ceux du premier cycle. Six parcours structurent le livre. A
l’intérieur de chacun, on retrouve les mêmes étapes: page d’ouverture (sommaire et
objectifs d’apprentissage), lecture découverte, lecture approfondie, procédés textuels,
grammaire, vocabulaire, orthographe-conjugaison, savoir-faire, oral (compréhension et
production), lecture extensive, production écrite, dossier francophonie.(AUF, 2002, Ici et
Ailleurs 6è & 7è, Guide pédagogique, HACHETTE-EDICEF). Tous les deux parcours, une
double page de Révision-Evaluation permettra à l’enseignant de faire le point avec les
élèves sur leurs apprentissages. Pour le dossier Francophonie, un projet d’activité est
présenté au début du dossier. Des documents sont réunis pour permettre une première
réalisation du projet. Les élèves sont ensuite invités à conduire d’autres projets du même
genre, selon la même démarche mais en prenant appui sur une documentation constituée
par eux-mêmes. Les projets francophones visent finalement l’acquisition active d’une
culture francophone et l’initiation par des travaux de groupes à des formes d’activités
(exposé, débat, panneau d’exposition….) succeptibles de rendre vivante la francophonie au
collège. Ces projets créent des situations fonctionnelles de réinvestissement des
acquisitions du parcours. Ils viennent confirmer l’intérêt et l’utilité de ce qu’on vient
d’apprendre.
Les thèmes, les actes de communication et les types de texte introduits au cours du
programme se présentent dans les tableaux ci-dessous:
30
Tableau 1
No
Classes
Thèmes
6è
7è
8è
9è
1
Le collège
x
2
La vie des jeunes
x
3
Le récit
x
4
Les voyages
x
5
Notre monde
x
6
Les histoires merveilleuses
x
7
Les aventures
x
8
Le théâtre
x
9
Souvenirs
x
10
Hommes et bêtes
x
11
L’espace du monde
x
12
Les problèmes des jeunes
x
13
Le portrait
x
14
Les villes et la campagne
x
15
Les mystères
x
16
L’eau et la vie
x
17
La presse
x
Tableau 2
x
31
No
Classes
Actes de communications
6è
7è
8è
9è
x
x
1
Donner des consignes, des recommandations
x
2
Donner des justifications
x
3
Demander
x
4
Interroger
x
x
5
Refuser
x
x
x
6
Expliquer
x
x
x
7
Parler de la vie des jeunes
x
x
x
x
8
Raconter
x
x
x
x
9
Exprimer le déroulement des actions
x
x
x
x
10
Décrire un objet
x
11
Parler de la pollution
12
Situer dans l’espace
x
x
13
Situer dans le temps
x
x
x
x
14
Exprimer la manière et le moyen
x
15
Exprimer la cause
x
x
x
16
Exprimer la conséquence
x
x
17
Exprimer le but.
x
18
Exprimer l’opposition et la concession
19
Exprimer l’exclamation
x
20
Comparer
21
x
x
x
x
x
x
Exprimer le désir, le sentiment
x
x
x
22
Exprimer les hypothèses et la condition
x
23
Caractériser un personnage
x
x
x
24
Caractériser un cadre
x
x
x
25
Exprimer l’intensité
x
26
Mettre en relief
x
27
Exprimer son point de vue
28
x
x
x
x
Refuter une thèse.
x
x
29
Rapporter les paroles
x
x
30
Convainvre
x
x
32
Tableau 3
No
Types de texte
Classes
6è
7è
8è
9è
x
x
x
1
Le texte narratif
x
2
Le texte explicatif
x
3
Le texte informatif
x
4
Le texte descriptif
x
5
Le texte argumentatif
6
Le texte scénique
7
Le texte poétique
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
Les connaissances de la culture francophone s’inscrivant dans les ouvrages sont
synthétiquement abordées selon les contenus suivants.
Tableau 4
33
No
Classes
Contenu
6è
1
Le calendrier d’une année scolaire pour un collège
7è
8è
9è
x
français
2
Les collégiens d’ici et d’ailleurs
x
3
Les enfants dans les pays francophones
x
4
Les chanteurs et les chansons francophones
x
5
Les pays francophones
x
6
Les contes des pays francophones
x
7
Les personnages célèbres pour leurs inventions et
x
x
x
leurs découvertes scientifiques, pour leurs
explorations et leurs découvertes, pour leurs exploits
8
Quelques grands auteurs de théâtre francophones
x
9
Des auteurs francophones
x
10
Quelques nouvelles francophones
x
11
Des poètes francophones
x
12
Les grandes réalisations dans le monde francophone
x
13
Les paysages du monde francophone
x
14
Les phénomènes mystérieux dans les pays
x
x
francophones
15
La presse francophone
x
2.2.2. Modes d’inscription et approches de la francophonie dans les manuels
Selon le Référentiel général d’orientation et de contenu, il s’agit de trois modes
d’inscription de la francophonie impliqué dans la collection: les textes de lecture, les
activités et les dossiers spécifiques.
Les textes de lecture sont extraits des oeuvres littéraires des auteurs francophones.
Ces textes reflètent des pays variés, de cultures et civilisations diverses. A travers les
histoires racontées, les textes véhiculent des images du monde francophone. Ces histoires
présentent également des illustrations de valeurs, des esprits critiques et curieux que ce
programme francophone veut développer. Certains thèmes choisis dans les textes de
lecture permettent un voyage en francophonie et la confrontation d’expériences diverses.
34
Les activités considérées comme le deuxième mode d’inscription de la
francophonie sont destinées à stimuler la réflexion pour comprendre; la réflexion pour
discuter. Elles visent l’acquisition d’une culture francophone à travers une pratique de
créativité
Le troisième mode d’inscription porte sur les dossiers spécifiques. A la fin de
chacun des thèmes prévus et en liaison avec ces thèmes, un dossier” Francophonie” expose
l’un des aspects importants du monde francophone. Ce monde sera abordé sous angles
divers: culture et science, géographie et histoire, institution et idéologie.
Les approches de la francophonie utilisées dans le programme sont distinguées en
tenant compte de l’âge des élèves. Pour les deux premières années du niveau collège
(classes de 6è et de 7è), se présente une approche qui a recours à des activités ludiques
comme on en trouve dans les magazines pour la jeunesse. C’est donc l’approche ludique.
Le contenu de la CF à cette étape, se présente dans les trois pages “Francophonie
magazine” illustrées par des vignettes, des photos et des extraits de récit, de chanson ou de
biographie….avec des questions ouvertes demandant aux élèves d’exploter les
informations.
Pour la deuxième étape du niveau collège classes de 8è et de 9è, le programme de
la francophonie introduit dans les manuels porte essentiellement sur la culture, la science et
la technique. Les acquisitions se font par et à travers les activités requises par les projets
francophones dont les acteurs sont des élèves. On dit alors l’approche culturelle et
scientifique.
La collection “Ici et Ailleurs” écrite par une équipe d’auteurs francophones, les
professeurs en didactique du français, langue étrangère et langue seconde. L’élaboration de
ces ouvrages est due à l’accord avec le Référentiel et aux nécessités de l’enseignement du
français langue seconde. Pourtant, ces derniers ont vu le jour depuis les années 2000, les
informations abordées sont dépassées et ne répondent pas aux attentes réelles des
apprenants des classes bilingues dans le nouveau comtexte. L’étude des avantages ainsi
que des difficultés de l’enseignement/apprentissage de la C.F à travers ces manuels s’avère
très nécessaire voire indispensable.
3. Etude de terrain
3.1. Constitution du corpus
3.1.1. Enquête par questionnaire
35
3.1.1.1. Choix du public
Comme ce que nous avons dit plus haut dans la partie sur l’envergure des classes
bilingues, parmi les 17 villes et provinces participant au Programme bilingue francophone,
Hanoi est l’une des trois villes ayant le plus d’apprenants et d’enseignants. Faute de temps
et de moyens lors de la réalisation du mémoire, nous avons alors choisi les élèves des
collèges de cette localité comme le public pour mener l’enquête. Ci- dessous le tableau
récapitulatif des élèves enquêtés:
Tableau 5
Ecole
Classe
6è
7è
8è
9è
Giang Vo
24
24
28
26
Trung Vuong
16
21
0
0
Le Qui Don
0
18
19
21
Trung Nhi
20
17
16
15
60
80
63
59
Total
265
3.1.1.2. Questionnaire
Nous avons choisi l’enquête par questionnaire parce qu’elle est un instrument efficace
et avantageux. Elle nous aide à recueillir rapidement et exactement des informations. Le
but de cette enquête est d’identifier les avantages ainsi que les difficultés rencontrés par
des élèves lors de l’apprentissage de la culture francophone, l’origine de ces difficultés et
d’ inviter ces derniers à dégager quelques propositions possibles en vue une amélioration
de cet apprentissage .
Ce questionnaire se compose de 17 questions et il a été rédigé en vietnamien afin
d’éviter toutes ambiguïtés possibles causées par l’incompréhension du français et la peur
de mal s’exprimer en français des élèves. La plupart des questions sont à choix multiple
(Q.C.M) et quelques-unes des questions à réponse ouverte courte (Q.R.O.C). L’alternance
de deux types de questions nous permet d’exploiter facilement les informations des
enquêtés d’une part et d’approfondir les pensées de ce public, d’autre part.
36
Les questions sont réparties en quatre thèmes. Le premier thème avec 3 questions
formulées dans le but de connaître l’importance et la relation entre la langue et la culture
dont la culture francophone lors de l’apprentissage du français des élèves. La première
question nous renseigne sur la conscience des élèves vers leurs matières de référence. Les
deux questions qui suivent nous permettent de connaître l’importance (question 2) et
l’influence l’une à l’autre entre la langue et la culture (question 3).
Le deuxième thème avec 7 questions dont les questions 4, 5, 6 et 7 consistent à une
description générale des contenus culturels francophones s’inscrivant dans les manuels
« Ici et Ailleurs » et des documents supplémentaires intégrés par des enseignants. Les trois
questions suivantes visent à connaître la façon de pratique de classe pour acquérir les
connaissances de la francophonie chez les élèves.
Le troisième thème avec six questions sert à clarifier les difficultés rencontrées par les
élèves lors de l’apprentissage de la culture francophone.
Le dernier thème vise à identifier les remarques et les propositions des élèves en vue
de rendre l’apprentissage de la culture francophone plus efficace.
3.1.1.3. Déroulement de l’enquête
La réalisation de ce questionnaire s’est faite avant la fin de l’année scolaire. À ce
moment-là, les élèves n’avaient plus aucun stress puisqu’ils avaient déjà passé tous les
examens de fin d’année. Nous avons chargé enseignants de français de distribuer les
questionnaires à leurs élèves. Pendant que les élèves répondaient aux questions écrites,
l’enseignant était présent pour les aider, si besoin, est à bien les comprendre sans toutefois
leur donner des pistes de réponses. Cette façon de procéder visait aussi à éviter aux élèves
de buter sur des difficultés de compréhension des questions posées.
3.1.2. Entretien individuel
3.1.2.1. Choix du public
Parmi les 18 enseignantes de francais au niveau collège de Hanoi, nous avons
choisi sept enseignantes qui viennent de différents collèges pour entretien. Ces dernières
sont assez différentes en âge, en expériences professionnelles et ils travaillent dans des
classes de différents niveaux. Nous comptons parmi celles-ci: une enseignante qui travaille
en classe de 6è, trois enseignantes en classe de 7è, deux enseignantes en classe de 8è et
une en classe de 9è.
37
3.1.2.2. Guide d’entretien
En raison d’un échantillon bien déterminé d’une population et pour la qualité des
données recueillies, l’enquête par entretien individuel a été choisie et effectuée après la
réalisation de l’enquête par questionnaire en vue de dégager des informations concernant
les opinions, les jugements des enseignants sur les difficultés rencontrées par leurs élèves
et par eux-mêmes et leurs propositions pédagogiques. Nous avons choisi cette technique
car elle nous apporte une richesse et une précision dans les informations recueillies grâce
notament à la puissance
évocatrice des citations et aux possibilités de relance et
d’interraction dans la communicaion entre interviewé et interviewer.
La plupart des enseignants interviewés sont disponibles à répondre à nos questions
posées et partager avec nous les expériences professionnelles ainsi que leurs efforts de
rendre l’enseignement de la culture francophone plus efficace.
Un guide d’entretien a été élaboré avec 9 questions à réponse ouverte. Ce type de
questions permet aux enquêtés d’être à l’aise à parler de leurs pensées. Pour que les
informations obtenues soient exactes et que les interrogés s’expriment facilement, nous
avons mené les entretiens en vietnamien. Chaque entretien a duré environ 25- 30 minutes.
Tous les sept entretiens ont été enregistrés et transcrits et seuls deux ont été traduits en
français. Ces documents en vietnamien et en français ont mis en annexes.
Les questions du guide d’entretien se répartient en 4 groupes. Les questions 1 et 2
portent sur le travail des interrogés. Les deux questions suivantes concernent les
formations dont les enseignants ont bénéficié au cours de leur travail. Les questions 5, 6, 7
et 8 abordent les difficultés que les enseignants et leurs élèves ont rencontrées en
travaillant avec les “Ici et Ailleurs”. La dernière question, la 9è, porte sur les suggestions
des enseignants pour une enseignement/apprentissage efficace de la culture francophone.
3.1.2.3. Déroulement des entretiens
Pour que les interrogés soient à l’aise, nous les avons invités à choisir eux-mêmes
le lieu d’enquête. Trois entretiens ont été donc faits chez les enquêtés, deux autres dans
leurs établissements scolaires et les deux derniers dans un café tranquille. Pendant les
journées de la fin de l’année scolaire, les enseignants étaient très occupés. Ils n’étaient pas
toujours disponibles à aller faire des entretiens. Nous leur avons alors téléphoné pour fixer
à l’avance les dates et les horaires des rendez-vous.
38
Après avoir écouté notre présentation de l’objectif de l’entretien, nous avons
commencé à leur poser des questions. Elles étaient toutes motivées au cours de l’entretien.
Il nous semblait que c’était une bonne occasion pour eux d’ “ouvrir leur âme”. Leurs
réponses étaient claires et les enquêtés n’ont pas écarté du sujet de l’entretien. Nous avons
aussi respecté l’ordre des questions mentionnées dans le guide et bien suivi le fil de
conducteur tracé par le guide.
3.2. Analyse et interprétation des résultats
3.2.1. Analyse et interprétation des résultats de l’enquête par questionnaire
Pour assurer la rigueur, la pertinence et l’objectivité de la recherche, nous avons
choisi par hasard 265 élèves de différents niveaux de quatre collèges de Hanoi comme
public à mener l’enquête. Les fiches d’enquête distribuées aux élèves sont toutes
récupérées après deux semaines. Les résultats que nous avons obtenus sont vraiment
suprenants. Ci-dessous l’interprésentation de ces résultats.
Question 1: Laquelle ou lesquelles parmi ces matières vous semble(ent) intéressée(s) lors
de votre apprentissage du français?
Légende:
C.E: Compréhension écrite
C.O: Compréhension orale
E.E: Expression écrite
E.O: Expression orale
C.L: Connaissances linguistiques
C.F: Culture francophone
250
200
150
100
50
0
C.E
E.E
C.L
C.O
Figure 2
E.O
C.F
39
Tous les élèves se sont prononcés. Ils s’intéressent presque à toutes les matières
apprises. 172/265 soit 64,90% des élèves ont la première préoccupation pour la
connaissance de la langue. Plus de la moitié des enquêtés (150/265) ont affirmé que la
culture francophone leur semble la deuxième préoccupation lors de leur apprentissage du
français. Ainsi, les élèves sont plus au moins motivés en cette matière.
Question 2: La culture francophone vous paraît-il importante lors de l’apprentissage du
français?
100
80
60
40
20
0
Oui, très
important
Oui, assez
important
Non, pas
important
Pas de
réponse
Figure 3
Pour cette question, 5 /265 soit 1,9% des élèves ne se sont pas prononcés. 100/265
soit 37,73% ont répondu “très importante”, 150/265 soit 56,60% ont répondu “assez
importante” et le reste 10/265 soit 3,77% ont répondu que la culture francophone ne leur
paraît pas importante.
Question 3: D’après vous, la connaissance de la langue (C.L) et celle de la culture
francophone (C.F) sont-elles réciproques ? Pourquoi?
40
100
80
60
40
20
0
Oui
Non
Figure 4
Nous avons reçu les réponses de tous les 265 élèves. Parmi celles-ci, 205 soit plus
de trois-quarts de réponses sont “oui” et près du quart de réponses sont “non”. Les raisons
mentionnées des élèves sont nombreuses. D’après ceux qui ont répondu “oui”, apprendre
une langue, c’est aussi apprendre la culture du pays où véhicule cette langue, la langue et
la culture sont des éléments indissociables lors de l’apprentissage d’une langue. Si on a un
bon niveau de la langue française, on a donc une bonne maîtrise de la culture francophone
et contraire. Les élèves qui ont répondu “non” ont constaté que la connaissance
linguistique et la connaissance de la culture francophone sont deux compétences
différentes . La première vise la communication linguistique ( C.E, C.O, E.E, C.O tandis
que la deuxième vise les informations. Ils ont également ajouté qu’ils avaient appris par
coeur les informations sur la culture francophone. Cela ne recourt pas à la connaissance de
la langue.
Question 4a: Quels sont les domaines abordés dans la collection “Ici et Ailleurs”?
41
265
260
255
250
245
240
235
230
225
D1
D2
D3
D4
D5
D6
D7
Figure 5
Légende:
D1: Littérature
D6: Histoire
D4: Politique
D2: Economie
D5: Art (cinéma, théâtre, musique…)
D3: Presse
D7: Vie sociale
245/265 soit 92,45% d’élèves ont arffirmé que la collection “ Ici et Ailleurs” a
abordé presque tous les domaines mentionés. Par ailleurs, ils ont ajouté que le voyage et
les inventions scientifiques sont aussi des thèmes abordés dans ces manuels.
Parmi 20 élèves qui restent, 17 élèves ont constaté que les “Ici et Ailleurs”
n’abordent que la littérature et l’art. Les trois derniers ne se sont pas prononcés.
Question 4b:Quel(s) domaine(s) préférez-vous ?
Légende:
D1: Littérature
D4: Politique
D2: Economie
D5: Art (cinéma, théâtre, musique…)
D3: Presse
D6: Histoire
D7: Vie sociale
42
250
200
150
100
50
0
D1
D2
D3
D4
D5
D6
D7
Figure 6
La vie sociale est le thème de préférence de la plupart des élèves (235/265 soit
88,67% d’élèves). 210/265 soit 79,24% d’enquêtés préfèrent le thème de l’histoire. Seuls
67/265 élèves apprécient le thème de l’économie et 52/265 préfèrent celui de politique. Les
élèves qui restent n’ont pas de réponse à cette question.
Question 5: Les contenus de la culture francophone dans la collection “Ici et Ailleurs”,
selon vous, sont…..
100
80
60
40
20
0
riches
assez riches
insuffisants
Figure 7
88/265 enquêtés soit 33,21% ont estimé que les contenus de la culture francophone
dans les manuels sont riches et variés. Près de la moitié des élèves (118/265) ont constaté
43
que les contenus sont assez riches. Seuls 59/265 soit 22,26% d’interrogés qui restent ont
remarqué que les contenus de la culture francophone sont insuffisants et à compléter.
Question 6: A votre avis, les connaissances de la culture francophone diffusées dans les
manuels “Ici et Ailleurs”, sont……
100
80
60
40
20
0
actualisées
assez actualisées
pas actualisées
Figure 8
Parmi 265 interrogés, 104 soit 39,25% d’élèves ont répondu que les connaissances
culturelles de la francophonie ont actualisées; près de la moitié de ces derniers (130/265)
ont trouvé que ces connaissances sont assez actualisées et 31 soit 11,7% d’élèves ont
estimé qu’elles ne sont pas actualisées.
Question 7: Outre des documents diffusés dans le manuel, votre enseignant(e) a-t-il(elle)
introduit d’autres documents supplémentaires concernant la culture francophone lors
du cours?
100
80
60
40
20
0
Oui
Non
Figure 9
Pas de réponse
44
Deux élèves n’y ont pas répondu. 172 soit 64,90% d’élèves ont affirmé que leur
enseignante ont utilisé d’autres documents lors du cours de C.F. Un tier d’enquêtés
(91/265) ont constaté que leur enseignante n’a introduit aucun document supplémentaire
concerné en classe.
Les élèves ont précisé que les documents supplémentaires introduits sont des revues
en français pour enfants, des acticles de journaux portant sur l’architecture, les monuments
historiques du monde. Les informations de ces sources sont plus ou moins
complémentaires à celles des manuels.
Question 7b: Par rapport aux documents du manuel, les contenus de ces documents,
d’après vous, sont………
Légende:
D1: plus intéressants
D4: plus intéressants et actualisés
D2: plus actualisés
D5: moins actualisés
D3: plus intéressants et actualisés
D6:moins intéressants et actualisés
250
200
150
100
50
0
D1
D2
D3
D4
D5
D6
Figure 10
La plupart des élèves (208/265) ont remarqué que les contenus de ces documents
supplémentaires sont plus intéressants et plus actualisés. Parmi les élèves qui restent, 34
élèves ont avoué que ces documents sont plus intéressants et 24 ont constaté que ces
derniers sont plus actualisés.
45
Question 8: Outre votre participation aux cours de français en classe, avez-vous d’autres
occasions de prendre en contact avec la culture francophone? Si oui, lesquelles?
Occasions
▪ Vos proches ou vos amis qui vivent en France ou dans un pays
Fréquence (s)
14
francophone.
▪ Des voyages en France ou dans un pays francophone.
25
▪ Lecture de livres, de magazines, de revues, de journaux…. en
français.
▪ Regarder les chaînes de télé françaises ou francophones.
198
▪ Participation aux projets de jumelage et de correspondance avec des
67
écoles et des élèves français ou francophones.
▪ Participation aux activités culturelles au Centre de culture française de
20
l’Ambassade de France.
Tous les élèves ont répondu que oui. La plupart d’entre eux (198/265) regardent
très souvent les chaînes de télévision française et font la lecture de livres, de revues, de
magazines en français. 25/265 élèves ont eu de l’occasion de faire un voyage en France ou
dans un pays francophone. Un quart d’interrogés (67/265) ont participé aux projets de
correspondance ou de jumelage avec des élèves et des écoles francophones. 20/265 élèves
suivent des cours de français au Centre culturel de l’Ambassade de France où ils ont
participé à certaines activités culturelles. Les 14 élèves ont avoué qu’ils ont des proches ou
des amis qui vivent en France et dans des pays francophones.
Question 9: Quels thèmes de la culture francophone voudriez – vous acquérir pour vous
perfectionner les connaissances culturelles ?
Deux tiers d’interrogés (173/265) y ont répondu en précisant qu’il est nécessaire
d’introduire des thèmes portant sur la vie des jeunes francophones d’aujourd’hui, de bons
résultats scientifiques et économiques des pays francophones, des découvertes
aventureuses récentes. 62/265 soit 23,40% d’élèves ont proposé l’insertion des thèmes
concernant la musique et le sport. Le reste des élèves a prononcé que l’introduction
d’autres connaissances de la culture francophone n’est pas vraiment nécessaire. Ils ont
46
expliqué que les contenus de la culture présentés dans les manuels sont riches, mêmes
vastes.
Question 10: Qu’est- ce que vous faites souvent pour bien préparer les séances de la
C.F?
Fréquence(s)
▪ Chercher des documents concernés à l’Internet.
162
▪ Chercher des documents concernés aux bibliothèques ou aux centres
49
de ressources.
▪ Echanger avec amis.
32
▪ Echanger avec enseignant.
104
▪ Autres.
26
Presque tous les enquêtés ont cherché les moyens pour la préparation du cours de
C.F. 162/265 élèves ont fait la recherche documentaire à l’Internet; seuls 49/265 élèves en
ont cherché aux bibliothèques ou aux centres de ressources francophones; 32/265 ont
échangé avec leurs amis de classe. L’échange avec leur enseignant est une solution de
référence des 104 élèves et 26 interrogés n’ont pensé à aucun moyen.
Question 11: Avez- vous renconré des difficultés lors de votre apprentissage de la culture
francophone?
100
80
60
40
20
0
Oui
Non
Figure 11
Pas de réponse
47
Parmi les 265 interrogés, 206 soit 77,73% ont répondu que oui contre 47 soit
17,73% d’interrogés qui ont répondu que non. Les 12 élèves soit 4,54% qui restent n’y ont
pas répondu à cette question.
Question 12: Si oui, quelles sont ces difficultés?
Difficultés
▪ Ne pas avoir d’occasion de faire le contact avec la culture
Fréquence(s)
57
francophone.
▪ Niveau insuffisant de la langue française pour activités lors du cours
132
en classe.
▪ Recherche difficile des documents concernant la CF.
30
▪ Manque de conaissances sur la culture générale.
36
▪ Manque de motivation pour la matière (de CF)
15
▪ Manque de temps consacré à la matière.
33
▪ Organisation irraisonnable du cours.
16
▪ Décalage entre la culture maternelle (culture vietnamienne) et celle
51
francophone.
▪ D’autres difficultés.
6
Les difficultés rencontrées par des enquêtés sont nombreuses et diverses. La plus
grande difficulté lors de l’apprentissage de la C.F se penche sur le niveau linguistique
(132/206 soit près de trois quarts d’ élèves). La plupart des élèves qui sont confrontés à
cette difficulté n’ont pas réussi leur exposé lors du cours (65/132). Le niveau insuffisant de
la langue française les a également empêché de rédiger avec succès des exposés. Par
ailleurs, la faiblesse linguistique ne leur a pas permi de bien comprendre toutes les
présentations des exposés des autres. Certains d’entre eux ne se sont pas trouvés confiants
en faisant des exposés.
La deuxième difficulté importante que les élèves ont rencontrée est le fait qu’ils
n’ont pas d’occasion de prendre contact avec la culture des pays francophones (57/206
élèves ). Le décalage entre la culture maternelle (culture vietnamienne) et la culture
francophone est aussi une difficulté pour 51/206 élèves. 36/206 élèves ont avoué qu’ils
manquaient de connaissances sur la culture générale. D’autres difficultés portent sur le
48
manque de temps consacré à la matière (33/206); la recherche difficile des documents
concernés (30/206), l’organisation irraisonnable du cours (16/206), le manque de
motivation pour la matière (15/206) et seuls 6/206 élèves qui ont rencontré d’autres
difficultés lors de leur apprentissage de la C.F.
Question 13: Cherchez-vous des solutions pour un apprentissage efficace de la culture
francophone?
Concernant les solutions pour un apprentissage de la C.F, 10/265 soit 3,77% d’
interrogés ne se sont pas prononcés; 215/265 soit 81,10% d’interrogés ont répondu que oui
contre 15,10% ( 40/265) non.
Ces solutions sont variées.
140
120
100
80
60
40
20
0
D1
D2
D3
D4
D5
D6
D7
D8
Figure 12
Solutions:
D1: Discussion avec vos amis de classe.
D2: Discussion avec votre enseignant.
D3: Rencontre et discussion avec des français.
D4: Recherche des informations sur Internet.
D5: Lecture des documents écrits ( livres, journaux, revues,…..).
D6: Ecouter la radio et regarder la télévision.
D7: D’autres.
La plupart des élèves sont conscients de la recherche des solutions pour un
apprentissage efficace de la C.F. Les plus appréciées sont: discussion avec leurs amis de
49
classe (131/215 enquêtés), recherche des informations sur Internet (108/215), discussion
avec leurs proches francophones (78/215). En plus, les élèves ont pensé également à
écouter la radio et regarder la télévision (58/215). D’apèrs eux, la lecture des documents
écrits (50/215); la discussion avec leur enseignant (45/215) ou la rencontre et la discussion
avec des français sont aussi des solutions efficaces pour améliorer leur apprentissage de la
C.F.
Question 14: Le contenu des tests d’évaluation de la C.F (mensuel et semestriel) vous
semble……?
100
80
60
40
20
0
Réponse 1
Réponse 2
Réponse 3
Figure 13
Légende:
Réponse 1: Plus difficile que celui appris à travers “Ici et Ailleurs”
Réponse 2: Moins difficile que celui appris à travers “Ici et Ailleurs”
Réponse 3: D’autres remarques
54/265 soit 20,38% d’élèves ont trouvé que le contenu des tests d’évaluation
mensuels et semestriels est plus difficile. 75/265 soit 28,30% d’élèves l’ont jugé moins
difficile. Près de la moitié des élèves qui restent (136/265) ont estimé que ces tests
demandent raisonnablement une mémorisation des connaissances apprises des élèves.
50
Pourtant, d’après eux, le type de test à Q.C.M n’est pas toujours intéressant, ne reflète pas
suffisamment le niveau des élèves.
Question 15: A votre avis, les contenus de la culture francophone présentés dans les tests
d’évaluation correspondent-ils à ceux appris à travers la collection “Ici et Ailleurs”?
100
80
60
40
20
0
Oui
Non
Figure 14
Tous les enquêtés y ont répondu. La plupart d’entre ceux-ci (88,68%) ont constaté
que les contenus de la C.F dans les tests sont les mêmes qu’ils ont appris des manuels,
tandis que
11,32% d’élèves qui restent ont répondu que ces deux contenus ne
correspondent pas l’un à l’autre.
Question 16: Quelle est votre note obtenue pour la compétence de C.F par rapport à
celles d’autres du test?
100
80
60
40
20
0
Plus élevé
Moins élevé
Figure 15
Pas de
disproportion
51
Plus de la moitié d’interrogés (155/265) ont obtenu la meilleure note pour la C.F,
seuls 10/265 ont la note moins élévée et le reste des élèves (100/265) ont affirmé qu’il y
avait pas de disproportion entre les notes de différentes compétences.
Question 17: Quelles sont vos remarques et propositions pour un apprentissage efficace
de la culture francophone?
Près d’un tier d’élèves (77/265 ) ont refusé d’y répondre. Parmi 188 élèves qui
restent, 102 ont donné plus de cinq remarques et propositions, 52 ont deux ou trois
suggessions et 34 ont des réserves devant la question en disant que l’apprentissage de la
C.F pour eux n’est pas du tout en question et qu’il n’est pas nécessaire de chercher des
solutions à ce stade.
Les remarques et propositions des élèves sont nombreuses et diverses. Elles sont
essentiellement réparties en deux groupes:
▪ Au niveau du manuel et des supports pédagogiques: les élèves ont estimé qu’il
serait souhaitable d’ajouter d’autres documents authentiques plus actualisés réflétant la vie
actuelle des jeunes francophones, la vie économique des pays francophones. Il est
nécessaire d’équiper une salle francophone avec des ordinateurs connectés à l’Internet pour
des classes bilingues dans chaque établissement. Les élèves pourraient y chercher des
documents et des informations concernés et organiser les activités lors du cours de CF sans
déranger des autres. Ils aimeraient également que l’enseignant les guide dans la recherche
de ces sources sur l’Internet. La difusion des vidéos, des films documentaires est aussi à la
bienvenue.
▪ Au niveau de l’organisation du cours: ils souhaitent un plus grand volume
d’horaire pour la C.F. Cela pourrait, d’une part, leur permettre d’exploiter jusqu’au bout
des dossiers de la C.F s’inscrivant dans les manuels et d’avoir plus d’occasion de pratiquer
le français, d’autre part. Par ailleurs, ils proposent une mise en place plus régulière de
travail en équipe lors du cours de C.F. Ils apprécient les activités extrascolaires telles que
les visites des bibliothèques ou des centres de documents francophones, les projets de
correspondance ou de jumelage entre les écoles francophones. La motivation et
l’enthousiasme professionnels, le vécu, le sens de créativité et la compréhension, le partage
aux élèves en difficultés linguistiques sont des souhaits des enquêtés pour éviter l’ennui et
le surcharge des cours de C.F.
52
3.2.2. Analyse et interprétation des résultats de l’entretien individuel
Les entretiens menés auprès de sept enseignantes venant de quatre écoles
différentes à l’aide d’un guide de 9 questions se sont bien déroulés et nous ont permis de
recueillir des informations souhaitables et utiles aux objectifs de notre recherche.
Questions 1 et 2: Vous êtes enseignante pour des classes bilingues depuis combien de
temps? Est-ce que vous êtes recrutée sur un concours ou par l’ examen du dossier?
Parmi sept enseignantes enquêtées, la plus expérimentée a 17 ans d’enseignement
et la plus moins expérimentée a 6 ans. La plupart d’entre elles sont recrutées sur un
concours national (6 enseignantes) et une seule, recrutée par l’examen du dossier.
Question 3: Avez- vous bénéficié de formations au cours de votre travail? Si oui, précisez
combien de formations dont vous avez bénéficié (dans le pays et en France ou dans les
pays francophones).
Au cours de leur travail, toutes les enseignantes interviewées ont bénéficié de
formations organisées dans le pays ou en France. Parmi celles-ci, quatre enseignantes ont
participé à une dizaine de formations dans le pays, trois à cinq ou six formations et le reste
à deux ou trois formations. Une seule enseignante la plus moins expériementée et recrutée
par l’examen du dossier n’en a bébéficié d’aucune en France. Les autres enseignantes ont
toutes fait des stages en France. Ci-dessous le tableau récapitultif des expériences
d’enseignement et des formations des enseignantes enquêtées.
Tableau 6
No
Année
Recrutée par
d’expéri
Niveau en
Formations reçues
charge
Dans le
En
pays
France
ence
Enseignante 1
17 ans
Concours national
Classe de 8è
10
1
Enseignante 2
12 ans
Concours national
Classe de 6è
6
1
Enseignante 3
12 ans
Concours national
Classe de 9è
5
1
Enseignante 4
6 ans
Examen du dossier
Classe de 7è
3
0
Enseignante 5
9 ans
Concours national
Classe de 7è
5
1
Enseignante 6
13 ans
Concours national
Classe de 8è
8
2
Enseignante 7
10 ans
Concours national
Classe de 7è
3
1
53
Question 4: Est-ce qu’ on a abordé la méthodologie de l’enseignement de la culture
francophone lors de ces formations?
A cette question, presque toutes les enseignantes (6/7) ont affirmé qu’il s’agissait
d’une seule formation où on a abordé “explicitement” la méthodologie de l’enseignement
de la culture francophone. L’enseignante la moins expérimentée n’avait pas d’occasion de
participer à cette formation. D’après elle, la plupart des formations étaient linguistiques et
portaient sur la méthodologie d’enseignement des compétences de la langue. Les
formations à l’éducation interculturelle et à la culture francophone sont donc à faire.
Question 5: Quelles sont, d’après vous, les difficultés les plus souvent rencontrées par
des élèves lors de leur apprentissage de la culture francophone à travers la collection
“Ici et Ailleurs”? Quel est l’origine de ces difficultés, d’après vous?
Les réponses de cette question sont diversifiées . Nous avons classé des difficultés
mentionnées en trois groupes.
Difficultés d’ordre linguistique:
Selon toutes les enquêtées(7/7), le niveau du français des élèves n’est pas suffisant
pour leur permettre de réaliser des activités créatrices et des projets collectifs inscrits dans
le manuel (le cas des élèves de 8è et 9è). Autrement dit, les élèves ont des difficultés de
réutilisation des savoirs et compétences acquis dans le parcours pour enrichir leur culture
francophone. Ces derniers apprennent donc par coeur ces connaissances et ils ne peuvent
pas
les exprimer
par leurs propres mots. Ils les mémorisent difficilement mais les
oublisent facilement. La pratique du français au sein de l’apprentissage de la culture
francophone n’est pas efficace.
Difficultés liées aux connaissances de la culture générale et celle francophone:
D’après les enseignantes, les connaissances de la culture (en langue maternelle et
en langue étrangère cible) de la plupart des élèves s’avèrent insuffisantes et hétérogènes.
En effet, bien que les élèves des classes bilingues du collège commencent leur
apprentissage du français et de la culture francophone depuis qu’ils sont encore petits, ils
possèdent un bagage d’acquis très limité sur la culture du monde francophone. Cela
s’explique, selon la plupart des enquêtées (5/7), par leur niveau hétérogène du français
d’une part et par l’organisation inefficace de l’enseignement de cette matière d’autre part.
Les enseignantes estiment que les connaissances linguistiques prennent une place
considérable dans ce processus d’apprentissage.
54
Difficultés relatives à la motivation et aux attitudes en la matière:
Il est clair que la motivation et les attitudes des apprenants en la matière s’avèrent
toujours très importantes dans tout l’apprentissage. Pour Ford (1996), « La motivation est
une combinaison des buts, des émotions et des croyances personnelles. Ces dernières
guident la prise de décision de la personne dans ses activités ». S’inscrivant au cursus
bilingue, la plupart des élèves visent avant tout leurs propres intérêts : bonne école, moins
de concurrence scolaire…. C’est cette motivation « extrinsèque » qui a paralysé la
curiosité, l’autodétermination, le sentiment de compétence et la conscience des buts des
élèves dans leur apprentissage. De plus, face à la surcharge d’horaire et à la lourdeur du
programme, des difficultés majeures des classes bilingues, les élèves sont presque
« épuisés ». le temps leur manque pour l’apprentissage du français et ils n’ont pas de
conscience des objectifs de leur apprentissage. Parmi les compétences acquis de
l’aprrenant du cursus bilingue du niveau collège: C.E, C.O, E.E, E.O, C.L, C.F, les élèves
mettent souvent en valeur les compétences linguistiques et ne sont pas conscients de la
place influencée de la culture francophone. Il s’agit également d’une absence de recherche
et de consultation des informations sur la culture francophone aux centres de ressources
francophones ou sur l’Internet. Les élèves, selon les enseignantes, ne sont presque pas
expérimentés à ce stade.
Les trois quarts d’enquêtées (5/7) ont avoué qu’elles ne prennent pas conscience
des différences caractéristiques entre un cours nettement linguistique et celui de la culture.
Elles n’ont pas réussi à animer d’une autre manière la classe lors du cours de la culture
francophone.
Question 6 : Comment trouvez-vous le contenu et l’organisation de
l’enseignement de la culture francophone à travers la collection « Ici et Ailleurs » ?
Au niveau du contenu, les deux tiers d’interviewées (5/7) ont arffirmé que certains
thèmes en 6è et 7è sont pauvres en informations. Par exemple : le thème 1 (collégiens d’ici
et ailleurs ) de la 6è et le thème 4 ( le théâtre) de la 7è. Pourtant, le contenu du thème 3 de
la 7è est surchargé d’informations, les élèves ont donc du mal à les découvrir. En classe de
8è et 9è, dans certains parcours, les informations de la francophonie ne sont pas
intéressantes, les activités sont trop linguistiques. Par exemple, les élèves ont dû rédiger
une nouvelle ou un poème. Le cours de la culture francophone devient celui de
l’expression écrite et cela les ennuie. Toutes les interviewées (7/7) constatent que les
55
contenus de la culture francophone sont diversifiés, intéressants mais ils ne sont pas mis à
jour. Certaines informations introduites dans le manuel ne sont actuellement plus valables.
Question 7 : Avez- vous rencontré des difficultés lors de votre enseignement de la culture
francophone ? Si oui, lesquelles?
2/7 enquêtées ont des réserves devant cette question. 5/7 d’interwiées estiment
avoir rencontré des difficultés lors de l’enseignement de la culture francophone avec les
“Ici et Ailleurs”. 3/5 ont parlé de la limite de leurs connaissances francophones sur certains
domaines ( théâtre, sciences…). Outre l’étude des documents présentés dans les manuels,
elles ont cherché des informations et tiré des documents de l’Internet, mais elles n’ont pas
confiance en elles-mêmes parfois de les introduire aux cours. Elles ont peur des questions
posées par les élèves. En plus, la recherche des documents à l’Internet n’a pas toujours
réussi.
L’autre difficulté que la plupart des enseignantes interrogées (4/7) ont rencontrée
concerne la méthodologie d’enseignement de la C.F. Outre le guide pédagogique du
professeur, les enseignantes n’ont rien reçu pour mener à bien un cours de la culture
francophone.
Question 8: Utilisez-vous d'autres documents ou activités concernant la culture
francophone en classe ? Si oui, où les avez-vous trouvés et comment les traitez-vous
pour que ces derniers conviennent au niveau de la classe et répondent aux contraintes
horaires ?
La plupart des enseignantes (6/7) ont utilisé d’autres documents et activités
concernant la C.F en classe. Seul 1/7 a avoué qu’elle n’en a presque jamais utilisé. Les
documents introduits en classe sont extraits des revues, des magazines ou des journaux
ours enfants en français. Les enseignantes les ont trouvés parfois sur l’Internet (les sites:
www.tv5.org.com,
www.francparler.com,
ww.bonjourdefrance.com……).
Elles
ont
également inserré des activités autres que celles diffusées dans les manuels et avouent ne
pas avoir respecté quelquefois des contraintes horaires. L’horaire hebdomadaire réservé à
la C.F s’est allongé ou s’est réduit. Par ailleurs, elles ont fait un tri des documents et bien
choisi des activités pour les introduire en classe en remplissant le programme impliqué.
Les enseignants l’ont fait en fonction du niveau linguistique hétérogène des élèves. Cela
leur a pris beaucoup de temps.
56
Question 9: Quelles sont vos propositions pour un enseignement efficace de la culture
francophone?
Près de la moitié (3/7) d’interrogées ont refusé d’y répondre sans aucune
justification. Parmi les quatre enseignantes qui restent, seuls 2/7 ont donné leurs
suggestions sur tous les quatre aspects, 2/7 ont parlé de la formation méthodologique et de
l’organisation d’enseignement et le reste a seulement abordé la formation. Au niveau de la
formation à la méthodologie de la C.F. Elles souhaitent également que ces formations aient
lieu en France ou dans un des pays francophones à l’intention de tous les enseignants en
charge, surtout aux plus jeunes. En ce qui concerne les manuels, elles ont proposé d’autres
documents supplémentaires validés par les concepteurs et le Ministère de l’Education et de
la Formation. La modification de la structure des leçons serait aussi à leur avis. Par
exemple, il faut, après chaque leçon, une rubrique “Civilisation” qui apporte des éléments
complémentaires en lien avec le thème de la leçon. Cette rubrique sera accompagnée
d’activités de compréhension et de production de type interculturel. Par ailleurs, il serait
préférable que certains contenus de la C.F présentés dans les manuels soient supprimés. Au
sujet de l’organisation d’enseignement de la C.F, toutes les interviewées souhaitent une
salle francophone bien équipée ou un espace réservé aux classes bilingues dans chaque
établissement. Pour certaines, ce qui est le plus important pour un enseignement efficace
de la C.F, c’est de posséder un programme plus précis et détaillé à l’enseignement de cette
matière.
3.3. Conclusion du chapitre II
Les résultats de l’enquête par questionnaire et de l’entretien individuel ne sont pas
totalement satisfaisants car certains sujets sondés restent réservés devant les questions
posées. Les résultats que nous soumettons ne sont que relatifs étant donné que les acteurs
impliqués étaient parfois démotivés, capricieux. Cependant, leurs remarques sont très
importantes permis de confirmer les hypothèses et de mettre à lumière certaines choses.
Les difficultés rencontrées par nos élèves dans leur apprentissage de la C.F sont
multiples, liées à la langue, aux matériels pédagogiques, au fond culturel personnel, à
l’organisation d’enseignement, à l’attitude et la conscience.
Elles sont dues à l’insuffisance et l’hétérogénéité du niveau de français des élèves;
aux lacunes du manuel et au manque de supports pédagogiques, à leurs connaissances
57
limitées de la culture générale et de celle de la francophonie ; à leur démotivation dans
l’apprentissage.
D’ailleurs, à travers l’analyse des résultats recuellis des entretiens individuels
auprès des enseignantes, nous avons également découvert d’autres raisons considérées
comme leurs
obstacles. En fait, ces derniers s’expliquent par leurs méthodes
pédagogiques, par leur motivation professionnelle et par leur compétence interculturelle.
En nous appuyant sur les suggestions de la part des enseignantes et des élèves, nous
espérons
pouvoir avancer des solutions destinées à un enseignement/apprentissage
efficace de la C.F. Elles seront présentées dans le chapitre suivant.
58
CHAPITRE III
PROPOSITIONS MÉTHODOLOGIQUES ET PÉDAGOGIQUES
Dans le chapitre précédent, nous avons analysé les résultats des enquêtes pour
identifier les difficultés rencontrées par les élèves et par les enseignantes.
En nous basant sur les caractéristiques du programme bilingue francophone, sur la
situation réelle des classes bilingues et surtout sur les suggestions dégagées par des
enquêtés ; nous tenons, dans ce chapitre, à présenter quelques propositions
méthodologiques et pédagogiques visant à contribuer à la réussite de l’enseignement /
apprentissage de la C.F dans des classes bilingues au collège. Celles-ci se pencheront sur la
reconstruction de contenus culturels francophones à enseigner, les démarches
pédagogiques du cours de C.F; la formation des enseignants, le renforcement des matériels
pédagogiques.
1. Construction de contenus culturels francophones à enseigner.
Les contenus de culture francophone dans la collection “Ici et Ailleurs”, suite aux
observations de certains enquêtés, sont riches, participent à la formation d’un esprit et
reflètent des valeurs francophones. (L’enseignement du français langue seconde, Un
référentiel général d’orientation et de contenus, (2000), EDICEF/AUF), mais ils ne sont
pas adaptés aux besoins de ces derniers. Les thèmes abordés se penchent trop sur la
littérature, l’art et la science (Ici et Ailleurs 8è et 9è)- les domaines académiques difficiles
à être captés par les collégiens. Par ailleurs, il manque, dans des documents de la méthode,
l’actualisation des informations. Ces contenus imposés ne répondent pas aux attentes des
jeunes apprenants. Il est donc nécessaire d’alléger la méthode en supprimant certains
contenus d’une part et de la compléter par d’autres connaissances plus complets, plus
réalistes apportant aux élèves plus de connaissances de la vie réelle de la France et des
pays francophones. Sachant
que les manuels ne sont
que référentiels pour
l’enseignement/apprentissage, le choix et l’introduction d’un cadre des contenus
francophones devraient alors être validés par les concepteurs du programme dont les
experts dans le domaine. Ces contenus sont inserés comme supplémentaires visant à
compléter et enrichir les connaissances de la C.F des apprenants. En voici quelques
exemples. Pour le niveau de 6è, concernant le thème 3 “Récit de la vie quotidienne”, il
59
serait apprécié de remplacer les connaissances de CF portant sur les chanteurs et chansons
francophones par celles d’autres. Au thème 4 “ Le voyage” où les élèves explorent les pays
francophones, il faudrait leur faire découvrir avant tout la France, le pays cible dont ils
apprennent la langue, puis un pays concret d’un continent. Par exemple, les sensibiliser à la
géographie, l’histoire, la politique, les religions, …. de la France; du Sénégal de l’Afrique
de l’Ouest; le Congo de l’Afrique Central; des Seychelles de l’Océan indien; de l’Egypte
des pays arabes; du Cambodge de l’Asie du Sud-est; …….
Pour la classe de 7è, au thème 1 “Les jardins de la Francophonie”, outre de
demander aux jeunes de découvrir les pays à travers ses jardins, il serait possible de leur
faire exploiter les merveilles du monde situées dans les pays francophones. Par exemple,
les inviter à exploiter les Pyramiques d’Egypte; Angkor du Cambodge; …… Pour le thème
2 “ Les histoires merveilleuses”, l’introduction des contes et des légendes en francophonie
vise à évoquer l’imagination des élèves. Cependant, ces documents ne présentent pas
toujours leurs avantages. Les oeuvres littéraires populaires s’avèrent parfois ennuyeuses
pour la plupart des jeunes. Il serait préférable d’ajouter d’autres extraits littéraires des
auteurs contemprains ou des bandes dessinées pour les adolescents. Pour minimiser les
difficultés des élèves et des enseignants en travaillant sur les connaissances de C.F du
thème 3 portant sur les personnages célèbres pour leurs explorations et leurs découvertes
du monde et les personnages célèbres leurs exploits, nous pourrons cibler les informations
sur certains personnages représentatifs et plus récents.
Pour les classes de 8è et de 9è, les connaissances de C.F sont plus approfondies
s’inscrivant dans les projets francophones. Ces projets s’ajoutent aux objectifs culturels la
visée du développement de la compétence orale. Ils offrent aux élèves l’occasion de parler
de ce qu’ils ont noté. Pourtant, les contenus de ces connaissances s’avèrent exigés. Nous
proposons de supprimer ou remplacer quelques projets. Par exemple, pour la 8è, au
parcours 3, les élèves n’apprécient pas le texte poétique où ils travaillent sur les figures de
style pour compsoser un poème et le projet “Un montage poétique” de la partie
Francophonie
ne semble pas intéressant pour ces derniers. Il est donc nécessaire de
remplacer le thème de ce parcours par celui concernant le sport ou le cinéma, les deux
domaines préférés de plupart des élèves. Pour la 9è, au parcours 4 “Textes littéraires et non
littéraires”, le projet “Organiser un mini- colloque scientifique” est académique, mais
vraiment ennuyeux et difficile à réaliser. Il est préférable de le remplacer par un projet
60
portant sur la langue française et la culture francophone. Par exemple, “Organiser un
séminaire culturel ou un mini-colloque d’innovation du français dans les pays
francophones, …..”
Au cours de la recherche, nous avons lu “Civilisation progressive de la
Francophonie”, niveau intermédiaire, avec 500 activités de Jackson Noutchié Njiké, CLE
International, 2003 et avons constaté que c’est un bon manuel où l’enseignant pourra
chercher des informations complémentaires sous forme des exercices pour introduire au
cours de C.F. En fait, cet ouvrage développe une sélection de phénomènes culturels,
sociaux, politiques et économiques des pays et territoires francophones. “La Civilisation
progressive de la francophonie” offre aux élèves la possibilté d’approfondir et d’enrichir
leurs connaissances sur une francophonie “réelle” et “diverse”.
Pourtant, il faut souligner que l’allégement ou l’ajout de contenus culturels à
enseigner devraient prendre en compte la progession du programme et l’étude de textes.
2. Démarches pédagogiques
Le Programme bilingue francophone est jugé surchargé pour plusieurs raisons dont
le volume d’horaires important. Ceci traduit la démotivation chez l’élève et la lassitude
chez l’enseignant. Les démarches pédagogiques destinées à mener à bien le cours de
français en général et de C.F en particulier sont alors stratégiques et contribuent à la
réussite de cette activité.
Tout au long de l’enseignement du F.L.S, il est important de créer, en classe de
langue, une ambiance francophone vivante et diverse qui éveille l’amour du français et
crée l’envie d’exploiter le monde de la francophonie des élèves. Ainsi, l’enseignant pourrat-il les sensibiliser aux aspects de la culture française et de la francophonie de différentes
manières. Cette présentation pourrait s’effectuer selon son propre choix ou d’après une
progression des thèmes abordés dans le manuel. Il lui est conseillé que l’enseignant
cherche à renforcer la motivation de l’élève pour la C.F et de convaincre de l’importance
de cette culture dans l’aprentissage du français. Par plusieurs activités scolaires ou
extrascolaires, l’enseignant pourra faire de la classe un environnement de présence de la
C.F: décorer la classe des images, des photos, des dessins,… sur la France et sur les pays
francophones; organiser des soirées ou des spectacles francophones; lancer des projets de
jumelage entre des écoles francophones…..
61
L’enseignant pourra encourager les élèves à la découverte des réalités des pays
francophones à travers des journaux français destinés aux adolescents,
la chaîne de
télévision TV5 Monde ou la radio française…
Outre des documents présentés dans la méthode, l’enseignant pourrait en choisir
d’autres en fonction des objectifs visés du thème pour inserer dans son cours. Pour chaque
document, la démarche pédagogique va se dérouler en trois étapes suivantes:
▪ Une étape de sensibilisation au sujet.
Pendant cette étape, l’enseignant pourra inviter les élèves à participer à certaines
activités: faire des jeux, répondre aux questions..... Cette étape a pour but de mettre en
place les éléments linguistiques indispensables à l’étude et à la discussion du sujet. Pour ce
moment, l’élève peut travailler individuellement ou en groupe.
▪ Une étape d’exploitation et d’approfondissement de connaissances. Cette phase
permettra aux élèves d’avoir une vue générale du problème, de comparer, de réfléchir, de
confronter, d’associer un travail de perfectionnement et d’enrichissement linguistique au
servive de l’étude des faits culturels francophones. A cette étape, il est conseillé de mettre
en oeuvre le travail de groupe. On pourra diviser la classe en petits groupes de cinq ou six
élèves chargés de remplir des tâches différentes. Ceci permettra d’accélérer la progresion
de la leçon et de développer leur compétence de communication.
▪ Une étape de production qui sollicite le réemploi des informations trouvées et
l’appropriation de celles-ci par les élèves sous forme de débats ou d’exposés devant la
classe. Le travail de groupe est également conseillé, pendant cette phase.
Au collège, l’enseignement/apprentissage du français se déroule en deux étapes:
étape 1 pour les classes de 6è et 7è et étape 2 pour les 8è et 9è. Il s’agit d’une différence au
niveau de l’organisation du cours de la C.F entre les deux temps. Il faudrait donc que
l’enseignant fasse attention aux objectifs linguistiques et culturels visés en chaque étape à
choix d’une démarche pédagogique pertinente.
Nous prenons l’exemple du thème 3 “Aventure, aventures”. Ce thème réunit des
récits d’aventures vécues et des récits de fiction (cinq textes à lire). Au niveau de la phrase,
le programme grammatical est consacré à l’étude de moyens d’expression des
cirscontances (lieu, temps, manière, moyen, cause, conséquence et but). Ses objectifs oral
et écrit est d’apprendre à faire le plan d’un récit, à rédiger d’un récit de différentes étapes
puis à raconter une histoire du passé.
62
La partie de “Francophonie magazine” du thème 3 apporte aux élèves des
connaissances culturelles portant sur les personnages célèbres pour leurs inventions et leurs
découvertes scientifiques. A nore avis, il est nécessaire de suivre les étapes suivantes pour
mieux l’exploiter.
▪ Etape 1:
A cette phase de sensibilisation, l’enseignant pourra sensibiliser les élèves à la
découverte des inventeurs avec leurs inventions scientifiques à travers un jeu: “Voici la
liste d’inventeurs célèbres: Pascal, Montgolfier, Papin, Laennec. Attribue à chacun son
invention. Attention, certaines inventions sont restées anonymes!”(Ici et Ailleurs 7è, thème
3, Francophonie magazine, page 107).
L’enseignant pourra demander aux élèves
d’expliquer le fonctionnement et l’intérêt des inventions illustrées et préciser qui sont les
inventeurs mentionnés dans la liste en leur posant des questions suivantes:
- Qu’est-ce que vous voyez sur l’image? (des lunnettes, un calculatrice, un
mongolflier, une casserole à vapeur, un stéthoscope, un moulin à eau)
- A quoi ces objets servent-ils?
- Qui sont Pascal, Montgolfier, Papin, Laennec? Quelle est leur nationalité? ( Ils
sont tous français)
- Qu’est-ce qu’ils ont inventé? (Pascal: calculatrice, Montgolfier: montgolfier,
Papin: machine à vapeur, Laennec: stéthoscope)
▪ Etape 2:
Passant à l’étape 2, l’enseignant va proposer aux élèves de faire une recherche à
l’appui d’une encyclopédie, d’un dictionnaire ou des documents d’autres sources portant
sur la biographie des inventeurs mentionnés: Pascal, Montgolfier, Papin, Laennec et
certains d’autres qui concernent: Louis Pasteur, Alexandre Yersin, Marie-Curie, Léonard
de Vinci puis un ou deux inventeurs vietnamiens.
L’enseignant mobilsisera les connaissances acquises des élèves sur la légende lors
de la lecture pour rédiger la notice biographique d’un inventeur à leur choix. Pour cette
tâche, le travail en équipe sera encouragé. L’enseignant leur viendra en aide pour des
difficultés d’ordre linguistique et technique lors de la recherche documentaire. Il pourra
leur proposer de rédiger un texte de présentation à partir des éléments suivants:
63
Tableau 6
No
Inventeur
Date de naissance
Nationalité
Invention
Intérêt
humain
1
Pascal
…………………
…………..
2
Papin
………………….. …………
………… …………….
………… ……………..
…
3
Marie-Curie
…………………
…………..
………… …………….
4
Léonard de
…………………
…………..
………… …………….
…………………
…………..
………… …………….
Vinci
5
………….....
▪ Etape 3:
A la 3è étape, les élèves pourront présenter leur recherche devant la classe et pour
aller plus loin, ils feront d’autres recherches sur d’autres personnages célèbres pour leurs
explorations et leurs exploits ou les personnages connus de la vie actuelle. D’ailleurs, en
vue de répondre à leurs besoins d’imaginaire et de fiction, l’enseignant pourra leur
demander d’imaginer les questions sur les personnages rencontrés.
Nous prenons un autre exemple du parcours 1 dans “Ici et Ailleurs 8è”. Les élèves
travaillent, dans ce parcours, sur le texte narratif. A travers la lecture découverte (journal
intime de voayage, autobiographie, récits de souvenirs), ils ont découvert quelques
caractéristiques du genre de texte: récits de vie. A la lecture approfondie, ils ont préparé
des procédés, des outils qui seront systhématiquement travaillés ensuite. La lecture
extensive vise à les entraîner à lire un texte long malgré les inévitables difficultés de
compréhension ponctuelles. Le savoir-faire “prendre des notes” , une compétence
introduite à partir du 2è cycle du collège, sert à entraîner les élèves à relever l’essentiel et
à analyser un document récit. Ce savoir-faire sert également à préparer un exposé oral pour
apprendre une leçcon et sera réinvesti dans un projet francophone.
En s’appuyant sur ces remarques, les démarches pédagogiques pour le cours de C.F
seront proposées comme suit:
Projet: “ Faire un exposé oral sur un auteur francophone”.
64
▪ Etape 1:
Avant de faire lire silencieusement la page “présentation du projet”, l’enseignant
pourra sensibiliser les élèves à l’objectif du projet par une présentation de photos et de
livres des auteurs. Ces supports supplémentaires servent à attirer leur attention sur une
nouvelle activité de la C.F dans laquelle ils se lancent pour la première fois.
Ensuite, il va vérifier leur compréhension en leur posant quelques questions:
+ Où est-ce qu’on peut trouver une documentation?
+ Comment peut-t- on tirer en les informations?
L’enseignant pourra leur donner des explications en cas de difficultés. Il est
nécessaire qu’il leur annonce un Guide pratique pour les aider dans la réalisation du projet.
▪ Etape 2:
L’enseignant fera lire et paraphraser la page Guide pratique. Les indications de
cette page aideront les élèves à choisir efficacement une documentation. Outre les
documents réunis sur Victor Hugo présentés aux élèves, l’enseignant pourra les encourager
à choisir d’autres auteurs francophones pour obtenir des sujets d’exposés oraux variés. Il
est donc préférable que les élèves travaillent en groupe et chaque groupe prendra en charge
la recherche d’un auteur. L’enseignant interviendra dans les groupes pour aider les élèves à
chaque étape de leur préparation.
▪ Etape 3:
Après leur préparation, les élèves présenteront leurs exposés devant la classe. Il
sera conseillé que les groupes donnent des remarques ou des commentaires sur l’exposé
présenté, qu’ils posent des questions ou ajoutent d’autres informations supplémentaires
concernées.
En suivant ces trois étapes, l’enseignant joue le rôle d’informateur, d’animateur et
d’évaluateur. Ainsi, la méthodologie de l’enseignant devra être très souple dans
l’enseignement.
3. Formation des enseignants.
En classe de langue, afin d’aménager cet « espace de rencontre entre le semblable
et le différent, l’intérieur et l’extérieur, le lointain et le proche » (Zarate, 1986),
l’enseignant doit jouer un rôle spécifique. Il est un médiateur, un divulgateur intermédiaire
entre un savoir source et un auditoire, c’est-à dire un passerelle entre les apprenants et la
65
culture cible. Ce médiateur, à travers ses propres expériences de cette culture, doit être prêt
à aider les apprenants à franchir les frontières des deux cultures en question. Son rôle n’est
pas seulement d’apporter aux apprenants des informations disponobles dans le manuel ou
tirées de certaines sources mais, encore de les sensibiliser à la culture et de leur faire
prendre conscience de l’importance de la culture.
Pour en être digne, l’enseignant doit être aussi bien formé à l’enseignement de la
langue à la culture.
Nous constatons que dans l’ensemble, les enseignants de français du programme
des classes bilingues constituent un public caractérisé par une grande hétérogénité à
plusieurs niveaux.Comme mentionné dans la remarque d’une missionnaire vis-a-vis des
professeurs à l’issue d’un stage d’été au Vietnam: « Leurs compétences linguistiques et
pédagogiques varient en effet en fonction de leur formation, très différentes selon les
générations, des échanges linguistiques ou des stages dont ils ont pu bénéficier et des
ressources dont ils disposent sur leur lieu d’enseignement », ( Cité par Nguyen Van Dung
et Serge Cao, Les classes du programme intensif du français et en français dites classes
bilingues : problème terminologique et formation continue des enseignants, Séminaire
régional de recherche-action Cantho, du 1er au 5 décembre 2003), la formation des
enseignants constitue alors une stratégie du Programme.
Vu
les
difficultés
des
enseignants
et
des
élèves
au
cours
de
leur
enseignement/apprentissage de la C.F et suite au plan d’enseignement appliqué au
Programme bilingue francophone dans le nouveau contexte, les contenus de formation
destinée aux enseignants seraient comme suit :
▪ sensibilisation à la nouveauté du programme;
▪ perfectionnement de la langue ;
▪ sensibilisation à la CF et renforcement méthodologique ;
3.1. Sensibilisation à la nouveauté du programme
Le programme bilingue francophone est perçu comme suchargé par l’ensemble des
acteurs concernés, le Ministère, les enseignants, les élèves et aussi les familles. Une
réforme s’impose et plusieurs actions ont été entreprises dont l’élaboration d’un nouveau
cursus bilingue et l’application d’un plan éducatif des classes bilingues validés par le
M.E.F. Il faut donc une formation organisée par le MEF en vue d’informer les enseignants
de la nouveauté.
66
3.2. Perfectionnement de la langue
La plupart des enseignants sont diplômés des départements de français des
universités de Langues spécialisés dans le domaine du F.L.E, d’autres dans les universités
spécialisés dans la traduction ou l’interprétation. Certains d’entre eux ont obtenu diplôme
de deuxième cycle et même de troisième cycle dans le cadre de coopération avec
l’Ambassade de France au Vietnam ou sur place dans les universités vietnamiennes.
Cependant, leur niveau linguistique n’est pas homogène. Certains d’entre eux ont fini leurs
études universitaires depuis plus de vingt ans, les plus jeunes, viennent de sortir de
l’université. Dans l’ensemble, les plus âgés ont un niveau linguistique plus faible que les
jeunes. Ceci s’explique par le fait que pendant longtemps, ils enseignent le F.L.V1 et
beaucoup n’ont bénéficié d’aucune formation ni sur place ni à l’étranger. Ils ont peut- être
plus d’expériences mais comme les jeunes, ils n’ont pas été suffisamment préparés à cet
enseignement intensif spécifique.
En plus, plus les systèmes éducatifs se diversifient, plus la situation et le statut de la
langue française évoluent dans les pays concernés, plus il faut adapter les enseignants aux
nouvelles conditions de l’exercice de leur profession.
Face à tels constats, le perfectionnement du français pour les enseignants s’avère
extrêmement nécessaire. Ce stade s’effectuera, à notre avis, en collaboration avec des
partenaires francophones. Ces formations seraient organisées annuellement, sur place ou à
l’étranger et destinéees à tous les enseignants du Programme.
3.3. Sensibilisation à la C.F et renforcement méthodologique
Sortis des départements de Langues des universités, les enseignants des classes
bilingues n’ont pas suffisamment de connaissances socioculturelles de la langue cible.
L’écart entre leur fond culturel maternel et celui étranger les empêche parfois de mener à
bien leur enseigenement de la culture. Or, la culture francophone est un contenu assez
nouveau pour eux ; l’enseignement de cette matière est alterné à celui des autres
compétences
linguistiques, l’organisation de cet enseignement est due à certaines
principes. Le fait d’organiser les stages de sensibilisation des enseignants à une nouvelle
notion culturelle et au renforcement méthodologique est considéré comme un des enjeux
pour pallier les carences de leur formation initiale et pour rendre un enseignement de cette
matière efficace.
67
Par les stages de formation, les enseignants peuvent être informés des actualités
plus récentes, plus sensibles du monde francophone d’une part et rafraichir leurs
connaissances socioculturelles acquises au cours de leur processus de travail d’autre part.
Différent d’autres cursus de français, le cursus bilingue francophone où le français
est enseigné comme la langue seconde (F.L.S) doit respecter des principes didactiques
spécifiques. Les activités d’enseignement/apprentissage de la langue privilégient la
compétence de communication orale et prennent en compte également la capacité de
réception et production écrites. En outre, le développement de savoirs méthodologiques (
prise de notes, présentation d’un exposé devant les autres, travail en équipe, sens de
collaboration ….) chez les apprenants est un des objectifs visés du programme bilingue.
Ces savoirs exigent leur niveau linguistique et les aident à mener à bien leurs études
secondaires et universitaires.
Alors, il est dispensable de faire acquérir aux enseignants, lors des formations, les
connaissances sur les compétences méthodologiques et les démarches pédagogiques
concernées. Les stages portant sur ce domaine devraient leur être offerts plus régulièrement
et efficacement aux enseignants. Ensuite, il faut favoriser à travers les colloques, les
séminaires, la coopération et les échanges professionnelles entre enseignants, équipes
d’enseignants et établissements. Nous constatons que les colloques et les séminaires (
surtout ceux organisés par le Centre International d’Etudes Pédagogiques- CIEP ou par le
Sevice de Coopération et d’Action culturelle – SCAC, auprès de l’Ambassade de France au
Vietnam) sont vraiment rentables pour les enseignants, car ils peuvent profiter des résultats
de recherches en ce domaine par d’autres chercheurs, en ressortent leurs
pistes de
réflexions et les appliquent dans leur pratique d’enseignement. Il faut parfois lancer des
campagnes de recherche d’application en vue d’encourager les jeunes enseignantschercheurs.
Nous aimerions également que chaque enseignant prenne conscience de
l’importance de l’auto- formation dans le perfectionnement de ses compétences
professionnelles et de ses connaissances de la culture francophone. Il leur appartient Les
enseignants doivent, par plusieurs moyens, de réactualiser, d’enrichir quotidiennement
leurs connaissances et de consolider, d’améliorer leurs compétences didactiques. Il faut
donc une auto- formation non seulements à l’enseignement de la langue mais aussi sur
celui de la culture et ceci s’effectue tout au long de sa vie professionnelle.
68
4. Evaluation de la CF
Comment évaluer avec efficacité la C.F est une préoccupation des enseignants lors
de leur enseignement du français.
En effet, pour tous les enseignants, quelque soit la discipline enseignée,
l’évaluation occupe une place improtante. Elle leur permet de savoir si leur enseignement
est efficace ou si les objectifs visés sont bien atteints et de réguler leurs activités
d’enseignement L’évaluation abordée dans le cadre de ce mémoire porte sur celle des
élèves, c’est-à dire celle qui porte sur leurs acquisitions de la culture francophone. Elle doit
alors logiquement dépendre de la définition des objectifs et du déroulement de
l’enseignement de cette matière. D’après certains didacticiens, la compétence de la culture
peut être évaluée à travers la performance linguistique. En effet, une fois que l’élève réalise
correctement tel ou tel acte de langage dans une communication concrète, il prépare
suffisamment de connaissances socioculturells car la compétence linguistique et la
compétence sociolinguistique sont deux composantes les plus importantes de la
compétence de communication. L’évaluation des connaissances culturelles et celle des
connaissances linguistiques sont alors réalisées simultanément.
Dans le cadre du Programme bilingue francophone, le français est enseigné comme
langue seconde. L’évaluation de cet enseignement spécifique se fait non seulement sur les
compétences de C.E, C.O, E.E, E.O, mais aussi sur la connaissance de la C.F par ce que
celle-ci constitue
un des contenus enseignés à travers l’étude des textes. Les types
d’évaluation proposés sont à la fois formative et sommative. La première se fait, pendant
ou à la fin d’une étape d’apprentissage pour mesurer l’écart entre les acquis des élèves et
l’objectif fixé et d’y apporter des régulations nécessaires. La deuxième se faisant à la fin
d’une étape sert à établir l’inventaire des connaissances des élèves et à savoir si ces
derniers sont capables de passer au niveau supérieur. Or, le type d’évaluation de cette
connaissance est plutôt sommatif effectué à la fin d’une étape d’apprentissage (un thème
ou un parcours pour les tests périodiques). Nous trouvons que les tests d’évaluation de la
C.F utilisés les plus souvent au collège sont sous forme de Q.C.M. Ils sont constitués des
questions à choix multiples. Ce type de test permet à l’enseignant d’évaluer un nombre
limité de connaissances que les élèves avaient apprises par cœur, mais il ne reflète pas
suffisamment le niveau culturel acquis ainsi que les acquisitions linguistiques. Il est
nécessaire de construire, lors de l’évaluation sommative, des tests constitués de Q.C.M et
69
de questions à réponse ouverte. Ce type de test vise au fur et à mesure à évaluer d’une
manière plus efficace le niveau de la C.F des élèves.
Nous suggérons donc que les concepteurs du Programme réfléchissent sur
l’évaluation de la C.F au sein du programme général et que l’évaluation soit un des
contenus privilégiés lors des formations continues grâce auxquelles les enseignants seront
armés et renforcés de connaissances théoriques et pratiques de l’évaluation spécifique du
F.L.S en général et celle de la C.F en particulier.
5. Maintien des réunions pédagogiques
A partir de l’an 2006, l’équipe d’assistants pédagogiques n’exerce plus leurs
missions dont l’organisation et l’animation des réunions pédagogiques. Ceci influence
négativement plus ou moins la qualité de l’enseignement des classes bilingues.
En fait, autrefois, les enseignants, à travers les réunions pédagogiques, ont
l’occasion de parler de leurs difficultés rencontrées et d’échanger leurs
expériences
professionnelles. Pendant ces séances, ils ont travaillé en équipe pour préparer les fiches
pédagogiques. Ils ont écouté l’assistant pédagogique donner des commentaires sur les
séances observées. Ces activités effectuées lors de la réunion pédagogique leur sont
vraiment utiles. Avec ce soutien pédagogique, ils peuvent améliorer leurs compétences
pédagogiques et professionnelles. Il est alors nécessaire que l’importance des réunions
pédagogiques soit reconnue, que les responsables du Programme, dans la mesure du
possible, fassent les remettre en œuvre, que la Commission nationale pédagogique pour le
français soit restituée et que le réseau des enseignants relais dans les localités partageant le
programme reprenennent leur mission.
6. Renforcement du matériel pédagogique.
Actuellement, la collection « Ici et Ailleurs » est utilisée comme le manuel officiel
du Programme des classes bilingues du collège. Nous ne nions pas leur pertinence
scientifique. L’enseignement de la C.F s’appuie sur les textes et les documents existant
dans les pages à la fin d’un thème ou d’un parcours. Les enseignants, en vue de compléter
les informations de C.F, ont recherché par plusieurs sources des documents concernés. Ces
documents sont authentiques, extraits de revues, de journaux…..et exploités de manière
différente des enseignants. Pourtant, la recherche de ce matériel n’était pas facile à faire.
Les enseignants n’ont pas beaucoup de temps pour s’y investir. Les centres de
documentation ne sont pas nombreux, surtout dans les petites provinces.
70
Devant cette réalité, renforcer le matériel pédagogique serait une solution pour
rendre plus motivants et efficaces les cours de la C.F . Voici les deux catégories de
matériel pédagogique souhaité :
6.1. Matériel audiovisuel
Comme on dirait souvent qu’ « Il faut mieux se fier à ses yeux qu’à ses oreilles »,
ce support pédagogique est classé premier rang parmi d’autres dans l’enseignement
/apprentissage de la langue. Les vraies images illustrant un phénomène culturel sont
toujours plus efficaces que d’autres moyens. L’installation d’une salle francophone avec
des télévisions, des magnétophones, des ordinateurs connectés à l’Internet est vraiment
nécessaire pour les cours de français. Grâce à ces matériels, l’enseignant pourra trouver
d’autres documents correspondant au contenu d’enseignement
connaissances à enseigner. Le site
et visualiser les
www.tv5.org est une des sources rentables pour
l’enseignant et les élèves. En outre, les sites proposés ci-dessous seront aussi efficaces à la
recherche des documents authentiques et des images vivantes utiles pour le cours de C.F :
http://www.bonjourdefrance.com
http://www.rfi.fr
http://www.francparler.org
http://www.diplomatie.gouv.fr
6.2. Livres et documents
A côté des supports audiovisuels, il faut équiper d’une mini-bibliothèque
francophone avec des livres, des revues, des journaux, des DVDs, des VCDs…. destinée
uniquement aux classes bilingues dans chaque établissement ; sélectionner et introduire en
classe des documents complémentaires préparés par enseignants lors des réunions
pédagogiques ou au cours des stages de formation.
7. Autres recommandations.
Pour un apprenant de français en prespective de l’éducation francophone, étudier la
C.F est indispensable pour y accéder et cet apprentissage doit continuer sans cesse. A part
la prise conscience de l’importance de la C.F dans l’apprentissage du français, les élèves
devraient se renseigner sur les référents culturels de la francophonie, les faire connaître, en
discuter et les utiliser dans diverses situations d’apprentissage.
71
D’ailleurs, il faut qu’ils s’habituent de plus en plus au travail en groupe, un type
d’activité visant l’interraction. En plus, ils soient conscients de leur rôle d’un sujet central
de l’activité et y participent activement.
De la part de l’école et du personnel enseignant- des passeurs culturels, des
médiateurs culturels et des modèles culturels, il est conseillé de créer un environnement
culturel dynamique et viable permettant aux élèves de s’approprier la culture francophone
et ainsi développer leur construction identitaire.
Ceci se concrétise par la réalisation des activités extrascolaires tels que les projets
de jumelage entre des écoles vietnamiennes et celles françaises ou francophones, les
concours littéraires et artistiques organisés par le Service de Coopération et d’Action
Culturelle auprès de l’Ambassade de France ou d’autres activités d’apprentissage
authentiques.
72
CONCLUSION
Notre recherche avait pour but d’identifier les difficutés rencontrées par les élèves
et les enseignants des classes bilingues au collège lors de l’enseignement/apprentissage de
la C.F et de les analyser pour trouver enfin les causes de ces difficultés. D’autre part, nous
essayons aussi d’avancer quelques propositions méthodologiques et pédagogiques en vue
d’un enseignement/apprentissage efficace.
Afin de collecter les données relatives au sujet de recherche, nous avons utilisé
deux instruments de mesure: une enquête par questionnaire sous forme de Q.C.M et un
entretien individuel pour dégager les difficultés rencontrées par les élèves et les
enseignants et pour savoir comment les sujets font en vue de surmonter ces obstacles.
Les résultats obtenus montrent que certains élèves n’ont pas de niveau suffisant en
langue française pour mener à bien les activités au cours de la C.F; que les manuels
présentent des lacunes au niveau des contenus; que les démarches pédagogiques de certains
enseignants lors du cours ne sont pas pertinentes et qu’il leur manque des matériels
pédagogiques dans les établissements.
Les résultats de la recherche indiquent aussi que les difficultés chez les élèves sont
indéniables : connaissances limitées en culture, manque de compétences méthodologiques
et professionnelles,….sont des problèmes majeurs
aux quels les enseignants sont
confrontés dans leur exercice de leur métier.
A travers les résultats de notre recherche, nous constatons que l’enseignement de la
C.F, intégré dans celui du F.L.S, s’appuie sur des principes spécifiques qui tiennent en
compte de l’évolution récente de la didactique. Cette activité nécessite non seulement le
développement des compétences linguistiques mais encore celui des compétences
méthodologiques et culturelles. L’enseignement ne s’effectue pas alors de manière
traditionnelle mais par une démarche innovante. La sensibilisation à cette particularité du
Programme dit bilingue francophone aux enseignants est presque absente. De plus, le
manque de soutiens pédagogiques ne permet pas à cet enseignement de fonctionner comme
il faut.
Nous nous basons sur ces difficultés pour dégager des propositions pédagogiques
dans l’espoir de contribuer à la réussite de l’enseignement/apprentissage de la C.F. Nos
suggestions se dirigent en premier lieu vers la construction de contenus culturels
73
francophones à enseigner . A ce stade, nous espérons que la modification de certains
contenus impliqués dans les manuels sera nécessaire pour que les connaissances soient plus
actualisées. En deuxième lieu, nous proposons de renforcer les formations des enseignants
grâce auxquelles, ils perfectionneront les compétences professionnelles. Enfin, nous nous
permettons de faire parvenir aux responsables du Programme une recommandation de
soutien du matériel pédagogique en vue de faciliter l’enseignement/apprentissage de la
C.F.
Malgré le temps limité accordé à notre recherche, les lacunes et les imperfections
présentées au cours de la réalisation de ce mémoire, les résultats obtenus qui en découlent
nous permettent de formuler des propositions méthodologoques et pédgaogiques pour un
enseignement/apprentissage efficace de la C.F. Evidemment, elles sont loin d’être
parfaites. Nous restons à écouter des remarques et des suggestions de la part des
professeurs et des collègues pour pouvoir perfectionner notre mémoire. Nous espérons que
nos propositions, une fois enrichies par les commentaires et les suggestions des spécialistes
pourront être mises en expérientation dans un temps proche.
74
BIBLIOGRAPHIE
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75
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3. htpt://www.google.fr
4. http://www.tv5.org
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9. Edgar Morin, «Le monde comme notion sociologique», in Daniel Mercure (dir.), Une
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culturelle+de+dervin+fred&meta=&aq=f&aqi=&aql=&oq=&gs_rfai=
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[...]... communication, le thốme et le type de texte Pour la premiốre ộtape du cycle, les manuels Ici et Ailleurs 6ố et Ici et Ailleurs 7ố ont la mờme organisation Ils se composent chacun de quatre thốmes de cinq leỗons Dans chaque leỗon, on aborde successivement les outils du texte, les outils de la phrase et les outils du lexique (AUF, 2002, Ici et Ailleurs 6ố & 7ố, Guide pộdagogique, 29 HACHETTE-EDICE) Tous ces... textes et sexprimer par loral et par lộcrit (AUF, 2002, Ici et Ailleurs 6ố & 7ố, Guide pộdagogique, HACHETTE-EDICEF) Pour chaque thốme, il y a les trois pages dites Francophonie Magazine.On y trouve une dộcouverte de la Francophonie travers des aspects diffộrents: pays francophones, personnages cộlốbres, dộcouvertes scientifiques, explorations, Les ouvrages du deuxiốme cycle Ici et Ailleurs 8ố et Ici et. .. souverainetộ culturelle et linguistique Cette souverainetộ tant au niveau de la culture que de la langue constitue un aspect trốs important dans le vie des pays membres de lUnion Europộenne., doự la nộcessitộ de metrre en place un cadre de rộfộrences qui puisse 20 orienter les pays membres et permettre chacun de se prộparer un avenir europộen sans pour autant perdre son identitộ culturelle et linguistique... ộlốves et des entretiens individuels auprốs des enseignants Les analyses et linterprộtation des rộsultats denquờtes et dentretiens nous permettront de tirer des conclusions pour envisager des rộflexions pộdagogqiues nộcessaires 1 Contexte gộnộral des classes bilingues 1.1 Historique La mise en place du programme denseignement intensif du franỗais et en franỗais au sein du systốme ộducatif vietnamien... dune ộlite intellectuelle utile au renforcement ộconomique et social dune part et concrộtise ladhộsion du Vietnam a communautộ francophone et laccốs une reconnaissance internationale 2 Enseignement de la culture francophone dans des classes bilingues au niveau collốge travers la collection ô Ici et Ailleurs ằ 2.1 Orientations, principes et objectifs dun programme francophone Vu le jour dans un contexte... est lAgence intergouvernementale de la Francophonie (A.I.F) En rộalitộ, cet opộrateur nexiste plus et a ộtộ remplacộ par lO.I.F Cest elle qui met en pratique les dộcisions prises lors des Sommets des chefs dEtat A cet effet, elle mốne des actions de coopộration en faveur du dộveloppement, fait la promotion de la langue franỗaise et des cultures francophones Les opộrateurs directs sont lAgence universitaire... donnộe, et traduire cette conscience en comportements adộquats Savoir identifier ce qui, dans linterprộtation dun fait culturel, relốve de son propre ethnocentrisme, cest-- dire son crible, ses lunettes, son filtre culturel Savoir identifier et interprộter la variộtộ et la complexitộ des manifestations dune culture ộtrangốre en les situant dans le contexte social, ộconomique, historique, etc, Acquộrir... francophonie.(AUF, 2002, Ici et Ailleurs 6ố & 7ố, Guide pộdagogique, HACHETTE-EDICEF) Tous les deux parcours, une double page de Rộvision-Evaluation permettra lenseignant de faire le point avec les ộlốves sur leurs apprentissages Pour le dossier Francophonie, un projet dactivitộ est prộsentộ au dộbut du dossier Des documents sont rộunis pour permettre une premiốre rộalisation du projet Les ộlốves sont ensuite... participation de 14 villes et provinces Actuellement, il y a 17 villes et provinces avec plus de 12 milles ộlốves rộpartis dans les 3 rộgions du pays qui participent au Programme : Ha Noi, Hai Phong, Quang Ninh, Nghe An, Thua Thien-Hue, Da Nang, Dac Lac, Lam Dong, Khanh Hoa, Hochiminhville, Can Tho, Tien Giang, Dong Thap, Ben Tre, Vinh Long et Dong Nai Parmi celles-ci, les villes de Ha Noi, Khanh Hoa et. .. naissance de cette nouvelle culture La culture francophone prộsente des caractộristiques distinctes, la fois dynamiques et ộvolutives, issues de lhistoire de la communautộ francophone et reconnues implicitement ou explicitement par ses membres Elle est fondộe sur un ensemble de valeurs, de croyances, de traditions, de faỗons de faire et de vivre ensemble qui ộvoluent au rythme de ceux et celles qui ... communication, le thốme et le type de texte Pour la premiốre ộtape du cycle, les manuels Ici et Ailleurs 6ố et Ici et Ailleurs 7ố ont la mờme organisation Ils se composent chacun de quatre thốmes de... du deuxiốme cycle Ici et Ailleurs 8ố et Ici et Ailleurs 9ố nont pas la mờme structure de ceux du premier cycle Six parcours structurent le livre A lintộrieur de chacun, on retrouve les mờmes... phrase et les outils du lexique (AUF, 2002, Ici et Ailleurs 6ố & 7ố, Guide pộdagogique, 29 HACHETTE-EDICE) Tous ces outils serviront entraợner les ộlốves lire des textes et sexprimer par loral et