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UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOI
UNIVERSITÉ DE LANGUES ET D’ÉTUDES INTERNATIONALES
DÉPARTEMENT DE FORMATION POST-UNIVERSITAIRE
PHẠM TRƯỜNG XUÂN
ÉTUDE DES DIFFICULTÉS EN EXPRESSION ORALE DES
ÉTUDIANTS D’ANGLAIS DÉBUTANT EN FRANÇAIS
(Département de langue et de civilisation françaises - ULEI - UNH)
NGHIÊN CỨU NHỮNG KHÓ KHĂN TRONG DIỄN ĐẠT NÓI
CỦA SINH VIÊN NĂM THỨ NHẤT KHOA PHÁP ĐẦU VÀO TIẾNG ANH
(Khoa Ngôn ngữ và Văn hóa Pháp - ĐHNN - ĐHQGHN)
MÉMOIRE DE MASTER
DIDACTIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS
601410
Hanoi: 2010
UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOI
UNIVERSITÉ DE LANGUES ET D’ÉTUDES INTERNATIONALES
DÉPARTEMENT DE FORMATION POST-UNIVERSITAIRE
PHẠM TRƯỜNG XUÂN
ÉTUDE DES DIFFICULTES EN EXPRESSION ORALE DES
ÉTUDIANTS D’ANGLAIS DÉBUTANT EN FRANÇAIS
(Département de langue et de civilisation françaises - ULEI - UNH)
NGHIÊN CỨU NHỮNG KHÓ KHĂN TRONG DIỄN ĐẠT NÓI
CỦA SINH VIÊN NĂM THỨ NHẤT KHOA PHÁP ĐẦU VÀO TIẾNG ANH
(Khoa Ngôn ngữ và Văn hóa Pháp - ĐHNN - ĐHQGHN)
MÉMOIRE DE MASTER
Branche: Didactique et méthodologie de l’enseignement du français
Code de la branche: 601410
Directeur de recherche: Pr.Dr. Phạm Thị Thật
Hanoi: 2010
INTRODUCTION
PROBLÉMATIQUE
Au Vietnam, avec sa place éminente et son rôle incontestable, l‟anglais ne
cesse de multiplier ses apprenants. Cette langue privilégiée fait diminuer le nombre de
classe de français au lycée. Selon un rapport publié récemment sur la situation de
l‟apprentissage du français au secondaire, le nombre des élèves apprenant le français
est en baisse considérable ces dernières années. On constate une chute libre des
effectifs d‟élèves du cursus de français de sept ans, de même, pour les classes à
option. La raison principale de ce phénomène inquiétant est l‟essor et la concurrence
de l‟anglais dans tous les domaines de la vie quotidienne et professionnelle.
Ce phénomène touche directement le Département de Langue et de Civilisation
Françaises (DLCF) : le nombre de bacheliers souhaitant y poursuivre les études de
français diminue considérablement. Face à ce problème, cet établissement accueille
également des bacheliers ayant appris l‟anglais au cours de leurs études secondaires.
L‟année universitaire 2008-2009, le DLCF a accueilli 19 étudiants ayant appris
l‟anglais au lycée. Ils forment une classe à part intitulée QH2008F5. L‟année suivante,
le nombre de ce type d‟étudiants était de 44, soit deux classes de 22 chacune.
L‟enseignement/apprentissage du français de ce public présente de problème : leurs
résultats d‟études en général et de l‟expression orale en particulier sont insatisfaisants,
bien qu‟ils bénéficient des cours intensifs. Cela préoccupe la direction du DLCF et les
professeurs responsables de ces classes.
Comment aider ces étudiants dans leurs études de français, notamment dans
leur production orale ? C‟est une grande question qui nous intéresse et qui nous
pousse à entreprendre ce mémoire portant sur l‟«Étude des difficultés en expression
orale des étudiants d’anglais débutant en français au Département de Langue et
de Civilisation françaises, ULEI - UNH ».
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Comme point de départ, nous nous posons des questions suivantes :
- Quelles sont les difficultés en expression orale des étudiants d’anglais débutant
en français ?
- Quelles en sont les causes ?
- Quelles mesures faudrait-il prendre pour les aider à améliorer leur compétence
d’expression orale ?
De ces questions sont formulées trois hypothèses :
1. Les difficultés en expression orale rencontrées par les étudiants d’anglais
débutant
en
français
seraient
d’ordre
psychologique,
motivationnelle,
linguistique, sociolinguistique et socioculturel.
2. Ces difficultés seraient dues à plusieurs facteurs : le contact de la langue
d’apprentissage, de la langue source et de la langue cible ; le contexte
institutionnel ; le support matériel et la méthode d’enseignement.
3. Un enseignement tenant compte de tous ces facteurs pourrait les aider à
améliorer leur compétence d’expression orale.
Ces hypothèses constitueront le fil rouge de notre recherche et nous guiderons
dans l‟élaboration du fondement théorique et dans nos propositions pédagogiques.
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Cette recherche, partant d‟un problème que nous avons observé au cours de
notre travail au Département de langue et de civilisation françaises, a pour objectifs :
- d‟identifier les difficultés en expression orale des étudiants d‟anglais débutant en
français au DLCF - ULEI - UNH et les causes de ces difficultés.
- de proposer des mesures pour améliorer l‟enseignement/apprentissage de cette
compétence d‟expression orale.
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METHODOLOGIES DE RECHERCHE
Pour réaliser notre travail nous projetons de nous recourir à 3 méthodes de
recherche.
Tout d‟abord, pour construire une base conceptuelle sur laquelle s‟appuient les
analyses et les études, nous procédons à la méthode de documentation qui consiste à
collecter, classer et analyser les recherches effectuées auparavant portant sur notre sujet.
Ensuite, nous allons utiliser quelques méthodes d‟observation descriptives. Il
s‟agit d‟abord d‟une méthode d‟observation direct : Nous allons visiter les cours de
français pour connaître le comportement des étudiants et des enseignants en classe de
langue pour avoir une représentation fidèle de la réalité. Outre cette méthode directe,
nous allons mener une enquête par questionnaire auprès des étudiants et un entretien
auprès des enseignants travaillant avec ce type d‟étudiants. L‟analyse des données
recueillies nous permettra d‟identifier les difficultés et les causes de la faiblesse en
expression orale des étudiants en question.
Enfin, partant du fondement théorique et de la réalité pratique, nous
proposerons quelques solutions en vue de remédier à la situation actuelle
d‟enseignement/ apprentissage d‟expression orale des étudiants d‟anglais débutant en
français.
STRUCTURE DE LA RECHERCHE
Notre travail sera organisé en trois chapitres.
Après une courte introduction dans laquelle nous essayerons de justifier le choix
du sujet de recherche, d‟exposer les questions, les hypothèses et les méthodologies de
recherche, le premier chapitre sera consacré aux fondements théoriques : il s‟agit de
notions de base concernant la compétence de communication en générale et de
communication orale en particulier, ainsi qu‟un panorama de l‟enseignement/
apprentissage de l‟expression orale à travers les méthodes.
Dans le deuxième chapitre, sera présenté d‟abord le terrain de notre recherche,
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depuis l‟élaboration du questionnaire jusqu‟à l‟analyse des données obtenues, en
passant par le classement et la statistique des échantillons. La deuxième partie du
chapitre sera accordée à l‟interprétation des données recueillies afin de trouver les
difficultés en expression orale des étudiants et leurs raisons.
Dans le dernier chapitre, nous avancerons des propositions pédagogiques en
vue d‟un meilleur enseignement/apprentissage de l‟expression orale des étudiants
d‟anglais débutant en français au DLCF.
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Chapitre 1
FONDEMENT THÉORIQUE
1.1. Compétence de la communication
1.1.1. La communication
1.1.1.1. Définition
La communication est le processus de transmission d'informations. Ce terme
provient du latin « communicare » (au 14è siècle) qui signifie « mettre en commun ».
La communication peut donc être considérée comme un processus pour la mise en
commun d'informations et de connaissances. Elle est définie comme « l‟échange
verbal entre un sujet parlant, qui produit un énoncé destiné à un autre sujet parlant, et
un interlocuteur dont il sollicite l‟écoute et/ou une réponse explicite ou implicite »
(Dictionnaire de linguistique, p.96, Larousse, 1974). Cet échange d‟information
admet donc un émetteur, grâce à un codage, envoie un message à un récepteur qui
effectue le décodage dans un contexte perturbé de bruit. Apparu dans Théorie
mathématique de la communication (1948), le schéma de deux mathématiciens Claude
Shannon et Warren Weaver illustre bien cette conception :
La règle fondamentale de la communication, que personne ne devrait jamais
perdre de vue est la suivante : pour qu'une communication fonctionne, le langage
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utilisé doit être impérativement celui du récepteur. On dit souvent que le langage doit
être le langage commun ou partagé entre l'émetteur et le récepteur. Si techniquement
ce n'est pas faux, nous préférons affirmer que le seul point nécessaire et suffisant est
que le langage doit être celui du récepteur. Ainsi, si on se trouve face à une personne
ne parlant que sa langue, la seule manière de communiquer avec lui oralement (il reste
le langage presque universel des gestes, fort limité cependant) est de réussir à
s'exprimer dans sa langue.
1.1.1.2. Paramètre de la communication
Statut des sujets parlant : locuteur et interlocuteur
Le locuteur est le sujet parlant, celui qui produit des énoncés par opposition a
celui qui les reçoit et y répond. On appelle « interlocuteur » le sujet parlant qui reçoit
des énoncés produits par un locuteur ou qui y répond.
Dans la communication, on tient compte du “statut” des interlocuteurs : un
supérieur, un subordonné ou un égal. En s‟adressant a chaque interlocuteur, on
emploiera des énoncés différents dans la réalisation des actes de parole. Par exemple,
pour saluer un supérieur, on dit : « Bonjour monsieur » alors que pour un interlocuteur
qui est notre égal, on dit simplement : « Salut! ».
Acte de parole
L‟acte de parole est l‟élément central autour duquel tournent les autres
éléments de la phrase. Réaliser tel ou tel acte de parole demande non seulement chez
l‟apprenant des connaissances lexicales et grammaticales mais aussi un savoir-faire
pour choisir des énoncés appropriés. L‟acte de parole est donc défini comme le but
communicatif de l‟énonciation effectivement réalisée par un locuteur déterminé dans
une situation donnée.
La difficulté majeure à décrire les actes de parole tient sans doute ce que la
parole n‟est pas un code sauf des cas précis et peu représentatifs des « codes
restreints » (énonciation des jeux de cartes, d‟échecs, formules de politesse,
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stéréotypes à la mode, …). C‟est plutôt, à partir d‟une littéralité, objecte d‟une
sémantique de l‟énoncé, une dérive vers des implicites potentiels, objecte d‟une
sémantique de l‟énonciation des actes de parole qui seraient rigides au point de
transformer l‟énonciation de la langue enseignée en « code restreint »
Le champ de référence
Les actes de paroles se réalisent bien grâce aux références qui tiennent aux
aspects socio-économiques de la relation entre les deux interlocuteurs. Il est clair que
dans leurs extrêmes généralités, des champs de référence sont souvent concrètement
informés par la nature de l‟activité professionnelle à laquelle elles s‟appliquent.
La situation de communication
Ce sont les conditions spatio-temporelles des échanges pour chaque
relation : familiale, professionnelle, grégaire, commerçante et civile. Dans les
fréquentations des médias, les conditions spatiales et temporelles sont différentes.
Il est nécessaire de prendre conscience de la relation dans l‟espace et dans le
temps pour mieux comprendre les intentions énonciatives. Quant aux canaux par
lesquels se réalisent des échanges, il faut tenir compte de leurs diversités : s‟il s‟agit
d‟une conversation en face à face, il faut déterminer son type de conversation, le lieu
et le temps d‟où sont dégagées les intentions énonciatives.
1.1.2. Compétence de communication
Le but de l‟enseignement/apprentissage d‟une langue étrangère est d‟acquérir
la compétence de communication. C‟est la capacité d‟un locuteur de produire et
d‟interpréter des énoncés adéquats à une situation donnée conformément aux
contextes sociaux du pays. Cela signifie que pour communiquer la maîtrise du
système de la langue ne suffit pas car il faut connaître aussi, et surtout, les règles de
son emploi.
La notion de « compétence de communication » est apparue aux Etat Unis et
est évoluée lors des années, dans le domaine de l‟enseignement de langue étrangère.
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Elle est envisagée par de différents concepts. Pour Chomsky, elle se place dans son
ensemble compétence/performance de sa théorie générative. Il apprécie hautement le
rôle le plus important d‟un locuteur qui crée des phrases en recourant à des règles
linguistiques. Au contraire, Dell Hymes met l‟accent sur des règles d‟emploi sans
lesquelles, les règles grammaticales ne servent à rien. Pour communiquer, il ne sufit
pas de connaître la langue, le système linguistique, il faut savoir s‟en servir en
fonction du contexte social.
A partir de travaux de D.Hymes, la notion de compétence de communication
a été rapidement utilisée et élargie en didactique. Chacun donne sa définition. D‟après
Sophie Moirand, « La compétence de communication relèverait de facteurs cognitifs,
psychologiques et socioculturels dépendant étroitement de là structure sociale dans
laquelle vit 1 „individu et reposerait donc, en simplifiant quelque peu, non seulement
sur une compétence linguistique (la connaissance des règles grammaticales du
système) mais aussi sur une compétence psycho - socio - culturelle (la connaissance
des règles d‟emploi et la capacité de les utiliser) » (Enseigner à communiquer en
langues étrangères, Hachette, 1990, p.20). Pour cette linguiste, la compétence
linguistique et la compétence de communication sont étroitement liées. Pour pouvoir
communiquer, les connaissances de la langue et du système linguistique ne sont pas
suffisantes. Il faut savoir s‟en servir en fonction du contexte social, c'est-à-dire en
prenant compte des composantes qui valorisent la communication.
1.1.2.1. Composantes de la compétence de communication.
Sophie Moirand distingue quatre composantes pour communiquer :
linguistique, discursive, référentielle et enfin socioculturelle. Pour mieux connaître
son point de vue, nous allons voir au fur et à mesure, chacune des composantes de la
compétence de communication.
* La composante linguistique
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C‟est la composante de base. Il s‟agit de la connaissance et l‟appropriation du
modèle phonétique, lexical, grammatical et textuel du système de la langue. Elle
permet de formuler et d‟interpréter des phrases grammaticalement correctes et
composées de mots pris dans leur sens habituel.
* La composante discursive
Elle comprend la connaissance et l‟appropriation des différents types de
discours et de leur organisation en fonction des paramètres de la situation de
communication dans laquelle ils sont produits et interprétés. Elle traduit en énoncés
oraux ou écrits de l‟intention du locuteur. L‟intention implique plusieurs actes de
parole. C‟est pourquoi dans l‟enseignement des langues, il faut sensibiliser
l‟apprenant aux différents types de discours et à la notion d‟acte de parole.
* La composante référentielle
Il s‟agit de la connaissance des domaines d‟expérience et des objets du
monde et de leur relation. La conscience et la compréhension de ces relations permet à
l‟apprenant les aptitudes et les savoir-faire interculturels :
- La capacité d‟établir une relation entre la culture d‟origine et la culture
étrangère,
- La sensibilisation à la notion de culture et la capacité de reconnaître et
d‟utiliser des stratégies variées pour établir le contact avec des gens d‟une autre
culture,
- La capacité de jouer le rôle d‟intermédiaire culturel entre sa propre culture et
la culture étrangère et de gérer efficacement des situations de malentendus et de
conflits culturels.
* La composante socioculturelle
Cette composante implique la connaissance et l‟appropriation des règles
sociale et des normes d‟interaction entre les individus et les institutions, ainsi que la
connaissance de l‟histoire culturelle et des relations entre les objets sociaux. Elle exige
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l‟analyse de l‟intention de communication, des relations sociales et psychologiques
des interlocuteurs, du lieu et/ou du moment de communication : statut, rôle, âge, rang
social, sexe, lieu de l‟échange (qui parle, à qui, où, comment, pourquoi et quand). Elle
est liée au vécu quotidien de l‟étranger dont on apprend la langue. L‟utilisateur de la
langue doit adapter son comportement verbal au système de valeurs de la culture
étrangère : règles des relations sociales ; règles de politesse ; expressions de la sagesse
populaire ; distance, gestuelle, jurons, humour ; différences de registre de langue ;
dialecte et accent, etc.
1.1.2.2. Valeur pragmatique de la compétence de communication
La compétence pragmatique renvoie à l‟approche actionnelle et au choix de
stratégies discursives pour atteindre un but précis (organiser, structurer le discours…).
Elle fait le lien entre le locuteur et la situation en permettant de distinguer et
d‟identifier différents messages (publicité, conversation, récit, discours officiels,
conte, etc.). C‟est elle qui répond au « pourquoi » de la compétence sociolinguistique.
Elle consiste à recourir aux stratégies de construction ou de lecture qui conviennent
aux types de discours à produire ou à comprendre, qu‟il s‟agisse d‟énoncés écrits ou
oraux. C‟est pourquoi on sensibilise l‟apprenant aux différents types de discours et à
la notion d‟acte de langage.
Un énoncé ambigu est probablement dû à la différence de ses forces
illocutoires de son acte de langage. Un acte de langage est un moyen mis en oeuvre
par un locuteur pour agir par son discours. Il désigne donc aussi l‟objectif du locuteur
au moment où il formule son propos.
1.2. Expression Orale
1.2.1. Communication orale
La compétence de communication orale consiste à être apte à prendre parole
et à comprendre la parole de l‟autre. Nous allons maintenant examiner les paramètres
de la compétence de la communication orale :
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Le locuteur (L) est le sujet parlant qui produit des énoncés par opptions à
celui qui reçoit et y répond
L‟interlocuteur (I) est appelé le sujet parlant qui reçoit des énoncés produit
par un locuteur ou qui y répond
L‟acte de parole (A) est un élément central autour duquel tournent les autres
éléments de la phrase.
Le champ de référence (R) : les actes de parole se réalisent bien grâce aux
références qui tiennent aux aspects socio-économiques de la relation entre deux
interlocuteurs.
La situation de communication : ce sont des conditions spatio-temporelles des
échanges.
1.2.2. Expression orale
Définition
L'expression orale est l'un des résultats de l'acquisition de la compétence de
communication orale. C'est aussi la possession d'un ensemble de savoirs et savoirfaire linguistiques (lexical, morphosyntaxique), socioculturels, discursifs (au niveau
des types de discours, de l'articulation des phrases, de l'organisation des idées et des
stratégies).
L'expression orale se compose de ce que l'on dit (le contenu) et de la façon de
le dire (la forme). Le fonds est constitué d‟idées : des informations que l'on donne, de
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l'argumentation que l'on choisit, des opinions personnelles et des sentiments exposés.
La forme de l'expression orale concerne l'attitude générale comme les gestes, les
sourires en parlant, la voix, les regards, les pauses et les silences. Donc, pour les
interlocuteurs, maîtriser la compétence de l'expression orale, c'est mobiliser tous ces
paramètres - là.
Paramètres de l’expression orale
Chacun réalise l‟expression orale comme il peut et à sa façon. Il s‟agit d‟une
variété individuelle à laquelle participe plusieurs paramètres.
- La prononciation et l‟articulation
Ces deux notions sont étroitement liées. Pour être compris, le locuteur doit
d‟abord prononcer correctement et d‟articuler d‟une manière convenable à l‟usage
accepté par la société. Une bonne prononciation et bonne articulation, utilisées selon
l‟attitude, rendent le discours plus attirant, intéressant. Bien prononcer, c‟est aussi
bien articuler. Avoir une bonne diction, c‟est savoir répartir la force articulatoire. Mais
pour acquérir une bonne habitude articulatoire et émettre des sons ayant une grande
netteté syllabique, il faut un apprentissage rigoureux.
- Le débit
Le débit est la vitesse de la production de la parole. Le locuteur doit savoir
dominer son débit, l‟accélérer ou le ralentir, en fonction de la valeur expressive visée.
Par exemple, le locuteur doit avoir un débit lent quand il lui faut être bien compris de
son interlocuteur dans la transmission d‟un message. Le débit est réalisé grâce à des
pauses rythmiques.
A l‟écrit, la pause est traduite par une ponctuation. A l‟orale, la pause
correspond à une aspiration d‟air, à un moment de silence, à une interruption de la
coulure mélodique. Dans un seul cas, elle est un arrêt marquant la fin d‟une pensée ou
d‟une description quand elle succède un point véritable. Dans les autre cas de la
ponctuation orale, elle peut être si courte qu‟on la perçoit à peine.
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Dans la production orale, la pause présente, à côté du rôle du moment
permettant à l‟orateur de respirer (celui-ci ne peut pas parler longtemps sans pause)
une grande nécessité : elle a pour but d‟éclairer les idées, les organiser et les mettre en
logique. Un débit trop rapide gêne la compréhension de l‟interlocuteur, donc la
communication est en panne. Tout cela est très important dans la production ainsi que
dans la réception du message.
- L‟intonation
L‟intonation détermine l‟authenticité de la prononciation, telle qu‟elle est
perçue par les natifs. Il y a deux types de mouvements intonatifs : celui de montant et
celui de descendant. L‟intonation est cruciale à la fois pour moduler le sens (une
même phrase peut devenir affirmation, question ou ordre …) et pour produire des
effets affectifs (colère, lassitude, enthousiasme, insinuation …).
L‟intonation permet au locuteur d‟associer les faits qu‟il énonce à sa propre
sensibilité et de la transmettre aux autres. A propos d‟enseignement, le professeur fera
prendre conscience aux élèves des trois principaux modes d‟expression : interrogatif,
affirmatif et suspensif, qui détermine un doute ou une hésitation.
- La kinésique ou gestuelle
La majorité des spécialistes aujourd‟hui adoptent une définition étroite de la
kinésique comme science des gestes quotidiens et se concentrent sur l‟étude des gestes
des mains, des pieds et de la tête. Relèvent aussi de la kinésique les expressions du
visage, les poses, les mouvements et les manières du corps (je les qualifierai tous
désormais de gestes). Les gestes artificiels comme la langue des malentendants, les
mimiques et les pantomimes sont exclus de la kinésique. Les langues gestuelles de
groupes sociaux restreints constituent des sujets de recherche à part.
- Interaction sociale
Par interaction sociale, on entend tout ce qui a trait a un échange langagier
entre au moins deux personnes. S‟opposant à la tradition de l‟écrit, on admet que le
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dialogue, comme le dit Bakhtine (Esthétique de la création verbale, Gallimard, Paris,
1984, p263-308), est la forme la plus naturelle du langage. La linguistique
interactionnelle, a travers l‟analyse des conversations, montre que le dialogue est régi
par un ensemble de règles de fabrication, ou règles conversationnelles.
Schématiquement, tout échange implique des rôles interlocutifs est un matériel verbal.
L‟oralité constitue le mode dominant, ce que l‟on considère d‟habitude comme des
rates ou des imperfections de la communication doit être réinterprété comme des
stratégies constitutives de l‟interaction verbale.
La didactique des langues, dans sa version interactionnelle, a très rapidement
cherché à multiplier les interactions en classe de langue. Les stratégies nécessaires à la
gestion des conversations révèlent 1‟importance des opérations complexes
nécessairement mises en œuvre dans les interactions. II s‟avère fondamental de
dépasser l‟entraînement aux savoir-faire fonctionnels, qui relèvent également du
montage d‟automatismes, pour parvenir au montage de procédures complexes
caractéristiques de la résolution de problèmes.
Dans une salle de classe, les interactions didactiques possèdent des
caractéristiques qui se distinguent des interactions produites en dehors de la salle de
classe. Premièrement, l‟interaction didactique obéit a un certain rituel; elle se déroule
dans un cadre spatiotemporel spécifique (salle de classe, horaires rigides,
enseignement face a un groupe). Deuxièmement, le statut social des apprenants est
différent parce que l‟enseignant est le détenteur du savoir, et que chaque apprenant a
ses droits et ses obligations.
1.3. Expression Orale en classe de langues
1.3.1. La place de l’expression orale
L‟enseignement communicatif des langues cherche à développer toutes les
aptitudes et leur utilisation de manière naturellement intégrée, surtout la compétence
de communication : “L’objectif principal de l’enseignement des langues est le
développement des capacités et compétences de communication orale et écrite”
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(Bulletin Officiel du 24 juin 1999). En réalité, lorsqu‟on apprend une langue, écouter
et comprendre ne sont pas suffisants mais on peut aussi produire des phrases
correctes. C‟est une preuve d‟évaluer la capacité d‟acquisition de l‟apprenant surtout à
l‟oral. Les activités de l‟expression orale visent donc à donner la confiance aux
apprenants et à leur faire acquérir la volonté et la capacité d‟utiliser la langue cible
non seulement correctement mais de façon appropriée et efficace en vue de la
communication.
En comparant le rôle d‟expression orale et celui d‟expression écrite, l‟oral est
placé au premier rang. En effet, l‟apprenant de langue ressemble à un enfant de trois
ans, il s‟entraîne à l‟oral avant d‟écrire des phrases. A ce propos, C. Lavenne (1976)
estime qu‟on commence par des graphies simples correspondant pratiquement à l‟oral
et petit à petit on travaille des graphies complexes. On doit produire des phrases
correctes, c‟est l‟écrit. Autrement dit, l‟expression écrite était repoussée dans un
second moment de l‟apprentissage et quand elle est enfin abordée, le principe de sa
progression est fondé sur la graphie.
En conclusion, à travers les idées abordées ci-dessus, nous trouvons
importante et nécessaire l‟expression orale dans l‟enseignement / apprentissage du
français. Grâce à l‟expression orale, nous pouvons contrôler la capacité d‟acquisition
de langue de l‟apprenant parce que pour pouvoir parler, il a non seulement les
connaissances générales d‟un sujet mais encore il utilise le vocabulaire et les modèles
de phrases appris.
1.3.2. Activités d’expression orale en classe de langue
Pour que l‟acquisition de l‟apprenant soit efficace, il est nécessaire d‟avoir un
milieu scolaire où il y a des moyens matériels utilisés dans l‟enseignement/
l‟apprentissage, c‟est la classe. Elle est un lieu équipé d‟un certain matériel où se
trouvent des apprenants et un enseignant pendant la durée d‟un cours. Elle est
considérée comme une petite société où sont représentées toutes les caractéristiques
interactionnelles sociales. Ce n‟est pas une société réelle où normalement on discute
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comme on le ferait au café du coin, on convient sur le coût d‟un article au marché
mais c‟est un lieu où se passe le processus de l‟enseignement / l‟apprentissage, ou
plutôt celui de transmission du savoir sous forme de théorie et pratique.
“Traditionnellement, la classe comme un lieu d’interactions privilégie l’enseignement
au détriment de l’apprentissage, autrement dit la “ couche pédagogique” prime sur la
“ couche cognitive”. Cela donne alors lieu à un parcours pédagogique qui découpe la
matière en unités différenciées au lieu précisément de les mettre en relation.”
(J.François Bourdet et P.Teutsch, alsic.org, Vol. 3, Numéro 1, juin 2000, pp. 125-136)
C‟est pourquoi, la classe joue un rôle important pour l‟acquisition d‟une
langue étrangère.
Dans une classe de langue, pour pouvoir favoriser l‟enseignement de
l‟expression orale, il est indispensable de mettre au point un réseau de communication
comprenant plusieurs canaux de communication, de façon que ce réseau puisse
fonctionner au mieux de ses possibilités et ces multiples canaux de communication
soient exploités. Ce réseau doit d‟une part privilégier le rôle et le statut des
apprenants. D‟autre part, dans ce réseau, il faudrait l‟interaction entre l‟enseignant et
les apprenants et aussi l‟interaction entre les apprenants. Les deux acteurs (enseignant,
apprenant) sont ainsi mis dans une relation de type égalitaire. La relation pédagogique
est passée de la verticalité à sens unique (enseignant → apprenants) à l‟horizontalité
interactive.
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Ce type de réseau de communication n‟est pas simple à établir dans une
classe de langue. Cependant, il pourrait devenir réalisable avec une classe de taille
raisonnable, la mise en place de dispositions de classe favorables à la communication
multicanale et du travail en groupe interactif.
- La taille du groupe : Pour que la communication se passe bien, l‟effectif de la
classe de langue doit être réduit. D‟après Christian Puren, « chaque élève peut
prendre la parole dans une classe de 25 » (Christian Puren, Se former en
didactique des langue, 1998, p.185). De toute façon, une classe de langue ne
devrait pas dépasser l‟effectif de 25 apprenants.
- Des dispositions de classe en rectangle, en cercle 0, ou en forme U peuvent
favoriser la communication directe entre l‟enseignant et chaque apprenant et les
communications directes entre les apprenants.
- L’organisation du travail en groupe interactif représente d‟incontestables
avantages pour le développement de la compétence de communication en classe de
langue, surtout a l‟oral (L.Schiffler, Pour un enseignement interactif des langues
étrangères, 1991, p.94). D‟abord, elle offre l‟occasion de parler a tous les
apprenants, même les plus timides (ceux-ci peuvent devenir actifs dans les petits
groupes et contribuer une part important au travail de groupe). Ensuite, elle crée
aux apprenants la chance d‟apprendre le travail autonome sous le contrôle de ceux
qui coopèrent avec eux, ce qui conduit à la compensation des erreurs grâce a l‟aide
mutuelle des apprenants. Elle multiplie également les canaux de communication
dans la classe car l‟apprenant a la possibilité de communiquer avec un ou plusieurs
partenaires et même avec l‟enseignant. De plus, elle crée un environnement de
communication favorable dans la classe de langue car au sein des groupes, les
effets négatifs sont diminués, la confiance et la motivation augmentent ...
Cependant, la réussite de ce type d‟organisation dépend de ce que l‟enseignant et
les apprenants respectent ou non les règles du jeu et que le travail en groupe soit
soigneusement préparé et rigoureusement encadré ou non.
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1.3.3. Schéma méthodologique d’une unité d’enseignement/apprentissage de
l’expression orale.
Nous savons déjà que c‟est par des activités communicatives que l‟apprenant
apprend à communiquer. Pour pouvoir situer les activités de communication orale
dans les différentes phases du déroulement d‟une unité d‟apprentissage, nous
présentons ici un schéma méthodologique qui couvre les différents « moment d’une
classe de langue » à la lumière de l‟approche communicative (François Weiss, Jouer,
communiquer, apprendre, 2002, p.8). Ce schéma a été présenté et adopté dans le cadre
d‟un atelier du Conseil de l‟Europe sur les approches communicatives. Il ne s‟agit que
d‟un cadre de référence et d‟un outil de travail. L‟objectif réside toujours dans
l‟acquisition progressive d‟une compétence de communication. Ce schéma se
compose de 6 phases :
1. Sensibilisation, prise de contact, mise en train, rappel de l‟étape précédente,
définition de l‟objectif de l‟unité ou de la séquence.
2. Apprentissage des moyens linguistiques et sociolinguistiques pour accomplir la
tâche et les objectifs fixés
a.
Présentation,
explication,
compréhension
des
éléments
nouveaux
(vocabulaire, structures, éléments civilisationnels et culturels). Vérification de
la compréhension.
b. Réflexion, analyse, conceptualisation des points grammaticaux nouveaux.
3. Exercices d’application, de réemploi et de fixation des éléments nouveaux,
exercices structuraux de substitution, de transformation, de complétion (production
guidée)
4. Exercices de transfert, d‟exploitation, de personnalisation (production ouverte)
5. Résolution de problème nouveaux : utilisation spontanée du vocabulaire et des
structures présentées au cours d‟activités communicatives, des jeux, de sketches,
de jeux de rôles et d‟improvisation, d‟exercices de créativité (production libre).
18
C‟est la phase la plus importante du processus d‟enseignement/apprentissage d‟une
langue.
6. Evaluation : bilan pour vérifier que les objectifs ont été atteints et autoévaluation.
1.3.4. Communication orale dans la classe et dans la vie quotidienne.
La communication dans la vie quotidienne se passe dans une situation réelle
où les deux interlocuteurs ont besoin de communiquer. La situation de communication
est caractérisée par les conditions spatiotemporelles des échanges pour chaque
relation : familiale, professionnelle, commerciale, grégaire et civile. Dans les
fréquentations des médias, les conditions spatiales et temporelles sont différentes. Il
est toujours nécessaire prendre conscience de la localisation dans l‟espace et dans le
temps pour mieux comprendre les intentions énonciatives. La communication orale
dans la classe se caractérise par une différence totale avec celle que l‟on rencontre
dans la vie hors de la classe. D‟un côté, la diversité des situations de communication
et l‟imprévu auquel on doit faire face pour les maîtriser. De l‟autre, l‟uniformité de la
situation de communication et la programmation de la langue qu‟on utilise.
Dans la vie hors de la classe, on peut être face, en une journée, à
communiquer avec des personnes d‟identité fort différente et dans des réseaux de
communication varies (conversation avec plusieurs amis, avec un ou des parents,
discussion avec des collègues, communication avec un des inconnus, interventions
dans une réunion, etc.). II y a toujours d‟un côté l‟enseignement, avec la même
identité et la même personnalité, qui maîtrise la langue et organise toute la
communication et, de l‟autre, le groupe des apprenants, toujours les mêmes, qui ne
savent pas bien utiliser la langue et qui ne communiquent, en général, que lorsqu‟on le
leur a demandé. Tout acte de communication sera donc nécessairement marqué par
cette différence et cette inégalité de pouvoir d‟action.
Dans la vie réelle, on se trouvera successivement du matin au soir, dans les
lieux très différents où l‟on devra parler et écouter (maison, lieu de travail, magasin,
19
restaurant, transports publics, etc.) pendant des durées et avec des fréquences valables.
A l‟école, la communication se fera toujours dans le même décor et selon un horaire
fixé d‟avance.
Le nombre d‟élèves est souvent ressenti comme un empêchement majeur a
toute communication orale naturelle. Au lieu de considérer la classe comme une
masse formée de divers individus, il convient, d‟une part, de toujours avoir en tête les
diverses possibilités de réseaux de communication et, de l‟autre, de les organiser, de
les structurer, de les varier en fonction des activités pédagogiques utilisées. On sait
que le nombre des interactions virtuelles croit en progression géométrique avec celui
des individus d‟un groupe. Pour dix membré, par exemple, on aura 45 possibilités
différentes de communiquer;
Ce n‟est pas seulement le nombre des apprenants mais aussi le rôle que joue
l‟enseignant dans l‟organisation de la communication a l‟intérieur de la classe qui
empêche celle-ci de communiquer naturellement et spontanément. L‟organisation des
réseaux de communication consistera surtout à neutraliser le rôle centralisateur de
l‟enseignant pour exploiter au maximum les possibilités de communication à
l‟intérieur des petits groupes ou entre les élèves.
1.4. Enseignement de l’expression orale à travers des méthodes
Depuis le 19ème siècle jusqu'à présent, les différentes méthodologies se sont
succédées, les unes en rupture avec la méthodologie précédente, les autres comme une
adaptation de celle-ce aux nouveaux besoins de la société. Nous proposons ici une
synthèse quelques méthodologies qui ont marqué l'enseignement des langues
étrangères en France depuis la méthodologie traditionnel jusqu' à nos jours.
1.4.1. La méthodologie traditionnelle.
La méthodologie traditionnelle est également appelée méthodologie classique
ou méthodologie grammaire - traduction. Elle a été largement utilisée dans
l‟enseignement secondaire français dans la seconde moitié du XIXème siècle. Le but
essentiel de cette méthodologie était la lecture et la traduction de textes littéraires en
20
langue étrangère, ce qui plaçait donc l‟oral au second plan. La langue était
conçue comme un ensemble de règles et d‟exceptions que l‟on retrouvait et l‟on
étudiait dans des textes et qui pouvaient être rapprochées de la langue maternelle.
Le vocabulaire était enseigné sous forme de listes de mots présentés hors
contexte et que l‟apprenant devait connaître par cœur. En effet, le sens des mots était
appris à travers sa traduction en langue maternelle. On a beaucoup critiqué cette
méthode parce qu‟elle défavorise la prise d‟initiative chez les apprenants et que les
connaissances qu‟elle transmet aux apprenants s‟avèrent parfois peu utiles pour la
pratique de la langue dans la communication quotidienne.
1.4.2. La méthodologie directe.
Apparue à la fin du 19è siècle, elle s‟inscrit en rupture avec la méthode
grammaire - traduction. Elle est considérée historiquement comme la première
méthodologie spécifique à l‟enseignement des langues vivantes étrangères.
L‟évolution des besoins d‟apprentissage des langues vivantes étrangères a provoqué
l‟apparition d‟un nouvel objectif qui visait une maîtrise effective de la langue comme
outil de communication. La méthodologie directe constitue une approche naturelle de
l‟apprentissage d‟une langue fondée sur le processus d‟acquisition de la langue
maternelle. La langue est enseignée pour communiquer, d‟où la priorité accordée à
l‟oral, d‟où l‟utilisation unique de la langue cible à travers des actions, des tableaux,…
La méthodologie directe se base sur l‟utilisation de plusieurs méthodes: méthode
directe, active et orale.
- Par méthode orale on désignait l'ensemble des procédés et des techniques
visant à la pratique orale de la langue en classe. Les productions orales des élèves
consistaient en une réaction aux questions du professeur afin de préparer la pratique
orale après la sortie du système scolaire. L'objectif de la méthode orale était donc
pratique. Le passage à l'écrit restait au second plan et était conçu comme le moyen de
fixer par l'écriture ce que l'élève savait déjà employer oralement, c'est ce que certains
ont nommé un "oral scriptural".
21
- Par méthode active on désignait l'emploi de tout un ensemble de méthodes :
interrogative, intuitive, répétitive ainsi que la participation active, d'une manière
physique, de l'élève.
- On peut estimer que c'est à partir de la méthodologie directe que la
didactique des langues vivantes étrangères a fait appel à la pédagogie générale. En
effet, on tenait compte de la motivation de l'élève en faisant progresser les contenus du
simple au complexe.
Cette méthode refuse carrément les exercices de traduction; elle porte moins
d'intérêt aux activités d'écriture et s'oriente davantage vers la pratique orale. Elle
cherche aussi à mettre les apprenants dans des situations réelles de communication.
1.4.3. La méthodologie audiovisuelle (SGAV).
A partir de la deuxième guerre mondiale, l‟anglais devient de plus en plus la
langue des communications internationales et le français se sent alors menacé. La
France a besoin de renforcer son implantation dans les colonies, de restaurer son
prestige à l‟étranger et de lutter contre l‟essor de l‟anglais. Elle va faire de
l‟enseignement du FLE une affaire d‟Etat. C‟est le linguiste G. Gougenheim et le
pédagogue P. Rivence entre autres qui sont chargés de faciliter l‟apprentissage et parlà même la diffusion du français en donnant les premières formulations théoriques de
la méthode SGAV (structuro-globale audio-visuelle).
La cohérence de la méthode audiovisuelle était construite autour de
l‟utilisation conjointe de l‟image et du son. Le support sonore était constitué par des
enregistrements magnétiques et le support visuel par des vues fixes. En effet, les
méthodes audiovisuelles avaient recours à la séquence d‟images pouvant être de deux
types: des images de transcodage qui traduisaient l‟énoncé en rendant visible le
contenu sémantique des messages ou bien des images situationnelles qui privilégiaient
la situation d‟énonciation et les composantes non linguistiques comme les gestes, les
attitudes, les rapports affectifs, etc.
22
Cette méthode met l‟accent sur l‟oral pour apprendre aux apprenants à
comprendre et à s‟exprimer dans un français standard, modeste mais très correct. Pour
elle, la langue est perçue comme un moyen d‟expression et de communication orale.
Une leçon conçue selon l'approche audiovisuelle se déroule le plus souvent
selon le schéma suivant :
- Le visionnement d'un film fixe qu'accompagne l'écoute d'une bande sonore
enregistrée sur magnétophone (suivie d'une explication des dialogues),
- La répétition des dialogues proposés à partir des images projetées ; on imite le
rythme et l'intonation,
- La phase de mémorisation : celle-ci peut s'accompagner d'une certaine « mise
en scène »,
- La phase d'exploitation : il convient de réemployer les éléments étudiés en les
faisant varier dans d'autres situations.
- La phase de transposition : l'apprenant réinvestit des acquis dans des
productions individuelles (il devrait donc s'éloigner du modèle initial).
En un mot, l'approche audiovisuelle ou SGAV constitue une avancée
incontestable par rapport à la méthode traditionnelle. Elle a connu un réel succès à son
époque : elle permettait en effet d'apprendre à communiquer oralement de façon
relativement rapide dans des situations conventionnelles en accordant une grande
importance à la situation. Le contexte social y était donc largement pris en compte.
Pourtant, cette méthodologie est vraiment difficile pour les apprenants étrangers,
notamment pour des débutants parce qu‟ils auront du mal à comprendre les natifs dans
les situations de communications authentiques.
23
1.4.4. L’approche communicative.
L‟approche communicative s‟est développée en France à partir des années
1970 en réaction contre la méthodologie audio-orale et la méthodologie audiovisuelle.
Dans
l‟approche
communicative les quatre
habiletés
peuvent être
développées puisque tout dépend des besoins langagiers des apprenants. La langue est
conçue comme un instrument de communication ou d‟interaction sociale. Les aspects
linguistiques (sons, structures, lexique, etc.) constituent la compétence grammaticale
qui ne serait en réalité qu‟une compétence de communication. Elle prend en compte
les dimensions linguistique et extralinguistique qui constituent un savoir-faire à la fois
verbal et non verbal, une connaissance pratique du code et des règles psychologiques,
sociologiques et culturelles qui permettront son emploi approprié en situation. Elle
s‟acquiert en même temps que la compétence linguistique. Il ne suffirait donc pas de
connaître les règles grammaticales de la langue étrangère pour communiquer, il
faudrait en plus connaître les règles d‟emploi de cette langue (quelles formes
linguistiques employer dans telle ou telle situation, avec telle ou telle personne, etc.).
L‟objectif est d‟arriver à une communication efficace:
Les tenants de l‟approche communicative considèrent qu‟une communication
efficace implique une adaptation des formes linguistiques à la situation de
communication (statut de l‟interlocuteur, âge, rang social, lieu physique, etc.) et à
l‟intention de communication (ou fonction langagière : demander d‟identifier un objet,
demander une permission, donner des ordres, etc.
De plus, le sens communiqué n‟est pas toujours totalement identique au
message que le locuteur a voulu transmettre, car le sens est le produit de l‟interaction
sociale, de la négociation entre deux interlocuteurs. En effet, lorsque l‟on produit un
énoncé rien ne garantit qu‟il sera correctement interprété par notre interlocuteur.
L‟approche communicative présente, au moins pour la compréhension orale,
diverses formes linguistiques destinées à transmettre un même message. On prend en
compte le niveau du discours et on distingue entre cohésion (les relations existant
24
entre deux énoncés) et cohérence (les relations établies entre des énoncés et la
situation extralinguistique). On utilise en classe de préférence la langue étrangère,
mais il est possible d‟utiliser la langue maternelle et la traduction. En ce qui concerne
l‟erreur, elle est considérée inévitable.
1.4.5. L’éclectisme actuel
Actuellement on peut dire qu‟on assiste en didactique du français langue
étrangère à une crise des méthodologies. Il n‟y a pas de méthodologie unique, forte,
globale et universelle sur laquelle tous seraient d‟accord.
Pour certains méthodologues, l‟approche communicative est entrée en déclin
non parce que ses principes sont invalidés ni parce qu‟une nouvelle méthodologie l‟a
supplantée, mais tout simplement parce qu‟en France elle a été employée comme une
méthodologie constituée, alors que pour beaucoup elle ne l‟était pas. C‟est pourquoi
depuis une quinzaine d‟années on assiste à la montée d‟un éclectisme méthodologique
qui tend à la diversification des matériels et des approches proposés.
La nouvelle génération d‟enseignants refuse toute imposition et ne se sent
plus liée aux méthodologies constituées ni aux manuels que l‟on trouve sur le marché.
D‟après R. Galisson ce type d‟enseignants a une forte tendance à l‟éclectisme et
utilise d‟une manière subversive le manuel car il refuse d‟employer la méthode telle
que l‟auteur la préconise. Il n‟adopte plus un manuel, en réalité il l‟adapte et le
transgresse. Les professeurs, grâce à la photocopieuse se construisent une méthode
propre en empruntant des éléments de cours à différentes méthodes déjà publiées.
Cette méthodologie s‟articule autour d‟un dialogue principal qui sert de base
à l‟essentiel des activités de systématisation qui exploitent ce support au niveau du
lexique, de la grammaire, de la graphie, de la correction phonétique, des dimensions
culturelles, etc. Les activités sont présentées dans un ordre aléatoire et la cohésion
entre le support souvent authentique et les activités proposées est faible. L‟acquisition
des compétences formelles est privilégiée (morphologie et syntaxe), les compétences
25
culturelles par contre sont abordées en fin d‟unité didactique. D‟autre part, l‟exercice
à trous est largement utilisé.
L‟éclectisme comme méthodologie d‟enseignement des langues étrangères
exige que l‟enseignant possède de vastes connaissances de la langue qu‟il enseigne,
des différentes manières d‟enseigner, et qu‟il puisse établir en détail les besoins de ses
élèves. Plus l‟enseignant est formé, plus il revendique son autonomie et moins il a
besoin de méthode, se sentant capable d‟adapter son enseignement à sa situation
particulière de classe. Le système éducatif ne peut à notre avis fermer les yeux sur les
pratiques éclectiques de bon nombre d‟enseignants, en présupposant que ceux-ci
seront disposés d‟eux-mêmes à améliorer leur formation. Les Institutions devraient
donc pencher ouvertement vers la formation intégrale des enseignants ou bien vers
l‟élaboration d‟une méthode cohérente qui viserait le plus grand nombre de publics.
On pourrait ainsi éviter que les élèves ne deviennent des “cobayes” des “expériences”
d‟enseignants soumis à l‟instabilité des mutations.
L‟éclectisme actuel présente les avantages d‟une méthodologie souple,
capable de s‟adapter aux différentes situations d‟enseignement/ apprentissage les
quatre compétences d‟expression dont l'expression orale. Néanmoins, pour éviter
d‟être synonyme d‟incohérence et d‟échec, les défenseurs de l‟éclectisme,
principalement en milieu scolaire, devraient miser sur la formation des enseignants
qui constitue le point fort de cette méthodologie.
26
Conclusion du chapitre 1
Nous avons, à travers le premier chapitre, fait le point des notions de base
concernant la communication et la compétence de l‟expression orale. En analysant
l‟évolution des méthodes de l‟enseignement du français langue étrangère, nous
constatons que ces méthodes mettent de plus en plus d‟importance sur le
développement de la compétence de communication. Plusieurs recherches ont été
effectuées par les pédagogues dans le but d‟étudier de façon détaillée les facteurs
influençant l‟expression orale chez les apprenants afin d‟en retirer la méthode la plus
convenable. Tout ce fondement théorique nous permettra de mieux analyser la
situation de l‟enseignement/apprentissage de l‟expression orale à DLCF que nous
présenterons dans le chapitre qui suit.
27
Chapitre 2
ENSEIGNEMENT DE L’EXPRESSION ORALE DES ETUDIANTS
D’ANGLAIS DEBUTANT EN FRANÇAIS AU DLCF, ULEI - UNH.
2.1. Présentation générale du programme
2.1.1. Public
En principe, le DLCF n‟admet que les bacheliers ayant appris le français aux
écoles secondaires. Ces derniers temps, avec la concurrence de la langue anglaise, le
nombre de ces bacheliers diminue. Il est nécessaire donc pour la direction du
Département d‟avoir une nouvelle politique de formation, d‟une part pour répondre au
besoin des bacheliers non francophones qui souhaitent poursuivre leurs études de
français, et d‟autre part, pour assurer l‟emploi des enseignants de l‟établissement.
Comme cela a été dit dans l‟introduction, depuis l‟année universitaire 2008-2009, le
DLCF accueille à son sein des bacheliers ayant appris l‟anglais au cours de leurs
études secondaires.
L‟échantillon de notre recherche est constitué des étudiants d‟anglais débutant
en français de première et deuxième année du Département de langue et de civilisation
française - ULEI - UNH, âgés de 18 à 21 ans. La majorité (plus de 90%) en sont de
sexe féminin. Pour être admis, Ils ont passé un concours sélectif très dur comprenant
trois épreuves : anglais, mathématiques et littérature.
Ce public d‟étudiants présente plusieurs avantages dans l‟apprentissage
linguistique. D‟abord, physiquement, ils ont les organes d‟articulation qui arrivent
déjà à la stabilité et à la perfection. Ensuite, ils possèdent déjà une bonne capacité
d‟audition, de phonation, d‟imitation… Et leurs pensées atteignent un certain niveau
de maturité : ils sont capables de s‟exprimer, d‟argumenter et de convaincre … Par
ailleurs, ayant appris l‟anglais, ils ont tous plus ou moins des expériences dans
l‟apprentissage d‟une langue étrangère.
28
Mais ce public présente également des inconvénients. Premièrement, ils sont
moins motivés pour le français puisque ce n‟est pas leur premier choix.
Deuxièmement, ils viennent de différentes régions du pays, cela signifie que leur
qualité de formation est différente puisque le système d‟études n‟en est pas le même.
Enfin, ils ont plus ou moins des interférences négatives provenant du système
phonétique anglais.
2.1.2. Objectifs de formation
Le DLCF a pour objectif de former de licenciés de français ayant le niveau du
DALF C1 du CECR à la sortie de l‟école.
- Mener les apprenants vers l‟autonomie en les rendant conscients et
responsables de leur apprentissage. Ils sont naturellement conduits à communiquer et
à réaliser des tâches en français. L‟apprentissage des savoirs et savoir-faire langagiers
va de pair avec la découverte des réalités socioculturelles
- Fournir aux étudiants un outil pour qu‟ils puissent communiquer au niveau DELF
B1 et poursuivre les études de français postérieurement comme les étudiants
apprenants le français au scolaire.
Pour notre public en question, leur tache est donc double : ils doivent suivrent
le cours de rattrapage durant la première année pour atteindre le niveau requis afin
d‟être capables de poursuivre les étude de deuxième année comme les autres étudiants
(ceux ayant appris le français aux écoles secondaires).
2.1.3. Programme d’enseignement et volume horaire
Pour atteindre l‟objectif fixé, ces étudiants ont, comme tous les étudiants de la
première année, 3 séances de 250 minutes par semaine. De plus, chaque semaine ils
ont un cours supplémentaire de 2 séances de 250 minutes.
Quant à la masse horaire de la production orale, les étudiants de première
année font 4 cours de 180 minutes, soit 3 heures de pratique d‟expression orale en
classe par semaine. Pendant un semestre, ils font 45 heures d‟expression orale.
29
L‟expression orale est considéré comme l‟une des deux compétences les plus
importantes dans le programme de formation en première année du Département
(l‟expression écrite et la compréhension écrite ne font l‟objet que de deux cours par
semaine). En outre, un cours supplémentaire de 2 heures par semaine est dispensé à
ces types d‟étudiants pour qu‟ils puissent atteindre le même niveau requis aux
étudiants de première année au DLCF (à la fin du deuxième semestre, ils doivent
passer les mêmes tests proposés aux étudiants « normaux »).
2.1.4. Manuel
Pour les étudiants de première année, la direction du DCLF propose la méthode
« Tout va bien ! 1 », de l‟édition 2005. Cette méthode présente bien des avantages.
D‟abord, c‟est une méthode de français qui est destinée aux grands adolescents
et adultes débutants ou faux débutants. Elle correspond donc exactement à notre
public visé : les étudiants d‟anglais débutant en français.
Ensuite, cette méthode suit rigoureusement les recommandations du Cadre
européen commun de référence pour les langues. Ses objectifs généraux, nettement
convaincants, coïncident avec ce que nous recherchons : elle est un support de
communication authentiques ou proches de l'authentique, permettant à l'étudiant de se
sensibiliser aux différents registres de langue et de découvrir certains aspects de la
culture française et francophone.
En effet, “Tout va bien ! 1” a d‟une part pour objectif l‟acquisition d‟une
compétence de communication générale permettant de faire face aux situations les
plus diverses à l‟exclusion des situations professionnelles spécifiques et l‟acquisition
de savoirs et de savoir-faire culturels. D‟autre part, parallèlement aux riches activités
de compréhension et d‟expression, la méthode propose également des travaux sur la
grammaire et le vocabulaire associés aux situations et au service de la communication
faisant une large place à l'observation et à la réflexion.
30
2.1.5. Évaluation
En première année, les étudiants ont deux semestres d‟études. Pour chaque
semestre, outre la note d‟assiduité qui représente 10% de la note totale, ils ont deux
tests à passer : test de mi-semestre et test final.
Concernant l‟expression orale, les tests de mi-semestre sont organisés par les
enseignants afin de permettre aux étudiants de se familiariser aux modes
d'interrogation et aux enseignants de trouver des pistes et des méthodes de travail
appropriés. Cette évaluation formative est obligatoire et représente 30% de la note
totale de l'année.
À la fin du premier semestre, les étudiants seront soumis à une interrogation
dont la note représente 60% de la note finale. Pour notre public en question qui débute
en français à l‟entrée au DLCF, les tests de mi-semestre et final du premier semestre
sont moins difficile que ceux proposés aux autres étudiants dits « normaux ».
Pourtant, à la fin du deuxième semestre, ils doivent passer les mêmes tests que ces
derniers.
2.2. Enseignement de l’expression orale
Etant secrétaire de la direction du DLCF, tous ce qui concerne les résultats
d‟études des étudiants m‟intéresse. Nous sommes particulièrement préoccupée par les
problèmes du nouveau public du Département : étudiant anglais débutant en français.
Alors, nous avons fait des visites de leurs classes lors des cours de production
orale pendant le premier semestre de l‟année universitaire 2009-2010. Nous avons
remarqué une manque de motivation générale chez les étudiants, des interférences de
la langue anglaise sur le français. Cela explique leurs résultats d‟études qui restent à
désirer.
Pour mieux comprendre la situation d‟enseignement/apprentissage de
l‟expression orale aux étudiants d‟anglais débutant en français au DLCF- ULEI -
31
UNH, et pour vérifier nos hypothèses, nous avons mené une enquête auprès des
étudiants, une entrevue avec des enseignants.
2.2.1 Présentation des données
2.2.1.1. Enquête auprès des étudiants
Le questionnaire destiné aux étudiants se compose de 18 questions portant sur :
- Leur motivation sur l‟apprentissage du français en général et de l‟expression
orale en particulier.
- Leurs difficultés rencontrées en expression orale.
- Leurs centres d‟intérêt concernant les activités orales en classe.
- Leurs propositions visant amélioration de la compétence d‟expression orale.
Vu leur niveau de français, les questions ont écrites en vietnamien. Ce qui
permet aux étudiants de les bien comprendre et d‟y bien répondre. La fiche d'enquête
se compose de questions fermées avec les éléments de réponse aux choix. Nous avons
choisi cette forme du questionnaire pour que les étudiants soit être à l‟aise à répondre.
En outre, il nous permet de traiter les résultats de façon rapide.
Cette enquête s‟est menée au mois décembre de l‟année universitaire 20092010, soit le première semestre d‟apprentissage du français des étudiants de la
promotion QH2009, et le troisième semestre d‟apprentissage du français des étudiants
de la promotion QH2008. Nous avons distribué les fiches d'enquête à 58 étudiants et
en avons reçu 56 en retour.
2.2.1.2. Entrevue avec des enseignants
Pour mieux comprendre les méthodes d‟enseignement des professeurs et pour
vérifier les avis des étudiants, nous avons entrepris des entrevues avec des enseignants
responsables des cours des étudiants d‟anglais débutant en français de la première et
deuxième année.
Notre questionnaire d‟entrevue se compose 12 questions portant sur :
32
- Conscience de l‟enseignement de l‟expression orale.
- Appréciations concernant de l‟apprenant.
- Méthode d‟enseignement.
- Conditions d‟enseignement /apprentissage
Tous les sept professeurs chargés des cours aux étudiants d‟anglais débutant en
français du DLCF ont accepté notre proposition d‟entrevue. Deux entre eux ont plus
de 15 ans d‟expérience d‟enseignement, les autres de 5 à 10 ans et une seule d‟un an.
Chaque entrevue dure de 45 minutes à une heure et demie, soit la moyenne d‟une
heure.
2.2.2. Analyse des données
Pour une analyse et interprétation des données, nous avons recouru à deux
catégories d‟analyses : l‟analyse quantitative (ou statistique) et l‟analyse qualitative en
nous basant sur les théories que nous avons synthétisées dans le premier chapitre.
2.2.2.1. Enquête auprès des étudiants
Nous allons analyser et interpréter les réponses des étudiants selon les thèmes
précédemment mentionnés.
* Motivation des étudiants vis-à-vis du français et de l’expression orale.
A la première question de l‟enquête portant sur la raison pour laquelle les
étudiants ont choisi le français comme l‟étude universitaire, la majorité (64,7%) des
étudiants l‟ont choisi simplement parce qu‟ils n‟ont pas le résultat suffisant pour être
admis au Département de Langue et de Civilisation Anglais. Certains déclare sont
obligés à étudier le français par leurs parents (pour 21,6% des étudiant). L‟amour et la
curiosité pour le français n‟occupent que 13,7% des étudiants. La plupart des
étudiants, donc, choisissent le français pour des motivations externes et fragiles. Ce
n‟est pas pour leur intérêt qu‟ils apprennent le français. Ces étudiants, par conséquent,
ne sont pas motivés et ne font pas vraiment d‟efforts pendant les études. Comment
33
leur donner le désir d‟apprendre, c‟est toujours une question difficile à répondre pour
les enseignants du Département du français.
De plus, avec la question 2 : « Comment trouvez-vous le français ? », malgré
des similitudes du français et l‟anglais, tous les étudiants (100%) trouvent que le
français est difficile à apprendre. Pourtant, en répondant la 3è question, la plupart
d‟étudiants interrogés (78,5%) déclarent leurs grands besoins pour le développement
de la compétence d‟expression orale dans l‟apprentissage du français, et cela pour des
raisons très différentes : d‟après eux, l‟objectif primordial de l‟apprentissage d‟une
langue étrangère est la communication orale dans des situations courantes ; le niveau
d‟expression orale des étudiants reste encore limité (60,8% des étudiants a obtenu la
notes passable du examen de fin du premier semestre en expression orale).
* Difficultés des étudiants dans l’apprentissage de l’expression orale
A la question portant sur le degré de difficulté dans l‟apprentissage des quatre
compétences (CO, EO, CE, EE), la plupart des étudiants (69.6%) prétendent que
l‟expression orale est très difficile. Ils avouent tous en effet qu‟ils tombent dans
l‟embarras et rencontrent beaucoup d‟obstacle en expression orale.
Quant aux raisons de difficultés de l‟apprentissage de l‟expression orale
(Question 6), voici les réponses des étudiants :
100%
0.0
0.0
0.0
0.0
7.1
16.1
19.6
14.3
30.4
80%
46.4
Jamais
Quelquefois
64.3
46.4
44.6
60%
44.6
Souvent
46.4
Toujours
40%
44.7
32.2
20%
37.5
35.8
28.6
23.2
8.9
0%
8.9
0.0
Manque de la
connais s ance
phonétique français .
Influence de la
phonétique anglais e
Manque de la
connais s ance
lexicale
34
Manque de la
connais s ance
gram m aticale
Manque des idées à
parler
Problèm es
ps ychologiques
« En principe, la phonétique du français ne me cause pas de problème » dite
7,1% des étudiants à propos des difficultés due à la manque de connaissance
phonétique français. Au contraire, les autres (92,9%) ne cachent pas leurs hésitations
dans la maîtrise de cet obstacle.
Quant au lexique, les interrogés avouent qu‟ils n‟ont pas assez de mots pour
exprimer ce qu‟ils veulent dire (88,2%). D‟un autre côté, 11,8% des apprenants
affirment qu‟ils ont déjà acquis assez de vocabulaire grâce aux vocabulaires de
l‟anglais appris mais ils ne savent pas choisir des mots appropriés aux situations, aux
contextes. Personne ne rencontre d‟obstacles lexicaux.
Pour la grammaire, le problème de la conjugaison du verbe, du temps du verbe,
de la structure verbale et surtout l‟utilisation correcte de la préposition, des articles
dans la production orale pose aux apprenants beaucoup difficulté (66,7%).
À propos du manque des idées à parler, tous les interrogés (100%) rencontrent
de temps à autre des difficultés dans ce domaine. Nous passons à la timidité des
étudiants dans le cours de production orale : selon notre enquête, 90,2% des
apprenants interrogés disent qu‟ils ont encore des problèmes psychologiques en
classe, lors des activités orales. D‟une part, n‟ayant pas confiance en leur niveau de
compétence d‟expression orale, ces étudiants n‟osent pas prendre la parole, de peur de
moquerie de leurs camarades. D‟autre part, la correction permanente et directe
d‟erreurs de quelques enseignants font peur aux étudiants.
* Apprentissage de l’expression orale.
Comme ce public âgé de 18 à 21 ans, les thèmes auxquels il s‟intéresse le plus
sont : l‟amour (74,6%), la musique (70%). Les autres thèmes occupent un nombre
plus petit : la famille (40,7%), le sport (32,4%). Les thèmes de la science et technique,
de l‟actualité, de la politique, semblent moins attrayants pour tous les étudiants (le
taux correspondants sont : 11,5% ; 10% ; 6,9%).
35
Quant aux activités orales en classe, les étudiants s‟engagent le plus dans la
conversation (87%) ; présentation, description, narration (42%) ; le débat sur un sujet
(35%). L‟activités qu‟ils aiment le plus est les jeux (avec 100%).
En bref, le choix des thèmes préférés reflète bien les caractéristiques
psychologiques des jeunes à cet âge : l‟amour et la musique auxquels ils s‟intéressent
le plus. Cependant, ils aiment le montrer essentiellement par les jeux et la
conversation qui semblent les manières les plus simples. Cela éprouve assez nettement
leur niveau ou plutôt leur capacité en expression orale. Ils manquent de mots ou de
termes spécifiques en exprimant des sujets complexes (actualité, politique, science et
technique …).
0.0
100%
1.8
14.3
28.6
80%
48.2
53.5
37.5
69.6
67.9
60%
91.1
37.5
89.3
Ne pas aimer
Aimer
Bcp aimer
40%
30.4
50.0
20%
12.5
48.2
33.9
30.4
16.1
7.1
1.8
0%
Amour
Musique
Famille
Sport
Cinéma
Science et
technique
19.6
8.9
1.8
Politique
Actualité
Les questions 9, 10 et 11 portent sur l‟usage des gestes dans la communication
orale. Voici des résultats :
Question 9 : En parlant français, faites-vous attention à votre expression
gestuelle ?
Très souvent
36
Réponse
Pourcentage
0
0.0
Souvent
13
23.2
Parfois
34
60.7
Jamais
9
16.1
Question 10 : Suivez-vous des émissions télévisées pour améliorer votre
expression gestuelle (en dehors de la classe) ?
Réponse
Pourcentage
Très souvent
0
0.0
Souvent
7
12.5
Parfois
36
64.3
Jamais
13
23.2
Question 11 : Dans le cours d´expression orale, l´enseignant fait-il attention à
votre expression gestuelle ?
Réponse
Pourcentage
Très souvent
7
12.5
Souvent
32
57.1
Parfois
17
30.4
Jamais
0
0.0
On voit donc que l`expression gestuelle ou mimique ne tient pas une
importance particulière chez l`apprenant. Ceux qui se servent souvent des gestes pour
faciliter leur communication ne représentent que 23,2 % des interviewés et ceux qui
en ignorent absolument restent nombreux avec la proportion de 16 %.
Chez les étudiants conscients d´utiliser les gestes pour mieux se faire
comprendre, ils choisissent d´imiter les natifs à travers les émissions de télévision
37
comme une façon d´entraînement. Ces derniers se divisent en deux catégories : 12,5%
des étudiants qui s´entraînent régulièrement et chaque fois qu´ils le peuvent et 64,3%
des étudiant qui le font suivant leur volonté. Il est alarmant de savoir que 23,2% se
déclarent jamais regarder la télévision avec l´intention d´apprendre et améliorer leur
expression mimique, ce qui correspondent relativement au nombre d´ étudiants qui ne
font jamais de geste en parlant.
Côté enseignants, il nous semble que ces derniers ont bien rempli leur tache en
se prêtant assez d´attention sur l´enseignement des expressions mimiques. La majorité
des enseignants (69,6 %) explique et recommande aux étudiants les différentes
manifestations gestuelles pour mieux faire passer le message dans une conversation. Il
est à noter qu´aucun enseignant ne néglige cet aspect communicatif. C´est un bon
signe qu´avec le temps, les étudiants seraient imprégnés et habitués à l´expression
mimique et la réussiraient comme il le faut.
La question 12 aborde les manières d´entraînement des étudiants en vue
d´améliorer leur expression orale et ceci se fait en dehors de la classe.
Question 12 : En dehors de la classe, comment pratiquez-vous le français ?
Très souvent
Souvent
Parfois
Jamais
Parler avec un
natif
0.0
14.3
51.8
33.9
Parler avec un
camarade
0.0
16.1
60.7
23.2
Parler tout seul
7.1
28.6
51.8
12.5
Chez les étudiants, il existe trois « activités extrascolaires » auxquelles ils ont
recours pour pratiquer la langue : se faire des amis francophones, chercher un
camarade avec qui on converse en français et s´entraîner seul. Ces trois activités
d´entraînement sont assez prisées, ce qui se traduit par le fait que la moitié des
interviewés se déclarent de les avoir essayées de temps en temps.
38
Pourtant, vu que les vietnamiens s´avèrent encore timides et passifs, les deux
premiers types d´entraînement mentionnés ci-dessus se pratiquent avec une faible
fréquence. On a encore du mal à s´approcher et à engager le premier la conversation
avec les francophones aux croissement dans la rue ou dans les sites touristiques. Seul
14,3% se disent toujours prêts à arrêter un passant francophone pour se donner
l´occasion de parler français tandis que 33,9 % n´osent jamais aborder un étranger.
Idem pour le cas de chercher un ami parlant français pour s´entraider à élever le
niveau de langue. La proportion approximative est de 16,1 % et de 23,2 %. Reste le
dernier type d´entraînement qui consiste à parler français avec soi-même en se
regardant dans le miroir ou en imaginant un ami virtuel. 28,6 % des étudiants le font
souvent et 7% régulièrement. Pas de menaces pour sa « face » et non plus
d´interaction, cet entraînement ne se relève pas très efficace pour l´étudiant mais
l´enseignant pourrait l´encourager car, au moins ce dernier a travaillé consciemment le
français hors de la classe.
La question 13 (Est-ce que l´enseignant utilise les supports multimédias dans
son cours d´expression orale ?) aborde l´utilisation des supports multimédias dans le
cours d´expression orale. Voici les réponses :
Réponse
Pourcentage
Très souvent
0
0.0
Souvent
0
0.0
Parfois
41
73.2
Jamais
15
26.8
L‟enquête montre que les enseignants utilisent rarement des outils multimédias
dans leurs cours (73,2 %), voire jamais (26,8 %). C‟est dommage parce que les
supports multimédia pourraient servir de prétexte motivant l‟expression orale des
étudiants.
39
Dans les deux questions qui se suivent (14, 15), nous voudrions étudier
l´attitude de l´enseignant et de l´apprenant envers l´erreur commise en expression
orale. Voici les résultats :
Question 14 : Les méthodes de correction d´erreur que l´enseignant utilise
sont :
Souvent
De temps en
temps
Jamais
Inviter un camarade à la corriger
30.4
62.5
7.1
La corriger immédiatement
48.2
30.4
21.4
La noter pour corriger
ultérieurement
53.6
46.4
0.0
Question 15 : Pour la correction d´erreur, votre attitude envers les méthodes
de l´enseignant est :
Très bien
Bien
Pas bien
Inviter un camarade à la
corriger
1.8
21.4
76.8
La corriger immédiatement
5.4
16.1
78.5
La noter pour corriger
ultérieurement
41.1
19.6
39.3
Quand un étudiant commet une erreur, l´enseignant procède souvent à trois
méthodes suivantes : inviter un camarade de classe à celui qui fait l´erreur, corriger
immédiatement lui-même et enfin, noter les erreurs pour les corriger ultérieurement.
L´enseignant a tendance à corriger les erreurs lui-même : 4 8,2 % préfèrent une
correction immédiate alors que 53,6 % se penchent sur la correction après l´exposé de
l´étudiant. Il n´invite l´autre étudiant à corriger son camarade qu´en cas de l´erreur
facile à reconnaître et à résoudre.
40
Les étudiants n‟aiment pas la correction par un camarade et la correction
immédiate par le professeur : ils ne veulent pas que quelqu´un d´autre que leur
enseignant juge leur travail (76,8%) ; ils ne souhaitent pas non plus être empêchés
durant leur exposé à cause d‟une faute (78,5%). 41,1 % des interrogés aiment bien que
leur enseignant note les erreurs commises et les corrige à l´issu de leur exposé.
* Point de vue sur les conditions d’enseignement/apprentissage
Question 16 : Selon vous, les sujets de débat en cours d´utilisation sont :
Effectif
Pourcentage
Très intéressant
12
21.4
Intéressant
14
25.0
Assez intéressant
21
37.5
Pas du tout intéressant
9
16.1
Concernant les sujets de débat utilisés dans les cours d´expression orale, la
question 16 nous montre que l´étudiant sont assez intéressés par les problèmes
soulevés dans les sujets de débat. 21,4 % pensent que les sujets donnés sont très
intéressants et les incitent à participer à la discussion. 16,1% ne se montrent pas du
tout enthousiasmés envers les sujets à traiter.
Question 17 : Selon vous, la longueur d´un cours d´expression orale telle que
maintenant est :
Effectif
Pourcentage
Trop long
0
0.0
Long
4
7.1
Adéquat
45
80.4
Trop court
7
12.5
41
La question 17 nous informe de la pertinence du volume d´heures dans le cours
d´expression orale. Les étudiants sont presque unanimes à penser que le nombre
d´heures de cours consacrés à cette compétence est approprié (80,4%). Le reste se
divise en deux partisans : l´un reproche de la longueur du cours alors que l´autre
demande plus de temps de pratique, ce qui se manifeste relativement par 7,1% et
12,5% des voix. Donc, nous pourrons nous rassurer de garder cette répartition horaire.
Question 18 : Selon vous, pour un cours d´expression orale, l´effectif de la
classe tel que maintenant est :
Réponse
Pourcentage
Trop nombreux
0
0.0
Nombreux
0
0.0
Assez nombreux
1
1.8
Adéquat
55
98.2
La dernière question porte sur l´effectif d´une classe. La quasi-totalité des
interviewés sont d´accord avec le nombre d´étudiant présents dans le cours qui tourne
autour d´une vingtaine de personnes. Ni trop faible ni trop nombreux pour assurer une
bonne efficacité et une ambiance échauffée au sein des participants. Un seule étudiant
interrogé trouve que un tel effectif est nombreux et nuit à son travail.
42
2.2.2.2. Entrevue avec les enseignants
* Conscience de l’enseignement de l’expression orale
Question 1 : Quelle est, d’après vous, le rôle de l’expression orale dans
l’enseignement/ apprentissage d’une langue étrangère ?
Effectif
Pourcentage
Très nécessaire
6
85.7
Nécessaire
1
14.3
Pas nécessaire
0
0
Cette question demande aux enseignants de prendre position sur l´importance
de la compétence de EO dans l´enseignement/apprentissage d´une langue étrangère.
Le résultat n´est pas étonnant lorsque la majorité des sondés jugent très nécessaire
l´enseignement de cette compétence communicative (85,7%). Une seule personne
interrogée pense que cette compétence est nécessaire mais il ne faut pas tout centrer
sur elle.
Question 2 : Comment trouvez-vous l’enseignement de l’EO aux étudiants
d’anglais débutant en français au DLCF?
Comme le programme d´enseignement du français aux étudiants anglais
débutant est très nouveau, beaucoup d´enseignants se sentent peiné à donner cours à
ce public. 71,4% avouent être embarrassés en faisant du français dans cette classe.
Les difficultés sont multiples et ne pouvoir pas être toutes mentionnés dans cette
partie. Nous allons les analyser plus tard pour voir plus clair ce qui s`est passé.
Le reste manifeste une certaine hésitation une fois interrogée. Pour lui, cet
enseignement présente à la fois des difficultés et des avantages et il lui est difficile de
donner une réponse catégorique. Nous pensons lui consacrer un peu plus de temps
pour observer la situation et en tirer les conclusions définitives.
43
Effectif
Pourcentage
Difficile
5
71.4
Normal
0
0
Facile
0
0
Hésitation
2
28.6
* Appréciations concernant de l’apprenant
Question 3 : Quelle est, d’après-vous, la compétence d’expression orale des
étudiants d’anglais débutant en français au DLCF?
Cette fois, la question divise encore les enseignants, les uns trouvent acceptable
le niveau des étudiants alors que les autres donne l´avis moins encourageant en
proclamant que les étudiants sont mauvais en expression orale. Les deux parties
tiennent toutes un pourcentage de 42,85 %.
Une seule enseignante hésite à donner son opinion étant donné qu´elle n´a pas
assez de temps d´observation et d´estimation.
Effectif
Pourcentage
Bon
0
0
Normal
3
42.85
Mauvaise
3
42.85
Hésitation
1
14.3
Question 4 : Les étudiants participent-ils aux activités orales en classe ?
A cette question, nous avons reçu diverses réponses de la part des enseignants.
Selon eux, une partie des étudiants est très motivée par le français et participent
activement aux activités dans le cours de E.O. Cette catégorie représente 28,6%. Avec
le même pourcentage, une autre partie se montre malheureusement indifférente par
44
rapport à l´apprentissage, soit 28,6%. La moitié des étudiants participe de temps en
temps lorsqu´ils sont désignés et qu´ils sont bien préparés (42,8%).
Effectif
Pourcentage
Souvent
2
28.6
Quelquefois
3
42.8
Rarement
2
28.6
Jamais
0
0
Question 5 : D’après-vous, est-ce que le fait que les étudiants ont appris
l’anglais avant le français influence sur leurs expression orale en français?
Pour l´influence de l´anglais sur l´enseignement/apprentissage du français, les
enseignants y voient en même temps des avantages et des interférences. Ce qui est
avantageux à l´égard de l´enseignant est que les étudiants possèdent déjà une certaine
connaissance langagière de base. Ils ont un bagage lexical assez solide en anglais et
peuvent s´en servir pour mieux assimiler le vocabulaire français. 71,4% des
enseignants le croient. En outre, 42,8% estime que l´étudiant est déjà habitué aux
notions linguistiques et que cela facile sensiblement leur travail.
A côté des avantages, les limites ne sont pas manquées. Tous les interrogés
sont d´accord sur le fait que l´étudiant est trop influencé par la prononciation anglaise
et commet beaucoup de fautes phonétiques en parlant, ce qui n´est pas vraiment
inquiétant car à la longue, l´étudiant sera familiarisé avec la prononciation française.
Avantages
Oui
%
Connaissance de champs lexicaux
latines
5
71.4
2
28.6
Connaissance linguistique de base
3
42.8
4
57.2
45
Non
%
Inconvénients
Oui
%
Non
%
La mauvaise prononciation à
l‟anglaise des mots français
7
100
0
0
le mauvais découpage en groupes
rythmiques
7
100
0
0
* Méthode d’enseignement
Question 6 : La méthode que vous utilisez est facile pour l’enseignement de la
production orale ?
Pour la méthode que l´enseignant travaille avec l´étudiant en cours de E.O, elle
reçoit un écho favorable de la part des utilisateurs. Ils trouvent que les leçons portant
sur la production orale sont bien conçues et correspondent parfaitement aux débutants
(85,7%). Il en reste aussi des hésitations selon lesquelles cette méthode ne répond pas
au besoin de l´étudiant en s´avérant trop difficile (14,3%)
Effectif
Pourcentage
oui
6
85.7
non
0
0
hésitation
1
14.3
Question 7 : Enseignez-vous des stratégies d’apprentissage de l’expression
orale en français aux étudiant?
Effectif
Pourcentage
oui
5
71.4
non
2
28.6
Pour apprendre la langue en général, il faut effectivement des stratégies
d´apprentissage. Idem pour la production orale en français et les enseignants en sont
aussi conscients. 71,4% disent d´avoir présenté les stratégies d´apprentissage pour
accélérer et améliorer l´apprentissage de cette compétence. En revanche, 28,6%
46
n´abordent pas les stratégies d´apprentissage faute de temps et de conscience. Pour
eux, les stratégies d´apprentissage en quelque soit la langue sont les memes et il n´est
pas nécessaire à les rappeler en classe.
Question 8 : Utilisez-vous des TICE dans l’enseignement ?
Les TICE sont très présents dans l´enseignement de la langue. Les enseignants
s´en servent également mais leur utilisation se limite au magnétophone et à la vidéo
avec respectivement 28,6 et 42,8%. D´autres supports sont aussi mentionnés mais les
interrogés ne précisent pas leur choix. Pourtant, nous nous permettons d´en déduire
qu´ils exploitent la source d´Internet au service de leur enseignement et 28,6 %
procèdent à cette façon.
Effectif
Pourcentage
Magnétophone
2
28.6
Projecteur
0
0
Internet
0
0
Vidéo
3
42.8
D‟autre support :
2
28.6
Question 9 : Pendant la préparation des étudiant aux activités orale, vous… ?
Aidez les étudiants faibles à
préparer la parole.
Restez au tableau
Effectif
Pourcentage
5
71.4
2
28.6
Pour le stade de préparation, les enseignants préfèrent circuler au sein des
groupes, observer les étudiants et les aider si besoin est. Les faibles sont toujours les
privilégiés de l´apprenant et l´aide de l´enseignant est surtout d´ordre lexical. Contre
47
71,4% des enseignants disons « actifs », ceux qui restent au tableau n´est point
nombreux, seulement 28,6%. Il est à noter que les étudiants se montrent plus attentifs
et sérieux si l´enseignant est à leur coté au lieu de les observer du tableau.
Question 10 : Pendant la pris de la parole des étudiants, vous … ?
Pendant l´exposé des étudiants, les enseignants font plutôt attention à
l´expression et le contenu (respectivement 85,7% et 100%). Quant à erreur de
prononciation et de grammaire, 57,2% et 42,8 % pensent qu´il faut les corriger en
priorité car cela nuit à la compréhension de l´interlocuteur. Au contraire, 42,8% et
57,2 % se permettent de laisser tomber ces erreurs en faveur du contenu et de
l´expression parce qu´il importe d`avoir de quoi parler et non pas de parfaire la
langue.
Oui
%
Non
Pourcentage
Erreur de prononciation
4
57.2
3
42.8
Erreur de grammaire
3
42.8
4
57.2
Expression
6
85.7
1
14.3
Contenu
7
100
0
0
Question 11 : Quand les étudiants comment des erreurs, vous … ?
Effectif
Pourcentage
Corrigez ces fautes dès qu‟il les commet
0
0
Notez et Corrigez ces fautes à la fin de son
expression
4
57.2
Demandez un autre étudiant à corriger ces fautes
3
42.8
Concernant la méthode de correction, 57,2% des interrogés disent de noter et
de corriger les erreurs à l´issu de l´exposé alors que 42,8 % aiment inviter l´autre
étudiant à corriger son camarade. Personne ne corrige les fautes en interrompant le
48
présentateur. Sauf le cas de mécompréhension, l´enseignant laisse l´étudiant finir son
exposé avant de commenter et de corriger les erreurs commises. Cela encourage
l´étudiant et lui donne une confiance en s´exprimant.
* Conditions d’enseignement /apprentissage
Question
12 :
Comment
jugez-vous
les
conditions
d’enseignement/
apprentissage ?
Les conditions d´enseignement/ apprentissage englobent le volume horaire, la
disposition de classe, les équipements techniques et l´effectif. Parmi ces paramètres, le
volume horaire est le seul à avoir une bonne appréciation avec 71,4% des voix
favorables. Les trois restants laisse encore à désirer. Tous les interrogés se sont mis
d´accord à porter plainte contre la disposition de classe et le manque d´équipement.
L´effectif de classe est aussi le sujet de discussion avec 85,7% des voix défavorables.
Seulement 14,3% pensent suffisant le nombre d´étudiants dans un cours de E.O.
Surchargé (%)
Suffisant /
Favorable (%)
Insuffisant /
Défavorable (%)
Le volume horaire
0
71.4
28.6
Disposition de la classe
0
0
100
Equipement technique
0
0
100
Effectifs
0
14.3
85.7
2.3. Interprétation des résultats
Nous tenons à présenter ci-dessous des difficultés et des causes qui nous sont
apparu à travers nos analyses et observations directes des étudiants d‟anglais débutant
en français au Département de Langue et de Civilisation Françaises.
2.3.1. Difficultés d’ordre linguistique
2.3.1.1. Manque de vocabulaire
«Apprendre une langue, c‟est essentiellement apprendre le vocabulaire de cette
langue». Près de 39,2% des étudiants interrogés avouent qu‟ils ne maîtrisent pas un
49
vocabulaire suffisant qui leur permet de comprendre et de communiquer en français.
Des difficultés lexicales tellement grandes rencontrées par des étudiants d‟anglais
paraissent un peu contradictoires car les vocabulaires anglais et français, pour des
raisons historiques et géographiques, ont beaucoup de mots semblables. Pour ces
types étudiants, la fréquence des mots anglais utilisés dans leur production ne
témoigne plus d‟une stratégie de communication mais d‟un abus de l‟anglais dans une
production orale en français : ils ont souvent recouru à l‟anglais « yes », « no »,
« I »… et les prononcent à l‟anglais. Cet abus de l‟anglais conduit parfois à l‟emploi
des faux amis. On rencontre souvent le cas où les similitudes de forme peuvent
trompeuses et deviennent la source des erreurs.
Une autre difficulté lexicale consiste à l‟emploi du vocabulaire. En observant
des cours d‟expression orale, nous constatons que ce type d‟erreurs est assez courant.
Les étudiants confondent facilement les couples de mots comme écouter/entendre,
voir/regarder, prêter/emprunter, est-ce que/qu‟est-ce que … Dans plusieurs cas, les
étudiants partent un mot vietnamien, puis en cherchent l‟équivalent en français sans
faire attention à la signification en français de ce mot.
2.3.1.2. Manque de connaissance grammaticale
D‟après toutes les enseignantes, il n‟est pas difficile pour nos étudiants de
comprendre de phénomènes morphosyntaxiques parce qu‟il y a assez de similitude
entre la grammaire anglais et la grammaire française et que les étudiants ont déjà
l‟habitude de l‟apprentissage de langues étrangères. Cependant, 66,7% des étudiants
relèvent des difficultés dues aux différences entre la grammaire anglaise et la
grammaire française. Les erreurs les plus courantes sont celles de la conjugaison de
verbes qui est, d‟après les étudiants, beaucoup plus complexe qu‟en anglais. Plusieurs
étudiants trouvent du mal à retenir et bien employer le genre des noms, une
caractéristique du français que l‟anglais n‟a pas. Les temps des verbes, surtout des
temps du passé, sont aussi jugés, par les interrogés difficile. Or, toutes les
50
observations laissent voir un nombre bien visible des étudiants devant les difficultés
morphosyntaxiques dans leurs productions orales :
- l‟ordre des mots dans la phrase : l‟anglais a un autre ordre des mots de la
phrase que le français. Par exemple : l‟adjectif est toujours placé avant le nom alors
qu‟en français il peut se mettre avant ou après le nom selon le cas.
- l‟accord des noms, des participes passés et des adjectifs : il n‟y a pas l‟accord
des participes passés et des adjectifs en anglais.
- l‟absence de la conjonction « que » après des verbes et expression comme :
penser que, après que … : en anglais, l‟emploi de « that » (« que » en français) est
parfois facultatif tandis que « que » est obligatoire en français.
2.3.2. Manque de connaissance socioculturelle
2.3.2.1. Manque de connaissance générale
La connaissance générale est développée par la lecture de tout type de textes et
de documents (presse, essais, œuvres littéraires, documents iconographiques, films) en
relation avec les questions d‟actualité rencontrées dans les médias, les productions
artistiques, les lieux de débat.
Une communication efficace à l‟oral suppose la maîtrise d‟un certain nombre
de capacités et de techniques d‟expression. Cette maîtrise suppose, à son tour, une
connaissance suffisante de la langue (vocabulaire et syntaxe) et une aptitude à la
synthèse pour saisir avec exactitude la pensée d‟autrui et exprimer la sienne avec
précision.
C‟est une difficulté des apprenants : ils ne savent quoi dire faute de
connaissances générale. Au secondaire, ils ne savent que le manuel scolaire et n‟ont
pas de temps ainsi que de conditions pour enrichir les connaissances. Manque de la
connaissance générale de tel ou tel thème dans le cours de production orale, la
majorité des étudiants ne savent pas quoi dire ou comment s‟expliquer.
51
2.3.2.2. Manque de connaissance culturelle français (langue cible)
Grâce à des connaissances socioculturelles de l‟Angleterre qui est un pays
voisins de la France en Europe, nos étudiants auront acquis certaines connaissances
générales de la France. Cependant, 37.5% des étudiants reconnaissent qu‟ils
connaissent peu la France et son pays, ses gens, la vie quotidienne, la culture … et ils
tombent parfois dans l‟embarras des situations orale faute de connaissance
socioculturelles. Ce manque, d‟après eux, est dû à plusieurs raisons. D‟abord, les deux
pays, quoique voisins, ont certainement deux cultures différentes. En suite, leur
professeur n‟a pas le temps et l‟habitude de parler de société et de la culture français
dans la classe. En fin, de leur côté, la plupart des étudiants interrogés avouent
sincèrement qu‟ils ne lisent pas les journaux ou n‟importent quels livres en français et
qu‟ils ne parlent jamais avec les étrangers. C‟est difficile d‟acquérir les connaissances
sur la France car les informations dans le manuel scolaire ne sont pas du tout
suffisantes pour un apprenant de langue.
À côté du problème de temps et de condition, il faut constater que les jeunes
vietnamiens sont très paresseux dans la lecture. Ils sont donc dépourvus non
seulement de connaissances sur la France, sur les événements d‟actualités, sur la
politique dans le monde… mais encore des connaissances sur leur pays natal: le
Vietnam.
2.3.3. Difficultés d’ordre cognitif, psychologique et affectif
Dans la classe de langue, quelques étudiants restent silencieux à écouter les
autres et ne répondent qu‟aux questions posées par le professeur. Nguyen Thi Han,
étudiante de 2è année se rappelle : « Je n‟osais pas prendre la parole parce qu‟avant, je
n‟ai jamais parlé français, j‟ai peur de mal prononcé, ceux qui parlent bien me font
trembler ». L‟exemple que nous venons de citer ci - dessus est un cas parmi de
nombreux cas où les apprenants n‟osent pas prendre la parole à cause du problème
psychologique. Ils ont des idées mais devant le jury ou même devant leurs amis, ils
tremblent jusqu‟à tout oublié.
52
2.3.3.1. Manque de confiance en soi (Timidité)
D‟une façon générale, les Vietnamiens ont peur de parler devant le public à
cause de la timidité. Les étudiants vietnamiens ne sont pas une exception. Les experts
étrangers estiment que les étudiants vietnamiens sont forts en grammaire et
vocabulaire mais qu‟ils n‟osent pas parler de peur que personne ne comprenne ce
qu‟ils disent. Avec le temps, la peur devient la paresse, plus on ne pratique pas, plus
on manque de confiance en soi.
Ce type de psychologie vient aussi de la peur d‟être mal estimé. Quand
quelqu‟un prend la parole, les autres se taisent pour l‟écouter, c‟est une forme de
politesse obligatoire qui va créer une ambiance silencieuse. Celui qui parle aura
l‟impression que tout le monde le regarde, l‟écoute et même le juge. Est – ce que j‟ai
l‟air stupide quand je parle, comment – est ma prononciation ? Mon apparence,
ridicule ou banale ? Les autres vont – ils rire ? Telles sont quelques unes dans une
série de questions qui dansent dans la tête de cette personne. Elle perd soudain toute la
confiance en elle et ses gestes, ses paroles deviennent inhabituels et ridicules.
La dernière raison de la timidité est que l‟apprenant n‟est pas sûr de ses
connaissances qu‟il a acquises depuis longtemps. Cela peut être expliqué par
l‟enseignement et l‟apprentissage secondaire que nous avons analysé dans la partie
« Causes de l‟état actuel » - Une méthode d‟enseignement dans laquelle le professeur
joue le rôle principal rend les étudiants passifs. En dehors des connaissances que les
professeurs leur enseignent, la plupart des étudiants ne connaissent pas la vie. Il est
donc compréhensible qu‟ils manquent de confiance en leur connaissance, donc en eux
- même.
2.3.3.2. Peur de commettre des fautes
On peut dire que c‟est le manque de confiance en soi chez les étudiants faibles
a abouti à la peur de commettre des fautes. Cette peur est assez connue chez les
apprenants. Dans la vie, on voit bien que celui qui écrit bien n‟est pas évidemment un
53
homme « éloquent », ce qui signifie que de l‟écrit à l‟oral, c‟est un long chemin. En
écrivant, une personne a du temps pour réfléchir, choisir les mots, corriger la phrase et
réécrire plusieurs fois si nécessaire. Elle peut montrer qu‟elle maîtrise bien la
grammaire, qu‟elle possède un vocabulaire riche et un style d‟écriture excellente. Or,
parler c‟est tout - à - fait différent. Cette personne est peut - être dirigé par plusieurs
éléments :
D‟abord c‟est le temps. À l‟oral, elle n‟a pas beaucoup de temps pour réfléchir
comme à l‟écrit, elle n‟a que le temps pour préparer quelques idées et puis elle doit
s‟exprimer oralement tout de suite. C‟est normal de faire des fautes de grammaire ou
de prononciation mais psychologiquement, elle est honteuse. Une ou deux fois après,
elle n‟ose plus parler. D‟ailleurs, elle a peur aussi que si elle balbutie, les autres
doivent l‟attendre et ils perdent leur patience. Pour économiser le temps des autres, il
vaut mieux laisser les meilleurs parler. Elle reste silencieuse pour écouter les autres en
espérant en tirer des expériences sans savoir que si elle n‟essaie pas de prendre la
parole et d‟accepter de commettre des fautes ridicules ou banales les premières fois,
elle ne fera jamais de progrès.
2.3.4. Contraintes diverses.
2.3.4.1. Conditions matérielles
Presque tous les étudiants interrogés (80.4%) se montrent satisfaits du volume
horaire destiné à l‟enseignement/apprentissage de l‟expression orale.
Quant aux salles de classe, dans notre Département, il faut remarquer que tous
les cours de français sont donnés dans les salles moyennes destinées aux classe de
moyens effectifs et donc favorables à l‟enseignement/apprentissage d‟une langue
étrangère. Cependant, les tables et les bancs sont souvent mis en deux rangs parallèles
de façons traditionnelle car ces salles de cours sont également utilisées pour d‟autres
matières que les langues étrangères et pour d‟autres classes venant de différents
départements de École de Langues et d‟Études Internationales. Cet arrangement
54
entrave beaucoup l‟interaction dans la classe : les enseignants constatent que dans leur
classe, les bons étudiants se mettent toujours aux premières table et les moins bons se
cachent tout derrière et font souvent d‟autre choses ou bavardent.
Il est incontestable que l‟étudiant ne peut pas parler s‟il n‟a pas l‟occasion de le
faire. En observant la classe dans le cours de production orale, nous constatons que,
dans la plupart des cas, le professeur observe toute la classe et désigne les plus forts
qui semblent avoir bien fini à venir parler devant la classe. Il arrive souvent que les
autres groupes continuent leur travail inachevé pendant que leurs camarades parlent. Il
y a même des groupes qui refusent quand ils sont invités à parler devant la classe sous
prétexte de ne pas avoir fini la préparation. Le professeur les laisse tranquilles, surtout
quand le temps n‟est pas suffisant pour toute la classe. A cela s‟ajoute le fait que dans
certains cas, la répartition de temps de parole n‟est pas égale entre les étudiants au
profit de quelques bons étudiants.
2.3.4.2. Hétérogénéité du niveau de connaissance.
Nous discutons maintenant des rôles de l‟étudiant. Selon l‟approche
communicative, l‟apprenant doit être l‟acteur autonome de son apprentissage. Il doit
participer aussi à la définition d‟objectifs, d‟une méthodologie et de contenus
d‟apprentissage, aux choix de support et d‟activités d‟apprentissage, à la gestion de
son apprentissage dans le temps et à l‟évaluation de ses acquis et de son apprentissage.
Pourtant, en réalité, la plupart des étudiants restent paresseux, passifs et trop
dépendants de l‟anglais. 88,2% des interrogés n‟investissent presque rien à
l‟apprentissage du français mais se contentent de ce qu‟ils connaissent en anglais pour
mettre dans une production en français.
2.3.4.3. Influence de l’anglais
Nous présentons ci-dessous les facilités et les difficultés des étudiants
anglophones apprenant le français :
55
* Les facilités des étudiants anglophones débutant dans la classe de français
Presque tous les étudiants profitent des ressemblances ou de ce qui est en
commun entre ces deux langues. Une des façons les plus appréciées dans
l‟enseignement de la phonétique d‟une langue étrangère c‟est celui à travers l‟API
(l‟alphabet phonétique international). Les étudiants ayant appris l‟anglais pendant une
longue durée connaissent certainement l‟API. C‟est pourquoi quand ils commencent à
apprendre la phonétique française ou plus simplement, la prononciation des mots
français, ils peuvent faire eux - même la prononciation des nouveaux mots où ils
peuvent y arriver plus rapidement sans passer trop de temps pourvu qu‟ils aient la
transcription phonétique de ces mots.
Bien des étudiants qui trouvent les facilités dans les phonèmes identiques entre
ces 2 langues dont certaines consonnes et voyelles. Ils disent que beaucoup de
phonèmes français ne provoquent pas la difficulté sauf les voyelles nasales car ils ont
connu plusieurs phonèmes dans la phonétique anglaise. Pour les consonnes, plusieurs
consonnes ont été apprises en anglais, comme [m], [f], [v], [k], [g],…. Et pour les
voyelles, elles sont moins nombreuses à être identiques entre ces deux langues.
Dans le processus de l‟apprentissage de l‟anglais, les étudiants ont eu plus ou
moins d‟occasion de travailler avec le schéma de l‟appareil phonatoire. Certains
d‟entre eux ont donc la facilité dans l‟apprentissage de la phonétique française quand
le professeur leur présente ce qu‟est cet appareil et comment on font des points
d‟articulation.
* Les difficultés des étudiants anglophones débutant dans la classe de français
7,8% des étudiants interrogés disent qu‟ayant appris l‟anglais, ils ont moins de
mal quant à la question de la phonétique. D‟après ceux-ci, la prononciation française
est moins difficile et plus régulière avec des règles. De plus, ils ont déjà des
connaissances solides de phonétique, de bonnes réflexions avec les sons de langues
56
étrangères et aussi une habitude de les prononcer. Au contraire, 92,2% des réponses
pensent qu‟ils ont beaucoup de difficultés phonétiques : la mauvaise prononciation (à
l‟anglais) des mots français ayant la forme semblable à celle des mots anglais.
Presque toutes les enseignantes interrogées ne font attention qu‟au fait que les
étudiants prononcent à l‟anglais des mots ou des terminaisons français qui ont la
forme comme l‟anglais. Il y a seulement deux enseignants remarques d‟autre
difficultés phonétiques et prosodiques : intonation et accent (l'accent en français porte
sur la dernière syllabe du mot ou du groupe de mots, contrairement à l'anglais qui n'a
pas d'accent fixe). En générale, ces difficultés phonétiques sont jugées moins graves
que les difficultés lexicale mais apparaissent à une fréquence beaucoup plus grande.
Outre la mauvaise prononciation, selon notre observation, plus de la moitié des
étudiants ont encore beaucoup de problème avec la prosodie (accent, rythme,
intonation) qui est très différente de l‟anglais. Premièrement, c‟est le problème du
rythme : le mauvais découpage en groupes rythmiques se trouve dans la production
orale de ces types d‟étudiants. Cela entraîne le mauvais placement de la syllabe
accentuée qui se traduit par un déséquilibre dans le schéma rythmique et mélodique de
l‟énoncé. Ce problème est probablement dû à l‟interférence négative de l‟anglais : en
anglais, il y a l‟accent du mot et l‟accent d‟insistance tandis que le français n‟a pas
l‟accent du mot mais l‟accent tonique de chaque groupe rythmique. La liaison est
aussi difficile pour les étudiants car l‟anglais n‟en dispose pas.
2.3.4.3. Manque d’entraînement
Le manque d‟entraînement et de méthodologie aboutit à la difficulté dans
l‟expression des idées. Un nombre d‟étudiant se plaignent qu‟ils ne savent pas
comment exprimer les idées. Ces étudiants ont toujours beaucoup d‟idées dans la tête,
ont la volonté de parler, ont beaucoup essayé de parler en classe mais souvent ils
n‟arrivent pas à exprimer ce qu‟ils veulent dire. En classe, ils parlent les yeux au
plafond pour réfléchir, la bouche fait des sons « euh… ah… oh… » et finalement, ils
57
font des phrases sans fin ni tête. C‟est désagréable quand on veut dire quelque chose
mais qu‟on ne peut pas.
La raison est simple. Pour n‟importe qu‟elle langue, il faut du temps pour
s‟entraîner. Prenons l‟exemple d‟un petit bébé qui apprend à parler sa langue
maternelle: il commence par des sons « oh, ah », ensuite par les simples mots « papa,
maman » et petit à petit, on lui apprend à faire d‟abord des phrases très simples
comme « je mange du riz ». Il lui faut aussi du temps et de l‟entraînement pour parler
couramment sa langue maternelle. C‟est aussi le cas d‟un apprenant de langue, s‟il ne
s‟entraîne jamais, il n‟arrivera jamais à bien parler.
58
Conclusion du chapitre 2
L‟étude de l‟état des lieux, des enseignants, des étudiants, du manuel, des
conditions matérielles et surtout les deux enquêtes réalisées auprès du corps
d‟enseignants et des étudiants d‟anglais en première année du DLCF nous ont permis
de mieux comprendre la situation de l‟enseignement/apprentissage du français en
général et de la compétence d‟E.O en particulier dans notre établissement. Les
résultats obtenus, d‟une part, nous aident à affirmer nos hypothèses formulées au
début de notre recherche et d‟autre part, nous mènent à construire des propositions
pédagogiques dans le but d‟améliorer la compétence d‟E.O du public visé, qui
constituera le contenu du troisième chapitre de notre recherche.
59
Chapitre 3
IMPLICATIONS PEDAGOGIQUES
Partant des problèmes détectés concernant l‟enseignement/apprentissage de
l‟expression orale au DLCF, et en nous basant sur les principes théoriques relatifs à la
compétence de communication orale, nous essayons de proposer dans cette partie
quelques solutions susceptibles d‟améliorer la compétence de l‟expression orale d‟un
public spécifique : des étudiants d‟anglais débutant en français. Il s‟agit de
propositions d‟ordre administratif et d‟implications pédagogiques.
3.1. Propositions d’ordre administratif
Il est incontestable que le milieu scolaire exerce une grande influence sur la
qualité de l‟enseignement/apprentissage, surtout quand il s‟agit des classes de langues.
Ainsi, vu les conditions matérielles actuelles des salles de classes au DLCF, nous nous
permettons de formuler quelques propositions suivantes :
Il faudrait d‟abord que les salles de classes soient disposées en forme en cercle
ou en forme d‟un U, qu‟elles soient munies d‟équipements (ordinateur, cassette,
projecteur,…) permettant un enseignement/apprentissage efficace. On pourrait
également les décorer avec des images de la France et affiches rédigées en français.
Une telle ambiance physique motivera sans nul doute les étudiants et les encouragera
à utiliser le français dans les interactions verbales.
La bibliothèque du Département doit être mieux équipée : elle doit posséder
plus de livres et de documents authentiques en français et actualisés. Il faudrait qu‟elle
réorganise ses heures d‟ouverture afin que les étudiants puissent y accéder facilement.
Enfin, il faut que le Département multiplie les activités extrascolaires (club de
français, conférence, jeux, concours de français …). Ces activités ludiques jouent
aussi un rôle important pour la création d‟une ambiance ouverte, enthousiaste et pleine
de solidarité entre les étudiants.
60
3.2. Implications pédagogiques
3.2.1. Variété des types d’activités d’expression orale
Les activités de classe sont marquées par la créativité et donnent une grande
part d‟initiative à l‟apprenant. Alors l‟enseignant aurait intérêt à choisir et à varier les
activités convenables.
3.2.1.1. Exercices pratique de l’expression orale
* Monologue (Expression suivie)
C‟est ce qu‟on appelle aussi le discours oral non interactif. L‟apprenant peut
exprimer ses idées, ses sentiments, ses opinions, ses centres d‟intérêt... concernant un
thème donné devant la classe. Le monologue se présente sous plusieurs formes telles
que exposé, récit, résumé, présentation …
Dans ce type d‟activité, l‟apprenant- émetteur est maître de sa production. Il
peut entièrement prévoir le déroulement du discours mais il risque de ne pas rendre
compte de la capacité d‟adaptation à l‟évolution du discours et de l‟utilisation
spontanée de la langue.
* Dialogue
L'enseignement des langues étrangères utilise le dialogue depuis fort longtemps, en
particulier comme moyen de mettre en évidence les structures. Dans la tendance actuelle
d‟enseigner les langues étrangères selon l‟approche communicative, les dialogues stéréotypés
entre des personnages de carton-pâte, usant d'une langue artificielle, ont cédé la place, dans
les manuels récents, à des exemples plus naturels, qui illustrent comment les phrases se
combinent pour des besoins de communication dans des contextes sociaux clairement
définis. Les activités de dialogue prennent en compte non seulement la précision des formes
mais aussi leur utilisation appropriée en situation. L‟apprenant devrait bien préciser la
situation de communication (qui parle à qui, de quoi, dans quel but, où et quand …) ainsi que
prévoir une stratégie de communication d'engager, d'entretenir et de clore une conversation
pour que le dialogue soit bien structuré et que le but de communication visé soit atteint.
61
* Débat et discussion
Depuis longtemps, les enseignants de français reconnaissent déjà les avantages
du débat dans l‟amélioration de l‟expression orale. L‟utilisation du débat dans les
cours d‟E.O permet aux apprenants des occasions à prendre la parole, à exprimer leurs
idées personnelles. La diversification du sujet de débat sur les différents domaines de
la vie, bien mis à jour, d‟une part, motive la participation au cours, d‟autre part,
favorise
l‟enrichissement
des
connaissances
linguistiques
ainsi
que
celle
socioculturelles. Le choix des sujets de débat a un rôle primordial dans la réussite du
cours d‟E.O. Plus les sujets sont variés, plus les participants sont motivés,
enthousiasmés. A travers les débats, les apprenants ont l‟occasion de réfléchir sur le
sujet, sur les problèmes et de justifier leur point de vue, alors ils s‟entraînent la
capacité de prendre la parole devant les autres, ce qui n‟est pas toujours facile pour
quelques-uns d‟entre eux et les aidera dans la future vie professionnelle.
3.2.1.2. Les jeux
Faire parler les apprenants sans les faire parler, c‟est l‟objectif visé de plusieurs
pédagogues. À l‟aide des jeux, on peut étudier en s'amusant, ce qui crée chez eux la
motivation de suivre des cours. D‟après Weiss F., l‟envie et le plaisir de jouer peuvent
«contribuer grandement à animer la classe de langue et à permettre aux élèves de
s‟impliquer d‟avantage dans leur apprentissage en prenant plaisir avec les mots, les
phrases et les textes qu‟ils créeront». En effet, « Les jeux et exercices de créativité
leur permettront d‟utiliser de façon nouvelle, personnelle, le vocabulaire et les
structures acquis au cours des leçons en les faisant sortir du cadre, du contexte, de la
situation dans lesquels ils les ont appris ».
Le jeu permet non seulement d‟éviter la monotonie et la routine des démarches
pédagogiques dans la classe de langue mais aussi de créer chez l‟apprenant le sens de
compétition et lui donne le désir de gagner. Ce type de motivation supplémentaire
incite les apprenants à utiliser les connaissances langagières acquises dans la
production orale à s‟exprimer pour de réels besoins de communication.
62
Pour que les apprenants aient l‟enthousiasme dans leur apprentissage,
l‟enseignant devrait proposer des jeux dans son cours. Cela instaure le rire, la
plaisanterie, l‟aisance pour les étudiants. Ils sont divisés en différents types:
Les jeux de société, c‟est le nom qui tous les jeux rassemblant au moins deux
joueurs. Voici une définition proposée par LHÔTE J.-M (1996 : 6) que nous jugeons
très complète sur ce type de jeu: « Les jeux dits de société supposent au moins deux
joueurs, des règles réciproques, très souvent l‟usage d‟instruments, l‟organisation de
parties comportant un début et une fin, des sanctions par pertes et gains, un caractère
reproductible ». Dans les cours d‟E.O, ces jeux présentent nombreux avantages car ils
contribuent à animer l‟ambiance de la classe tout en demandant aux participants de
parler, de réagir spontanément et le plus rapidement pour être le meilleur du jeu. Avec
les jeux de société, les apprenants peuvent jouer tout en étudiant sans éprouver de
contraintes. C‟est pourquoi, ce type de jeux peut devenir, à n‟en pas douter, de
précieux auxiliaires pédagogiques lors de l‟enseignement d‟une langue étrangère en
général et de la compétence d‟E.O en particulier.
Les jeux de rôle sont utilisés depuis longtemps et occupent aujourd‟hui une
place privilégiée dans les techniques d‟enseignement/apprentissage de langue
étrangère. Il s‟agit en effet d‟une technique d‟improvisation théâtrale plus ou moins
libre et dont l‟objectif est de favoriser la communication entre les apprenants tout en
permettant une production personnalisée. C‟est une activité potentiellement très riche
pour les enseignants qui cherchent à favoriser et à valoriser l‟E.O dans tous ses
aspects. « L’expression jeu de rôles sert généralement à désigner toute une gamme
d’exercices et d’activités communicatives. » (Sheils, 1996 : 167). Un jeu de rôles bien
préparé et bien mené avec un enseignant et des apprenants rompus
permet par
conséquent de faire vivre la langue en situation en proposant des cas de figure proches
de la réalité qui peut attendre l‟apprenant dans la vie réelle. Grâce aux jeux de rôle, on
s‟entraîne à réagir spontanément dans de différentes situations de communication.
L‟enseignant se contente de présenter cette situation ou ce problème et d‟en indiquer
les personnages sans donner de précisions sur la façon dont ils pourraient ou devraient
63
se comporter. Il n‟intervient pas directement au déroulement d‟un jeu de rôles. Il ne
joue que le rôle d‟un informateur qui donne des informations, enrichit le lexique et
éventuellement aide à trouver une solution. C‟est l‟apprenant qui met en place sa
propre stratégie communicative. Il peut « s’impliquer dans l’interprétation des
différents rôles de personnages se trouvant dans une situation précise, afin de
permettre ensuite une analyse de représentations, sentiments et attitudes liés à cette
situation » (De Ketele, 1998 : 153). Il doit avoir recours non seulement aux moyens
langagiers mais aussi non verbaux comme les gestes, les mimiques, la voix, le regard,
les pauses et les silences. C‟est pourquoi on peut dire que les jeux de rôle développent
une compétence de communication globale.
Dans le cours d‟E.O, l‟enseignant peut appliquer deux types de jeu de rôles :
jeu de rôles dirigé et jeu de rôles ouvert. Dans le jeu de rôles dirigé, il existe des
consignes et des contraintes, les participants doivent décrire les intentions de
communication attendues et fournir les informations linguistiques correspondantes. Le
jeu est programmé avec les objectifs prédéterminés et utilisé avant tout comme une
technique d‟apprentissage et d‟acquisitions linguistiques puisqu‟il sous-entend une
progression. A travers le jeu de rôles, l‟enseignant peut aussi évaluer ce que
l‟apprenant a retenu et la mise en situation de ces acquis.
Au contraire, dans le jeu de rôles ouvert, le scénario est décidé par
l‟apprenant, les éléments servant à guider le déroulement du jeu de rôles sont réduits
au strict minimum. Le jeu de rôles ouvert est une technique d‟entraînement et de mise
en pratique de l‟ensemble des acquis langagiers ou non-verbaux des apprenants, et ne
se limite pas, comme c‟est bien souvent le cas pour les jeux de rôles guidés, une
simple redite en situation parallèle des contenus de la dernière unité pédagogique (en
termes lexicaux, grammaticaux, d‟actes de parole...). Les apprenants, à partir d‟une
situation simple, vont tout inventer par eux-mêmes, ce qui ne peut que favoriser la
négociation et la créativité collective.
64
La simulation globale est une technique utilisée dans l'enseignement du
FLE qui a déjà été expérimentée avec succès. C‟est une autre forme plus complexe du
jeu de rôles qui consiste à proposer un projet créatif à un groupe. Elle est définie par
Godard (Les simulations globales : le village, p.174) comme un projet qui permet de
faire une multitude d‟activités (pluridisciplinaires), « d’acquérir des connaissances
linguistiques, des savoirs nouveaux en situation ». Les participants à une simulation
globale doivent avoir recours à leur sens d‟imagination à créer un univers fictif, des
personnages, des règles de vie ainsi que des interactions entre ces personnages.
L‟apprenant-acteur doit mettre en œuvre tous leurs acquis et respecter des règles
contraignantes, qui l‟obligent à se mettre dans la peau des personnages. La simulation
globale demande un travail de préparation et d‟organisation important. Au contraire
des jeux de rôle qui ne font simuler que des morceaux de réalité, la simulation globale
consiste à créer une réalité complexe où les situations sont en relation les unes avec
les autres, d'où le terme de simulation globale.
Les apprenants, en vivant dans un monde qu‟ils créent et où tout est possible,
peuvent trouver une motivation qu'une situation scolaire a des difficultés à faire naître.
Chacun d‟entre eux, même les timides peut avoir une place dans la simulation globale.
Sous le masque d‟un personnage imaginé, il trouvera plus de facilités à s‟exprimer, ce
qu‟il n‟a pas souvent dans leur expression en langue étrangère. Donc, la simulation
globale est très stimulante pour la prise de parole, il reste encore le rôle de
l‟enseignant dans l‟exploitation de ce type de support afin de développer la
compétence d‟expression orale des apprenants.
3.2.1.3. Application du travail en groupe
L‟une de grandes difficultés rencontrées par les étudiants dans l‟apprentissage
de l‟expression orale est le problème psychologique, dont la peur de parler devant
leurs amis. Ce type de travail crée le climat favorable en classe en motivant leur
parole. « L‟objectif du travail de groupe n‟est pas de répondre a une question simple,
ce qui pourrait se faire individuellement. L‟objectif du groupe c‟est d‟ouvrir des
65
pistes, d‟émettre des hypothèses ce qui ne peut se faire qu‟avec d‟autres que soi si on
veut avoir plusieurs pistes et les hypothèses les plus variées et néanmoins possibles.
Le point de vue des autres aide à envisager ce qu‟on n‟avait pas vu soi-même et à
examiner la pertinence d‟une proposition” (Maria-Alice Médioni, centre de langues,
université de Lyon 2, Cahiers pédagogique Mai 2004). Certes, dans le cas où un
apprenant est rapporteur du groupe, il prend la parole devant la classe, il se sent
toujours confiant en soi parce que ce qu‟il dit n‟est pas « le produit » de son individu
mais d‟un groupe de gens. Ce type d‟activité a des caractéristiques suivantes :
Effectif: En nous basant sur nos propres expériences ainsi que sur les
résultats des enquêtes auprès des enseignants et des étudiants, nous nous permettrons
de conclure que les groupes de 2 et de 4 personnes aboutiraient à un fonctionnement
efficace d‟où viennent de bons résultats. Les groupes de 5 sont trop nombreux et
donneraient aux étudiants du mal à partager le travail entre eux. Il arriverait que
quelques paresseux en profitent pour ne rien faire tout en recevant des notes. Ceux de
3, sauf pour les jeux de rôles où chaque membre a son rôle déterminé, ne
favoriseraient pas non plus la participation parfaite de tous les membres. Il est
possible que deux étudiants parmi eux travaillent ensemble plus souvent tandis que le
troisième est négligé. Le choix entre ces deux types dépendra du travail que
l‟enseignant demande à ses apprenants à accomplir. Pour les grands sujets qui
demandent aux étudiants beaucoup de préparation et de recherche, le groupe de 4 est
un bon choix tandis que pour ceux plus simples, l‟enseignant peut mettre en place des
groupes de 2.
Formation de groupe: Pour que le travail en groupe atteigne l‟objectif prévu
de l‟enseignant, il faut qu‟il y mette une attention particulière dès la formation de
groupe. Dans la classe, les étudiants sont libres à choisir leur place, leur voisin. En
formant les groupes, il est fréquent que l‟enseignant divise les étudiants par unitétable : les étudiants assis à la même table travaille ensemble. Cette façon simple se
montre avantageuse au point de vue d‟économiser le temps du cours, mais il se pose
66
encore des problèmes venant du fait que dans la classe, le niveau de l‟attitude
d‟apprentissage des étudiants n‟est pas pareil. Nous pouvons le constater même selon
leur choix de place : ceux qui ont un bon niveau de langue ou une bonne attitude
d‟apprentissage se mettent souvent aux premières tables tandis que les plus faibles, les
plus paresseux choisissent celles plus loin de l‟enseignant. Si l‟enseignant n‟intervient
pas dans la disposition des groupes d‟étudiants, il risquera de donner naissance aux
groupes trop hétérogènes qui nuiraient au sens compétitif entre les groupes, parce que
les groupes des étudiants forts auraient plus de chance à gagner. Pour le limiter, il est
nécessaire que l‟enseignant fasse un sondage dès les premières séances sur le niveau
des étudiants qui l‟aiderait à bien classer ses étudiants en groupe. La présence des
forts ainsi que des faibles dans un groupe permettrait de diminuer l‟écart de niveau
entre les groupes dans la classe, cela favoriserait une compétition égale entre eux.
Hétérogénéité: Malgré des difficultés causées par ce phénomène, il est
toujours conseillé de former des groupes hétérogènes. Dans les classes en première
année, le nombre des étudiants qui sont faux débutants est remarquable, donc
l‟hétérogénéité reste très forte. Mais au lieu de la considérer comme un grand obstacle
difficile à surmonter, il vaut mieux que l‟enseignant en profite. Comme le temps du
cours est limité, l‟enseignant n‟arrive pas à se présenter à côté de chaque étudiant tout
le temps pour leur donner des conseils, pour corriger leurs erreurs. Avec les groupes
hétérogènes, il existerait au moins un faux débutant dans chaque groupe qui puisse
aider les vrais débutants à corriger des fautes de prononciation et de morphosyntaxe,
de ce point on pourrait dire que ce type de groupe met en valeur l‟inter correction.
Différenciation des rôles: Les rôles sont formés dans l‟objectif de faciliter
le meilleur fonctionnement du groupe. Pour les groupes de deux personnes, les
membres sont tout à fait égaux à partager leur tâche. Pour ceux où le nombre des
participants est plus nombreux, il est primordial de désigner le chef du groupe. Cette
nomination pourrait être faite par l‟enseignant ou par les membres du groupe. Le chef
joue un rôle important car c‟est lui qui s‟occupe de la gestion du temps des rencontres
67
ainsi que du contact entre les membres du groupe. Il suscite aussi la participation des
membres du groupe en assurant à chacun la chance de s'exprimer. En cas de désaccord
entre les membres, le chef devrait être l‟arbitre qui regroupe les idées et a droit à la
décision finale. C‟est pourquoi, il est nécessaire que le chef soit capable de persuader
ses membres tandis que ces derniers, en nommant leur chef, devraient se mettre aussi
sous sa direction, ce qui constituerait un élément composant de la réussite du travail
en groupe. A côté du chef, il vaut mieux nommer dans chaque groupe un secrétaire
qui serait chargé de prendre des notes de ce que le groupe a fait. Autrement dit, le
secrétaire du groupe serait responsable de faire un rapport des activités du groupe
comme : la date, le lieu des rencontres du groupe, les démarches, le jugement objectif
sur la participation de chaque membre. Ce document deviendrait une base pour
l‟enseignant de donner une évaluation plus exacte sur le travail de chaque étudiant.
Règles de fonctionnement du groupe : Le groupe ne fonctionne bien qu‟à
condition que ses membres respectent les règles suivants : En premier lieu, tous les
membres devraient s'entendre sur la définition de la tâche à accomplir. Ensuite, il est
inévitable qu‟ils participent tous à la discussion et contribuent à terminer la tâche
donnée par l‟enseignant. Il faut bien que les membres, tout en argumentant pour
persuader les autres, sachent les écouter attentivement et qu‟ils tentent de se
comprendre les uns les autres. Ils devraient prendre conscience qu‟il ne travaille pas
individuellement mais dans un groupe. Et notamment, il est primordial que chaque
membre soit responsable de sa tâche et cherche toujours à la remplir.
3.2.2. Autres stratégies
3.2.2.1. Pour la motivation des étudiants
Il faut d‟abord varier des sujets, surtout ceux de la vie quotidienne. Il faut
également actualiser des informations et demander aux apprenants de parler des
événements d‟actualité. Donc les sujets d‟expression orale devraient être renouvelés,
les étudiants devraient être plus actifs et plus réalistes. Le cours d‟expression orale
devient animé et rentable. L‟enseignant devrait traiter soigneusement les sujets que les
68
étudiants connaissent bien et qu‟ils aiment: la famille, les sports,… Afin de déterminer
les sujets qui les intéressent, l‟enseignant peut faire de petites enquêtes. D‟ailleurs, il
peut les laisser le choix thématique pour obtenir une bonne production orale. La
production orale spontanée est une compétence difficile pour les étudiants. En
conséquence, l‟enseignant pourrait prévenir le sujet à donner. Cela leur permet d‟avoir
le temps pour bien le préparer et pour limiter des erreurs. Les étudiants doivent avoir
une attitude d‟apprentissage active et aussi trouver la nécessité de l‟apprentissage de
la langue étrangère.
Les connaissances linguistiques jouent un rôle important dans l‟apprentissage
de l‟expression orale. Pour mieux parler français, pour éviter les fautes grammaticales
en parlant, l‟apprenant doit faire souvent des exercices grammaticaux et lexicaux. De
plus, il lui faut prendre conscience de la nécessité des éléments socioculturels en
expression orale. Il doit enrichir souvent son vocabulaire, ses connaissances générales
dans tous les domaines.
Pour motiver les étudiants, il serait très utile de leur fournir des mots, des
expressions concernant le thème abordé d‟une séance d‟expression orale car une
de leurs grandes difficultés est la pauvreté lexicale. La fourniture des mots
serait essentiellement sous forme des textes authentiques parlant du sujet choisi.
Ainsi, l‟apprenant peut non seulement enrichir son vocabulaire et augmenter sa
compétence de compréhension écrite, mais aussi enrichir ses connaissances
encyclopédiques. Dans ce cas, on dit qu‟une seule flèche atteint en même temps
triple but. D‟ailleurs, le professeur doit fournir aux étudiants des connaissances
linguistiques leur permettant de communiquer en cette langue. Ces données
linguistiques doivent être appliquées et mises en scène par les apprenants dans
des situations orales en classe car c‟est la production orale qu‟ils incorporent et
acquièrent véritablement les événements de la langue : le rythme et l‟intonation
bien sûr, mais aussi les découpages sémantiques et la syntaxe.
69
3.2.2.2. Correction des erreurs
Premièrement, nous voudrions aborder une attitude de grande tolérance
à l‟égard de l‟erreur et la façon de correction la plus subtile possible. Quand ils font
des erreurs, il est nécessaire qu‟ils soient corrigés. Alors la correction de l‟enseignant
les aide à éviter de les commettre de nouveau mais provoque aussi des obstacles au
niveau psychologique. Par conséquent, pour savoir comment se fait la correction, il
faut tenir compte du but de l‟activité. De fait, il semble raisonnable de corriger les
erreurs dans les activités de pratique linguistique dirigées, axées sur la précision de la
forme. En revanche, s‟il s‟agit de l‟expression orale libre ou spontanée, dans le cadre
d‟un travail par paires ou par groupes, il faut se contenter des notes pour y remédier
ultérieurement. Dans le cas d‟une interaction spontanée enseignant/étudiant,
l‟enseignant peut, au lieu de signaler les erreurs, indiquer le problème de
communication
en
demandant
un
éclaircissement,
une
confirmation,
une
paraphrase,… La conduite à tenir dépend aussi du type de l‟erreur. Si celle-ci qui
perturbe la compréhension au point d‟interrompre la communication ou d‟entraîner un
malentendu, elle doit être corrigée tout de suite. Quand elle est moins grave, la
correction peut être différée.
70
Conclusion du chapitre 3
En nous basant sur le fondement théorique de l‟enseignement du français
selon l‟approche communicative et l‟analyse des deux enquêtes, nous avons essayé de
proposer dans ce dernier chapitre quelques mesures ayant pour but d‟améliorer
l‟enseignement/apprentissage de l‟E.O aux étudiants d‟anglais en première année du
DLCF. Comme il s‟agit d‟un enseignement centré sur l‟apprenant, nos propositions
respectent toujours le principe de donner aux étudiants le plus possible de temps à
prendre la parole, d‟encourager leur participation aux activités du cours d‟E.O avec
une grande motivation et une bonne attitude. Nous présentons une large gamme
d‟activités en espérant qu‟elle contribuerait à diversifier les cours d‟E.O.
En conclusion, pour résoudre les difficultés rencontrées par les étudiants en
expression orale, pour rendre les activités de l‟expression orale efficaces et animées, il
faut la coopération entre le professeur et les étudiants. C‟est-à-dire que les progrès en
expression orale des étudiants ne sont obtenus qu‟avec leurs efforts eux-mêmes et des
aides des professeurs. Il est absolument indispensable de créer une ambiance
francophone agréable et attrayante avec des activités variées, adaptées au niveau et
aux besoins des étudiants leur permettant de maîtriser la communication orale en
langue étrangère de manière naturelle et agréable.
71
CONCLUSION
La concurrence de l‟anglais dans le monde entier influence la situation de
l‟enseignement/apprentissage du français au Vietnam. Actuellement, la majorité des
élèves des écoles vietnamiennes de l‟enseignement général sont anglophones. Depuis
deux ans, nous constatons une diminution considérable du nombre de bacheliers
souhaitant poursuivre les études au Département de Langue et de Civilisation
Françaises. Face à ce problème, la direction du Département doit adopter une nouvelle
politique : offrir une formation universitaire en français aux bacheliers ayant appris
l‟anglais au cours de leurs études secondaires. Durant deux années universitaires
(2008-2009 et 2009-2010), 58 étudiants d‟anglais débutant en français ont poursuivi
leurs études dans cet établissement.
Ce type de public rencontre des difficultés dans leurs apprentissages
notamment dans la maîtrise de la compétence production orale. Or, l‟expression orale
est une compétence indispensable dans l‟enseignement/ apprentissage de langue
générale. Leurs difficultés rencontrées sont dues au manque de lexique, de
connaissances socioculturelles. Elles sont aussi d‟ordre cognitif, psychologique et
affectif et de contraintes diverses.
A partir des analyses de leurs difficultés et en nous basant sur le fondement
théorique de l‟enseignement du français langue étrangère, nous avons essayé
d‟avancer quelques solutions ayant pour but d‟améliorer l‟enseignement/apprentissage
de l‟E.O aux étudiants d‟anglais en première année du DLCF. Nos propositions
portent à la fois sur l‟institution administrative et sur les implications pédagogiques.
Nous pensons avoir répondu aux questions cruciales posées au début de notre
travail de recherche. Sans prétendre que nos suggestions pédagogiques soient les
meilleures, nous espérons qu‟elles contribueront à améliorer la capacité de
communication orale de nos étudiants.
72
Nous sommes consciente que notre travail ne constitue que les premiers pas
d‟une
recherche
de
longue
haleine
en
vue
d‟améliorer
la
qualité
de
l‟enseignement/apprentissage du français au public spécifique de notre établissement :
bacheliers d‟anglais débutant en français. Nous souhaitons pouvoir approfondir le
sujet dans un autre travail de recherche.
Notre mémoire présente certainement encore des limites. Vos remarques et
suggestions me seront toutes précieuses.
73
BIBLIOGRAPHIES
A. Livres français
1. BARIL D., (2002), Technique de l’expression écrite et orale, Sirey.
2. BEACCO J. (2000), Les dimensions culturelles des enseignements de langue,
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en question, CLE International, Paris.
5. BESSE H., (1985), Méthodes et pratique des manuels de langues, Didier/Crédif,
Paris.
6. BESSE H., (1991), Interaction et discours dans la classe de langue, Hatier/Didier.
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langue étrangère, CLE International, Paris.
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hétérogènes : école et immigration, Nathan, Paris.
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12. DE KETELE J.M., (1988), Guide du formateur, Bruxelles, De Boeck Université.
13. DUMONT Pierre en collaboration avec RENAUD Dumont(1998), Le français
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74
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19. LHOTE E. (1995). Enseigner l’oral en interaction. Percevoir, écouter,
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20. MOIRAND S., (1990), Enseigner à communiquer en L.E., Hachette, Paris.
21. MOIRAND. SOPHIE (1990), Les stratégies conversationnelles. enseigner a
communiquer en langue étrangère, Paris, Hachette.
22. NATAF R., (1972), Le niveau 2 dans l’enseignement du français langue étrangère,
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75
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langues, Hatier/Crétif, Paris.
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communicative aux étudiants vietnamiens du premier cycle, Mémoire postuniversitaire
2. NGUYỄN Quang Thuấn(2007), Cours de méthodologie de recherche (Phương pháp
luận nghiên cứu khoa học), Hanoi, Éditions d‟Université Nationale,
3. NGUYỄN Quang Thuấn(2007), Nghiên cứu phương pháp dạy và học Tiếng
Pháp ở các trường THPT - Thực trạng và giải pháp, Hanoi, UNH
4. TRAN Dinh Binh, (2001), Enseignement du français et en français au VN – Approche
diachronique et perspectives actuelles, Thèse de doctorat
C. Méthodes
1. Tout va bien! 1, - livre du professeur. (2006). Paris: Clé international.
2. Tout va bien! 1, - livre de l'élève. (2006). Paris: Clé international
D. Sites d‟Internet consultés
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3. http://www.aidenligne-francais-universite.auf.org/img/pdf_blanchet_metho.pdf
4. http://www.lepointdufle.net/didactiquefle.htm
5. http://www.lb.refer.org/
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6. http://www.theatreanimagination.com/
7. http://www.institut-francais.org.uk
E. Dictionnaire
1. Le Nouveau Petit Robert, Dictionnaire de la langue française (2006), Paris.
2. Le Petit Larousse (1992), Paris.
77
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION.......................................................................................................1
Chapitre 1: FONDEMENT THÉORIQUE...................................................................5
1.1. Compétence de la communication .....................................................................5
1.1.1. La communication ......................................................................................5
1.1.1.1. Définition ................................................................................................... 5
1.1.1.2. Paramètre de la communication ................................................................ 6
1.1.2. Compétence de communication ..................................................................7
1.1.2.1. Composantes de la compétence de communication. ............................... 8
1.1.2.2. Valeur pragmatique de la compétence de communication ................... 10
1.2. Expression Orale.............................................................................................10
1.2.1. Communication orale ...............................................................................10
1.2.2. Expression orale .......................................................................................11
1.3. Expression Orale en classe de langues ............................................................14
1.3.1. La place de l‟expression orale...................................................................14
1.3.2. Activités d‟expression orale en classe de langue .......................................15
1.3.3. Schéma méthodologique d‟une unité d‟enseignement/apprentissage de
l‟expression orale ...............................................................................................18
1.3.4. Communication orale dans la classe et dans la vie quotidienne. ................19
1.4. Enseignement de l‟expression orale à travers des méthodes ............................20
1.4.1. La méthodologie traditionnelle. ................................................................ 20
1.4.2. La méthodologie directe. ..........................................................................21
1.4.3. La méthodologie audiovisuelle (SGAV). ..................................................22
1.4.4. L‟approche communicative. .....................................................................24
1.4.5. L‟éclectisme actuel ...................................................................................25
Conclusion du chapitre 1 ...........................................................................................27
Chapitre 2: ENSEIGNEMENT DE L‟EXPRESSION ORALE DES ETUDIANTS
D‟ANGLAIS DEBUTANT EN FRANÇAIS AU DLCF, ULEI - UNH. ....................28
2.1. Présentation générale du programme ...............................................................28
2.1.1. Public .......................................................................................................28
2.1.2. Objectifs de formation ..............................................................................29
2.1.3. Programme d‟enseignement et volume horaire .........................................29
78
2.1.4. Manuel .....................................................................................................30
2.1.5. Évaluation ................................................................................................ 31
2.2. Enseignement de l‟expression orale ................................................................ 31
2.2.1 Présentation des données ...........................................................................32
2.2.1.1. Enquête auprès des étudiants .................................................................. 32
2.2.1.2. Entrevue avec des enseignants ................................................................ 32
2.2.2. Analyse des données ................................................................................33
2.2.2.1. Enquête auprès des étudiants .................................................................. 33
2.2.2.2. Entrevue avec les enseignants ................................................................. 43
2.3. Interprétation des résultats ..............................................................................49
2.3.1. Difficultés d‟ordre linguistique .................................................................49
2.3.1.1. Manque de vocabulaire............................................................................ 49
2.3.1.2. Manque de connaissance grammaticale ................................................. 50
2.3.2. Manque de connaissance socioculturelle...................................................51
2.3.2.1. Manque de connaissance générale .......................................................... 51
2.3.2.2. Manque de connaissance culturelle français (langue cible) .................. 52
2.3.3. Difficultés d‟ordre cognitif, psychologique et affectif ...............................52
2.3.3.1. Manque de confiance en soi (Timidité) .................................................. 53
2.3.3.2. Peur de commettre des fautes .................................................................. 53
2.3.4. Contraintes diverses. ................................................................................54
2.3.4.1. Conditions matérielles ............................................................................. 54
2.3.4.2. Hétérogénéité du niveau de connaissance. ............................................. 55
2.3.4.3. Influence de l‟anglais ............................................................................... 55
2.3.4.3. Manque d‟entraînement ........................................................................... 57
Conclusion du chapitre 2 ...........................................................................................59
Chapitre 3: IMPLICATIONS PEDAGOGIQUES .....................................................60
3.1. Propositions d‟ordre administratif ...................................................................60
3.2. Implications pédagogiques ..............................................................................61
3.2.1. Variété des types d‟activités d‟expression orale ........................................61
3.2.1.1. Exercices pratique de l‟expression orale ............................................... 61
3.2.1.2. Les jeux ................................................................................................... 62
3.2.1.3. Application du travail en groupe............................................................ 65
3.2.2. Autres stratégies .......................................................................................68
79
3.2.2.1. Pour la motivation des étudiants ............................................................. 68
3.2.2.2. Correction des erreurs.............................................................................. 70
Conclusion du chapitre 3 ...........................................................................................71
CONCLUSION .........................................................................................................72
BIBLIOGRAPHIES ..................................................................................................74
80
Bảng phiếu hỏi dành cho sinh viên
TỔNG HỢP KẾT QUẢ ĐIỀU TRA SINH VIÊN
* Thái độ của sinh viên đối với việc học tiếng Pháp
1. Anh/Chị theo học tiếng Pháp ở bậc đại học vì :
Trả lời
Tỉ lệ %
Thích tiếng Pháp
7
12.5
Theo ý muốn của cha mẹ
11
19.6
Không đủ điểm vào khoa Anh
38
67.9
Trả lời
Tỉ lệ %
Rất khó.
15
26.8
Khó.
41
73.2
Không khó
0
0.0
2. Theo Anh (Chị), học tiếng Pháp có khó không?
* Nhận thức, thái độ của sinh viên đối với việc học kỹ năng diễn đạt nói tiếng Pháp
3. Anh (chị) có thích học kỹ năng diễn đạt nói không?
Trả lời
Tỉ lệ %
Rất thích
5
9.0
Thích.
40
71.4
Không thích.
11
19.6
4. Kết quả học tập môn diễn đạt nói trong các học kỳ vừa qua của Anh (chị), đạt loại
Trả lời
Tỉ lệ %
Giỏi.
0
0.0
Khá.
20
35.7
Trung bình
36
64.3
Kém.
0
0.0
Bảng phiếu hỏi dành cho sinh viên
* Khó khăn
5. Anh (Chị) hãy đánh dấu vào các ô tương ứng mức độ khó của các kỹ năng sau:
Nghe hiểu
Diễn đạt nói
Đọc hiểu
Diễn đạt viết
Rất
khó
%
Khó
%
Bình
thường
%
Dễ
%
21
37.5
26
46.4
9
16.1
0
0.0
13
23.2
26
46.4
17
30.4
0
0.0
5
8.9
18
32.2
25
44.6
8
14.3
21
37.5
26
46.4
9
16.1
0
0.0
* Học và phương pháp học của sinh viên
6. Trong giờ diễn đạt nói Anh (Chị) thich các chủ đề nào?
Rất thích
%
Thích
%
Không thích
%
Tình yêu
17
30.4
39
69.6
0
0.0
Âm nhạc
28
50.0
27
48.2
1
1.8
Gia đình
19
33.9
21
37.5
16
28.6
Thể thao
9
16.1
17
30.4
30
53.5
Điện ảnh
27
48.2
21
37.5
8
14.3
Khoa học kỹ thuật
1
1.8
4
7.1
51
91.1
Chính trị
1
1.8
5
8.9
50
89.3
Thời sự
11
19.6
7
12.5
38
67.9
Bảng phiếu hỏi dành cho sinh viên
7. Trong gio dien dat noi Anh (Chị) thich tham gia các hoạt động nào?
Rất thích
%
Thích
%
Không thích
%
Hội thoại
15
26.8
41
73.2
0
0.0
Trò chơi
27
48.2
29
51.8
0
0.0
Tranh luận theo chủ đề
9
16.1
26
46.4
21
37.5
Trình bày, miêu tả, kể lại
2
3.6
28
50.0
26
46.4
8. Khi diễn đạt nói bằng tiếng Pháp, Anh (chị) có chú ý đến cách biểu đạt bằng thái độ và cử chỉ
Trả lời
Tỉ lệ %
Rất thường xuyên.
0
0.0
Thường xuyên
13
23.2
Thỉnh thoảng
34
60.7
Không bao giờ
9
16.1
9. Ngoài giờ học diễn đạt nói ở trên lớp, Anh (Chị) có thường xuyên xem phim hoặc các chương trình
truyền hình bằng tiếng Pháp để học cách biểu đạt bằng thái độ và cử chỉ không ?
Trả lời
Tỉ lệ %
Rất thường xuyên.
0
0.0
Thường xuyên
7
12.5
Thỉnh thoảng
36
64.3
Không bao giờ
13
23.2
10. Giáo viên có chú ý đế n thái đô ̣ và cử chỉ của người nói ko ?
Trả lời
Tỉ lệ %
Rất thường xuyên.
7
12.5
Thường xuyên
32
57.1
Thỉnh thoảng
17
30.4
Không bao giờ
0
0.0
Bảng phiếu hỏi dành cho sinh viên
11. Ngoài giờ học diễn đạt nói ở trên lớp, Anh (Chị) luyện tập thêm bằng cách
Rất
thường
%
Thường
xuyên
%
Thỉnh
thoảng
%
Không
bao giờ
%
xuyên
Tìm cơ hội giao tiếp với người Pháp
0
0.0
8
14.3
29
51.8
19
33.9
Trao đổi với bạn bằng tiếng Pháp
0
0.0
9
16.1
34
60.7
13
23.2
Tập nói một mình
4
7.1
16
28.6
29
51.8
7
12.5
12. Giáo viên có sử dụng công nghệ thông tin và đa phương tiện vào việc dạy diễn đạt nói không?
Trả lời
Tỉ lệ %
Rất thường xuyên.
0
0.0
Thường xuyên
0
0.0
Thỉnh thoảng
41
73.2
Không bao giờ
15
26.8
13. Khi sinh viên mắc lỗi trong diễn đạt nói, các Thầy cô thường:
Thường
xuyên
%
Thỉnh
thoảng
%
Không
bao giờ
%
Mời sinh viên khác chữa lỗi cho sinh
viên mắc lỗi
17
30.4
35
62.5
4
7.1
Chữa lỗi ngay lập tức
27
48.2
17
30.4
12
21.4
Ghi lại và chữa lỗi sau
30
53.6
26
46.4
0
0.0
14. Khi sinh viên mắc lỗi trong diễn đạt nói , Anh (chị) thích các Thầy cô:
Rất thích
%
Thích
%
Không
thích
%
Mời sinh viên khác chữa lỗi cho
sinh viên mắc lỗi
1
1.8
12
21.4
43
76.8
Chữa lỗi ngay lập tức
3
5.4
9
16.1
44
78.5
Ghi lại và chữa lỗi sau
23
41.1
11
19.6
22
39.3
Bảng phiếu hỏi dành cho sinh viên
* Giáo trình/Tài liệu và điều kiện học tập
15. Các chủ đề diễn đạt nói trong giáo trình đang được sử dụng ở trường của Anh (Chị) hiện nay là:
Trả lời
Tỉ lệ %
Rất hấp dẫn.
12
21.4
Hấp dẫn.
14
25.0
Tương đối hấp dẫn.
21
37.5
Hoàn toàn không hấp dẫn.
9
16.1
16. Theo Anh (Chị), thời lượng dành cho học kỹ năng diễn đạt nói trong chương trình là:
Trả lời
Tỉ lệ %
Quá nhiều.
0
0.0
Nhiều.
4
7.1
Hợp lý
45
80.4
Quá ít
7
12.5
17. Theo Anh (Chị), để học diễn đạt nói thì sĩ số lớp học tiếng Pháp ở Khoa tiếng Pháp hiện nay là:
Trả lời
Tỉ lệ %
Quá đông.
0
0.0
Đông.
0
0.0
Tương đối đông.
1
1.8
Hợp lý
55
98.2
Bảng phiếu hỏi dành cho sinh viên
* Thông tin cá nhân
Anh (chị) là:
Trả lời
Tỉ lệ %
Nam
5
8.9
Nữ
51
91.1
Trả lời
Tỉ lệ %
QHF2008
13
23.2
QHF2009
43
76.8
Trả lời
Tỉ lệ %
Tiế ng Pháp
0
0.0
Tiế ng Anh
56
100.0
Anh chị hiện là sinh viên khóa
Tuổi: ......................................................
Quê quán: ..............................................
Trước khi vào khoa Pháp Anh chi ̣đã ho ̣c
Ngoại ngữ khác
0
Trong thời gian : .................................................................
Tại :
0.0
Trả lời
Tỉ lệ %
Trường phổ thông
56
100.0
Mô ̣t trung tâm ngoa ̣i ngữ
0
0.0
Xin chân thành cảm ơn!
... de civilisation franỗaises - ULEI - UNH) NGHIấN CU NHNG KHể KHN TRONG DIN T NểI CA SINH VIấN NM TH NHT KHOA PHP U VO TING ANH (Khoa Ngụn ng v Vn húa Phỏp - HNN - HQGHN) MẫMOIRE DE MASTER Branche:
Ngày đăng: 22/10/2015, 12:33
Xem thêm: Nghiên cứu những khó khăn trong diễn đạt nói của sinh viên năm thứ nhất khoa pháp đầu vào tiếng anh (khoa ngôn ngữ và văn hóa pháp , Nghiên cứu những khó khăn trong diễn đạt nói của sinh viên năm thứ nhất khoa pháp đầu vào tiếng anh (khoa ngôn ngữ và văn hóa pháp