Le premier« Les bases théoriques du mémoire » concerne les notions comme : la négation selon le point de vue philosophique, la négation selon le point de vue logique, la négation selon l
Trang 1UNIVERSITÉ NATIONALE DE HA NOI ÉCOLE SUPÉRIEUR DE LANGUES ÉTRANGÈRES
DÉPARTEMENT POST-UNIVERSITÉ
MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES POST-UNIVERSITAIRE
ÉTUDE CONTRASTIVE DES PHRASES NÉGATIVES EN FRANÇAIS ET EN
VIETNAMIEN AU POINT DE VUE SYNTAXICO-SÉMANTIQUE
(NGHIÊN CỨU ĐỐI CHIẾU CÂU PHỦ ĐỊNH TIẾNG PHÁP TIẾNG VIỆT
TRÊN BÌNH DIỆN CÚ PHÁP- NGỮ NGHĨA)
PRÉSENTÉ PAR : NGUYỄN BÁ TRẠI
SPÉCIALISÉ EN : LINGUISTIQUE DU FLE
CODE : 60 22 20
SOUS LA DIRECTION DU : Prof Dr PHAN THỊ TÌNH
HÀ NỘI – 2010
Trang 2Abréviations en francais
A Adj Adv Art AUX
C Indef GAdv
G Préd
GN
GV Gprép NÉG
N
O PréP ProP
PP ProN QQ’UN QUANT
ADVERBE ARTICLE AUXILIAIRE COMPLEMENT INDEFINI GROUPE ADVERBIAL GROUPE PREDICAT GROUPE NOMINAL GROUPE VERBAL GROUPE PREPOSITIONEL NÉGATION
NOM OBJET PRÉPOSITION PROPOSITION PARTICIPE PASSE PRONOM
QUELQU’UN QUANTITATEUR
SUJET
SYNTAGME NOMINAL VERBE
VERBE CONJUGUÉ
Trang 3LT
ST TĐT TPĐ
TN TrN
TT
VN
VT Các ký hiệu / Hoặc
Ví dụ TN/BN (Tân ngữ hoặc Bổ ngữ)
Bổ ngữ Chủ ngữ Danh từ Định ngữ Đại (danh) từ Liên từ
Số từ Trợ động từ
Từ Phủ định Tân ngữ Trạng ngữ Tính từ
Vị ngữ
Vị từ
Trang 4TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS 2
TABLE DES MATIÈRES 5
INTRODUCTION 7
CHAPITRE 1- LES BASES THEORIQUES 13
1.1 La négation 13
1.1.1 Le point de vue philosophique 13
1.1.2 Le point de vue logique 14
1.1.3 L’objectif de porte-parole dans la communication linguistique 17
1.2 La portée de la négation 20
1.2.1 La négation propositionnelle et la négation de phrase 22
1.2.2 La négation partielle et la négation totale 23
1.2.3 La négation polémique et la négation descriptive 254
1.2.4 La portée et le foyer de la négation 276
CHAPITRE 2 : LES EXPRESSIONS DE LA NEGATION EN FRANÇAIS 298
2.1 Les opérations négatives et marqueurs 28
2.2 Le champ de la négation 28
2.3 Le niveaux d’incidence négative 29
2.4 La négation prédicative 30
2.4.1 La négation simple 31
2.4.2 La négation double des actants et des circonstants 35
2.4.3 La négation prédicative des circonstants 36
2.4.4 La négation multiple 37
2.4.5 La négation prédicative discrète 37
2.4.6 La négation prédicative restrictive (=exceptive) 38
2.5 La négation non prédicative 39
2.5.1 La forme négative de c'est 39
2.5.2 La négation non prédicative peut être incidente à un déterminant: 39
2.5.3 La négation des formes verbales non finies 40
Trang 52.6 L’emploi des demi-négations 41
2.7 Le combinatoire des demi-négations 44
CHAPITRE 3- ANALYSE ET COMPARAISON DE LA SYNTAXICO - SEMANTIQUE NEGATIVE EN FRANÇAIS ET EN VIETNAMIEN 45
3.1 L’analyse et la comparaison de la syntaxe et de la sémantique sous le mode de composition 45
3.1.1 Les principaux moyens négatifs du vietnamien 46
3.1.2 Les principaux moyens négatifs du français 47
3.2 L’analyse et comparaison de la structure des phrases négatives par la portée de la négation 58
3.2.1 La négation sur le sujet 58
3.2.2 La négation sur le prédicat 61
3.2.3 La négation sur le complément 62
3.2.4 La négation sur la locution adverbiale 64
3.2.5 La négation sur l’attribut 67
3.2.6 La négation sur toute la phrase 69
CONCLUSION 754
BIBLIOGRAPHIE 77
Trang 6INTRODUCTION
Présentation du sujet
La négation n'est pas uniquement affaire de syntaxe : elle est aussi sémantique, logique, pragmatique Dans cette optique, notre mémoire intitulé « ETUDE CONTRASTIVE DE LA PHRASE NEGATIVE EN FRANÇAIS ET EN VIETNAMIEN AU POINT DE VUE SYNTAXICO-SEMANTIQUE » se concentre sur la description des éléments syntaxico-sémantiques de la négation en français et en vietnamien Nous employerons le français comme langue de base Notre travail porte principalement sur les moyens d’expression de la négation et sur la comparaison des particularités négatives employées dans les deux langues pour trouver des applications convenables dans l’acquisition linguistique et l’enseignement du français, langue
étrangère
Raisons du choix
La négation ou l’expression négative a été et est toujours sujet de beaucoup de discussions des linguistes La raison en est que souvent, dans la communication quotidienne, suivant la situation, une forme linguistique peut servir à exprimer des sens différents et inversement, un sens peut être traduit par plusieurs formes dont la négation En effet, on peut exprimer la négation par de différentes formes (grammaticale, lexicale et morpho-syntaxique.) Ce qui pose d’énormes problèmes aux apprenants vietnamiens quand ils s’expriment en français D’autre part, entre les différentes langues/cultures, il y a des structures négatives et des expressions négatives différentes Sur le plan de la théorie, les recherches grammaticales, surtout les recherches structurales sur la phrase sont un des contenus importants des recherches syntaxiques à côté de celles basées sur la grammaire traditionnelle ou la grammaire contemporaine De plus, parmi les types et formes de phrases classées suivant le but de communication, les phrases négatives sont le phénomène le plus universel de toutes les langues du monde
Trang 7Pour analyser et expliquer les formes négatives, plusieurs linguistes ont mené des recherches sur la négation en français et en vietnamien Parmi eux, deux ont fait des études comparatives D’abord, c’est NGUYỄN PHÖ PHONG qui a étudié le mot
KHÔNG en comparaison avec le mot CHẲNG dans « Quelques aspects de la négation
en vietnamien » (1994, vol.23, pp 231-239) NGUYỄN ĐỨC DÂN, lui a étudié la
négation en reliant à la logique dans « Logic và sự phủ định trong tiếng Việt- La
logique et la négation en vietnamien » (Ngôn Ngữ 3/1977, pp 42-55), « Logic – Ngữ nghĩa – Cú pháp »(Nxb ĐH&THCN, Hà nội, 1987) Quant à elle, Anne Sanell a étudié
les particules de portée de la négation dans « Parcours acquisitionnel de la négation
et de quelques particules de portée en français L2 » (Printed by Universitetsservice
US-AB, Stockholm 2007) Pourtant, ces recherches ne se sont pas intéressées profondement et systématiquement aux formes et à la signification des expressions négatives
En ce qui concerne notre profession, étant professeur de français, nous avons remarqué que les apprenants rencontrent souvent des difficultés dans la compréhension
et l’expression négatives en français et en vietnamien
La réalité mentionnée, nous a poussé à choisir ce sujet De là, pour mieux
réaliser la tâche donnée, notre problématique sera : quelles sont les caractéristiques de
la négation en français et en vietnamien Alors, nos questions de recherche sont :
- Quels sont les moyens d’expression de la négation en français et en vietnamien ?
- Comment ces moyens affectent-ils la structure sémantique de la phrase?
- Quelles différences et ressemblances y-a-t-il entre les moyens d’expression négative en français et leurs homologues en vietnamien ? Quelles en sont les causes ?
A partir de ces questions, nous formulons des hypothèses : La première, il existe des moyens d’expression négative divers sous formes de mots ou de groupes de mots dans les langues dont le français et le vietnamien En second lieu, ces moyens ont des champs d’affection différents On peut caractériser et classifier les phrases
Trang 8négatives d’après la portée de la négation par le statut du constituant frappé de négation (négation portant sur : le sujet, le prédicat, le complément ou la phrase)
Enfin, il y a beaucoup de moyens d’expression de la négation avec des différences et ressemblances à tous les niveaux formels, syntaxiques, sémantiques en français et en vietnamien Les différences dans les expressions négatives s’expliquent par le fait que cela dépend du locuteur, de la culture, de l’instruction surtout de la situation de communication… Cela est dû également au fait que chaque peuple a sa façon d’expression de la négation Les vietnamiens emploient, par exemple, le mot AI
dans KHƠNG AI ou KHƠNG + V + AI : Khơng ai đến cả, Tơi khơng gặp ai cả mais
en français, on emploie le mot PERSONNE NE ou ne personne: Personne n’est venue,
Je n’ai vu personne et en anglais on emploie le mot NOBODY ou NON ONE : Nobody/no one came, I saw nobody/no one
Objectifs de la recherche
Dans cette conjoncture sociale et économique, ma recherche fonctionnaliste s’intéresse aux moyens employés pour exprimer la notion de négation chez les peuples français et vietnamiens De là, j’essaie de dégager les ressemblances et différences entre ces moyens en français et en vietnamien
Notre étude vise la compréhension et l’emploi de la négation et de quelques particules de portée négative en français mais également à contribuer à l’acquisition et
de ces moyens chez les vietnamiens apprenant le français Cet objectif est sollicité entre autre par le fait que les résultats d’un grand nombre d’études montrent que la maỵtrise des marqueurs de la négation est une tâche difficile pour les apprenants, dans la mesure
ó elle nécessite la mise en relation de plusieurs phénomènes structuraux En effet, l'apprenant doit saisir non seulement la signification de chaque item linguistique, mais aussi la position de cet item dans la chaỵne syntagmatique et la fonction pragmatique que chaque item assume dans un contexte discursif donné
C’est pour les raisons précitées que notre étude a pour but d’approfondir le cơté
de la compréhension, de l’acquisition et de l’emploi de la négation et des particules de
Trang 9portée négative aussi bien au niveau syntaxique qu’au niveau pragmatique Pour ce faire, nous étudierons la position syntaxique des items négatifs et leurs fonctions discursives Puis, nous nous efforçons d’établir un itinéraire acquisitionnel de la négation et des particules de portée négative susmentionnées dans la production orale et écrite des vietnamiens apprenant le français
Le corpus se compose d’enregistrements des réalisations, de copies, de textes narratifs des apprenants du niveau débutant au niveau très avancé Nous nous intéressons à l’apparition des négateurs et des particules de portée, plus précisément, nous cherchons à savoir à quel moment dans l’acquisition ils apparaissent, ainsi que la fonction de ces termes dans le discours Pour illustrer nos analyses, nous avons collecté
et relevé quelquefois des matériaux linguistiques écrits dans les œuvres étudiées, mais aussi dans des romans en français et en vietnamien
Le mémoire se concentre sur la comparaison des caractéristiques sémantiques des phrases négatives du français et du vietnamien Nous travaillons plus précisément sur la négation descriptive et la négation de rejet La négation descriptive est exprimée par des moyens concrets mais la négation de rejet s’identifie grâce à des situations C’est pourquoi mon mémoire se concentre essentiellement sur la négation descriptive Il existe des couches significatives différentes dans chaque type de phrase négative mais dans le cadre du sujet, nous abordons surtout le plan de la syntaxico-sémantique Nous comparons ces moyens linguistiques en français avec ceux du vietnamien De là, nous établissons les similitudes et les différences entre les deux langues dans ce domaine
syntaxico-Pour pouvoir comparer ces aspects, nous analyserons soigneusement la portée
de signification négative dans les phrases négatives du français et du vietnamien Nous abordons aussi le rôle du verbe (en français) dans le prédicat de régir les éléments environnants quand il est nié; le rôle des indéfinis, des quantificateurs dans les phrases négatives du français et du vietnamien L’étude de ces mots aidera à mieux comprendre la similarité et la différence entre les modèles et les variantes des phrases négatives du français et du vietnamien sur le plan syntaxico-sémantique
Trang 10Méthodologie de recherche
Pour réaliser ce travail, nous avons tout d’abord, collecté des moyens d’expression négatifs dans les copies des apprenants et aussi dans les textes en français
et en vietnamiens puis les répertoriés
En deuxième étape, nous appliquons la méthode analytique qui consiste à décomposer les moyens d’expression négatifs en éléments plus petits, mots, groupe de mots…Ce travail se fait sur la base des théorie concernant la négation et les phrases négatives présentées par les linguistes étrangers et vietnamiens
En troisième lieu, la méthode synthétique est appliquée c’est-à-dire que nous combinons les éléments pour en tirer les caractéristiques syntaxico-sémantiques et pragmatiques des moyens négatifs De là, nous procédons des comparaisons pour préciser la similitude et la différence, la correspondance et non-correspondance entre les moyens dans les deux langues française et vietnamienne
L’étude des différences des modèles du français et du vietnamien aborde non seulement des signes morphologiques mais encore la coordination des éléments dans
la structure
Plan du mémoire
Notre mémoire se compose de 3 chapitres sans compter l’introduction, la conclusion, et la partie bibliographique
Le premier« Les bases théoriques du mémoire » concerne les notions comme :
la négation selon le point de vue philosophique, la négation selon le point de vue logique, la négation selon l’objectif de porte-parole dans la communication linguistique et la portée de la négation
Le deuxième intitulé: « Les expressions de la négation en français » traite les opérations négatives, les marqueurs, les niveaux d’incidence négative, la négation prédicative/ non prédicative, l’emploi des demi-négations et la combinaison des demi-négations
Trang 11Le dernier chapitre ayant pour titre : « Analyse et comparaison de la syntaxico
- sémantique négative en français et en vietnamien » sert à analyser et à comparer les moyens négatifs sur le plan de la syntaxe et de la sémantique (la structure des phrases négatives par la portée de la négation )
Trang 12Chapitre 1 LES BASES THÉORIQUES
Dans ce chapitre, nous repassons en revue certaines notions théoriques de base
de notre recherche qu’est la négation :
En linguistique, la négation est une opération qui consiste à désigner comme
fausse une proposition préalablement exprimée ou non ; elle s’oppose à l’affirmation
La définition générale de la négation recouvre en fait un faisceau d'acceptions complémentaires :
le noyau conceptuel fondamental de nier ;
l’ensemble des mécanismes linguistiques qui servent à nier ;
l’opération morphosyntaxique dans laquelle un item lexical nie ou inverse la signification d’un autre item lexical ou d’une construction
la caractéristique, d’un point de vue formel ou sémantique, d’un énoncé ou d’un constituant négatif ;
l’énoncé négativé, par rapport à l’énoncé de référence (donc le résultat de
l'opération de négation)
1.1.La négation
1.1.1 Le point de vue philosophique
En termes de philosophie, la négation est considérée comme une étape indispensable du développement, les conditions de la transformation de la nature des choses Le monde matériel est en mouvement et se développe sans cesse Une certaine forme de la matière est née, existée, puis perdue, remplacée par une autre forme La philosophie appelle ce remplacement la négation Ce type négatif est un facteur nécessaire de la mobilisation et du développement parce qu'il n'y a aucun domaine qui peut se développer sans les formes négatives existées auparavant En outre, quand il s'agit de négatifs, la philosophie matérialiste ne veut pas aborder n’importe quelle
Trang 13négation distinctive mais aborder la négation qui fait la prémisse et crée les conditions pour le développement, pour quelque chose de nouveau remplaçant les anciens
La cause de la nouvelle formulation remplaçant les anciens, c’est à dire la cause
du négatif, est située dans les choses elles-mêmes, il est le résultat du conflit qui se résolve dans l'objet même
C’est pourquoi que le négatif est objectif et qu’il est un facteur indispensable du développement Par exemple, les théories de la science et les lois ont vu le jour avec
un grand nombre grâce aux connaissances correctes et profondes qui remplacent les connaissances incomplètes et fausses En outre, la négation est le résultat de l'auto- développement sur la base de résoudre les contradictions inhérentes des choses et des phénomènes Alors, la nouvelle vie ne peut pas être un négatif absolu mais elle est un héritage négatif Le nouveau est né de l’ancien de sorte qu'il puisse choisir, conserver
et rénover les convenables du vieux et il ne supprime que l’obstruction de développement du vieux Par exemple, dans le domaine cognitif, la philosophie marxiste est né mi 20ème siècle, il a hérité de toutes les valeurs idéologiques du passé, directement des valeurs de la philosophie classique allemande Avec de telles caractéristiques, la négation dialectique est non seulement un facteur de surmonter les vieux, mais elle rattache le nouveau au vieux, l’affirmatif au négatif et fait une étape inévitable du contact et du développement L’analyse des négatifs en termes de philosophie peut nous aider à réaliser le véritable concept de développement : il nous faut une attitude de soutien et de lutte, d’affirmation pour le nouveau, et contre le vieux qui freine le développement C’est pour cela qu’on peut dire que l’affirmation et
la négation sont toujours associées avec le processus de notre perception de l'évolution
du monde objectif
1.1.2 Le point de vue logique
Négation logique et négation linguistique
En logique élémentaire, la négation est un opérateur qui se borne à inverser la valeur de vérité des phrases assertives : si une phrase assertive non négative est vraie,
Trang 14la phrase négative correspondante est fausse, et si une phrase assertive non négative est fausse, la phrase négative correspondante est vraie L’inversion de la valeur de vérité est bien sûr aussi un élément essentiel de la négation des langues naturelles, mais du point de vue linguistique, l’effet de la négation sur la valeur de vérité de la phrase n’épuise pas la distinction entre phrases positives et phrases négatives, car on observe que leur utilisation n’a pas les mêmes implications discursives
Dans les langues naturelles, l’utilisation d’une formulation positive ou d’une
formulation négative pour véhiculer la même information (par exemple Il fait froid / Il
ne fait pas chaud) a des implications discursives : il est en effet normal d’utiliser des
phrases assertives positives pour introduire des informations nouvelles qu’on suppose simplement ignorées de l’interlocuteur, alors qu’une formulation négative suggère toujours plus ou moins une valeur de réfutation ou de rectification : le choix d’une formulation négative implique toujours plus ou moins l’idée qu’on aurait pu penser que … (et il se peut que vous le pensiez), mais ce n’est pas le cas Une autre différence entre la négation de la logique élémentaire et la négation du langage ordinaire est que
la logique élémentaire n’envisage que la négation globale d’un contenu propositionnel ( « ce n’est pas le cas que … »), alors que linguistiquement, la négation interfère avec
la structure informative de la phrase : les marques de négation tendent à être interprétées comme portant spécifiquement sur un constituant, même lorsque du point
de vue morphosyntaxique elles occupent une place fixe –ex (1)
(1) a Jean n’a pas mangé (il a seulement bu)
b Jean n’a pas mangé de viande (il a mangé, mais autre chose que de la
viande)
c Jean n’a pas mangé la viande avec une fourchette (mais avec les doigts)
En ce qui concerne la portée de la négation, il faut distinguer entre les cas illustrés par l’ex (2), ó rien ne signale explicitement le constituant sur lequel porte spécifiquement la négation (ce qui veut dire que l’identification de ce constituant repose entièrement sur des facteurs sémantiques et / ou pragmatiques), et les cas de focalisation négative, ó la portée de la négation est explicitement indiquée (soit par
Trang 15l’intonation, soit par une construction spéciale) –ex (3)
(2) a La fête n’a pas été annulée à cause du mauvais temps
= La fête a été annulée, mais ce n’est pas le mauvais temps qui en est la cause
b La fête n’a pas eu lieu à cause du mauvais temps
= La fête n’a pas eu lieu, et c’est le mauvais temps qui en est la cause
(3) a Ce n’est pas Jean qui a mangé
b Ce n’est pas la viande que Jean a mangé
Il est intéressant aussi de remarquer que, pour exprimer une négation qui (comme la négation de la logique élémentaire) porte réellement sur toute la phrase, la plupart des langues naturelles n’utilisent pas la simple négation de la phrase assertive
La considération de données comme celles de l’ex (4) montre qu’une phrase comme
Jean n’arrive pas implique d’interpréter le sujet comme topique ( en ce qui concerne
Jean, il est faux qu’il arrive ), ce qui la rend très peu naturelle dans un contexte comme (4b), ó le débat porte globalement sur le fait que Jean arrive, et non pas sur ce que fait
Jean Dans ce contexte, on a recours à la construction Ce n’est pas Jean qui arrive,
qui, selon l’intonation qui l’accompagne, peut s’interpréter comme une focalisation négative (La personne qui arrive, ce n’est pas Jean) ou comme une négation globale (Ce qui se passe, ce n’est pas l’arrivée de Jean)
(4) a (entendant du bruit dans l’escalier) : On dirait que Jean arrive
b Ce n’est pas Jean qui arrive, c’est le voisin qui sort la poubelle
(Jean n’arrive pas, le voisin sort la poubelle serait peu naturel dans ce contexte)
En ce qui concerne la portée de la négation, un principe très général est que ne peuvent être sous la portée de la négation, ni des éléments de l’énoncé en position détachée –ex.(5), ni des adverbes qui peuvent à première vue sembler faire partie de l’unité phrastique mais qui opèrent en réalité au niveau de la prise en charge énonciative de l’unité phrastique –ex (6)
(5) a Je ne cherche pas Jean, mais Marie
b Je ne le cherche pas, Jean, mais Marie
c Je ne le cherche pas, Jean, je fais même ce que je peux pour ne pas le
Trang 16rencontrer
(6) a Jean ne viendra pas souvent
= Ce n’est pas le cas que Jean viendra souvent
b Jean ne viendra certainement pas
= Ce n’est certainement pas le cas que Jean viendra
(et non pas Ce n’est pas le cas que Jean viendra certainement)
Un problème particulièrement important et délicat est la question de la négation des quantificateurs D’une part, la combinaison de quantificateurs avec la négation linguistique ordinaire pose souvent (mais de manière variable selon les langues) des problèmes d’interprétation qui peuvent s’expliquer par des hésitations quant à la structure logique des phrases combinant quantificateurs et négation Dans l’ex (7), nous voyons que le résultat de la simple addition de marques de négation à la phrase (a) est une phrase dont la signification n’est pas la négation logique de la phrase (a)
(7) a Trois étudiants ont été reçus = Il y a trois étudiants reçus
structure logique : pour trois x, x étudiant, x a été reçu
(on ne donne aucune précision sur le nombre de collés)
b Trois étudiants n’ont pas été reçus = Il y a trois étudiants qui n’ont pas été reçus, structure logique : pour trois x, x étudiant, x n’a pas été reçu (autrement
dit, trois étudiants ont été collés, et on ne dit rien du nombre de reçus)
c NÉG (pour trois x, x étudiant, x a été reçu) —> Il n’y a pas trois étudiants reçus (le nombre de reçus peut être supérieur ou inférieur à trois, mais pas égal à trois)
1.1.3 L’objectif de porte-parole dans la communication linguistique
La phrase négative est un des types de phrase divisée pour l’objectif de parole Dans la communication on peut utiliser des phrases pour atteindre des objectifs différents, comme la narration, la demande, ou l’expression des émotions, des sentiments sur un objet ou sur un fait Les phrases sont classées selon le type d'objectif
porte-à base de porte-parole de deux caractéristiques:
- les caractéristiques sémantiques ou l’objectif de porte-parole
Trang 17- les caractéristiques syntaxiques ou les caractéristiques spécifiques en termes de structure
Si l’on se base seulement sur les caractéristiques sémantiques de classement,
on ne verra pas toute la complexité et la diversité des structures de la langue dans son fonctionnement Par exemple l’objectif interrogatif, la requête peut être exprimée par
la structure en question, la structure narrative affirmative ou négative
Sur les principes fondamentaux ci-dessus, en grammaire traditionnelle, on distingue habituellement trois (ou quatre) types principaux de phrases simples :
la phrase déclarative (ou assertion) ;
la phrase interrogative ;
la phrase impérative (ou injonctive) ;
(la phrase exclamative)
La négation peut se superposer au moins aux trois premiers types (on parle de
forme négative, ou de transformation négative)
(a) La phrase déclarative (ou assertion)
Ce type confirmé ou non sert à narrer et à décrire un objet avec des caractéristiques (activité, humeur, relations) de celui-ci, ou un événement avec certains détails En termes de logique classique, la phrase déclarative est la seule forme qui peut dénoter un jugement logique avec une véracité ou une non-véracité De communication réelle, cette phrase peut rendre une ordonnance, une demande, une prière
(8) Le chat a mangé la sourit → Le chat n’a pas mangé la sourit
En dehors de la structure représentée par ses mots réels et ses mots supplémentaires, la phrase déclarative utilise aussi les mots modaux pour exprimer la propre attitude au contenu de la parole ou aux auditeurs ou même simplement à compléter la phrase
(9) Tu peux venir → Tu ne peux pas venir
(10) Descends la poubelle ! → Ne descends pas la poubelle !
Trang 18(b) La phrase interrogative
L'interrogation est une des modalités d'énonciation qui correspond à une attitude énonciative non thétique (le locuteur demande une information ou une validation) et à un acte de langage (celui de la question)
(11) Les enfants jouent-ils au ballon ? → Les enfants ne jouent-ils pas au
ballon ?
On remarque toutefois que dans le cas de la phrase interrogative, la transformation négative n’a généralement de sens que pour une question de type oui / non (interrogation « totale »), et non pour les interrogations dites « partielles » :
(12) Combien de voitures as-tu vu passer ? → Combien de voitures n’as-tu pas
(c ) La phrase impérative (ou injonctive)
La phrase injonctive peut être positive (ordre) ou négative (défense)
(14) Descends la poubelle ! → Ne descends pas la poubelle !
Elle peut exprimer :
-la défense, l'exhortation
(15) Ne jetez pas vos déchets n'importe ó !,
-l'interdiction (« prohibitif », fréquemment avec l'infinitif en français
(16) Ne pas jeter de déchets !
Trang 19-mais aussi le conseil, etc
(17) Ne crois pas tout ce qu'il raconte !
Dans bon nombre de langues, comme le sanskrit, le grec ancien, l'arménien, le morphème négatif utilisé dans ce cas diffère du morphème utilisé dans les déclaratives
de la valeur de vérité de la phrase dans son ensemble :
(20) Si tu n’étais pas arrivé en retard [subordonnée conditionnelle négative, contrefactuelle], on aurait pu attraper le bus
(21) Je ne peux admettre [principale négative à valeur modale] que les choses
se soient passées ainsi
1.2 La portée de la négation
En syntaxe, la portée négative est comprise comme la signification négative régissant le constituant principal ou secondaire de la phrase C’est à dire que la signification négative agit sur l'ensemble ou une partie des constituants faisant le cadre
Sujet – Prédicat de la phrase appelée le domaine syntaxique
Trang 20(22) Certainement, je ne lui ai pas parlé (= Il est certain que je ne lui aie pas
parlé)
En sémantique, la portée négative est l'interaction de la portée négative et les
facteurs dans la portée négative appelée le domaine sémantique
(23) Je vais acheter de la viande mais pas de poisson
Si on appelle portée de la négation l'ensemble des morphèmes qui est concerné par la négation, on voit que la portée de la négation, sauf pour la négation de constituant, est plus grande que la construction dont la négation est un constituant immédiat On pourrait dire que la portée de la négation est différente de son incidence,
si on entend par "incidence de la négation" (cf Hagège, 1982, 84; Forest, 1992, 36) le fait, pour la négation, de se combiner syntaxiquement avec un autre constituant selon une relation qui, suivant les cas, peut être endocentrique ou exocentrique La portée de
la négation est alors en effet la phrase à laquelle appartient la construction dont la négation est un constituant immédiat, même, avons-nous vu, lorsqu'on a parlé improprement de "portée partielle" de la négation
Il faut toutefois préciser que lorsque la phrase a une certaine complexité, la portée de la négation n'est pas toute la phrase, mais seulement la première proposition dont la construction négative est un constituant La portée de la négation peut être la proposition subordonnée, et non pas toute la phrase en question
Du point de vue de la portée, on peut donc dire qu'il y a deux sortes de négations: la négation de constituant, et la négation de phrase ou de proposition suivant que la phrase concernée ne contient pas ou contient un constituant phrasọde Quand en effet la phrase négative ne contient pas de constituant phrasọde, c'est une négation de phrase; quand elle contient un ou plusieurs constituants phrasọdes, ce peut être une négation de la phrase ou une négation d'une proposition de la phrase, suivant que sa portée est toute la phrase ou seulement une de ses propositions Ces types de négation suivantes montreront plus clairement l’objectif négatif et la signification négative
Trang 21Dans la mesure ó le mot n’est qu’une notion syntagmatique, et par conséquent morphologique, alors que la phrase est une notion syntaxique, on clarifiera peut-être l’opposition faite entre la prétendue « négation de mot » et la « négation de phrase »,
en parlant d’une « négation de constituant » en face de la « négation de phrase », en entendant par « constituant » un morphème ou une combinaison de morphèmes qui forme, à l’intérieur d’une phrase donnée, on appelle un syntagme Par exemple, les
expressions ni même ou ni non plus, sont suivies d’un groupe nominal analogue :
(24) Jacques n’est pas venu, ni même Paul (ni non plus Paul)
De fait, la négation de constituant ne rend pas négative la phrase ó il se trouve, laquelle reste une phrase affirmative, comme on peut s’en rendre compte dans certains des exemples ó l’on voit que le fameux constituant sur lequel est censée porter cette négation peut être un simple morphème ou une construction :
(25) Il a trouvé ici quelque chose d'intéressant il n'y a pas longtemps, elle non plus
(26) Il avait parlé avec quelqu’un d’autre, il n'y a pas tellement longtemps, non?
(27) Il a épousé une fille pas riche, et toi aussi »
Alors, la négation de constituant porte sur un morphème ou une combinaison de morphèmes C’est la négation qui non seulement ne rende pas négative la phrase dont elle est un des constituants, mais se trouve bel et bien, à chaque fois, dans une phrase affirmative
1.2.1 La négation propositionnelle et la négation de phrase
Si, récusant les notions de proposition principale et de proposition indépendante, on oppose la proposition à la phrase, en disant qu’une proposition est un constituant de phrase qui, dans un autre contexte, pourrait être une phrase, il convient
de distinguer la négation de proposition de la négation de phrase Car, même si, au point de vue du sens, la proposition négative a le même fonctionnement que la phrase négative, elle ne rend pas pour autant la phrase négative Elle peut en effet n’être
Trang 22qu’un constituant phrastique de sens négatif dans une phrase affirmative (ou interrogative), jouant alors le même rơle, dans la constitution du sens général de la phrase, qu’un constituant non phrastique rendu sémantiquement négatif par la négation dite de constituant Et c’est quand l’éventuelle proposition négative n’est dominée par aucun autre P qu’elle est en fait une phrase négative et que sa négation est une négation de phrase
(28) Il m’a dit qu’il n’allait pas en ville
Cette proposition négative ne rend pas du tout négative la phrase ó elle se trouve Ce serait, par contre, une négation de phrase dans l’énoncé (29) :
(29) Il ne va pas en ville
ó la négation joue le même rơle sémantique que dans la subordonnée complétive, mais porte alors sur la phrase et non plus sur un constituant de la phrase
1.2.2 La négation partielle et la négation totale
La négation totale porte sur toute la proposition et s’exprime au moyen de
ne…pas Elle est donc composée de deux parties, ne et pas, dont la première est placée
devant le verbe fini et l'autre immédiatement après, encadrant ainsi le verbe fini : « Il
ne travaille pas » Et la négation qui porte seulement sur un des constituants, quel
qu’il soit, de la phrase est la négation partielle La négation s’effectue par des moyens qui diffèrent suivant sa nature et suivant les termes sur lesquels elle porte
1.2.2.1 La négation totale
C’est la négation qui n’implique ni limitation ni restriction exclusive :
(30) Je ne le connais pas (↔ je le connais) (31) Un prêtre non assermenté (↔ un prêtre assermenté)
Au contraire, la négation partielle qui implique une limitation ou une restriction exclusive :
(32) Je ne vous connais plus (↔ je vous connais encore) (33) Je ne vois plus que vous (↔ je vois tout le monde)
La négation totale porte :
Trang 23a) sur un verbe ou sur l’ensemble d’un prédicat verbal :
(34) Je n’irai pas (↔ j’irai)
(35) Il n’est pas malade (↔ il est malade)
(36) Il n’a pas d’esprit (↔ il a de l’esprit)
b) sur un autre terme que le verbe :
(37) C’est un livre pas ennuyeux du tout
(38) Il est étudiant et non surhomme
1.2.2.2 La négation partielle
La négation est partielle quand elle implique une limite ou une restriction
(a) LIMITE Les adverbes ne… guère, ne… jamais, ne… plus constituent des
négations partielles dans la mesure ó elles portent en fait sur le déterminant du verbe
ou sur un attribut
A la négation totale : il n’y va pas (qui répond à une phrase positive du type : il
y va) s’opposent les négations partielles : il n’y va guère, il n’y va jamais, il n’y va plus
(qui répondent respectivement à des phrases positives du type : il y va souvent, il y va
toujours, il y va encore)
(b) RESTRICTION Ne… que constitue une restriction partielle dans la mesure ó, au
moyen de cet adverbe, on exclut toute personne, toute chose, tout fait, sauf ceux qui
sont symbolisés par le terme précédé de que (Wagner, & Pinchon, 1962: p.394 et
p.402) On remarquera qu’ici les termes de « négation totale » et de « négation partielle » prennent un sens particulier, foncièrement sémantique, puisqu’on nous parle
de négation totale à propos d’une négation de mot comme :
un prêtre non assermenté, qui est le contraire de un prêtre assermenté,
et de « négation partielle » à propos d’une « négation de phrase » comme Je ne vous
connais plus, qui ne nie pas je vous connais, mais je vous connais encore, donc ne
modifie qu’un seul mot de la phrase positive
Trang 241.2.3 La négation polémique et la négation descriptive
Comme l'interrogation, la négation représente un second mouvement de la pensée, le premier étant constitué par l'assertion L'énonciation négative se présente comme s'opposant à une assertion préalable - que celle-ci ait été effectivement émise par son énonciateur, qu'on la lui prête ou qu'on le soupçonne d'y souscrire Ainsi, il semble difficile d'annoncer à quelqu'un:
(39) Pierre n'est pas le cousin de Colette,
si personne n'a auparavant prétendu qu'il l'était
On voit donc en stratégie argumentative, la négation joue un rôle contrastif dans
la polyphonie discursive Pourtan, en manœuvre discursive, la négation s'exerce dans
le champ ouvert par l'assertion
Les points de vue des philosophes du langage et des logiciens sur la négation ont profondément marqué les théories linguistiques modernes concernant ce phénomène complexe
C’est pour cette raison que dans les recherches des dernières années, on
distingue couramment la négation descriptive de la négation polémique
Soient ces trois couples d'énoncés:
(40) Marc n'est pas aussi intelligent que Pierre
(41) Marc n'est pas aussi intelligent que Pierre, mais il est bien plus intelligent
que lui
(42) Il ne me le dit plus
(43) Il ne me le dit plus, il ne cesse de me le répéter
Trang 25(44) Paul n'est pas riche
(45) Paul n'est pas riche; il est cousu d'or
Les énoncés de sous (40), (42), (44) recèlent des négations descriptives, alors que (41), (43) et (45) renferment des négations polémiques Selon O DUCROT (1973: 123 - 131), cette distinction nous permet de dire que la négation descriptive, propre à la phrase, est l'affirmation d'un contenu négatif et que la négation polémique,
par contre, est un acte de négation, la réfutation d'un contenu positif exprimé antérieurement par un énonciateur différent du locuteur ou l'instance énonciative qui produit cet acte
Ainsi, (41) peut-il induire la conclusion:
(41') Marc est moins intelligent que Pierre,
tandis que son pendant polémique (41) accrédite une orientation argumentative inverse La structure phrastique (42) peut être paraphrasée par:
(42') Il se tait; il garde le silence,
alors que (43) représente par excellence une stratégie discursive, une utilisation réplicative de la négation L'énoncé (44) pourra être glosé par:
(44') Paul est pauvre
Ce posé sera rejeté dans l'énoncé (45), dont la direction argumentative, inverse
de celle induite par (44), va vers des degrés supérieurs de la richesse La négation polémique est une stratégie argumentative, basée sur la contestation d'un énoncé antérieur Sa valeur polyphonique est incontestable; elle fait intervenir deux instances énonciatives: l'énonciateur de l'affirmation antérieure et le locuteur de l'énoncé qui rejette celle-ci La négation polémique a ainsi un caractère dialogique, réfutatif, réplicatif, polyphonique Soient ces autres exemples d'énonciations négatives:
Trang 26(46) Elle n'est pas intelligente, elle est brillante
(47) Marie n'est pas belle, elle est charmante
(48) Il n'est pas bête; il est maladroit
À remarquer la structure généralement binaire de la négation polémique: la première partie de l'énoncé, de forme négative, refus de l'affirmation antérieure, est
suivie d'une correction, précédée ou non du mais réfutatif; c'est ce correctif qui
transforme la négation phrastique, non réplicative, en négation argumentative, de nature polémico-réplicative
1.2.4 La portée et le foyer de la négation
Le foyer de la négation est donc le constituant de la portée de la négation dont
la contribution au sens de la phrase fonde la signification négative de cette dernière C'est le constituant dont la signification en se conbinaisant avec des autres constituants
de la phrase produit une signification qui n'est pas conforme à la vérité et qui n'est assertable que combinée avec un morphème inversant cette valeur de vérité Ce foyer est souvent le constituant qui apporte l'élément informatif central et le plus important
de l'énoncé
Ainsi, selon la structure de la phrase, le foyer serait normalement :
dans le cas d'un syntagme nominal (SN) sujet + verbe intransitif : le verbe
(49) Marie travaille → Marie ne travaille pas
dans le cas d'un SN + verbe transitif + complément du verbe : le complément
(50) Marie aime la musique→ Marie n’ aime pas la musique
dans le cas d'un SN + verbe + circonstant : le circonstant
Trang 27(51) Jean fume (le cigare) dans la journée → Jean ne fume pas (le cigare) dans
la journée
Il est facile de voir que le cas des quantificateurs doit être traité à part :
(52) Tous les hommes rêvent de l’argent → Tous les hommes ne rêvent pas
d’argent (= pas tous les hommes)
ainsi que celui des adverbes modalisateurs, qui ne sont pas des circonstants :
(53) Paul n'a pas vraiment convaincu l'auditoire (= On ne peut pas vraiment
dire que Paul ait convaincu l'auditoire) ; comparer avec :
(54) Paul n'a pas facilement convaincu l'auditoire (= Il l'a convaincu, mais avec
peine)
Trang 28Chapitre 2 : LES EXPRESSIONS DE LA NÉGATION EN FRANÇAIS
Dans ce chapitre, nous essayerons de donner un aperçu sur le fonctionnement
du système de la négation en français puis nous nous centrerons sur les expressions des types de négation au point de vue de modalité
2.1 Les opérations négatives et marqueurs
La négation repose sur deux opérations fondamentales : une opération axiologique, de nature qualitative, de rejet de ce qui est considéré comme mauvais, comme inadéquat et une opération ontologique qui comporte un vide, une absence, une lacune
Le trait spécifique de la négation française est sa structure à deux temps,
nécessitant un formant discontinu dont le premier élément ne engage l’énoncé dans la
voie de la négativité qui sera, dans un second temps confirmée ou infirmée par un deuxième indice Damourette et Pichon ont désigné le premier élément par le terme de
discordantiel parce qu’il marque une discordance entre l’ordre de la réalité et la
subjectivité, par le terme de forclusif (pas, point, jamais, etc.) l’élément destiné à confirmer la négativité en rejetant l’énoncé en dehors de la réalité et par uniceptif que,
celui qui restreint le champ de l’affirmation:
(55)Il ne viendra pas
(56)Il ne comprend rien
(57)Il ne viendra plus jamais
(58)Nous ne partirons que demain
2.2 Le champ de la négation
Selon ce critère, on peut distinguer:
une négation absolue, qui suppose d'habitude l'existence de plusieurs indices
négatifs (actants, circonstants, termes coordonnés):
Trang 29(65) Je ne connais absolument personne dans cette ville
(66) Je n'ai jamais bu de cognac
une négation relative, qui, par rapport à la négation absolue, a seulement une valeur
temporelle:
(67) Marie n'a pas encore passé son permis de conduire
2.3 Le niveaux d’incidence négative
Les phrases négatives ainsi constituées se laissent caractériser et classifier d’après l’incidence (ou la portée) de la négation, par le statut du constituant frappé de négation Les deux facteurs conjugués (champ et incidence) justifient une classification de la négation grammaticale en:
(62) Il ne travaille pas = NÉG (il viendra)
(63) Il ne viendra pas aujourd’hui = NÉG (aujourd’hui (il viendra)
une négation non prédicative (non nucléaire) qui affecte un constituant autre que le G Préd:
(64) Il a travaillé pour rien
une négation lexicale :
-préfixale (morpho-lexicale): inconnu, desceller, malhabile
-interne: refuser, oublier, ignorer, rarement (lexèmes définis dans les dictionnaires par la négation de l’antonyme ignorer “ne pas savoir‖, etc.)
Trang 30Le schéma suivant rend compte de ces types de négation:
Négation
grammaticale lexicale
nucléaire non nucléaire préfixale interne
pour rien inconnu refuser
Dans la phrase Pierre ne travaille pas aujourd’hui la négation annule l’action
de travailler exécutée par l’agent Pierre à un moment donné (aujourd’hui) Mais dans
Trang 31la phrase Pierre ne travaillait pas ce jour-là, la négation est limitée par les morphèmes intrinsèques au verbe et par le complément circonstanciel ce jour-là Elle atteint
l’extensité maximum lorsque le verbe est au présent généralisé et que les actants et les circonstants sont des totalitaires négatifs :
(68)Personne ne dit jamais rien nulle part
(69)Cela ne m'a aucunement ennuyé
La preuve qu’il en est ainsi nous est fournie par la négation du totalitaire tout :
quand on nie le totalitaire positif, on ne nie pas la totalité mais le partiel :
(70)Certes, tout n’était pas gagné, nous avions encore beaucoup à faire.(de
Beauvoir)
La négation prédicative est centrée sur le verbe fini, ce qui confère à toute la
communication un statut négatif Elle peut se présenter :
comme une négation simple:
(71) Il ne lit pas
comme une négation associative :
(72) Il ne travaille jamais la nuit
comme une négation discontinue (coordination négative)
2.4.1.1 La négation prédicative à formant unique
La négation prédicative à formant unique ne est une construction marquée
stylistiquement, qui apparaît notamment en français littéraire; d'autre part, elle caractérise un énoncé emphatique, ayant un caractère affectif Les grammairiens
Trang 32distinguent deux situations ó l'on emploie cette négation prédicative à formant unique
ne:
(a) énoncés à caractère idiomatique (le caractère idiomatique de ces structures
est révélé par l'absence d'un terme corrélat positif), ó ne s'emploie auprès d'un verbe
(b) énoncés ó ne est en variation libre avec la négation à formant discontinu
ne pas; dans ce cas, ne étant porteur des valeurs négatives pleines:
après les verbes: cesser, oser, pouvoir, savoir en français littéraire on omet d'habitude la deuxième négation (pas), surtout lorsque ces verbes sont suivis d'un
infinitif:
(81) L’on ne pouvait se fier à lui (Sélection des contes, NXB Trẻ, 1993, p.110) (82) Les jeunes filles n’osaient respirer (C.Quine, Alice et la pantoufle d’hermine, p.179)
(83) Dans son ignorance de Paris, elle ne savait ó frapper
(84) Elle ne cesse de travailler
après les structures hypothétiques à caractère emphatique, appartenant surtout à la langue littéraire:
(85) Elle y serait encore avec nous si elle n'était morte
après les structures conditionnelles ou hypothétiques inversives, sans élément de relation:
(86) N'était ce décor autour de nous, on se serait cru dans quelque foyer populaire
subordonnées relatives dont l'antécédent est précédé d'un quantitatif partiel (restrictif) ou virtuel (universel ou généralisant):
Trang 33(87) Il y a peu de peuples qui n'aient été étudiés
phrases interrogatives rhétoriques:
(88) Qui ne l'aurait fait, qui ne l'aurait pensé?
phrases contenant le gallicisme il y a suivi d'un nom [+division temporelle]:
(89) Il y avait déjà deux mois que je ne l'avais vue à Hanoi
c énoncés à sens affirmatif, ó ne est appelé "explétif" et s'emploie en langue
littéraire après:
les verbes craindre, avoir peur, appréhender, éviter, empêcher et les nominaux dérivés à partir de ces verbes: la peur, la crainte:
(90) Je crains qu'il ne pleuve
(91) La crainte que les voisins ne le trahissent l'obsédait tout le temps
(92) Evitons que les relations avec nos voisins ne se dégradent!
certaines locutions conjonctives qui introduisent toutes sortes de subordonnées
circonstancielles: de peur que, de crainte que, à moins que, sans que, jusqu'à ce que,
en attendant que, avant que, pourvu que, etc:
(93)Partez avant que papa ne rentre
(94) Elle viendra à moins qu'elle ne soit malade
avec des comparatifs d'inégalité (formes analytiques: plus, moins + Adj/Adv., ou synthétiques: meilleur, moindre, mieux, pire) ou l'adjectif autre:
(95) Elle se sentait mieux que je ne pouvais l'espérer
(96) Il est moins mauvais qu'il ne le dit
(97) Il est autre que je ne l'aurais imaginé
2.4.1.2 La négation prédicative simple à formant discontinu
En général, le formant de la négation courante est discontinu: ne + Vf +
pas/point/guère/plus/nullement/aucunement Les rapports que contractent entre eux ces
indices négatifs sont d'interdépendance Si pas, point et guère expriment, du point de vue sémantique, de différentes nuances de l'intensité négative, plus ajoute une nuance temporelle, alors que nullement et aucunement ajoutent une nuance qualitative
Trang 34 ne pas est une suite de cohésion moyenne, parce que, d'un cơté, entre le verbe et la négation pas peuvent s'infiltrer des adverbes (sûrement, sans doute, certainement,
évidemment, même, toujours, pourtant), d'autre part, entre ne et le verbe on place les
pronoms personnels ou adverbiaux:
(98) Elle n'a certainement pas raison
(99) Il ne faisait décidément pas un voyage en Chine
(100) On ne savait vraiment pas ó donner de la tête
(101) Je ne le vois pas Je n'en veux pas
Ce formant discontinu peut avoir une expansion exprimant l'intensité:
(102) Je n'aime pas du tout cette personne
ne point est un synonyme intensif de ne pas, qui n'est plus employé en français
familier:
(103)Il disait qu’à la vérité, je n’en avais point, d’âme (A.Camus, l’étranger,
p.155)
L'expansion du tout peut aussi apparaỵtre avec ce formant discontinu:
(104) Votre opinion ne m'intéresse point du tout
ne guère est une négation atténuée:
(105) Elle ne mange guère depuis sa maladie
Cette négation peut se combiner avec l'adverbe plus, ayant deux valeurs différentes, en fonction de la place occupée par l'adverbe S'il est antéposé à guère, le
syntagme a une valeur temporelle:
(106) On ne peut plus guère concevoir la vie moderne sans ordinateurs
(107) Si plus suit guère, le syntagme a une valeur quantitative:
(108) Cette région est presque dépeuplée: de nos jours elle ne compte guère plus de cinq cents habitants
ne plus a un sens temporel Il ajoute à la négation une vision chronologique du
procès qui est décomposé en deux étapes: l'une initiale et positive, l'autre finale et
négative Une phrase telle que Marcel ne fume plus a comme posé Maintenant
Marcel ne fume pas et comme présupposé Autrefois Marcel a fumé A sont tour,
Trang 35ne plus peut avoir comme intensif du tout: Il n'est plus ivre du tout Placé devant un
verbe et en présence d'un autre substitut négatif, plus a une valeur intensive et on
obtient ainsi une négation prédicative à formant tripartite:
(109) Plus personne ne passe dans les rues après les 23 heures
(110) Plus rien ne m'intéresse à présent
(111) Plus aucun espoir ne subsiste pour ce malade
Parfois, il est placé après le verbe:
(112) Ils n’avaient plus rien à faire avec moi (A.Camus, L’étranger, p.175)
ne nullement/aucunement ont une valeur négative plus forte que ne pas:
(113) L'écriture n'est nullement un moyen facile de communication
(114) On veut voir dans sa définition ce qui ne s'y trouve aucunement
2.4.2 La négation double des actants et des circonstants
Les différents constituants nominaux (sujet, objet direct, indirect) peuvent être
représentés par des substituts négatifs (Personne et rien fonctionnent uniquement
comme substituts négatifs ) : personne, rien, pas un, nul, aucun ou par des substituts positifs niés à l'aide d'un prédicat négatif : nul, pas un, aucun
personne est toujours un substitut [+animé] qui remplit les fonction syntaxiques
caractérisant tout actant nominal:
- GN1: (115) Personne ne troublait son intimité
- GN2: (116) Je n'ai rencontré personne
- GPrép: (117) Je ne le dirai à personne
(118) Tu ne médiras plus de personne
(119) Elle ne sortait avec personne
(120) Nous ne comptons sur personne
rien est un substitut [-animé] qui occupe les positions suivantes:
- GN1: (121) A présent, rien ne me touche
- GN2: (122) Je ne t'ai rien apporté
- GPrép: (123) Je ne pense à rien Je n'écris avec rien
Trang 36 aucun peut fonctionner comme substitut négatif:
- GN1: (124) Aucun (de mes amis) ne m'a rendu visite pendant les vacances
- GN2: (125) Je n'ai vu aucun dans le magasin
Il est plus fréquemment employé comme prédéterminant négatif:
(126) Aucun livre et aucune revue n'attiraient l'attention du jeune homme
nul est le synonyme littéraire de aucun, et s'emploie toujours comme substitut ou
comme prédéterminant négatif Dans son cas, l'emploi comme substitut est plus
répandu que comme prédéterminant Il faut préciser que nul ne s'emploie jamais comme objet direct: Je n'ai vu nul
(127) Nul ne réussit sans effort
(128) Tu ne m'offres nulle garantie sérieuse
pas un s'emploie surtout comme prédéterminant, plus rarement comme substitut:
(129) Des navires passaient, mais pas un ne nous voyait
(130) Je ne soufflerai pas un mot sur cette affaire
2.4.3 La négation prédicative des circonstants
Dans la négation prédicative double, un déterminant adverbial (= un circonstanciel) peut être réalisé par un substitut adverbial négatif
jamais caractérise le procès du point de vue temporel:
(131) Maman n’avait jamais pensé de son vivant (A.Camus, l’étranger, p.13) (132) Jamais mon oreille n'avait perçu tant de bruit (A.Camus, l’étranger,
p.172)
nulle part caractérise le procès du point de vue spatial:
(133) Ils ne seraient pas loin, or je ne les vois nulle part (C.Quine, Alice et la pantoufle d’hermine, p.7)
(134) Je ne vais nulle part sans ma femme
nullement et aucunement représentent des totalitaires négatifs, renvoyant à toute la
classe des déterminations qualitatives et quantitatives à la fois
Trang 372.4.4 La négation multiple
Cette négation affecte le verbe et plusieurs constituants à la fois (les actants et
les circonstants aussi) Lorsque le mode du verbe est l'indicatif et le temps est le présent, en niant tous les actants et les circonstants, on obtient une extension maximum de la négation:
(135) Je ne parlerai plus à personne
(136) Je ne bois jamais aucune boisson alcoolique
2.4.5 La négation prédicative discrète
Ce type de négation témoigne d'une discontinuité de la zone négative et affecte successivement plusieurs constituants de phrase Elle peut se réaliser de façon explicite ou implicite
2.4.5.1 La négation discrète explicite
Les formants de la négation discrète explicite sont spécifiques à ce type de négation, les éléments constitutifs d'un certain groupe syntaxique étant rattachés entre
eux par l'adverbe ni Le rôle de cet adverbe négatif est de coordonner les constituants
du groupe syntaxique On enregistre plusieurs structures possibles:
- ni A, ni B, ni N:
(137) Ni Tarrou ni Rieux ne répondirent encore (A.Camus, La peste, p.205)
(138) Je ne viendrai à l'école ni lundi, ni mardi
(139) Nous n'avons ni chanté, ni dansé, ni lu, ni dessiné aujourd'hui à l'école
- ni A, ni B, ni C, ou N:
(140) Elle n'aime ni (les) gâteaux, ni (les) glaces, ni (les) bonbons ou (le) chocolat (Remarque: l'article peut être effacé devant les noms coordonnés par ni)
- ne pas A, ni B:
(142) Elle ne mange pas assez de fruits, ni de légumes
- ne V 1 ni ne V 2:
Trang 38(143) Personne n'entre ni ne sort de cette chambre
(144) Il ne lit ni ne dort
2.4.5.2 La négation discrète implicite
Cette négation se réalise à la suite d'un processus logique de comparaison qui établit une similarité négative entre deux éléments distincts, dont l'un est présent (explicite), et l'autre est absent (implicite) Le formant négatif qui caractérise ce type
de négation est non plus:
(145) Je n'ai pas vu Marie aujourd'hui Moi non plus (=Moi non plus, je ne l'ai vue aujourd'hui)
2.4.6 La négation prédicative restrictive (=exceptive)
La négation amorcée rendue par le simple ne peut être annulée par un
«inverseur de négativité», l’indice que, par lequel on soustrait le segment qu’il
introduit à la négativité, en évoquant un ensemble négatif dont les frontières sont refoulées dans la zone du présupposé, de l’inactuel Cette négation fonctionne comme
un signe de positivation, et a la valeur de l'adjectif seul ou de l'adverbe seulement:
(146) Je ne sentais plus que les cymbales du soleil (A.Camus, L’étranger, p 94)
En introduisant un infinitif, que annule tous les autres procès en les renvoyant
dans une zone de la virtualité présupposée:
(147) Il ne demande qu'à partir
Les demi-négations rien, personne, jamais explicitent dans la chaîne, la zone négative à laquelle on soustrait l`élément introduit par que:
(148) Personne ne résoud ce problème que Ngo Bao Chau (“seul Ngo Bao Chau résoud ce problème”)
Dans certains contextes, la combinaison ne jamais .que peut aller jusqu’à
l`inversion totale du signe pour signifier ―toujours‖:
(149) Elle n’a jamais aimé que moi
Trang 39Que peut se combiner avec pas, point pour exprimer une extension positive de
similarité Le tour ne pas que exprime une assertion affirmative paraphrasable par
seulement:
(150) Je n'ai pas qu'une voiture (=j'en ai plusieurs)
(151) Tu ne portes pas que des jeans (=tu portes aussi des robes)
(152) L'homme ne vit pas que de pain (Jésus)
Dans les phrases ó le complément d`objet direct précède le que exceptif, on emploie la variante réduite de l’article indéfini, de:
(153) Je n’avais de sentiments que pour ma mère
2.5 La négation non prédicative
Cette négation est incidente à un constituant de phrase, autre que le verbe fini
2.5.1 La forme négative de c'est
En français il est possible d'extraire de la zone négative tout constituant de phrase, à
l'aide du gallicisme c'est à la forme négative, dont le rơle est à mettre en évidence le
constituant respectif:
- GN1: (154) Ce n'est pas la littérature qui me passionne
(155) Ce n'est pas Marie qui me l'a dit
- GN2: (156) Ce n'est pas (le sport + Jean) que j'aime
- GPrép: (157) Ce n'est pas à (Marie + l'examen) que je pense
- Attribut: (158) Ce n'est pas (modeste + professeur) que tu es
- GAdv: (159) Ce n'est pas là-bas que j'aimerais passer toute ma vie
2.5.2 La négation non prédicative peut être incidente à un déterminant
du nom – à l'aide des adverbes pas, point, guère, nullement (langue familière):
(160) C'est une fillette nullement sage
(161) Ce sont des gens pas trop honnêtes