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UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOI
ÉCOLE SUPÉRIEURE DE LANGUES ÉTRANGÈRES
DÉPARTEMENT DE FORMATION POST-UNIVERSITAIRE
******************************
NGUYỄN THỊ VÂN KHÁNH
ENSEIGNEMENT DU COMPTE RENDU AUX
ÉLÈVES DE CLASSE BILINGUE DE 11E
DẠY VIẾT VĂN TƯỜNG THUẬT CHO HỌC SINH
SONG NGỮ LỚP 11
MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES POST-UNIVERSITAIRES
Option : Didactique du FLE
Code : 64 14 10
Hanoi – 2010
2
UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOI
ÉCOLE SUPÉRIEURE DE LANGUES ÉTRANGÈRES
DÉPARTEMENT DE FORMATION POST-UNIVERSITAIRE
******************************
NGUYỄN THỊ VÂN KHÁNH
ENSEIGNEMENT DU COMPTE RENDU AUX
ÉLÈVES DE CLASSE BILINGUE DE 11E
DẠY VIẾT VĂN TƯỜNG THUẬT CHO HỌC SINH
SONG NGỮ LỚP 11
MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES POST-UNIVERSITAIRES
Option : Didactique du FLE
Code : 64 14 10
Dirigé par : Pr.Dr. PHẠM THỊ THẬT
Hanoi – 2010
5
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION……………………………………………………………………........3
1. Contexte théorique et pratique de la recherche……………………………………3
2. Objectifs de la recherche……….……………………………………………………4
3. Méthodologie de recherche………………………………………………………….4
4. Contenu de la recherche……………………………………………………………..4
Chapitre 1 : LA PRODUCTION ÉCRITE…………………………..…………………..6
1. Notions d’écrire………………………………………………………………………6
1.1. Définitions d’ « écrire ». ………………………………………………………..6
1.2. Situation d’écrit
………………………………………………………………8
1.3. Relation compréhension-production de textes…………………………………..9
1.3.1. Caractéristiques communes……………………………………………...9
1.3.2. Relation compréhension-production de textes………………………….11
1.4. Modèles de production……………………………………………..…………..12
1.4.1. Modèle linéaire………………………………………………………….13
1.4.2. Modèle non linéaire……………………………………………………..13
1.5. La production écrite dans l’enseignement de langue…………………………..16
1.5.1. Typologie de la production écrite………………………………………16
1.5.2. Différents types de productions écrites enseignés dans la classe
bilingue…………………………………………………………………………….17
2. Compte rendu……………………………………………………………………….18
2.1. Définitions. …………………………………………………………………….18
2.2. Utilités du compte rendu……………………………………………………….19
2.3. Critères à respecter……………………………………………………………..21
2.4. Techniques requises pour le compte rendu…………………………………….22
Chapitre 2 : ENSEIGNEMENT DU COMPTE RENDU AUX ÉLÈVES DE CLASSE
BILINGUE DE 11E …………………………………………………………….………...25
1. Présentation générale……………………………………………………………….25
1.1. Enseignement du français dans programme d’enseignement intensif du et en
français (EIDEF) ………………………………………………………………………….25
1.1.1. Objectifs du programme………………………………………………...25
1.1.2. Cursus de formation…………………………………………………….26
6
1.1.3. Manuels utilisés…………………………………………………………26
1.1.4. Profil des élèves…………………………………………………………27
1.1.5. Corps d’enseignants…………………………………………………….27
1.2. Compte rendu en classe de 11e………………………………………………...28
1.2.1. Objectifs et progression………………………………………………...28
1.2.2. Principes méthodologiques ……………………………………………..29
2. Enseignement du compte rendu en classe de 11e…………………………………29
2.1. Collecte des données…………………………………………………………...29
2.1.1. Comptes rendus des lycéens de 11e du lycée Chu Van An……………..29
2.1.2. Enquête auprès des élèves………………………………………………30
2.1.3. Enquête auprès des enseignants………………………………………...31
2.2. Analyse et interprétation des données………………………………………...32
2.2.1. Analyse des comptes rendus des lycéens de 11e du lycée Chu Van An…32
2.2.2. Analyse du résultat de l’enquête auprès des élèves……………………34
2.2.3. Analyse du résultat de l’enquête auprès des enseignants………………42
CHAPITRE 3 : PROPOSITIONS PÉDAGOGIQUES………………………………...51
1. Enseignement de la théorie…………………………………………………………51
1.1. Lecture des comptes rendus modèles…...…………………………………….51
1.2. Techniques servant au compte rendu…………………………………………52
1.2.1. Stratégies de lecture…………………………………………………….52
1.2.2. Prise de notes…………………………………………………………...53
1.2.3. Reformulation…………………………………………………………...54
1.2.4. Structuration de texte…………………………………………………...56
2. Démarche pédagogique d’un cours pratique……………………………………...57
2.1. Compréhension du texte original……………………………………………..57
2.2. Schématisation………………….…………………………………………….59
2.3. Rédaction…………………………………………………………………......59
2.4. Relecture……………………………………………………………………...61
3. Correction et évaluation d’un devoir de compte rendu…………………………..63
3.1. Traitement des erreurs
……………………………………………………..63
3.2. Évaluation du compte rendu…………………………………………………..64
4. Autres propostions………………………………………………………………….67
7
5. Fiches pratiques……………………………………………………………………..68
5.1. Fiche 1 : Compte rendu d’un article de journal……………………………….68
5.2. Fiche 2 : Compte rendu d’un entretien………………………………………..75
CONCLUSION…………………………………………………………………………...81
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………….84
ANNEXE.............................................................................................................................86
8
INTRODUCTION
1. CONTEXTE THÉORIQUE ET PRATIQUE DE LA RECHERCHE
L’objectif de l’enseignement d’une langue étrangère est de développer chez
l’apprenant la compétence de communication qui se traduit par la capacité de
comprendre et de produire des actes de paroles en cette langue. Autrement dit, il s’agit
de faire acquérir chez l’apprenant les quatre compétences que sont la compréhension
orale, l’expression orale, la compréhension écrite et l’expression écrite.
Cet objectif est hautement visé dans le Programme d’enseignement intensif du et
en français, implanté dans le système éducatif vietnamien depuis 1994. En effet, le
français enseigné dans les classes dites bilingues est considéré comme langue seconde.
Concernant la production écrite, les élèves ont à rédiger des types de textes différents :
texte explicatif, texte informatif, texte narratif, texte descriptif, texte argumentatif,
résumé, compte rendu, synthèse.
Étant enseignantes de français des classes bilingues au lycée, nous avons
remarqué que la compétence de production écrite en général et la rédaction du compte
rendu en particulier posent des problèmes aux élèves. En effet, le compte rendu est la
production écrite au niveau avancé qui demande aux élèves d’être capables non
seulement de bien comprendre le document d’origine mais aussi de reformuler toutes
ses idées principales en leurs propres mots. C’est pour cette raison sans doute que leur
résultat en ce type de production écrite reste toujours à désirer
Cette réalité nous pousse à entreprendre, dans le cadre d’un mémoire de Master,
une recherche portant sur l’ « Enseignement du compte rendu aux élèves de classe
bilingue de 11e ».
Notre mémoire vise à répondre aux questions suivantes :
Question 1 : Pour quelles raisons les élèves de classe bilingue de 11 e n’ont-ils pas de
bons résultats en compte rendu?
Question 2 : Comment pourrait-on améliorer cette situation ?
Suite à ces questions, deux hypothèses de recherche sont formulées :
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Hypothèse 1 : Les mauvais résultats en compte rendu des élèves de classe bilingue de
11e seraient dus au manque de connaissances et de techniques requises pour cette
activité.
Hypothèse 2 : Une bonne acquisition des connaissances et de techniques requises pour
le compte rendu pourrait améliorer cette situation.
2. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Par les études des principes d’enseignement de la production écrite dont le compte
rendu en français et par les études de terrain, nous essayons d’identifier des difficultés
des élèves de classe bilingue de 11e dans l’apprentissage du compte rendu et d’avancer
des propositions pédagogiques susceptibles d’améliorer cette situation.
3. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
Dans notre travail de recherche, nous adopterons d’abord la méthode synthétique de
théories servant à notre sujet. Nous consulterons des documents concernant la
méthodologie du compte rendu des auteurs tels que : Louis-Marie Morfaux, Roger
Prévost, B. Chovelon, M. –H. Morsel, Ghislaine Cotentin-Rey, Aline GohardRadenkovic, Claire Charnet, Jacqueline Robin – Nipi … Les travaux de ces auteurs ont
constitué les sources de références très précieuses pour notre compréhension des
concepts théoriques fondamentaux du compte rendu. Puis, une méthode d’analyse nous
aidera à faire le constat d’une situation problématique qui se fait par l’analyse des
devoirs des élèves et des enquêtes auprès des élèves et des enseignants. À partir de
cette analyse, nous proposerons enfin les démarches pédagogiques pour l’enseignement
du compte rendu aux élèves de classe bilingue de 11e.
4. CONTENU DE LA RECHERCHE
Notre mémoire comporte trois chapitres :
Dans le premier chapitre, nous aborderons les fondements théoriques concernant
l’enseignement de la production écrite et ceux du compte rendu.
Dans le deuxième chapitre, nous ferons d’abord une étude sur l’enseignement du
compte rendu aux élèves de classe bilingue de 11e. Cette étude se concrétisera par celle des
manuels utilisés. Ensuite, nous analyserons des comptes rendus rédigés par les élèves du
lycée Chu Van An et interpréterons les résultats des enquêtes menées auprès des élèves et
des enseignants, ce qui nous aidera à mieux comprendre la motivation des apprenants, la
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méthode d’enseignement/apprentissage adopté. Cette interprétation nous permettra encore
de confirmer des hypothèses de recherche et d’en tirer des conclusions.
À partir des observations retenues et des expériences d’enseignement, nous laisserons
le dernier chapitre pour les propositions pédagogiques portant d’abord sur la démarche
d’enseignement du compte rendu aux élèves de classe bilingue de 11e, puis sur la démarche
de correction des devoirs de nos élèves. À la fin de ce chapitre, nous présenterons
également quelques fiches pédagogiques.
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Chapitre 1
LA PRODUCTION ÉCRITE
1. NOTIONS D’ÉCRIRE
1.1. DÉFINITIONS D’ « ÉCRIRE »
En ce qui concerne la notion d’écrire? Il existe de différentes définitions.
Selon Larousse Savoir rédiger (1997), écrire, c’est à l’aide d’un crayon ou d’un
stylo ou de tout autre moyen, tracer sur un support (généralement le papier) des signes
représentant les mots d’une langue donnée, organisés (rédigés) dans le but de conserver ou
de transmettre un message précis (appelé « l’énoncé »). L’écriture est donc un support (on
dit aussi un canal) permettant à celui qui écrit de s’adresser à une autre personne à qui le
message est destiné.
Denis Baril précise dans son ouvrage intitulé Techniques de l’expression écrite et
orale (2002), que l’écriture est une communication à distance qui a un caractère persistant
et définitif et où le scripteur oeuvre de loin, hors de présence du destinataire.
En mettant en relation la production écrite et le développement cognitif, Deschênes
admet que « écrire un texte, c’est tracer les lettres, des mots, des phrases mais aussi et
surtout c’est élaborer un message qui veut transmettre la pensée de l’auteur et informer
correctement le récepteur » (La compréhension et la production des textes, 1988). Pour lui,
l’activité d’écriture implique nécessairement tout un travail cognitif d’élaboration, de
structuration de l’information qui est le résultat de l’interaction entre la situation
d’interlocuteur et le scripteur. Il faut que le scripteur produise des connaissances qu’il a des
événements, des faits ou des objets représentés dans sa mémoire, mais aussi et surtout leur
donne une organisation et une forme qui tiennent compte de plusieurs facteurs autant
externes qu’internes comme le lecteur anticipé, le contexte social, le rôle qu’il s’attribue
ainsi que le but qu’il vise…
Dans le même ouvrage, Deschênes précise que l’activité de production de texte
peut être envisagée sous plusieurs angles. D’abord, sur le plan descriptif, écrire un texte est
une activité cognitive-motrice relativement complexe dont le but est l’énoncé d’un
message avec une intention précise, à l’aide d’une forme particulière du langage. Puis,
selon une perspective fonctionnelle, écrire constitue une forme de communication
(Frederiksen et Dominic, 1981 ; Tamor et Bond, 1983), un moyen de révéler à soi et aux
12
autres sa perception et sa compréhension des choses (Healy, 1981); c’est donc un mode
d’action et de transaction sociale (Britton, 1982 ; Bronckart et Scheuwly, 1983…) qui
permet à travers le temps et l’espace de satisfaire des besoins sociaux. Cette activité est
aussi considérée comme une forme d’apprentissage, un moyen d’acquérir de nouvelles
informations et de les intégrer (Healy, 1981), une façon de répondre à ses besoins cognitifs
d’acquisition et d’ajustement de ses connaissances (Young, 1981) ou un outil pour passer
du concret au formel, de la réalisation à la logique (Olson et Torrance, 1981). Enfin, dans
la perspective cognitive, l’activité de production d’un texte écrit peut être définie comme
une interaction entre une situation d’interlocution et un scripteur dont le but est l’énoncé
d’un message dans un discours écrit. Deschênes conclut ainsi que l’activité d’écriture est
conçue comme le traitement d’informations externes ou internes au scripteur par différents
processus mentaux successifs ou concomitants.
D’après Ferdinand de Saussure, l’écriture se considère comme une forme de
réalisation, concrétisation des images dans les pensées, du langage. « Au sein de la
civilisation industrielle, l’écrit constitue un circuit informatif spécifique qui sert de support
de véhicule à l’enregistrement de toutes les réalisations comportementales ou
manifestations culturelles, caractéristiques de l’histoire et de la vie contemporaine des
institutions ou des acteurs d’une société établie » (Un niveau seuil, 1976 :17)
Ces différentes définitions ci-dessus nous permettent d’arriver à admettre que la
production écrite est une façon de communication dont le scripteur, à l’aide d’un matériel
et surtout d’une forme du langage écrit, s’adresse à un ou des lecteur(s) éventuels dans le
but de lui (leur) transmettre un message sous forme d’un type de texte et un genre de texte
appropriés, dans un moment et un lieu déterminés.
La production d’un texte en langue étrangère et particulièrement en langue seconde
demande au scripteur de maîtriser les contraintes de communication écrite et également les
outils linguistiques appropriés à son niveau d’expression. Dans le contexte scolaire, le
scripteur ne se trouve pas souvent dans une situation de communication authentique :
d’abord, l’élève sait qu’il s’adresse à son enseignant qui est censé tout savoir ; puis il doit
suivre la consigne scolaire qui limite toujours le sujet de son texte ; et enfin, l’élève n’écrit
pas pour son propre plaisir mais avant tout pour être évalué par son enseignant. L’écrit
scolaire est donc sans enjeu autre que celui de témoigner de son savoir- faire. Tout cela
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peut expliquer la particularité ainsi que les diversités de l’enseignement / apprentissage de
la production écrite en langue seconde à l’école.
1.2. SITUATION D’ÉCRIT
La situation d’écrit est définie comme « une situation de communication écrite qui
implique des scripteurs écrivant à (et pour) des lecteurs ou bien des lecteurs lisant des
documents produits par des scripteurs, production et / ou réception ayant lieu par ailleurs
dans un lieu et à un moment précis, pour une raison donnée et avec des objectifs
spécifiques » (Situation écrite, 1970 :8).
La situation de production écrite (écriture) comprend le scripteur, les relations
scripteur / lecteur(s) et document ; les relations scripteur / document et contexte
extralinguistique.
Le scripteur a un statut social défini mais il peut changer de rôle. Son attitude peut
aussi varier. Il appartient à un groupe social défini mais il peut rêver ou envisager
d’appartenir à un autre groupe auquel il emprunte parfois ses modes de vie et son langage.
Il a également une histoire, un passé socio-culturel qui peut influencer ces productions
verbales.
Il existe toujours les relations scripteur / lecteur(s). Le scripteur écrit à ou pour un
ou des lecteurs avec qui il peut entretenir des relations particulières qui peuvent influer sur
la manière dont il formule son message.
Il y a également les relations scripteur lecteur(s) et document. Le scripteur a une
intention de communication et veut produire sur ses lecteurs un certain effet pour lui faire
quelque chose; cette intention transparaît souvent dans le document au travers de sa
fonction et des interventions du scripteur dans son propre discours.
Les relations scripteur / document et contexte extralinguistique sont aussi
importantes car le scripteur doit tenir compte non seulement de son lecteur et de son
intention de communication mais aussi du référent (de quoi ou de qui il parle), du lieu et du
moment où il écrit, ce qui influence aussi la forme linguistique du document.
Quant à la situation de réception, elle se compose du lecteur, des relations lecteur /
scripteur et document ; des relations lecteur / document et contexte extralinguistique.
Le lecteur possède lui aussi son statut, son rôle, ses attitudes, son histoire, ses
groupes d’appartenance et de référence qui entrent en jeu dans sa propre interprétation du
document.
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Les relations lecteur / scripteur sont celles que le lecteur se fait à propos du
scripteur et qui influent évidemment sur les lecteurs possibles du document.
Les relations lecteur / scripteur et document se traduisent par l’effet que le
document produit sur le lecteur, et qui n’est pas toujours celui que le scripteur attend car
cet effet dépend des objectifs de la lecture du lecteur, de ses propres hypothèses sur le sens
du texte et aussi de la manière dont il se projette dans le discours qu’il reçoit.
Les relations lecteur / document et contexte extra-linguistique sont intéressantes
dans la mesure où l’interprétation du (des) des sens du texte dépend de l’influence du type
de référent, des connaissances antérieures ainsi que du moment et du lieu où le lecteur
entreprend sa lecture.
Alors, ces composantes d’une situation d’écrit nous aident non seulement à
identifier le rôle de chaque élément constitutif d’une situation d’écrit mais aussi à
comprendre la corrélation entre ces éléments ainsi que les influences qu’ils exercent les
uns sur les autres dans les activités de lecture et celles d’écriture.
1.3. RELATION COMPRÉHENSION-PRODUCTION DE TEXTES
1.3.1. Caractéristiques communes
- Fonction de communication : la compréhension et la production ont une même
fonction, c’est la communication. En fait, elles se réfèrent toujours à un système de
communication émetteur – message – récepteur (Tamor et Bond, 1983) où l’émission et la
réception du message représentent deux pôles correspondant à la compréhension et à la
production. Dans les deux cas, le message qui est l’objet des processus doit être envisagé
en tenant compte en même temps de l’activité de l’émetteur et celle du récepteur. Lors de
sa production d’un message, le scripteur doit s’appuyer sur les hypothèses qu’il fait de ce
que pense son récepteur et aussi sur sa façon de traiter les informations qui lui seront
transmises. Le récepteur, quant à lui, doit tenir compte des intentions du scripteur, de sa
vision du monde ou de sa conception particulière du thème ou du sujet abordé. Alors, les
deux activités de compréhension et de la production supposent une certaine forme de
parallélisme inhérente à la communication qu’elles impliquent.
Denhière (1983) remarque que les activités de production et de compréhension
doivent être envisagées dans le cadre général de la communication et peuvent être étudiées
comme deux phénomènes de transmission et de traitement d’information. Ainsi, apprendre
à lire et à écrire peuvent être vue comme deux aspects inséparables d’un seul processus qui
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est la maîtrise du langage écrit » (Briton, 1982 : Smith et Jackson, 1985). Selon Horowizt
(1985) plusieurs recherches ont montré que les deux processus se basent sur des habiletés
linguistiques semblables, et Ammon (1981), de sa part, admet que les deux processus
supposent des schèmes de transformations (comparaison, classification, discrimination) qui
sont indépendantes des contenus traités et qui constituent des habiletés fondamentales dans
toute situation de communication.
- Les structures de connaissances : il est nécessaire de comprendre que la
compréhension et la production des textes possèdent les mêmes structures de
connaissances sur les sujets en question. En effet, plusieurs auteurs de différents domaines
reconnaissent que les structures de connaissances des sujets ont une influence importante,
tant par la richesse de leur contenu que par la qualité de leur organisation, sur les
performances de compréhension et de production. Plusieurs chercheurs (Birkmire,
Callahan et Drun, Carelle....) montrent que des performances de rappel ou de
reconnaissances dépendent en grande partie des connaissances initiales du scripteur ou du
lecteur sur les sujets : les personnes qui possèdent davantage de connaissances antérieures
du sujets abordé rappellent plus d’informations, les organisent mieux et font moins
d’erreurs que celles possédant moins de connaissances du domaine conceptuel du texte.
Cela explique la raison pour laquelle le scripteur produit des textes de meilleures qualités
lorsqu’il maîtrise bien les connaissances textuelles et qu’il dispose une bonne stratégie de
lecture.
- Les mêmes processus : Outre la même fonction de communication et les mêmes
structures de connaissance sur le sujet en question, on prouve également que la
compréhension et la production de textes contiennent des processus parallèles tels que
l’acquisition de l’information, le traitement de l’information, la mémorisation, la
production et la rédaction.
En fait, le lecteur ou le scripteur doivent tout d’abord récupérer tous les éléments
observables du matériel présenté. Puis, ils commencent à explorer et à comprendre des
paramètres de la situation d’interlocution soumise à l’identification des éléments
observables. Au cours de cette étape, les informations sont sélectionnées et stockées en
mémoire pour une utilisation ultérieure. Pourtant, les activités ne sont pas les mêmes chez
le lecteur que chez le scripteur.
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Le traitement des informations du lecteur s’effectue sur le matériel présenté et sur
des connaissances activées. Alors, son travail cognitif suppose aussi la construction d’une
signification globale, d’une macrostructure par inférence, anticipation et mise en relation.
Et le scripteur, quant à lui, devant son matériel, commence à rechercher dans sa mémoire
des informations, des connaissances relatives au domaine, celles qui consisteront à établir
la macrostructure du texte en ce qui concerne la détermination des buts, la sélection et
l’organisation du contenu ainsi que les procédures d’écriture. Ces activités parallèles
semblent se trouver dans les deux processus : l’inférence, la construction de relations
interpropositionnelles et l’élaboration de macrostructure.
Vient ensuite la phrase de mémorisation où le lecteur doit emmagasiner ce qu’il
traite pour le réutiliser dans l’immédiat lors du traitement de nouvelles informations et où
le scripteur stocke le matériel qu’il a sélectionné, organisé ou conçu pour éventuellement le
transformer en langue naturel.
La dernière étape de compréhension et de production se traduit par la récupération
du matériel stocké en mémoire et la linéarisation de ce matériel dans une forme de langage
précise.
1.3.2. Relation compréhension-production de textes
Plusieurs chercheurs reconnaissent que la compréhension et la production de texte
partagent plusieurs caractéristiques communes (Hiebert, Englert et Brennan, 1983 ; Squire
1983) et que l’enseignement et la pratique de certaines techniques de compréhension ou
d’écriture peuvent avoir des effets positifs sur les performances de compréhension et de
production (Horowitz, 1985). Beaugrande (1982) et Bereiter (1980) affirment que
« l’activité d’écriture possède un certain nombre de caractéristiques apparemment très
proches de celles d’une tâche de lecteur et que certains éléments des modèles de
compréhensions doivent se retrouver dans les modèles de production ». D’une part le
lecteur utilise des structures de connaissances qui facilitent sa compréhension comme le
scripteur puise dans les mêmes structures le matériel nécessaire à la production d’un
message. D’autre part, l’opération de linéarisation, dans une tâche de rappel ou de résumé
lors de la vérification de la compréhension, s’apparente à celle exigée en production pour
exprimer un message. Ce sont les deux aspects apparemment identiques dans les deux
types d’activités et qui illustrent bien la nécessité de tenir compte des découvertes en
compréhension dans la formulation d’un modèle de production.
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La fonction principale de la compréhension et la production de textes est la
communication. Ainsi, il est probable que lire et écrire sont deux tâches créatrices où
l’activité du sujet et son évolution sont cognitivement identiques quand elles sont
considérées dans la perspective de l’acquisition du langage. (Elkind, 1976 ; Marsh et coll.,
1981). C’est pour cette raison que les conclusions faites par Slatas Water (1980) et Elkind
(1976) nous semblent vraiment importantes : « lire et écrire sont des processus qui se
renforcent et se complètent par généralisation et transfert de façon quasi automatique par
les nécessités de la communication » et alors, « plus un enfant lit, plus il développera ses
habiletés d’écriture et plus il écrit, plus il pourra profiter de ses lectures ». Dans ce
contexte, l’écriture ne peut être analysée sans s’inspirer des théories de la lecture
(Beagrande, 1982) de même que la compréhension ne peut se dissocier de la production du
message.
Stotsky (1983) a fait la recension des recherches empiriques sur la relation entre la
production et la compréhension. Selon ces recherches, les bons lecteurs sont de bons
scripteurs, ils lisent davantage que les scripteurs faibles. De plus, les bons lecteurs
produisent souvent des textes de complexité syntaxique plus élevée que les lecteurs faibles.
À partir des recherches menées, on a reconnu l’influence de l’enseignement et de la
pratique de lecture sur l’écriture ou d’écriture sur la lecture.
Bref, l’étude de différents processus psychologiques mis en oeuvre dans les tâches
de compréhension et de production de texte nous montre qu’il y a une corrélation entre ces
deux activités de communication écrite, ce dont nous pourrons profiter pour un
enseignement efficace de la production écrite.
1.4. MODÈLES DE PRODUCTION ÉCRITE
Toute pratique pédagogique se rattache, consciemment ou non, à une certaine
conception de l’apprentissage, en quelque sorte à un arrière- plan théorique. Dans la
présente partie, nous proposons d’examiner quatre modèles de production écrite élaborés
pour le français langue maternelle ainsi qu’un modèle pour le français langue seconde. De
manière générale, ces modèles sont des théories, des ensembles d’idées et d’hypothèses qui
nous donnent une vision globale des multiples réalités qui constituent les processus
d’expression écrite.
Précisons que l’on regroupe habituellement ces modèles en deux grands types : les
modèles « linéaires » et les modèles non linéaires.
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1.4.1. Modèle linéaire
Le terme modèle linéaire a été utilisé pour la première fois par Rohmer (1965). Ce
modèle nous présente des étapes distinctes de la production écrite. En effet, le processus de
la production écrite se divise en trois étapes : la pré-écriture, l’écriture, la post-écriture.
Suivant cet ordre, le texte écrit doit suivre une progression logique et claire.
La pré-écriture comprend la planification et la recherche des idées. Après avoir
tracé un plan et trouvé des arguments appropriés, l’apprenant se met à rédiger le texte.
Pendant cette deuxième étape (l’écriture), il choisit et arrange des idées selon le plan
élaboré. Et enfin, avec l’étape post-écriture, l’apprenant effectue des modifications et
améliorations possibles sur le fond et la forme de son produit.
Il est à reconnaître qu’il faudrait respecter la progression de ce modèle :
planification, rédaction et réécriture comme on l’appelle autrement le modèle
unidirectionnel. On évite de mélanger des étapes ainsi que de revenir en arrière lors de sa
rédaction. Il faut noter que Rohmer a tracé effectivement, avec cette progression, un
chemin efficace à suivre dans l'enseignement/apprentissage de l'expression écrite.
1.4.2. Modèle non linéaire
La production écrite a donné lieu à de nombreuses recherches telles que celles de
Hayes et Flower (1980), de Deschênes (1988), etc.
- Le modèle de Hayes et Flower (1980)
Tout en conservant les grandes étapes proposées par Rohmer, Hayes et Flower
présentent un système d’analyse très différent en ce sens que « l’écriture ne consiste plus
en une démarche linéaire mais s’appuie, au contraire, sur l’interrelation d’activités
cognitives présentes à divers niveaux ou sous-étapes du processus ».
Le modèle de Hayes et Flower est constitué de trois grandes composantes : la mémoire à
long terme, l’environnement de la tâche et le processus d’écriture.
La mémoire à long terme regroupe toutes les connaissances déclaratives et procédurales du
sujet (le lexique, les règles de grammaire et d’orthographe, etc.), les méta connaissances
susceptibles d’intervenir dans ce contexte de la tâche, des plans d’écriture et finalement
tous les souvenirs d’expériences antérieures.
L’environnement de la tâche inclut toutes les caractéristiques liées à la tâche elle-même
(tous les facteurs extérieurs au rédacteur), c’est-à-dire les thèmes abordés, la motivation
qu’elle suscite auprès du scripteur.
19
Le processus d’écriture comprend le processus suivant dans la rédaction : la planification
(décider quoi et comment écrire), la textualisation (la production du texte), la révision (et
aussi le contrôle).
- Le modèle de Deschênes (1988)
Le modèle de production écrite de Deschênes comporte deux éléments : la situation
d’interlocuteur et le scripteur.
+ La situation d’interlocuteur comprend tous les aspects qui influencent l’écriture, en
particulier la tâche à accomplir, l’environnement physique, le texte lui-même, les
personnes proches du scripteur, les sources d’informations externes.
La tâche, c’est ce qu’il faut faire, ce sont les directives explicites, les contraintes qui sont
fournies au scripteur afin de l’orienter vers le but à atteindre
L’environnement physique est le moment de l’exécution du travail. Un texte doit être
rédigé dans un contexte déterminé avec ses caractéristiques explicites.
Le rédacteur subit également les influences des personnes dans l’entourage, des
informations sur les destinataires. La situation d’interlocuteur se compose de tous ces
éléments qui entraînent la production d’un texte écrit. Avec des éléments mentionnés, un
bon rédacteur devrait savoir sélectionner, classifier, traiter, stocker des informations
recueillies, constituées de ces éléments, et enfin exploiter des stratégies appropriées pour
accomplir ses tâches d’écriture.
+ Le scripteur comprend deux ensembles : les structures de connaissance et les processus
psychologiques.
Les structures de connaissance se rendent à l’ensemble des informations qui sont mises en
réserve dans la mémoire à long terme. Ces informations sont des éléments linguistiques,
sémantiques, rhétoriques, référentielles qui sont rassemblés dans l’ensemble des
connaissances connues.
Les processus psychologiques se composent de la perception-activation, de la construction
de la signification, de la linéarisation, de la rédaction- édition et de la révision.
- Le nouveau modèle de Hayes (1996)
Ce nouveau travail de Hayes présente deux éléments majeurs : l’environnement de
la tâche et l’individu.
+ L’environnement de la tâche comprend l’environnement social et l’environnement
physique.
20
En ce qui concerne l’environnement social, l’écriture est un acte de communication
et cette communication mise dans des situations d’écrit et soumise à un ensemble de
conventions est acceptée et comprise par tout le monde. Le scripteur doit respecter les
caractéristiques en rédigeant chaque genre et type de texte, tant au niveau de la forme qu’à
celui du fond. On doit également savoir choisir les expressions, le style pour ses textes
adressés aux différents destinataires.
Quant à l’environnement physique, on effectue des analyses sur des textes déjà écrits ou en
cours de rédaction. Les auteurs reliront ce qu’ils ont écrit pour organiser ce qu’ils vont
écrire.
+ L’individu comprend la mémoire du travail (la motivation, les processus cognitifs),
la mémoire à long terme, les schémas de tâche, la connaissance du destinataire et l’impact
d’une pratique intensive.
◦ La mémoire de travail est la localisation centrale de tous les processus ou toutes les
activités non automatisées, elle joue son rôle indispensable dans l’activité d’écriture.
La motivation occupe une place primordiale dans ce modèle. La motivation est considérée
depuis toujours comme la première clé pour réussir dans la rédaction des textes avec les
éléments suivants : prédisposition, croyance, attitude, estimation, coûts, bénéfices. Les
rédacteurs veulent à la fois faire passer le contenu et donner une bonne impression d’euxmêmes quand ils écrivent.
Les processus cognitifs : Selon Hayes, les fonctions cognitives essentielles dans la
rédaction sont l’interprétation de texte, la réflexion et la production de texte.
L’interprétation de texte comprend la lecture, l’écoute et l’examen graphique pour créer
des représentations internes.
La réflexion comprend la résolution de problème (planification incluse), la prise de la
décision et la production d’inférence.
La production de texte utilise des représentations internes dans le contexte social et
physique pour avoir un produit écrit, parlé ou graphique.
◦ La mémoire à long terme sert à stocker les savoirs sur la grammaire, le vocabulaire, le
genre, le thème, le destinataire, etc.
◦ Les schémas de la tâche comprennent les informations concernant les buts de la tâche, les
processus à utiliser pour accomplir la tâche et les critères pour évaluer la réussite de la
tâche.
21
◦ La connaissance du destinataire : c’est la connaissance sur celui à qui on envoie son
message, la relation entre celui qui envoie et celui qui reçoit le message. En cas d’être
inconnu pour le destinataire, on devrait se prendre pour celui-là afin de ressentir le
message à composer.
◦ L’impact d’une pratique intensive : l’auteur met l’accent sur l’entraînement de la
rédaction.
Cette pratique de l’écriture offre aux scripteurs des connaissances, des
expériences et particulièrement des stratégies et capacités d’écriture nécessaires.
- Le modèle de Moirand (1979)
Le modèle de Moirand est assez différent des modèles précédents. Il se compose
des composantes suivantes : le scripteur (son statut social, son rôle, son « histoire »), les
relations scripteur / lecteur(s), les relations scripteur / lecteur(s) et document ; les relations
scripteur / document et contexte extralinguistique.
Selon l’auteure, tout scripteur occupe une certaine place dans la société. Celui-ci,
hors de sa rédaction des messages, cherche à entretenir certaines relations avec ses lecteurs
dans le but de faire faire quelque chose. C’est pour cette raison qu’il faut tenir compte de
l’importance du référent (de quoi ou de qui on parle dans le texte) ainsi que du moment et
de l’endroit où l’on écrit cer ces éléments exercent aussi une influence considérable sur le
document.
Ce modèle met accent sur les interactions sociales entre le scripteur et son lecteur,
autrement dit le contexte social dans lequel se situe le texte ou l’énoncé linguistique. Un
bon texte est donc une interaction entre un document, un scripteur... et un lecteur.
Parmi ces recherches, le modèle de Hayes et Flower sert de point de référence à de
nombreux travaux. Son processus de mise en texte a connu une évolution majeure depuis
la naissance de leur modèle. On constate ainsi que la conception de la production écrite
avait beaucoup évolué. Les modèles présentés ci-dessus apportent des solutions définitives
et les processus de production de textes demeurent fort complexes. A la lumière des
connaissances actuelles, ces modèles peuvent orienter les démarches des enseignants.
1.5. LA PRODUCTION ÉCRITE DANS L’ENSEIGNEMENT DE LANGUE
1.5.1. Typologie de la production écrite
On peut classer les types de production écrite selon les motifs différents. Plusieurs
types de productions écrites peuvent être associés à chaque motif donné. (Louis
Vaillancourt, Patrick Snyder et Audrey Baril, La méthodologie apprivoisée :88-92).
22
- Les types de productions écrites comme journal intime, poème, chanson, correspondances
diverses, pièce de théâtre, scénario de film, nouvelle, essai littéraire, roman, conte, histoire,
récit, etc. peuvent être associés aux motifs personnels ou littéraires. Ces textes expriment
des opinions, des idées, des émotions, des sentiments, des intuitions, des rêves, des
fantaisies, etc. Ils sont plus subjectifs et ne répondent pas, pour la plupart, à des règles
rigides, précises ou communes.
- Les types de productions écrites comme rapport (technique, laboratoire, stage, recherche,
etc.), lettre d'opinion et d'affaires, curriculum vitae, note de service, avis de convocation,
chronique, éditorial, article, communiqué, etc sont aux motifs professionnels. Certains
métiers nécessitent la production fréquente de textes (par exemple le métier de journaliste).
D'autres professions, pour leur part, exigent une certaine maîtrise de plusieurs types de
productions écrites, même si au premier regard elles semblent complètement détachées du
domaine littéraire. Par exemple, les scientifiques, les médecins, les policiers et policières,
etc., ont à produire divers rapports.
- Les types de productions écrites comme résumé, compte rendu, commentaire, revue de
littérature, manuel de cours, travail de recherche, dissertation, essai, mémoire, thèse,
monographie sont associés aux motifs scolaires. Dans le milieu scolaire, La formation
exige une certaine maîtrise des différents types de textes. La production d'un texte favorise
également la compréhension et l'appropriation des notions théoriques exposées.
1.5.2. Différents types de productions écrites enseignés dans la classe bilingue
À l’école primaire, les écoliers doivent écrire les textes courts de type descriptif ou
narratif. Ils peuvent décrire les animaux, les objets ou les personnes mais au niveau
débutant. Ils sont aussi sensibilisés au texte narratif à travers les contes ou les histoires.
Mais pour la production écrite, l’enseignant leur demande de raconter leur journée de
travail ou leurs souvenirs de vacances…
Au niveau du collège, les élèves sont invités à produire des textes particulièrement
fréquents à l’école et riche d’enjeux dans la perspective transdisciplinaire du français
langue seconde : le texte informatif, qui entre pour une part essentielle dans la composition
des manuels de toutes les disciplines ainsi que des encyclopédies, et le texte explicatif, que
l’on retrouve dans ces mêmes documents et que les élèves sont invités à produire lui-même
au cours de différents contrôles. À cela s’ajoute l’étude systématique du texte narratif et
des séquences dialogales qui entrent dans sa composition.
23
À deuxième étape du collège (classes de 8e et 9e ), les élèves sont orientés
progressivement vers la découverte et la maîtrise du texte argumentatif, afin de développer
leurs capacités de raisonnement, d’analyse et de synthèse, et de préparer le passage au
lycée de la scolarité francophone.
Au niveau du lycée, les élèves ont l’occasion d’approfondir la production d’un
texte narratif, descriptif et argumentatif. Ils s’initient à la technique du résumé, compte
rendu et synthèse. Ce type de productions écrites au niveau avancé est une nouveauté et
pose aux élèves beaucoup de problèmes. Il nécessite donc une bonne démarche
d’enseignement et d’apprentissage de ces techniques.
2. COMPTE RENDU
2.1. DÉFINITIONS
Le compte rendu est un type de production écrite au niveau avancé. Il en existe de
diverses définitions.
Dans son ouvrage intitulé L’écrit, stratégies et pratiques (1995), Aline GohardRadenkovic a défini le compte rendu comme « une activité par laquelle on rend compte, on
expose, en les condensant, les informations recueillies d’un événement, d’une situation,
d’un document ou d’un ouvrage. Il a en quelque sorte une fonction de témoignage. »
Ghislaine Cotentin-Rey propose un texte officiel concernant le compte rendu dans le
livre Le résumé, le compte rendu, la synthèse (1995) selon lequel le compte rendu
concentre le texte en mettant en relief l’idée principale et les rapports qu’entretiennent avec
elle les idées secondaires (argumentation, illustration, réfutation de thèses adverses,
atténuations, etc.). Visant à reconstituer en raccourci la structure logique de la pensée, (il)
n’hésite pas à s’éloigner, au besoin, de l’ordre linéaire du texte. Soulignant les
enchaînements, (il) identifie et, le cas échéant, décrit à la troisième personne les démarches
de l’auteur. »
Michelle Fayet, en distinguant le compte rendu du rapport dans Réussir ses comptes
rendus (2005) précise que le compte rendu est la retranscription fidèle du contenu de
propos tenus, lors d’une réunion, d’une rencontre de travail, entre des personnes
rassemblées provisoirement pour présenter des bilans ou discuter de besoins, problèmes ou
dysfonctionnements. Dans ces derniers cas, il s’agit de déterminer à plusieurs les solutions
et les actions susceptibles d’être menées pour les mettre en place. Le texte du compte
24
rendu, sorte de contrat officieux entre les participants, fige et enregistre à un instant T les
engagements de chacun.
Les définitions ci-dessus nous amènent à comprendre que le compte rendu est une
activité par laquelle on rend compte, on expose, en les condensant, les informations
recueillies d’un événement, d’une situation, d’un document ou d’un ouvrage.
2.2. UTILITÉS DU COMPTE RENDU
Le compte rendu sert à présenter, en une image exacte mais succincte, un certain
nombre d’informations à des interlocuteurs qui n’ont pas assisté à l’événement relaté ou
qui n’ont pas pris connaissance personnellement du document ou de l’ouvrage présenté. Le
compte rendu permet ainsi de transmettre une information et donc de faire gagner du temps
à vos interlocuteurs. Il devient un document de référence pouvant être consulté à tout
moment.
Michelle Fayet précise dans son même ouvrage Réussir ses comptes rendus (2005)
cinq objectifs clés sous-tendant les comptes rendus.
- Rédiger pour les absents
Peu de réunions sont régulièrement plénières. Il est en effet très fréquent de se
réunir en l’absence de certains, absence liée à d’autres obligations professionnelles ou à
des congés. En outre, il est également indispensable de renseigner sa hiérarchie, ses clients,
ses fournisseurs, ses partenaires, ou le public, sur les thèmes abordés lors de certaines
réunions.
L’information circule ainsi, grâce à ce document pivot, vers le haut, vers le bas,
vers l’extérieur au gré des besoins… Le compte rendu en ce sens est un vecteur de
communication parfait pour une structure : objectivité et rigueur au rendez-vous. À
condition, bien entendu, qu’il soit bien rédigé !
Le compte rendu offre de surcroît la possibilité de transmettre les contenus de
manière plus ou moins synthétique selon le type de compte rendu choisi. Ainsi, certains
types de comptes rendus transcriront systématiquement la position et l’attitude des
personnes, voire le ton des débats, tandis que d’autres a contrario retiendront
exclusivement le fond des messages émis. À vous donc de choisir le document de la
situation !
- Raviver la mémoire des participants
25
Les réunions se multiplient actuellement et, par voie de conséquence, naît le besoin
d’en posséder une mémoire écrite par souci de fiabilité. Cette dernière est d’ailleurs
toujours renforcée par un écrit commun ne laissant pas d’initiative aux dérives possibles
émanant de prises de notes imparfaites, seules références en l’absence de ce document
l’enregistrement.
De plus, si certains ressentent des difficultés personnelles à résumer une réunion, la
lecture du compte rendu leur permettra, sans aucun doute, de raviver leur mémoire en
restituant le souvenir des débats et l’atmosphère de celle-ci.
- Fournir un outil de travail efficace
Le compte rendu permet de poursuivre une réflexion commune en évitant les
confusions possibles entraînées par la variété des notes prises par des personnalités
différentes, aux préoccupations parfois divergentes.
Grâce au compte rendu, chacun est désormais imprégné du même texte, facteur de
consensus. Par cette sorte de mémoire collective désormais mise en place, l’action peut
découler très rapidement avec réactivité. Pour se convaincre de l’importance du rôle des
comptes rendus, il suffit d’observer la circulation de l’information et le rythme des prises
de décision au sein de services possédant une réelle politique de comptes rendus
comparativement à ceux qui n’en ont pas. Les résultats sont très probants. Le compte
rendu, outil de communication entre les acteurs, permet d’éviter bien des pertes de temps et
beaucoup d’incompréhension lorsqu’il s’agit d’être en phase avec ses clients, ses
partenaires, ses fournisseurs…
- Créer une mémoire écrite d’un vécu collectif
Il est aussi habile de ne pas toujours tout recommencer. Les expériences vécues au
sein des services peuvent être, pour plus tard, riches d’enseignement et permettre alors
davantage de réactivité : efficacité oblige. En effet, les difficultés professionnelles étant
parfois les mêmes, il peut être utile à tous de posséder le moyen d’utiliser les idées ou
conclusions de situations déjà analysées et cernées.
- Renforcer la qualité de la cohésion interne
Ce point est plus important qu’il n’y paraît au premier abord. En effet, par des mots
communs structurant la mémoire de tous, une cohésion est susceptible de naître
progressivement, au-delà même des disparités individuelles et des enjeux différents de
26
chacun. Il arrive même, par le biais de comptes rendus de synthèse, supprimant
l’individualisation des opinions, de renforcer l’esprit d’équipe.
La méthode employée et la fluidité du style ne sont donc pas à négliger. En effet,
les qualités d’écriture sont porteuses d’envie de lire, de transmission subliminale de
sérieux, de formalisation concrète des idées en mots bien choisis. Un compte rendu bien
conduit peut devenir un véritable véhicule des idées pour un groupe de travail. En effet, les
contenus, grâce à lui désormais stabilisés, exercent un rôle de clarification et, par là même,
de stimulation des équipes.
2.3. CRITÈRES À RESPECTER
L'objet du compte rendu est une lecture, un spectacle, une réunion ou, plus
généralement, un événement. Puisqu'il intègre les circonstances de la communication, le
compte rendu est plus vaste qu'un résumé dont il respecte toutefois les impératifs généraux
(fidélité à l'original, sélection de l'essentiel, structuration) en outre, selon le type de texte
qu'il vise, il s'attache à en relever les spécificités, c'est-à-dire la façon particulière dont
celui ou ceux qui ont produit le texte de base ont traité les difficultés propres à ce type de
texte. Ainsi, un compte rendu de lecture de roman montre comment l'œuvre particulière se
situe face aux enjeux de l'écriture romanesque; tandis qu'un compte rendu de spectacle
insère les données propres à une représentation. Quel que soit leur type, tous les comptes
rendus doivent respecter quelques normes suivantes.
- La concision
Le compte rendu est « une contraction de texte, au tiers de sa longueur environ »
(Claire Charnel et Jacqueline Robin-Nipi, 1997:9). Cette définition nous montre que le
compte rendu est un texte réécrit en réduction. Il possède toujours moins de mots que le
texte original. De ce fait, il faut assurer que le nombre de mots existant dans le compte
rendu reste à peu près au tiers de celui dans le document étudié (avec une marge de 10% en
plus ou en moins).
- La plénitude
Le compte rendu doit non seulement rapporter fidèlement le texte initial mais il doit
également rapporter tout ce qu’il y a d’important dans le texte. Autrement dit, nous devons
trouver dans notre compte rendu tout ce qu’il y a d’essentiel dans le texte d’origine; seuls
les détails, les exemples, les digressions ou les redites du texte de départ peuvent être
supprimés.
27
- La clarté
Écrire, c’est avant tout communiquer, c’est-à-dire tenter de se faire comprendre par
autrui. Nous comprenons alors l’importance accordée à la qualité de la production, sa
clarté, sa cohérence. Il en est de même pour un compte rendu. Le compte rendu doit donc
être un texte complet en lui-même qui est suffisamment clair pour que toute personne
puisse comprendre les grandes lignes du texte initial sans avoir besoin de recourir au texte
de départ.
- La cohérence
Un compte rendu n’est cohérent que s’il est bâti autour de l’idée directrice du texte.
Au cas où l’idée directrice serait mal présentée par l’auteur du texte, il faut alors regrouper
ses idées afin de produire un compte rendu logique et non pas une série de résumés de
paragraphes sans suite logique.
- L’individualité
Le compte rendu, même s’il ne fait que reproduire les idées du texte initial, est une
activité personnelle où l’auteur a à évaluer ce qui est important et secondaire dans le texte,
à trouver des mots qui permettront un exposé clair des idées à communiquer, etc…Ceci
veut dire qu’un compte rendu n’est pas une compilation de citations du texte original.
L’auteur doit reformuler le texte avec ses propres mots, c’est-à-dire utiliser autant que
possibles des expressions différentes de celles du texte qu’il résume et s’exprime de façon
personnelle à l’aide des termes équivalents ou des synonymes. C’est donc dire que le
simple “copiage-collage” du texte initial ne constitue pas un compte rendu.
2.4. TECHNIQUES REQUISES POUR LE COMPTE RENDU
- Stratégies de lecture
Pour bien rédiger un compte rendu, la compréhension du document original est très
important. La stratégie de lecture peut être considérée comme la manière dont on traite
d’un texte écrit. Dans “ la classe de langue”, Christine Taglian (1994) a présenté les cinq
stratégies dont un lecteur peut se servir comme des documents de référence fondamentale
chaque fois qu’il devra aborder un texte inconnu, ce qui facilite son processus de lecture :
La lecture « repérage », la lecture « écrémage », la lecture « survol » ( extensive), la
lecture « approfondissement », la lecture de loisir et de détente. Les stratégies de lecture
sont considérées comme des techniques de lecture ou des outils très efficaces afin de
faciliter du sens du texte.
28
- Prise de notes
La prise de notes est une technique qui permet à l’utilisateur de la langue (élève,
étudiant ou journaliste) de saisir l’information essentielle contenue dans un discours oral
ou dans un document écrit de façon instantanée, condensée et simple. L’objectif principal
de cette technique est de capter, puis de fixer noir sur blanc, sans tarder, les propos d’un
locuteur ou d’un auteur. Il s’agit de noter le maximum d’informations, dans un minimum
de temps et d’espace, sur un calepin ou un bloc-notes, par exemple.
On peut utiliser des signes et des abréviations qui doivent être complétés en mots et
en énoncés, dans un premier temps, puis une synthèse de l’essentiel de l’information doit
être rédigée, le plutôt possible, sous forme de texte ou d’article cohérent, en faisant appel,
bien entendu, à la mémoire pour inclure ce qui a échappé lors de l’inscription des notes.
Cette technique se fait essentiellement à base d’oral : un cours, une conférence, un débat,
une réunion, un stage, un colloque, une émission, etc et aussi à base d’écrit : un article, un
ouvrage, etc.
- Reformulation
Le compte rendu est un texte que l’on doit rédiger avec ses propres mots et non
avec ceux du texte. Seuls le ou les mots-clés peuvent être réutilisés. Le texte sera donc
personnel, mais il devra rester objectif en ce sens que l’opinion personnelle ne doit pas
apparaître. De plus, le compte rendu sera d’une longueur à peu près au tiers du texte donné
et le nombre de mots que l’on pourra utiliser est précisé. Pour cela, la reformulation des
idées principales du texte donné est indispensable pour un compte rendu de bonne qualité.
La transformation des phrases verbales en phrases nominales, des phrases complexes en
phrases simples nous aide à économiser le nombre de mots utilisés tout en conservant
l’idée essentielle du texte.
- Structuration
Un bon compte rendu doit donc être court, simple dans son expression et bien
articulé. Autrement dit, il doit être cohérent. Cette cohérence est assurée par des mots qui
expriment les relations logiques entre une phrase à l’autre ou entre les différents
paragraphes. Ces mots de liaison sont appelés connecteurs ou articulateurs. Ils sont parfois
visibles tout de suite lorsqu’ils se trouvent en début de paragraphe.
Selon J.Moeschler & A.Reboul (le Dictionnaire Encyclopédique de Pragmatique,
1994) «on appelle connexité, les relations linguistiquement marquées entre énoncés. Un
29
exemple classique de connexité transphrastique (ou inter-énoncés) peut être donné par les
connecteurs pragmatiques, comme mais, et, car, donc, quand même, pourtant, cependant,
aussi, or, en fait, d’ailleurs, etc. Un connecteur pragmatique est un mot grammatical
(conjonction, adverbe, locution) dont la fonction est d’une part de relier des segments de
discours (les énoncés), et d’autre part de contribuer à la constitution d’unités discursives
complexes à partir d’unités discursives simples. »
Les connecteurs (ou articulateurs) jouent un rôle important dans la cohésion
permettant au scripteur de marquer les relations temporelles ou logiques qui existent entre
différentes parties d’un texte. « Leur fonction est de relier une phrase à une autre, un
paragraphe à un autre, mais aussi d’indiquer quel type de relation sémantico-logique est
impliqué. Ils ont un sens en eux-mêmes et relèvent donc du lexique. Ils sont investis d’une
fonction de relation importante et relèvent également de la syntaxe (…). Leur distribution
ordonnée permet au raisonnement de progresser ».(S.Moirand, Une grammaire des textes
et des dialogues, Hachette).
Le simple fait de relever diverses informations fournies par des connecteurs produit
un effet de structuration, même si, parfois, celle-ci peut être apparente. Les connecteurs
contribuent en effet à homogénéiser les éléments qu’ils relient. Ils facilitent la lecture du
texte, c’est-à-dire qu’ils nous permettent de saisir l’enchaînement chronologique et logique
des idées du texte. Ils seront très utiles pour nous au moment de la rédaction.
Conclusion du chapitre 1
Nous venons de présenter des notions de base concernant la production écrite. Il
s’agit des composantes d’une situation d’écrit, des relations entre la compréhension et la
production de textes, des modèles de production et de l’enseignement de la production
écrite en FLE. Nous abordons notamment les caractéristiques du compte rendu et les
techniques requises pour la rédaction de ce type de production écrite. Ces notions
théoriques sont indispensables pour la didactique du FLE et aussi du français langue
seconde. Elles serviront de fil conducteur pour notre travail de recherche dont le but est de
trouver une démarche de l’enseignement de la production écrite en générale et celui du
compte rendu en particulier.
30
Chapitre 2
ENSEIGNEMENT DU COMPTE RENDU AUX ÉLÈVES
DE CLASSE BILINGUE DE 11E
Dans ce chapitre réservé aux études de terrain, nous commençons par la
présentation de l’état actuel de l’enseignement du français dans les classes bilingues ainsi
que celui du compte rendu aux élèves de 11e. Puis, des analyses et des interprétations
basées sur les copies des élèves du lycée Chu Van An nous aideront à identifier leurs
lacunes dans la rédaction du compte rendu. Enfin, nous ferons le bilan des résultats des
enquêtes que nous avons menées auprès des élèves et des enseignants des classes bilingues
au niveau du lycée pour mieux comprendre leurs difficultés en ce type de production
écrite.
1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
1.1. ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS DANS LE PROGRAMME D’ENSEIGNEMENT
INTENSIF DU ET EN FRANÇAIS (EIDEF)
1.1.1 Objectifs du programme
Le Programme EIDEF a été implanté au Vietnam depuis 1994 dans les 19 villes et
provinces. L’objectif général du Programme est « à la fois d’assurer aux élèves la bonne
maîtrise du français et son usage comme moyen d'accès aux connaissances scientifiques à
travers les disciplines enseignées en français. Le programme d'études et les documents
pédagogiques leur permettront d'élargir leurs connaissances sur le monde, de renforcer les
compétences acquises en vietnamien, particulièrement en développant chez les élèves
toutes les compétences et en leur donnant de nouvelles méthodes de travail, ce qui leur
permettra de poursuivre avec succès les études universitaires au Vietnam ou à l’étranger. »
(Instructions MEF N° 7742 /GDTrH pour la réalisation du programme EIDEF du 1 er sept 2005)
L’enseignement du français doit fournir aux élèves des moyens langagiers, des
techniques et méthodes de travail pour les aider à réussir leurs études et à maîtriser le
français comme langue de communication et de travail scolaire ; préparer les élèves aux
exigences des futures études universitaires au Vietnam ou à l’étranger, surtout en matière
de compétences et en méthodes d’apprentissage.
Ce programme vise un objectif final, c’est qu’après le baccalauréat, les élèves
doivent non seulement maîtriser deux langues : le vietnamien et le français, mais connaître
31
une autre langue étrangère comme l’anglais, le chinois, le japonais…(cette langue est
introduite dès la classe de 6e pour les élèves ayant appris le français depuis l’école primaire
et dès la classe de 10e pour ceux qui ayant appris depuis le collège). Certaines disciplines
scientifiques telles que les mathématiques, la physique, … sont enseignées en français pour
permettre aux élèves d’enrichir leur vocabulaire scientifique, de comprendre les manuels
scientifiques, d’exprimer les concepts scientifiques en français, et de poursuivre certaines
filières de spécialité en français au niveau universitaire.
1.1.2. Cursus de formation
Le Programme EIDEF est mis en œuvre avec 2 cursus : cursus A et cursus B
- Cursus A dure 12 ans (de la classe de 1ère à la classe de 12e de l’enseignement
général). Les horaires sont à raison de 420 à 540 minutes par semaine, soit de 231 à 300
heures par année scolaire. Durant ce temps, les enseignements du français et des sciences
en français (maths et physique) s’élèvent à 3234 heures. Ce volume d’horaires, selon le
nouveau programme, est au nombre de 3225 heures (Plan d’enseignement appliqué au
Programme bilingue francophone, joint à la décision ministérielle No 4113/QĐ-BGDĐT,
en date du 16 juin 2009).
- Cursus B dure 7 ans (à partir de la classe de 6e jusqu’à la fin de la classe de 12e).
Les horaires hebdomadaires et annuelles sont les mêmes qu’au cursus A, soit un équivalent
à 2079 heures. À présent, l’enseignement de ce cursus est presque disparu.
1.1.3. Manuels utilisés
Durant la mise en oeuvre du Programme Classes bilingue de 1994 à 2006, les
manuels et les autres documents pédagogiques ont été fournis gratuitement aux
établissements. A partir de l’année scolaire 2006 – 2007, marquée par l’expiration du
Projet d’appui, avec l’application de la politique de socialisation de l’éducation, les élèves
doivent payer les manuels. D’une part, le Ministère de l’éducation et de la formation
demande aux partenaires francophones d’aider à racheter les droits d’édition et de diffusion
aux maisons d’éditions étrangères, d’autre part, il faudrait perfectionner les manuels
existants et en élaborer de nouveaux répondant aux exigences de développement du
Programme. Voici, les manuels et documents pédagogiques utilisés pour le cursus A :
- À l’école primaire : les classes de 1ère, 2e et 3e utilisent Petite Grenouille 1 et 2
avec les cassettes, les disques pour la compréhension orale. Les classes de 4e et 5e
travaillent Ici et Ailleurs 4e, 5e et Ici au Vietnam 4e, 5e.
32
- Au collège, c’est la collection Ici et Ailleurs, série de 4 manuels de français
destinés aux élèves de la classe de 6e à la classe de 9e.
- Au lycée, les élèves attaquent Recueil de textes de 10e, 11e et 12e.
Ces ouvrages, d’après les auteurs, prennent en compte des impératifs
d’apprentissage du français au niveau secondaire, dans des contextes d’enseignement du
français langue seconde dans les classes bilingues au Vietnam. Le français n’est pas
seulement la langue enseignée mais il sert aussi à présenter d’autres disciplines
scientifiques (les maths et la physique).
1.1.4. Profil des élèves
Avec 7 cours de français, 3 cours de maths et 2 cours de physique par semaine, les
élèves des classes bilingues devraient avoir une bonne maîtrise de langue française. Mais,
en réalité, le niveau de langue de ces élèves n’est pas égal pour plusieurs raisons objectives
et subjectives : paraisse / assiduité, aptitude innée, état psychologique, environnement
d’apprentissage, méthode de travail des enseignants,… Cela aboutit à un problème que
dans une classe, des forts et des faibles en français doivent suivre les mêmes cours et
étudier les mêmes textes. Cela provoque des difficultés pour les enseignants dans le choix
d’une démarche pédagogique adaptée.
De plus, au lycée, les élèves ont plusieurs choix après le baccalauréat :
- Ils peuvent suivre des études supérieures francophones dans les filières universitaires
francophones ou dans les départements d’études françaises ou à l’étranger dans les pays
francophones (France, Belgique, Canada). La filière bilingue facilite donc largement
l’accès à un enseignement supérieur, francophone ou non ; les filières recherchées par les
élèves bilingues couvrent les domaines des sciences économiques, du tourisme et de
l’informatique, ce qui n’est pas étonnant dans le démarrage économique vietnamien actuel.
- Pour les études supérieures non francophones, des élèves bilingues poursuivent des
études universitaires en vietnamien ou partent dans un pays non francophone (USA,
Australie, New Zélande).
En conclusion, le niveau des élèves bilingues n’est pas le même dans toutes les
classes. Mais chacun poursuit son propre objectif et cela les pousse à travailler davantage.
1.1.5. Corps d’enseignants
La plupart des enseignants des classes bilingues sont recrutés par un concours
national dont le jury comprend les experts des Commissions pédagogiques du Ministère de
33
l’éducation et de la formation et les partenaires francophones. À partir de l’an 2000,
comme le corps d’enseignants est déjà stable, ce recrutement se fait sur dossiers. Ces
enseignants sont diplômés des Écoles supérieures de langues étrangères. Au cours de leur
travail, ils étaient suivis par des conseillers pédagogiques francophones et ont bénéficié
annuellement des formations continues méthodologiques organisées au Vietnam ou en
France. À partir de 2006, à l’échéance du Programme, les bailleurs de fond ont terminé
leur rôle d’opérateur et ont transfert leur mission au Ministère de l’éducation et de la
formation, les enseignants des classes bilingues reçoivent très rarement de formations
continues et ils se débrouillent sans réunions pédagogiques ni soutiens méthodologiques,
matériels et financiers.
1.2. COMPTE RENDU EN CLASSE DE 11E
1.2.1. Objectifs et progression
Le compte rendu est un des savoirs méthodologiques requises parmi
d’autres (exposé oral, prise de notes, résumé, entretien, interview, dissertation, synthèse)
proposés dans le Recueil de Textes de 11e. Ce travail tombe dans le thème 2 La comédie
musicale, qui apporte aux élèves des connaissances sur les milles visages de la chanson
francophone, l’histoire de la comédie, les bienfaits de la musique et leur présente une
comédie musicale française célèbre intitulé STARMANIA de Luc Plamondon et Michel
Berger. Ce thème se divise en quatre unités et un bilan. Toutes les unités adoptent la même
structure: CO, CE, CL, Méthodologie, EO, EE et CF. Les activités du compte rendu sont
proposées dans Méthodologie et Expression écrite et réparties sur 2 séances par semaine.
L’objectif méthodologique de ce thème est de faire acquérir aux élèves les
techniques du compte rendu et qu’ à la fin de chaque unité, les élèves seront capables de
rédiger un compte rendu d’un article qui a été étudié dans la partie CE.
Si on met l’enseignement du compte rendu dans la suite des méthodologies
proposées dans le programme d’enseignement au lycée, on trouvera un enchaînement
assez logique. En effet, au deuxième semestre de la classe de seconde, la notion du compte
rendu a été introduite dans le Recueil de textes de 10e sous forme d’une comparaison avec
le résumé. Les élèves possèdent donc quelques connaissances de base sur le compte rendu
(au thème Le langage et jeu de langue). En classe de 11e, à proximité de 8 séances de 45
minutes consacrées au compte rendu, ils ont assez de temps pour approfondir les
problèmes théoriques et s’entraîner à la rédaction du compte rendu (au thème La comédie
34
musicale). En terminale, le programme d’enseignement leur propose encore des exercices
d’entraînement très efficaces et intéressants (au thème La rencontre amoureuse).
1.2.2. Principes méthodologiques
La méthode veut que l’enseignant respecte les deux principes suivants :
- Principe de répartition horaire : observer la répartition proposée au début de chaque
unité, au moins pendant la première année.
- Principes pour la gestion des objectifs et des contenus :
+ mettre l’accent sur le savoir-faire, pas seulement sur le savoir ;
+ ne pas viser l’exhaustivité (surtout pour le vocabulaire et la lecture) ou la
précision (scientifique ou autre) absolue ; chercher plutôt des moyens pour aider
les élèves à s’exprimer et à intérioriser progressivement des savoirs et savoirfaire langagiers et méthodologiques ; observer une progression en spirale;
+ priorité à la réalisation des objectifs (terminaux et intermédiaires), à l’acquisition
des compétences langagières et méthodologiques, pas seulement des connaissances
thématiques ou grammaticales.
Les objectifs et les principes d’enseignement du compte rendu sont bien définis
mais l’enseignant rencontre encore des difficultés dans la recherche des méthodes et des
documents adaptés au niveau des élèves et satisfaits aux objectifs fixés par le Programme.
2. ENSEIGNEMENT DU COMPTE RENDU EN CLASSE DE 11E
Au cours de notre enseignement, nous avons remarqué que le résultat en compte
rendu des élèves de 11e laissait à désirer. Il est, en effet, bien moins bon par rapport aux
autres types de production écrite qu’ils ont à rédiger. Dans l’espoir de trouver une bonne
explication à ce phénomène, nous avons analysé des comptes rendus rédigés par ces élèves
et mené deux enquêtes, l’une auprès des élèves et l’autre auprès des enseignants. Ce sont
des données qui nous permettront d’identifier des difficultés rencontrées par des élèves et
des enseignants dans l’enseignement/apprentissage du compte rendu.
2.1. COLLECTE DES DONNÉES
2.1.1. Comptes rendus des lycéens de 11e du lycée Chu Van An
En vue de repérer des erreurs fréquemment rencontrées par les élèves au cours de la
rédaction d’un compte rendu, nous analysons un corpus qui se compose de 10 comptes
rendus des élèves de niveaux différents (très bien, bien, assez bien, moyen et faible). Il
35
s’agit des devoirs faits par les élèves de classe bilingue de 11e du lycée Chu Van An à
partir du document ayant pour titre Les mille visages de la chanson francophone (D’après
Le Français dans le monde septembre-octobre 2002 – No 323). Ce document est extrait du
Recueil de textes de 11e.
Cette analyse se réalisera progressivement selon les critères proposés dans le
cadre théorique : le critère de longueur, le critère de plénitude, le critère d’individualité et
le critère de cohérence.
2.1.2. Enquête auprès des élèves
- Questionnaire
Nous avons élaboré un questionnaire de 10 questions (voir annexe) réparties en 6
thèmes.
Le premier thème (question 1) porte sur les objectifs d’apprentissage de français des
élèves.
Le deuxième (question 2) vise à connaître leur avis sur les types de production écrite à
rédiger.
Le troisième (questions 3 et 4) vise à connaître leur avis sur le rôle du compte rendu pour
eux et le type du compte rendu enseigné en classe.
Le quatrième (questions 5 et 6) sert à tester les connaissances des élèves sur le compte
rendu.
Le cinquième (questions 7 et 8) consiste à une identification des difficultés rencontrées par
les élèves dans la production d’un compte rendu.
Le dernier thème (questions 9 et 10) a pour but d’identifier les remarques des élèves sur les
textes de départ et les conseils pratiques concernant le compte rendu proposés dans leur
livre.
Tableau 1 : Structure du questionnaire
Thème
Nombre de
Contenu
questions
Thème 1
1
Objectifs d’apprentissage de français des élèves
Thème 2
1
Degré de difficultés des types de production écrite
Thème 3
2
Avis sur le rôle du compte rendu et le type de compte rendu
enseigné en classe
36
Thème 4
2
Connaissances des élèves sur le compte rendu
Thème 5
2
Difficultés rencontrées par les élèves en compte rendu
Thème 6
2
Remarques sur ce qui concerne le compte rendu dans le manuel
- Déroulement de l’enquête
Cette enquête a été réalisée en janvier 2009 (à la fin du premier semestre) auprès
des élèves bilingues de classe de 11e du lycée Chu Van An et Amsterdam-Hanoi. À ce
moment-là, les élèves ont tous passé les tests de fin du premier semestre. Ils étaient donc
assez enthousiastes de répondre à notre questionnaire. De plus, le compte rendu a été
enseigné en classe pendant le mois d’octobre et la moitié du mois de décembre. Cela a
facilité les réponses des élèves parce que toutes leurs connaissances sur le compte rendu
étaient encore chaudes.
Le questionnaire (en français et en vietnamien) a été distribué directement à 70
élèves. Nous en avons reçu 70 en retour et le taux de réponses de toutes les fiches était de
100%.
2.1.3. Enquête auprès des enseignants
- Questionnaire
Pour avoir des renseignements sur le mode de travail des enseignants en classe,
leurs remarques sur le livre d’élèves ainsi que les techniques nécessaires à acquérir pour
bien rédiger un compte rendu, nous avons proposé aux enseignants de classe de 11e un
questionnaire de 9 questions (voir annexe) réparties en 4 thèmes.
Le premier thème (question 1, 2 et 3) vise à connaître leur avis concernant l’enseignement
du compte rendu et les difficultés rencontrées par les élèves dans l’apprentissage du
compte rendu.
Le deuxième (questions 4 et 5) nous renseignent sur leurs remarques concernant les
documents et les problèmes théoriques proposés dans le livre de l’élève.
Le troisième (question 6) porte sur la démarche choisie par les enseignants pendant les
cours de compte rendu.
Le quatrième (questions 7 et 8) nous renseigne sur l’opinion des enseignants en ce qui
concerne la durée, les techniques nécessaires pour le compte rendu et leurs propositions.
Tableau 2 : Structure du questionnaire
37
Thème
Nombre de
Contenu
questions
Thème 1
3
Avis sur l’enseignement du compte rendu et les difficultés
rencontrées par les élèves
Thème 2
2
Avis sur les documents et les problèmes théoriques proposés
Thème 3
1
Démarche suivie aux cours du compte rendu
Thème 4
3
Opinion sur la durée, les techniques requises et les propositions
- Déroulement de l’enquête
Nous avons mené cette enquête en même temps que celle auprès des élèves. C’était
le moment où les enseignants étaient disponibles parce qu’ils venaient de terminer les
cours sur le compte rendu. Leurs remarques étaient donc très exactes.
Ces 9 questions ont été posées aux 12 enseignants de français au niveau lycée à
Hanoi. Tous travaillent dans le programme d’enseignement intensif du et en français,
quelques-uns travaillent en même temps dans les classes à option, une enseignante
s’occupe aussi des classes au niveau du collège. Ils ont donc des expériences personnelles
différentes. Nous avons reçu en retour 12 fiches. Le taux de réponses était de 100%.
2.2. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES DONNÉES
2.2.1. Analyse des comptes rendus des lycéens de 11e du lycée Chu Van An
Cette analyse se base sur les critères présentés dans la partie théorique : critère de
longueur, critère de plénitude, critère d’individualité et critère de cohérence.
* Critère de longueur
Le texte d’origine Les mille visages de la chanson francophone comprend 780
mots. En principe, son compte rendu doit être de 33,33% de sa longueur, soit 260 mots.
Mais, en réalité, on accorde aux élèves une marge de 10% en plus ou en moins. Pour un
texte à résumer en 260 mots, la marge leur permettra d’utiliser soit 234 mots (10% en
moins) soit 286 mots (10% en plus). Pour cela, on ne retient que les idées principales. Les
détails ou exemples du texte de départ seront éliminés.
L’examen des comptes rendus nous permet d’arriver à constituer la Figure 1.
Selon ce graphique statistique, 7 devoirs sur 10 assurent la règle de longueur : ils
comportent entre 241 mots à 282 mots, soit 30,7% et 36,1% du texte initial. Les trois
38
devoirs qui restent sont beaucoup plus courts : ils représentent un quart ou un cinquième du
texte à rendre compte.
Figure 1 . Longueur des comptes rendus
40%
36,1%
33,3%
35%
32,1%
31,3%
31,1%
30,9%
30,7%
30%
24,4%
25%
23,7%
21,6%
20%
15%
10%
5%
0%
T1
T2
T3
T4
T5
T6
T7
T8
T9
T10
Comptes rendus
Le respect de la longueur dans la rédaction du compte rendu est nécessaire. Mais il
y a d’autres critères à assurer pour un devoir de bonne qualité.
* Critère de plénitude
Outre le respect de la longueur, un compte rendu doit répondre au critère de
plénitude, c’est-à-dire qu’il contient toutes les informations importantes et essentielles.
Le texte initial Les mille visages de la chanson francophone comporte 7 idées
principales :
- La mise en contraste de l’enracinement des « chansons d’auteur », étroitement
liées à la culture française et du développement irrésistible des chansons modernes.
- La naissance des chansons modernes avec Charles Trenet.
- La réception apparemment difficile des Français envers les chansons modernes
- Les efforts de l’adaptation des nouvelles vagues de musique anglo-saxonne.
- Le rock de 1960 à 1970 avec Johnny Hallyday, un “rock’n’roll attitude bien à la
française.
- La pop-rock des années 1975, qui fait l’union entre deux cultures française et
anglo-saxonne, avec Jean-Jacques Goldman.
39
- Le rock français depuis 1975, adapté du rock anglo-saxonne, qui harmonise la
musique rock et la chanson française (= texte), avec plusieurs groupes musicaux.
Le dépouillement des productions des élèves nous amène au résultat suivant
(Tableau 3) :
Nombre d’idées principales
7
6
5
4
3
2
1
0
Nombre de devoirs
0
1
5
4
0
0
0
0
Pourcentage
0
0
0
0
0
10% 50% 40%
Aucun devoir ne cite les 7 idées principales du texte initial. Un seul en repère 6. 5
idées principales sont présentes dans 5 autres textes tandis que les 4 devoirs qui restent
contiennent seulement 4 idées. Ce phénomène montre les élèves ont encore des problèmes
en compréhension des textes à rendre compte.
* Critère d’individualité
L’individualité est un autre critère important d’un compte rendu. Les élèves
doivent reformuler les idées en leurs propres mots, les exprimer dans leur propre style. Le
résultat obtenu montre que 70% des élèves ne savent pas dire autrement les informations
essentielles du texte original, mais ils les recopient mots par mots. En effet, il s’agit dans
tous les devoirs d’une compilation de citations des informations, des idées ou expressions
utilisées. Certains élèves essaient de transformer les phrases originales en leurs phrases
personnelles mais ces phrases sont reformulées de façon très maladroite. Les techniques de
reformulation sont pour ainsi dire mal acquises par les élèves.
* Critère de cohérence
L’observation du devoir des élèves montre que dans l’ensemble, les élèves ont
utilisé les mots de liaison dans leur production: il y a 10 devoirs sur 10 (soit 100%) où les
élèves ont employé des articulateurs que ce soit additifs (d’abord, ensuite, puis) ou
consécutifs (c’est pourquoi, donc, en effet, etc.). Cependant, ces connecteurs ne sont pas
bien utilisés.
2.2.2. Analyse du résultat de l’enquête auprès des élèves
Thème 1. Objectifs d’apprentissage de français des élèves
La réponse à la question 1 (Figure 2) nous permet d’affirmer qu’une très grande
partie des élèves des classes bilingues (67,1%) considèrent le français comme une
40
condition préalable pour faire leurs études supérieures en France. D’autres, (soit 28,6%)
apprennent le français pour poursuivre les études au Vietnam. Un petit nombre d’élèves
choisissent le français parce qu’ils aiment découvrir le pays d’Hexagone riche en
monuments culturels, œuvres littéraires célèbres (4,3%).
Ce résultat montre aussi que les élèves des classes bilingues ont bien défini leurs
objectifs, donc ils sont très motivés dans leur apprentissage du français.
Figure 2 . Objectifs d'apprentissage de français
Études en France
0,00%
4,30%
0
Entrée à l’université
28,60%
Découverte de la culture
française
Plaisir
67,10%
Autre opinion
Thème 2. Degré de difficultés des types de production écrite
Figure 3 . Degré de difficulté des types de production écrite
70%
64,3%
61,4%
57,2%
60%
Très difficile
50%
40%
42,9%
35,7%
45,8%
45,7%
Difficile
40,0%
34,3%
30,0%
30%
28,6%
Assez facile
27,2%
Facile
21,4%
20%
15,7%
11,4%
10%
7,1%
0,0%
5,7%
0,0%
7,1%
2,9%
7,1%
8,5%
0,0%
0%
Texte narratif
Texte
descriptif
Texte
explicatif
Texte
argumentatif
Résumé
Compte
rendu
41
L’observation du résultat de la question 2 (Figure 3) nous montre que la rédaction
d’un compte rendu est un travail très difficile pour la plupart des élèves (91,5%) contre
0% pour le texte narratif ou descriptif, 10% pour le texte explicatif, 22,8% pour le texte
argumentatif et 48,6% pour le résumé. En effet, dans le programme d’études du
vietnamien, ils ont étudié les textes de type narratif, descriptif, explicatif, argumentatif. Ils
possèdent certainement des connaissances de base sur ces types de texte quand ils les
étudient en français. Mais le résumé et surtout le compte rendu sont une nouveauté pour
les élèves. Ce sont des techniques de condensation des informations que les élèves ne
connaissent qu’au lycée.
Thème 3. Avis sur le rôle du compte rendu et le type du compte rendu enseigné
Près de trois quart des élèves (74,3%) pensent que savoir rédiger un compte rendu
est un besoin réel et vital pour réussir leurs présentes études et leur vie professionnelle plus
tard. Il reste encore 2,8% des élèves qui pensent que le compte rendu est inutile pour eux
(Figure 4).
Figure 4 . Rôle du compte rendu
8,60%
2,80%
14,30%
indispensable
très nécessaire
nécessaire
sans importance
74,30%
42
Figure 5. Types de compte rendu enseignés
2,90%
5,70% 2,90%
d’un document écrit
d’un document sonore
d’un événement vécu ou vu
d’un document audio-visuel
88,50%
La réponse à la question 4 (Figure 5) montre que dans le livre d’élèves de 11e, on
demande aux élèves de rédiger le compte rendu d’un document écrit, plus précisément
celui d’un article. C’est pourquoi, 81,4% élèves disent que les cours du compte rendu
viennent toujours après l’étude des textes en compréhension écrite et qu’ils ont souvent
des documents écrits qu’il leur faut condenser sous forme d’un compte rendu à la maison
ou à l’examen. Un petit nombre d’élèves (5,7%) avouent qu’après avoir écouté un
document sonore, leur professeur les fait écrire un compte rendu. Le pourcentage des
élèves qui choisissent le compte rendu d’un événement vécu ou vu et d’un document
audio-visuel est identique (2,9%).
Thème 4. Connaissances des élèves sur le compte rendu
Une grande partie des élèves interrogés (65,7%) pensent qu’écrire le compte rendu
d’un document est un travail de synthèse de façon très objective des problèmes essentiels
abordés par leurs propres mots. 18/70 (25,7%) élèves croient que le compte rendu est un
exercice personnel et qu’outre les idées principales, on doit y introduire des commentaires
personnels tandis que le reste (8,6%) affirment que copier les phrases où se trouvent les
idées clés du document est suffisant pour le compte rendu (Figure 6). Ce résultat de la
question 5 nous permet de comprendre que la notion du compte rendu est encore très floue
pour les élèves.
43
Figure 6. Notion du compte rendu
relever telles quelles les phrases
qui expriment les idées principales
de ce document
8,60%
relever les idées principales du
document en ajoutant des
commentaires personnels
25,70%
faire le bilan objectif des idées
principales du document en les
reformulant en vos propres termes.
65,70%
Tableau 4. Étapes nécessaires pour la rédaction d’un compte rendu
Étape 1
Nb
%
.
Présenter la thématique générale du
Étape 2
Étape 3
N
N
%
b.
%
b.
Étape 4
Nb
%
.
Étape 5
Nb
%
.
27
38,5
28
40,0
10
14,3
4
5,7
1
1,5
27
38,6
24
34,2
13
18,6
6
8,6
0
Trouver les articulations logiques
5
7,2
11
15,7
29
41,4
22
31,4
3
4,3
Exposer brièvement les principaux
10
14,3
6
8,6
14
20,0
36
51,4
4
5,7
6
8,6
4
5,7
60
85,7
document ou de l’événement
Identifier le document ou situer
l’événement dans le temps et l’espace
arguments développés dans le document
ou le déroulement de l’événement.
Trouver la conclusion
0
0
Le tableau de résultat de la question 6 montre que moins de la moitié des élèves ont
classé en bon ordre des étapes de rédaction d’un compte rendu : 38,6% des élèves pensent
qu’on doit commencer par l’identification du document ou la mise de l’événement dans
l’espace ou le temps; ensuite, il faut présenter la thématique générale du document ou de
l’événement (40%); puis, on expose brièvement les principaux arguments développés dans
le document ou le déroulement de l’événement (20%); pour mettre le texte en cohérence et
en cohésion, on utilise des articulations logiques (31,4%); et enfin, tous les textes doivent
être finis par une conclusion (85,7%).
44
38,5% des élèves confondent l’étape de présenter la thématique générale du
document ou de l’événement et celle d’identifier le document ou situer dans le temps et
l’espace l’événement.
8,6 % des élèves pensent qu’il faut introduire la conclusion avant la présentation
des idées principales et 5,7% avant l’enchaînement des idées.
Ce résultat montre que la plupart des élèves qui ne savent pas quel ordre des étapes
il faut suivre pour bien rédiger un compte rendu.
Thème 5. Difficultés rencontrées par les élèves
Figure 7 . Degré de difficultés lors de la compréhension du document d’appui
80%
67,1%
70%
65,7%
64,2%
60,0%
La longueur du
document
60%
Le thème
inhabituel du
document
50%
40%
Le lexique
30%
25,7%
21,4%22,8%
17,1%
20%
11,4%
10,0%
10%
7,1%
7,1%
7,1%
2,8%
4,2% 5,7%
Les structures
grammaticales
0%
en 1ère position
en 2e position
en 3e position
en 4e position
Le résultat de la question 7 (Figure 7) ne nous surprend pas. En effet, apprenant le
français depuis 11 ans, les élèves ont l’habitude de lire des textes très longs avec les
phrases complexes de structure difficile. Alors, la longueur du document et les structures
grammaticales utilisées ne leur posent pas de problèmes. 82,8% des élèves classent la
longueur du document en 3e et en 4e position tandis que pour les structures grammaticales,
ce nombre est de 89,9%.
Comme nous l’avons présenté, le thème 2 du Recueil de textes de 11e porte sur la
comédie musicale, un domaine inconnu de nos élèves même en vietnamien. Comprendre
profondément un article de ce thème n’est pas facile même s’ils peuvent saisir le sens de
chaque phrase. C’est pourquoi 88,6% des élèves classent cette difficulté en 1ère et en 2e
position contre 11,4% en 3e et 4e position.
45
En ce qui concerne le lexique, 82,8% des interrogés disent que c’est une grande
difficulté pour eux. En fait, le champ lexical de la comédie musicale comme les notions de
la musique, du théâtre, les définitions des types d’opéra… est très large et inconnu de nos
élèves. Cela empêche aussi leur compréhension approfondie des textes assez longs
proposés dans leur livre.
Figure 8 . Degré de difficultés lors de la rédaction du compte rendu
80%
71,4%
67,1%
70%
60,0%
60%
50%
45,7%
Le repérage des
idées principales
La reformulation
des idées
40%
30%
21,4%
17,1%
20%
14,3%
10%
L’organisation des
idées
22,9%24,3%
15,7%
11,5%
7,1% 7,2%
5,7%
4,4% 4,2%
L’utilisation des
connecteurs
logiques
0%
en 1ère position
en 2e position
en 3e position
en 4e position
Au sujet des difficultés rencontrées par les élèves lors de la rédaction du compte
rendu (Figure 8), la majorité des élèves avouent que leur plus grande difficulté est la
reformulation des idées (71,4% la classent en 1ère position, 17,1% en 2e position). En effet,
ils n’arrivent pas toujours à bien reformuler en leurs propres mots les phrases essentielles
du document tout en conservant leur signification et ils doivent les copier dans leur compte
rendu. Seulement 11,4% mettent cette difficulté en 3e et en 4e position.
Vient ensuite comme le deuxième grand souci des élèves est le repérage des idées
principales : 67,1% des élèves ont classé cette difficulté en première position, 21,4% en
deuxième, 7,1% en troisième et 4,4% en quatrième.
L’utilisation des connecteurs logiques ne pose pas de problèmes aux élèves : 14,3%
affirment que c’est leur plus grande difficulté contre 45,7% qui l’ont classée en quatrième
position.
Enfin, organiser des idées n’est pas la grande difficulté des élèves. 82,9% des
interrogés la classent en 3e et 4e position contre 17,1% en 1ère et en 2e position.
Thème 6. Remarques sur ce qui concerne le compte rendu dans le manuel
46
En ce qui concerne les documents proposés à rendre compte dans le manuel, plus
de 92% trouvent
ces documents difficiles voire très difficiles (78,5%) car ils n’y
comprennent rien. 7,2% des élèves affirment que ces documents sont assez difficiles et
qu’ils doivent mettre assez de temps et d’efforts, avec l’aide du dictionnaire ou de
l’enseignant à dégager leurs idées principales. La Figure 9 le montre.
Figure 9. Degré de difficulté des documents dans le livre de l’élève
7,2%
très difficiles
0,00%
14,30%
difficiles
assez difficiles
faciles
78,50%
Concernant les explications théoriques du compte rendu proposées dans le manuel,
aucun élève ne trouve des conseils et des astuces précis et très claires qui puissent les aider
à franchir les obstacles du compte rendu; 21,4% des élèves avouent qu’en lisant le tableau
de conseils pratiques donnés dans leur manuel, ils n’arrivent pas encore à savoir quelles
sont les étapes nécessaires pour rédiger un compte rendu ou quelles sont leurs qualités
tandis que 78,6% des élèves affirment qu’il existe une seule page concernant la théorie du
compte rendu dans leur livre et que même s’ils la lisent et la relisent plusieurs fois, ils ne
peuvent ni reconnaître la différence et la ressemblance entre un résumé et un compte rendu
ni savoir reformuler les idées ou structurer leur texte car tout ce qu’on dit dans cette page
n’est pas claire. Voici le graphique de résultat (Figure 10).
47
Figure 10. Clarté des explications concernant le compte rendu
0%
0,00%
21,40%
très claire
claire
assez claire
pas claire
78,6%
2.2.3. Analyse du résultat de l’enquête auprès des enseignants
Thème 1. Avis sur l’enseignement du compte rendu et les difficultés rencontrées par les
élèves
Figure 11 . Types de compte rendu enseignés
d’un document écrit
d’un document sonore
d’un événement vécu ou vu
d’un document audio-visuel
100%
La Figure 11 représente le résultat de la question 1. 100% des enseignants
affirment qu’en classe de 11e, ils travaillent essentiellement le compte rendu d’un
document écrit. En effet, ce type convient mieux dans le milieu scolaire où les élèves
doivent étudier souvent des documents écrits. À l’examen, on leur demande de faire
souvent un compte rendu oral ou écrit d’un document écrit, donc les enseignants veulent
préparent le mieux leurs élèves à ces épreuves. De plus, à l’école, faute de temps et de
matériels, il est difficile de mettre les élèves dans une situation authentique comme une
48
réunion, un entretien, une conférence, une visite… puis de faire en rédiger un compte
rendu.
Outre le compte rendu d’un document écrit, 3/12 enseignants avouent qu’ils
donnent aussi des cours sur celui d’un document sonore et audio-visuel qui se réalisent
souvent après avoir travaillé la compréhension orale. Sur les 12 enseignants interrogés,
personne n’enseigne celui d’un événement vécu ou vu car selon eux, c’est un compte rendu
type journalistique difficile dont les caractéristiques sont très particulières et qu’avec la
durée de 2 séances par semaine, il est impossible de le faire.
Figure 12. Degré de difficultés lors de la compréhension du document d’appui
80%
75,0%
70%
La longueur du
document
62,5%
60%
Le thème inhabituel
du document
50%
37,5%
40%
30%
25,0%
25,0%
37,5%
25,0%
37,5%
Le lexique
Les structures
grammaticales
25,0%
20%
12,5%
12,5%
12,5%12,5%
10%
0,0%0,0%
0,0%
0%
en 1ère position
en 2e position
en 3e position
en 4e position
Quant aux difficultés rencontrées par les élèves lors de la compréhension du
document d’appui. 62,5% des enseignants interrogés affirment que le thème inhabituel du
document est la première difficulté qui rend le texte incompréhensible pour les élèves
tandis que 25% l’ont classé en 2e position et 12,5% l’ont placé en 3e position.
En ce qui concerne le lexique, 25% pensent que c’est la plus grande difficulté des
élèves alors que le nombre des enseignants qui le considèrent comme leur 2e et 3e obstacle
est le même. Aucun enseignant n’a classé le lexique en 4e position. En fait, dans un texte, il
y a au moins 30% des mots nouveaux sans compter les mots dont le sens dépend du
contexte. Si les élèves ne maîtrisent pas les stratégies de lecture, ils ne pourront pas
dégager les idées clés du texte.
49
L’opinion des enseignants sur les structures grammaticales utilisées est très
partagée : 12,5% pensent que c’est leur plus grand obstacle tandis que 25% l’ont classé en
2e et 3e position et 37,5% en 4e position.
Selon les enseignants, la longueur du document ne pose pas beaucoup de problèmes
aux élèves : 75% des enseignants interrogés affirment que leurs élèves ont l’habitude de
lire des textes très longs et y repérer l’idée directrice, c’est pourquoi, ils ont classé cette
difficulté en 4e position; aucun n’enseignant pense que la longueur du document est leur
première difficulté (voir Figure 12)
Figure 13 . Degré des difficultés lors de la rédaction d’un compte rendu.
60%
50,0%
50,0%
Le repérage des idées
principales
50,0%
50%
40%
37,5%
37,5%
37,5%
37,5%
La reformulation des
idées
L’organisation des idées
30%
25,0%
25,0%
25,0%
20%
12,5%
L’utilisation des
connecteurs logiques
12,5%
10%
0,0%0,0%
0,0%0,0%
0%
en 1ère position
en 2e position
en 3e position
en 4e position
Les réponses à la question 3 (Figure 13) montre que le grand problème des élèves
quand ils doivent rédiger un compte rendu, c’est le repérage des idées principales (50% des
enseignants ont classé cette difficulté en première position, 25% en 2 e et 25% en 3e
position). Dans ce cas, il s’agit toujours des stratégies de lecture. Lire n’est pas un acte
gratuit, il faut toujours l’orienter vers un objectif précis. Or, les élèves ne font pas souvent
attention à l’objectif de leur lecture qui prépare un compte rendu.
Les enseignants partagent aussi l’idée que la reformulation des idées en leurs
propres mots n’est pas facile pour les élèves. Il existe une réalité que les élèves, lors de la
rédaction du compte rendu, recopient comme telles quelles les phrases du document. Si on
jette un coup d’œil sur la réponse des élèves (71,4% des élèves ont classé cette difficulté en
première position contre 4,2 % en quatrième position), on trouvera que les enseignants
comprennent bien le souci de leurs élèves. Mais pour aider les élèves à surmonter cette
difficulté, nous pensons qu’il faut le temps et l’effort de tous les deux.
50
Quant à l’organisation des idées en utilisant les connecteurs logiques, presque tous
les enseignants (87,5%) affirment que leurs élèves sont capables de le faire car durant le
processus d’apprentissage, ils doivent écrire de différents types de texte qui sont mis en
cohérence ou en cohésion grâce aux articulations logiques. Ce résultat correspond aussi à
celui des élèves.
Nous pensons que ces points de vue communs entre les enseignants et leurs élèves
sur les difficultés lors de la rédaction du compte rendu sont très propices à l’innovation des
méthodes d’enseignement et d’apprentissage en vue d’une bonne amélioration du compte
rendu chez les élèves.
Thème 2. Avis sur les documents et les problèmes théoriques proposés
Les enseignants à qui nous avons posé des questions sont très expérimentés dans le
domaine de l’enseignement de la méthodologie. Ils ont tous remarqué que les documents
proposés à rendre compte dans le livre d’élèves sont très difficiles (41,5%) ou difficiles
(50%) pour leurs élèves. 8,5% des enseignants répondent que ces documents sont assez
difficiles mais compréhensibles si les élèves sont assidus et mettent plus de temps,
d’attention à la lecture. Aucun n’enseignant pense qu’ils sont faciles ou convenables au
niveau de leurs élèves (voir Figure 14).
Figure 14 . Degré de difficultés des documents de départ
8,5%
0,0%
41,5%
très difficiles
difficiles
assez difficiles
50,0%
faciles
Les réponses à la question 5 (Figure 15) montre que 100% des enseignants
interrogés donnent des remarques très négatives sur la présentation des problèmes
51
théoriques concernant le compte rendu. Selon eux, dans le manuel des élèves ainsi que
dans leur guide pédagogique, il y a une seule page fournissant seulement quelques conseils
pratiques qui ne sont pas précis, rien d’autre. Par conséquent, les enseignants et leurs
élèves doivent se débrouiller en cherchant dans les méthodes de français ou sur l’Internet
des connaissances concernant les composants, les qualités d’un bon compte rendu ainsi que
les étapes de rédaction.
Figure 15 . Clarté des explications concernant le compte rendu
très claire
claire
assez claire
pas claire
100%
Thème 3. Démarche suivie aux cours de compte rendu
Figure 16 . Démarche suivie aux cours du compte rendu
25,00%
1er choix
2e choix
75,00%
3e choix
52
NB : 1er choix : travailler sur des comptes rendus–modèles => expliquer la théorie =>
faire faire des exercices d’application.
2e choix : expliquer la théorie => travailler sur des comptes rendus–modèles => faire
faire des exercices d’application.
3e choix : fournir le texte à rendre compte sans explications théoriques.
La Figure 16 nous renseigne sur la démarche adoptée par les enseignants dans
l’enseignement du compte rendu. Selon 75% des enseignants interrogés, pour initier les
élèves au compte rendu, on commence par leur présenter un compte rendu comme modèle,
puis on leur demande de l’analyser en repérant ses composants, les articulateurs logiques
utilisés et en faisant une comparaison avec les documents de départ. Cette analyse aide les
élèves à comprendre que le compte rendu est un texte de condensation et de reformulation
des informations abordées dans le texte d’appui. C’est aussi à partir du travail sur ce
modèle que l’on mène les élèves aux problèmes théoriques du compte rendu. Enfin, on leur
donne des textes à rendre compte.
25% des enseignants adoptent une autre démarche. À leur avis, les fondements
théoriques du compte rendu permettent aux élèves d’avoir une certaine image sur ce qu’ils
doivent faire. Puis, on leur demande de travailler sur un compte rendu modèle pour illustrer
ce qui est dit au point de vue de la théorie. Enfin, ce sont les exercices d’application.
Ces deux démarches nous montrent l’effort des enseignants dans la recherche d’une
méthode d’enseignement efficace et adapté au niveau de leurs élèves. Cela explique aussi
des lacunes dans le guide pédagogique pour les enseignants. Heureusement, dans cette
circonstance, aucun enseignant n’abandonne les élèves en leur demandant de rédiger tout
de suite un compte rendu sans explications théoriques.
Thème 4. Opinion sur la durée, les techniques requises et les propositions
100% des enseignants affirment que les cours consacrés au compte rendu sont
insuffisants (Figure 17). Selon eux, avec 4 séances de 45 minutes réparties en 4 semaines,
les élèves peuvent saisir les problèmes fondamentaux de la théorie mais ils n’ont pas de
temps pour faire les exercices d’entraînement. Il est possible que les enseignants les
chargent de rendre compte des documents à la maison mais quand les premiers peuvent-ils
corriger le texte de ces derniers?
En fait, le temps de travail des élèves des classes bilingues est très chargé : outre les
mêmes matières que ceux des classes normales, ils ont 3 séances de maths, 2 séances de
53
physique en français et 4 séances de français de plus par semaine non compris les cours
supplémentaires suivis par beaucoup d’élèves. Donc, même à la maison, les élèves n’ont
pas de temps pour faire les exercices du compte rendu.
Figure 17 . Cours consacrés au compte rendu
Largement suffisants
Suffisants
Insuffisants
100%
Figure 18 . Degré d’importance des techniques requises
100,0%
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
87,5%
Très important
75,0%
Important
50,0%
50,0%
Peu important
25,0%
12,5%
0
0
La prise de notes
0
0
Le résumé
0,0% 0
0
La reformulation
0
0
On peut s’en
passer
La mise en texte
avec cohérence
Les réponses à la question 8 semblent bien claires (Figure 18). Tous les enseignants
reconnaissent l’importance de ces techniques pour la rédaction d’un bon compte rendu. En
réalité, l’enseignement de la méthodologie recommandé dans les Recueils de textes au
lycée suit une progression logique. La technique de prise de notes est introduite dans le
programme de 10e dès le début de l’année. C’est très avantageux pour les élèves car ils ont
l’occasion de s’entraîner à la prise de notes des cours et aussi des textes pendant toute
l’année. Au deuxième semestre, les élèves s’initient au résumé et ils ont assez de temps
54
pour l’entraînement. La reformulation et la mise en texte avec cohérence sont déjà connues
des élèves pendant les cours portant sur les connaissances linguistiques où ils doivent faire
souvent des exercices de transformation, de transition…
Ce résultat montre aussi que pour améliorer le compte rendu des élèves, nous
devons compter améliorer toutes ces techniques. Le travail paraît plus difficile car c’est un
enchaînement logique et on ne peut pas faire tout cela en un ou deux jours. Il faut du temps
et aussi de l’effort des élèves et des enseignants.
Les réponses à la question 9 sont les propositions des enseignants pour améliorer la
rédaction du compte rendu chez les élèves, 50% des enseignants interrogés ont donné des
suggestions qui peuvent être décrites comme suit :
- Concernant les techniques requises pour le compte rendu, il faut d’abord
enseigner aux élèves des stratégies de lecture qui nécessitent trois étapes fondamentales :
lecture circulaire, lecture en diagonale et lecture sélective; ensuite, améliorer la capacité de
reformulation des idées chez les élèves en leur demandant de faire souvent les exercices de
transformation (des phrases verbales en phrases nominales, des phrases complexes en
phrases simples…)
- Pour la durée des cours du compte rendu, il faut accorder plus de temps à
l’explication des connaissances théoriques et à l’entraînement par des exercices
complémentaires.
- En ce qui concerne des documents d’origine, il vaux mieux choisir des documents
à rendre compte qui abordent des sujets plus proches, plus réels et compréhensibles pour
les élèves.
- Pour la méthode de travail, il faut varier les démarches pédagogiques pour que les
élèves soient plus motivés pendant les cours du compte rendu et gagnent des résultats
voulus.
- Au sujet de la correction et de l’évaluation, il faut fournir les outils permettant
l’auto-évaluation pour que les élèves puissent reconnaître eux-mêmes leurs erreurs
commises; pratiquer une correction mutuelle : l’un corrige le devoir de l’autre; avoir plus
de tests pour évaluer les connaissances acquises des élèves : à partir du résultat de ces tests,
l’enseignant pourra classifier les erreurs les plus commises et aider ces élèves à les éviter
pour la prochaine fois; et élaborer des outils d’évaluation des comptes rendus rédigés par
les élèves.
55
Conclusion du chapitre 2
Nous avons présenté dans ce chapitre la situation de l’enseignement /apprentissage
du compte rendu aux élèves de classe bilingue de 11e.
Les analyses des devoirs rédigés par les élèves et de deux enquêtes menées auprès
des élèves et des enseignants nous permettent d’identifier les difficultés rencontrées par les
élèves dans l’apprentissage du compte rendu. Elles nous amènent à des interprétations qui
serviront de bases à nos propositions pédagogiques.
D’abord, concernant le public de notre étude, les élèves de classe bilingue de 11e
sont assez motivés pour l’apprentissage du français.
Ensuite, ils sont tout à fait conscients du rôle important du compte rendu pour leurs
présentes études et pour leur vie professionnelle plus tard, mais les exercices de cette
activité de production écrite leur posent beaucoup de difficultés. Cela, d’une part, parce
qu’ils manquent des techniques nécessaires pour le compte rendu telles que les stratégies
de lecture, la prise de notes, la reformulation, la structuration de textes. Et d’autre part,
parce que les explications théoriques du compte rendu présentées dans leur manuel ne sont
pas claires. Alors, ils n’ont pas de bonnes connaissances de base pour rédiger un bon
compte rendu. De plus, les documents proposés à rendre compte sont très difficiles pour les
élèves, ce qui ne les encourage pas à apprendre le compte rendu. Enfin, les cours consacrés
au compte rendu ne sont pas suffisants, les élèves n’ont pas donc de temps pour
l’entraînement.
Enfin, en ce qui concerne la démarche adoptée pour les cours du compte rendu,
nous trouvons que tous les enseignants choisissent des activités adaptées au niveau de leurs
élèves. Quant aux techniques servant à ce type de production, elles jouent un rôle très
important dans la rédaction d’un compte rendu de bonne qualité.
Ce sont des conclusions qui nous permettent, d’une part, de confirmer nos
hypothèses du départ et d’autre part, d’arriver à des propositions pédagogiques que nous
allons avancer dans le chapitre 3.
56
Chapitre 3
PROPOSITIONS PÉDAGOGIQUES
En nous basant sur le fondement théorique synthétisé dans le premier chapitre et
partant de la situation réelle de l’enseignement/apprentissage du compte rendu en classe
bilingue de 11e, nous avançons dans ce dernier chapitre les propositions pédagogiques
visant à aider les élèves à surmonter les difficultés rencontrées dans l’apprentissage du
compte rendu. Ces propositions portent sur l’enseignement de la théorie du compte rendu,
la démarche pédagogique d’un cours pratique, les principes d’évaluation et de correction
d’un devoir d’un compte rendu, la recherche des documents complémentaires et la
progression des cours de compte rendu. Nous proposons enfin des fiches pédagogiques
d’un cours pratique des comptes rendus d’un article de journal et d’un entretien.
1. ENSEIGNEMENT DE LA THÉORIE
1.1. LECTURE DE COMPTES RENDUS MODÈLES
Comme nous l’avons analysé dans le chapitre précédent, les élèves ne peuvent pas
rédiger un bon compte rendu puisqu’ils en manquent de connaissances théoriques. Il est
donc nécessaire de les leur fournir avec des cours théoriques.
Pour cela, nous proposons la lecture analytique de forme et de contenu des comptes
rendus modèles avant d’entrer dans la pratique. Il s’agit de faire découvrir aux élèves non
seulement le schéma de présentation de ce type de compte rendu, mais encore les
techniques de repérage, de reformulation et d’organisation des idées de façon logique et
objective. En effet, à travers les textes lus, les élèves découvrent les caractéristiques
appropriées du compte rendu dont ils serviront comme référence dans leur travail
d’écriture.
Nous proposons alors une démarche alternative entre la lecture et l’écriture du
compte rendu partant de l’observation et de l’analyse des comptes rendus servant de
modèles à la rédaction du texte.
D’abord, l’enseignant distribue aux élèves un compte rendu modèle et son texte
d’origine. Les élèves lisent attentivement le compte rendu en analysant sa structure
(introduction, développement et conclusion) pour comprendre les composantes d’un
compte rendu.
57
Ensuite, à chaque idée principale dans le compte rendu, l’enseignant demande aux
élèves de trouver les idées correspondantes dans le document d’origine. Cela les aide à
comprendre que les idées principales dans le texte original sont reformulées d’une autre
façon quand elles sont introduites dans le compte rendu.
Enfin, à partir de cette analyse, l’enseignant fait dégager progressivement les
caractéristiques du compte rendu et les étapes pour le rédiger.
1.2. TECHNIQUES SERVANT AU COMPTE RENDU
1.2.1. Stratégies de lecture
La bonne compréhension du texte original est indispensable pour bien rédiger un
compte rendu. Pour bien comprendre un texte, il faut avoir des stratégies de lecture
appropriées à chaque type de texte. De façon générale, l’acte de lecture se fait en trois
étapes fondamentales : lecture « globale », lecture « balayage », lecture « repérage ».
- Lecture « globale »
Il s’agit de saisir d’un regard d’ensemble l’image d’un texte pour déterminer le type
du texte et faire des hypothèses sur le sujet et le contenu de ce texte. Pour cela, il faut
apprendre aux élèves à bien analyser :
Le titre qui est souvent porteur de sous-entendus ou de jeux de mots.
Le surtitre qui est écrit au-dessus du titre, en général en caractères différents.
Le sous-titre qui est écrit sous le titre, souvent en italique. Il le complète.
L’intertitre qui signale un jalon dans le texte. Il peut être noté au-dessus d’un
paragraphe important pour annoncer une nouvelle idée essentielle et par conséquent la
progression de la pensée.
Le chapeau ou l’encadré qui remplissent à peu près la même fonction, avec un nom
différent. Il s’agit souvent d’une bulle, d’un rectangle, ou d’un carré soit entouré d’un
cadre, soit présentant un fond d’une couleur différente avec une typographie particulière.
Quelquefois, il comporte des phrases extraites du texte.
La nature du texte pour savoir s’il s’agit d’un texte informatif, journalistique,
politique, narratif, argumentatif, ou s’il s’agit d’un reportage, d’un témoignage, d’une
réflexion, de la présentation d’un point de vue, etc.
La présence de l’émetteur et du récepteur pour préciser qui a écrit ce texte
(l’émetteur), à qui il s’adresse (le récepteur), sous quelle forme (présence de pronoms
personnels, questions, affirmations, indignations, protestations, etc.)
58
- Lecture « balayage »
Ce type de lecture permet de lire le texte dans son entier mais rapidement. Il faut
que les élèves dirigent leur regard sur des structures et des expressions identifiables,
connues pour saisir globalement l’idée principale ou thèse développée dans le texte et
éviter d’arrêter le regard à des mots et des structures inconnues ou complexes. Ils peuvent
relire attentivement l’introduction et la conclusion.
- Lecture « repérage »
L’enseignant demande aux élèves de repérer et de souligner dans le texte les
marqueurs linguistiques visibles indiquant l’articulation d’un texte; les expressions, mots et
phrases clés exprimant l’idée force ou idée directrice du texte. Puis ils doivent souligner ou
entourer les passages significatifs qui traduisent et développent les idées force du texte, en
éliminant les exemples illustratifs, les énumérations, les répétitions, les redondances, etc.
1.2.2. Prise de notes
La prise de notes sert à aider au classement de l’information, éventuellement à la
réutiliser plus tard dans une autre pratique d’expression orale ou écrite. Il existe en fait de
nombreux procédés comme la prise de notes structurée, le tableau de mots clés, la prise de
notes en arbre, le schéma heuristique. Mais la prise de notes qui se fait à partir d’une
lecture est sélective. Pour une prise de notes efficace, le preneur de notes doit :
- mettre en place son propre système d’abréviations et de signes. Par exemple :
beaucoup = bcp; avant = avt; hommes = H; femmes = F; problème = pb; définition = déf.;
tous = ts; souvent = svt; différent = ≠; question = ?; appartient = ∈, etc.
- noter les idées ou phrases qui semblent essentielles dans chaque paragraphe et
résumer ces idées principales en une expression clé ou un titre.
- noter les idées ou phrases qui paraissent secondaires ou complémentaires dans
chaque paragraphe et les condenser en une expression clé ou en un sous-titre.
- repérer et noter les connecteurs logiques entre chaque idée directrice afin de
conserver l’ensemble de l’organisation du texte.
- laisser de côté les exemples ou/et les illustrations.
L’enseignant peut proposer aux élèves d’organiser leurs notes comme suit :
59
PREMIÈRE PARTIE
Première idée principale ou idée directrice → TITRE
Première idée secondaire
→ SOUS-TITRE
Deuxième idée secondaire
→ SOUS-TITRE, etc.
Connecteur
entre les idées
Connecteurs entre les 2 parties
DEUXIÈME PARTIE
Deuxième idée principale ou idée directrice
→ TITRE
Première idée secondaire
→ SOUS-TITRE
Deuxième idée secondaire
→ SOUS-TITRE, etc.
Connecteur
entre les idées
1.2.3. Reformulation
La reformulation des idées notées est une des difficultés majeures des élèves. Il est
donc indispensable de leur fournir des techniques de base pour condenser les informations
en disant d’une autre façon, à savoir :
- Remplacer une proposition relative par un adjectif, un participe passé/présent ou
par une mise en apposition du substantif / adjectif principal de la relative.
Exemple : « La maison qui se trouve à côté de la mienne a des volets verts ... », = la
maison avoisinante;
« L’achat et le prêt, qui sont des pratiques concurrentes, sont au cœur du débat
sur les bibliothèques » = Pratiques concurrentes, l’achat et le prêt sont au cœur…
- Remplacer une proposition subordonnée par un adjectif ou participe passé.
Exemple : «bien qu'il soit conscient de sa fatigue, il a continué à travailler» = Conscient
de sa fatigue, il a néanmoins continué à ... ;
- Transformer deux propositions en une seule par la nominalisation, sans la
nominalisation ou par la construction infinitive
Exemple : « Il persiste à croire que ces médicaments lui feront du bien » = il est convaincu
du bienfait de ces médicaments;
« Lorsqu'il aura passé tous ses examens, il se sentira plus léger » = une fois tous
ses examens passés, il... ;
« Le député a voté la loi et il n’a pas consulté ses administrés auparavant » = le
député, sans avoir consulté…
60
- Remplacer certaines constructions complexes de phrases par des constructions
simplifiées.
Exemple : « C'est en envoyant partout mon CV que j'ai fini par trouver un emploi dans
cette entreprise» = en envoyant partout mon CV, j'ai fini par trouver ...
- Remplacer une énumération par un terme collectif.
Exemple : « le Panthéon, le musée d'Orsay, la tour Montparnasse, la tour Eiffel, les
Invalides qui se trouvent sur la rive gauche de Paris ... " = tous les monuments qui se
trouvent ... ;
- Remplacer une formule de présentation ou d'introduction par un signe de
ponctuation.
Exemple : « On peut considérer que la désaffection des touristes pour un certain nombre
de pays tient à l'éloignement, à la baisse de leur pouvoir d'achat, …» ... = Les causes de la
désaffection des touristes pour un certain nombre de pays sont: ...
- Remplacer un superlatif ou une locution verbale par un adjectif ou un verbe de
sens équivalent.
Exemple : « Un contrôle plus sévère aux frontières » = un contrôle renforcé des frontières
- Remplacer une construction restrictive par un adverbe : seulement, uniquement,
exclusivement, simplement…
Exemple : « Certains titres ne paraissent que le dimanche » = Certains titres paraissent
exclusivement le dimanche.
- Remplacer une préposition + substantif par un adjectif.
Exemple : « En Europe, tous les États » = Tous les États européens.
- Remplacer un verbe du discours rapporté par une expression de référence.
Exemple : « Les experts estiment que la situation est sérieuse. » = Selon les experts, la
situation est sérieuse.
- Remplacer une tournure hypothétique par « en cas de » + substantif ou par un
gérondif.
Exemple : « S’il ne fait pas beau, nous déjeunerons à l’intérieur. » = En cas de pluie,
nous…
- Transformer une chaîne « verbe + substantif + adjectif » en « verbe + adverbe »
Exemple : « il a fait preuve d’un engagement inlassable dans la lutte contre l’exclusion. »
= il lutte inlassablement contre l’exclusion.
61
- Transformer une chaîne « être + participe passé + préposition » par un « verbe +
préposition ».
Exemple : « Le résultat de cette opération est très lié aux conditions atmosphériques… » =
il dépend des conditions…
- Remplacer les constructions impersonnelles par des constructions directes et des
nominalisations ou par un adverbe de sens équivalent.
Exemple : « Il y avait beaucoup de personnes qui l’avaient aidé à se libérer. » = beaucoup
de personnes avaient contribué à sa libération.
- Choisir des conjonctions de subordination économes en mots : pour + infinitif ou
pour + subjonctif. Éviter « de sorte que, de façon à ce que, de manière à ce que… »
Exemple : « L’orateur a veillé à parler lentement, de manière à ce que tout le monde
comprenne facilement » = pour être compris de tous.
1.2.4. Organisation des idées
L’organisation des idées en un plan est indispensable dans la rédaction d’un compte
rendu. Deux grands types de plan sont à apprendre aux élèves : plan linéaire
chronologique et plan thématique.
- Plan linéaire chronologique
Il s'agit de rendre compte du document (ou des événements, des échanges ou des
décisions…) dans l'ordre dans lequel ils sont présentés ou manifestés. Ce type de plan
présente plusieurs avantages. Il permet de conserver le fil du document d’appui, de donner
une information précise et complète sur le déroulement d’un événement; le compte rendu
bien réalisé (détaillé, claire) deviendra un document de référence fiable.
Pourtant, la formulation trop longue avec les éléments ou détails inutiles rend ce
compte rendu non synthétique. Cela provoque le risque de confusion et une lecture
fastidieuse.
- Plan thématique
C’est un compte rendu qui ne respecte pas l’ordre du texte de départ et dont les
idées sont regroupées selon chaque aspect abordé dans le texte. Le compte rendu de ce type
facilite la compréhension des sujets abordés, effectue pour le lecteur l’effort d’analyse et
de synthèse.
62
2. DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE D’UN COURS PRATIQUE
Vu que les élèves de classe bilingue de 11e travaillent essentiellement le compte
rendu d’un document écrit (article, entretien ou interview transcrit), nous nous permettons
de traiter seulement le déroulement d’un cours portant sur la façon de rendre compte un
document écrit. Il s’agit d’une démarche de quatre grandes étapes : la compréhension du
texte original, la reformulation -schématisation, la rédaction, la relecture.
2.1. COMPRÉHENSION DU TEXTE ORIGINAL
Pour une bonne compréhension du texte original, nous proposons, à partir de trois
étapes de lecture mentionnées dans la partie précédente (lecture globale, lecture balayage,
lecture repérage), une démarche de lecture du texte d’appui qui consiste en une
observation du texte, une compréhension globale et une compréhension détaillée.
- Observation du texte
Cette sous-étape permet aux élèves de se renseigner sur le type du texte, l’essentiel
de son contenu probable et, quelquefois, sur le point de vue de son auteur. Les élèves
doivent être capables d’identifier le texte à rendre compte par des questions :
+ A-t-il un titre? Un surtitre ? Un sous-titre? Des intertitres? Un chapeau ou
l’encadré?
+ Est-ce un texte journalistique, littéraire, administratif?
+ Sont-ils présents, l’émetteur ou le récepteur?
- Compréhension globale
C’est le moment où les élèves peuvent confirmer les résultats de leurs observations
et saisir les idées principales du document ainsi que l’intention de son auteur en lisant et
relisant le document. Pour cela, ils peuvent se poser les questions suivantes:
+ De quoi s’agit-il?
+ Quel est le problème posé?
+ Quelles sont les idées principales de l’auteur?
+ Quelles sont les idées secondaires?
+ Quelles solutions l’auteur propose-t-il?
Au terme de cette phase, les élèves sont amenés à avoir une idée générale du thème
traité et des arguments avancés par l’auteur.
- Compréhension détaillée
À cette sous-étape, les élèves doivent être capables de :
63
+ repérer les mots clés ainsi que les phrases qui développent une idée importante. Il
est indispensable d’identifier ces mots clés car ils aident à comprendre le déroulement
logique du texte.
+ encadrer les idées importantes, les paragraphes significatifs en relation avec la
série de questions mentionnées dans la lecture globale.
+ regrouper les paragraphes où l’auteur traite d’un même point et les numéroter.
+ faire attention aux mots de liaison puisqu’ils pourraient nous aider à mieux
comprendre l’articulation du texte.
+ noter des mots qu’ils ne connaissent pas ou des tournures grammaticales qui les
déroutent. S’ils travaillent seuls, ils s’aideront d’un dictionnaire ou d’une grammaire. S’ils
travaillent avec un enseignant, il le leur expliquera. S’ils sont dans le cadre d’une épreuve
d’examen ou de concours, leur tâche sera plus difficile, mais le texte proposé comportera
des notes ou des explications (entre autres pour les sigles) qu’ils doivent examiner
soigneusement. Si vraiment ils n’ont aucun recours, le sens général du texte peut les aider.
Certains mots sont quelquefois repris sous une autre désignation dans un autre paragraphe.
De toutes façons, un mot ou une expression est toujours employé dans un contexte; on dit
qu’ils ont une connotation et cette connotation peut les aider à saisir le sens d’un mot qu’ils
ignorent.
+ noter les mots appartenant au champ lexical du sujet parce que chaque texte
traitant d’un sujet particulier véhicule avec lui un certain nombre de mots, très intéressants
à grouper car ils constituent le champ lexical d’un texte. Ils font partie des mots qui
automatiquement se lient au texte mais qui dans un compte rendu peuvent être facilement
remplacés par un autre mot de ce champ lexical. L’établissement d’un champ lexical
enrichit le vocabulaire des élèves et focalise leur attention sur une palette aux possibilités
immenses.
Il est conseillé aux élèves d’écrire ces notes dans une feuille divisée en deux colonnes :
celle de gauche est destinée à noter les mots, les groupes de mots-clés ou certaines idées
directrices en respectant le plan du texte de départ; celle de droite sera réservée à la
reformulation plus tard.
À partir des notes prises et mises dans la colonne de gauche, les élèves écrivent
dans la colonne de droite leur “traduction personnelle” des informations ou des idées
contenues dans ces mots ou phrases-clés: leur reformulation. Pour ce fait, il faut que les
64
élèves mobilisent toutes leurs connaissances linguistiques concernant les techniques de
reformulation pour présenter d’une autre façon les idées directrices du texte sans en
modifier le sens.
À notre avis, pour le premier cours pratique du compte rendu, pour faciliter le
travail des élèves, cette étape peut se faire collectivement : soit entre l’enseignant et ses
élèves, soit entre les élèves eux-mêmes.
2.2. SCHÉMATISATION
Avec les notes reformulées, les élèves doivent bâtir le schéma du compte rendu en
adoptant un plan convenable. Puis ils construisent les éléments essentiels de leur compte
rendu :
Pour l’introduction, les élèves doivent identifier le document en citant le titre de
l’ouvrage (éventuellement type d’ouvrage), le nom de l’auteur, ses fonctions, ses titres (s’il
y en a), la date et le lieu de publication, le type de document. De plus, ils doivent y
présenter la thématique générale du document.
Dans le développement, les élèves vont exposer brièvement les principales idées
développées dans le document. L’ordre de ces idées peut être celui du texte s’il s’agit du
plan linéaire chronologique ou elles sont classées selon chaque thème traité si c’est le plan
thématique. Pour ce fait, ils vont avoir recours aux notes reformulées qu’ils ont prises dans
l’étape précédente. À chaque idée principale présentée, ils vont trouver un articulateur
logique pour enchaîner ces idées.
Pour conclure, les élèves peuvent reprendre la conclusion de l’auteur en la
condensant et la reformulant par leurs propres mots.
2.3. RÉDACTION
À cette étape, les élèves doivent formuler en phrases complètes les idées introduites
dans le plan. Ils vont commencer par la présentation de la référence complète et exacte du
texte, puis du thème abordé par l’auteur. Il arrive que la référence du texte soit trop longue,
les élèves doivent choisir une formulation brève en éliminant les facteurs inutiles tels que
le nom de l’auteur ou le titre du texte pour économiser les mots.
Le compte rendu est un texte rédigé au style indirect, les élèves doivent donc utiliser
la troisième personne et quelques verbes introducteurs pour rapporter le contenu du texte.
Ils introduisent dans leur texte les idées principales notées et structurées dans les deux
étapes précédentes. Ils font des phrases simples ou complexes mais il est interdit de copier
65
comme telles quelles les phrases du texte. À la fin de chaque idée directrice, ils utilisent un
connecteur logique pour la relier avec l’idée suivante.
Après avoir exposé toutes les idées principales du texte, les élèves écrivent la
conclusion qui met en valeur l’intention de l’auteur et qui est éventuellement sa conclusion
donnée dans le texte de départ.
Lors que les élèves écrivent leur compte rendu, ils peuvent utiliser certains verbes et
formules pour présenter l’opinion de l’auteur ou pour s’y référer comme dans la liste
suivante :
- Pour introduire le document : traiter de, aborder, s’agir de, raconter, relater, mettre
en scène, s’articuler autour de, porter sur…
- Pour rapporter la position de l’auteur : poser la question, s’interroger sur,
commenter
un
rapport
sur,
analyser
les
problèmes
liés,
estimer/affirmer/annoncer/souligner/confirmer, …que, proposer de, souhaiter voir, etc.
- Pour citer ses sources : selon, d’après, suite à, de l’avis de…
- Pour indiquer un domaine : en matière de, dans le domaine, au sujet de…
- Pour exprimer une référence : quant à, pour sa part,…
- Pour conclure : Dans ce document, l’auteur cherche à s’interroger sur / à établir / à
expliquer…; l’auteur tente de démontrer / de prouver que…; il veut souligner / mettre en
relief / en valeur…
Pour assurer la cohérence du compte rendu, les élèves peuvent utiliser les articulations
logiques qui se regroupent selon leur fonction :
- Introduire une série : tout d’abord / d’abord, pour commencer, etc.
- Énumérer les étapes : premièrement, premier volet, premier point, première étape;
deuxièmement, deuxième volet, etc…, ensuite; troisièmement, troisième point, etc…, enfin
- Ajouter un élément / renforcer une explication : Également, aussi, surtout (jamais
dans ce sens en début de phrase!); ainsi, en effet, de plus, en outre, notamment / en
particulier, etc.
- Présenter une alternative : ou bien… ou bien…, soit… soit.
- Présenter deux arguments : d’une part…/ de l’autre…, d’autre part; d’un côté…/
de l’autre…, d’un autre côté.
À cette étape, les élèves doivent respecter le nombre de mots exigé de la consigne
donnée, ils peuvent utiliser une feuille de brouillon sur laquelle ils tracent une grille
66
comportant 10 cases par ligne et le nombre de lignes nécessaires pour atteindre la limite
fixée. Ils rempliront cette grille au crayon pour pouvoir gommer, en plaçant un mot dans
chaque case; s’ils constatent que, dès le premier paragraphe, leur compte rendu dépasse
largement la limite prévue, ils condenseront encore davantage leur rédaction.
2.4. RELECTURE
Une fois la rédaction finie, les élèves relisent le texte. C’est le moment des ratures,
des rajouts et des réécritures. Pour cela, ils peuvent utiliser la grille de relecture ATOLS
proposée par Chantal Cali et Véronique Dupuis :
Corriger
A comme Accords
- en genre : masculin
ou féminin?
- en nombre : singulier
ou pluriel?
- de la personne :
première, deuxième,
etc. pour les possessifs
et les pronoms.
Expressions
Vérifier si :
- les pronoms personnels,
- les démonstratifs,
- les déterminants possessifs,
- les relatifs composés
Correspondent bien aux
substantifs dont ils dépendent.
Vérifier si :
- les verbes sont accordés avec
leur sujet,
- les adjectifs aux noms.
T comme Temps
Vérifier : l’utilisation du passé
composé / imparfait.
- L’expression de l’antériorité et
la concordance des temps.
- Distinguer le futur et le
conditionnel.
Attention : Jamais le
conditionnel dans une
subordonnée d’hypothèse
commençant par si!
- La présence de déclencheurs
de subjonctif.
Vérifier : l’accentuation et
l’orthographe des mots.
- Les homonymes
- La ponctuation
O comme
Orthographe
L comme Lexique
- Éliminer les répétitions
- Vérifier le genre des noms
Exemples
- Les journalistes posent des questions
au porte-parole. Ils lui demandent de
commenter les décisions du
gouvernement. Celui-ci ∕ Ce dernier
répond brièvement à leurs
interrogations.
- La France est une République. Sa
Constitution date de 1958. La durée du
manda présidentiel pourrait être
changée. C’est une modification à
laquelle plusieurs partis politiques ont
songé.
- Ils représentent la France.
- Poser une question pertinente.
- La Constitution française a été
amendée. Avant 1791, il n’y avait pas
de constitution en France.
- S’il avait soutenu cette motion, elle
aurait pu être votée.
- J’arriverai à 20 h à Berlin et
j’aimerais que tu me réserves une
chambre d’hôtel.
- Si tout devait être complet,
j’arriverais alors par l’avion du matin.
- Il lui a fallu un certain temps pour
qu’il comprenne la situation.
- un élève, un prix élevé, un
développement.
- Il a pris un taxi à la gare.
- Il arrive à 8h ou 8h 30, mais où
allons-nous l’emmener?
- Le comité s’est installé dans les
locaux du Parlement. Celui-ci était
réticent.
- Ce parti politique a joué un rôle
important dans la signature du Traité
par les deux parties.
67
- Repérer les germanismes/
anglicismes/ hispanismes.
Vérifier :
Les expressions toutes faites.
S comme Syntaxe
Vérifier les constructions :
- Négatives : présence de ne,
pas?
- directes ou indirectes
- relatives
- prépositionnelles
- subordonnées indirectes.
- Il a été involvé dans cette affaire
(impliqué)
- Il faudra tirer les conclusions de cette
réunion.
- Elle n’a aucune chance de ne pas le
rencontrer.
- Il préfère le théâtre au cinéma. Il a
tendance à aller plus au théâtre qu’au
cinéma.
- L’article dont tu parles/ que tu
mentionnes/ qui est paru hier dans Le
Monde…
- C’est une entrave à la liberté du
travail.
- L’auteur pose le problème de savoir si
…
- Il est d’accord pour dire que …
Chantal Cali et Véronique Dupuis, 1998
Les élèves peuvent se poser des questions pour vérifier si leur texte est un bon
compte rendu :
+ Est-ce que la référence du texte est présente?
+ Est-ce que toutes les idées essentielles du texte sont introduites dans le compte
rendu?
+ Est-ce qu’il y a des connecteurs logiques?
+ Est-ce qu’il y a une conclusion?
+ Est-ce que les ponctuations sont bien utilisées?
+ Est-ce que le texte est objectif?
L’enseignant doit organiser de temps en temps la relecture collective en classe pour
conduire ses élèves à un véritable travail d’auto-correction.
Après avoir relu le texte final, les élèves doivent compter le nombre des mots et
opèrent une réduction ou un allongement en respectant les marges de liberté autorisées
(souvent 10%). Pour pouvoir compter de manière précise, ils peuvent s’appuyer sur la
conception suivante proposée par C. Charnel & J. Robin-Nipi (1997). Selon elles, un mot
est un élément séparé :
+ par deux blancs: la maison (2 mots), la maison jaune (3 mots);
+ par des signes de ponctuation: d’ailleurs (2 mots), l’école (2 mots);
+ par l’un et l’autre: c’est-à-dire (4mots), peut-être (2 mots), explique-t-il (3 mots).
68
Mais si dans un texte, ils rencontrent des sigles, il faut savoir que, quel que soit leur
nombre de lettres, ils comptent pour un mot: TGV= 1 mot, SNCF= 1 mot. De la même
façon, les nombres, quelle que soit leur quantité de chiffres, comptent pour un mot: 1789=
1 mot (sauf s’ils sont écrits en lettres: cent vingt et un = 4 mot). C’est la même chose pour
e
e
les chiffres romains: XX = 1 mot, XX siècle = 2 mots.
Ils terminent leur travail par recopier lisiblement sur la copie d’examen (lors d’un
examen) en notant le nombre de mots utilisés et en relisant une dernière fois.
3. CORRECTION ET ÉVALUATION D’UN DEVOIR DE COMPTE RENDU
3.1. TRAITEMENT DES ERREURS
En didactique de langue seconde, il existe deux types de correction : la correction
directe et la correction stratégique.
Le premier type consiste à une correction de chaque erreur dans une production
écrite, que ce soit au niveau de l’orthographe, de la grammaire, du contenu, de la forme du
texte. Plusieurs méthodes menées ont montré que cette méthode paraît moins efficace. En
effet, la correction complète, qui demande le plus d’efforts de la part de l’enseignant,
n’aide pas les apprenants à faire moins d’erreurs en production écrite (Robb et Coll, 1981).
De plus, Leki (1991) a montré aussi que certains enseignants ne comprennent pas les
erreurs commises dans les textes écrits par leurs élèves et ils les corrigent toujours de la
même manière, parfois, ils ne savent pas comment les corriger.
Le deuxième type proposé par Bisaillon (1991), selon lequel la correction des
erreurs devrait s’inscrire dans l’enseignement d’une stratégie de révision de textes destinés
aux apprenants de français en langue étrangère. Cette technique de correction
« stratégique » se fait en deux temps : d’abord on aide les élèves à détecter leurs erreurs et
puis on leur demande de les corriger. Nous nous intéressons particulièrement à la
correction stratégique car elle nous semble efficace et qu’elle ne décourage pas trop nos
élèves .
Pour un compte rendu, l’enseignant doit d’abord traiter les erreurs concernant les
caractéristiques et la structure du texte : longueur, présence des références, organisation
des idées, cohérence...
69
Ensuite, il aidera ses élèves à détecter les erreurs concernant la plénitude et le
savoir-reformuler. Le compte rendu est un texte réécrit en moins de mots que le texte
original et il doit également en contenir toutes les informations importantes et essentielles.
De plus, les informations doivent être reformulées.
Enfin, l’enseignant attire l’attention des élèves aux fautes morphosyntaxiques,
lexicales et d’orthographes.
Voici notre proposition concernant le processus de traitement des erreurs dans le
compte rendu des élèves.
Le professeur note tous les types d’erreurs commises par les élèves sur une feuille
volante. Il fait des photocopies de cette feuille pour la distribuer aux élèves et leur
demande de la lire.
Les élèves vont reconnaître leurs propres phrases et essayer d’identifier les erreurs
et de les corriger. Ils peuvent ainsi corriger leurs propres erreurs et celles de leurs
camarades.
Le professeur leur demande ensuite de donner les propositions de correction des
erreurs qu’il va noter au tableau pour que toute la classe puisse le suivre. Pour chaque
proposition de correction, le professeur demande des explications et des commentaires. Si
les explications sont bonnes et les propositions sont correctes, le professeur écrit les
nouvelles phrases au tableau pour que les élèves recopient dans leur cahier. Il arrive qu’il y
ait de bonnes explications mais les étudiants ne trouvent pas la solution, ou bien ils peuvent
corriger la faute mais ils ne savent pas l’expliquer; dans ces cas, le professeur intervient.
Cette façon de correction est très efficace. Pendant ce cours, les élèves sont très
motivés, ils lisent les erreurs attentivement pour trouver leurs propres erreurs qu’ils vont
corriger après. Pourtant, cette activité prend du temps : le temps de préparation de la part
du professeur et le temps en classe.
3.2. ÉVALUATION DU COMPTE RENDU
L’évaluation du compte rendu rédigé par les élèves doit se baser sur les critères
d’évaluation communs pour toutes les productions de texte dont le tableau EVA est une
référence.
70
Texte dans son ensemble
Pragmatique
Sémantique
Morphosyntaxique
Aspects
matériels
(1) - L’auteur tient-il
compte de la situation (qui
parle ou est censé parler ?
A qui ? Pour quoi faire ?) ?
- A t-il choisi un type
d’écrit adapté (lettre, fiche
technique, conte…) ?
- L’écrit produit-il l’effet
recherché (informer, faire
rire, convaincre…) ?
(2) - L’information estelle pertinente et
cohérente ?
- Le choix du type de texte
est-il approprié ?
(narratif, explicatif,
descriptif…)
- Le vocabulaire dans son
ensemble et le registre de
langue sont-ils homogènes
et adaptés à l’écrit
produit ?
(3) - Le mode
d’organisation correspondil au(x) type(s) de texte(s)
choisi(s) ?
- Compte tenu du type
d’écrit et du type de texte,
le système de temps est-il
pertinent ? homogène ?
(par exemple
imparfait/passé simple
pour un récit…)
- Les valeurs des temps
verbaux sont-elles
maîtrisées ?
(10) - Le support est-il
bien choisi ? (cahier, fiche,
panneau mural…)
- La typographie est-elle
adaptée ? (style et taille
Relations entre phrases
Phrases
(4) - La fonction de
guidage du lecteur estelle assurée ? (utilisation
d’organiseurs textuelle :
d’une part… d’autre
part ; d’abord, ensuite,
enfin…)
- La cohérence
(7) - La construction
des phrases est-elle
variée, adaptée au type
d’écrit ? (diversité dans
le choix des
informations mises en
tête de phrase…)
- Les marques de
thématique est-elle
l’énonciation sont-elles
satisfaisante ?
interprétables,
(progression de
adaptées ? (système du
l’information, absence
récit ou du discours,
d’ambiguïté dans les
utilisation
enchaînements…)
démonstratifs…)
(5) - La cohérence
sémantique est-elle
assurée ? (absence de
contradictions d’une
phrase à l’autre, substituts
nominaux appropriés,
explicites…)
- L’articulation entre les
phrases ou les
propositions est-elle
marquée efficacement
(choix des connecteurs :
mais, si, donc, or…)
(6) - La cohérence
syntaxique est-elle
assurée ? (utilisation des
articles définis, des
pronoms de reprise…)
- La cohérence temporelle
est-elle assurée ?
- La concordance des
temps et des modes estelle respectée ?
(8) - Le lexique est-il
adéquat ? (absence
d’imprécisions ou de
confusions portant sur
les mots)
- Les phrases sont-elles
sémantiquement
acceptables ? (absence
de contradictions,
d’incohérences…)
(11) - La segmentation
des unités de discours estelle pertinente ?
(organisation en
paragraphes, disposition
(12) - La ponctuation
de la phrase est-elle
maîtrisée ? (virgules,
parenthèses…)
- Les majuscules sont-
des
(9) - La syntaxe de la
phrase est-elle
grammaticalement
acceptable ?
- La morphologie
verbale est-elle
maîtrisée ? (absence
d’erreurs de
conjugaison)
- L’orthographe répondelle aux normes ?
71
des caractères…)
- L’organisation de la page
est-elle satisfaisante ?
(éventuellement présence
de schémas,
d’illustrations…)
typographique avec
décalage, sous-titres…)
- La ponctuation
délimitant les unités de
discours est-elle
maîtrisée ? (points,
ponctuation du
dialogue…)
elles utilisées
conformément à
l’usage ? (en début de
phrase, pour les noms
propres…).
Gilbert Turco, 1998
Dans ce tableau, les trois unités sont prises en compte : le texte dans son ensemble,
la relation entre les phrases et les phrases.
En nous basant sur ce tableau de critères d’évaluation, nous établissons une grille
d’évaluation des épreuves de compte rendu.
Critères
Indicateurs
- présence des éléments de référence (titre,
Respect des
caractéristiques auteur)
- présence d’un contenu informatif (résumé)
du genre
Points
2
- Respect de la longueur fixée
Savoir-faire
Restitution du
contenu du
texte
Lisibilité
Cohérence
textuelle
Connaissance
de la langue
Respect des
normes
linguistiques
- compréhension globale
- exactitude des informations : toutes les
informations sont correctes (ni erronées, ni
inventées)
- présence des informations essentielles
- aptitude à synthétiser ces idées
- aptitude à reformuler
- objectivité par rapport au texte.
- lisibilité de l’écriture
- disposition spatiale (marge, alignement…)
- enchaînement des idées
- cohérence du plan adopté
- utilisation adéquate des organisateurs
- correction de la segmentation éventuelle en
paragraphes
- correction de l’orthographe et richesse du
vocabulaire
- correction de la syntaxe et degré de complexité
des phrases
- ponctuation adéquate
5
1
4
8
Dans notre grille d’évaluation ci-dessus, plus de la moitié de la note porte sur la
performance linguistique, et 40% sur des savoir-faire : compréhension et technique de
72
contraction du texte de départ. Maîtriser une bonne technique du compte rendu est donc
important, mais cela ne garantit pas le succès, si par ailleurs la correction
morphosyntaxique ou la complexité de l’expression ne sont pas à la hauteur. En effet, la
possibilité de mettre en application ces techniques repose sur une utilisation suffisamment
souple et élaborée de la langue. Ceci nous fait penser que dans les cours du compte rendu,
outre les techniques méthodologiques, il faut proposer aux élèves un grand nombre
d’exercices syntaxiques et lexicaux.
4. AUTRES PROPOSITIONS
Actuellement, la collection Recueil de textes est utilisée comme le manuel officiel
dans les classes bilingues au lycée. Bien que ces ouvrages présentent des point forts
indéniables : documents authentiques, thèmes variés, alternance raisonnable des
compétences de communication… ils laissent aussi des problèmes à améliorer tels que les
documents à rendre compte ou la présentation des explications théoriques du compte
rendu. Pour aider les élèves à acquérir d’une façon efficace des caractéristiques et des
techniques du compte rendu à travers des documents compréhensibles, la recherche des
documents complémentaires et la variation de thème et de type de textes semblent
vraiment nécessaires.
Les sites d’internet sont des sources rentables. L’enseignant y trouve non seulement
des comptes rendus modèles, des instructions pour la rédaction d’un bon compte rendu
mais aussi des exercices d’entraînement applicables pour ses élèves.
http://users.skynet.be
http://www.studyrama.com
http://francais-au-lycee-dz.e-monsite.com
http://www.vanin.be
www.bonjourdefrance.com
Les livres à consulter sont nombreux. Nous en proposons ici quelques-uns.
Réussir le DELF-DALF compte rendu – résumé – synthèse, CALI C., DUPUIS V.,
1998, Paris, Didier/Hatier.
Rédiger un résumé, un compte rendu, une synthèse, CHARNET C., ROBIN-NIPI
J., 1997, Paris, Hachette.
73
Le résumé – Le compte rendu – La synthèse, CHOVELON B., MORSEL M.-H.,
2003, Presses Universitaires de Grenoble.
Lecture et prise de notes, CHEVALIER, BRIGITTE, 1992, Paris, Nathan.
Annales du DALF, COMMISSION NATIONALE DU DELF ET DU DALF, 1996,
Paris, Didier/Hatier.
Cadre européen commun de référence pour les langues : apprendre, enseigner,
évaluer, CONSEIL DE l’EUROPE, 2001, Didier.
Le résumé, le compte rendu, la synthèse, COTENTIN-REY G., 1995, , Paris, CLE
International.
L’écrit, stratégies et pratiques, GOHARD-RADENKOVIC A., 1995, Paris, CLE
International.
Concernant le temps consacré aux cours du compte rendu, nous proposons une
progression de 12 séances qui sont répartie en 4 semaines :
- 2 séances de 45 minutes pour la révision des techniques servant au compte rendu
(stratégies de lecture, prise de notes, reformulation, schématisation)
- 2 séances pour l’étude d’un compte rendu modèle et la découverte des
caractéristiques, des étapes de rédaction d’un compte rendu.
- 2 séances pour la pratique : les élèves vont rédiger eux-mêmes le compte rendu
d’un texte avec les suggestions de l’enseignant.
- 1 séance pour la correction des devoirs rédigés par les élèves.
- 4 séances pour les exercices d’entraînement avec les documents de longueur et de
type différents : les élèves peuvent écrivent le compte rendu à la maison et en classe c’est
la correction.
- 1 séance pour l’évaluation : l’enseignant demande aux élèves de faire un compte
rendu d’un texte de 350 mots à 400 mots.
5. FICHES PRATIQUES
Nous allons illustrer nos propositions par deux fiches pédagogiques. L’une porte
sur le compte rendu d’un article de journal, l’autre sur celui d’un entretien.
5.1. FICHE 1 : COMPTE RENDU D’UN ARTICLE DE JOURNAL
Les mille visages de la chanson francophone
(Recueil de textes 11e - Thème 2 – Unité 2)
74
Comment le rock, la chanson, le rap, la techno, bref ce que l'on nomme les musiques actuelles, se groupentelles en France en 2002 ? Quelles sont leurs filiations ? Essayons d'apporter un peu d’analyse (dans ce
monde foisonnant et d’y tracer des pistes, nécessairement marquées de subjectivité…
La Grande Chanson Française a longtemps joué un sale tour à la Jeune Chanson Française:
longtemps il a été de bon ton en France (du côté des jeunes influencés par le rock anglo-saxon et donc en
rupture avec les goûts de leurs parents) de parler de la France musicale comme d'un territoire arriéré,
incapable de prendre le train des nouvelles musiques.
Pour contrer cet argument, il faut convoquer, une fois de plus, la notion d'exception cuturelle, à
travers une tradition ancestrale française : la « chanson d'auteur ». Celle-ci, au fil des décennies, n'a pas
faibli. Le goût du texte semble une donnée de départ en Francophonie. Bref rappel : la chanson moderne naît
en France avec Charles Trenet et son « Je chante », à partir de 1937. Trenet n'est pas la seule fondation de
cette chanson moderne. Il y a aussi Georges Brassens, Jacques Brel, Léo Ferré, Charles Aznavour, Gilbert
Bécaud et, plus près de nous, Serge Gainsbourg.
Aujourd'hui, les frontières s'effacent. Par exemple entre la chanson et le rock (Jean-Jacques
Goldman fait-il du rock ou de la chanson ?).
Dans un monde où la segmentation des goûts semble devenue la règle, cette tendance semble être
une originalité culturelle française. C'est dans cette zone d'effacement des frontières que coexistent d'ailleurs
le mieux aujourd'hui recherche de qualité et forte audience.
Essayons maintenant de dresser des pistes d'exploration, de présenter des artistes que l'on peut
entendre actuellement en France à travers quelques regroupements, tendances, tribus.
Les pionniers du rock (1960 - 1970)
Artiste emblématique: Johnny Hallyday
À l'origine des origines, on trouve Boris Vian et Henri Salvador qui, dès 1954, s'amusent à parodier
le rock américain : « Le blues du dentiste », « Rock and roll mops » ... Ensuite vient Johnny Hallyday, qui n'a
pas toujours produit du rock. En revanche, il s'est toujours illustré par une « rock’n’roll attitude » qui
prouvait qu'au delà du son et du propos, il existait bien une sorte de ferment de rébellion dans un genre qui,
alors, faisait peur aux bourgeois ...
Eddy Mitchell et les Chaussettes Noires, et Dick Rivers, sont aussi les héros de cette contre culture
issue de la rue, éprise du mythe américain. Viennent ensuite Nino Ferrer, Antoine et Michel Polnareff. Ce
dernier fut l'un des pionniers de la pop à la française. Il a enregistré ses premiers albums à Londres, avec
Jimmy Page, de Led Zeppelin, à la guitare pour « La poupée qui fait non », énorme succès de 1966. Le
premier souci de Polnareff était de traiter le son et le sens au même niveau.
Les pionniers de la chanson pop-rock (années 1975)
Artiste emblématique: Jean-Jacques Goldman
C'est une génération d'artistes nés, eux aussi, avec les influences de la pop anglaise et du rock
américain, mais furieusement attachée à l'héritage du français, donc au texte. Ce sont les premiers à avoir
réussi le mariage entre deux cultures que l’on disait antinomiques.
75
Des noms? Robert Charlebois, Bernard Lavilliers, Jacques Higelin, Jean Jacques Goldman, Francis
Cabrel, Alain Souchon, Laurent Voulzy, Michel Berger, Daniel Balavoine et chez les femmes, Mama Béa et
Véronique Sanson ont réussi cette synthèse.
Le « rock français » (depuis 1975)
Artiste emblématique: Téléphone
Le groupe « rock français» nous semble aujourd’hui le plus nombreux. Il est marqué par de
multiples catégories adjacentes. Comment faire du rock en chantant français? Après la première vague des
pionniers du rock, fascinés par le mythe d’Elvis, le rock français est passé par toutes les couleurs de
l'adaptation anglo-saxonne.
Les années 1980 ont offert au rock une nouvelle chance, avec des groupes fiers de leurs racines (le
texte, toujours lui), la rage parfois militante et la volonté d'être à l'heure d'une interprétation presque réaliste
...
Des noms? Téléphone, Starshooter, Indochine (cf. photo) et Trust aux origines. Puis Noir Désir,
Jean Louis Aubert en solo ... Et aujourd'hui Louise Attaque, Expérience, Matmatah, Micke) 3D, Dionysos,
Eiffel, Luke, Tarmac ... Tous différents mais furieusement volontaires dans leur besoin d'être inscrits dans
une filiation souvent éclatée.
Progressivement, les groupes qui ont débarqué sur la scène française ont eu à cœur de prouver que le mot «
rock» lui même n'avait qu'un sens générique, englobant à la fois du rock, de la pop, de la chanson, de la
musique instrumentale. On peut ainsi entendre Noir Désir ou Louise Attaque interpréter Brel ou Brassens ...
[ ... ]
D’après Le Français dans le monde septembre-octobre 2002 – No 323
- Consigne : Rédigez le compte rendu du texte Les mille visages de la chanson
francophone.
- Objectif méthodologique : les élèves seront capables de rédiger le compte rendu d’un
article de journal.
- Durée : 2 séances de 45 minutes
- Déroulement : nous proposons une démarche avec les 4 activités.
● Activité 1 : Compréhension
- Observation : l’enseignant demande aux élèves d’observer le document, de relever le titre
et les intertitres, puis de donner des hypothèses sur le sujet et le contenu du texte en faisant
répondre aux questions suivantes :
+ Quelles indications donnent le titre et les intertitres?
+ Quelle est sa nature?
+ Quelle est sa présentation?
76
- Compréhension globale : l’enseignant fait lire, puis relire le texte aux élèves et leur
demande de répondre aux questions :
+ De quoi parle ce texte?
+ Quel est le but de cet article?
+ D’après le texte, comment est-elle, la France musicale?
+ Quel type de musique les jeunes préfèrent-ils?
+ Est-ce que la « chanson d’auteur » en France a-t-il faibli?
+ Qu’entendez-vous par « chanson d’auteur » et « chanson moderne »? L’auteur
utilise deux autres expressions plus imagées. Lesquelles?
+ Y a-t-il des frontières entre chanson et rock en France?
+ Relevez dans cet article au moins trois styles de musique puis dites ce qui les
caractérise.
- Compréhension détaillée : les élèves sont invités à relire encore une fois le texte en
effectuant la prise de notes de ce texte pour compléter le tableau suivant :
Plan du texte et mots ou phrases-clés
Reformulation
CHAPEAU : ……………………………..
……………………………………………..
1ère PARTIE : ……………………………..
……………………………………………..
Paragraphe 1 :……………………………..
……………………………………………..
Paragraphe 2 : …………………………….. ……………………………………………..
Paragraphe 3 : …………………………….. ……………………………………………..
Paragraphe 4 : …………………………….. ……………………………………………..
Paragraphe 5 : …………………………….. ……………………………………………..
2e PARTIE : ………………………………
……………………………………………..
3e PARTIE : ………………………………
……………………………………………..
4e PARTIE :……………………………….
……………………………………………..
● Activité 2 : Schématisation
L’enseignant demande aux élèves de bâtir le schéma du compte rendu selon le plan adopté
avec les idées essentielles relevées dans l’activité 1 tout en respectant les composants du
compte rendu :
+ Introduction :
+ Développement :
77
+ Conclusion :
● Activité 3 : Rédaction
- Les élèves formulent en phrases toutes les idées présentées dans le plan tout en
supprimant ou ajoutant des éléments nécessaires pour rendre le texte cohérent et objectif.
- L’enseignant demande aux élèves de faire attention :
+ à l’utilisation du style indirect (troisième personne)
+ à l’utilisation des connecteurs logiques
+ au respect de la longueur exigée en utilisant une grille qui leur permet de compter
facilement le nombre de mots écrits.
● Activité 4 : Relecture
- Les élèves relisent le texte tout en utilisant la grille ATOLS pour qu’ils puissent corriger
des fautes d’accords, de temps, d’orthographe ou des erreurs lexicales et syntaxiques.
- L’enseignant demande aux élèves de répondre aux questions pour vérifier s’il s’agit d’un
bon compte rendu :
+ Est-ce que la référence du texte est présente?
+ Est-ce que toutes les idées essentielles du texte sont introduites dans le compte
rendu?
+ Est-ce qu’il y a des connecteurs logiques?
+ Est-ce qu’il y a une conclusion?
+ Est-ce que les ponctuations sont bien utilisées?
+ Est-ce que le texte est objectif?
Propositions de correction
Réponses aux questions :
● Activité 1 : Compréhension
- Observation :
+ Le titre et les intertitres nous renseignent sur les tendances de musique
francophones?
+ Le texte est un article extrait du magazine Le Français dans le monde
septembre-octobre 2002 – No 323.
+ Le texte est présenté avec toutes les composantes d’un article : titre, intertitres,
chapeau, illustrations.
78
- Compréhension globale :
+ Il s’agit de la chanson du monde francophone et de l’analyse des différentes
tendances contemporaines.
+ Les auteurs tentent de dresser un panorama des musiques actuelles en France
depuis les années 1960 et essaient de nous expliquer de quelles sources elles viennent.
+ D’après le texte, la France musicale est un territoire arriéré, incapable de prendre
le train des nouvelles musiques.
+ Les jeunes préfèrent le rock anglo-saxon.
+ La « chanson d’auteur » en France n’a pas faibli.
+ chanson d'auteur : chanson de qualité composée par des auteurs connus, attestés,
avec priorité donnée au contenu du texte et beauté des sons.
chanson moderne : chanson populaire réservée plutôt au grand public, caractérisée par la
simplicité du texte, la régularité des rythmes et l’accompagnement capital des instruments.
Deux expressions imagées : la Grande Chanson Française et la Jeune Chanson Française
+ Il n’y a pas de frontières entre chanson et rock en France.
+ Relevez dans cet article au moins trois styles de musique puis dites ce qui les
caractérise.
Traits caractéristiques
Style
Le rock de 1960 à 1970
Parodie souvent le rock américain
Donne une image de rebelle qui fait peur aux bourgeois (J.
Hallyday).
La chanson pop-rock Il s’agit d’une fusion entre la pop anglaise, le rock
des années 1975
américain et une certaine qualité d’écriture des textes.
Le rock français depuis Mouvement regroupant le plus de catégories et donnant une
1975
image originale du rock.
● Activité 2 : Schématisation
Plan possible :
- Introduction : + article dans le magazine Le Français dans le monde.
+ chanson du monde francophone et analyse des différentes
tendances contemporaines.
79
- Développement :
+ La mise en contraste de l’enracinement des « chansons d’auteur », étroitement
liées à la culture française et du développement irrésistible des chansons modernes.
+ La naissance des chansons modernes avec Charles Trenet.
+ La réception apparemment difficile des Français envers les chansons modernes
+ Les efforts de l’adaptation des nouvelles vagues de musique anglo-saxonne.
+ Le rock de 1960 à 1970 avec Johnny Hallyday, un “rock’n’roll attitude bien à la
française.
+ La pop-rock des années 1975, qui fait l’union entre deux cultures française et
anglo-saxonne, avec Jean-Jacques Goldman.
+ Le rock français depuis 1975, adapté du rock anglo-saxonne, qui harmonise la
musique rock et la chanson française (= texte), avec plusieurs groupes musicaux.
- Conclusion : un panorama des musiques actuelles en France depuis les années 1960 et
leur source.
80
5.2. FICHE 2 : COMPTE RENDU D’UN ENTRETIEN
Thème 2 – Unité 4 : La comédie musicale
Psychophonie : Eh bien, chantez maintenant!
Chanter peut vous aider à mieux vous connaître et même changer votre manière d’agir! C’est ce que propose
la Psychophonie, une « thérapie vocale ». Son application la plus connue est bien sûr le chant prénatal,
pratiqué avec succès par de nombreuses futures mamans. Mais cette discipline s’adresse à tous. Rencontre
avec Marie-Jo Cardinale, fondatrice du Collège de Psychophonie Marie-Louise Aucher et auteur de « Bien
dans ma voix, bien dans ma vie ».
Doctissimo: En quoi consiste exactement la Psychophonie ?
Marie-Jo Cardinale: La Psychophonie, inventée par Marie-Louise Aucher, est un travail sur voix, par des
vocalises, du chant, qui permet d'accéder à une meilleure connaissance de soi et d'influencer sa façon d'être.
La Psychophonie a cela de particulier qu'il s'agit d'une auto-expérimentation: la personne travaille sa propre
voix et 1'effet qu'elle va avoir sur son corps. Il ne s'agit pas d'écouter de la musique ou des chants. On dit
souvent que la Psychophonie permet de « poser sa voix pour trouver sa voie ».
Doctissimo : Comment le chant peut-il avoir une intluence sur le corps ou l'esprit?
Marie-Jo Cardinale: Attention, ce n'est pas un son en particulier qui va, par magie, agir sur corps. Ce n'est
pas la note ré pour tel problème, la note do pour tel trouble ! Il s'agit d'abord de découvrir que notre corps est
réceptif au son. Puis, on apprend l'émission, par les vocalises et le chant. Cela passe aussi par un temps de
décontraction, de relaxation. mais qui n'est pas la finalité. Il y a également un travail sur les cinq sens, qui
permet au chanteur d'approfondir les vertus du chant sur le corps. La Psychophonie permet ainsi de mieux
connaître son corps, d'apprendre à s'écouter, se poser.
Doctissimo : Concrètement, quel type de musique ou de chant utilisez-vous?
Marie-Jo Cardinale: On a par exemple des séries de vocalises, dont la plus connue est « la belle eau ». Elle
fait appel à des images mentales, des représentations, qui vont ainsi jouer un rôle important. Car il ne s'agit
pas uniquement de s'immerger dans un bain de son. Le chant et les vocalises sont un moyen d'exprimer ses
émotions, ses sentiments, pour apprendre à les gérer.
Nous utilisons également différents chants, qui vont de Mozart à Brassens! L'essentiel est de libérer ses
sentiments. Le texte est alors très important. Car il permet d'exprimer des choses que l'on a du mal à dire dans
la vie courante.
Doctissimo : Quelles sont les indications exactes de la Psychophonie ?
Marie-Jo Cardinale: Cette discipline s'adresse à tout le monde! Nul n'est besoin d'avoir fait des études
musicales ! Nous avons des personnes qui n'ont jamais chanté et des cantatrices. Même si la Psychophonie
reste principalement réservée à l'adulte, elle est destinée à un public large. Son l’utilisation la plus connue est
le chant prénatal, destiné aux femmes enceintes. Cette pratique est également employée avec des résultats
encourageants chez des enfants autistes ou handicapés. C’est également une approche intéressante dans
certains troubles psychiatriques. Mais son indication principale reste Monsieur Tout-le-monde !
Doctissimo : Vous parliez d'une démarche personnelle. Mais peut-on envisager de pratiquer la
81
Psychophonie à plusieurs?
.
Marie-Jo Cardinale : Effectivement, la Psychophonie peut parfois s'avérer utile, en couple notamment. Elle
peut devenir une manière de se redécouvrir. Car elle permet de sortir des schémas classiques et d'aborder de
nouvelles approches à partager. Mais attention, la psychophonie n'est pas un groupe de parole, il n'est pas
question de thérapie de groupe.
Propos recueillis par Alain Sousa
- Consigne : Rédigez le compte rendu du document Psychophonie : Eh bien, chantez
maintenant!
- Objectif méthodologique : les élèves seront capables de rédiger le compte rendu d’un
entretien.
- Durée : 2 séances de 45 minutes
- Déroulement : nous suivons toujours une démarche avec les 4 activités.
● Activité 1 : Compréhension
- Observation : l’enseignant demande aux élèves d’observer le document, de relever le
titre, puis de donner des hypothèses sur le sujet et le contenu du document en faisant
répondre aux questions suivantes :
+ Quelles indications donne le titre?
+ Quelle est sa nature?
+ Quelle est sa présentation?
- Compréhension globale : les élèves lisent et relisent le document puis répondent aux
questions :
+ Qui a participé à cet entretien?
+ Cet entretien, porte-il sur quel sujet?
+ En quoi consiste exactement la Psychophonie?
+ Qui peut profiter de la Psychophonie ?
+ Quels types de musique peuvent être utilisés ?
+ Quels sont les effets de cette méthode sur le corps et l’esprit ?
L’enseignant propose un exercice de Vrai ou Faux :
Vrai
La Psychophonie permet d’étudier l’effet de la musique sur la santé de
l’homme.
Faux
82
Chaque son a sa propre influence sur un problème mental.
La pratique des vocalises nous apprend à nous écouter.
Les chants sont utilisés dans le but de libérer nos sentiments.
Ce qui importe, c’est la musique et non le texte.
L’application prioritaire et la plus efficace s’adresse aux femmes
enceintes.
Avec cette thérapie, on a constaté également des résultats encourageants
sur les handicapés.
La Psychophonie s’avère efficace dans la pratique à deux ou collective.
- Compréhension détaillée : l’enseignant demande aux élèves de relire attentivement
l’entretien, puis de noter tout ce qui est essentiel dans les réponses de Marie-Jo Cardinale
dans le tableau suivant :
Mots ou phrases-clés
Reformulation
Réponse 1 : ……………………………….. ................................................................
Réponse 2 :………………………………... ................................................................
Réponse 3 :………………………………... ................................................................
Réponse 4 :………………………………... ................................................................
Réponse 5 :………………………………... ................................................................
● Activité 2 : Schématisation
L’enseignant demande aux élèves de bâtir le schéma du compte rendu selon le plan adopté
avec les idées essentielles relevées dans l’activité 1 tout en respectant les composants du
compte rendu :
+ Introduction :
+ Développement :
+ Conclusion :
● Activité 3 : Rédaction
- Les élèves formulent en phrases toutes les idées présentées dans le plan tout en
supprimant ou ajoutant des éléments nécessaires pour rendre le texte cohérent et objectif.
- L’enseignant demande aux élèves de faire attention :
83
+ à l’utilisation du style indirect (troisième personne)
+ à l’utilisation des connecteurs logiques
+ au respect de la longueur exigée en utilisant une grille qui leur permet de compter
facilement le nombre de mots écrits.
● Activité 4 : Relecture
- Les élèves relisent le texte tout en utilisant la grille ATOLS pour qu’ils puissent corriger
des fautes d’accords, de temps, d’orthographe ou des erreurs lexicales et syntaxiques.
- L’enseignant demande aux élèves de répondre aux questions pour vérifier s’il s’agit d’un
bon compte rendu :
+ Est-ce que la référence du texte est présente?
+ Est-ce que toutes les idées essentielles de l’entretien sont introduites dans le
compte rendu?
+ Est-ce qu’il y a des connecteurs logiques?
+ Est-ce qu’il y a une conclusion?
+ Est-ce que les ponctuations sont bien utilisées?
+ Est-ce que le texte est objectif?
Propositions de correction
Réponses aux questions :
● Activité 1 : Compréhension
- Observation
+ Le titre nous renseigne sur la Psychophonie, une thérapie vocale.
+ Le document est la transcription d’un entretien.
+ Les questions du journaliste et les réponses de l’interviewée.
- Compréhension globale
+ Marie-Jo Cardinale, fondatrice du Collège de Psychophonie Marie-Louise Aucher et
auteur de « Bien dans ma voix, bien dans ma vie ».
+ Le sujet de l’entretien est la Psychophonie, une thérapie vocale
+ La Psychophonie, étant une thérapie vocale, propose des pratiques sur la voix et
les vocalises qui permettent aux usagers une meilleure connaissance de soi, une régulation
du comportement et une meilleure expression des émotions.
84
+ Cette discipline s'adresse à tout le monde, à un public large. Son utilisation la
plus connue est le chant prénatal, destiné aux femmes enceintes. Cette pratique est
également employée avec des résultats encourageants chez des enfants autistes ou
handicapés.
+ Ce sont des séries de vocalises. On peut aussi utiliser différents chants, qui vont
de Mozart à Brassens.
+ Elle a des effets sur les cinq sens, elle permet au chanteur d'approfondir les vertus
du chant sur le corps, de mieux connaître son corps, d'apprendre à s'écouter, se poser (=
trouver une bonne attitude corporelle). On peut bénéficier également de la décontraction et
de la relaxation.
Vrai
La Psychophonie permet d’étudier l’effet de la musique sur la santé de
Faux
x
l’homme.
Chaque son a sa propre influence sur un problème mental.
x
La pratique des vocalises nous apprend à nous écouter.
x
Les chants sont utilisés dans le but de libérer nos sentiments.
x
Ce qui importe, c’est la musique et non le texte.
L’application prioritaire et la plus efficace s’adresse aux femmes
x
x
enceintes.
Avec cette thérapie, on a constaté également des résultats encourageants
x
sur les handicapés.
La Psychophonie s’avère efficace dans la pratique à deux ou collective.
x
● Activité 2 : Schématisation
- Introduction : + Marie-Jo Cardinale, fondatrice du Collège de Psychophonie MarieLouise Aucher.
+ Thème : Psychophonie
- Développement :
+ La Psychophonie, étant une thérapie vocale, propose des pratiques sur la voix et
les vocalises qui permettent aux usagers une meilleure connaissance de soi, une régulation
du comportement et une meilleure expression des émotions.
85
+ Elle a des effets sur les cinq sens, elle permet au chanteur d'approfondir les vertus
du chant sur le corps, de mieux connaître son corps, d'apprendre à s'écouter, se poser (=
trouver une bonne attitude corporelle). On peut bénéficier également de la décontraction et
de la relaxation.
+ Ce sont des séries de vocalises. On peut aussi utiliser différents chants, qui vont
de Mozart à Brassens.
+ Cette discipline s'adresse à tout le monde, à un public large. Son utilisation la
plus connue est le chant prénatal, destiné aux femmes enceintes. Cette pratique est
également employée avec des résultats encourageants chez des enfants autistes ou
handicapés.
+ Cette thérapie est pratiquée individuellement ou en coupe.
- Conclusion : la Psychophonie, science qui étudie les effets de la musique (du son) sur la
psychologie de l’homme en vue de traiter des troubles mentaux.
Conclusion du chapitre 3
Nous avons avancés dans ce chapitre les propositions concernant l’enseignement de la
théorie et des techniques servant au compte rendu, le déroulement d’un cours pratique, le
renforcement des documents et de la progression. Nous proposons aussi des fiches
pédagogiques. Tout cela vise un enseignement efficace du compte rendu en classe bilingue
de 11e. Cependant, pour que cet enseignement soit rentable pour les élèves, outre les efforts
des élèves et de l’enseignant. il faut une amélioration non seulement dans le choix des
documents d’appui avec le degré de difficulté croissant, mais aussi dans la présentation des
connaissances théoriques et méthodologiques concernant le compte rendu auxquelles les
élèves font référence lors de leur rédaction. Enfin, « à force de forger, on devient
forgeron », les élèves doivent accorder plus de temps à l’entraînement avec les textes de
type différent.
86
CONCLUSION
L’enseignement du compte rendu aux élèves de classe bilingue de 11e nous a
beaucoup intéressées car ce type d’activité apporte aux élèves des utilités remarquables
non seulement dans leurs études présentes mais aussi dans celles supérieures et dans le
travail plus tard. Au cours de l’apprentissage, les élèves doivent effectuer la lecture
complémentaire, la documentation, la recherche de nouvelles informations servant aux
cours et aux examens. C’est un travail quotidien immanquable qui exige qu’ils consacrent
beaucoup de temps à la lecture, à la consultation de livres, de documents, de journaux,
etc…Dans ce cadre, le compte rendu sera un outil important les aidant à condenser,
synthétiser les informations acquises et à constituer pour eux-mêmes une documentation
personnelle. Pourtant, les techniques de compte rendu ne sont pas faciles à appréhender.
Selon nos constatations, nos élèves ont des difficultés à rendre compte d’un document à
cause de leurs limites méthodiques ainsi que du manque de connaissances théoriques. C’est
d’une part le besoin de comprendre les problèmes fréquemment rencontrés par les élèves
au cours de la contraction d’un texte et d’autre part, la nécessité d’avancer une démarche
méthodologique afin d’améliorer cette situation.
Notre étude s’opère en trois grandes étapes. Le recours au cadre conceptuel en
premier temps nous a permis un rappel théorique partant progressivement des principes
d’enseignement de la production écrite en français langue étrangère et français langue
seconde à la relation entre la compréhension et la production de textes, aux situations
d’écrit et aux différents modèles de production proposés par les grands chercheurs
didactiques, et enfin aux caractéristiques du compte rendu et aux techniques requises pour
la bonne rédaction d’un compte rendu. Cette étude nous a aidées à avoir une
compréhension complète et une appréciation précise sur les propriétés de l’enseignement
de production écrite en générale et de compte rendu en particulier et cette mise au point
théorique nous a fourni des conceptions fondamentales sur lesquels nous nous sommes
appuyées pour les études de terrain.
Dans le deuxième chapitre, nous avons d’abord fait une brève description de la
situation d’enseignement de français dans les classes bilingues et aussi celle du compte
rendu aux élèves de 11e. Il s’agit de la présentation générale des objectifs, des manuels
utilisés et le profil des élèves ainsi que des enseignants des classes bilingues.
87
Ensuite, l’analyse des comptes rendus rédigés par les élèves du lycée Chu Van An
et les enquêtes que nous avons menées auprès des enseignants et des élèves de classe
bilingue de 11e nous ont permis de confirmer nos hypothèses formulées au début. Nous
parvenons à conclure que nos élèves ont du mal à rédiger un compte rendu parce qu’ils ne
maîtrisent pas bien les stratégies de lecture, qu’ils manquent de connaissances théoriques et
méthodologiques du compte rendu, qu’ils n’appliquent pas bien les techniques requises
pour cette activité de production écrite (prise de notes, résumé, reformulation et
structuration des idées). De plus, nos élèves éprouvent des difficultés dans la rédaction du
compte rendu parce que les documents à rendre compte proposés sont difficiles et parfois
incompréhensibles pour eux et que les explications concernant cette technique ne sont pas
classées et présentées de façon claire et accessible. Enfin, nous trouvons aussi que les
élèves n’ont pas beaucoup de temps pour l’entraînement parce que le nombre de cours
consacré au compte rendu n’est pas suffisant, ce qui explique pourquoi ils ne gagnent pas
de bons résultats en ce type de production écrite.
À partir de ces constats, nous avons formulé des propositions pédagogiques pour
améliorer l’enseignement du compte rendu à nos élèves de classe bilingue de 11e. Après la
lecture des comptes rendus modèles et le rappel des techniques servant au compte rendu, il
est important d’adopter une démarche pédagogique pour un cours pratique qui se fait en 4
étapes : compréhension du texte original, schématisation, rédaction et relecture. On doit
aussi compter du rôle actif et dynamique des élèves, par exemple en leur fournissant des
moyens d’auto-correction. Il est à constater que l’enseignement du compte rendu ne pourra
être efficace que s’il est suivi du traitement des erreurs et de l’évaluation qui permettent
aux élèves de faire des progrès dans leur apprentissage du compte rendu. De plus, il est
nécessaire que l’enseignant cherche des documents complémentaires pour compléter les
lacunes existantes dans le Recueil de textes de 11e . Cela contribuera à la construction d’un
programme adéquat de cours théoriques avec les documents adaptés au niveau, aux besoins
et aux motivations des élèves en tenant compte des objectifs fixés par le Programme des
classes bilingues. Enfin, il faut aussi augmenter le nombre de cours sur le compte rendu, ce
qui permettra aux élèves davantage de pratiques effectives et bien sûr de bons résultats en
compte rendu.
88
Nous pensons avoir atteint notre objectif de recherche qui consiste à l’étude d’une
démarche efficace dans l’enseignement du compte rendu aux élèves de classe bilingue de
11e. Nous espérons que nos propositions pédagogiques contribueront à l’amélioration de la
qualité d’enseignement /apprentissage du français dans les classes bilingues au Vietnam.
89
BIBLIOGRAPHIE
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www.romain.bel.free.fr/.../comment.htm
www.lemaguet-ecrivain-public.fr/methodologie-redaction-compte-rendu.htm www.efe.fr/.../Prendre-notes-rediger-comptes-rendus
www.connaissance-network.com/.../formation-prendre-des-notes-et-rediger-des-c... www.amazon.fr/Rédiger...compte-rendu.../
www.aix1.uottawa.ca/.../compterendu.html
www.magnard.fr
91
ANNEXES
Annexe 1. Questionnaire pour les élèves de classe bilingue de 11e
Annexe 2. Questionnaire pour les enseignants de français de classe bilingue
Annexe 3. Les Mille visages de la chanson francophone
Annexe 4. Les comptes rendus rédigés par les élèves du lycée CHU VAN AN
92
ANNEXES
ANNEXE 1
QUESTIONNAIRE POUR LES ELEVES DE CLASSE BILINGUE DE 11E
Question 1. Quels sont les objectifs de votre apprentissage de français?
(Mục tiêu học tiếng Pháp của em là gì?)
pour faire mes études en France (để đi du học ở Pháp)
pour découvrir la culture française (để khám phá văn hóa nước Pháp)
pour réussir au concours d’entrée à l’université (để thi đỗ vào Đại học)
pour mon plaisir (vì yêu thích)
Autre opinion : (ý kiến khác)
……………………………………………………………………………………………..…
……………………………………………………………………………………………….
Question 2. Cochez le degré de difficulté des textes que vous devez rédiger en classe.
(Đánh dấu độ khó của các bài văn mà các em phải viết ở lớp)
Texte (Bài văn)
Texte narratif
(Văn kể)
Texte descriptif
(Văn miêu tả)
Texte explicatif
(Văn giải thích)
Texte argumentatif
(Văn nghị luận)
Résumé
(Văn tóm tắt)
Compte rendu
(Văn tường thuật)
Très difficile
Difficile
Assez facile
Facile
(Rất khó)
(Khó)
(Khá dễ)
(Dễ)
93
Question 3. D’après vous, pour vos études ou votre travail plus tard, le compte rendu est…
(Theo em, đối với việc học tập hoặc công việc sau này của em, biết viết văn tường thuật …)
Indispensable (không thể thiếu được)
Très nécessaire (rất cần thiết)
Nécessaire (cần thiết)
Sans importance (không quan trọng)
e
Question 4. En classe de 11 , vous devez faire souvent le compte rendu … (Trong năm
học lớp 11, em thường phải viết văn tường thuật lại…)
d’un document écrit (một văn bản)
d’un document sonore (một tài liệu nghe)
d’un événement vécu ou vu (một sự kiện đã trải qua hoặc chứng kiến)
d’un document audio-visuel (một tài liệu nghe nhìn)
Question 5. Pour vous, faire un compte rendu d’un document écrit c’est … (Theo em, viết
văn tường thuật lại một văn bản là…)
relever telles quelles les phrases qui expriment les idées principales de ce document
(trích dẫn nguyên văn các câu mang nội dung chính của văn bản đó)
relever les idées principales du document en ajoutant des commentaires personnels
(nêu các ý chính của văn bản và đưa ra các nhận xét của bản thân)
faire le bilan objectif des idées principales du document en les reformulant en vos
propres termes.
(tóm tắt các ý chính của văn bản theo cách của mình)
Question 6. Mettez en ordre les étapes nécessaires pour la rédaction d’un compte rendu.
(Em hãy sắp xếp theo trật tự các bước cần thiết khi viết một bài văn tường thuật)
Présenter la thématique générale du document ou de l’événement
(Giới thiệu chủ đề chính của văn bản hoặc sự kiện)
Identifier le document ou situer dans le temps et l’espace l’événement
(Giới thiệu văn bản hoặc định vị sự kiện trong thời gian và không gian)
Trouver les acticulations logiques (Tìm các từ nối phù hợp)
Exposer brièvement les principaux arguments développés dans le document ou le
déroulement de l’événement. (Trình bày ngắn gọn những ý chính của văn bản hoặc tiến
trình diễn ra của sự kiện)
Trouver une conclusion (Viết kết luận)
94
Question 7. Classez en ordre décroisant le degré de difficultés que vous rencontrez lors de
la compréhension du document d’appui. (Sắp xếp theo độ khó giảm dần các vấn đề mà em
gặp phải khi đọc hiểu một văn bản).
la longuer du document (độ dài của văn bản)
le thème inhabituel du document (chủ đề mới)
le lexique (từ vựng)
les structures grammaticales (cấu trúc ngữ pháp)
Question 8. Classez en ordre décroisant le dégré des difficultés que vous rencontrez lors de
la rédaction d’un compte rendu. (Sắp xếp theo độ khó giảm dần các vấn đề mà em gặp phải
khi viết một bài văn tường thuật.)
le repérage des idées principales (tìm ý chính)
la reformulation des idées (viết lại thành câu)
l’organisation des idées (sắp xếp các ý)
l’utilisation des connecteurs logiques (dùng từ nối phù hợp)
Autre difficulté : (khó khăn khác)
………………...……………………………………………………………………………...
………………………………………………………………………………………………..
Question 9. D’après vous, les documents proposés pour le compte rendu dans votre manuel
sont… (Theo em, các văn bản mà em phải viết bài tường thuật lại trong sách giáo khoa là
…)
très difficiles (rất khó)
difficiles (khó)
assez difficiles (khá khó)
faciles (dễ)
Autre opinion : (ý kiến khác )
………..…………………………………………………………………...............................
………………………………………………………………………………………………..
Question 10. Dans votre manuel,
les explications concernant le compte rendu sont
présentées de façon … (Theo em, trong sách giáo khoa, những chỉ dẫn liên quan tới việc
viết văn tường thuật được trình bày …)
très claire (rất rõ ràng)
claire (rõ ràng)
assez claire (khá rõ)
pas claire (không rõ ràng)
95
ANNEXE 2
QUESTIONNAIRE POUR LES ENSEIGNANTS DE FRANÇAIS
DE CLASSE BILINGUE
Question 1. En classe de 11e , vous enseignez souvent le compte rendu …
d’un document écrit
d’un document sonore
d’un événement vécu ou vu
d’un document audio-visuel
Question 2. Pourriez-vous classer en ordre décroisant le degré de difficultés que vos élèves
rencontrent lors de la compréhension du document d’appui.
longuer du document
le thème inhabituel du document
le lexique
les structures grammaticales
Question 3. Classez en ordre décroisant le dégré des difficultés que vos élèves rencontrent
lors de la rédaction d’un compte rendu.
La compréhension du document
la reformulation des idées
l’organisation des idées
l’utilisation des connecteurs logiques
Autre difficulté :……………………………………………………………………………...
………………………………………………………………………………………………..
Question 4. D’après vous, les documents proposés pour le compte rendu dans le manuel de
11e sont…
très difficiles
difficiles
assez difficiles
faciles
Autre opinion : Ils sont déjà démodées du point du vue thématique.
Question 5. Dans le manuel de 11e , les explications concernant le compte rendu sont
présentées de façon …
très claire
claire
assez claire
pas claire
Question 6. Quelle démarche suivez-vous au cours du compte rendu?
travailler sur des comptes rendus–modèles => expliquer la théorie => faire faire des
exercices d’application
expliquer la théorie => travailler sur des comptes rendus–modèles => faire faire des
exercices d’application
Fournir le texte à rendre compte sans explications théoriques
Question 7. Les cours consacrés au compte rendu sont…
96
largement suffisants
suffisants
insuffisants
Autre opinion :………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………..
Question 8. Veuillez mettre une croix à la case correspondante au degré d’importance des
techniques requises pour un bon compte rendu.
Techniques requises
Très important
Important
Peu
On peut
important
s’en passer
La prise de notes
Le résumé
La reformulation
La mise en texte avec
cohérence
9. Quelles sont vos propositions pour améliorer le compte rendu de vos élèves?
……………………………………………………..…………………………………………
………………………………………………………………………………………………..
97
ANNEXE 3
LES MILLE VISAGES DE LA CHANSON FRANCOPHONE
Comment le rock, la chanson, le rap, la techno, bref ce que l'on nomme les musiques actuelles,
se groupent-elles en France en 2002 ? Quelles sont leurs filiations ? Essayons d'apporter un peu
d’analyse (dans ce monde foisonnant et d’y tracer des pistes, nécessairement marquées de
subjectivité…
La Grande Chanson Française a longtemps joué un sale tour à la Jeune Chanson
Française: longtemps il a été de bon ton en France (du côté des jeunes influencés par le rock
anglo-saxon et donc en rupture avec les goûts de leurs parents) de parler de la France musicale
comme d'un territoire arriéré, incapable de prendre le train des nouvelles musiques.
5
Pour contrer cet argument, il faut convoquer, une fois de plus, la notion d'exception
cuturelle, à travers une tradition ancestrale française : la « chanson d'auteur ». Celle-ci, au fil des
décennies, n'a pas faibli. Le goût du texte semble une donnée de départ en Francophonie. Bref
rappel : la chanson moderne naît en France avec Charles Trenet et son « Je chante », à partir de
1937. Trenet n'est pas la seule fondation de cette chanson moderne. Il y a aussi Georges
10
Brassens, Jacques Brel, Léo Ferré, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud et, plus près de nous,
Serge Gainsbourg.
Aujourd'hui, les frontières s'effacent. Par exemple entre la chanson et le rock (JeanJacques Goldman fait-il du rock ou de la chanson ?).
Dans un monde où la segmentation des goûts semble devenue la règle, cette tendance
15
semble être une originalité culturelle française. C'est dans cette zone d'effacement des frontières
que coexistent d'ailleurs le mieux aujourd'hui recherche de qualité et forte audience.
Essayons maintenant de dresser des pistes d'exploration, de présenter des artistes que
l'on peut entendre actuellement en France à travers quelques regroupements, tendances, tribus.
Les pionniers du rock (1960 - 1970)
Artiste emblématique: Johnny Hallyday
20
À l'origine des origines, on trouve Boris Vian et Henri Salvador qui, dès 1954, s'amusent
à parodier le rock américain : « Le blues du dentiste », « Rock and roll mops » ... Ensuite vient
Johnny Hallyday, qui n'a pas toujours produit du rock. En revanche, il s'est toujours illustré par
une « rock’n’roll attitude » qui prouvait qu'au delà du son et du propos, il existait bien une sorte
de ferment de rébellion dans un genre qui, alors, faisait peur aux bourgeois ...
25
Eddy Mitchell et les Chaussettes Noires, et Dick Rivers, sont aussi les héros de cette
contre culture issue de la rue, éprise du mythe américain. Viennent ensuite Nino Ferrer, Antoine
et Michel Polnareff. Ce dernier fut l'un des pionniers de la pop à la française. Il a enregistré ses
98
premiers albums à Londres, avec Jimmy Page, de Led Zeppelin, à la guitare pour « La poupée
qui fait non », énorme succès de 1966. Le premier souci de Polnareff était de traiter le son et le
30
sens au même niveau.
Les pionniers de la chanson pop-rock (années 1975)
Artiste emblématique: Jean-Jacques Goldman
C'est une génération d'artistes nés, eux aussi, avec les influences de la pop anglaise et du
rock américain, mais furieusement attachée à l'héritage du français, donc au texte. Ce sont les
premiers à avoir réussi le mariage entre deux cultures que l’on disait antinomiques.
35
Des noms? Robert Charlebois, Bernard Lavilliers, Jacques Higelin, Jean Jacques
Goldman, Francis Cabrel, Alain Souchon, Laurent Voulzy, Michel Berger, Daniel Balavoine et
chez les femmes, Mama Béa et Véronique Sanson ont réussi cette synthèse.
Le « rock français » (depuis 1975)
Artiste emblématique: Téléphone
Le groupe « rock français» nous semble aujourd’hui le plus nombreux. Il est marqué par
40
de multiples catégories adjacentes. Comment faire du rock en chantant français? Après la
première vague des pionniers du rock, fascinés par le mythe d’Elvis, le rock français est passé
par toutes les couleurs de l'adaptation anglo-saxonne.
Les années 1980 ont offert au rock une nouvelle chance, avec des groupes fiers de leurs
racines (le texte, toujours lui), la rage parfois militante et la volonté d'être à l'heure d'une
45
interprétation presque réaliste ...
Des noms? Téléphone, Starshooter, Indochine (cf. photo) et Trust aux origines. Puis
Noir Désir, Jean Louis Aubert en solo ... Et aujourd 'hui Louise Attaque, Expérience, Matmatah,
Micke) 3D, Dionysos, Eiffel, Luke, Tarmac ... Tous différents mais furieusement volontaires
dans leur besoin d'être inscrits dans une filiation souvent éclatée.
50
Progressivement, les groupes qui ont débarqué sur la scène française ont eu à cœur de prouver
que le mot « rock» lui même n'avait qu'un sens générique, englobant à la fois du rock, de la pop,
de la chanson, de la musique instrumentale. On peut ainsi entendre Noir Désir ou Louise
Attaque interpréter Brel ou Brassens ...
[ ... ]
D’après Le Français dans le monde septembre-octobre 2002 – No 323
99
ANNEXE 5
LES COMPTES RENDUS REDIGES PAR LES ELEVES DU LYCEE CHU VAN AN
(Nous gardons les textes tels qu’ils sont rédigés sans aucune modification)
Texte 1
Cet article est paru dans Le Français dans le monde septembre-octobre 2002 – No 323,
parle de l’origine et les types de la musique francophone.
Auparavant, on a dit que la musique française est comme un territoire arriéré, incapable
d’attraper les nouvelles musiques. Au contraire, la chanson d’auteur – une tradition
ancestrale française – est forte. Puis, la chanson moderne a été réalisée par Charles Trenet
en 1937. Donc, on a deux types de musicals. Aujourd’hui, les frontières entre ces deux
types s’effacent, cette tendance est donc une originalité culturelle française et les types de
musiques coexistent d’ailleurs les mieux. Plusieurs types et auteurs sont nés.
Les pionniers du rock (1960-1970) qui sont fondés par Johnny Hallyday, avait l’origine du
rock américain. Ils existent une sorte de ferment de rebellion dans un genre qui faisait peur
aux bourgeois.
Puis, les pionniers du pop rock (en 1975) sont réalisés par Jean Jacques Goldman. Ils sont
influencés de la pop anglais et du rock américain.
Le rock français a été créé par le Téléphone depuis 1975, avait l’origine du rock, le mythe
d’Elvis. Alors, il est passé par toutes les couleurs de l’adaptation anglo-saxonne.
En effet, le mot « rock » est un sens générique à la fois du rock, de la pop, de la chanson…
Texte 2
« Les mille visages de la chanson francophone » est un article paru dans Le Français dans
le monde septembre-octobre 2002 – No 323. Il nous informe l’origine et la progression des
musiques actuelles en France.
Selon l’auteur, à partir de 1937, la musique moderne apparaît en France par « Je chante »
de Charles Trenet et de plus en plus avec l’influence du rock anglo-saxon, la France
musicale devient un territoire arriéré pour les jeunes. Pourtant, ces chansons d’auteur n’ont
pas faiblies après des décennies. Maintenant, les frontières entre deux types de musique
s’effacent, une nouvelle tendance – une originalité culturelle française est née.
Après la présentation générale, l’auteur présente la révolution par période de la chanson
française. Entre 1960-1970, Johnny Hallyday gagne beaucoup de succès avec le rock qui
100
est à l’origine du rock américain et qui existait une sorte de ferment de rébellion dans un
genre faisant peur aux bourgeois.
D’après l’auteur, dans les années 1975, le mariage entre la pop anglais et le rock américain
fait née une génération d’artiste dont le plus célèbre est Jean-Jacques Goldman. Depuis
1975, le rock français est passé par toutes les couleurs de l’adaptation anglo-saxonne.
Grâce aux catérogies adjacentes, le rock français possède une nouvelle chance avec des
groupes fiers de leurs racines, la rage et la volonté. « Téléphone » est un artiste typique de
cette période.
Texte 3
« Les mille visages de la chanson francophone » est un article de la presse Le Français
dans le monde septembre-octobre 2002 – No 323. Cette texte parle des types de musiques
et leur filiations.
D’abord, l’auteur donne des remarques de la tendance musicale du Français. La Jeune
Chanson Française est plus aimée que la Grande Chanson Française. Mais la chanson
d’auteur n’a pas faibli malgré la naissance de la chanson moderne en France à partir de
1937. Donc les frontières s’effacent comme entre la chanson et le rock. C’est pourquoi une
nouvelle tendance qui est une originalité culturelle française paraît.
Puis l’auteur présente trois types de musiques : les pionniers du rock, les pionniers de la
chanson pop rock et le rock français. Les pionniers du rock sont évolués entre les années
1960-1970 avec le succès de Johnny Hallyday. Ce type est originé du rock américain.
Après, pendant les années 1975, c’est l’époque des pionniers de la chanson pop-rock avec
le célèbre chanteur Jean-Jacques Goldman.Ce type est influencé par la pop anglaise et le
rock américain. C’est le mariage entre deux cultures que l’on disait antinomiques. Et
depuis 1975, le rock français devient la tendance de la musique avec l’apparition de
Téléphone. Nombreux de groupes « rock français » sont nés. Ce rock français est passé par
toutes les couleurs de l’adaptation anglo-saxonne. Et les années 1980 ont offert au rock une
nouvelle chance avec des groupes fiers de leur racines.
Texte 4
101
Il s’agit d’un article dans Le Français dans le monde septembre-octobre 2002 – No 323. Il
parle de la chanson francophone de 1937, la date naissance de « Je chante » - Charles
Trenet et jusqu’à maintenant. C’est le chemin des chansons francophone. D’abord, avant
1937, la musique francophone est un territoire arriéré. Mais, la naissance de la chanson
« Je chante », la chanson moderne a été née en France grâce à Charles Trenet. Il y a aussi
des autres fondation : Jacques Brel, Gilbert Bécaud… Mais les frontières entre des
musiques s’effacent. De 1960 à 1970, c’est le temps pour les pionniers du rock. En ce
temps là, la musique a une sorte de ferment de rébellion. La musique est influencée par le
mythe américain. Pendant les années 1975, une génération de l’artiste sont nés. Elle est
influencée par la pop anglaise et le rock américain mais le texte est attachée à l’héritage du
français. Depuis 1975, c’est la naissance du rock français. Il est marqué par le mythe
d’Elvis, la pop française et le texte français. Les années 1980, le rock a une nouvelle
chance avec des groupes fiers de leurs racines, la rage parfois militante et la volonté d’être
à l’heure d’une interprétation presque réaliste.
Texte 5
Cet article paru en bimensuel Le Français dans le monde septembre-octobre 2002 – No
323 et parle des mille visages de la chanson francophone. En effet, la Grande Chanson
Française a longtemps joué un sale tour à la Jeune Chanson Française, longtemps il a été
de bon ton en France de parler de la France musicale comme d’un territoire arriéré.
Selon l’auteur, il existe « la chanson d’auteur ». Celle-ci, au fil des décennies, n’a pas
faibli.
Aujourd’hui, les frontières s’effacent. Dans un monde où la segmentation des goûts semble
devenue la règle, cette tendance semble être une originalité culturelle française.
Essayons de présenter des artistes que l’on peut entendre actuellement en France.
D’abord, c’est les pionniers du rock (1960-1970) dont l’artiste emblématique est Johnny
Hallyday. À l’origine des origines, on trouve Boris Vian et Henri Salvador qui s’amusent à
parodier le rock américain. Eddy et les Chaussettes Noires et Pick sont aussi des héros de
cette contreculture.
Ensuite, c’est les pionniers de pop-rock (années 1975) dont l’artiste emblématique est
Jean-Jacques Golman. C’est une génération d’artistes nés avec les influences de la pop
anglaise et du rock américain, mais furieusement attachée à l’héritage du français donc au
texte.
102
Et puis, c’est le pop rock français (depuis 1975) dont l’artiste emblématique est Téléphone.
Le « rock français » nous semble aujourd’hui le plus nombreux. Il est marqué par de
multiples catégories adjacentes. Les abbées 1980 ont offert au rock une nouvelle chance.
Progressivement, les groupes qui ont débarqué sur la scène française ont eu à cœur de
prouver que le mot « rock » lui-même n’avait qu’un sens générique, englobent à la fois du
rock, de la pop, de la chanson, de la musique instrumentale.
Texte 6
Cet article est envahie dans Le Français dans le monde septembre-octobre 2002 – No 323
dont la thème souligne sur l’origine et les types musiques.
L’auteur affirme que la France musicale depuis longtemps est comme un territoire arriéré
où les nouvelles musiques sont incapables à exister.
En revanche, à côté du dévéloppement de la chanson d’auteur, la chanson moderne est née
en France en 1937 avec Charles Trenet et les autres compositeurs. Maintenant, les
frontières s’effacent. C’est pourquoi, cette tendance devient une originalité culturelle
française et les types de chansons coexistent le mieux.
Généralement, l’auteur nous conseille de découvrir les chansons et ses artistes.
Les pionniers du rock (1960-1970) ont été créés par Johnny Hallyday. Le rock est à
l’origine du rock américain et il existait bien une sorte de ferment de rébellion dans un
genre qui faisait peur aux bourgeois.
Les pionniers de la chanson pop-rock (1975) ont été fondés par Jean-Jacques Golman. Ce
type est influencé par la pop anglaise et du rock américain. Pour ce type, il y a beaucoup de
noms célèbres.
Le « rock français » (1975) a été créé par Téléphone. Le rock est passé par toutes les
couleurs de l’adaptation anglo-saxonne, il est à l’origine du mythe d’Elvis. Les années
1980 ont offert au rock une nouvelle chance.
Progressivement, les groupes qui ont débarqué sur la scène français ont eu à cœur de
prouver le mot « rock ».
Texte 7
103
Cet article paru dans Le Français dans le monde septembre-octobre 2002 – No 323. Il
parle des musiques actuelles françaises et leurs filiations.
Auparavant, on parle de la France musicale comme d’un territoire arriéré, incapable de
prendre le train des nouvelles musiques.
La « chanson d’auteur » : une tradition ancestrale française, contre cet argument. Charles
Trenet et son « je chante » ont créé la chanson moderne en France à partir de 1937.
Maintenant, les frontières entre la chanson et le rock s’effacent. Et cette tendance semble
être une originalité culturelle française. La période des pionniers du rock allonge de 1960 à
1970 avec l’artiste emblématique : Johnny Hallyday. Il existait bien une sorte de ferment
de rébellion dans un genre qui faisait peur aux bourgeois.
Puis, c’est la période des pionniers de la chanson pop-rock pendant des années 1975.
L’artiste emblématique : Jean-Jacques Golman. Les artistes de cette période ont été
influencés de la pop anglaise et du rock américain.
Enfin, depuis 1975, le rock français développe fortement.
Texte 8
Il s’agit d’un bimensuel dans Le Français dans le monde septembre-octobre 2002
o
– N 323 et parle des mille visages de la chanson francophone. En effet, La Grande
Chanson Française a longtemps joué un sale tour à la Jeune Chanson Française qui a été de
bon ton en France de parler de la France musicale comme d'un territoire arriéré, incapable
de prendre le train des nouvelles musiques. Selon l’auteur, il faut convoquer la chanson
d’auteur avec le goût du texte départ en Francophonie. La chanson moderne naît en France.
Aujourd’hui, les frontières s’effacent. La segmentation des goûts semble devenue la règle,
cette tendance semble être une originalité culturelle française.
Les pionniers du rock (1960 - 1970)
Johnny Hallyday est l’artiste emblématique. Dès 1954, Boris Vian et Henri Salvador
parodient le rock américain et Johnny Hallyday n'a pas toujours produit du rock. Il s'est
toujours illustré par une « rock’n’roll attitude ». Eddy Mitchell et les Chaussettes Noires, et
Dick Rivers, sont aussi les héros de cette contre culture issue de la rue, ensuite c’est Nino
Ferrer, Antoine et Michel Polnareff.
Les pionniers de la chanson pop-rock (années 1975)
Jean-Jacques Goldman est l’artiste emblématique. On apparaît le mariage entre la pop
anglaise, le rock américain et la musique française.
104
Le rock français (depuis 1975)
Téléphone est l’artiste emblématique. Le groupe « rock français » est marqué par de
multiples catégories adjacentes. Les années 1980 ont offert au rock une nouvelle chance,
avec des groupes fiers de leurs racines, la rage parfois militante et la volonté d’être à
l’heure d’une interprétation presque réaliste.
Texte 9
Il s’agit d’un article paru dans le bimensuel Le Français dans le monde septembre-octobre
2002 – No 323. Dans cet article, on aborde la relation entre les différentes types de musique
francophone.
On dit que la Grande Chanson Française n’ont pas le rôle dans la vie des jeunes étant
influencés par le rock anglo-saxon : la France musicale est comme un territoire arriéré.
Pourtant, selon l’auteur, il existe aussi la « chanson d’auteur », cette type de musique dont
le nombre de chanteur étant grand : Georges Brassens, Jacques Brel, Léo Ferré, Charles
Arnavour, … n’a pas faibli.
Aujourd’hui, les frontières dans la musique sont disparues et c’est dans cette zone sans
frontière que la recherche de qualité et la forte audience peuvent coexister.
D’après l’auteur, il existe les pionniers du rock, de la chanson pop-rock et le « rock
français ». Pour les pionniers du rock (1960-1970), Johnny Hallyday est l’artiste
emblématique, à côté des autres artistes connus : Boris Vian, Henri Salvador, Eddy
Mitchel, les Chaussettes Noires, Dick Rivers, …
Dans les années 1975, une génération d’artistes influencés de la pop anglaise et du rock
américain sont nés, mais ils sont attachés à l’héritage du français. Les pionniers ont réussi :
Robert Charlebois, Jean-Jacques Goldman, Véronique Sanson.
Quant au rock français (depuis 1975), il existe de plus en plus les groupes « rock
français », avec Téléphone étant la groupe emblématique.
Progressivement, les groupes englobent à la fois du rock, de la pop, de la chanson, de la
musique instrumentale.
Texte 10
Il s’agit d’un article paru dans le bimestriel Le Français dans le monde septembre-octobre
2002 – No 323. Il présente la chanson francophone et l’analyse de différents tendances.
105
On dit que, maintenant, les jeunes français aiment le rock anglo-saxon et que la France
musicale est démodée.
Pourtant, la chanson d’auteur n’a pas faibli. Et la chanson moderne naît en France à partir
de 1937.
Aujourd’hui, il n’existe pas les frontières entre la chanson et le rock.
Donc, dans cette zone, l’auteur trouve qu’on recherche de qualité et de forte audience.
Ensuite, l’auteur présente les artistes, quelques groupes à chaque période générale.
Le rock en 1960-1970 parodise le rock américain et donne une image de rebelle qui fait
peur aux bourgeois. Johnny Hallyday est artiste emblématique de cette période.
Dans les années 1975, le pop-rock qui est le mariage entre la pop anglaise et le rock
américain, attaché à l’héritage du français exite avec l’artiste Jean-Jacques Goldman.
Depuis 1975, il y a un mouvement regroupant le plus de catégories adjacentes. Cela donne
une image originale du rock français. « Téléphone » est artiste typique de cette époque.
[...]... aptitude innộe, ộtat psychologique, environnement dapprentissage, mộthode de travail des enseignants, Cela aboutit un problốme que dans une classe, des forts et des faibles en franỗais doivent suivre les mờmes cours et ộtudier les mờmes textes Cela provoque des difficultộs pour les enseignants dans le choix dune dộmarche pộdagogique adaptộe De plus, au lycộe, les ộlốves ont plusieurs choix aprốs le baccalaurộat... transmettre les contenus de maniốre plus ou moins synthộtique selon le type de compte rendu choisi Ainsi, certains types de comptes rendus transcriront systộmatiquement la position et lattitude des personnes, voire le ton des dộbats, tandis que dautres a contrario retiendront exclusivement le fond des messages ộmis vous donc de choisir le document de la situation ! - Raviver la mộmoire des participants 25 Les... rendu en particulier 30 Chapitre 2 ENSEIGNEMENT DU COMPTE RENDU AUX ẫLẩVES DE CLASSE BILINGUE DE 11E Dans ce chapitre rộservộ aux ộtudes de terrain, nous commenỗons par la prộsentation de lộtat actuel de lenseignement du franỗais dans les classes bilingues ainsi que celui du compte rendu aux ộlốves de 11e Puis, des analyses et des interprộtations basộes sur les copies des ộlốves du lycộe Chu Van An... les structures de connaissance et les processus psychologiques Les structures de connaissance se rendent lensemble des informations qui sont mises en rộserve dans la mộmoire long terme Ces informations sont des ộlộments linguistiques, sộmantiques, rhộtoriques, rộfộrentielles qui sont rassemblộs dans lensemble des connaissances connues Les processus psychologiques se composent de la perception-activation,... pộdagogiques ni soutiens mộthodologiques, matộriels et financiers 1.2 COMPTE RENDU EN CLASSE DE 11E 1.2.1 Objectifs et progression Le compte rendu est un des savoirs mộthodologiques requises parmi dautres (exposộ oral, prise de notes, rộsumộ, entretien, interview, dissertation, synthốse) proposộs dans le Recueil de Textes de 11e Ce travail tombe dans le thốme 2 La comộdie musicale, qui apporte aux ộlốves des... mộthodes et des documents adaptộs au niveau des ộlốves et satisfaits aux objectifs fixộs par le Programme 2 ENSEIGNEMENT DU COMPTE RENDU EN CLASSE DE 11E Au cours de notre enseignement, nous avons remarquộ que le rộsultat en compte rendu des ộlốves de 11e laissait dộsirer Il est, en effet, bien moins bon par rapport aux autres types de production ộcrite quils ont rộdiger Dans lespoir de trouver une... Comptes rendus des lycộens de 11e du lycộe Chu Van An En vue de repộrer des erreurs frộquemment rencontrộes par les ộlốves au cours de la rộdaction dun compte rendu, nous analysons un corpus qui se compose de 10 comptes rendus des ộlốves de niveaux diffộrents (trốs bien, bien, assez bien, moyen et faible) Il 35 sagit des devoirs faits par les ộlốves de classe bilingue de 11e du lycộe Chu Van An partir... la fluiditộ du style ne sont donc pas nộgliger En effet, les qualitộs dộcriture sont porteuses denvie de lire, de transmission subliminale de sộrieux, de formalisation concrốte des idộes en mots bien choisis Un compte rendu bien conduit peut devenir un vộritable vộhicule des idộes pour un groupe de travail En effet, les contenus, grõce lui dộsormais stabilisộs, exercent un rụle de clarification et,... prộ-ộcriture comprend la planification et la recherche des idộes Aprốs avoir tracộ un plan et trouvộ des arguments appropriộs, lapprenant se met rộdiger le texte Pendant cette deuxiốme ộtape (lộcriture), il choisit et arrange des idộes selon le plan ộlaborộ Et enfin, avec lộtape post-ộcriture, lapprenant effectue des modifications et amộliorations possibles sur le fond et la forme de son produit Il est reconnaợtre... sộlốvent 3234 heures Ce volume dhoraires, selon le nouveau programme, est au nombre de 3225 heures (Plan denseignement appliquộ au Programme bilingue francophone, joint la dộcision ministộrielle No 4113 /Q-BGDT, en date du 16 juin 2009) - Cursus B dure 7 ans ( partir de la classe de 6e jusqu la fin de la classe de 12e) Les horaires hebdomadaires et annuelles sont les mờmes quau cursus A, soit un ộquivalent ... TH VN KHNH ENSEIGNEMENT DU COMPTE RENDU AUX ẫLẩVES DE CLASSE BILINGUE DE 11E DY VIT VN TNG THUT CHO HC SINH SONG NG LP 11 MẫMOIRE DE FIN DẫTUDES POST-UNIVERSITAIRES Option : Didactique du FLE... rendu 25,00% 1er choix 2e choix 75,00% 3e choix 52 NB : 1er choix : travailler sur des comptes rendusmodốles => expliquer la thộorie => faire faire des exercices dapplication 2e choix : expliquer... de 11e 28 1.2.1 Objectifs et progression 28 1.2.2 Principes mộthodologiques 29 Enseignement du compte rendu en classe de 11e29 2.1 Collecte des donnộes 29 2.1.1 Comptes rendus des lycộens de 11e