2 Prévention en pratique médicale, Avril 2006 L'influenza aviaire A/H5N1 Plusieurs sous-types aviaires du virus de l’influenza ont récemment affecté les volailles (ex. : H9N2 en Asie, H7N7 aux Pays-Bas, H7N3 au Canada). Cependant, l'épizootie/panzootie causée par le virus A/H5N1 est une source d'inquiétude car ce virus affecte des oiseaux sauvages et la volaille dans un grand nombre de pays comp- tant plus de la moitié de la population mondiale. Depuis 1997, le virus A/H5N1 a subi plusieurs changements géné- tiques. Ils ont affecté la transmission du virus parmi les oiseaux sauvages et la volaille et ont augmenté sa pathogénicité, sa létalité, sa capacité d'être excrété par des oiseaux infectés asymptomatiques, sa propagation le long des routes migratoires et sa survie dans l'en- vironnement. Heureusement, ces changements complexes du virus A/H5N1 n'ont eu aucun impact sur l'humain car il ne se transmet pas facilement de l'oiseau infecté à l'humain et nullement entre humains. Cependant, le risque d'exposition humaine s'accroît au fur et à mesure que le virus se transmet aux volailles, surtout si ces oiseaux vivent à pro- ximité des humains comme c'est le cas dans plusieurs régions d'Asie. Puisqu'on ne peut pas prédire l'apparition ou l'évolution de mutations spécifiques chez les virus Influenza A, il est impossible de savoir si et quand le virus A/H5N1 pourra acquérir la capacité de se transmettre facilement entre humains tout en ayant les deux autres propriétés nécessaires pour déclencher une pandémie (voir l'encadré p. 3). De plus, les connaissances scientifiques actuelles ne nous permettent pas de préciser quelles mutations spécifiques seraient associées à l'acquisition de cette capacité. C'est pourquoi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) effectue une surveil- lance épidémiologique très étroite et une enquête approfondie dans les cas d’éclosions comptant des cas humains. L’épizootie aviaire La pandémie d’influenza humaine Une mobilisation mondiale Un virus appréhendé La surveillance de l'influenza aviaire A/H5N1 La surveillance mondiale de l'infection animale par l'influenza A/H5N1 est effectuée par l'Organisation mondiale de la santé ani- male (autrefois, Office international des épizooties - OIE) et par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Au cours de la dernière année, des cen- taines de millions de volailles ont été tuées afin de stopper des éclosions de grippe aviaire et tous les pays touchés prennent des mesures exceptionnelle- ment sévères. Même si le mode d'élevage des volailles en Amérique du Nord est bien différent de celui pra- tiqué en Asie et qu’il présente un risque bien moins grand d'infection chez nos volailles, des mesures de surveillance et de prévention de l'influenza aviaire sont en place au Québec grâce à la col- laboration de plusieurs agences gouvernementales canadiennes et québécoises, chargées de l'alimen- tation, l'agriculture, la faune, la chasse et l'environ- nement. Ces instances collaborent à des mesures de surveillance et de prévention concernant les oiseaux sauvages, l’élevage et l’a- battage des volailles et les oiseaux domestiques. La population est appelée à signaler les oiseaux trouvés morts seulement dans les cas où plusieurs (dix et plus) le sont au même moment (1-866-248-6936). Classification et dénomination • Types On distingue trois types de virus Influenza désignés A, B et C. Les virus de type A infectent les humains mais aussi les oiseaux et d'autres mammifères terrestres et aquatiques. Ils sont responsables de la plupart des épidémies saisonnières ou annuelles d'influenza et ont causé les pandémies passées. • Sous-types La dénomination des virus Influenza A est constituée à partir du nom de deux antigènes de surface, appelés hémagglutinine (H) et neuraminidase (N). Ces lettres H et N suivies chacune par un chiffre identifient le sous-type (ex. : A/H5N1). Il existe 16 sous-types antigéniques de H et 9 de N. Ainsi, on pourrait dénombrer jusqu’à 144 combinaisons HN.La plupart des sous-types de H et de N exis- tants sont présents chez les oiseaux sauvages, constituant un réser- voir immense et mobile de sous-types de virus Influenza A. Jusqu'à maintenant, seuls des sous-types H1, H2 et H3 ont circulé entre humains. • Souches Par ailleurs, chaque combinaison peut compter plusieurs souches. Ainsi, au Québec, entre 1990 et 2005, une dizaine de souches du H3N2 ont circulé dont la A/Beijing/32/92, la A/Wuhan/359/95 et la A/Panama/2007/99. Le vaccin recommandé par l’OMS pour 2006- 2007 comprend la souche H3N2 A/Wisconsin/67/2005. De même, on connaît plusieurs dizaines de souches pour le H5N1 aviaire. Le processus de mutation Chez le virus de l’influenza A, les caractères antigéniques sont en perpétuelle modification. Des erreurs de recopiage (mutations adaptatives) du génome (RNA) surviennent lors de la multiplica- tion du virus car ce dernier ne possède pas de mécanisme de correction. Cette stratégie, connue sous le nom de dérive antigénique (anti- genic drift), est responsable de l'émergence saisonnière de nouvelles souches. Généralement, ces variations géné- tiques se traduisent par des différences antigéniques qui permettent aux virus d'échapper, mais que partiellement, aux défenses immuni- taires. Ainsi, ces nouvelles souches causent des épidémies annuelles d'intensité variable (ou des éclosions inter pandémiques) selon l’im- munité déjà acquise dans la population et elles peuvent être freinées par des vaccins adaptés annuellement aux souches en circulation. Segment de RNA Nucléocapside Membrane Hémagglutinine (H) Protéine M2 Neuraminidase (N) Lipides de l’enveloppe Il n’y a aucun danger à manger de la volaille si on la fait cuire comme elle devrait toujours l’être. 3 Comment le virus peut venir à nous Les oiseaux sauvages transportent le virus de la grippe sans être malades Ils le transmettent aux volailles Les porcs, sensibles à la fois aux virus avia et aux virus humains, facilittent le passage maladie à l’homme. H s 2 3 Prévention en pratique médicale, Avril 2006 Composition du vaccin contre linfluenza L’OMS recommande que les vaccins contre l'influenza qui seront utilisés durant la saison 2006-2007 (hiver de l'hémis- phère Nord) contiennent des souches d'influenza analogues : - au virus A/New Caledonia/20/99(H1N1) ; - au virus A/Wisconsin/67/2005 (H3N2); - au virus B/Malaysia/2506/2004. Risque d’épidémie ou de pandémie Deux mécanismes pourraient être à l'origine d’un saut antigénique vers un virus ayant un potentiel pandémique. Le premier mécanisme résulte de la fragmentation naturelle du génome viral en huit segments. Lorsque survient une co-infection causée par des virus d’influenza humaine et aviaire, l'échange de segments entre les deux sous-types (réassortiment génétique) peut faire apparaître un nouveau sous-type viral «hybride». Le deuxième mécanisme suppose qu'un virus aviaire pourrait, dans certaines circonstances, s'adapter à une nouvelle espèce, comme l'humain, par une succession progressive de changements géné- tiques (mutations adaptatives). Ces deux mécanismes peuvent mener à des changements antigéniques importants, connus sous le nom de saut antigénique (antigenic shift) entièrement ou en grande partie inconnus du sys- tème immunitaire humain. Ce nouveau virus peut alors déclencher une pandémie s'il remplit les trois conditions requises. Un vaccin recherché Les pandémies antérieures et les conditions actuelles: des différences qui donnent espoir L’ampleur de la grande pandémie de 1918 n’a pas été causée par la seule exceptionnelle virulence de la souche d’influenza en circula- tion. La méconnaissance du virus et de son mode de transmission, la circulation des personnes infectées «en troupes», l’absence de vaccin et d’antibiotique pour traiter les complications sont autant de facteurs y ayant contribué. Aujourd’hui, nos connaissances et instrumentations scientifiques, la mobilisation mondiale des chercheurs et des pouvoirs publics ainsi que la vitesse des communications permettent une surveillance épidémiologique et génétique constante de la circulation et de l’évolution des virus de l’influenza. Mais pour véritablement profiter de ces longeurs d’avance, il nous faut éviter de trébucher dans l’exercice de la vigilance et de la prévention quotidiennes. La préparation d’un vaccin Trois conditions* doivent être réunies pour qu'une pandémie puisse se déclencher 1- Le sous-type viral doit être nouveau et la population générale n'a pas ou a peu d'immunité contre ce virus. 2- Le nouveau virus doit pouvoir se multiplier chez l'humain et provoquer une maladie grave. 3- La transmission interhumaine du nouveau virus doit être efficace, entraînant des chaînes soutenues de transmission et des éclosions à l'échelle de populations entières. Le virus A/H5N1 possède actuellement les deux premières propriétés mais pas la troisième. * En l’absence d’accès rapide à un vaccin efficace. La fabrication des vaccins contre l'influenza annuelle à partir des souches circulantes cul- tivées sur des embryons de poulets, exige des efforts de production qui s'échelonnent sur environ 6 mois. Les premiers travaux de fabrication d'un vac- cin avec le H5N1 se sont heurtés au fait que le virus tuait les embryons de poulet. Depuis, on a réussi à retirer les molécules responsables de sa haute pathogénicité. Les technolo- gies sont maintenant à point pour fabriquer plus rapidement un nouveau vaccin qui aurait le potentiel d'offrir une meilleure protec- tion avec la même sécurité et à moindre coût . • Pour le futur proche Des essais cliniques sont en cours avec un vaccin H5N1 inactivé (issu de la souche de 1997) que l'on souhaiterait inclure dans le vac- cin utilisé pour la vaccination annuelle. Ces travaux, très promet- teurs, portent sur l'utilisation de différentes concentrations d'une administration intradermique et sur l'ajout d'un adjuvant qui aug- menterait la réponse immunitaire et permettrait l'utilisation d'une plus faible dose. Si la «future» souche pandémique s'avère ne pas différer significativement de cette souche vaccinale, le vaccin devrait être efficace. Si la souche pandémique en diffère beaucoup, cela permettrait tout de même d'accélérer la production d'un vaccin efficace et aussi possiblement de servir de première dose, en atten- dant le vaccin fait avec la souche pandémique. Cette nouvelle stratégie vaccinale serait d'abord dirigée vers l'Asie ou toute autre région jugée à risque. D'autres travaux se font également avec les souches moins pathogènes H5N3 et H9N2 qui partagent du matériel génétique avec le H5N1. Les vaccins produits, à partir de ces souches et con- tenant des adjuvants, pourraient également offrir une certaine pro- tection. • L’objectif ultime D'autre recherches se font sur des vaccins issus des techniques de génétique moléculaire. Ces avenues augmenteraient sensiblement la capacité et la rapidité de production. L'objectif ultime serait le développement d'une nouvelle génération de vaccins produits sur cultures cellulaires. Un vaccin «universel» qui inclurait des antigènes communs à tous les sous-types de virus influenza A et qui ne changerait pas d'année en année. (Illustration : Michel Rouleau dans Québec Science, avril 2004) 4 5 aires de la H5N1 «saute» directement de la volaille à l’humain, sans l’intermédiaire du porc. Les citadins attrapent la grippe de la volaille dans les marchés. Si le virus de la grippe aviaire devient transmissible entre humains, une pandémie est possible. www.msss.gouv.qc.ca/pandemie Le ministère de la Santé et des Services sociaux a rendu public le 9 mars dernier le volet «santé» du Plan québécois de lutte à une pandémie d’influenza et a enjoint les agences de santé et de servic- es sociaux ainsi que les centres de santé et de services sociaux de préparer des plans régionaux et locaux s’y arrimant. L’omnipraticien demeure un intervenant clef tout autant pour la prévention que pour l’intervention en cas de pandémie. Il convient qu’il ait son plan lui aussi. Association des Médecins Omnipraticiens de Montréal Un bulletin de la Direction de santé publique de Montréal publié avec la collaboration de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal dans le cadre du programme Prévention en pratique médicale, Volet Information coordonné par le docteur Jean Cloutier. Ce numéro est une réalisation du secteur Vigie et protection. Responsable du secteur : D r John Carsley Rédacteur en chef : D r John Carsley Édition : Blaise Lefebvre Infographie : Blaise Lefebvre Auteurs :D r Michèle Bier D r Renée Paré D r Pierre A. Pilon D r Lucie-Andrée Roy 1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3 Téléphone : (514) 528-2400, télécopieur : (514) 528-2452 http://www.santepub-mtl.qc.ca courriel: jcloutie@santepub-mtl.qc.ca ISSN (version imprimée) : 1481-3734 ISSN (version en ligne) : 1712-2937 Dépôt légal Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2006 Bibliothèque et Archives Canada, 2006 Numéro de convention : 40005583 révention en pratique médicale 4 Prévention en pratique médicale, Avril 2006 Pour s’informer www.santepub-mtl.qc.ca/pandemie 1918, 1957, 1968, le SRAS, êtes-vous prêts pour demain ? Que ferez-vous : z pour renforcer les mesures de prévention des infections dans votre clinique ? z pour séparer les patients avec fièvre et toux des autres dans la salle d'attente ? z pour mettre à leur disposition des masques chirurgicaux dits «de procédure» et du rince-mains virucide ? z pour nettoyer et désinfecter les surfaces plus fréquemment ? z pour mettre une barrière ou une distance entre votre personnel d'accueil et les patients ? z pour vous protéger vous-mêmes ? z pour gérer le débordement de votre clini- que en retardant les rendez-vous qui ne nécessitent pas une attention urgente ? z pour vous assurer de l'approvisionnement en matériel en surdemande (masques, antibiotiques, vaccins antipneumocoques, etc) ? z pour connaître à tous les jours l'état de si- tuation dans votre région, les mesures mises en place et les recommandations des autorités de santé publique ? z pour connaître l'organisation des services de santé de votre territoire de CSSS et de la région au regard de la pandémie afin de référer vos patients à l'endroit le plus approprié compte tenu de leur état ? z pour effectuer un pré-triage téléphonique afin de : - cohorter vos patients avec syndrome d'allure grippal dans une même plage horaire (les séparant ainsi des autres patients) ? - référer d'emblée vos patients à l'endroit le plus approprié compte tenu de leur état ? z pour distribuer les outils produits par le Ministère de la santé et des services so- ciaux à l'intention de vos patients (Guide d’autosoins, numéros de téléphone des lignes d'aide, adresses des cliniques de vaccination, informations sur la pandémie, etc) ? z si dans un contexte social où on enregistre un taux d'absentéisme général de 30%, vos collègues, votre personnel clérical et d'entretien ménager désertent le bureau parce que malades ou parce que les écoles sont fermées ou encore, doivent rester à la maison pour prendre soin de leurs proches ou ne veulent tout simplement pas s’ex- poser ? z si des personnes de votre entourage fami- lial ou professionnel décèdent ? z si vous êtes vous-même malade ? z lorsque vous serez interpellés pour par- ticiper à l'effort collectif en offrant vos services dans des sites de soins non tradi- tionnels ou encore prêter main forte à vos collègues des hôpitaux débordés ? Une nouvelle MRSI pandémique n’affecterait pas seulement vos patients mais aussi votre personnel, vos proches et vous-même. Tous les environnements seraient touchés: les urgences des hôpitaux, votre clinique, la garderie de vos enfants, votre quartier résidentiel, à la ville comme à la campagne. Et même les plages du Mexique D’ailleurs les frontières seraient peut-être bien fermées. Y êtes-vous prêts ? En morbidité et en mortalité, la sévérité de la prochaine pandémie d’influenza humaine reste incertaine. Par contre, les experts de santé publique laissent enten- dre que la survenue d’une nouvelle souche capable de la provoquer est inéluctable. Le SRAS nous a appris que l’influenza n’est pas le seul agent infectieux qui pourrait causer une pandémie. Une canicule, un verglas, une méga érup- tion volcanique, un accident nucléaire pourraient tout aussi bien générer une situation de crise qui bouleverserait vos conditions de pratique. Quel est votre plan ? 1 www.remarkable-recovery.com/arlicle/00599.php 2 www.fao.org.vn/vn-progE.htm 3 www.medizin.de/gesundheit/deutsch/282.htm 4 www.fao.org/ag/againfo/subjects/es/health/diseases-cards/avian_videos.html 5 http://publichealthgrandrounds.unc.edu/flu/index.htm révention en pratique médicale Par l’intégration de la déclaration des cas de maladies infectieuses à sa pratique quotidienne, tout médecin perspicace peut être la première personne qui nous mettra sur la piste d’une éclosion et permettra une intervention rapide pour freiner une possible épidémie et sauver des vies. De même, par sa vigilance, le médecin est essentiel à la découverte rapide d’un acte de bioterrorisme insoupçonné. Un acte de bioterrorisme est avant tout un acte de vengeance ou d'intimidation par la dissémination inten- tionnelle de produits biologiques pathogènes, voire létaux. Il vise à instituer une peur généralisée d'utiliser certains produits ou de fréquenter certains lieux dans le but de désorganiser la vie économique et politique afin de déstabiliser les dirigeants. Aux conséquences pathophysiologiques d'un tel acte s'ajoutent des dommages psychologiques dont le médecin doit tenir compte chez toute sa clientèle. Le médecin : une vigie essentielle L’acte insoupçonné En l’absence d’alerte à une épidémie ou au bioter- rorisme, le médecin interprètera le tableau clinique de son patient selon sa ressemblance à celui des maladies les plus courantes : au bruit des sabots, il pensera au cheval, et non au zèbre. C’est normal. Mais il ne faut pas oublier le zèbre Comme pour bien des maladies infectieuses plutôt rares dans le contexte montréalais, le médecin devra faire preuve de perspicacité pour détecter les cas d’infection aux agents biologiques les plus susceptibles d’être utilisés par des terroristes. Dès qu’il y a soupçon clinique d’une maladie infectieuse grave, signalez-le immédiatement à la Direction de la santé publique. Plus le signalement de tels cas sera-t-il rapide, plus tôt l’enquête épidémiologique pourra-t-elle être déclenchée, réduisant d’autant la transmission de la maladie. Le clinicien reste responsable du suivi de son patient et de ses proches, la santé publique conduisant l’enquête auprès des autres victimes potentielles. L’acte suspecté ou annoncé Lorsqu’un acte de bioterrorisme est suspecté ou annoncé, les personnes exposées sont d’abord prises en charge par la Direction de la santé publique. Si le produit en cause s’avère infectieux, un réseau de cliniciens sera sollicité pour le suivi des personnes 1 État de situation La DSP s’y préparait DÉCLARATION DE MALADIES ET INTOXICATIONS À DÉCLARATION OBLIGATOIRE du lundi au vendredi, de 8h30 à 16h30 : • par télécopieur confidentiel : 528-2461 • par téléphone : 528-2400, formulaire à photocopier en page 5 En dehors des heures ouvrables, pour une prise en charge épidémiologique immédiate: faire le 528-2400 et suivre les instructions . impliquées lors d’un événement terroriste utilisant des agents biologiques ou chimiques: forces policières et militaires, services de prévention des incendies, orga- nismes de sécurité civile et de protection de l’environ- nement, réseaux de la santé, etc. de niveaux municipal, provincial et fédéral. De plus, le personnel de la santé publique a assisté à des cours (vidéos) et colloques préparés par les CDC et les services médicaux de l’Armée américaine. À cette préparation s’ajoute l’expertise médicale et organisationnelle développée en situation réelle par la DSP en matière de réponse aux éclosions de maladies infectieuses et d’accidents environnementaux. Depuis déjà quelques années, à la Direction de la santé publique de Montréal-Centre, la question posée quant aux actes de bioterrorisme n’était plus de savoir s’ils étaient possibles, mais bien de savoir quand et comment ils seraient posés. Dans cette perspective, dès 1998, les unités Maladies infectieuses et Santé au travail et environnementale ont développé une expertise en matière de terrorisme biologique et chimique. Des simulations internes ont été organisées afin de préparer le personnel à faire face à de tels événements. En juin 2000, la DSP a par- ticipé à l’organisation et à la tenue d’une simulation (Centauri 2000) mettant à contribution des représen- tants de la plupart des instances qui pourraient être À Montréal Depuis la première alerte au charbon (anthrax), parmi les 1 500 appels reçus par les forces policières, seule- ment 9 ont présenté suffisamment de crédibilité pour justifier l’intervention de professionnels de la santé publique. La présence du Bacillus anthracis n’a été confirmée dans aucun cas. Aux États-Unis En date du 10 décembre 2001, 23 cas d’infection au charbon ont été confirmés: 5 des 11 cas d’infection par inhalation sont décédés. Quelque 30,000 personnes ont reçu un début de prophylaxie et 5 000 une proprophylaxie complète. vraisemblablement infectées. Toutefois, la vigilance du médecin de première ligne demeure essentielle pour dépister les cas chez des personnes qui auraient pu être autrement exposées et ne pas avoir été identifiées par l’équipe d’urgence. 1 D é cembre 2001 BIOTERRORISME Le médecin fait partie du réseau de surveillance et de réponse de la santé publique 2 Pré vention en pratique mé dicale, Dé cembre 2001 Réponse au bioterrorisme Le rôle du médecin de première ligne : la vigilance De nombreux micro-organismes peuvent être utilisés commes agents de bioterrorisme ou armes de guerre biologique, mais seulement un petit nombre se prêtent bien à cet usage selon leur facilité de culture et de dissémination, leur létalité et leur transmission de personne à personne. Les catégories d’agents biologiques et leurs caractéristiques* Principaux agents ou maladies Facilité à disséminer comme agent de bioterrorisme Létalité Impact social Réponse requise de la santé publique Catégorie A Charbon Botulisme Variole Peste Tularémie Fièvres hémorrhagiques virales Grande Élevée Majeur et immédiat Spécifique et immédiate Catégorie B Salmonellose Shigellose Brucellose Fièvre Q Choléra Entérotoxine staphylococcique Morve Encéphalites transmises par moustiques Autres Moindre Moindre Moindre et/ou retardé Selon les protocoles habituels et l’urgence d’intervenir Catégorie C Hantavirus Fièvre jaune Tuberculose multirésistante Encéphalites transmises par tiques Autres Peu connue: nécessiterait beaucoup de travaux préparatoires Variable Variable Variable L’approche syndromique* Infectieux Catégorie A Infectieux Catégorie B Chimiques** Immédiat C yanures Agents neurotoxiques Irritants respiratoires Autres Différé C harbon Peste Tularémie Fièvre Q Entérotoxine staphylococcique inhalée Ricin Phosgène Oxydes d’azote Immédiat Cyanures Agents neurotoxiques Différé B otulisme Encéphalites transmises par moustiques Muco-Cutané C harbon Variole Fièvres hémorrhagiques Vésicants Irritants Substances anti- émeutes Autres Gastro-intestinal C harbon Salmonellose Shigellose Choléra Agents neurotoxiques Cyanures Autres Fébrile inexpliqué Fièvre Q Brucellose Respiratoire Neurologique * Adapté de MMWR (CDC) April 21, 2000/Vol. 49/No. RR-4 Toutes ces infections sont à déclaration obligatoire et dès que soupçonnées, elles devraient être signalées à la Direction de la santé publique * Adapté de Kortepeter M. et coll. Medical Management of Biological Casualties Handbook. U.S. Army Medical Research, Institute of Infectious Diseases, September 2000. ** La rapidité de survenue et la gravité des effets des agents chimiques entraînent une prise en charge par les services d’urgence pré-hospitalisation. Il est peu probable que les personnes fortement exposées se présentent en cabinet privé ou CLSC. Toutefois, les personnes faiblement exposées pourraient fuir le site de l’événement et se présenter en clinique, au CLSC ou à l’hôpital. Dans ces cas, le risque de contamination des intervenants peut exister. 1. Connaître les agents 2. Distinguer parmi les symptômes, penser à l’improbable Certains médecins préfèreront l’approche syndromique. Sous des symptômes courants peuvent se cacher des infections inattendues. Syndrome Agents Caractéristiques des agents biologiques de catégorie A Modes d’acquisition des infections par agents infectieux utilisés comme armes biologiques Transmission de personne à personne Période d’incubation Signes et symptômes caractéristiques: Respiratoires Gastro- intestinaux Cutanés Neurologiques Signes et symptômes trompeurs Précautions à prendre immédiatement Charbon (anthrax) Inhalation Ingestion Contact cutané Très rare 1 à 6 jours; jusqu’à 60 jours Douleurs thoraciques Épanchement pleural Médiastin élargi Douleurs Ascite Diarrhée Démangeaisons Vésicules Escarres noires Ceux de l’influenza (voir tableau page 4) Pratiques préventives de base* Botulisme Alimentation Inoculation Inhalation Non 8 à 36 heures parfois plusieurs jours Dysphagie Constipation Diplopie Paralysie flaccide descendante chez personne consciente Ceux du syndrome de Guillain et Barré Pratiques préventives de base* Fièvres hémorrhagiques virales Contact avec sang ou sécrétions Inhalation Oui 3 à 10 jours, jusqu’à 35 jours Signes de bris vasculaires Ecchymoses, Pétéchies, etc. Isolement Précautions contre transmission par contact, gouttelettes et aérienne Peste pulmonaire Inhalation Piqûre de puce Oui 2 à 4 jours Hémoptysie Isolement Précautions contre transmission par contact et gouttelettes Tularémie Inhalation Ingestion Piqûre ou coupure Non 1 à 21 jours Toux sèche Ulcération du site d’inoculation avec adénopathie régionale Pratiques préventives de base* Variole Inhalation Oui 7 à 19 jours Lésions maculopapu- laires puis vésiculai- res, commençant à la tête et aux extrémi- tés (y compris paume des mains et plante des pieds), toutes au même stade de développement régionalement Ceux de la varicelle: lésions commençant sur le tronc, épargnant paume des mains et plante des pieds, partout présentes à différents stades simultanément Isolement Précautions contre transmission par contact, gouttelettes et aérienne *Relevé des maladies transmissibles au Canada, Vol. 25S4, juillet 1999 Ces infections sont à signaler dès le moindre soupçon clinique. La catégorie A regroupe les agents les plus susceptibles d’être utilisés par des terroristes. Agents Caractéristiques 3 Pré vention en pratique mé dicale, Dé cembre 2001 4 Pré vention en pratique mé dicale, Dé cembre 2001 3. Intervenir auprès de personnes craignant d’avoir été exposées à une substance suspecte que l’on croit biologique Si un patient se présente par crainte d’infection au charbon (anthrax) nous vous recommandons, suite à votre évaluation habituelle, la conduite suivante selon les circonstances : Un patient se présente parce qu'il est impliqué : 1) dans un événement signalé à la police, enquêté, jugé suspect et à risque : Les signalements d’ « événements suspects » sont enquêtés par les forces policières auxquelles se joignent, selon les circonstances, des experts de la santé publique en environnement et en maladies infectieuses. Si un événement est jugé suspect et que le risque d'exposition est réel, les professionnels de la santé publique s'assurent du suivi immédiat des personnes exposées (incluant, si indiquée, une prescription initiale de chimioprophylaxie). Normalement, cette personne ne devrait pas se présenter à l'urgence ni en clinique pour évaluation. Dans le doute sur la situation décrite par le patient, contacter le médecin de garde à la santé publique. 2) Dans un événement signalé, enquêté, jugé non suspect et sans risque : La santé publique ne fait pas de suivi des personnes impliquées. Une personne inquiète pourrait néanmoins consulter. Dans ce cas, il convient de rassurer le patient en lui expliquant que : • pas de prescription d'antibiotique indiquée, • pas de prélèvement à faire, • pas d’isolement nécessaire. 3) Dans un événement non signalé donc non enquêté : L'évaluation initiale de l'événement doit être faite par les équipes policières spécialisées. La personne doit signaler rapidement l'événement à la police (911). À ce stade : • La prescription d'antibiotique n'est pas indiquée. • Aucun prélèvement n'est nécessaire. • L'entourage des personnes exposées n'est pas à risque. Par la suite, après l'enquête policière, si l'événement est jugé suspect et présente un risque, la santé publique s'assurera du suivi ou de la référence de la personne. Si l'événement est jugé non sérieux et sans risque, la santé publique ne fera pas de suivi. La réponse régionale à un événement suspect requiert la participation de plusieurs intervenants provenant de différentes organisations (policiers, service des incendies, Hazmat, Urgences-Santé, Direction de la santé publique). Les premiers intervenants appelés sur les lieux seront toujours les policiers qui ont le mandat d'effectuer une première enquête afin d'évaluer la crédibilité de la menace. Si la menace s'avère non crédible, l'intervention s'arrête là et les inter- venants de la santé publique ne seront pas appelés. Par contre, lorsque la menace est jugée crédible, la réponse régionale à un acte terroriste est alors déclenchée et les différents acteurs sont interpellés. Sur les lieux, une équipe policière spécialisée (Hazmat) évaluera les risques explosifs, nucléaires et chimiques. Une équipe de la santé publique composée de spécialistes en environnement et en maladies infectieuses se rendra sur les lieux afin d'évaluer le degré d'exposition, la pertinence d'une décontamination des individus et des lieux et d'une chimioprophylaxie pour les personnes ayant été en contact avec le produit suspect. Par la suite, s’il y a lieu, des prélèvements environnementaux seront envoyés pour analyse au Laboratoire de Santé Publique du Québec (LSPQ). Si indiqué, les médecins de la santé publique prescriront pour une courte période la chimio- prophylaxie aux personnes exposées. Selon les résultats des analyses, la prise en charge des personnes vraisemblablement exposées se fera par la Régie régionale (RRSSS) et la Direction de la santé publique qui organiseront la mobilisation des cliniciens pour le suivi des personnes. Par ailleurs, en prévision d’événements majeurs, selon les plans d’urgence de la Régie, tous les établissements de santé doivent avoir un plan d’urgence. La contri- bution d’autres instances est aussi prévue. En saison d’influenza : distinguer syndrome d’allure grippale (SAG) et charbon* Références Internet www.santepub-mtl.qc.ca www.cdc.gov Incidence Agent(s) causal(s) Rhinorrhée Congestion nasale Mal de gorge Dyspnée Douleurs thoraciques ou pleurétiques Nausées Vomissements Radiographie pulmonaire anormale Immunisation SAG Beaucoup plus fréquent que le charbon, même dans les régions où celui-ci est endémique Nombreux organismes Fréquente Fréquente Fréquent Rare Rares Rares Rares Rare La vaccination anti-grippale n’exclut pas le diagnostic de SAG Charbon Rare Bacillus anthracis Rare Rare Possible Fréquente Fréquentes Fréquentes Fréquents Fréquente Un vaccin existe, mais n’est pas disponible actuellement au Canada *Adapté de MMWR, weekly (CDC) November 9, 2001 / 50(44); 984-6. La réponse régionale à un acte de bioterrorisme Association des Médecins Omnipraticiens de Montréal révention en pratique médicale Être attentif à l’anxiété Face à une menace crédible ou non crédible et dans l'éventualité qu’un acte de terrorisme survienne au Québec, il est possible que certains de vos patients vous expriment des symptômes d'anxiété. Certains auront des symptômes spécifiques (peur, stress, irri- tabilité, insomnie, isolement, etc.), tandis que d'autres camoufleront leur anxiété derrière des demandes (pro- phylaxie médicamenteuse, vaccins (variole, charbon) ou équipements de protection personnelle (masques) ). Comment y répondre ? Voici quelques conseils … • Accueillir le patient dans sa réalité personnelle, immédiate et historique : • Écouter ce qu'il a à dire. • L'inviter à parler en détail de ses émotions et réac- tions suite à cet événement. • Tenir compte des impacts réels vécus par le patient : perte d'emploi, insécurité économique, sociale et poli- tique, avenir incertain, etc. • Normaliser son inquiétude : il est normal d'être bouleversé, triste ou en colère, notamment s'il y a déjà une histoire antérieure de traumatisme. • Dédramatiser la situation en la replaçant dans la réalité présente. • Soutenir le patient et s'assurer qu'il reçoit un soutien suffisant de la part de son entourage. • Se rappeler que si une médication peut contribuer à réduire certains symptômes d'anxiété, d'insomnie et d'inhibition dépressive, elle ne saurait en aucune façon constituer l'essentiel de la thérapie qui doit avant tout reposer sur la verbalisation et le soutien. • Si certains enfants sont devenus craintifs, les rassurer en leur disant qu'on les aime et qu'on va prendre soin d'eux. • Ne pas les critiquer s'il y a des comportements régressifs. • Si la mise au lit est devenue difficile, prendre un peu plus de temps à ce moment-là pour les rassurer; suggérer de laisser une veilleuse allumée au besoin. • Maintenir, dans la mesure du possible, les activités quotidiennes et les routines familiales. • Que les parents prennent soin d'eux-mêmes s'ils veulent être capables de prendre soin de leurs enfants… Si le soutien est adéquat, la plupart des enfants et des adolescents vont se remettre presque complète- ment, en l'espace de quelques semaines, de la peur et de l'anxiété vécues. Un certain nombre d'entre eux vont cependant avoir besoin de soins : ceux qui présentent de façon prolongée - au-delà d'un mois - l'ensemble ou une partie des symptômes de l'état de stress post-traumatique. Une référence à une ressource spécialisée pourrait alors être indiquée. Extraits tirés des chroniques «Prévention en pratique médicale» publiées sur le site Internet de la Direction de la santé publique: www.santepub-mtl.qc.ca. Déclarer, c’est obligatoire et c’est facile Les médecins traitants, les chefs de départements de biologie médicale et les directeurs de labora- toires partagent l’obligation de déclarer au Directeur de la santé publique certaines maladies infectieuses et intoxications biologiques ou chi- miques dites à déclaration obligatoire en vertu de la Loi sur la protection de la santé publique et de son règlement d’application (RRQ P-35, r.1, 20/12/95). Par téléphone, poste, télécopie et courriel Les déclarations peuvent être faites par téléphone, poste, télécopie et courrier électronique chiffré; l’essentiel est d’acheminer les déclarations com- plètes le plus rapidement possible. On peut utiliser les formulaires du ministère de la Santé et des Services sociaux, des photocopies des extraits informatiques du laboratoire et de la clinique ou le formulaire proposé ci-joint en encart. Complètement Il est important que tous les renseignements exigés par le Règlement soient fournis afin que la santé publique puisse intervenir rapidement et compiler des statistiques valables. Sinon, nous devrons com- pléter la déclaration en appelant le médecin. Prendre le temps de déclarer complètement sauve du temps à tous. Rapidement Le délai d’intervention efficace auprès des contacts d’une personne malade ou dans la communauté est court. Il est en effet inférieur à la période d’incubation de la maladie. Au-delà de ce délai, l’intervention perd généralement de son efficacité, la déclaration restant cependant essentielle. Il est donc primordial de déclarer rapidement. Confidentiellement Seule la préposée à la saisie des données et le médecin ou l’infirmière qui assure le suivi du cas connaissent les noms des personnes faisant l’objet d’une déclaration. Ces personnes, comme tout le personnel de l’Unité Maladies infectieuses, ont signé un engagement à la confidentialité. Par ailleurs, toutes les procédures de saisie, d’analyse informatique et d’archivage sont strictement conformes aux règles de la Commission de l’accès à l’information (CAI). Et la réaction des enfants, quels conseils donner aux parents ? Chez les enfants, les réactions à un traumatisme psy- chologique peuvent survenir immédiatement ou encore plusieurs jours ou même plusieurs semaines après l'événement traumatique. La crainte de voir l'événement se reproduire est une réaction habituelle et les autres réactions varient selon l'âge de l'enfant (peur, com- portements de régression, agitation, problèmes de som- meil, etc.) Le médecin de famille ne sera pas toujours appelé à intervenir directement auprès des enfants et des ado- lescents traumatisés ou anxieux. S'il n'intervient pas directement, il pourra toutefois donner des conseils pré- cieux aux parents et aux adultes proches de ces enfants et adolescents : • Expliquer du mieux qu'on peut les événement et ce qui s'ensuit. • Limiter la fréquence et la durée de l'exposition aux images télévisuelles terrifiantes, particulièrement chez les enfants plus jeunes. • Encourager les enfants à exprimer leurs sentiments, mais ne pas les y obliger. Leur laisser le temps de le faire, les écouter sans porter de jugement. Ne pas s'attendre à ce qu'ils soient braves. Aider les plus petits à mettre des mots sur leurs sentiments. • Leur faire comprendre que c'est normal de se sentir bouleversé après de tels événements, mais que ce qui est arrivé n'est pas de leur faute. 6 Pré vention en pratique mé dicale, Dé cembre 2001 Un bulletin de la Direction de la santé publique de Montréal-Centre publié avec la collaboration de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal dans le cadre du programme Prévention en pratique médicale coordonné par le docteur Jean Cloutier. Ce numéro est une réalisation de l’unité Maladies infectieuses. Responsable de l’unité : D r John Carsley Rédactrice en chef : D r Monique Letellier Édition : Blaise Lefebvre Infographie : Manon Girard Rédacteurs : D r Robert Allard D r Anne Bruneau D r Mylène Drouin Collaborateurs : Lucie Bédard Jocelyn Lavigne Luc Lefebvre D r Paul Le Guerrier D r Louise Valiquette D r Jean-Pierre Villeneuve 1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3 Téléphone : (514) 528-2400 http://www.santepub-mtl.qc.ca courriel: blefebvre@santepub-mtl.qc.ca Dépôt légal – 4 e trimestre 2001 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN : 1481-3734 Numéro de convention : 40005583 TÉLÉCOPIE CONFIDENTIELLE* *Note au récipiendaire L'information contenue dans ce message est de nature privilégiée et confidentielle et est strictement réservée à l'usage de son destinataire. Si vous n'êtes pas ce destinataire, prenez avis, par la présente, que tout usage, divulgation, distribution ou copie de ce message demeurent strictement interdits. De plus, si vous avez reçu cette communication par erreur, veuillez en aviser immédiatement par téléphone lUnité Maladies infectieuses et lui faire parvenir cette feuille par la poste ou par courrier spécial. Merci ! Unité Maladies infectieuses, 1301, rue Sherbrooke Est Montréal, Québec, H2L 1M3. Téléphone: (514) 528-2400. Du lundi au vendredi, de 8h30 à 16h30 Du lundi au vendredi, de 8h30 à 16h30 En dehors de ces heures, pour une prise en charge épidémiologique immédiate, contacter le (514) 528-2400 et suivre les instr En dehors de ces heures, pour une prise en charge épidémiologique immédiate, contacter le (514) 528-2400 et suivre les instr uctions uctions ci-bas - prière de faire des copies - Destinataire : Unité Maladies infectieuses, Direction de la santé publique de Montréal-Centre Télécopieur dédié confidentiel : (514) 528-2461 MALADIES À DÉCLARATION OBLIGATOIRE PAR LE MÉDECIN À DÉCLARER D'URGENCE PAR TÉLÉPHONE OU TÉLÉGRAMME SIMULTANÉMENT AU MINISTRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX ET AU DIRECTEUR DE LA SANTÉ PUBLQIUE DE VOTRE TERRITOIRE ET À CONFIRMER DANS LES 48 HEURES À L'AIDE DE LA PRÉSENTE FORMULE - botulisme (005.1) - fièvre de Lassa (078.8) - fièvre jaune (060) - peste (020) - choléra (001) - fièvre hémorragique africaine (Ebola) (078.8) - maladie de Marburg (078.8) - variole (050) À DÉCLARER À L'AIDE DE LA PRÉSENTE FORMULE (CI-HAUT) AU DIRECTEUR DE LA SANTÉ PUBLIQUE DE VOTRE TERRITOIRE DANS LES 48 HEURES : - coqueluche (033) - Infections à Chlamydia trachomatis : - infections à méningocoques (036) - rage (071) - diarrhée épidémique (009.2) · génitales (099.4, 099.8, 616) - infections invasives à streptocoque - rougeole (055) - diphtérie (032) · oculaires (076, 077.0) (035.0, 038.0, 038.2, 041.0, 041.2, - rubéole (056) - fièvres typhoïde (002) · pulmonaires (483) 320.2, 481, 482.3, 711.0, 728.0, 730.2, - rubéole congénitale (771.0) et paratyphoïde (002) 785.5, 998.5) - scarlatine (034.1) - hépatite virale (070) - Infections à Haemophilus influenzae : - légionellose - tétanos (037) - herpès néonatal (054) - méningite (320.0) - lèpre (030) - toxi-infection alimentaire (005) - bactériémie (038.4) - oreillons (072) - tuberculose (010-018) - autres formes envahissantes (041.5) - poliomyélite (045) Intoxications par : - benzène (982.0) - monoxyde de carbone (986) · cyanure (989.0) · dioxyde (gaz) (987.3) - béryllium et ses composés (985.3) - nitro et amino dérivés du benzène, · mixte (989.4) · hydrogène (987.8) - chlore et ses composés phénol et leur homologues · organochloré (989.2) · médicinal (onguent) (976.4) · chlore gazeux (987.6) · vapeur (987.8) · organophoshoré (989.3) · pesticide (vapeur) (989.4) · composé (983.9) · solvants (982.9) · strychnine (989.1) · vapeur NCA (987.8) - chrome et ses composés (985.6) · non solvants (989.9) · thallium (985 8) - vapeurs nitreuses - cuivre, nickel et zinc (985.8) - phosphore et ses composés (983.9) · maladie des ouvriers de silo (506.9) - fluor (987.8) - pesticides - souffre et ses composés · oxyde nitreux (968.2) - hydrocarbures chlorés · vapeur (989.4) · soufre (989.8) · oxyde nitreux non anesthésique (987.2) · solvants (tétrachlorure de carbone) (982.1) · arsenic (985.1) · acide sulfurique (989.1) · oxyde nitrique (987.8) · non solvants (989.2) · carbamate (989.3) · sulfure de carbone (982.20 · chlore (989.2) · composite précisée NCA (989.4) À DÉCLARER À L'AIDE DE LA FORMULE AS-771 (AS-757 - sida) AU DIRECTEUR DE LA SANTÉ PUBLIQUE DE VOTRE TERRITOIRE DANS LES 48 HEURES : - chancre mou - infection gonococcique - syphilis - granulome inguinal - lymphogranulomatose vénérienne - sida à signaler immédiatement dès un soupçon dinfection, y compris le charbon et la tularémie à déclaration obligatoire par le laboratoire révention en pratique médicale Une étude québécoise multicentre récente (Programme « Mieux vivre avec une MPOC© ») démontre qu’une approche comprenant un pro- gramme d’autogestion spécifique à la MPOC améliore la qualité de vie des patients et réduit de plus de 40% les visites médicales imprévues, les consultations à l’urgence et les hospitalisations. Chez les asthmatiques, 85 % des patients qui ne maîtrisent pas leur maladie croient être bien contrôlés. Les médecins omnipraticiens estiment obtenir une maîtrise optimale chez 77% de leurs patients. Seulement 29% des médecins déclarent avoir remis un plan d’action écrit à tous leurs patients ou à la plupart d’entre eux. Les pro- 1 grammes d’autogestion de l’asthme sont nombreux et ont bien démontré leur efficacité pour diminuer le nombre d’épisodes d’asthme nocturne, de visites médicales imprévues, de consultations à l’urgence, d’hospitalisations et d’absentéisme. Vous trouverez dans ce bulletin : • Une approche intégrant l’autogestion au traitement de la MPOC et de l’asthme. • Une liste des ressources nécessaires à la prise en charge. Des outils comprenant : • Un manuel d’autogestion pour la MPOC avec plan d’action. • Un plan d’action pour l’asthme. • Un outil d’aide à la décision dans le traitement de l’asthme. • Le test de 30 secondes sur l’asthme. Par Dr Jean Bourbeau, pneumologue, Institut Thoracique de Montréal de l’hôpital Royal Victoria, CUSM Épidémiologiste, Unité d’épidémiologie respiratoire, Université McGill La MPOC est la conséquence de décennies de tabagisme et du vieillissement de la population. Au Canada 5,4 % de la population âgée de 55 à 64 ans et 8,3 % de la population âgée de 65 à 74 ans a été diagnostiquée comme souffrant de MPOC. Les femmes dont les habitudes tabagiques ont changé au cours des 30 dernières années sont de plus en plus atteintes par cette maladie. La morbidité et la mortalité en sont plus élevées que pour l’asthme. Elle n’est pas reconnue avant la 4 e ou 5 e décade où elle se manifeste cliniquement, elle est sous- diagnostiquée et sa prévalence sous-estimée. La prise en charge de la MPOC comprend le diagnostic, la prévention de la détérioration progressive, le traitement symptomatique et la prévention de l’exacerbation. MPOC : un défi diagnostique Soupçonner la MPOC chez le fumeur ou l’ancien fumeur de longue date souffrant de symptômes chroniques comme la toux avec expectoration et/ou l’essoufflement progressif à l’effort; Confirmer le diagnostic et la gravité de l’obstruction par la spirométrie, mesure objective la plus acces- sible et fiable; l’examen médical et la radiographie pulmonaire peuvent éliminer d’autres problèmes de santé mais sont des indicateurs médiocres de l’obstruction sauf si la maladie est très avancée. MPOC : la place du traitement pharmacologique Le traitement pharmacologique est essentiellement à visée symptomatique, soit réduire la dyspnée et améliorer la qualité de vie. Un agent anti- cholinergique est généralement associé à un ß2-agoniste à courte ou à longue action. La théophylline, à longue action comme traitement d’appoint, peut améliorer la dyspnée chez environ un patient sur quatre ou cinq mais est souvent mal tolérée et comporte le risque de nombreuses La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) et l’asthme sont les maladies respiratoires obstructives les plus fréquentes. Au Canada en 1997, la MPOC était la 4e cause d’hospitalisation chez l’homme et la 6e chez la femme. L’hospitalisation augmente proportionnellement à l’âge, une tendance qui devrait se poursuivre avec le vieillissement de la population et le tabagisme encore fort prévalent dans notre société. L’asthme représente aussi un fardeau important, en coûts directs et indirects. Souvent considérées à tort comme des maladies épisodiques, la MPOC et l’asthme sont plutôt des maladies chroniques. Une approche de soins aigus ne répond plus aux besoins de ces patients. Nombreux sont ceux qui ne sont pas invités à participer à des programmes préventifs aux différents stades de leur maladie. L’éducation orientée vers la prise en charge autonome de la ma-ladie, c’est à dire l’autogestion, a été proposée comme étant la base des soins des maladies chroniques et les évidences s’accumulent sur l’impact positif de tels programmes, tant sur l’amélio- ration de la qualité de vie que sur la réduction de l’utilisation des services hospitaliers. LA MALADIE PULMONAIRE OBSTRUCTIVE CHRONIQUE (MPOC) ET L’ASTHME Patients et médecins partenaires en prévention Décembre 2001 La MPOC [...]... 3650, rue St-Urbain Montréal (Qbec) H2X 2P4 Tél : (514) 84 9-5 20 1, poste 325 87 Téléc: (514) 84 3 -2 070 CLSC Verdun / Cơte St-Paul 400, rue De l’Église Verdun (Qbec) H4G 2M4 Tél : (514) 76 6-4 8 82, poste 27 1 Téléc : (514) 76 6-7 443 CLSC Hochelaga-Maisonneuve 3454, rue Ste-Catherine est Montréal (Qbec) H1V 2E2 Tél : (514) 52 1-3 700, poste 728 Téléc : (514) 52 1-8 920 Hơpital Jean-Talon 1385, rue Jean-Talon est... Jean-Talon 1385, rue Jean-Talon est Montréal (Qbec) H2E 1S8 Tél : (514) 49 5-6 767, poste 6789 Téléc : (514) 49 5-6 775 Hơpital Santa Cabrini 5655, rue St-Zotique est Montréal (Qbec) H1T 1P7 Tél : (514) 25 2- 6 483 Téléc : (514) 25 2- 6 491 CLSC Pointe-aux-Trembles 13 926 , rue Notre-Dame est Montréal (Qbec) H1A 1T5 Tél : (514) 64 2- 4 050, poste 4 42 Téléc : (514) 64 2- 5 438 OUTILS MPOC « Mieux Vivre avec une MPOC© » Guide... St-Urbain Montréal (Qbec) H2X 2P4 Tél : (514) 84 9-5 20 1, poste 323 77 Téléc : (514) 84 3 -2 070 • Programme intra-hospitalier et programme externe de réadaptation pulmonaire Hơpital Mont Sinạ 5690, boul Cavendish, Cơte Saint-Luc (Qbec) H4W 1S7 Tél : (514) 36 9 -2 22 2, poste 1157 Téléc : (514) 36 9 -2 22 5 • Clinique programme MPOC et programme externe de réadaptation pulmonaire Hơpital du Sacré-Coeur de Montréal, 5400,... Rosemont Montréal (Qbec) H1T 2H1 Tél : (514) 25 2- 3 400, postes 5117, 5116 et 4836 Téléc : (514) 25 2- 3 434 Hơpital de Montréal pour Enfant Pédiatrie 23 00, rue Tupper Montréal (Qbec) H3H 1P3 Tél : (514) 93 4-4 400, poste 23 1 72 Téléc : (514) 41 2- 4 390 Hơpital Ste-Justine Pédiatrie 3175, Cơte Ste-Catherine Montréal (Qbec) H3T 1C5 Tél : (514) 34 5-4 931, poste 27 75 Téléc : (514) 34 5-4 744 Institut thoracique de... infections à méningocoques (036) - infections invasives à streptocoque (035.0, 038.0, 038 .2, 041.0, 041 .2, 320 .2, 481, 4 82. 3, 711.0, 728 .0, 730 .2, 785.5, 998.5) - légionellose - lèpre (030) - oreillons (0 72) - poliomlite (045) - rage (071) rougeole (055) rubéole (056) rubéole congénitale (771.0) scarlatine (034.1) tétanos (037) toxi-infection alimentaire (005) tuberculose (01 0-0 18) · cyanure (989.0) · mixte... - botulisme (005.1) - choléra (001) - fièvre de Lassa (078.8) - fièvre jaune (060) - fièvre hémorragique africaine (Ebola) (078.8) - maladie de Marburg (078.8) - peste ( 020 ) - variole (050) À DÉCLARER À L'AIDE DE LA PRÉSENTE FORMULE (CI-HAUT) AU DIRECTEUR DE LA SANTÉ PUBLIQUE DE VOTRE TERRITOIRE DANS LES 48 HEURES : - coqueluche (033) diarrhée épidémique (009 .2) diphtérie (0 32) fièvres typhọde (0 02) ... et paratyphọde (0 02) - hépatite virale (070) - herpès néonatal (054) Intoxications par : - benzène (9 82. 0) - béryllium et ses composés (985.3) - chlore et ses composés · chlore gazeux (987.6) · composé (983.9) - chrome et ses composés (985.6) - cuivre, nickel et zinc (985.8) - fluor (987.8) - hydrocarbures chlorés · solvants (tétrachlorure de carbone) (9 82. 1) · non solvants (989 .2) - Infections à Chlamydia... Sacré-Coeur de Montréal 5400, boul Gouin ouest 5e étage, aile H porte 14 Montréal (Qbec) H4J 1C5 Tél : (514) 33 8-3 131 Téléc : (514) 33 8-3 699 Hơpital Général de Montréal 1650, avenue Cedar Montréal (Qbec) H3G 1A4 Tél : (514) 93 7-6 011, poste 423 74 Téléc : (514) 93 4-8 22 6 Hơpital Maisonneuve-Rosemont Pédiatrie 6900, 42e Avenue Montréal (Qbec) H1T 2T2 Tél : (514) 37 4-7 940, postes 343, 338 Téléc : (514) 37 4-8 101... épidémiologique immédiate, contacter le (514) 52 8 -2 400 et suivre les instructions instructions à signaler immédiatement dès un soupçon dinfection, y compris le charbon et la tularémie à déclaration obligatoire par le laboratoire Destinataire : Unité Maladies infectieuses, Direction de la santé publique de Montréal-Centre Télécopieur dédié confidentiel : (514) 52 8 -2 461 ci-bas MALADIES À DÉCLARATION OBLIGATOIRE... confidential fax: 52 8 -2 461 • by telephone: 52 8 -2 400, See page 5 for form to photocopy Outside opening hours, for immediate epidemiological help, call: 52 8 -2 400 and follow the instructions that front-line physicians remain vigilant to detect cases among people who may have been exposed but who have not been identified by the emergency response team Progress report The Public Health Department had been . influenzae : - légionellose - tétanos (037) - herpès néonatal (054) - méningite ( 320 .0) - lèpre (030) - toxi-infection alimentaire (005) - bactériémie (038.4) - oreillons (0 72) - tuberculose (01 0-0 18) -. (Québec) H2X 2P4 Tél : (514) 84 9-5 20 1, poste 325 87 Téléc: (514) 84 3 -2 070 CLSC Verdun / Côte St-Paul 400, rue De l’Église Verdun (Québec) H4G 2M4 Tél. : (514) 76 6-4 8 82, poste 27 1 Téléc. : (514) 76 6-7 443. Hochelaga-Maisonneuve 3454, rue Ste-Catherine est Montréal (Québec) H1V 2E2 Tél. : (514) 52 1-3 700, poste 728 Téléc. : (514) 52 1-8 920 Hôpital Jean-Talon 1385, rue Jean-Talon est Montréal (Québec) H2E