Justification du choix du sujet de recherche
ô La traduction est une activitộ humaine universelle, rendue nộcessaire à toutes les époques et dans toutes les parties du globe par les contacts entre communautés parlant des langues différentes que ces contacts soient individuels ou collectifs, accidentels ou permanents qu‘ils soient liés à des courants d‘échanges économiques ou apparaissent à l‘occasion des voyages ou qu‘ils fassent l‘objet de codifications institutionnalisées (traités bilingues entre États, par exemple) Il n‘est guère de peuplade si reculộe qui sont totalement isolộe et puisse se passer d‘un recours à la traduction ằ
(Lamiral, 1979: 28) Cette médiation linguistique entre communautés de langues différentes a donc toujours exigé en leur sein la présence de traducteurs et d’interprètes
De toute évidence, la traduction existe depuis fort longtemps Elle est considérée comme un moyen très important dans l’enseignement, l’apprentissage des langues étrangères et le perfectionnement linguistique, ainsi qu’une activité humaine nécessaire aux relations culturelles, politiques, scientifiques, économiques, commerciales etc entre les peuples, les nations, les communautés et les individus de langues maternelles diffộrentes En fait, comme le souligne Edmond Cary : ô Le monde actuel est un monde en mouvement ; la traduction qui est elle-même passage est une des composantes essentielles de notre civilisation Nous vivons l‘âge de la traduction : celle-ci est devenue indispensable à l‘accomplissement de toutes les activitộs humaines ằ (Cary, 1986: 84)
Autrement dit, nous vivons dans un monde ó la mondialisation résonne en écho, le rơle de la traduction est de plus en plus prépondérant et les besoins de la traduction ne cessent de s’accroợtre au fur et à mesure de l’intensification des ộchanges internationaux Les besoins d’échanges d’informations et de transfert des technologies pour se développer et s’intégrer au monde exigent que tout le monde en sache davantage sur d’autres communautés culturelles Pour ce faire, la communication entre les peuples constitue toujours un levier pour le développement, notamment dans le contexte de l'intégration mondiale actuel Les échanges multiformes entre les pays contribuent largement à améliorer la vie des populations C'est pour cette raison que le Vietnam prête ces dernières années une attention particulière à la politique d'ouverture Les étrangers sont invités et encouragés à prendre part à presque tous les secteurs d’activités : économie, culture, éducation, tourisme, etc et les liens entre le pays et les partenaires internationaux se resserrent de jour en jour Promouvoir le Vietnam, sa culture et ses habitants au monde reste toujours une politique prioritaire de l’État Nous voyons donc matiốre Selon Victor Hugo, ô les traducteurs sont les ponts […] entre les peuples,ằ Ils sont aussi ô les gardiens, les protecteurs, et les propagateurs des cultures du monde ằ, selon le Président de l’Université Paris III, Henri Béhar
Je suis traducteur et rộdacteur du Journal en franỗais de la chaợne internationale de VTV4 de la Télévision nationale du Viet Nam En ce qui concerne mon travail, chaque jour, j’ai pour tõche principale de traduire des textes d’actualitộ du vietnamien en franỗais
Puis, les produits des traductions sont ensuite rộdigộs et diffusộs à la chaợne VTV4 à 3 heures du matin (heure locale)
En ce qui concerne la traduction, cette activité consiste à déverbaliser, après avoir compris le texte original, puis de reformuler ou exprimer un message Cela n'est pas toujours facile Car pour ce faire, le traducteur doit disposer d’un certain nombre d’outils: une bonne connaissance de la langue du texte, la compréhension du sujet, la bonne maợtrise de la langue de rộdaction, mais aussi une mộthode judicieuse, des rộflexes adéquats, qui vont lui permettre de saisir pleinement le message de l’auteur véhiculé par le texte, ce qui aboutira à une bonne traduction par la recherche d’équivalences, sans se laisser enfermer dans les simples correspondances Cependant, nous savons qu’il existe toujours des différences entre les langues De toute évidence, ces écarts obligent le traducteur à se débrouiller pour soigner les textes produits Actuellement, les problèmes auxquels les traducteurs vietnamiens se sont heurtés dans leur travail résident très souvent dans la grande diffộrence entre les systốmes linguistiques vietnamien et franỗais et dans la diffộrence entre la culture vietnamienne et la culture franỗaise
La traduction des textes journalistiques du vietnamien en franỗais m’a fait prendre conscience de quelques problèmes rencontrés lors de la traduction tels que les problèmes dans la compréhension du texte source, les problèmes liés à la terminologie (traduction des termes spécialisés), les problèmes liés au transfert des facteurs culturels ou les problèmes dans la réexpression du texte source Ces problèmes seraient dus à l’insuffisance des connaissances thématiques, des connaissances linguistiques ; des connaissances extralinguistiques, à l’absence de déverbalisation, etc…
Ces difficultộs rencontrộes nous poussent à mener cette recherche intitulộe ô
Les problèmes linguistiques et culturels dans la traduction du Vietnamien en Franỗais ằ, et dont l’objectif, sur lequel nous reviendrons plus loin, est d’étudier les rapports entre langue et culture dans la traduction, considérée à la fois comme un phénomène linguistique et culturel
Nous avons eu la chance de découvrir la Théorie interprétative de la traduction développée à l’ESIT Et nous sommes convaincus que c’est le meilleur outil pour résoudre de nombreux problèmes de traduction notamment ceux concernant des aspects linguistiques et culturels Et dans notre étude, nous avons pour l’objectif de prouver que cette théorie est valide dans la traduction des articles de presse.
Objectifs de la recherche
Notre travail de recherche abordera l’étude des problèmes rencontrés dans la traduction pour viser un objectif plus ambitieux, c'est d'élucider des causes profondes susceptibles d'expliquer les difficultés auxquelles les traducteurs et rộdacteurs du Journal en franỗais de la chaợne VTV4 se sont heurtộes dans la traduction des textes journalistiques du vietnamien en franỗais
Ainsi, notre étude vise à proposer quelques solutions pour améliorer des compétences traductionnelles des traducteurs vietnamiens dans la traduction des articles de presse du Vietnamien en Franỗais en gộnộral et la capacitộ de réexpression des textes destinés à la télévision en particulier.
Questions et hypothèses de recherche
Dans le cadre de mémoire de fin d’études post-universitaires, nous essayons de trouver les réponses à ces questions suivantes :
Quels sont problèmes linguistiques et culturels rencontrés par les traducteurs du Journal en franỗais de la chaợne VTV4 dans la traduction des articles de presse du vietnamien en franỗais?
Quels sont les éléments qui influencent la qualité des traductions chez les traducteurs ?
Serait-il possible de trouver dans la Théorie interprétative de la traduction des solutions aux difficultés de la traduction des textes journalistiques?
Ces questions nous permettent de formuler les hypothèses suivantes :
Les problèmes observés lors de la traduction par les traducteurs du Journal en franỗais de la chaợne VTV4 sont divers : les problốmes dans la compréhension du texte source, les problèmes liés au jargon et à la terminologie (traduction des termes spécialisés), les problèmes concernant la réexpression du texte source et ceux liés au transfert des facteurs culturels
Ces problèmes seraient dues à l’insuffisance des connaissances thématiques, linguistiques, extralinguistiques ; à l’absence de déverbalisation, etc…
La qualité des traductions dépend d’une part de la bonne compréhension des messages de l’auteur du texte de départ ; d’autre part, le contexte et le cotexte constituent les deux facteurs importants permettant aux traducteurs d’accéder au sens véhiculé par le texte
La Théorie interprétative de la traduction fournit des outils efficaces pour résoudre de nombreux problèmes de traduction notamment ceux de la traduction des articles de presse.
Méthodologie de recherche
La principale méthode à laquelle que nous recourons dans notre recherche est la méthode descriptive avec ses propres techniques telles que : la recherche documentaire, l’observation systématique, l’analyse des résultats,… Cette méthode nous permet de présenter une situation, de décrire, de présenter les circonstances et de fournir une image précise d’un phénomène ou d’une situation particulière
Tout au long de la recherche et surtout dans la collecte et l’analyse des données interviennent donc plusieurs méthodes différentes telles que méthode qualitative, synthétique ou analytique
Du point de vue traductologique, l’ensemble du travail se situera dans le cadre de la Théorie interprétative de la traduction qui s’attache à montrer que d’une part, tout énoncé mobilise aussi bien chez le locuteur que chez l’interlocuteur une double connaissance, linguistique et cognitive, et d’autre part, traduire, c’est restituer dans une langue le sens partiellement explicité dans le texte
Du point de vue théorique et méthodologique, nous nous efforcerons d’appliquer les procédés d’analyse et de critique tels qu’ils ont été utilisés dans les ouvrages des tenants de la Théorie interprétative de la traduction.
Choix du corpus
Notre recherche se réalise sur un corpus constitué de 9 textes journalistiques traduits du vietnamien en franỗais par les rộdacteur et traducteurs de la chaợne VTV4 pendant la période 2014-2016 Ces derniers sont liés à différents domaines
Le fait que je suis rộdacteur et traducteurs à la chaợne VTV4 va faciliter la recherche en la matière.
Structure du mémoire
Notre travail s’articule autour de trois chapitres
Le premier chapitre constitue le cadre théorique de la recherche Nous voudrions y présenter des fondements théoriques, des conceptions différentes de la traduction qui jouent un rôle primordial dans la collecte et l’analyse du corpus présenté dans le deuxième chapitre de cette étude Nous n’avons pas l’ambition de prộsenter les ộlộments thộoriques de faỗon exhaustive, nous essayerons de les classer selon un ordre allant du plus élémentaire au plus complexe
Le deuxième chapitre sera consacré à l’analyse des textes journalistiques traduits du vietnamien en franỗais Ces derniers ont ộtộ rộdigộs et diffusộs à la chaợne VTV4 de la Tộlộvision du Vietnam au cours des deux annộes 2014-2015
Cette analyse vise à identifier les causes des difficultés des traducteurs lors de la traduction
Le troisième chapitre portera sur quelques propositions pour améliorer des compétences des traducteurs.
Aperỗu des thộories de la traduction
Qu’est-ce que la traduction ?
Il est incontestable que la traduction a elle-même une longue histoire marquant différents courants de cette matière De nombreuses définitions ainsi conceptions de traduction ne cessent donc de s’ajouter aux connaissances de l’Humanité sur ce sujet Un grand nombre de théoriciens et de praticiens dans le domaine de la traduction s’accordent pour dire qu’il n’est pas facile de proposer une définition pertinente de la traduction Ce qui en résulte le plus souvent c’est plutôt une description, ce qui démontre la complexité de cette opération Cette première partie a pour but de présenter quelques définitions de la traduction proposées par différents auteurs et aussi de préciser le rapport entre la traduction et la linguistique
La traduction connaợt sans doute une longue histoire qui demande une ộtude bien détaillée pour la comprendre vraiment Même si l’objectif de l’étude n’est pas de cette étendue, la compréhension de l’évolution de la traduction n’est pas inutile
Donc, vouloir écrire une évolution de l’histoire de la traduction, nous essayons de répondre à une série de questions suivantes Depuis quand traduit-on ? Pourquoi traduit-on ? A-t-on toujours traduit de la mờme faỗon ? Y-a-t-il des ộpoques favorables à la traduction ? Et la liste pourrait s’allonger C’est dire que l’entreprise est vaste Étudier l’histoire de la traduction, en effet, équivaut en quelque sorte à reprendre l’histoire du monde, l’histoire des civilisations, mais par le biais de la traduction A la différence près, cependant, que l’histoire de la traduction n’a pas la continuité de l’Histoire et qu’elle présente, bien au contraire, de nombreuses lacunes et dans le temps et dans l’espace
Selon Woodsworth (1996 : 13), dans la perspective de son enseignement, elle a proposé plusieurs découpages de l'histoire de la traduction qui combine réflexion et théorie à la pratique Ainsi elle a distingué les découpages dans le temps et l'espace, et les types de traduction (la traduction biblique, la traduction littéraire et la traduction scientifique) Munday (2001 : 2), dans son étude récente sur la traductologie, associe découpages temporels et orientations théoriques: la période avant le XX è siècle, les théories linguistiques et les développements récents Dans la mesure ó notre analyse n'est pas une étude de l'histoire de la traduction, nous mettrons l'accent sur les théories contemporaines qui sont à même de nous fournir une méthode d'analyse de notre problématique Nous partirons d’approches purement linguistiques pour aboutir à des approches qui tiennent compte des aspects linguistiques et culturels dans la traduction
La théorie de la traduction au XX è siècle
Le XX è siècle est le siècle d’épanouissement de la linguistique, dès lors elle est considérée comme une science indépendante Cette révolution linguistique entraợne aussi l’ộvolution de la traduction car la linguistique noue toujours un lien très étroit avec la traduction
Il existe de nombreuses approches explicatives de la traduction Chaque approche se caractérise, en règle générale, par une terminologie propre, des catégories spécifiques et une méthodologie distincte On peut distinguer aussi des courants différents dans une même approche La combinaison des plusieurs approches ne peut qu'enrichir la traductologie Dans le cadre de notre recherche, nous nous permettons de distinguer deux approches : les approches linguistiques et sociolinguistiques, et les approches fonctionnelles et culturelles
L’abondance des théories linguistiques et l’influence longtemps exercée par celles-ci sur la traduction s’expliquent sans doute par la conception même de cette dernière D’abord, la définition la plus courante qui considère la traduction comme étant le passage d’un message dans une langue source vers une langue cible
Si l’on considère l’évolution de la réflexion et de la théorie, on se rend compte que la traduction a été longtemps associée à la linguistique contrastive
Parmi les premiers à formuler les théories linguistiques de la traduction les plus connues, on peut citer Vinay et Darbelnet (1958), Mounin (1963), Catford (1965)
A présent, nous nous permettons de présenter les principales approches linguistiques et sociolinguistiques de la traduction, nous allons exposer des ébauches de conseils pratiques de traduction On verra qu’en réalité, ces conseils portent plutôt sur des aspects linguistiques de la traduction
La traduction par la simplification, mise au point par l’INADESFORMATION, une organisation interafricaine de développement, repose sur le franỗais fondamental Il a ộtộ dộveloppộ dans les annộes 1950 par le ministốre de l’Éducation nationale en France, sur l'initiative de l'UNESCO, comme instrument de communication pour ceux qui ne maợtrisent pas assez bien la langue franỗaise, en particulier les immigrés et les populations des pays francophones d’outre-mer Il ne constitue pas une langue, mais un niveau de langue qui se caractérise par la simplicité de son vocabulaire et de sa syntaxe
La traduction par la simplification est une méthode utilisée surtout dans la traduction vers les langues nationales africaines Cette simplification se fait en transformant les deux éléments qui constituent la structure superficielle de la langue, à l’origine de sa complexité, à savoir le vocabulaire et la syntaxe (INADES- FORMATION, 1986 : 21) La simplification ou le transfert est suivi par la restructuration du texte qui consiste à reconstituer l'ensemble du texte en respectant les principes suivants :
1 le style du texte simplifié doit être correct ;
2 le franỗais fondamental se rapproche du langage oral ;
3 la signification et l'ordre logique des propositions doivent être gardés ;
4 les relations temporelles du texte doivent être restituées ;
5 le style du texte simplifié doit garder le ton du texte initial ;
6 les expressions triviales ou trop familières sont à proscrire ;
7 le rythme et l'euphonie du texte doivent être respectés
La traduction par la simplification avec ses trois phases (analyse, simplification et restructuration) ressemble à la méthode interprétative, sur laquelle nous reviendrons plus loin, qui en compte également trois (interprétation, déverbalisation et reformulation) Toutes les deux méthodes cherchent à extraire le sens du texte source pour le ré-exprimer dans la langue cible Toutes deux s’inspirent du langage oral
Pour illustrer la méthode de traduction par la simplification, nous allons reprendre un exemple tiré de l’ouvrage de l’INADES-FORMATION (1986) Dans la phrase suivante : ôl’analphabộtisme est une violation des droits de l’hommeằ, ce sont les termes qui sont complexes, mais la structure est simple : sujet + verbe + attribut Dans de pareilles circonstances, le traducteur doit expliquer ou reformuler la phrase L’abstraction étant marquée, la paraphrase est recommandée Les partisans de la méthode de la traduction par la simplification proposent la simplification suivante : ôSi tu veux que ton frốre soit un homme, apprends-lui à lire et à ộcrireằ Il s’agit en fait, si nous nous rộfộrons à la catộgorisation de la traduction de Jakobson, de passer par la traduction intralinguale pour aboutir à la traduction interlinguale
La simplification terminologique est l’approche proposée par Ilboudo (1986) dans le cadre de la traduction technique dans les langues nationales que nous allons exposer brièvement
Pour Ilboudo, dans toute entreprise de traduction dans les langues nationales la simplification des concepts constitue un préalable indispensable Dans le cadre de la production des documents en langues nationales portant sur les instruments de gestion et de formation au profit des coopératives rurales, Ilboudo indique la dộmarche à suivre aprốs la traduction des termes en franỗais simple La traduction dans les langues nationales doit être précédée par la traduction des termes techniques en langues nationales, qui se déroule en trois phases : la recherche terminologique, le dépouillement et le pré-test des néologismes
La recherche terminologique comporte trois pistes La première concerne les coopérateurs Il s’agit d’une recherche auprès des membres des institutions bénéficiaires de la traduction, en particulier les membres monolingues La seconde piste est celle des spộcialistes maợtrisant la langue nationale et le domaine coopộratif
La troisième piste est une recherche documentaire qui permet de trouver des données et des termes pour la traduction de concepts
Dans la mesure ó la phase de recherche terminologique peut aboutir à la collection de plusieurs termes, la phase de dépouillement, qui doit associer la structure juridique responsable des langues nationales (académies ou commissions nationales des langues), vise à guider le choix du terme le plus adéquat selon les critères de dépouillement et de sélection suivants : la conformité avec la structure de la langue, l’adéquation notionnelle afin de s’assurer que le nouveau terme cerne de près la notion à traduire et éviter ainsi de retenir des traductions erronées, la facilité de compréhension, l’acceptabilité par les locuteurs et la brièveté du terme Selon l’auteur, les quatre premiers critères sont les plus déterminants
La Théorie du Sens
La Théorie interprétative de la traduction (TIT) est connue sous l’appellation de ô l’Ecole de Paris ằ parce qu’elle a ộtộ dộveloppộe au sein de l’Ecole supộrieure d’Interprètes et de Traducteurs (ESIT, Paris) On la doit essentiellement à Dinica
Seleskovitch et Marianne Lederer Le modèle interprétatif de description du processus de la traduction repose sur la saisie et la restitution du sens, sur la recherche et la postulation d’équivalences de traduction Suivant ce modèle, la démarche traduisante est divisée en trois étapes : compréhension – déverbalisation – réexpression (reformulation ou reverbalisation) ou bien compréhension, reformulation et justification (Delisle, 1980 : 85) Elle consiste à : ô comprendre le texte original, à déverbaliser sa forme linguistique et à réexprimer dans une autre langue les idộes comprises et les sentiments ressentis ằ (Lederer, 1994: 11)
Le mérite des adeptes du modèle interprétatif est d’avoir insisté sur l’importance et le caractère naturel de ce processus dans lequel le traducteur doit posséder un certain savoir : la connaissance de la langue du texte, la compréhension du sujet, la maợtrise de la langue de rộdaction, mais aussi une mộthode, des rộflexes bien éduqués, qui vont lui permettre d’adopter à l’égard du texte l’attitude qui aboutira au meilleur résultat par la recherche des équivalences, sans se laisser enfermer dans les simples correspondances
Dans son œuvre intitulộe ô Introduction à la traductologie ằ, Mathieu Guidốre pense que : ô Ce modốle emprunte ses postulats thộoriques aussi bien à la psychologie qu'aux sciences cognitives de son époque, avec un intérêt particulier pour le processus mental de la traduction ằ (Guidere, 2010: 46)
Cette thộorie voit ô le sens ằ comme son noyau d’ộtude qu’on ne peut qu’obtenir en cherchant l’explicite et l’implicite du texte original D Seleskovitch affirme que ô traduire signifie transmettre le sens des messages que contient un texte et non convertir en une autre langue la langue dans laquelle il est formulộ ằ
[20 :7] Le sens que Danica Seleskovitch évoque est l'idée ou, si l'on préfère, le vouloir dire du locuteur En fait, on accorde une attention particulière surtout au sens du message transmis
Et pour saisir ô ce sens ằ, il faut que le traducteur dispose d’un bagage cognitif qui englobe la connaissance du monde, la saisie du contexte et la compréhension du vouloir dire de l‘auteur (Guidere, 2010 :69)
Selon M Lederer, dans son ouvrage ô La traduction aujourd’hui ằ (1994), l’un des éléments qui contribue à déterminer une bonne traduction est le bagage cognitif, ô Le bagage cognitif est pour l‘essentiel ce qui se nomme en anglais encyclopaedic (ou world) knowledge-connaissance encyclopédique ou connaissance du monde Il comprend toutes les connaissances linguistiques et extra-linguistiques, emmagasinées dans la mémoire de l‘individu réactivables à tout moment par une sollicitation extộrieure ou antộrieure ằ (Lederer, 1994 :38) En outre, un autre élément décisif qui contribue aussi au succès des traducteurs est le contexte cognitif : ô Les unitộs de sens dont on a dộjà ộvoquộ l‘existence et qui se constituent à mesure de la lecture, se fondent progressivement en un contexte cognitif, savoir latent déverbalisé, qui intervient dans la compréhension des sộquences verbales successives ằ (Lederer, 1994 :38)
Pour Seleskovitch, le processus de la traduction n’est pas direct, mais passe nécessaire par une étape intermédiaire, c’est l’étape du sens qu’il faut déverbaliser ô C‘est un processus dynamique de comprộhension puis de rộexpression des idộes ằ (Guidere, 2010 :70)
En ce qui concerne le processus de la traduction, Jean Delistle l’a découpé en trois étapes :
La première étape, c’est la compréhension , cette étape est l’opération par laquelle le traducteur doit chercher à saisir le vouloir-dire de l’auteur Pour ce faire, le traducteur nécessite une compréhension globale du texte original, il doit analyser les rapports sémantiques entre les mots et déterminer le contenu conceptuel par le biais du contexte
La deuxième étape, c’est la reformulation Cette opération consiste à chercher les équivalences du texte source dans la langue cible en tenant compte du raisonnement analogique et des associations d’idées Car le raisonnement analogique est le moyen par lequel le traducteur arrive à saisir le sens d’un texte
C’est grâce à ce moyen qu’il peut ré-exprimer le sens dans une autre langue
La vérification est la dernière étape du processus de la traduction Elle a pour but de vérifier si la solution retenue est exacte et si les équivalences rendent parfaitement tout le sens du texte original
M Lederer considốre cette ộtape comme une ô analyse justificative ằ
Dans la mờme veine que Jean Delistle, M Lederer, dans son ouvrage ô La traduction aujourd‘hui ằ, a dộfinit la traduction comme suit : ô La thộorie interprộtative […] a ộtabli que le processus consistait à comprendre le texte original, à déverbaliser sa forme linguistique et à exprimer dans une autre langue les idộes comprises et les sentiments ressentis.ằ
Mais ô il faut dốs le dộpart faire le partage entre la langue, sa mise en phrases et le texte ; car si l‘on peut ô traduire ằ à chacun de ces niveaux, l‘opération de traduction n‘est pas la même selon que l‘on traduit des mots, des phrases ou des textes.ằ Et elle englobe, sous l’appellation traduction linguistique, la traduction des mots et la traduction des phrases hors contexte, et elle dénomme la traduction au niveau du texte la traduction interprétative
En effet, la Théorie interprétative de la traduction souligne la collectivité linguistique à laquelle s’adresse la traduction, l’intelligiblement du texte traduit et son acceptabilité dans la culture d’accueil
Pour conclure, nous nous permettons de citer, dans l’œuvre intitulée ô Traduction aujourd’hui ằ de M Lederer, les conseils empiriques des tenants de la Thộorie du Sens aux traducteurs : ô Ne cherchez pas à ‗traduire‘, dites ce que vous comprenez; pour comprendre correctement, pensez à la qualité en laquelle s'exprime l'orateur, pensez aux interlocuteurs auxquels il s'adresse, aux circonstances dans lesquelles il parle ằ
1.2.2 Les trois niveaux de la traduction
Les liens entre la langue et la culture dans la traduction
Dans les ộtudes traductologiques, la traduction n’est plus perỗue uniquement comme un phénomène linguistique mais de plus en plus comme un transfert culturel ó le traducteur est considéré comme médiateur entre deux cultures
En effet, la langue, partie intégrante de la culture au sens large du terme, est définie par Mackey comme : ô ensemble de connaissances, connaissances que possốde un groupe social ou ethnique lui permettant d‘identifier ses membres Et par groupe entendons tribu, nation et même État-nation En quoi consiste cet ensemble de connaissances ? Il peut inclure les coutumes, la nourriture, le vêtement, l‘habitation, l‘histoire, le comportement social, les traditions orales, la littérature écrite et les croyances ( ) Mais, avant tout, il peut comprendre une langue sans laquelle toutes les autres composantes perdent progressivement leur authenticité Car non seulement la langue est un moyen de communication, mais encore elle constitue la représentation de tout ce que les générations antérieures ont considéré comme dignes de représenter C‘est le dộcoupage de l‘univers opộrộ par les peuples qui a faỗonnộ toute culture ằ
Une telle définition permet de voir que la langue constitue non seulement l’une des composantes essentielles de la culture, mais également elle montre que, compte tenu du rapport entre les deux, le traducteur doit ờtre bilingue et biculturel, car les diffộrentes langues ne perỗoivent pas la rộalitộ de la mờme faỗon Les liens qui fondent le couple ô langue-culture ằ sont si forts que Richard (1998 : 151) note que ô qui change de langue croit changer de culture ằ
De nos jours, on s’accorde à dire que la langue véhicule l’expérience qui lui est propre Autrement dit, la langue est l’expression de la réalité culturelle du les valeurs qui sont le reflet de la culture qu’elle représente Une telle approche renvoie à la fameuse hypothèse Sapir-Whorf selon laquelle la vision du monde d’une communauté linguistique est déterminée par sa langue Cette hypothèse a été citée et commentée abondamment dans de nombreux ouvrages Selon les estimations de Whorf, la langue détermine notre vision du monde et notre manière de percevoir la réalité : ô The background linguistic system (in other words the grammar) of each language is not merely a reproducing instrument for voicing ideas but rather is itself the shaper of ideas, the program and guide for the individual‘s mental activity, for his analysis of impressions, for his synthesis of his mental stock in trade Formulation of ideas is not an independent process, strictly rational in the old sense, but is part of a particular grammar, and differs, from slightly to greatly, between different grammars
We dissect nature along lines laid down by our native language ằ (citộ par Lalbila,
Les conséquences que Kramsch (1998 : 14) tire de la théorie de Sapir et de Whorf montrent que leur hypothèse concernant le lien entre langue et culture demeure pertinente :
There is nowadays a recognition that language, as code, reflects cultural preoccupations and constrains the way people think
More than in Whorf‘s days, however, we recognize how important context is in complementing the meanings encoded in the language
Nous pouvons conclure cette partie en disant qu' il est difficile d' aborder la culture ou la langue de faỗon isolộe, hors d’un contexte culturel donnộ
Nous venons de prộsenter l’aperỗu gộnộral sur l’ộvolution dans l’ộtude de la traduction depuis l’origine jusqu’à présent Nous avons commencé par la définition de la traduction proposée par les théoriciens du domaine et les approches linguistique, sociolinguistique, fonctionnelle, culturelle et interprétative, accompagnées des points de vue des auteurs bien connus comme John Catford, Georges Mounin, Jean -Paul Vinay, Jean Darbelnet, E.Nida, Jakobson, Reiss, Hans
J, Vermeer, Hatim& Mason, Jean René Ladmiral, D Selescovitch entre autres en dégageant les avantages, les limites de chacune d’entre elles Chaque approche met en relief un aspect particulier de cette activité Nous avons enfin choisi la Théorie interprétative de la traduction pour ses bienfaits indéniables servant de base à l’analyse du corpus de notre mémoire dans le chapitre suivant.
Comment les traducteurs et rộdacteurs de la chaợne VTV4 de la Télévision du Vietnam traduisent-ils ?
Présentation du corpus
Qu’est-ce que le travail du traducteur de texte journalistique? À quels problèmes se heurte-t-il ? Quels en sont les enjeux linguistiques et culturels? Toutes ces questions me semblent essentielles dans notre recherche et nous tenterons d’y répondre de la manière la plus précise possible Tout d’abord, le traducteur de texte journalistique ne traduit pas une langue par du mot à mot mais un message dans sa globalité et dans un co(n)texte donné Traduire ce n’est pas non plus transcoder
C’est comprendre un message puis le transmettre à un téléspectateur étranger, construire une passerelle entre deux cultures, deux histoires, deux communautés linguistiques Ce qui rend la traduction de textes journalistiques difficile, c’est que ce qui est étranger nous est parfois totalement inconnu Les aspects linguistiques et culturels de la traduction sont toujours au centre de la réflexion du traducteur
Comment peut-il réussir à nous transmettre un sens parfois éloigné de notre quotidien et de nos propres représentations socio-culturelles? Pour répondre à toutes ces questions, nous avons choisi de nous appuyer sur les traductions sur lesquelles les traducteurs de VTV4 ont travaillé comme corpus Nous nous demandions comment ils pouvaient relever un tel défi
Je suis traducteur et rộdacteur du Journal en franỗais de la chaợne internationale de VTV4 de la Tộlộvision du Viet Nam Lancộe en mars 1998, la chaợne internationale VTV4 est destinée principalement aux Vietnamiens d’outre-mer et aux ộtrangers francophones amoureux du Vietnam Devenue une chaợne internationale, elle est présentée partout dans le monde et diffuse 24 heures sur 24
Promouvoir le Viêt Nam en tant que destination des affaires, des investissements et du tourisme ainsi que faire connaợtre les valeurs vietnamiennes au monde extộrieur constituent les principales missions de la chaợne
En ce qui concerne mon travail, j’ai pour tâche principale de traduire quotidiennement des textes journalistiques du vietnamien en franỗais Puis, les produits de traductions sont ensuite corrigộs et diffusộs à la chaợne VTV4 à 3 heures du matin (heure locale)
Des textes journalistiques que nous avons à traduire portent sur de différents domaines politique, société, économie, science, culture, loisirs, sports etc… Et ils rendu, l'interview, le reportage, l'enquờte, le portrait, la critique, l’analyse ou le ô breaking news ằ, mais nous traduisons principalement des textes sur reportage et des brèves
Dans notre journal, les informations sont classées en ordre décroissant du plus important au moins important La structure normale d’un journal comporte les rubriques suivantes : les problèmes politiques - sociaux - économiques - scientifiques - culturels - loisirs… C’est le rédacteur en chef qui décide de classifier des informations Lui aussi est le dernier superviseur du programme avant l’émission à la télévision La rédaction est toujours fidèle au contenu des traductions fournies, c'est-à-dire que le rédacteur peut faire des ajustements pour rendre l’information intéressante, adaptée au public, mais il respecte toujours le contenu principal des informations Pourtant, ce n’est pas un ordre fixe, invariable On peut mettre une information économique, culturelle, sociale… à la Une, si elle est importante Prenons, à titre d’exemple : le crash d‘un hélicoptère militaire de l'Armée de la DCA (Défense contre les avions) et de l'Air dans la banlieue de Hanoi lors d'un entraợnement de saut en parachute a fait 19 morts parmi les militaires à bord ; un évènement important dans le domaine politique, comme l’envoyé spécial du chef du PCV en visite en Chine ô Sur invitation du Comitộ central (CC) du Parti communiste chinois (PCC), Le Hong Anh, membre du Bureau politique et permanent du Secrétariat du Parti communiste du Vietnam (PCV), effectue les 25 et
26 aỏt une visite de travail en Chine en qualité d‘envoyé spécial du Secrétaire général du PCV, M Nguyen Phu Trong, ou une information concernant le domaine de la santé comme le Ministère de la Santé renforce les mesures de prévention contre la propagation du virus d‘Ébola au Vietnam Jeudi, il a organisé un exercice de manœuvre contre les risques du virus d'Ebola à l'Institut Pasteur à HCM-Ville etc…
Une information traduite dure de 20 secondes jusqu’à plus d’une minute et demie Cette durée dépend du genre journalistique Le rédacteur en chef décide quelles sont les informations à traduire car il est responsable du Journal
À travers notre recherche, nous espérons pouvoir montrer la traduction des textes de presse pose autant de problèmes culturels que sociolinguistiques et comment le travail du traducteur peut surmonter avec plus ou moins d’aisance tous les obstacles Avant de passer à l’analyse du corpus, nous nous permettons d’exposer brièvement les caractéristiques du texte journalistique télévisé
2.1.1 Caractéristiques du texte de presse télévisée
Le texte de presse télévisée constitue peut-être l’un des domaines les moins discutés du point de vue traductologique Le vrai problème, de nos jours, est le fait qu’il n’y a pas de traduction journalistique proprement dite, mais des adaptations au contexte social, économique ou culturel de la langue cible En général, la traduction journalistique respectera la lettre du texte d’origine
Pour bien traduire ou adapter le texte de presse télévisé, il faut que le traducteur soit conscient des caractéristiques d’un tel type de texte Le texte journalistique n’est pas construit au hasard : plus que tout autre texte, il est soumis à des contraintes spécifiques Le traducteur doit être, en principe, journaliste, et bien maợtriser les rốgles de rộdaction du texte de presse tộlộvisộe
Les traducteurs sont confrontés principalement à deux sortes de textes à caractère journalistique : les communiqués de presse et les articles En ce qui concerne les communiqués de presse, leur traduction assure une diffusion plus large des messages qu’ils véhiculent Le traducteur doit savoir aussi que les organisations internationales publient d’habitude les communiqués dans leurs langues officielles
Les communiqués de presse comportent des informations plus précises et d’un degré d’importance plus élevé, puisqu’ils contiennent des faits très récents et d’actualité, susceptibles d’intéresser tout le monde
Pour les articles à traduire, il s’agit des textes à traduire quotidiennement, d’une langue source dans une langue cible, afin d’offrir au public des informations d’actualité, d’ordre général ou appartenant à divers domaines d’activité tels que politique, économie, technique, société, international, environnement, sports, loisirs, culture C’est aussi une difficulté que rencontrent les traducteurs de VTV4
Analyse du corpus : Explication des problèmes rencontrés par des
Dans cette partie, nous allons analyser quelques exemples pour mettre en lumière les difficultés de la traduction des textes de presse Notre analyse portera essentiellement sur les aspects linguistiques et culturels qu’implique cette traduction
En nous basant sur le processus de la traduction des auteurs de la Théorie interprétative de la traduction à savoir: la compréhension, la déverbalisation et la réexpression Dans le cadre de notre étude, nous allons les répertorier en deux catégories distinctes : les problèmes dans la compréhension du texte source et ceux dans la réexpression en langue cible
2.1 Problèmes dans la compréhension du texte source
Le traducteur est celui qui cherche à comprendre un discours spécialisé pour le réexprimer avec des moyens linguistiques et thématiques équivalents La traduction est donc bien un exercice de compréhension et de réexpression d’un discours Cet exercice suppose la mobilisation de connaissances linguistiques et thématiques En effet, la compréhension est souvent la partie la plus difficile du travail de la traduction journalistique
Le traducteur dispose d’éléments qui vont l’aider à la compréhension, comme son bagage de connaissance spécialisées déjà acquis, les informations internes au texte, c'est-à-dire les renseignements qu’on peut déduire de l’analyse du texte traduire ; et les éléments externe au texte, c'est-à-dire qu’il faut les chercher dans des sources externes au texte lui-même
Prenons un exemple de traduction d’un texte à traduire sur reportage diffusé le
19 Mars 2015 de notre Journal Ce reportage porte sur l’économie consommative (appelée aussi l’économie du partage.)
PSSX: Mô hình kinh tế chia sẻ thâm nhập vào Việt Nam
PTV: Mô hính “ kinh tế chia sẻ ” đã được Tạp chì Times – một trong những tạp chì bán chạy nhất nước Mỹ - bầu chọn là 1 trong 10 ý tưởng sẽ thay đổi thế giới vào năm 2011 Năm ngoái, mô hính kinh tế chia sẻ đã du nhập vào Việt Nam, với sự tham gia của nhiều doanh nghiệp nước ngoài như Airbnb (E-bi-en- bi) hay Uber (U-bơ) Hãy cùng tím hiểu
Le modèle de l'économie du partage s’implante sur le marché vietnamien
Le modèle de l'économie du partage a été selectionné en 2011 par le magazine Times, l'un des best–seller aux États-Unis comme l'une des 10 idées permettant de changer le monde L'an dernier, ce modèle économique a été importé au VN avec la participation d’entreprises étrangères comme Airbnb (Air-bi-en-bi) ou Uber (Yu-bair) xem các doanh nghiệp Việt Nam tham gia vào xu hướng này như thế nào?
TB: Nền “kinh tế chia sẻ” được hính thành từ những năm 2000, khi khủng hoảng tài chình khiến nhiều người tiêu dùng phải hạn chế việc mua bán, trong khi một số người khác vẫn còn tài sản chưa được sử dụng Thông qua mạng internet, người tiêu dùng và các doanh nghiệp có thể chia sẻ và tái sử dụng những nguồn lực dư thừa, đổi lại với một khoản thu nhập nhỏ Được thành lập vào năm 2008, tình đến nay, Airbnb đã có giá trị hơn 10 tỷ đô la
Mỹ Bất cứ ai có trống một phòng ngủ, căn hộ, một ngôi nhà, hay cả một lâu đài, đều có thể đăng tin miễn phì trên hệ thống của Airbnb để khách du lịch đến sử dụng Airbnb hiện có hơn 1 triệu phòng tại hơn 190 quốc gia, trong đó có Việt Nam Và đặc biệt là công ty này không sở hữu 1 phòng nào trong số đó Ông BRIAN CHESKY (courtesy of the Aspen Institute)
Giám đốc điều hành, Công ty Airbnb
―Ở đây đang có hai vấn đề vĩ mô Thứ nhất, đó là việc sử dụng chung vật chất
Chúng ta có thể sử dụng hết công suất của tài sản của mính, một điều chưa từng có trước đây Khi tôi không sử dụng đồ đạc của mính, người khác sẽ sử dụng Tuy nhiên, một vấn đề lớn hơn đó là, chúng ta từng sống trong một thế giới chỉ có những người tiêu dùng và những
Comment ce modèle d'économie se développe t-il au VN Vous aurez la réponse dans le reportage suivant
TB: L'économie du partage a été créée dans les années 2000 La crise économique a obligé plusieurs personnes à limiter leurs achats, tandis d'autres possèdent des biens qui ne sont pas encore utilisés Grâce à l’Internet, les consommateurs et les entreprises peuvent partager et réutiliser leurs ressources en excès en contrepartie d’un petit revenu
Créé en 2008, Airbnb se dote d'un capital de plus de 10 milliards de dollars
N'importe qui possédant une chambre, un appartement, une maison voire un chateau vacant peut afficher ses informations sur le site web d’Airbnb à la disposition des touristes Airbnb a plus d'un million de chambres dans 190 pays mais, cette société n'a pas de droit de propriété sur les chambres
Brian Chesky Directeur exécutif - Société Airbnb
―Ce modèle d'économie du partage pose
2 grandes questions Premièrement, c‘est la mutualisation des biens Nous pouvons utiliser nos biens à plein temps, cela ne s‘est jamais vu Puis une question plus importante qui est qu‘auparavant, nous étions dans un monde ó il n'y avait que des consommateurs et des entreprises
Maintenant, toute personne peut devenir đang sống trong một thế giới mà người bính thường cũng có thể trở thành một doanh nghiệp siêu nhỏ, chỉ trong vòng
Trong nền kinh tế chia sẻ, việc chia sẻ vật dụng của mính với những người xa lạ cần dựa trên niềm tin
Theo một nghiên cứu năm ngoái của công ty Nielsen, 78% người tiêu dùng trực tuyến trong khu vực châu Á-TBD sẵn sàng chia sẻ đồ dùng cá nhân của mính, và 81% sẵn sàng chia sẻ tài sản của những người khác Được thành lập vào năm 2009 và hiện có mặt tại 55 quốc gia, Uber chình thức ra mắt tại Việt Nam vào tháng 7 năm ngoái Ứng dụng điện thoại Uber có thể tím và thông báo người đi xe với chiếc xe gần nhất Và công ty này cũng không sở hữu một chiếc xe nào, mà thay vào đó, sử dụng nguồn xe riêng có sẵn trong thành phố Ông ĐẶNG VIỆT DŨNG Giám đốc Điều hành, Uber Việt Nam
"Chúng tôi tin rằng Việt Nam có tiềm năng rất lớn – với dân số rất trẻ, tỉ lệ dùng thẻ tìn dụng cao, độ phủ sóng của các mạng xã hội, mạng internet và 3G là rất lớn Ví vậy, chúng tôi thấy đây là một thị trường tiềm năng, ví người tiêu dùng Việt rất cởi mở với các công nghệ mới.‖
Ngoài sự thâm nhập của các công ty nước ngoài như Uber và AirBnb, các công ty Việt Nam cũng không thể thờ ơ trước nền kinh tế chia sẻ Được thành lập minute
Dans l'économie collaborative, le partage des biens avec les personnes inconnues est basé sur la confiance
Selon les études menées l'an dernier par Nielsen, 78% des consommateurs en ligne en Asie-Pacifique sont prêts à partager leur propre objet et 81% prêts à partager leur bien
Créé en 2009 et présent dans 55 pays, Uber est entré au VN en juillet dernier
Avec une application mobile, Uber annoncera au client la voiture qui est la plus proche de lui Uber n'a aucune voiture mais utilise les voitures disponibles dans la ville
Dang Viet Dung Directeur exécutif - Uber Vietnam
Que faire pour améliorer la compétence traductionnelle des
Perfectionnement linguistique
Selon Marianne Lederer, dans son ouvrage ô La traduction aujourd‘hui ằ, ô Moins on connaợt une langue et plus cette mộconnaissance fait obstacle à l‘apparition du sens ằ Il est toujours vrai que les traducteurs qui ne maợtrisent pas la langue n’arrivent jamais à comprendre intégralement le texte Dans les parties précédentes, il est prouvé que qu’un traducteur doit d’abord comprendre l’explicite du texte au premier plan et au fur et à mesure de sa lecture, l’implicite du texte est aussi saisi car quand le traducteur capte l’explicite et l’implicite du texte, il pourrait alors essayer de trouver des équivalents Prenons le cas ó le traducteur ne comprend pas vraiment le texte mais il doit le traduire Une question se pose, à quoi va-t-il avoir recours ? Bien évidemment, il se basera sur les mots dans le texte et le produit final sera une traduction remplie de correspondances Cela est d’autant plus vrai que quand le traducteur est placé devant un texte contenant de longues phrases compliquộes S’il ne connaợt pas bien la langue, pourrait- il alors trouver mờme des correspondances ?
Nous reprenons ce qui a été dit dans le premier chapitre sur les phases de la traduction selon le modèle interprétatif : lecture-compréhension-ré-expression
C’est à ce stade de compréhension qu’on peut situer la valeur de la connaissance parfaite de la langue ộtrangốre Elle est la premiốre maille de la chaợne de la traduction sans laquelle la deuxième ne pourrait pas voir le jour sinon elle sera faite sans fondement
Quand on est originaire d’un pays quelconque, par exemple du Vietnam, on est toujours sûr de notre capacité d’exprimer en vietnamien car c’est notre langue maternelle et on l’utilise depuis sa naissance Et on pense toujours que cela ne provoquera aucun problème à la traduction au sens large du terme Et nous, nous ne sommes pas des exclus de cette communauté de profanes Justement quand on procède à la traduction et quand on doit trouver, par la pression de temps, dans la langue étrangère un mot équivalent de langue maternelle on comprend vraiment qu’on est encore très faible en langue étrangère ou si on est en fort, on se rend compte que l’interférence de la langue étrangère et la limite de temps ne nous évitent de maintenir ces points forts C’est pour ces raisons que nous jugeons indispensable, à côté du perfectionnement de la langue étrangère, celui de la langue maternelle
Perfectionnement linguistique : Vue de la formation du traducteur
À cela s’ajoute aussi une autre raison pour laquelle la mise en relief du perfectionnement linguistique ne peut pas être négligée, c’est l’élément assurant la continuité de la formation Sachant que la formation des interprètes et des traducteurs implique aussi l’enseignement des techniques de l’interprétation mais ce travail ne peut se faire utilement que si la langue maternelle est d’un niveau suffisant et si la connaissance des langues dites passives est telle que les apprentis traducteurs comprennent aussi bien et aussi facile que leur langue maternelle Donc, on ne peut enseigner valablement la traduction si l’on se heurte à des difficultés dues à une connaissance insuffisante des langues, qui limite la capacité d’expression des apprentis traducteurs ou qui entrave leur compréhension
En résumé, on ne peut pas négliger la place du perfectionnement linguistique dans la formation des interprètes et des traducteurs car sans lequel, les apprentis traducteurs ne peuvent jamais progresser dans leurs études de traduction
Considérée comme une maille importante devant être achevée avant l’enseignement des techniques de traduction, le perfectionnement linguistique est une phase de préparation indispensable à l’amélioration des compétences culturelles des apprentis-traducteurs et leurs activités de recherche documentaire au cours de formation
Dans son ouvrage ô La traduction aujourd‘hui ằ, Marianne Lederer a mis en relief l’importance du cours de perfectionnement linguistique et de l’auto- perfectionnement Le cours du perfectionnement linguistique de la langue étrangère vise essentiellement la première phase de la traduction, la compréhension, même s’il aborde parfois des techniques de production L’autre volet, l’expression en langue maternelle, n’est pas oublié, car celle-ci manque souvent de clarté et de précision chez les apprenti-traducteurs alors que ce sont là des qualités indispensables à la bonne traduction
Marianne Lederer a cité quelques conseils donnés par M Pergnier et E
Lavault dans la brochure pour l’auto-perfectionnement en langue étrangère Ces conseils sont aussi valables pour le perfectionnement de l’expression en langue maternelle L’important est que les traducteurs prennent toujours conscience de la nộcessitộ de ne pas se satisfaire de ô l’à peu prốs ằ et s’entraợnent à ộcrire une langue simple, claire et précise
M Pergnier a ộcrit : ô Il ne s‘agit en aucune maniốre d‘instaurer un enseignement de langues au sen traditionnel du terme, sans aucune utilité pour les apprentis traducteurs qui, à ce stade, se doivent de consentir un effort individuel Il s‘agit, par une investigation systématique des difficultés éprouvées par des adultes à assimiler parfaitement une deuxième ou une troisième langue, d‘inventorier les causes (linguistique, psychologique, sociolinguistique) de ces difficultés, afin de leur proposer des mộthodes de travail et des exercices susceptibles d‘y pallier ằ
Parmi les exercices préconises dans la brochure, E Lavault propose un auto- perfectionnement de l’écrit et par l’écrit : ô C‘est [donc] en ộcrivant que l‘on remet en cause sa propre compộtence et que l‘on mesure ses besoins d‘auto-perfectionnement Mais c‘est aussi en écrivant que l‘on se perfectionne de la faỗon la plus efficace, non seulement en rộflộchissant et en vérifiant, mais aussi en dépassant peu à peu le domaine des servitudes de la langue pour en explorer les options, c‘est-à-dire en s‘entrainant à faire les choix qui conduisent au développement d‘une véritable expression personnelle
Comment réaliser cet auto-perfectionnement de l‘écrit et par l‘écrit ? D‘abord en étudiant l‘écrit des autres, en devenant un lecteur vigilant, capable de plusieurs types de lectures, et surtout capable de déceler comment la forme se met au service du contenu, quelles formulations correspondent le mieux à tel type de message et quels procédés stylistiques – embrassant des choix lexicaux, syntaxiques, esthétiques – sont délibérément employés dans tel ou tel type de discours Toujours enrichissante dans ce domaine est l‘étude comparative d‘articles de presse, qui démontre comment les objectifs du journaliste – liés à la conjoncture, à la ligne idéologique du journal et à l‘attente d‘un certain public – influent sur la forme du message et le message lui-mờme ằ (Lederer, 1994 : 141)
Comme nous l’avons dit ci-dessus, les traducteurs ne sont pas spécialistes du domaine Ils ne sont pas chimistes, physiciens, mécaniciens, architectes, ou médecins Comment peuvent-ils traduire ? C'est vrai, le traducteur n'est rien de tout cela, et c'est heureux Sauf exception, un chimiste fait de la chimie, un physicien de la physique, ou un architecte de l'architecture On ne demande pas au traducteur de les remplacer L'exploration du texte à laquelle le traducteur doit se livrer n'exige pas les connaissances ôtechniquesằ approfondies du spộcialiste en la matiốre, mais une connaissance sommaire du sujet, des principes et du langage spécifique Un traducteur digne de ce nom peut pratiquement traduire un texte quelconque, à condition d'avoir une culture générale aussi vaste que possible d'une part, de pouvoir et savoir se documenter d'autre part
Les difficultés du traducteur ne s’expliquent pas seulement par son absence de formation dans un domaine technique ; le texte technique a aussi des particularités stylistiques et terminologiques qui lui compliquent la tâche Pour pallier ces problèmes, il est nécessaire pour le traducteur d’acquérir des connaissances ; cette activité joue un rôle primordial dans l’activité traduisante si bien que le traducteur peut y passer une bonne partie de son temps
La documentation constitue l'outil de base du traducteur Les sources documentaires sont extrêmement diverses Leur énumération serait fastidieuse, mais on peut citer les grands dictionnaires unilingues, ouvrages spécialisés, ouvrages de vulgarisation, normes, catalogues, articles de journaux et de revue Dốs qu'il reỗoit une traduction à faire, le réflexe normal du traducteur est de se documenter Il ne s'agit pas pour lui de redécouvrir tout ce qui est connu dans le ou les domaines traités, mais de trouver rapidement la documentation lui permettant de comprendre les notions appliquées, les choses décrites et le langage employé sans oublier le rôle important de la documentation orale Un entretien avec un spécialiste fournit au traducteur des renseignements fiables et une assurance de qualité
Le traducteur est trop souvent confondu avec un terminologue Il s'agit d'une erreur fondamentale Le traducteur n'a pas à créer ou à normaliser un vocabulaire Il constate l'usage et doit s'y conformer, même si les habitudes terminologiques de telle ou telle profession lui semblent regrettables, voire mauvaises Son rôle est de faire comprendre Il doit donc utiliser la terminologie habituelle à ses lecteurs Le problème est plus complexe quand il s'agit de notions entièrement nouvelles, pour lesquelles il faut créer une terminologie nouvelle Cette opération est en principe réservée à des spécialistes du sujet considéré, auxquels le traducteur fournit tous les éléments d'information dont il dispose pour la création de néologismes Faute de mieux, le traducteur propose des termes nouveaux, en utilisant sa connaissance du mode de formation et de la morphologie des termes dans les langues d'arrivée et de départ Il doit toutefois le faire avec humilité et adopter les termes que la pratique impose ensuite