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Rapport de la session des Ateliers à An Giang - Vietnam - Annexe Mars 2008

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L’évolution du Mékong peut être envisagée selon deux options, ici présentées de façon excessive pour en faciliter le dessin.

La première option, dite d’»évolution», viserait à s’inscrire dans la continuité de ce territoire, optimiser ses potentialités pour accroitre ses performances dans un domaine économique maitrisé, en l’occurrence l’agro-alimentaire (riziculture, pisciculture). Cette option est celle en cours depuis toujours, l’homme exploitant au mieux la richesse naturelle –et renouvelable- que produit le Mékong.

La seconde option, dite de «transformation», pourrait consister en une mise aux normes internationales, permettant de favoriser une meilleure intégration dans l’économie mondiale. Elle consisterait à introduire les infrastructures de production et de transport telles que celles que nous connaissons abondamment dans nos périphéries urbaines. Elles s’imposent au territoire, par leur dimension, leur géométrie et leurs normes.

Les motivations susceptibles de conduire les décideurs à abandonner l’option «évolution» au profit de l’option «transformation» sont de deux ordres :

Premièrement, les nouvelles formes de mondialisation de l’économie. Elles favorisent l’arrivée de capitaux étrangers, se traduisant par l’édification de zones ou bâtiments d’activités de grand gabarit, peu sensibles aux subtilités topographiques et hydrauliques du territoire. Activités qui s’accompagnent de leur corolaire d’infrastructures routières interrégionales et internationales. Deuxièmement, et c’est ce qui nous intéresse ici, le sentiment que le territoire, dans son état actuel, est condamné par les conséquences prochaines des périls décrits ci-dessus. Dans ces sombres perspectives, il pourrait être jugé préférable de s’inscrire dans de nouveaux schémas, faisant fi d’une géographie séculaire car bientơt dégradée.

Ce dernier raisonnement nous apparait comme non fondé puisque, nous allons le voir, les moyens nécessaires à la prévention de ces périls existent.

Les interventions humaines sur l’environnement mondial ou directement sur le fleuve pourraient peser de plus en plus sur le bon fonctionnement du cours d’eau.

L’impact de ces mutations apparait difficile à estimer. Elles sont mal connues, leur évolution varie selon les prévisions, et plus encore, certains phénomènes peuvent ou pourront venir en compenser d’autres. A titre d’exemple, la multiplication des barrages participeront à compenser la diminution de la capacité de réservoir du Tonle Sap. Ils participeront également à pondérer l’impact des évènements climatiques qui devraient se multiplier avec le réchauffement climatique. Ces évènements, tels les typhons, auront comme effet positif –le seul surement- de renforcer l’effet de chasse du Mékong et diminuer ainsi la salinité des sols agricoles.

A cette difficulté de prévoir l’impact de ces mutations d’origine anthropique sur le comportement du fleuve à An Xiang, vient s’ajouter celle d’estimer les techniques de prévention de ces phénomènes. En effet, si l’homme, par ses techniques, son ingénierie, sa consommation excessive, impacte le climat et, à une moindre échelle, contraint un fleuve, il dispose en contrepartie de vastes moyens pour compenser ses impacts négatifs.

Digues, vannes mobiles, barrages, peuvent contenir -au moins à moyen terme - la remontée

Certains considèrent le delta, dans son état actuel, condamné par les mutations climatiques et environnementales à venir. Dans cette perspective, ils prơnent un

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