Transnationalizing viet nam community, culture, and politics in diaspora

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Transnationalizing viet nam community, culture, and politics in diaspora

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Moussons Recherche en sciences humaines sur l’Asie du Sud-Est 22 | 2013 Recherche en sciences humaines sur l'Asie du Sud-Est Transnationalizing Viet Nam, Community, Culture, and Politics in the Diaspora Kieu-Linh, Caroline Valverde Philadelphie : Temple University Press, 2012, 198 p Michel Dolinski Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/moussons/2403 ISSN : 2262-8363 Éditeur Presses Universitaires de Provence Édition imprimée Date de publication : novembre 2013 Pagination : 161-163 ISBN : 978-2-85399-9908-3 ISSN : 1620-3224 Référence électronique Michel Dolinski, « Transnationalizing Viet Nam, Community, Culture, and Politics in the Diaspora Kieu-Linh, Caroline Valverde », Moussons [En ligne], 22 | 2013, mis en ligne le 22 novembre 2013, consulté le 19 avril 2019 URL : http://journals.openedition.org/moussons/2403 Les contenus de la revue Moussons sont mis disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International Comptes rendus / Reviews 161 l’ouvrage réside dans les nombreuses citations tirées des entretiens qui illustrent de faỗon trốs concrốte et vivante les expộriences, les dilemmes, les perspectives, les calculs et les stratégies d’adaptation de ces travailleuses migrantes Les sept chapitres du livre traitent non seulement des conditions de travail, mais abordent les sujets aussi essentiels que les transformations structurelles de l’économie thaïlandaise, la réglementation du travail, le pouvoir de l’État, de l’illégalité, ainsi que l’impact de la crise économique mondiale De tous les chapitres, le cinquième est peut-être le plus instructif et novateur, en ce qu’il traite de la maternité et des nombreux défis qu’il y a avoir ou non des enfants puis devoir les élever en ayant un statut de travailleuses migrantes transfrontalières Dans la littérature sur les migrations, beaucoup a été écrit sur la « global care chain », savoir les travailleuses migrantes de pays pauvres qui vont vendre leurs soins et leurs services la personne (domestiques, gardes-malade, infirmières, nounous, etc.) dans les pays riches En revanche, très peu d’études ont ộtộ consacrộes la faỗon dont les travailleuses migrantes gèrent leurs propres besoins en matière de soins et de services, quand elles sont enceintes, jeunes mères ou malades, et qu’elles continuent travailler tout en aidant financièrement leurs parents Un autre apport de ce chapitre réside dans l’évocation d’un problème majeur et rarement étudié, celui des enfants de migrants victimes de discrimination et d’exclusion, dont le nombre officiel est de 100 000 Pearson et Kusakabe constatent que bien des migrantes birmanes vivent sans protection d’aucune sorte, ni celle procurée par leur citoyenneté birmane dans leur propre pays ni celle du pays d’accueil, la Thaïlande Comme bien des ouvrages estampillés Zed Books, généralement militants et de gauche, ce livre s’adresse un lectorat d’universitaires et de personnes engagées dans le progrès social et les mouvements altermondialistes En révélant une des faces cachées du développement économique en Thaïlande, il montre l’envers du décor de ses dynamiques industries et de sa politique migratoire Il est ainsi un modèle de recherche engagée L’ouvrage a le mérite de donner la parole aux migrantes qui n’ont pas le droit de s’exprimer et d’informer les consommateurs sur les conditions de fabrication de ce qu’ils consomment, voire marchandent, pour les obtenir des coûts encore plus avantageux Il est clair qu’en achetant de la confection « made in Thailand », il sera désormais difficile d’ignorer que ces vêtements ont été fabriqués par des migrantes birmanes au prix de grands sacrifices dans des conditions de travail et de vie déplorables * Chargée de recherches, IrAsia, CNRS-Aix-Marseille Université Transnationalizing Viet Nam, Community, Culture, and Politics in the Diaspora Kieu-Linh, Caroline Valverde, Philadelphie : Temple University Press, 2012, 198 p Par Michel Dolinski * Ce court ouvrage offre un regard, de l’intérieur, sur le paysage complexe qui sous-tend une partie de la vie politique et sociale des membres de la communauté vietnamienne ayant migré aux États-Unis la suite de la défaite des armées du Sud Viêt Nam en 1975, ainsi que sur les rapports que ces personnes entretiennent avec leur ancien pays L’analyse, qui s’appuie sur une enquête de long terme menée au sein même de la communauté pour montrer la relation complexe existant entre les Vietnamiens de la diaspora et ceux vivant dans la mère patrie, met particulièrement en avant la dynamique des allégeances personnelles et politiques qui faỗonnent les relations entre une communautộ hộtộrogốne, son pays daccueil, son pays d’origine Se dévoilent ainsi, au fil des six chapitres, les descriptions de l’expérience « raciale » Moussons n° 22, 2013-2, 153-186 162 Comptes rendus / Reviews et ethnique de ces migrants condamnés s’adapter, l’évolution progressive de leur identité, leur conception et leur perception actuelle tant de leur patrie d’origine que de la culture de leur pays « hôte » Le premier chapitre présente le travail de terrain au sein d’une communauté distante de son pays d’origine et subissant les forces de l’assimilation naturelle et de la dissolution contre lesquelles elle se défend Les conditions mêmes de la migration du groupe aux États-Unis, la possibilité de rester en contact quasi permanent avec le pays natal grâce aux moyens de communication transnationaux, par exemple, font de ce groupe un exemple de communauté diasporique Le chapitre deux intitulé : « Popular Music, Sounds of Home Resistance and Changes » [musique populaire, sons du pays, résistance et changements], ou encore le chapitre trois : « Social Transformations from Virtual Communities » [transformations sociales partir des communautés virtuelles] peuvent dérouter de prime abord Ils se révèlent cependant pertinents La musique populaire contemporaine est en effet un marqueur culturel puissant qui, sous l’influence occidentale et plus particulièrement américaine, a subi une transformation importante avant la réunification du Viêt Nam, et ceci tant au nord qu’au sud Le groupe va transposer cette musique aux États-Unis où elle va s’adapter pour refléter notamment la nostalgie ou encore les espoirs des migrants Le travail de l’auteure montre combien ces productions culturelles hybrides de la communauté ainsi que celles du Viêt Nam après la réunification vont tout d’abord devenir des enjeux politiques puis commerciaux pour enfin se rejoindre progressivement dans les flots d’une « culture transnationale » qui se renforce sans cesse des allers-retours désormais possible depuis l’ouverture du pays et le relâchement relatif de l’emprise idéologique du régime vietnamien Évoqué sous cet angle, ce chapitre illustre bien en Moussons n 22, 2013-2, 153-186 la renforỗant la théorie d’une « transnationalisation » de la culture vietnamienne Le chapitre trois analyse l’usage fait par la communauté des technologies Internet et l’espace de communication ainsi créé au sein de la communauté, par exemple lors de la mise en place de forums politiques ou de discussions anti-communistes, mais aussi entre les migrants et Vietnamiens restés au pays Si les débats circulant sur ce média ont sans aucun doute, au dire de l’auteure, intéressé les agences officielles gouvernementales vietnamiennes, permis le resserrement des relations entre les deux groupes et peut-être même favorisé la dissidence, le réseau de surveillance mis en place par le régime de Hanoi a très rapidement imposé des limites Le chapitre quatre montre travers une exposition d’artistes ayant eu lieu en 2006 comment cette communauté migrante s’est construit une forteresse prison dans laquelle le sentiment anti-communiste est devenu un passage ou un état d’esprit obligé qu’il faut affirmer sous peine de représailles – parfois physiques – de la part d’autres membres de la communauté, car la perte de cet état d’esprit signifierait pour eux la perte de la mémoire des souffrances endurées en tant que réfugiés Ce radicalisme exacerbé s’est souvent violemment opposé des propositions d’artistes, de chercheurs ou simplement d’individus invoquant le Viêt Nam actuel ou mettant en scène ses leaders dans un but autre qu’offensif ou critique Cependant, l’existence et l’affirmation même de ces propositions « déviantes » montre l’existence au sein du groupe de sentiments autres que ceux officiellement affichés Les chapitres cinq et six décrivent le processus inéluctable d’intégration des migrants leur pays d’accueil, ainsi que le nécessaire et naturel investissement de certains de ses membres la vie politique locale, au titre de la représentativité du groupe, par exemple Le problème qui se pose alors est celui, évoqué au chapitre Comptes rendus / Reviews 163 précédent, de l’exigence de la communauté que ses représentants affichent un respect des normes sociales et culturelles, morales et politiques figées de leur communauté Cette attitude fermée ne représente pas, de l’avis de l’auteure, la diversité et la richesse des opinions des individus ou des différentes générations dont certaines sont désormais nées sur le sol américain et dont les perspectives divergent en grande partie de celles de leurs parents Enfin l’attitude radicale d’une minorité donne l’opinion publique l’image erronée d’un groupe figé l’identité monolithique, ce qui n’est, au sens de l’auteure, pas le cas Cet ouvrage intéressant propose une approche originale et vue de l’intérieur du développement d’une société migrante en voie d’intégration progressive dans le contexte américain, mais en contact per manent avec sa société d’origine : le Viêt Nam L’originalité de l’auteure réside dans la description pertinemment construite d’un certain nombre d’éléments de ce processus L’hypothèse d’une « transnationalisation » de la culture vietnamienne, issue du métissage de cet allerretour, n’est cependant pas totalement convaincante même s’il semble probable que le contact entre les deux groupes a un impact, même minime, sur la société vietnamienne, notamment travers la musique Le livre dont les développements très détaillés montrent la connaissance de l’auteure et la distance qu’elle a su prendre avec son groupe d’origine, apportera aussi au chercheur ou au spécialiste de l’étude des diasporas, une compréhension plus fine de l’évolution possible d’un groupe migrant En ce sens, sans être indispensable, il est cependant recommander * Mtre de conférences, Aix-Marseille Université, IrAsia The Lovelorn Ghost and the Magical Monk Practicing Buddhism in Modern Thailand, Justin Thomas McDaniel, New York, Columbia University Press, 2011, 327 p Par Guillaume Rozenberg * S’est-on jamais véritablement intéressé au bouddhisme thaï ? C’est en substance la question que pose Justin McDaniel dans un ouvrage la teneur polémique, où les chercheurs spécialistes de la Thaïlande et en particulier de la religion thaïe, toutes disciplines confondues (études bouddhiques, anthropologie, histoire, histoire de l’art), subissent une attaque en règle L’auteur déclare même préférer aux travaux des chercheurs les comptes rendus d’observateurs profanes ayant résidé en Thaïlande Ces comptes rendus seraient en effet affranchis des présupposés et des filtres qui ont systématiquement biaisé la lecture de la réalité thaïe par les chercheurs À l’origine, il y a le décalage entre l’expérience de McDaniel et les descriptions du bouddhisme thaï contemporain qu’il a pu lire dans les ouvrages scientifiques sur le sujet McDaniel n’est pas seulement un expert des manuscrits religieux thaïs et lao Il est aussi un fin connaisseur du bouddhisme thaï contemporain, ayant eu arpenter le pays et ses monastères en quête de manuscrits, ayant même pendant un temps adopté la condition monastique Ce qui l’a d’abord et avant tout frappé, c’est l’omniprésence, dans le paysage religieux (statues, images imprimées, amulettes, etc.), notamment Bangkok, et dans les pratiques des bouddhistes thaïs, d’un personnage, le moine Somdet To Or aucun des chercheurs qui se sont penchés sur la religion thaïe n’a cru bon de s’intéresser sérieusement ce personnage et sa place dans la société et la religion thaïes Fort de ce constat, McDaniel entend, annonce-t-il en introduction, s’éloigner des approches courantes qui privilégient les questions de croyances, de doctrine, d’institutions, Moussons n° 22, 2013-2, 153-186 ... Université Transnationalizing Viet Nam, Community, Culture, and Politics in the Diaspora Kieu-Linh, Caroline Valverde, Philadelphie : Temple University Press, 2012, 198 p Par Michel Dolinski * Ce... gốrent leurs propres besoins en matière de soins et de services, quand elles sont enceintes, jeunes mères ou malades, et qu’elles continuent travailler tout en aidant financièrement leurs parents... opinions des individus ou des différentes générations dont certaines sont désormais nées sur le sol américain et dont les perspectives divergent en grande partie de celles de leurs parents Enfin

Ngày đăng: 26/10/2022, 10:37

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