Histoire Naturelle des Poissons V04, Cuvier

HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS, PAR M le B.°» Grand-Officier de la de l'Instruction CUVIER, Légion d'honneur, Conseiller d'État publique , des l'un quarante Secrétaire perpétuel de celle des Sciences royales de Londres , de Berlin , , membre de Pétersbourg de Gœttingue, des Pays-Bas, de et au Conseil royal de l'Acadộmie franỗaise , des Sociộtộs et de Stockholm Munich, de Modène, , Académies de Turin etc.; ET PAR M VALENCIEttNES, Aide- Naturaliste au Muséum d'Histoire naturelle TOME QUATRIÈME A PARIS, LEVRAULT, rue de la Harpe, n.° 81 STRASBOURG, même Maison, rue des Juifs, n.° 33; Chez F G •BRUXELLES, ; Librairie parisienne, rue de la Magdeleine, n.° 438 i829.s AVERTISSEMENT JLes poissons dont nous donnons l'histoire dans ce volume trigles , , répondent aux genres linnéens des des scorpènes et des cottes , et une on y verra beaucoup d'espèces qui paraissent pour la première partie de celui des gastérostes fois, et : qui ont été rapportées par les savans voyageurs que nous avons déjà eu tant d'occa- on y sions de citer avec reconnaissance; mais en trouvera aussi, tirées de sources nouvelles, que nous nous empressons de faire conntre M Yalenciennes dans un voyage , cette année (1829) Londres et qu'il a fait Berlin, a reỗu dans ces deux capitales des preuves éclatantes du généreux l'histoire naturelle MM lui ont les intérêt que les amis de prennent notre entreprise conservateurs du Musée britannique communiqué les poissons rapportés nord de l'océan Pacifique par M Collée , du chi- rurgien de l'expédition du capitaine Beechey; AVERTISSEMENT VJ il a obtenu de M Alexandre Jolmston de prendre des copies des peintures exécutées Maïaca sous et jeux de M les le major Farquar, qui appartiennent la Société asiatique; et de M Horsfỵeld , les dessins faits par docteur le Finlayson, médecin de l'expédition de Siam, et déposés la Compagnie des Indes M Gray lui a fait conntre de nombreux dessins appar- tenais au général Hardwike, et dont plusieurs, de la main de Buchanan, repré- feu Hamilton sentent les espèces décrites dans son ouvrage, mais dont Bennet il n'a pas donné de lui a fait voir les poissons et des ỵles Sandwich qui M E T figures de Sumatra se trouvent dans collections de la Société zoologique; enfin, dû àM;Yarrèl des observations pleines les il a d'intérêt sur les espèces des côtes d'Angleterre Ses récoltes de Berlin n'ont pas été moins il y a vu les poisM Deppe et les importantes pour l'ichtyologie ; sons envoyés du Mexique par , poissons encore incertains de Bloch lui ont été confiés par M Lichtenstein de nouveau tous les , pour examens et être soumis comparaisons propres constater leur véritable synonymie Deux autres employés du Muséum M Lau, AVERTISSEMENT M Bibron, ont rillard et côtes de V1J envoyés sur été les Méditerranée, pour compléter la la connaissance des poissons si nombreux de cette mer M Laurillard, garde des galeries d'anatomie, s'est rendu Nice, oii il a passé six mois, sans cesse occupé de la pêclie, et secondé des de toute l'influence lumières et M Outre Risso anciennes grand nombre d'espèces le nouvelles qu'il et du savant y a recueillies, il a eu l'avantage d'en copier les couleurs telles qu'elles sont sur le poisson sortant de l'eau; partie des descriptions icbtyologiques encore défectueuse pour M Bibron , si espèces étrangères les aide-naturaliste pour la zoologie, a passé en Sicile et a cherché s'y procurer ceux M Rafmesque qui nous manquaient encore il a eu le bonheur d'en des poissons indiqués par ; rencontrer d'autres dont ce naturaliste n'a point parlé En même temps un naturalistes M le , M Riener duc de Rivoli , autre de , nos aides- qui voyageait avec nous en rassemblait plu- sieurs Toulon Nous avons aussi reỗu des envois pleins AVERTISSEMENT Vilj d'espèces nouvelles , et accompagnés de dessins M Alcide d'Orbigny, coloriés d'après le frais de moment envoyé par qui est en ce dans les M Ricord nous a de Saint-Domingue, de notes sur y et fait tenir d'Ouabache; de France un fait Muséum du Chili troisième envoi a joint beaucoup l'histoire et les usages des espèces M Lesueur nous a rivière le Etats de Biiénos-Àyres et la et M des poissons de la d'Espinville Nouvelle-Orléans , , consul en a envoyé des eaux des environs de cette ville, et parti- culièrement du lac Pont-Chartrain Le docteur Ravenell, jeune médecin de Charlestown, nous en a procuré aussi plusieurs belles espèces des eaux douces de la Caroline La grande expédition commandée par M Durville est revenue heureusement, et Quoy et velles collections faites la la Nouvelle-Zélande, et éloignés, celles que déjà du Cap en même MM Gaymard ont complété par de nou- et Nouvelle^Guinée dans d'autres parages ils du port Jackson, avaient envoyées Ils ont rapporté temps un recueil nombreux de figures coloriées d'après le frais, marine va faire publier que le ministère de la avec une magnificence AVERTISSEMENT IX égale celle des deux grands voyages précédens commandés par MM de Freycinet MM Lesson ment de et la partie des poissons de M Duperrey, et aussi et Duperrey Garnot sont occupés en ce mo- pour les naturalistes un grand nombre de Yoyage le y trouveront belles espèces par- faitement représentées Nous devons surtout mentionner MM Quoy cours nouveaux que nous ont obtenus de la part et ici de deux babitans de l'Isle-de-France, pleins d'un noble 1'bistoire naturelle, Théodore Delise sons les : MM ils les se- Gaymard zèle pour Julien Desjardins el nous ont adressé les pois- plus rares en grands échantillons, et accompagnés de dessins exécutés d'après le frais qui feront un des plus beaux ornemens de notre ouvrage M Rifaud, qui s'était établi dans la Haute- et y a séjourné pendant un grand nombre d'années, y a rassemblé avec le plus grand soin les poissons du haut Nil et en a Egypte , rapporté la des ligures et des communication nous a plus, que nous avons pu en squelettes dont intéressés d'autant faire la comparaison avec ceux du Sénégal rapportés par M Pérotet, AVERTISSEMENT X et qui appartiennent aux mêmes genres et sou- vent des espèces excessivement semblables MM Tout nouvellement Ketlitz et Postels , de Mertens commandement de M ayant passé par Paris tité de du monde sous russe qui vient de faire le tour le , embarqués sur l'expédition , le capitaine nous ont fait Lutke, voir quan- de beaux dessins coloriés de poissons par- faitement étudiés, et qui procureront aussi de grands accroissemens la science, sans doute très -prochaine où le l'époque gouvernement russe en ordonnera la publication ; nous y avons remarqué surtout en plus grand nombre que dans aucune autre collection les poissons du Ramcbatka nord de la et des autres côtes et rivières mer Pacifique, si singuliers du pour la plupart Enfin, linstant où l'on imprimait nos dernières feuilles, sont arrivées récoltes faites le en Morộe par la au Musộum les commission que gouvernement franỗais y a envoyée, et dans M le colonel Bory Saint-Vincent di- laquelle rige la partie de l'histoire naturelle raliste, aussi instruit par M le Ce natu- que plein d'ardeur, secondé docteur Pector, très-habile en grec AVERTISSEMENT moderne, a portent aujourd'hui la XJ avec soin recueilli les noms que les poissons des côtes de Grèce, lesquels en plusieurs occasions nous aideront remonter leur ancienne nomen- clature La première partie des Poissons du Brésil de M Spix vient de partre par les soins de M Martius, et avec des descriptions très-détaillées et très-bien faites tifie ce de M Àgassis elle jus- : que nous en avons annoncé dans notre Histoire de l'Ichtyologie cement de la partie de M Puippel en Nubie , et On a aussi le commenYoyage ichtyologique du de celui de M Ehrenberg en Abyssinie et sur la mer Rouge Ces deux ouvrages, riches d'ailleurs dans toutes branches de les l'histoire naturelle, feront grand honneur aux naturalistes qui sont recueillir un allés avec tant de courage de nouveaux sujets d'observation, et qui les décrivent avec tant d'exactitude et de sagacité On trouve aussi de nouveaux renseignemens sur divers poissons, soit dans le soit dans l'Isis Journal zoologique de Londres de M Oken , soit dans les , mé- moires des sociétés savantes particulièrement occupées de l'histoire naturelle , et nous au- AVERTISSEMENT Xlj rons le plus grand soin d'en profiter , en temps que d'en Nous recevons en moment ce poissons de l'Islande de fort, 829, où utile, et in-4.°), le nom La M l'Histoire des Fr Faber (Franc- ouvrage qui nous sera la sébaste volume lons dans ce même citer les auteurs ( fort du Nord dont nous parp 327 ) est décrite sous d'holocentrus sanguineus famille des joues cuirassées se trouvant remplir tout l'espace que nous pouvions consacrer ce remettre volume, nous sommes obligés de l'un volumes prochains des les nombreuses espèces que nous pourrions déjà ajouter aux genres que nous avons publiés Nous indiquerons seulement les deux interca- lations suivantes, faire (p 8) dans le tableau de la famille Ligne 2, au caractère des Apistes, ajoutez Des Dents aux Puis palatins : MlNOUS Les Ligne 44 , caractères des apistes Au ; point de dents aux palatins après Agriopus, ajoutez HoPLOSTÈTHES cclluleuse ; six Corps haut, armé inTérieurement rayons mous aux ventrales Jardin du Roi , Octobre : d' écailles 829 : 504 LIVRE IV JOUES CUIRASSÉES Terre-Neuve l'élargissement se termine en pointe, Dans celle-ci il forme une forte dent aiguë, d'autant plus prononcée que les dentelures du reste de l'épine sont presque insensibles D — 1/12; A 1/8; C 12; P 9; V 1/1 Nos individus sont comme en noirâtre, teints ceux de l'espèce précédente C'est celle-ci que représente Mitchill (p 43o, et et décrit 10) sous pi 1, fig le M nom de gasterosteus biaculeatiis et il est probable que c'est aussi celle que Pennant et Shaw* ont mentionnée sous ce nom; mais elle a comme les autres une troisième petite épine, , joignant la dorsale molle, et même la ligure de M Mitchill en fait foi Les individus de M Mitchill avaient été pris dans l'eau salée avec ses killfish, qui sont nos cyprinodons jL'EpINOCHE A QUATRE AIGUILLES {Gasterosteus quaclracus , Mitch ) M Mitchill parle d'une épinoche quatre épines, qu'il regarde comme différente de son biaculeatus, mais qui se pèche dans les mêmes eaux Arctic zooh, Gêner, zool Transactions de New-York, t II, p 385 c , t IV, part., p 608 t I er , p 43o, pi i, fig n 505 CHAP XVII ÉPINOCHES Sa figure marque tête de suivans même une dorsale molle la Il lui cinquième épine en donne nombres les : B 3; D 12; A 11; C 13; P 13 que Il dit mobiles, les quatre premières épines sont imcôté des épines ventrales et qu'à il une de chaque coté qui va presque jusqu'à a y en l'anus Cette dernière circonstance semble indiquer une structure de bassin analogue celle que nous verrons bientôt dans le spinachia Z7ËPINOCHE A BASSIN FENDU {Gasterosteus apeltes^ nob.) Nous trouvons une a même cette très-petite épinoche structure dans que M Lesueur nous envoyée, et qui pourrait bien être celle que M Mitchill a eue sous les yeux, quoiqu'elle réponde assez mal sa description Sa chette de sa taille : et sa forme sont elle a trois celles de notre épino- épines grêles et mobiles en avant deuxième dorsale ; son bassin ne forme pas un bouclier prolongé en pointe entre les ventrales ; au contraire, cet espace est sans armure, mais l'os innominé se prolonge de chaque côté, au-dessus de l'épine de la ventrale, en une pointe grêle qui reste adhérente au corps le voisinage de l'anus les côtés du corps Il et s'étend et longue, jusque dans n'y a aucunes plaques sur La queue est grêle, et pas avoir eu de carène latérale ne part 506 livre iv joues cuirassées jL'Épinochette, OU PETITE ÉpINOCHE d'EuROPE A NEUF ÉPINES (Gasterosteus pungitius, L.) L'épinochette est encore d'un tiers plus que l'épinoche, et nous n'avons sur nos côtes de l'Océan aucun poisson qui demeure dans de si faibles dimensions c'est peine si elle pèse une demi-once Catherine naine de M Risso reste seule encore au-dessous de petite : cette taille, toutefois ce n'est pas le jeune si d'une espèce plus grande Les formes générales de l'épinochette sont mêmes que celles longement près, de l'épinoche, un peu plus et elle a aussi le l'ouïe et la nageoire, la les d'a- grand espace entre bande osseuse formée par le cubital sous chaque côté de triangulaire du ventre avec une branche montante et les deux épines qui s'y attachent la poitrine, le bouclier de chaque côté, de nageoires ventrales, dans et tiennent lieu mou; l'aisselle y a toutefois aussi un très-petit rayon mais ses flancs ne portent aucunes bandes os- desquelles il seuses (ni sept, ni trente), et ses épines dorsales sont au nombre de neuf, toutes lures visibles et brane fort courtes, sans dente- munies chacune de sa petite mem- Les épines ventrales ne sont pas non plus dentelées ; elles n'atteignent du bouclier ventral pas toul-à-fait la pas tout-à-fait le bout Les sous-orbitaires ne couvrent joue en arrière, et néanmoins ils 507 CHAP XVII ÉPINOCHES s'articulent encore avec la partie montante du préo- percule Nous trouvons entre les épinochettes de nos environs une différence analogue que nous avons observée dans les également négligée par et qui a été celle épinoches, les natu- ralistes; c'est que dans les unes la queue a de chaque côté une carène que l'on reconnt la loupe être garnie de dix ou onze que dans et écailles minces les autres il et elles-mêmes carénées, n'y a ni carène ni écailles, mais que l'on voit plutôt de chaque côté de queue deux sillons longitudinaux Du la reste, ces deux sortes d'épinoches se ressemblent en tout Le nombre des épines dorsales varie dans toutes les deux ordinairement il est de neuf; mais on en : trouve quelquefois dix, d'autres fois huit seulement B 3; D — 10; A 1/9; La couleur de jaunâtre sur le C 12; P 11; V 1/5 ces petits poissons est d'un vert dos, argentée sur les côtés et sous ventre, très -finement pointillée de noir; les na- le geoires sont blanchâtres Les viscères de l'épinochette ressemblent beau- coup ceux de l'épinoche Le tube intestinal encore plus court, parce qu'il va tout droit de est la bouche l'anus Au quart supérieur de sa longueur il y a un étranglement qui marque le pylore Le reste de l'intestin est Le la foie se vésicule en massue, dont la pointe est l'anus prolonge plus dans l'hypocondre droit; du fiel est excessivement petite, et le canal H08 LIVRE IV JOUES CUIRASSÉES cholédoque, fin comme un du pylore même La vessie aérienne est cheveu, s'ouvre auprès plus longue, mais plus étroite Nous prenons abondamment des épinooù la grande ëpinoche chettes dans la Seine, se montre rarement, aimant mieux les eaux d'une moindre étendue Mais ces épinochettes de Seine sont de celles qui n'ont pas de la carène a la queue, et c'est aussi sur des in- dividus de cette sorte que porte d'Artedi Il Leur y en a d'Angleterre la description en Mai et en Juin beaucoup dans les ruisseaux frai a Ray lieu cite particulièrement celles du comté de Warwick En général, l'espèce n'est pas moins répandue en Europe que celle trois épines Il part qu'il s'en trouve aussi la dénomination que donne Bloch, de petite ëpinoche de mer, n'en est pas moins impropre Ses noms vulgaires sont peu près les mêmes que ceux de la grande ëpinoche, avec une épithète qui marque sa petitesse les dans l'eau salée; mais lui ; Russes la nomment kolinsha 509 chap xvii épinoches Z'Épinochette de Terre-Neuve (Gasterosteus occidentalis , nob.) Nous devons M de la Pilaye une épino- chette de Terre-Neuve, très-semblable celle de France, qui de sa queue a des- écailles sur les carènes ; formes sont seulement un peu plus alongées ses Notre individu n'a que huit épines sur et le dos, neuf rayons mous D 8— 9; A 1/9; C 12; P 11; V 1/1 Le Gastré, OU Épinoche DE MER A MUSEAU ALONGÉ (Gasterosteus spinachia, L.) Spinachia teurs un mot fabriqué par est du moyen noche; âge, d'après et Linnaeus l'espèce alongée que dans Son corps appliqué spécialement de ce genre est carénées , , qui ne vit , dix fois plus long qu'il n'est gros; revêtue sur toute sa longueur d'éle rend quadrangulaire dans toute sa moitié postérieure, et il est pentagonal en avant du un angle de plus de chaque côté, que son ventre est plat La longueur de sa tête de l'anus, parce que bassin lui donnent et épi- l'eau salée sa ligne latérale eailles l'a au- les le franỗais la crờte cubitale et celle LIVRE ÎS10 est peu près JOUES CUIRASSEES IV quart de sa longueur le également éloigné de l'ouïe La bouche de peu fendue, est et et prolongement de C'est surtout le L'œil est ne prend que du museau entre le bout l'intervalle totale du bout du museau le tiers et l'œil branche hori- la zontale de l'interopercule qui la porte ainsi en avant La mâchoire inférieure avance plus ont l'une rieure Elles de dents en velours ni au et vomer alongé mais il que la supéune large bande n'y a aucunes dents ni aux palatins L'os de la langue, grêle ne , lieu de la ; et l'autre se porte pas en avant ; est il au mi- longueur du museau Le dessus du crâne peu près plan, et c'est peine si le front deun peu concave entre les yeux Les sous-orbitaires cuirassent les parties latérales du museau et le est vient dessous de l'œil : le dernier s'articule la branche du préopercule Aucun de horizontale de dentelure ni d'épine loupe très-finement épine crée ; , pointillés L'opercule n'a La membrane branchioslège elle s'unit ces os n'a mais tous paraissent est la aucune peu échan- sa semblable sous le milieu l'opercule et a trois rayons de chaque côté Il de y a la tempe une petite crête, qui se continue sur le surscapulaire et sur l'os claviculaire , se terminant sur chacun de ces os par une très -petite pointe Entre l'ouïe large et la que dans pectorale est les autres un intervalle aussi épinoches L'os que nous appelons cubital, non -seulement forme une crête au bas de cet intervalle, en arrière de rale : il se la moitié de mais se prolonge encore la longueur de la pecto- termine par une pointe laquelle s'ai- CHAP XVII ÉPINOCHES tache l'os du bassin, qui ne se réunit son une blable que par terne sous , en sorte petite portion qu'ils sem- de son bord in- ne forment point de bouclier un peu avant crête osseuse, terminée en pointe longue crête de la ventrale, l'os du voit que , légèrement arquée mous dans sa et membrane cette espèce n'a pas le ventre garanti dans son milieu les côtés, et d'ar- au milieu de cette bassin que s'attache l'épine qui est courte a deux très-petits rayons On ventre, mais bien de chaque coté une longue le river l'anus C'est précisément de 51 comme que commune, mais l'épinoche nu, qui dans l'espace épinoches ne règne qu'entre les les autres os cubitaux, se pro- longe dans celle-ci entre ceux du bassin et jusqu'à Les pectorales sont arrondies, du neuvième l'anus environ de la longueur totale, rayons Les épines dorsales et n'ont que dix commencent vis-à-vis la y en a quinze, toutes munies de leur petite membrane toutes peu près du cinquième de la hauteur totale; la dernière seule est base des pectorales; il , un peu plus forte et plus arquée que les autres L'espace qu'elles occupent est peu près le quart de une la longueur totale, bordé de chaque côté par de légères proéminences longitudinales suite qui appartiennent aux interépineux une dorsale molle, quelquefois de ; vient ensuite six, le plus sou- vent de sept rayons, tous branchus Elle est triangulaire, haute en avant, et attachée peu près comme le corps, par son bord postérieur Elle occupe en longueur peu près totale L'anale répond le huitième de la dorsale en position la longueur , en 51 LIVRE «V JOUES CUIRASSÉES grandeur, en forme et en nombres de rayons Elle a en avant de sa base une petite épine munie d'une membrane particulière La portion de queue derrière ces deux nageoires par les côtés , est très -déprimée, de et fait le tiers la tranchante longueur totale La caudale en fait le onzième elle est coupée carrément et a douze rayons Je compte la ligne laté; rale quarante-quatre écailles, toutes carénées et lé- gèrement granulées ont ; celles des côtés de la queue carènes plus saillantes que les autres, mais les n'a d'épines Le reste de la peau est nu La couleur de ce poisson est un brun verdàlre en dessus et la queue, et un blanc argenté aux côtés du museau, a,ux joues, aux opercules, sur l'es- aucune pace en avant de la base des pectorales et sous la La dorsale et l'anale ont chacune sur leur moitié antérieure une tache noire et ronde La longueur de l'espèce ne passe guère six ou sept pouces gorge , la poitrine et le ventre Les viscères de ce gastré ne diffèrent pas beau- coup de ceux des épinoches d'eau douce Le et foie ne forme qu'un seul lobe, qui recouvre est gros, et entoure presque en entier l'œsophage longe un peu plus droite, prolongement et qu'est la vésicule c'est du fiel ; se il pro- auprès de ce L'œsophage, assez gros et arrondi, ne se distingue pas de l'esto- mac Ils le tiers forment un seul tube, dont de celle par un étranglement assez fort, de le suivre la longueur fait de l'abdomen Le pylore se marque et l'intestin, directement, se porte un peu au lieu droite et descend en droite ligne jusqu'auprès de l'anus, 515 CHAP XVII ÉPINGCHES où gauche assez fort un coude il fait ses parois sont plus en cet endroit , rend droit l'anus se Il très-petits tubercules deux qui sont les le pylore tournés vers l'estomac La cœcales et re- de l'abdomen La vessie natatoire minces et Les reins sont longs, aplatis en deux que tout près de se réunissent , rate dans l'hypocondre gauche sous est étroite, assez alongée, parois ne et il , Les vésicules séminales sont petites jelées vers l'arrière tées ; minces y a auprès du pylore traces d'appendices est petite, et située se dilate il argen- filets, qui l'anus squelette a dix-huit vertèbres abdominales, et Le ^environ vingt-trois caudales compter les ; mais il dernières de la queue , est difficile de qui sont très- grêles et ne forment presque qu'un corps Ses côtes sont grêles, postérieures entourent tout l'ab- et les domen Ce poisson ne remonte point dans vières ; mais il n'est pas très-rare sur les ri- nos côtes de la Manche et du golfe de Gascogne M Garnot nous en a fait parvenir un de Brest, sous le nom de lanỗon 11 parait être encore plus Nord, où nevelde vu dans l qui , l'a décrit le stein-bicker ZoophyL, premier de Kiel, où y en a dans toute commun dans le devient aussi plus grand Scho- le golfe nomment Il il les (mordeur de la Baltique , l'avait habitans le pierres) A p l34> 33 Helgo- 514 LIVRE IV JOUES CUIRASSÉES land, où l'on en voit aussi quelques-uns, on erd-krùper (rampant terre), et en peu près de même, erdkraber M Noél nous en a envoyé de Norvège, où son nom est, dit-il, store-tinl'appelle Danemarck on le nomme dqure; mais Fabricius ne le nomme point parmi les poissons du Groenland d'entendre le latin que Bloch Gronovius que l'espèce est extrêmement commune en Hollande Gronovius ne le dit que de l'épinochette Il doit être difficile d'en tirer quelque aliment, et on ne l'emploie guère qu'à fumer des terres et en extraire de l'huile Cependant Bloch assure que les pauvres gens ne le dédaignent pas toujours On l'attire en quantité au moyen de feux allumés Nous ne connaissons pas de poissons qui se rapprochent de ce gastré par les caractères; C'est faute a cru lire dans ' il est jusqu'à présent isolé dans son sous-genre lchtyol., p 10 CHAP 6V6 xvm ORÉOSOME CHAPITRE XYIII De VOréosome (Oreosoma, nob.) Et particulièrement de Z'Oréosome de l'Atlantique {Oreosoma atlanticum, nob.) un de ces êtres figure que l'on prendrait plutôt pour le produit monstrueux dune imagination malade que pour une réalité existante dans la nature Que l'on se représente un petit poisson aussi haut que large, hérissé de gros cônes semblables des pains de sucre, et Ton commencera se faire une idée de Yoréosome ou poisson montagneux; car c'est ce que ce nom Voici encore étrange , (de signifie et est il dont le