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Les troubles de l’intégration visuelle - part 8 docx

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Le seul traitement qui ait fait ses preuves dans la forme sèche ou non exsudative de cette maladie, forme qui représente 85 % des cas de DMLA, est un supplé-ment minéral / antioxydant do

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palpébral et entraînant la rotation vers l’extérieur et

vers le bas du rebord palpébral De plus, l’irritation

constante provenant du frottement de la peau et les

modifications cutanées liées à un larmoiement accru

peuvent causer des modifications cicatricielles de la

peau qui entraînent ultérieurement le retournement

vers l’extérieur du bord libre de la paupière La

présence d’une énophtalmie relative entraîne de toute

évidence la perte du soutien de la paupière sur le

globe oculaire Un « pseudo-entropion » peut se

développer en présence d’une proptose dans lequel le

bord palpébral n’est pas retourné vers l’intérieur, mais

les cils frottent sur la surface du globe faisant

protru-sion Cela est souvent le cas dans la maladie de

Graves-Basedow, dans laquelle il existe une éversion du point

lacrymal Un pseudo-entropion est encore plus

problé-matique chez les patients asiatiques car chez eux, la

paroi orbitaire est plus près de la ligne cilière, ce qui a

pour conséquence que la graisse dans la zone

pré-tarsale pousse les cils contre le globe exophtalmique

La migration antérosupérieure du muscle

orbicu-laire préseptal sur le muscle orbicuorbicu-laire prétarsal est

mise en doute et pourrait être secondaire à l’éversion

vers l’extérieur du bord inférieur du tarse Les

inter-ventions visant à resserrer le muscle orbiculaire

préseptal sur le bord inférieur du tarse peuvent guérir

secondairement l’entropion, en empêchant la rotation

externe du bord inférieur du tarse18

La laxité de la paroi orbitale peut permettre la saillie

de la graisse orbitaire (dermatochalasis) et altérer

sec-ondairement le fonctionnement de la paupière et

l’appo-sition de la paupière sur le globe oculaire Dans certains

cas, les poches de graisse doivent être réduites ou

excisées pour rétablir le fonctionnement de la paupière

Modifications cicatricielles

Les modifications cicatricielles de la lamelle

antérieure produisant un ectropion de la paupière

supérieure et/ou inférieure peuvent être liées à des

lésions dues au soleil, à une chirurgie antérieure ou à

des lésions entraînant la traction de la paupière

inférieure vers le bas et l’éversion du rebord palpébral

Une paralysie faciale peut exacerber un ectropion

palpébral inférieur en raison du dysfonctionnement du

muscle orbiculaire de la paupière inférieure, mais

également à cause de la chute de la paupière

supérieure en raison du relâchement des muscles

frontal et de l’arcade sourcilière qui entraîne la perte

de contact de la paupière inférieure avec le globe

oculaire La régénération aberrante du nerf facial

Ophtalmologie

(déviation vers le haut du coin de la bouche lors de

la fermeture de la paupière) peut indiquer que la paralysie faciale n’a pas totalement disparue, ce qui devrait être pris en considération lors de la réparation d’un ectropion ou de l’évaluation d’un épiphora lié à la dysfonction de la pompe lacrymale16

Les modifications cicatricielles de la conjonctive

au niveau de la paupière supérieure et/ou inférieure peuvent être dues à des modifications conjonctivales chroniques (souvent liées à la présence d’un staphylo-coque), à un pemphigus oculaire, à un symblépharon

dû à un médicament contre le glaucome, au syndrome

de Stevens-Johnson et à des brûlures Au niveau de la paupière supérieure, les cicatrices trachomateuses sont probablement la cause la plus fréquente d’un entro-pion cicatriciel de la paupière supérieure Plus rarement, des tumeurs de la conjonctive peuvent causer un raccourcissement du tissu conjonctival, entraînant un entropion cicatriciel secondaire

Traitement de l’entropion

On peut administrer initialement un traitement non chirurgical conservateur, mais s’il ne donne pas de bons résultats, la chirurgie est généralement indiquée Les techniques non chirurgicales (p ex application d’une bande adhésive, épilation des cils, injection d’un anesthésique local dans la paupière, injection de toxine botulique, utilisation de sutures éversantes ou cautérisation externe) peuvent apporter une aide temporaire, mais une intervention chirurgicale est généralement nécessaire pour donner au patient la plus grande chance de guérison durable

Entropion non cicatriciel avec laxité accrue de la paupière : Le rebord de la paupière doit être resserré

De nombreuses techniques différentes ont été recom-mandées, y compris celles visant à réparer le tendon canthal latéral (p ex la technique de la bande tarsale21,

la plicature du tendon, le façonnage de bandes périos-tées, et la remise en tension de la paupière au moyen d’un fil métallique fixé à l’os par des orifices) Au sein

du Département d’Ophtalmologie et des Sciences de la vision, nous préférons la technique de Bick modifiée, par laquelle on resserre toute la paupière latéralement Une résection palpébrale de pleine épaisseur est réal-isée au niveau du canthus latéral; le tarse est ensuite suturé au turbercule orbital latéral à l’aide d’un fil de suture Dexon 3-0 (Davis & Geck) L’angle est recréé au moyen d’un fil de suture Dexon 5-0 Le muscle orbicu-laire et la peau sont ensuite suturés en couches

Figure 9 : Ectropion du point lacrymal et sténose

secondaire

Figure 10 : Ectropion léger dû à une paralysie faciale

avec régénération aberrante marquée

Trang 2

Une étude du resserrement de la paupière

inférieure comparant la résection de la paupière

(technique de Bick modifiée) et la technique de la

bande tarsale a révélé que ces techniques avaient une

efficacité comparable, la technique de Bick modifiée

étant beaucoup plus facile à réaliser23 La technique de

Bick modifiée est encore plus efficace lorsque l’on fixe

le muscle orbiculaire préseptal sur le bord inférieur du

tarse et qu’on le stabilise fermement en le fixant aux

tissus mous latéraux Un léger sillon palpébral sur le

bord inférieur du tarse est ainsi formé et l’on utilise la

technique de Hill-Wheeler18pour stabiliser le bord

inférieur du tarse, sans la nécessité de réinsérer

l’aponévrose capsulopalpébrale On peut tenter de

réinsérer l’aponévrose capsulopalpébrale, mais elle doit

être fixée à nouveau précisément sur le bord inférieur

du tarse Si elle est fixée trop en avant, un ectropion

peut se développer et si elle est fixée trop en arrière, un

entropion peut se former à nouveau

Entropion non cicatriciel sans laxité palpébrale :

Cette affection ne peut pas être traitée en

raccourcis-sant la paupière mais elle est traitée de façon optimale

par la technique de Wies20 Les patients devraient

pou-voir ouvrir et fermer volontairement les yeux, sans

sous-correction ou sur-correction lorsque les fils de

suture sont serrés Il est également important que

l’anesthésie par infiltration soit aussi légère que

possi-ble pour que le fonctionnement de la paupière ne soit

pas altéré lorsque l’on resserre les fils de sutures pour

placer la paupière dans une position appropriée par

rapport au globe

Un entropion cicatricielpeut être traité par une

rota-tion externe de la ligne cilière en raccourcissant la

lamelle antérieure (comme dans l’intervention de

l’épi-blépharon)19 On effectue l’excision d’un lambeau

peau/muscle et la paupière est suturée profondément

au tarse pour créer un sillon palpébral Un ectropion

plus prononcé nécessiterait une incision horizontale

de pleine épaisseur de la paupière avec une rotation

externe de toutes les structures au-dessous de

l’inci-sion lorsque l’on traite la paupière supérieure et

au-dessus de l’incision lorsque l’on traite la paupière

inférieure (technique de Wies)20 Dans cette

interven-tion chirurgicale, une fente horizontale de pleine

épaisseur est réalisée sur la paupière et le bord

proxi-mal des muscles rétracteurs est suturé à la lamelle

antérieure distale près de la ligne cilière Les cas

d’en-tropion cicatriciel plus sévères peuvent nécessiter une

greffe de muqueuse (de la conjonctive située de l’autre

cơté ou de la muqueuse buccale ou linguale) ou une

greffe de membrane amniotique Dans les cas de

pem-phigus oculaire, lorsqu’on a recours à la greffe,

l’im-munosuppression est souvent nécessaire pendant les

périodes préopératoire et postopératoire

Le trichiasis et le districhiasis doivent être

différen-tiés d’un entropion véritable L’épilation des cils,

l’élec-trolyse, la cryothérapie, la transposition marginale de

la paupière ou même la greffe du bord palpébral

peu-vent être utilisées pour traiter ces deux affections

Cependant, si l’on traite uniquement les cils et que la

paupière est entropique, le traitement de la ligne

cilière peut causer une augmentation de

l’inflamma-tion cutanée et peut même exacerber la spasticité due

à l’entropion préexistant qui n’a pas été identifié

Traitement de l’ectropion

De nombreux patients atteints d’un ectropion de la paupière inférieure de quelque forme que ce soit peuvent obtenir une amélioration en frottant leur paupière dans un mouvement ascendant et en massant leur paupière inférieure vers le haut S’ils n’obtiennent aucun résultat, une intervention chirurgi-cale devrait être envisagée

Ectropion non cicatriciel impliquant le point lacry-mal :Cette affection peut être traitée chirurgicalement par une cautérisation en arrière du point lacrymal ou par l’excision d’un petit lambeau de conjonctive et de tarse postérieurement au point lacrymal25

Ectropion non cicatriciel de la totalité de la paupière inférieure : Dans ce cas, la paupière est inévitable-ment relâchée et peut être retendu par la technique de Bick modifiée (comme on le ferait pour un entropion avec laxité de la paupière) Cependant, comme nous l’avons mentionné, dans le cas d’un ectropion26, le ten-don canthal médial est souvent relâché26et peut néces-siter d’être retendu Lorsque l’on resserre la paupière latéralement pour un ectropion, il est important de ne pas sortir le point lacrymal du lac lacrymal, sinon il pourrait se produire une aggravation de l’épiphora Par conséquent, on devrait tout d’abord réaliser une plica-ture canthale médiale, puis un resserrement canthal latéral, soit en même temps soit lors d’une autre visite

En présence d’un ectropion de la totalité de la paupière plus prononcé médialement, il peut être nécessaire de resserrer la paupière latéralement et/ou médialement,

et de réaliser l’inversion du point lacrymal avec un lambeau conjonctival tarsal, avec ou sans chirurgie dite des « trois coups de ciseaux »

Un ectropion cicatricielavec des lésions cutanées peut être traité par des mesures conservatrices Le massage

de la paupière inférieure vers le haut fréquemment repositionnera le point lacrymal dans le lac lacrymal et réduira les larmoiements Un point lacrymal sténosé peut être dilaté pour augmenter le flux lacrymal une fois qu’il est repositionné dans le lac lacrymal Si le point lacrymal a été significativement kératinisé, une chirurgie dite des trois coups de ciseaux du point lacry-mal (punctoplastie de la paroi postérieure) peut être réalisée24 Avec un point lacrymal en éversion non kéra-tinisé, son repositionnement et sa dilatation sont généralement suffisants S’il existe une éversion et une kératinisation de la conjonctive (figure 7), il est utile de masser la paupière inférieure vers le haut avec un onguent stérọdien Cela non seulement ramollit la peau cicatricielle, mais réduit également la kératine sur la surface conjonctivale qui pourrait causer une irritation lorsque la paupière est repositionnée Occa-sionnellement, la kératine doit être enlevée avec une curette ou même, elle doit être excisée

Un ectropion cicatriciel peut être traité par des techniques mineures de chirurgie plastique (p ex la plastie en Z) Cependant, dans les cas plus sévères, de

la peau supplémentaire est souvent nécessaire pour remplacer la déficience cutanée On peut faire pivoter

un lambeau de la paupière supérieure sur la paupière inférieure pour obtenir un pédicule vascularisé média-lement ou latéramédia-lement, ou un greffon libre peut être prélevé derrière l’oreille ou de la paupière supérieure des deux cơtés Occasionnellement, une tumeur Ophtalmologie

Trang 3

4 Hurwitz JJ Investigations and treatments of epiphora due to lid laxity.

Transactions of Ophthalmic Society (UK)1978;98:69-72.

5 Jones LT, Wobig JL Surgery of the lower eyelid In: Jones LT, Wobig JL,

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8 Jones L.T., Wobig J.L.: Surgery of the lower eyelid In: Jones LT, Wobig JL,

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13 Kersten RC, Hammer BJ, Kulwin ER The role of enophthalmos in

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16 LaPierre P, Hurwitz JJ Facial paralysis In: The Lacrimal System Philadelphia:

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17 Jones LT, Wobig JL Surgery of the lower eyelid In: Jones LT, Wobig JL,

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18 Hill JC, Feldman F Tissue barrier of modification of a Wheeler II operation

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22 Hurwitz JJ, Mishkin SK, Rodgers KJA Modification of Bick’s procedure for

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23 Liu D Lower eyelid tightening: A comparative study Ophthal Plast Recon-struct Surg 1997;13:199-203.

24 Hurwitz JJ Diseases of the punctum In: Hurwitz JJ, The Lacrimal System,

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25 Hurwitz JJ In: Hurwitz JJ, The Lacrimal System, Philadelphia, Pennsylvania:

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26 Edelstein JP, Dryden RM Medial palpebral tendon repair for medial

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27 Bartley G B Ectropion and Lagophthalmos In: Dortzbach RK, ed.

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New York, NY: Raven Press, 1994:49-64.

palpébrale entraînant la traction de la paupière vers le bas

sera la cause de l’ectropion L’exérèse de la tumeur réduira

l’ectropion

En présence d’une paralysie faciale, il est utile de

réaliser une tarsorraphie pour protéger la cornée

Cepen-dant, si la paupière est également relâchée, il peut être

nécessaire de la resserrer et d’effectuer simultanément une

tarsorraphie27 Fréquemment, des interventions statiques,

telles que la résection d’un lambeau médial et/ou latéral ou

des interventions visant à resserrer la paupière,

améliore-ront l’apposition de la paupière sur le globe Une résection

médiale de pleine épaisseur de la paupière peut être

réali-sée, mais elle endommagera invariablement les canalicules

Les lésions peuvent ne pas porter à conséquence, étant

donné que les canalicules sont souvent non fonctionnels

dans le cas d’une paralysie faciale Les techniques

dyna-miques telles que l’insertion d’un ressort, d’un anneau

(statique + dynamique), d’un poids d’or et des interventions

de ré-animation peuvent être utilisées dans certains cas de

paralysie faciale

Il est important d’établir la différence entre un

ectro-pion palpébral inférieur et une rétraction palpébrale

inférieure Dans le cas d’une rétraction palpébrale

inférieure, la paupière inférieure doit être relevée

verticale-ment et resserrée horizontaleverticale-ment Dans le cas d’une légère

rétraction de la paupière inférieure, la désinsertion des

muscles rétracteurs peut relever la paupière Dans les cas

d’une rétraction de la paupière plus sévère, l’interposition

d’une greffe (p ex greffe sclérale, greffe de palais dur, greffe

conjonctivale tarsale, greffe de cartillage, etc.) est

générale-ment indiquée Une fois que la paupière est relevée dans sa

position normale, le chirurgien peut déterminer si elle

devrait être raccourcie horizontalement En présence d’une

laxité de la totalité de la paupière (syndrome de la paupière

flasque), une tarsorraphie peut être utile, mais une

résec-tion palpébrale de pleine épaisseur fournit une guérison

plus permanente

Conclusion

Le traitement d’un ectropion et d’un entropion chez le

patient adulte est facilité par une bonne compréhension des

modifications pathophysiologiques de la paupière avec l’âge

L’absence de traitement peut entraîner des modifications

cornéennes irréversibles Bien que des mesures

conserva-trices soient souvent utiles ou même curatives, la chirurgie

est indiquée chez de nombreux patients Le système de

classification simple présenté dans ce numéro devrait aider

l’ophtalmologiste polyvalent à traiter ces entités

Références :

1 Jones LT, Wobig JL Surgery of the lower eyelid In: Jones LT, Wobig JL,

Surgery of the Eyelids and Lacrimal System Birmingham, Alabama:

Æscu-lapius;1976:124,.

2 Debacker CM, Putterman AM, Zhou LL, Holck DEE, Dutton JJ Age-related

changes in type I collagen synthesis in human eyelid skin Ophthal Pract

Reconstruct Surg 1998;14:13-16.

3 Hurwitz JJ, Lichter M, Rodgers KJA Cicatricial ectropion due to essential

skin shrinkage – treatment by rotational upper lid pedicle flaps Can J

Ophthalmology 1983;18:266-270.

© 2006 Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision, Faculté de médecine, Université de Toronto, seul responsable du contenu de cette publication Édition : SNELL Communication Médicale Inc avec la collaboration du Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision, Faculté de médecine, Université de Toronto MD

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déposée de SNELL Communication Médicale Inc Tous droits réservés L’administration d’un traitement thérapeutique décrit ou mentionné dans Ophtalmologie – Conférences scientifiques doit toujours

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Le D r Hurwitz déclare qu’il n’a aucune divulgation à faire en association avec le contenu de cette publication.

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Conférences scientifiques

MARS/AVRIL 2007 Volume 5, numéro 2 COMPTE RENDU DES CONFÉRENCES SCIENTIFIQUES DU DÉPARTEMENT D’OPHTALMOLOGIE ET

DES SCIENCES DE LA VISION, FACULTÉ DE MÉDECINE, UNIVERSITÉ DE TORONTO

Département d’ophtalmologie

et des sciences de la vision Faculté de médecine Université de Toronto

60 Murray St

Bureau 1-003 Toronto (Ontario) M5G 1X5

Le contenu rédactionnel d’Ophtalmologie –

Conférences scientifiques est déterminé

exclusivement par le Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision, Faculté de médicine, Université de Toronto.

Département d’ophtalmologie

et des sciences de la vision

Jeffrey Jay Hurwitz, M.D., Rédacteur

Professeur et président

Martin Steinbach, Ph.D

Directeur de la recherche

The Hospital for Sick Children

Elise Heon, M.D

Ophtalmologiste en chef

Mount Sinai Hospital

Jeffrey J Hurwitz, M.D

Ophtalmologiste en chef

Princess Margaret Hospital (Clinique des tumeurs oculaires)

E Rand Simpson, M.D

Directeur, Service d’oncologie oculaire

St Michael’s Hospital

Alan Berger, M.D

Ophtalmologiste en chef

Sunnybrook Health Sciences Centre

William S Dixon, M.D

Ophtalmologiste en chef

The Toronto Hospital (Toronto Western Division and Toronto General Division)

Robert G Devenyi, M.D

Ophtalmologiste en chef

Mise à jour sur la prise en charge de la

dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)

Partie II – DMLA atrophique (sèche)

P A R L U I S G R I V E R O S , M D , E T M I C H A E L H B R E N T , M D , F R C S C

Ce numéro de Ophtalmologie – Conférences Scientifiquesprésente la deuxième partie

de la mise à jour de la prise en charge de la DMLA Cet article comporte une discussion sur

l’épidémiologie et sur les aspects génétiques de cette maladie et présente les résultats

intéres-sants d’essais cliniques ayant porté sur la forme atrophique ou sèche de la DMLA.

Epidémiologie

La DMLA constitue la principale cause de cécité irréversible chez les personnes âgées de plus

de 50 ans1-6.On estime que la DMLA touche plus de 8 millions de personnes aux Etats Unis (USA)2,

alors qu’au Canada, on dénombre 17 000 nouveaux cas de DMLA sous forme humide et 180 000

nouveaux cas de DMLA sous forme sèche, par an4 La prévalence de la DMLA augmente au fur et

à mesure que la population vieillit et l’on prévoit que, d’ici l’an 2020, la population âgée de plus de

85 ans aura augmenté de 107 %3-4 Le seul traitement qui ait fait ses preuves dans la forme sèche

ou non exsudative de cette maladie, forme qui représente 85 % des cas de DMLA, est un

supplé-ment minéral / antioxydant dont on a montré qu’il réduit la progression de la maladie de plus de

25 % sur 5 ans7-9 Les options thérapeutiques et les progrès les plus récents concernant les 15 % de

cas de DMLA restants (forme exsudative) ont été discutés et passés en revue dans le précédent

numéro de Ophtalmologie – Conférences Scientifiques.

Les facteurs de risque associés à la forme sèche de la DMLA ont été identifiés et on a pu les

diviser en deux groupes : ceux que l’on peut modifier et ceux que l’on ne peut pas modifier Parmi

les facteurs de risque que l’on peut modifier, le tabac est le plus constamment identifié : mais

d’autres facteurs de risque, tels que l’obésité, l’exposition à la lumière solaire, de faibles taux

d’an-tioxydants et une consommation élevée de graisses alimentaires peuvent également agir sur

l’inci-dence et sur la progression de la DMLA Quant aux facteurs de risques non modifiables, on trouve,

parmi eux, le vieillissement, le sexe, la couleur de l’iris, la génétique et les antécédents familiaux de

la maladie

Classification

Dans la forme sèche de la DMLA, la perte de vision est habituellement lente, mais progressive

Au plan clinique, elle se caractérise par des dépôts sub-rétiniens, jaunes, que l’on appelle « druses »

et/ou par des irrégularités au niveau de l’épithélium pigmentaire de la rétine (EPR), dont une

hyper-pigmentation et/ou une hypohyper-pigmentation Les druses molles, étendues, peuvent confluer et

progresser jusqu’à provoquer des décollements de l’EPR, pouvant entraîner, soit une atrophie

géographique, soit une DMLA avec néovascularisation Une atrophie géographique impliquant

le centre de la macula conduit à une perte de vision La classification et le système de cotation

utilisés au niveau international3,7,8, divisent la forme sèche de la DMLA en 2 groupes :

• La DMLA précoce, définie par la présence de druses et d’irrégularités au niveau de l’EPR,

• La DMLA tardive, définie par la survenue d’une atrophie géographique centrale et/ou de la forme

de la maladie présentant une néovascularisation La DMLA tardive est associée à une perte de

vision plus importante

Prévalence

Les formes précoces de la DMLA sèche sont beaucoup plus fréquentes que ses formes tardives, la

fréquence de ces deux formes augmentant avec l’âge Le groupe de l’étude « Prévalence des maladies

de l’œil3» (The Eye Disease Prevalence Group) a calculé que la prévalence globale de la DMLA avec

néovascularisation et/ou de l’atrophie géographique centrale devait représenter 1,47 % de la

popu-lation des Etats Unis âgée ≥ 40 ans D’après l’étude « Beaver Dam » de l’œil (Beaver Dam Eye Study

[BDES]), la prévalence de la forme tardive de la DMLA s’élève à 7,1 % chez les sujets âgés ≥ 75 ans6

Incidence

L’étude Framingham de l’œil (The Framingham Eye Study [FES]) a estimé les pourcentages

d’in-cidence de la DMLA sur 5 ans à 2,5 %, 6,7 % et 10,8 %, chez les sujets âgés respectivement de 65, 70

et 75 ans3 L’étude BDES a déterminé que l’incidence cumulée sur 5 ans de la DMLA précoce passait

MD

Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision

FAC U LT Y O F M E D I C I N E

Un i v e r s i t y o f To r o n t o

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de 3,9 %, chez les sujets âgés de 43 à 54 ans, à 22,8 % chez

les sujets âgés ≥ 75 ans L’incidence globale sur 5 ans de la

DMLA tardive était de 0,9 %6

Les facteurs de risque que l’on ne peut pas modifier

L’âge : cette maladie est fortement dépendante de l’âge,

comme l’ont montré toutes les études sur la prévalence,

l’in-cidence et l’évolution des deux formes de DMLA L’étude

FES a montré que le risque de DMLA était 17 fois plus élevé

dans le groupe le plus âgé que dans le groupe le plus jeune

L’étude Watermen a montré que la prévalence de la DMLA

modérée à avancée doublait tous les dix ans après 60 ans3

Quant à l’étude BDES, elle a montré qu’autour de 75 ans et

plus, 7,1 % des sujets souffraient d’une DMLA tardive par

rapport à 0,1 % dans le groupe âgé de 43 à 54 ans et à 0,6 %

chez les sujets âgés de 55 à 64 ans5,6,10,12

Le sexe : Bien que plusieurs études aient démontré qu’il n’y

avait pas de différences globales entre les hommes et les

femmes, en ce qui concerne la fréquence de la DMLA,

l’étude BDES a montré que, chez les femmes âgées de 75 ans

et plus, l’incidence de la DMLA précoce est deux fois plus

élevée que chez les hommes6: de même, l’étude des

maladies de l’œil liées à l’âge (Age Related Dye Disease Study

[AREDS]) a également constaté que le risque d’avoir des druses intermédiaires était plus élevé chez la femme que chez l’homme7,8

La race : différentes études ont montré que la prévalence de

la DMLA est plus élevée chez les sujets caucasiens que chez les sujets d’ethnies différentes L’étude sur l’œil de Baltimore

(Baltimore Eye Survey ) a rapporté que la DMLA représentait

30 % des cécités bilatérales chez les sujets d’origine cauca-sienne comparativement à aucune chez les sujets d’origine afro-américaine5 L’étude sur l’œil « Latino » de Los Angeles a également montré que les sujets d’origine latino-hispanique, présentaient un taux élevé de DMLA précoce mais non de DMLA tardive11

Les facteurs oculaires

Différentes manifestations oculaires ont été associées à

la DMLA Certaines études ont mis en évidence une associa-tion entre la DMLA et l’hypermétropie, tandis que d’autres études suggéraient l’existence d’un lien entre les iris de couleurs pâles et la DMLA3,5,11 Il semblerait que des niveaux élevés de mélanine pourraient exercer une action protectrice

Tableau 1 : DMLA : Catégories d’éligibilité selon l’étude AREDS

de DMLA Taille des druses †

Surface des druses †

la pigmentation ‡

Second œil

1 absentes ou petites (<63 µm) cercle de diamètre <125 µm absence comme le

⁄150de l’aire du disque) présence mais œil ou comme intermédiaires (≥63, <125 µm) au moins une druse absence d’AG la catégorie 1

ou aucune n’est nécessaire

si l’on observe la présence

d’anomalies de la pigmentation

3a intermédiaires (≥63, <125 µm) cercle de diamètre ≥360 µm absence ou comme le premier

(environ 1

⁄16de l’aire du disque) présence mais œil ou comme les

si des druses molles, indistinctes sont absence d’AG†

catégories 1 ou 2 présentes (~20 druses intermédiaires) centrale

cercle de diamètre ≥656 µm (environ 1

⁄5de l’aire du disque)

si des druses molles, indistinctes sont absentes (~65 druses intermédiaires)

ou grandes (≥125 µm) au moins une druse

ou aucune n’est nécessaire si l’on

observe une AG†

non centrale

ou présence d’une maladie invalidante unioculaire||

les catégories 1, 2, ou 3a

de DMLA¶

avancée§

Premier œil*

* doivent avoir une acuité visuelle (AV) ≥20/32, pas de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) avancées et pas de lésions invalidantes.

† les druses et l’atrophie géographique (AG) sont évaluées à l’intérieur de 2 fois le diamètre du disque (3 000 μm) 33 de la macula.

‡ les anomalies de la pigmentation (pigmentation accrue ou dépigmentation) à l’intérieur d’un diamètre du disque du centre de la macula.

§ œil non éligible pour un problème d’acuité visuelle

|| œil non éligible pour un problème de DMLA

¶ AG impliquant le centre de la macula ou signes de néovascularisation chorọdienne (présence, en dessous de l’épithélium pigmentaire rétinien,

ou de la rétine sensorielle, de liquide, de sang, ou de tissus fibrovasculaires ou fibreux)

Trang 6

démontré que l’incidence du cancer du poumon augmentait chez les fumeurs Il est, par conséquent, recommandé à les fumeurs d’éviter les formules vitaminiques contenant du beta carotène3,8 On a associé les régimes riches en fruits et

en légumes verts, à forte teneur en antioxydants et conte-nant de la lutéine et de la zeaxanthine à une diminution du risque de DMLA exsudative3

Le recrutement pour l’étude AR E DS 2 a démarré récemment Cet essai a été conçu dans le but d’évaluer l’effet des xanthophyles (lutéine / zeaxanthine) et / ou des acides gras polyinsaturés à longue chaine (AG PI LCs) oméga-3 alimentaires, sur l’évolution de la DMLA avancée

On attend de cette étude qu’elle recueille et évalue les données collectées sur près de 4 000 participants âgés de 50

à 85 ans et présentant, soit de grandes druses bilatérales, soit de grandes druses dans un seul œil et une DMLA avancée (DMLA avec néovascularisation, ou atrophie géographique centrale) dans l’autre œil Dans la première randomisation, tous les participants recevront la formule de l’étude AREDS originale (considérée, à présent, comme le traitement standard) Sur ces 4 000 participants, 1 000 servi-ront de témoins, 1 000 recevservi-ront de la lutéine (10 mg) et de

la zeaxanthine (2 mg), 1 000 recevront des acides gras poly insaturés à longue chaine oméga-3 (DHA / EPA) et 1 000 participants recevront, à la fois, de la lutéine, de la zeaxan-thine et de la DHA / EPA Dans une seconde randomisation,

1 000 participants serviront de groupe témoin et recevront

la formule de l’étude AREDS originale Les 3 autres groupes

de participants recevront une variante de la formule AREDS, soit sans beta carotène, soit avec une faible teneur

de zinc ( 25 mg), soit, sans beta carotène et avec de faibles taux de zinc

Les principaux objectifs d’AREDS 2 consistent à étudier les effets :

contre la photosensibilité La relation entre la DMLA et la

cataracte n’est pas constante ; toutefois, des chercheurs ont

postulé qu’il existait une association entre la chirurgie de la

cataracte et une augmentation du risque de DMLA avancée

D’après leur hypothèse, le jaunissement et l’opacification du

cristallin bloque la lumière bleue et ultraviolette riches en

énergie7,8 De même, les modifications de nature

inflamma-toire qui surviennent après une chirurgie de la cataracte

peuvent être à l’origine de l’évolution de la DMLA, du stade

précoce au stade tardif2,3,8

Les facteurs de risque que l’on peut modifier

Le tabac : on dispose de preuves solides qui démontrent

l’ex-istence d’une corrélation positive entre le fait de fumer et la

présence de DMLA, aussi bien sèche qu’ humide1,3,6,8,10,11

Le tabac diminue le taux de cholestérol des

lipopro-téines de haute densité (HDL) et augmente l’aggrégabilité

des plaquettes et le fibrinogène Le fait de fumer augmente

également le stress oxydatif et la peroxydation lipidique et

réduit les taux plasmatiques d’antioxydants Les modèles

animaux permettent également de penser que les récepteurs

non neuronaux de la nicotine peuvent jouer un rôle dans la

DMLA avancée3

L’obésité : les études épidémiologiques ont montré l’existence

d’une relation positive entre l’obésité et la DMLA Le degré

d’obésité est directement proportionnel au risque de

pro-gression de la DMLA Des études ont montré que plus

l’indice de masse corporelle (IMC) est élevé et plus le risque

de voir la DMLA progresser augmente Une activité physique

vigoureuse, 3 fois par semaine, réduit le risque de

pro-gression de la DMLA de 25 % par rapport à une absence

d’activité physique2,3

La consommation d’alcool et l’exposition au soleil : on ne

dispose d’aucune preuve clinique montrant soit les effets

bénéfiques soit les effets nuisibles de la consommation

d’alcool sur le développement et sur l’évolution de la DMLA

La question du lien pouvant exister entre l’exposition aux

rayons ultraviolets et le risque de développement et de

progression de la DMLA a été sujet à controverse Le vrai

problème réside toujours dans la standardisation et dans la

mesure de l’exposition à la lumière solaire que l’on a

cumulée toute sa vie durant

Les antioxydants, les vitamines et les sels minéraux : L’étude

AREDS a constitué l’essai le plus vaste (4 757 participants)

et le plus long (10 ans) qui ait jamais étudié la forme sèche

de la DMLA Cette étude a permis d’évaluer le rôle joué par

la supplémentation en micronutriments dans la modification

de l’histoire naturelle de la DMLA atrophique Elle a permis

de classer la maladie en différentes catégories (Tableau 1 et

Figures 1 – 4) et a montré que de fortes doses d’antioxydants

et de sels minéraux permettaient de réduire, de manière

effi-cace, (25 %),le risque de progression de la DMLA avancée

chez les sujets des catégories 3 et 4 (DMLA intermédiaire et

unilatérale avancée) On a montré, par ailleurs, que la

formule utilisée dans l’étude AREDS a permis de réduire le

risque de perte de vision modérée (> 3 lignes) de 19 % à

5 ans1,2,7,8

La quantité de vitamine C (500 mg) utilisée dans la

formule de l’étude AREDS est environ 5 fois plus élevée que

celle que consomme tous les jours la population générale ;

la dose de vitamine E (400 UI) est environ 13 fois plus élevée

que la Dose Quotidienne Recommandée (DQR) alors que la

dose d’oxyde de zinc (4 mg) est d’environ 5 fois la dose DQR

Ces quantités de vitamines C et E et de Zinc, telles qu’elles

figurent dans la formule utilisée dans l’étude AREDS , sont

plus élevées que celles que l’on peut obtenir, en étant

réa-liste, par l’alimentation quotidienne seule et ne peuvent être

atteintes que grâce à une supplémentation La dose de beta

carotène utilisée dans cette étude était de 15 mg / jour,

semblable aux doses utilisées dans d’autres études qui ont

Figures 1-4 : photos de fonds de l’œil

Figure 2 : œil gauche de catégorie 3, avec une druse

de plus de 125 µm.

Figure 3 : œil gauche avec

de nombreuses druses de grande taille et des anomalies de la pigmentation (représentant,

au total, au moins une surface

du disque).

Figure 4 : œil droit de catégorie 4, avec une atrophie centrale géographique avancée.

Figure 1 : œil gauche

de catégorie 2, avec de multiples druses de taille petite et intermédiaire.

Trang 7

• d’une supplémentation en xanthophyles (lutéine et

zeaxanthine) et AGPILCs oméga-3 alimentaires, à

fortes doses, sur le développement de la DMLA

avancée,

• de ces suppléments sur la perte de vision modérée

(doublement de l’angle visuel ou perte de plus ou

moins 15 lettres sur le graphique de L’étude du

traite-ment précoce de la rétinopathie diabétique) (Early

Treatment Diabetic Retinopathy Study [ETDRS]),

• de ces suppléments sur la cataracte,

• de l’élimination du beta carotène de la formule

AREDS originale sur le développement et l’évolution

de la DMLA,

• de la baisse de la teneur en zinc, par rapport à la

formule AREDS originale , sur le développement et

l’évolution de la DMLA,

Cette étude a démarré en septembre 2006 et il est

prévu que ses participants soient suivis pendant au

moins 5 ans

Les facteurs génétiques et familiaux

Les facteurs génétiques et familiaux jouent un rơle

dans l’étiologie de base de la DMLA Les parents au

premier degré des sujets atteints de DMLA ont un

risque accru de développer cette maladie (la probabilité

est de 2,4) : ils en sont atteints plus jeunes et ont un

risque plus élevé de contracter, de leur vivant, une

DMLA tardive (le facteur de risque est de 4,2) que les

parents au premier degré, dans les familles qui ne sont

pas atteintes par cette maladie13

Plusieurs études qui ont démontré que la DMLA

est une maladie oligogénique complexe, ont mis en

cause différents gènes dans cette maladie13,14 Les

druses trouvés chez les patients atteints de DMLA

contiennent une apolipoprotéine E (APOE) et il a été

démontré que les divers allèles du gène de l’APOE

pouvaient soit protéger (allèle APOE ε 4) contre la

DMLA, soit (allèle APOE ε 2) contribuer au risque de

DMLA12 Le facteur H (FHC) et le facteur B (FBC) du

complément, ainsi que les gènes C2, sont associés à 50

à 70 % des cas de DMLA Le risque relatif estimé, parmi

les porteurs de ce polymorphisme, va de 2,7 à 7,4, par

rapport aux non porteurs14

La protéine FHC inhibe la cascade alternative du

complément, en partie en se liant à la protéine

C-réac-tive induite par les tissus lésés Plusieurs autres gènes

sont en cours d’étude mais les résultats sont soit encore

attendus, soit peu concluants Les difficultés

rencon-trées pour identifier ces gènes et leur rơle dans la

DMLA proviennent de l’origine multifactorielle de cette

maladie12,14

Ophtalmologie

DMLA sèche ou atrophique

La DMLA atrophique regroupe près de 85 % de l’ensemble des patients atteints de DMLA : elle est responsable de 10 % à 20 % des cas de cécité provo-qués par cette maladie1,3 Cette forme de DMLA tend à affecter la vision de manière graduelle, lente et progres-sive On détermine le degré de vision compromise, par

le nombre, la taille, la morphologie et la localisation des druses présentes dans la macula, ainsi que par le degré

et la localisation de l’atrophie de l’épithélium pigmen-taire rétinien (EPR) qui leur est associée

L’étude AREDS a suggéré la description suivante

de la DMLA sans néovascularisation, en fonction de ce que l’on observe dans les 3 000 µm à partir du centre

de la macula7

1 on n’est pas en présence d’une DMLA s’il n’y a pas de druses ou s’il n’y a que quelques druses de petite taille (inférieures à 63 µm) et en l’absence de tout autre stade

de DMLA

2 on est en présence d’une DMLA précoce s’il y a peu

de druses (moins de 20) de taille moyenne (de 63 à 124 µm), ou si l’on observe des anomalies de la pigmenta-tion (hyperpigmentapigmenta-tion et / ou dépigmentapigmenta-tion), et en l’absence de tout autre stade de DMLA

3 on est en présence d’une DMLA intermédiaire s’il y a

au moins une grande druse (> 125 µm) ou de nombreuses druses de taille moyenne (> 20 quand les bords de ces druses sont indistincts ou amorphes ou mous ; ou > 65, si les bords sont distincts, ou nets, ou durs) ou si l’on est en présence d’une atrophie géographique qui ne s’étend pas sous le centre de la macula

4 on est en présence d’une DMLA avancée en présence d’une atrophie géographique qui s‘étend sous le centre

de la macula ou de signes de NVC (neovascularisation chorọdienne) Chez les patients atteints de DMLA atrophique avancée, on a constaté que jusqu’à 43 % des yeux progresseront vers la forme exsudative de DMLA dans les 5 ans

Une échelle de sévérité simplifiée a été proposée par le groupe AREDS Elle attribue 1 point pour chaque facteur de risque dans chaque œil Elle définit les facteurs de risque comme étant la présence de grandes druses (supérieures à 125 µm, soit la largeur d’une grande veine à la marge du disque) et d’anomalies au niveau de l’épithélium pigmentaire rétinien (Tableau 2)

A des fins cliniques, on peut dire que quand le nombre

de facteurs de risque passe de 1 à 4, le risque à 5 ans d’avoir une DMLA avancée, dans au moins un œil, augmente de façon directement proportionnelle, selon

Tableau 2 : Evaluation des facteurs de risque chez

les patients porteurs de grande druses et

d’anomalies pigmentaires dans les 2 yeux

åil

droit

Œil

gauche

grandes druses

Grande druses et

changements de pigment

Score de sévérité du patient

= 4 facteurs de risque

modification

pigmentaires

grandes druses

modification

pigmentaires

Non = 0 Oui = 1 Non = 0 Oui = 1 Non = 0 Oui = 1 Non = 0 Oui = 1

1 1

1 1

Tableau 3 : Estimation des taux de progression

à 5 ans vers une DMLA avancée selon le nombre de facteurs de risque

50 40 30 20 10 0

0 1 2 3 4

0,5 3,0

12,0 25,0 50,0

Nombre de facteurs de risques

Trang 8

la séquence suivante: 0,5 %, 3,0 %, 12 %, 25 % et

50 %12(Tableau 3)

Essais et études cliniques publiés sur la DMLA

Essai multicentrique de rhéophérèse pour la DMLA

(Multicentre Investigation of Rheopheresis for AMD (MIRA-1) :

La rhéophérèse est une méthode spécifique d’aphérèse,

dans laquelle on élimine du sang que l’on a prélevé du

corps d’un patient, certains composants spécifiques,

avant de réinjecter ce sang dans l’organisme du

patient15,16 Cette méthode utilise des filtres qui

per-mettent d’éliminer l’excédent de macro protéines et de

composants gras du sang que l’on a associés à la DMLA

On a émis l’hypothèse selon laquelle ces substances

diminuent le flux sanguin, provoquent des lésions au

niveau des capillaires et déclenchent le processus

dégénératif atrophique Parmi les facteurs éliminés par

la rhéophérèse, on trouve le LDL cholestérol, le

fibrino-gène et la macroglobuline alpha-2 Théoriquement,

après plusieurs séances de rhéophérèse, le sang peut

circuler plus facilement, y compris à travers les

capil-laires les plus fins de l’organisme et l’on croit que cette

amélioration de la microcirculation est à même de

satis-faire, de manière plus efficace, les besoins en oxygène

et en éléments nutritifs des cellules de la macula, leur

permettant, ainsi, de mieux fonctionner

Les résultats préliminaires de l’essai MIRA-1 ont

révélé que 28 % des yeux traités, contre 18 % pour le

groupe placebo, augmentaient d’au moins de 2 lignes

leur acuité visuelle la mieux corrigée (AVMC), à 12 mois

et que 12 % contre 0 %, respectivement, l’augmentaient

de 3 lignes Sur l’ensemble des yeux, 8 % contre 18 %,

dans les deux sous groupes, ont vu leur AVMC baisser

d’au moins deux lignes à 12 mois15,16 Douze mois après

la ligne de base, l’analyse de l’essai MIRA-1 n’a pas

montré de différence statistiquement significative dans

l’évolution moyenne de l’AVMC, dans les ETPRDs, entre

le groupe traités et le groupe placebo Toutefois, une

analyse au niveau des sous-groupes permet de penser

qu’il existe, dans certains cas, un bénéfice potentiel Le

traitement par la rhéophorèse ne devrait être envisagé

que dans le contexte d’une étude randomisée Basé sur

les analyses de sous-groupes de l’essai MIRA-1, un

second essai de phase 3 en est au stade de l’élaboration

Traitement au laser de la forme sèche de la DMLA : L’essai

sur la prévention des complications de la

dégéné-rescence maculaire liée à l’âge (The Complications of

Age-Related Macular Degeneration Prevention Trial) a

vérifié si le traitement au laser pouvait prévenir ou

ralentir le développement de la DMLA avec

néovascu-larisation, chez les patients porteurs de grandes druses

bilatérales17 Cette étude multicentrique (22 centres

cliniques) a enrơlé 1 052 participants porteurs de 10

grandes druses (supérieures à 125 µm) et dont l’acuité

visuelle était de 20 / 40 ou mieux dans chaque œil Le

traitement initial comportait précisément 60 brûlures à

peine visibles, appliquées dans une sorte de grille

loca-lisée à l’intérieur d’un anneau situé entre 1 500 et 2 500

µm du centre de la fovéa A 12 mois, les yeux traités,

dans lesquels il restait suffisamment de druses, étaient

retraités avec 30 brûlures, en ciblant les druses situées

entre 1 000 et 2 000 µm du centre de la fovéa A 24

mois, cette étude a montré que les résultats obtenus au

niveau des yeux traités et non traités étaient

compara-bles A 5 ans, 33 % des yeux traités ou non-traités

avaient perdu 2 lignes ou plus d’acuité visuelle Les

résultats obtenus n’ont pas démontré qu’un traitement

préventif au laser à l’argon apportait un bénéfice

cli-niquement significatif, ni qu’il provoquait des effets

nuisibles, sur des yeux porteurs de grandes druses bilatérales16

Thermothérapie transpupillaire (TTT) pour le traitement de

la forme exsudative de la DMLA : La TTT a été proposée comme traitement potentiel de la forme humide de la DMLA La procédure utilise un laser infra rouge à diode

de 810 nm pour traiter la membrane néovasculaire chorọdienne (MNVC) subfovéale Ceci implique que l’irradiation soit faible, que la durée d’exposition soit longue et que le spot soit de grande taille pour pouvoir augmenter progressivement la température des vais-seaux sanguins de la chorọde : l’objectif étant de refermer la MNVC sans provoquer de lésions ther-miques au niveau de la rétine sus-jacente L’essai TTT4NVC a étudié l’efficacité de la TTT par rapport à

un placebo sur de petites MNVC subfovéales occultes Les résultats ont été communiqués en 2004 : ils ont montré que la TTT était non seulement inefficace, mais que 5 % des yeux avaient subi des lésions oculaires à la suite du traitement Bien que l’on ait signalé quelques succès, la plupart des rapports font état d’une absence

de bénéfices ou de différences statistiquement significa-tives par rapport aux traitements standards ordinaires18

L’acétate d’anecortave et la DMLA : L’acétate d’anecortave est une molécule d’acétate de cortisol modifiée, dotée

de propriétés angiostatiques, dont on a montré qu’elle était capable d’inhiber la croissance des vaisseaux sanguins dans plusieurs modèles de néo vascularisation oculaires On a pensé que l’acétate d’anecortave rédui-sait la synthèse d’enzymes protéolytiques nécessaires à

la migration de cellules de l’endothélium vasculaire Cette molécule, par ailleurs, régule de manière négative l’induction du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (FCEV) et du facteur de croissance 1de type insulinique, dans les tissus cible de l’œil L’acétate d’anecortave conserve son activité anti-inflammatoire9 Pour obtenir des concentrations thérapeutiques au sein

de l’œil, il faut mettre ce produit en contact direct avec

la sclérotique, au dessus de la macula On administre l’acétate d’anecortave en le déposant dans la partie périoculaire postérieure, juxta-sclérale, à l’aide d’une canule spécialement conçue à cet effet Les essais clin-iques ont montré que l’acétate d’anecortave, en monothérapie, constitue un traitement sûr et efficace

de la MNVC subfovéale19: on a toutefois montré, dans

un essai individualisé, visant à évaluer son efficacité dans le traitement de la MNVC, qui prédomine clas-siquement dans la forme humide de la DMLA, qu’il était inférieur à la photothérapie dynamique (PTD) à base de vertéporfine

L’acétate d’anecortave est actuellement en cours d’évaluation, dans une étude randomisée, à double insu, contrơlée contre placebo – l’étude AART

(Anecortve Acetate Risk-Reduction Trial) – portant sur

2 596 patients à risque élevé de DMLA sèche dans un œil et de DMLA humide dans l’autre œil Le critère primaire de cette étude consiste à déterminer si ce produit est sûr et efficace pour arrêter l’évolution de la forme sèche vers la forme humide de DMLA, chez les patients à risque18 L’enrơlement, dans cet essai, a été achevé le 31 janvier 2006 et les résultats préliminaires sont attendus bientơt

Les essais cliniques et les recherches en cours

• Collyres antioxydants pour traiter l’atrophie géo-graphique dans la dégénérescence maculaire liée à

l’âge (Antioxidant Eye Drops to Treat Geographic Atrophy in Age-Related Macular Degeneration) : Cette

étude pilote qui inclus jusqu’à 10 participants tolérants aux collyres et atteints d’atrophie géogra-Ophtalmologie

Trang 9

10 Wang JJ, Rochtchina E, Lee AJ, et al Ten-year incidence and progression of

age-related maculopathy: the Blue Mountains Eye Study Ophthalmology

2007;114(1):92-8.

11 Varma R, Fraser-Bell S, Tan S, Klein R, Azen SP, the Los Angeles Latino Eye Study Group Prevalence of age-related macular degeneration in Latinos: the

Los Angeles Latino eye study Ophthalmology 2004;111(7):1288-97.

12 Tikellis G, Sun C, Gorin MB, et al Apolipoprotein E gene and age-related

maculopathy in older individuals: the Cardiovascular Health Study Arch

Ophthalmol 2007;125(1):68-73.

13 Gorin MB A clinician’s view of the molecular genetics of age-related

macu-lopathy Arch Ophthalmol 2007;125(1):21-9.

14 MacDonald IM Genetic aspects of age-related macular degeneration Can J

Ophthalmol 2005;40(3):288-92

15 Pulido JS, Sanders D, Klingel R Rheopheresis for age-related macular

degen-eration: clinical results and putative mechanism of action Can J Ophthalmol

2005;40(3):332-40

16 Pulido JS, Multicenter Investigation of Rheopheresis for AMD (MIRA-1) Study Group Multicenter prospective, randomized, double-masked, placebo-controlled study of rheopheresis to treat nonexudative age-related macular

degeneration: interim analysis Trans Am Ophthalmol Soc 2002;100:85-106.

17 Complications of Age-Related Macular Degeneration Prevention Trial Research Group Laser treatment in patients with bilateral large drusen: the complications of age-related macular degeneration prevention trial.

Ophthalmology 2006;113(11):1974-86.

18 Myint K, Armbrecht AM, Mon S, Dhillon B Transpupillary thermotherapy for the treatment of occult CNV in age-related macular degeneration: a

prospective randomized controlled pilot study Acta Ophthalmol Scand

2006;84(3): 328-32.

19 D’Amico DJ, Goldberg MF, Hudson H, et al, the Anecortave Acetate Clinical Study Group Anecortave acetate as monotherapy for the treatment of subfoveal lesions in patients with exudative age-related macular

degenera-tion (AMD): interim (month 6) analysis of clinical safety and efficacy Retina

2003;23(1):14-23.

20 OT-551 Antioxidant Eye Drops to Treat Geographic Atrophy in Age-Related Macular Degeneration Available at: http://clinicaltrials.gov/ct/show/ NCT00306488?order=1

21 Safety Study in Retinal Transplantation for Dry Age Related Macular Degeneration Available at: http://clinicaltrials.gov/ ct/show/NCT00346060? order=2

22 A Study of an Encapsulated Cell Technology (ECT) Implant for Patients With Atrophic Macular Degeneration Available at: http://clinicaltrials.gov/ct/ show/NCT00447954?order=1

Remerciements

Les auteurs désirent remercier la Saul Wagman Family Founda-tion de son soutien pour la publicaFounda-tion des articles du D r Brent.

Réunion scientifique à venir

10 au 13 novembre 2007

111 e

Réunion annuelle de l’American Academy

of Ophthalmology

Nouvelle-Orléans, Louisianne Renseignements : www.aao.org

phique bilatérale, a été conçue pour mettre en évidence les

effets de collyres antioxydants, administrés 3 fois par jour,

sur l’évolution de la surface de l’atrophie géographique, sur

une période de 2 ans Les participants auront un œil

randomisé pour recevoir le collyre et l’autre œil sera

simplement observé20

• Greffe de rétine dans la forme sèche de dégénérescence

maculaire liée à l’âge (Retinal Transplantation for Dry

Age-Related Macular Degeneration) : cette étude clinique a pour

objectif de tester la sécurité de la transplantation de tissu

rétinien neural et d’épithélium pigmentaire rétinien,

d’origine fétale humaine, dans les yeux de patients

humains atteints de DMLA La transplantation rétinienne

en est encore à un stade totalement expérimental21

• Etude de Phase II sur des implants de cellules humaines

NTC-201 encapsulées, libérant le facteur neurotrophique

ciliaire (FNTC), chez les participants atteints d’une

dégradation de l’acuité visuelle et d’une dégénérescence

maculaire atrophique (A Phase II Study of Implants of

Encapsulated Human NTC-201 Cells Releasing Ciliary

Neurotrophic Factor (CNTF) in Participants with Visual

Acuity Impairment Associated with Atrophic Macular

Degeneration) : On a montré que la classe des

macro-biomolécules, baptisées « facteurs neurotrophiques »

retar-dait la perte de cellules photoréceptrices au cours de la

dégénérescence rétinienne On a démontré que l’une de

ces biomolécules, le FNTC, retardait efficacement la perte

de l’acuité visuelle provoquée par la mort de cellules

photoréceptrices, sur 13 modèles animaux de

dégénéres-cence rétinienne externe De plus, le FNTC a franchi les

étapes requises dans une étude de sécurité de Phase I chez

l’homme : une étude d’efficacité dans la dégénérescence

maculaire atrophique est à présent envisagée22

Luis G Riveros, M.D. est détenteur d’une bourse de recherche

médicale sur la rétine à l’Université de Toronto, au Toronto

West-ern Hospital, au sein du réseau universitaire de santé et au

Mount Sinai Hospital

Michael H Brent, M.D., FRCSC, est professeur adjoint

d’ophtal-mologie et des sciences de la vision, Université de Toronto, et est

ophtalmologiste faisant partie du personnel permanent aux

services de la rétine, Toronto Western Hospital, UHN et au Mount

Sinai Hospital, Toronto

Références :

1 Nowak JZ Age-related macular degeneration (AMD): pathogenesis and

therapy Pharmacol Rep 2006;58(3):353-63.

2 de Jong PT Age-related macular degeneration N Engl J Med 2006;355(14):

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3 Seddon JM, Chen CA Epidemiology of Age-Related Macular Degeneration.

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4 Brown MM, Brown GC, Stein JD, Roth Z, Campanella J, Beauchamp GR

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analysis Can J Ophthalmol 2005;40(3):277-87.

5 Friedman DS, Katz J, Bressler NM, Rahmani B, Tielsch JM Racial differences

in the prevalence of age-related macular degeneration: the Baltimore Eye

Survey Ophthalmology 1999;106(6):1049-55.

6 Klein R, Klein BE, Knudtson MD, Meuer SM, Swift M, Gangnon RE

Fifteen-year cumulative incidence of age-related macular degeneration: the Beaver

Dam Eye Study Ophthalmology 2007;114(2):253-62.

7 Ferris FL, Davis MD, Clemons TE, et al Age-Related Eye Disease Study

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degeneration: AREDS Report No.18 Arch Ophthalmol 2005;123(11):1570-4.

8 Age-Related Eye Disease Study Research Group A randomized,

placebo-controlled, clinical trial of high-dose supplementation with vitamins C and

E, beta carotene, and zinc for age-related macular degeneration and vision

loss: AREDS report no 8 Arch Ophthalmol 2001;119(10):1417-36.

9 Slakter JS Anecortave acetate for treating or preventing choroidal

neovas-cularization Ophthalmol Clin North Am 2006;19(3):373-80

© 2007 Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision, Faculté de médecine, Université de Toronto, seul responsable du contenu de cette publication Édition : SNELL Communication

Médicale Inc avec la collaboration du Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision, Faculté de médecine, Université de Toronto MD

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Conférences scientifiques

MAI/JUIN 2007 Volume 5, numéro 3 COMPTE RENDU DES CONFÉRENCES SCIENTIFIQUES DU DÉPARTEMENT D’OPHTALMOLOGIE ET

DES SCIENCES DE LA VISION, FACULTÉ DE MÉDECINE, UNIVERSITÉ DE TORONTO

Département d’ophtalmologie

et des sciences de la vision Faculté de médecine Université de Toronto

60 Murray St

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exclusivement par le Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision, Faculté de médicine, Université de Toronto.

Département d’ophtalmologie

et des sciences de la vision

Jeffrey Jay Hurwitz, M.D., Rédacteur

Professeur et président

Martin Steinbach, Ph.D

Directeur de la recherche

The Hospital for Sick Children

Elise Heon, M.D

Ophtalmologiste en chef

Mount Sinai Hospital

Jeffrey J Hurwitz, M.D

Ophtalmologiste en chef

Princess Margaret Hospital (Clinique des tumeurs oculaires)

E Rand Simpson, M.D

Directeur, Service d’oncologie oculaire

St Michael’s Hospital

Alan Berger, M.D

Ophtalmologiste en chef

Sunnybrook Health Sciences Centre

William S Dixon, M.D

Ophtalmologiste en chef

The Toronto Hospital (Toronto Western Division and Toronto General Division)

Robert G Devenyi, M.D

Ophtalmologiste en chef

Les yeux pendant la grossesse

P A R M A R K B O N A , M D E T A G N E S W O N G , M D , P H D , F R C S C

La grossesse est associée à des changements au niveau de nombreux systèmes, incluant

le système visuel Les effets de la grossesse sur la vision peuvent être divisés en trois

grandes catégories :

changements physiologiques

changements pathologiques dus à la grossesse (p ex., rétinopathie séreuse centrale,

prééclampsie et éclampsie associée à une rétinopathie hypertensive, à un décollement de

rétine exsudatif ou à une cécité corticale)

affections préexistantes qui évoluent au cours de la grossesse (p ex., rétinopathie

diabétique, hypertension intracrânienne bénigne, méningiome, tumeur hypophysaire).

De plus, l’utilisation de médicaments ophtalmiques au cours de la grossesse peut avoir

Conférences Scientifiques,nous examinons ces affections et les stratégies de prise en

charge actuelles.

Changements physiologiques

Plusieurs changements physiologiques surviennent au cours de la grossesse On a démontré

une baisse de la pression intraoculaire (PIO) au cours de la deuxième moitié de la grossesse qui

persiste habituellement pendant plusieurs mois après l’accouchement1,2 Cette baisse est

probablement due à un écoulement plus facile de l’humeur aqueuse3,4grâce à l’un des

mécanismes possibles suivants : augmentation de l’écoulement uvéoscléral due à des

changements hormonaux2, réduction de la pression veineuse épisclérale5et réduction de la

pression au niveau des membres supérieurs6 Par conséquent, on a rapporté une amélioration de

glaucomes préexistants au cours de la grossesse2

La cornée subit également des changements La sensibilité cornéenne diminue

habituellement au cours de la dernière partie de la grossesse et redevient normale plus de deux

mois après l’accouchement7 L’épaisseur de la cornée augmente également en raison de

l’oedème8, qui peut entraỵner un changement de l’indice de réfraction de la cornée9 Par

conséquent, il est conseillé de ne pas modifier la correction visuelle des lunettes avant plusieurs

semaines après l’accouchement Des patientes enceintes ont également signalé une intolérance à

des lentilles de contact confortables antérieurement qui était due à un œdème cornéen10

Changements pathologiques dus à la grossesse

Rétinopathie séreuse centrale

La rétinopathie séreuse centrale (RSC) est caractérisée par un décollement de la rétine

neurosensorielle, associé à un décollement de l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR), à une fuite

au niveau de l’EPR ainsi qu’à une hyperperméabilité de l’EPR et de la vascularisation

chorọdienne En général, la RSC est une maladie sporadique et auto-résolutive qui atteint de

préférence les hommes adultes jeunes ou d’âge moyen ayant une personnalité de type A,

probablement en raison d’un taux circulant élevé de cortisol et d’épinéphrine qui affecte

l’auto-régulation de la circulation chorọdienne D’autres facteurs de risque incluent l’hypertension

systémique non traitée, les maladies respiratoires allergiques ainsi que l’usage de corticostérọdes

systémiques, d’antibiotiques ou d’alcool11

Bien que la RSC soit beaucoup plus fréquente chez les hommes que chez les femmes qui ne

sont pas enceintes (rapport de 10:1), la grossesse est un facteur de risque indépendant de RSC

(probabilité de 7,1)11,12 Il est donc important d’envisager la possibilité d’une RSC chez une

patiente enceinte qui présente les symptơmes suivants : acuité visuelle réduite, scotome central,

micropsie ou métamorphopsie Les examens incluent l’angiographie à la fluorescéine par voie

intraveineuse (AFIV) ou la tomographie par cohérence optique (TCO) La TCO a un avantage

théorique sur l’AFIV qui est de ne pas exposer le foetus au colorant fluorescéine13

La RSC est généralement auto-résolutive, le liquide sous-rétinien et les exsudats se résorbant

dans un délai de 1 à 6 mois L’acuité visuelle redevient normale ou quasi-normale (20/25) chez la

plupart des patientes (80 % à 90 %)14 Cependant, il est plus probable que pendant la grossesse,

la RSC entraỵne la formation d’exsudats fibrineux sous-rétiniens Ceux-ci sont présents chez 75 %

à 100 % des femmes enceintes comparativement à 17 % des hommes et 0 % des femmes qui ne

sont pas enceintes14

MD

Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision

FAC U LT Y O F M E D I C I N E

Un i v e r s i t y o f To r o n t o

Ngày đăng: 18/06/2014, 10:05

TỪ KHÓA LIÊN QUAN

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