Le thème de dieu dans la philosophie de descartes et singulìerement dant les méditations

UNIVERSITÉ DE SAIGON FACULTÉ DES LETTRES lée Universitaire: 1963-64 LE THÈME DE DIEU DANS LA PHILOSOPHIE DE DESCARTES ET SINGULIÈREMENT DANS LES MEDITATIONS MÉMOIRE préJenté en olle dll DIPLÔME D'ÉTUDES SUPÉRIEURES par otQl\~ ('1 ~ l.ClUe' J \(\~cu ~'l(, UJ\ , -\-,d -C\C ( C\,\.\ Yè~ \' ( Cl';'., " j.ll\.\\\(I\ • , , , d- l'·\n\\ l, «',(1 >._ i C' \\('\ \ \ \ 'y,' , l / " ,l t " 1"1' l ,, , l455 UNIVERSITÉ DE SAIGON FACULTÉ DES -9 k : t 2-4-71 LETTRES Iniversitaire: 1963·64 - • - '-~ '-" ;.fi;'" assivité 2/- Si uê10s que soiont l'âne et le corps, ils - l~ - , ne vont jamais jusqu'a, echanger lelE's a ttI'J.ob u t s J amal.S , le corps ne devient pensant ni l'âme ne devient mecan1que C'est seulement si le corps devenait pensant et l'âme géomé'GJ:'ique, qu'on pourrai t E.ctiJ.ettre, avec !\Ii Gue- roult, que Dieu" peut déroger dens 11 e}d s"i:;eilce aux rè31es éternelles œ:'il a édictées peur les essences' fuais il n'en est absolument pas question, et le poj.nt de vue de M Gueroult demeure sans fondement 3/- Certes, il y a entre l'âme et le corps interac tiC:il, interdépendance, C3usal :' té mutuEl l le • Mais, comme le remarquait très bien lVl G:i.lsoil, cette causalité n'est jamais transitive : cela veut diJ:'e que ~ien ne 'passe" inchangé de l'âme dans le co:::';;s, ou du corps dans l'âme : jaIilais un mouvement du corps reste mouvement dans , , l'âme, jamais une pensee de l'âme reste pensee dans le - corps 8im,)lement un mouvement dl: coi.'J?s ,)roduit une pensee dans l'âme ; une pensée de l' âme '~i:'ocllèi t lm mouvement dans le CO:L";JS On voit que les rappo,:"'GS entre les essences demeurent parfaitement sauvegardés 4/- Enfin (et Descartes développe ce point dans la Méditation VI, p 164, 165), l'2me et le corps ne sont aucunement" collés' l'un l'autre et mélangés partie contre pa.rt;ie ainsi que deux étoffes qui seraient supperposées l'une l'autre Bien au contraire, c'est l'âme tout entière et en tant qu'indivisible qui est unie une petite partie du corps, savoir la 6lande inéale, - 135 une partie, il est vrai, en laquelle viellilent converger les diverses fonctions du corps Ja~ J.I interméo.iaire des nerfs Ces nerfs, IVl Canguilhem l'a bien rap,)elé, sont des cordes tendues, de celle sorte que l'âme semblables "sent" le co~ps auquel elle est join·i:;e, selon certaines droites seulement, mais ne peut ))2.S 10c",lise1' avec préci, , , sion l'en~oit exact ou ces cordes viorantes ont ete excitées ou lésées , Tall.t cela montre bien gu il faut y reg'3rder a deux fois avant de proclamer, avec de l'âme cc Gue~oult, que l'union du corps contredit selon Descartes les lois de notre enteûdement : tout au plus cette union ~ li pou~ra-t-on dire quo contrarie· les habitt'des 2,Gnérale.s de notre esprit, en se souvenant bien qUE; le ü!.')t " g0nérales· signifie "ordinaires', et n'a pas du tout 10 sens d' duniverselles" qU'oD voudrait vainement lui domIer ':;n prétendant retrouver 10 ~vrai' DGscartes, on ne fait parfois que bâtir un monument romanGsqu0 /) - 136 - - 137 - Nous avons terminé notre étud~ No~s nous sommes efforcé dG situer la place de Dieu la fois dans l'~tre et dans l'univers du savoir Dieu est premier dans l'ordre da la réalit~ ; il est aussi le supr~me garant de l'univers du savoir Cependant, le système cartésien n'est pas un , tbeocentrlsme, et ceci pour deux raisons: tout d abord , Dieu n'est jamais la première certitude: le Cogito, en effet, en tant qu'évidence actuelle, se sfit parfaite- , ment a lui-même, nous l'avons vu De plus, de l'existence de Dieu, on ne saurait absolument rien dédui~e, pour le motif très simple que Dieu n'est aucunement ol)ligé de , creer un monde Il faut remarquer ensuite (et c'est la seconde raison pour laquelle la doctrine de Descartes n'est pas un " théocentrisme ") que l'homme cartésien n'est aucunement situé en Dieu, comme chez Spinoza; il n'a pas même accès la vision en Dieu, comme chez Malebranche - 138 - Certes, Descartes admet, dans une lettre ~ewcastle (1), que notre esprit peut voir les choses en la lumière de Dieu; mais il ne les voit pas pour autant "en Dieu 1uimême", comme chez ~a1ebranche Faudra-t-il dire alors que le système de Descartes est un cosmoéentrisme ? Zncore moins, puisque l'êxistence du monde n' est affirmée (1L' ti C:L'0 de troi- sième et d8~nière certitude :i:n véri té, la penSB carté s:Lenne :oeu t être appGléG un ",_nthropoccmtrisme, condition de reülarquer que , l'homme qui est au centre de cette pensee, est un homme ayant l'idée de Dieu En somme, co~mc l'a bien montré M , , , Alquie, tout l'effort de la pense~ carteslcnne consiste si tuer l' homme entre Dieu, s8ul acliüj~able, et le monde, réduit au rôle d'objet technique Cerces, le monde avait pu "surprendre" tout d' abord, qv.and les au toma tê S SGmblaient des vivants k)is il faut sc rendre compte biGn vite que le cosmos n'est qu'un" machi.llG, C'Gst-à-dire que les vivan-cs sont dGS automatGs Un l'wnde conquerir, un Dieu admirer, t~110 cst la tâche ~0 l'ho®lic L'homme n'est pas s(;ulcillcn-iJ un mixte, il est en qucJ.guc sorte une cassure: il est le seul être imparfait qui sc sache imparfait, c'està-dire qui élit par là-même l'idée de Dieu L'homme est le p 136 (1) Lettre Newcastle ~ars-Avril 1648 A.T t.V - 139 point sensible de l'univers, qui empêche prGcisémcnt le ' .ferme, , eartes1an1sme de se' presenter comme un systemo comme un ordre ennuyeux de raisons mortes - 140 - ~e; B l B LlO G R A i? li l 1.- OUVRAGES FONDAfu~NTAUL D~ CRITIQUE CARTÉSIENNE t J LAPOR'I'E - Le Rationalisme de Descartes, P.U.F 1945 t E GILSON - Ren~ Descartes, Discours de la ~~thode, texte et commentaire, Vloin 19LJ-7 t F ALQUIÉ D~couverte métaphysique ~e l'homme chez Descartes, P.U.F 19jO - Science et Métaphysiqv.8.(Cours de la Sorbonne) t M GUEROULT II - t Ed GIBERT - Descartes selon l'ordre des raisons, Aubier 1953, deux tORGS OEUVRES DE D~SCARTE8 CIl'àd - Règles pour la direction de l'esprit - Discours de la Méthode - M~ditations métaphysiques - Objections et ~éponsGs - Principes de la Philosoyhie - Traité des passions fI Ed A T - Correspondance cie ~1_'ê.Be - 141 - 111.- OEUVRES CITÉES EN COro~ili~ t BRÉHIER - La philosophie et so~ passé (P D F.) i PASCAL - Pensées (Garnier) i G IEWIS t M LEROY - Descartes, le philosoph6 au masque (Rieder) t KANT - Critique de la raisoL Pu~e (dialectique)~Ur if St THŒilAS t LE SENNE - Somme théologique (Dieu) (Ed de la Revue des Jeunes) La découverte de Diev (.Aubier) :ir lIiilLEBRANCH::i: - Entretiens métaphysiques (Vrin) if POLIN - La création des valeu~s (P U F.) :t IEIBNIZ - Discours de Métaphysique (Vrin) :ir BURKILL - "A tti tude subjectivLs·ce et ses dangers de Le problème de l'inconscient et le Cartésianisme (P U F.) Descartes Bergsorr' (Revue philosophique) il LALANDE - Vocabulaire technique et critique de la Philosophie, article 1\ Parfai t il il S1lRTRE - Ll~tre et le Néant (Gallimard) ir RUYER - La philosophie des vê.leurs (éd Colin) - Néo-finalisme (P U P.) ir· CA NGUILHEM - (in Revue philosophiqùe) - 142 - DES MATIÈRES p 1.- Le thème du Dieu trompeur dans le doute • p 2.- Recensement des idées p 15" INTRODUCTION • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • PREMIÈRE PARTIE: L'INTRODUCTION DE L'IDÉE DE DIEU DEUXIÈME PARTIE : LES PREUVES DE L'EXISTENCE DE DIEU - La première preuve et le thème du parf&it-infini • p 24- 2.- La deuxième preuve et la causalité par soi p 44- 3.- L'argument ontologique • • • p 60 TROISIÈME PARTIE : ~ RÔLE DE LA NOTION DE DIEU 1.- Pente naturelle et lumière natu~elle• • • 2.- Le problème du prétendu cercle cartésien p 90 p 95 QUATRIÈME PARTIE : LE RÔLE DE DIEU PAR RAPWRT il li MONDE 1.- Rôle de Dieu par rapport au co:vps et aux corps p·1l5 2.- Rôle de Dieu par rapport l'âme p.120 , 3.- Rôle de Dieu par rapport a l'union de l'âme et du corps CONCWSION • BIBLIOGRAPHIE • • • • • • • •••••••• • • o" p.122 • • • p.137 •••••• ~ •••• p.14-0 • • • • • " •