RÉSULTATS DES CAMPAGNES SCIENTIFIQUES ACCOMPLIES SUR SON YACHT PAR ALBERT er I PRINCE SOUVERAIN DE MONACO PUBLIÉS SOUS SA DIRECTION AVEC LE CONCOURS DE M JULES RICHARD Docteur ès-sciences, chargé des Travaux zoologiques bord Fascicule XVI Amphipodes provenant des campagnes de V Hirondelle (i885-i888) Par Ed CHEVREUX AVEC DIX-HUIT PLANCHES IMPRIMERIE DE 1900 MONACO AMPHIPODES PROVENANT DES CAMPAGNES DE VHIRONDELLE PAR Ed CHEVREUX (i885-i888) AMPHIPODES PROVENANT DES CAMPAGNES DE L'HIRONDELLE (i885-i888) PAR Ed CHEVREUX AVANT-PROPOS Les Amphipodes provenant des campagnes de YHlRONDELLE dans l'Atlantique nord, et dont S A le Prince de Monaco a bien voulu me confier l'étude, sont représentés par cent-soixante-seize espèces Trente-neuf de ces espèces sont nouvelles pour nouveaux Parmi la science, et j'ai été les divers conduit classer six d'entre elles modes de recherches, emplos bord de YHlRONDELLE, le fig 1-6), trné par des profondeurs atteignant jusqu'à chalut étriers (S, p i35, pi i, i85o m , a fourni les résultats les plus fructueux, au point de vue du recueillies On dans des genres nombre des espèces comme opérations particulièrement remarquables, celle de la Station 66, qui a ramené quatorze espèces, parmi lesquelles huit sont nouvelles, et celle de la Station 85, dans laquelle trente-deux espèces, comprenant sept formes peut citer, nouvelles, ont été obtenues Malheureusement, ce mode de pêche est un peu brutal pour des animaux aussi fragiles que les Amphipodes, et beaucoup des exemplaires recueillis étaient plus ou moins mutilés Les petites nasses en toile métallique, placées en divers points des grandes nasses (5, p i5i, fig du texte) destinées la capture des gros animaux, présentent au contraire l'avantage de ramener les Amphipodes absolument et sp et Deux formes d'un grand Hirondellea trioculata nov gen Euryporeia gryllus (Mandt), ont été obtenues par ce procédé intacts intérêt, — Un nouvel engin, affecté la IV — recherche de la faune pélagique, le chalut de indications de S A le Prince de surface (5, p 36, pi i, fig 6-10), construit sur les Monaco, a donné des résultats remarquables, au point de vue de la capture des Hypérines L'opération de la Station 134, entre autres, a ramené cent-quatre-vingt- pêches au filet ont aussi ramené plusieurs formes très onze Amphipodes, appartenant vingt espèces différentes Enfin, les bathypélagique (5, p 38, fig 5-7 du texte), intéressantes, dont Tune, Hyperioides longipes, est le type d'un genre nouveau Parmi les captures les plus remarquables de VHirondelle, il faut citer aussi Bouvierella carcinophila nov gen et sp a été quelques espèces commensales recueillie sur la carapace d'un Crustacé décapode d'espèce nouvelle, Geryon affinis Milne-Edwards et Bouvier Stenothoides Perrieri nov gen et sp a été trouvé sur : ; une Astérie des grandes profondeurs Platophium chelonophilum Chevreux et de Guerne est commensal d'une Tortue marine (Thalassochelys caretta L.) Enfin, pendant les séjours de VHirondelle dans les eaux des Aỗores, en 1887 et en 1888, MM de Guerne et Richard ont exploré soigneusement le littoral et l'intérieur de deux Orchestia, un Hyale, un Gammarus et un plusieurs des ỵles de l'archipel Eusiroides nouveaux ont été obtenus au cours de ces recherches ; ; PARTIE DESCRIPTIVE Tribu des GAMMARINA Famille des ORCHESTID^E Genre Talitrus, Latreille 1802 Talitrus locusta, (Pallas) Oniscus locusta, Pallas (lïï), p 476, pi xiv, fig i5' Talitrus locusta, Latreille (141), vol vi, p 299 1766 i8o3 saltator, Montagu (164), p 94, pi Talitrus saltator, H Milne-Edwards (160), p 364 Talitrus locusta, G O Sars (±99), p 23, pi ix Cancer Gammarus 1808 i83o 1890 Campagne de sable, au nord de — 1888 : la baie Stn 197, Fayal (Aỗores) iv, fig — Quelques exemplaires, dans le de Horta Talitrus locusta habite les plages de sable de toutes les côtes océaniques d'Europe, partir du sud de la Norvège (G O Sars) En Méditerranée, le Professeur Bolivar Ta signalé Valence, Lucas sur la côte d'Algérie, Costa dans le Habitat golfe de Naples, mais le Professeur Délia Valle (89, p 493) émet des doutes sur sa présence dans cette dernière localité Il est commun sur les plages de sable du sud de la France, de la Corse, de la Tunisie, de Bizerte jusqu'à Gabès Son habitat le M Alluaud en a rapporté des exemde Fuerteventura et de l'ỵlot de Lobos, et je l'ai trouvé Canaria, plaires provenant sur la plage de la Luz Aux Aỗores, le D r Th Barrois (ẻO, p 3i) en a recueilli des exemplaires Sâo Miguel, dans la cour du Musée de Ponta Delgada, environ plus méridional connu est aux ỵles Canaries Les principaux synonymes ont seuls ; ouvrages dans lesquels l'espèce a été le mieux Les chiffres imprimés en caractères gras entre parenthèses renvoient aux numéros de l'Index bibliographique placé la fin de ce travail * été donnés, mais décrite et figurée sont toujours cités dans la synonymie — les 200 mètres de la mer, et MM de Guerne et Richard l'ont rencontré Fayal, sur la plage de sable de la baie de Horta Les exemplaires de Fayal appartiennent au type océanique, dont le corps est moins comprimé., les pattes moins longues et moins grêles, que chez la forme de la Méditerranée et des Canaries Genre Orchestia, Leach 1814 Orchestia littorea, (Montagu) (PL xiv, fig 1) Cancer Gammarus 1848 littoreus, Montagu (184), p 96, pi Orchestia littorea, Leach (143), p 221 Orchestia Euchore, F Mùller (188), p 53, pi iv 1862 Orchestia littorea, Sp Bâte (15), p 27, pi 1808 iv, fig 181 3-14 iv, 1873-76 Orchestia gammarellus, Boeck (SO), p 102 Orchestia littorea, G O Sars (19S), p 24, pi 1890 1893 Della Valle Orchestia gammarellus, Campagne de 1888 28 : exemplaires, trouvés par de distance du rivage fig x (89), p 499, pi 11, fig 11, et pi xv, fig 1-12, et — Nombreux juin, Belle-Ile (côte occidentale de France) de Guerne et Richard, dans la terre humide, peu MM 39-43 Stn 236, Fayal (Aỗores), baie de Horta — Stn 239, Graciosa, dans la Caldeira Graciosa (Aỗores), sur la plage de Praya 23 aoỷt, Fayal, sur le chemin du Fort Greta Les exemplaires de la Stn 197, recueillis au voisinage de la mer, ne diffèrent Stn 197, — comme couleur, des types européens; le corps est d'un brun jaunâtre, avec des bandes transversales plus foncées, les yeux sont noirs Habitat Orchestia littorea habite toutes les cơtes d'Europe, partir de la Norvège occidentale, ó le Professeur G O Sars l'a trouvée dans leTrondhjemsfjord Elle est commune sur les côtes du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie Czerniawski la signale dans la Mer Noire Elle n'est pas rare aux ỵles Canaries; M Alluaud l'a trouvée Canaria, Fuerteventura, Lanzarote et Gomera, au bord des puits d'eau douce et des lagunes Elle semble très abondante aux Aỗores; les exemplaires de Y Hirondelle proviennent de Fayal et de Graciosa, et le D r Th Barrois l'a trouvée Sâo Miguel et Terceira L'adaptation de cette Orchestie la vie terrestre semble d'autant plus prononcée que son habitat est plus méridional En Norvège, elle n'a été observée que sur le littoral, au niveau des pleines mers, mais déjà, sur la côte occidentale de France, on la trouve dans la terre humide, plusieurs centaines de mètres de la mer (44, p 292) Aux ỵles Baléares, elle est extrêmement commune au bord des ruisseaux d'eau douce, plusieurs kilomètres du rivage (61, p 125) Enfin, en Algérie, le D r Raphaël Blanchard en a recueilli de nombreux exemplaires dans la terre humide, au fond pas, — ; — — d'un fossé desséché, entre Biskra Tougourt, environ 5oo kilomètres de et la mer * (51, p 352) Aux Aỗores, Orchestia littorea habite souvent une assez grande distance de la r côte, et une altitude relativement considérable Le D Th Barrois (1©, p 3i) l'a trouvée, dans l'ỵle Sâo Miguel, sur des falaises pic, élevées de plus de 8o mètres nous savons par M de Guerne (181, p 357) qu'elle a dû franchir l'altitude de 410 mètres et la distance de kilomètres au moins, pour arriver du rivage dans l'intérieur de la Caldeira de Graciosa au dessus du niveau de la mer, et Orchestia Chevreuxi, de Guerne (PI Guerne (118), Orchestia Chevreuxi, de 1887 1888 fig r, I) p 1888 Orchestia Chevreuxi, de Guerne (ISO), p 5gi, fig 1-8 Orchestia Chevreuxi, Chevreux (49), p 92, fig 1-6 1889 Orchestia Chevreuxi, de Guerne (181), Campagne de 1887 : p 16 juillet, 353 Fayal (Aỗores), dans la Caldeira Deux exemplaires Campagne de 1888 3o juillet, : Stn 192, Fayal, dans la Caldeira Flores (Aỗores), Quatorze exemplaires Caldeira comprida Deux exemplaires — — 3i juillet, — Flores, A l'est de la Caldeira comprida Un hauteurs de Fajemzinha Six exemplaires er août, Flores, août, Flores, Caldeira secca, six exemplaires exemplaire — i — — août, Corvo (Aỗores), au fond de la Caldeira funda de Lagens Dix exemplaires Stn 23g, Graciosa (Aỗores), dans la Caldeira Huit Caldeira Un exemplaire — — 25 août, Fayal, versant exemplaires de la Caldeira, 600 800 mètres d'altitude Deux exemplaires Cette espèce est très voisine dCOrchestia littorea (Montagu) Un examen superficiel suffit pour reconntre les mâles adultes des deux formes, mais il n'en est pas pour les femelles, ni même pour les jeunes mâles Il n'y a pas lieu d'en être on sait que, chez les espèces européennes d'Orchesties, les femelles des surpris Orchestia littorea (Montagu), Orchestia mediterranea Costa, Orchestia Montagui Audouin, Orchestia cavimana Heller, ne peuvent se reconntre facilement qu'à leur couleur et leur habitat, tandis que les mâles adultes des mêmes espèces sont ainsi ; bien nettement caractérisés p 17) a signalé récemment la présence, sur le rivage du lac de Garde, d'une Orchestia gammarellus Boeck, sans la décrire ; un peu plus loin, l'auteur assimile VO gammarellus les O littorea (Montagu), O cavimana Heller, O crassicornis Costa, O Bottœ Czerniawski, O Guernei Chevreux, O Chevreuxi de Guerne, en sorte qu'il est bien difficile de se faire une idée de l'espèce * Le Dr Garbini (99, Orchestie qu'il du lac de nomme Garde le mâle adulte d'Orchestia Chevreuxi, le corps est plus robuste et les du mésosome plus élevés que chez Orchestia littorea; le pédoncule des segments antennes inférieures est plus gros et plus allongé les pattes et les uropodes sont plus longs Lepropode des gnathopodes postérieurs présente un bord palmaire fortement convexe., terminé par une profonde échancrure Les pattes de la dernière paire, robustes et allongées, offrent, aux deux articles médians, des renflements moins accentués que chez l'espèce voisine, et de forme assez différente, et leur propode, Chez ; beaucoup plus long que le carpe, est distinctement recourbé Chez des mâles aussi grands, mais ne possédant pas encore ces renflements des articles médians des pattes postérieures, qui caractérisent, selon M Bonnier mâle, apte la reproduction, le propode des gnathopodes postérieurs diffère très peu de celui d'Orchestia littorea, et sa forme est insuffisante caractériser l'espèce Enfin, chez un jeune mâle, de taille moitié moindre, ce propode (£5, p 988), l'Orchestie une forme plus allongée, affecte bord palmaire étant peine distinct du bord le postérieur cependant des caractères qui permettent de distinguer les deux formes, soient quels que l'âge et le sexe des exemplaires examinés Les pattes des deux dernières paires et les uropodes d^Orchestia Chevreuxi sont notablement plus allongés Il existe l'espèce voisine La branche unique des uropodes de la dernière paire, n'atteint guère que la moitié de la longueur du pédoncule, chez Orchestia littorea, qui est presque aussi longue que le pédoncule chez Orchestia Chevreuxi L'examen du que ceux de telson permet aussi de différencier les deux espèces Le telson d' Orchestia littorea, peine aussi long que large, ne présente, son extrémité, qu'une légère échancrure arrondie ; celui d" Orchestia Chevreuxi, beaucoup plus long que large, est assez profondément La entaillé d'Orchestia Chevreuxi est un peu plus grande que celle de l'espèce un mâle adulte atteint i8 mm mesurés du bord antérieur de la tête l'extrévoisine; mité du telson; la longueur d'une femelle ovifère est de i6 mm taille , Habitat En dehors des Aỗores, l'archipel des Canaries est le seul habitat Chevreuxi Le D r Nodier, en 1887, en a trouvé quelques exemplaires Tenerife, dans la forêt de Las Mercedes (49, p 92) Je l'ai recueillie, en 1889, dans la même localité, par environ 75o m d'altitude, et, en 1890, Canaria, dans le « Barranco de los Laureles », par une altitude de 5oom Enfin, M Alluaud, qui a soigneusement exploré l'archipel des Canaries, au point de vue zoologique, de connu d' Orchestia juin 1890, en a obtenu de nombreux exemplaires dans quinze stations différentes des ỵles Canaria, Fuerteventura, Palma et Tenerife, par des novembre 1889 altitudes variant de 200 m (centre de Fuerteventura) 20oo m (Tenerife, région avoisinant les « Canadas », au-dessus d'Icod el Alto) Aucune Orchestie n'avait encore été trouvée une aussi grande altitude ERTP?.R : .» IENT ] 'K « IIPODES P] XIV LEGENDE DE LA PLANCHE XV s Fig I SCINA MARGINATA (BovalllUS) 122 X 36; gnathopode postérieur X 36; Ç sixième paire cinquième paire X 36; Ç patte de $ patte de X 36; Ç uropode de première paire X 48 $ uropode de deuxième paire X 48; uropode de troisième paire X 48 ia, gnathopode antérieur i la ic, d la , la ; i f, la la ig, , i i e, — b Scina Rattrayi Stebbing 123 X 43 rlagellum n'est figuré qu'en partie); d