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Le vicomte de bragelonne tome III

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Project Gutenberg's Le vicomte de Bragelonne, Tome III., by Alexandre Dumas This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net Title: Le vicomte de Bragelonne, Tome III Author: Alexandre Dumas Release Date: November 4, 2004 [EBook #13949] Language: French *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LE VICOMTE DE BRAGELONNE, *** This Etext was prepared by Ebooks libres et gratuits and is available at http://www.ebooksgratuits.com in Word format, Mobipocket Reader format, eReader format and Acrobat Reader format Alexandre Dumas LE VICOMTE DE BRAGELONNE TOME III (1848 — 1850) Table des matières Chapitre CXXXII — Psychologie royale Chapitre CXXXIII — Ce que n'avaient prévu ni naïade ni dryade Chapitre CXXXIV — Le nouveau général des jésuites Chapitre CXXXV — L'orage Chapitre CXXXVI — La pluie Chapitre CXXXVII — Tobie Chapitre CXXXVIII — Les quatre chances de Madame Chapitre CXXXIX — La loterie Chapitre CXL — Malaga Chapitre CXLI — La lettre de M de Baisemeaux Chapitre CXLII — Où le lecteur verra avec plaisir que Porthos n'a rien perdu de sa force Chapitre CXLIII — Le rat et le fromage Chapitre CXLIV — La campagne de Planchet Chapitre CXLV — Ce que l'on voit de la maison de Planchet Chapitre CXLVI — Comment Porthos, Trüchen et Planchet se quittèrent amis, grâce à d'Artagnan Chapitre CXLVII — La présentation de Porthos Chapitre CXLVIII — Explications Chapitre CXLIX Madame et de Guiche Chapitre CL Montalais et Malicorne Chapitre CLI Comment de Wardes fut reỗu la cour Chapitre CLII Le combat Chapitre CLIII Le souper du roi Chapitre CLIV Aprốs souper Chapitre CLV Comment d'Artagnan accomplit la mission dont le roi l'avait chargộ Chapitre CLVI L'affỷt Chapitre CLVII Le mộdecin Chapitre CLVIII — d'Artagnan reconnt qu'il s'était trompé, et que c'était Manicamp qui avait raison Chapitre CLIX — Comment il est bon d'avoir deux cordes à son arc Chapitre CLX — M Malicorne, archiviste du royaume de France Chapitre CLXI — Le voyage Chapitre CLXII — Trium-Féminat Chapitre CLXIII — Première querelle Chapitre CLXIV — Désespoir Chapitre CLXV — La fuite Chapitre CLXVI Comment Louis avait, de son cụtộ, passộ le temps de dix heures et demie minuit Chapitre CLXVII Les ambassadeurs Chapitre CLXVIII Chaillot Chapitre CLXIX Chez Madame Chapitre CLXX Le mouchoir de Mademoiselle de La Valliốre Chapitre CLXXI Oự il est traitộ des jardiniers, des ộchelles et des filles d'honneur Chapitre CLXXII Oự il est traitộ de menuiserie et oự il est donnộ quelques dộtails sur la faỗon de percer les escaliers Chapitre CLXXIII — La promenade aux flambeaux Chapitre CLXXIV — L'apparition Chapitre CLXXV — Le portrait Chapitre CLXXVI — Hampton-Court Chapitre CLXXVII — Le courrier de Madame Chapitre CLXXVIII — Saint-Aignan suit le conseil de Malicorne Chapitre CLXXIX — Deux vieux amis Chapitre CLXXX — Où l'on voit qu'un marché qui ne peut pas se faire avec l'un peut se faire avec l'autre Chapitre CLXXXI — La peau de l'ours Chapitre CLXXXII — Chez la reine mère Chapitre CLXXXIII — Deux amies Chapitre CLXXXIV — Comment Jean de La Fontaine fit son premier conte Chapitre CLXXXV — La Fontaine négociateur Chapitre CLXXXVI — La vaisselle et les diamants de Madame de Bellière Chapitre CLXXXVII — La quittance de M de Mazarin Chapitre CLXXXVIII — La minute de M Colbert Chapitre CLXXXIX — Où il semble à l'auteur qu'il est temps d'en revenir au vicomte de Bragelonne Chapitre CXC — Bragelonne continue ses interrogations Chapitre CXCI — Deux jalousies Chapitre CXCII — Visite domiciliaire Chapitre CXCIII — La méthode de Porthos Chapitre CXCIV — Le déménagement, la trappe et le portrait Chapitre CXCV — Rivaux politiques Chapitre CXCVI — Rivaux amoureux Chapitre CXXXII — Psychologie royale Le roi entra dans ses appartements d'un pas rapide Peut-être Louis XIV marchait-il si vite pour ne pas chanceler Il laissait derrière lui comme la trace d'un deuil mystérieux Cette gaieté, que chacun avait remarquée dans son attitude à son arrivée, et dont chacun s'était réjoui, nul ne l'avait peut-être approfondie dans son véritable sens; mais ce départ si orageux, ce visage si bouleversé, chacun le comprit, ou du moins le crut comprendre facilement La légèreté de Madame, ses plaisanteries un peu rudes pour un caractère ombrageux, et surtout pour un caractère de roi; l'assimilation trop familière, sans doute, de ce roi à un homme ordinaire; voilà les raisons que l'assemblée donna du départ précipité et inattendu de Louis XIV Madame, plus clairvoyante d'ailleurs, n'y vit cependant point d'abord autre chose C'était assez pour elle d'avoir rendu quelque petite torture d'amour-propre à celui qui, oubliant si promptement des engagements contractés, semblait avoir pris à tâche de dédaigner sans cause les plus nobles et les plus illustres conquêtes Il n'était pas sans une certaine importance pour Madame, dans la situation où se trouvaient les choses, de faire voir au roi la différence qu'il y avait à aimer en haut lieu ou à courir l'amourette comme un cadet de province Avec ces grandes amours, sentant leur loyauté et leur toute- puissance, ayant en quelque sorte leur étiquette et leur ostentation, un roi, non seulement ne dérogeait point, mais encore trouvait repos, sécurité, mystère et respect général Dans l'abaissement des vulgaires amours, au contraire, il rencontrait, même chez les plus humbles sujets, la glose et le sarcasme; il perdait son caractère d'infaillible et d'inviolable Descendu dans la région des petites misères humaines, il en subissait les pauvres orages En un mot, faire du roi-dieu un simple mortel en le touchant au coeur, ou plutơt même au visage, comme le dernier de ses sujets, c'était porter un coup terrible à l'orgueil de ce sang généreux: on captivait Louis plus encore par l'amour-propre que par l'amour Madame avait sagement calculé sa vengeance; aussi, comme on l'a vu, s'était-elle vengée Qu'on n'aille pas croire cependant que Madame ẻt les passions terribles des hérọnes du Moyen Age et qu'elle vỵt les choses sous leur aspect sombre; Madame, au contraire, jeune, gracieuse, spirituelle, coquette, amoureuse, plutơt de fantaisie, d'imagination ou d'ambition que de coeur; Madame, au contraire, inaugurait cette époque de plaisirs faciles et passagers qui signala les cent vingt ans qui s'écoulèrent entre la moitié du XVIIe siècle et les trois quarts du XVIIIe Madame voyait donc, ou plutôt croyait voir les choses sous leur véritable aspect; elle savait que le roi, son auguste beau-frère, avait ri le premier de l'humble La Vallière, et que, selon ses habitudes, il n'était pas probable qu'il adorât jamais la personne dont il avait pu rire, ne fût-ce qu'un instant D'ailleurs, l'amour-propre n'était-il pas là, ce démon souffleur qui joue un si grand rôle dans cette comédie dramatique qu'on appelle la vie d'une femme; l'amour-propre ne disait-il point tout haut, tout bas, à demi-voix, sur tous les tons possibles, qu'elle ne pouvait véritablement, elle, princesse, jeune, belle, riche, être comparée à la pauvre La Vallière, aussi jeune qu'elle, c'est vrai, mais bien moins jolie, mais tout à fait pauvre? Et que cela n'étonne point de la part de Madame; on le sait, les plus grands caractères sont ceux qui se flattent le plus dans la comparaison qu'ils font d'eux aux autres, des autres à eux Peut-être demandera-t-on ce que voulait Madame avec cette attaque si savamment combinée? Pourquoi tant de forces déployées, s'il ne s'agissait de débusquer sérieusement le roi d'un coeur tout neuf dans lequel il comptait se loger! Madame avait-elle donc besoin de donner une pareille importance à La Vallière, si elle ne redoutait pas La Vallière? Non, Madame ne redoutait pas La Vallière, au point de vue où un historien qui sait les choses voit l'avenir, ou plutôt le passé; Madame n'était point un prophète ou une sibylle; Madame ne pouvait pas plus qu'un autre lire dans ce terrible et fatal livre de l'avenir qui garde en ses plus secrètes pages les plus sérieux événements Non, Madame voulait purement et simplement punir le roi de lui avoir fait une cachotterie toute féminine; elle voulait lui prouver clairement que s'il usait de ce genre d'armes offensives, elle, femme d'esprit et de race, trouverait certainement dans l'arsenal de son imagination des armes défensives à l'épreuve même des coups d'un roi Et d'ailleurs, elle voulait lui prouver que, dans ces sortes de guerre, il n'y a plus de rois, ou tout au moins que les rois, combattant pour leur propre compte comme des hommes ordinaires, peuvent voir leur couronne tomber au premier choc; qu'enfin, s'il avait espộrộ ờtre adorộ tout d'abord, de confiance, son seul aspect, par toutes les femmes de sa cour, c'ộtait une prộtention humaine, tộmộraire, insultante pour certaines plus haut placộes que les autres, et que la leỗon, tombant propos sur cette tờte royale, trop haute et trop fiốre, serait efficace Voil certainement quelles ộtaient les rộflexions de Madame l'ộgard du roi L'ộvộnement restait en dehors Ainsi, l'on voit qu'elle avait agi sur l'esprit de ses filles d'honneur et avait prộparộ dans tous ses détails la comédie qui venait de se jouer Le roi en fut tout étourdi Depuis qu'il avait échappé à M de Mazarin, il se voyait pour la première fois traité en homme Une pareille sévérité, de la part de ses sujets, lui eût fourni matière à résistance Les pouvoirs croissent dans la lutte Mais s'attaquer à des femmes, être attaqué par elles, avoir été joué par de petites provinciales arrivées de Blois tout exprès pour cela, c'était le comble du déshonneur pour un jeune roi plein de la vanité que lui inspiraient à la fois et ses avantages personnels et son pouvoir royal Rien à faire, ni reproches, ni exil, ni même bouderies Bouder, c'eût été avouer qu'on avait été touché, comme Hamlet, par une arme démouchetée, l'arme du ridicule Bouder des femmes! quelle humiliation! surtout quand ces femmes ont le rire pour vengeance Oh! si, au lieu d'en laisser toute la responsabilité à des femmes, quelque courtisan se fût mêlé à cette intrigue, avec quelle joie Louis XIV eût saisi cette occasion d'utiliser la Bastille! Mais là encore la colère royale s'arrêtait, repoussée par le raisonnement Avoir une armée, des prisons, une puissance presque divine, et mettre cette toute-puissance au service d'une misérable rancune, c'était indigne, non seulement d'un roi, mais même d'un homme Il s'agissait donc purement et simplement de dévorer en silence cet affront et d'afficher sur son visage la même mansuétude, la même urbanité Il s'agissait de traiter Madame en amie En amie!… Et pourquoi pas? Ou Madame était l'instigatrice de l'événement, ou l'événement l'avait trouvée passive Si elle avait été l'instigatrice, c'était bien hardi à elle, mais enfin n'était-ce pas son rơle naturel? Qui l'avait été chercher dans le plus doux moment de la lune conjugale pour lui parler un langage amoureux? Qui avait osé calculer les chances de l'adultère, bien plus de l'inceste? Qui, retranché derrière son omnipotence royale, avait dit à cette jeune femme: «Ne craignez rien, aimez le roi de France, il est au-dessus de tous, et un geste de son bras armé du sceptre vous protégera contre tous, même contre vos remords?» Donc, la jeune femme avait obéi à cette parole royale, avait cédé à cette voix corruptrice, et maintenant qu'elle avait fait le sacrifice moral de son honneur, elle se voyait pae de ce sacrifice par une infidélité d'autant plus humiliante qu'elle avait pour cause une femme bien inférieure à celle qui avait d'abord cru être aimée Ainsi, Madame ẻt-elle été l'instigatrice de la vengeance, Madame ẻt eu raison Si, au contraire, elle était passive dans tout cet événement, quel sujet avait le roi de lui en vouloir? Devait-elle, ou plutơt pouvait-elle arrêter l'essor de quelques langues provinciales? devait-elle, par un excès de zèle mal entendu, réprimer, au risque de l'envenimer, l'impertinence de ces trois petites filles? Tous ces raisonnements étaient autant de piqûres sensibles à l'orgueil du roi; mais, quand il avait bien repassé tous ces griefs dans son esprit, Louis XIV s'étonnait, réflexions faites, c'est-à-dire après la plaie pansée, de sentir d'autres douleurs sourdes, insupportables, inconnues Et voilà ce qu'il n'osait s'avouer à lui-même, c'est que ces lancinantes atteintes avaient leur siège au coeur Et, en effet, il faut bien que l'historien l'avoue aux lecteurs, comme le roi se l'avouait à lui-même: il s'était laissé chatouiller le coeur par cette naïve déclaration de La Vallière; il avait cru à l'amour pur, à de l'amour pour l'homme, à de l'amour dépouillé de tout intérêt; et son âme, plus jeune et surtout plus naïve qu'il ne le supposait, avait bondi au-devant de cette autre âme qui venait de se révéler à lui par ses aspirations La chose la moins ordinaire dans l'histoire si complexe de l'amour, c'est la double inoculation de l'amour dans deux coeurs: pas plus de simultanéité que d'égalité; l'un aime presque toujours avant l'autre, comme l'un finit presque toujours d'aimer après l'autre Aussi le courant électrique s'établit-il en raison de l'intensité de la première passion qui s'allume Plus Mlle de La Vallière avait montré d'amour, plus le roi en avait ressenti Et voilà justement ce qui étonnait le roi Car il lui était bien démontré qu'aucun courant sympathique n'avait pu entrner son coeur, puisque cet aveu n'était pas de l'amour, puisque cet aveu n'était qu'une insulte faite à l'homme et au roi, puisque enfin c'était, et le mot surtout brûlait comme un fer rouge, puisque enfin c'était une mystification Ainsi cette petite fille à laquelle, à la rigueur, on pouvait tout refuser, beauté, naissance, esprit, ainsi cette petite fille, choisie par Madame elle-même en raison de son humilité, avait non seulement provoqué le roi, mais encore dédaigné le roi, c'est-à- dire un homme qui, comme un sultan d'Asie, n'avait qu'à chercher des yeux, qu'à étendre la main, qu'à laisser tomber le mouchoir Et, depuis la veille, il avait été préoccupé de cette petite fille au point de ne penser qu'à elle, de ne rêver que d'elle; depuis la veille, son imagination s'était amusée à parer son image de tous les charmes qu'elle n'avait point; il avait enfin, lui que tant d'affaires réclamaient, que tant de femmes appelaient, il avait, depuis la veille, consacré toutes les minutes de sa vie, tous les battements de son coeur, à cette unique rêverie En vérité, c'était trop ou trop peu Et l'indignation du roi lui faisant oublier toutes choses, et entre autres que de Saint-Aignan était là, l'indignation du roi s'exhalait dans les plus violentes imprécations Il est vrai que Saint-Aignan était tapi dans un coin, et de ce coin regardait passer la tempête Son désappointement à lui paraissait misérable à côté de la colère royale Il comparait à son petit amour-propre l'immense orgueil de ce roi offensé, et, connaissant le coeur des rois en général et celui des puissants en particulier, il se demandait si bientôt ce poids de fureur, suspendu jusque-là sur le vide, ne finirait point par tomber sur lui, par cela même que d'autres étaient coupables et lui innocent En effet, tout à coup le roi s'arrêta dans sa marche immodérée, et, fixant sur de Saint-Aignan un regard courroucé — Et toi, de Saint-Aignan? s'écria-t-il De Saint-Aignan fit un mouvement qui signifiait: Eh bien! Sire? Oui, tu as ộtộ aussi sot que moi, n'est-ce pas? Sire, balbutia de Saint-Aignan Tu t'es laissộ prendre cette grossiốre plaisanterie Sire, dit de Saint-Aignan, dont le frisson commenỗait secouer les membres, que Votre Majestộ ne se mette point en colốre: les femmes, elle le sait, sont des crộatures imparfaites crộộes pour le mal; donc, leur demander le bien c'est exiger d'elles la chose impossible Le roi, qui avait un profond respect de lui-mờme, et qui commenỗait prendre sur ses passions cette puissance qu'il conserva sur elles toute sa vie, le roi sentit qu'il se déconsidérait à montrer tant d'ardeur pour un si mince objet — Non, dit-il vivement, non, tu te trompes, Saint-Aignan, je ne me mets pas en colère; j'admire seulement que nous ayons été joués avec tant d'adresse et d'audace par ces deux petites filles J'admire surtout que, pouvant nous instruire, nous ayons fait la folie de nous en rapporter à notre propre coeur — Oh! le coeur, Sire, le coeur, c'est un organe qu'il faut absolument réduire à ses fonctions physiques, mais qu'il faut destituer de toutes fonctions morales J'avoue, quant à moi, que, lorsque j'ai vu le coeur de Votre Majesté si fort préoccupé de cette petite… Prộoccupộ, moi? mon coeur prộoccupộ? Mon esprit, peut-ờtre; mais quant mon coeur il ộtait Louis s'aperỗut, cette fois encore, que pour couvrir un vide, il en allait dộcouvrir un autre Au reste, ajouta-t-il, je n'ai rien reprocher cette enfant Je savais qu'elle en aimait un autre Le vicomte de Bragelonne, oui J'en avais prộvenu Votre Majestộ Sans doute Mais tu n'étais pas le premier Le comte de La Fère m'avait demandé la main de Mlle de La Vallière pour son fils Eh bien! à son retour d'Angleterre, je les marierai puisqu'ils s'aiment — En vérité, je reconnais là toute la générosité du roi — Tiens, Saint-Aignan, crois-moi, ne nous occupons plus de ces sortes de choses, dit Louis — Oui, digérons l'affront, Sire, dit le courtisan résigné — Au reste, ce sera chose facile, fit le roi en modulant un soupir — Et pour commencer, moi… dit Saint-Aignan — Sachant tout? — Et bien d'autres choses encore! Si le roi veut voir le billet qu'il m'a fait tenir… Et de Saint-Aignan tira de sa poche le billet que nous connaissons — Quand Votre Majesté aura lu le billet, dit-il, j'aurai l'honneur de lui dire comment il m'est parvenu Le roi lut avec agitation, et aussitơt — Eh bien? demanda-t-il — Eh bien! Votre Majesté connt certaine serrure ciselée, fermant certaine porte en bois d'ébène, qui sépare certaine chambre de certain sanctuaire bleu et blanc? — Certainement, le boudoir de Louise — Oui, Sire Eh bien! c'est dans le trou de cette serrure que j'ai trouvé ce billet Qui l'y a mis? M de Bragelonne ou le diable? Mais, comme le billet sent l'ambre et non le soufre, je conclus que ce doit être non pas le diable, mais bien M de Bragelonne Louis pencha la tête et parut absorbé tristement Peut-être en ce moment quelque chose comme un remords traversait-il son coeur — Oh! dit-il, ce secret découvert! — Sire, je vais faire de mon mieux pour que ce secret meure dans la poitrine qui le renferme, dit de Saint-Aignan d'un ton de bravoure tout espagnol Et il fit un mouvement pour gagner la porte; mais d'un geste le roi l'arrêta — Et où allez-vous? demanda-t-il — Mais où l'on m'attend, Sire — Quoi faire? — Me battre, probablement — Vous battre? s'écria le roi Un moment, s'il vous plt, monsieur le comte! De Saint-Aignan secoua la tête comme l'enfant qui se mutine quand on veut l'empêcher de se jeter dans un puits ou de jouer avec un couteau — Mais cependant, Sire… fit-il — Et d'abord, dit le roi, je ne suis pas éclairé — Oh! sur ce point, que Votre Majesté interroge, répondit de Saint-Aignan, et je ferai la lumière — Qui vous a dit que M de Bragelonne a pénétré dans la chambre en question? — Ce billet que j'ai trouvé dans la serrure, comme j'ai eu l'honneur de le dire à Votre Majesté — Qui te dit que c'est lui qui l'y a mis? — Quel autre que lui eût osé se charger d'une pareille commission? — Tu as raison Comment a-t-il pénétré chez toi? — Ah! ceci est fort grave, attendu que toutes les portes étaient fermées, et que mon laquais, Basque, avait les clefs dans ses poches — Eh bien! on aura gagné ton laquais Impossible, Sire Pourquoi, impossible? Parce que, si on l'eỷt gagnộ, on n'eỷt pas perdu le pauvre garỗon, dont on pouvait encore avoir besoin plus tard, en manifestant clairement qu'on s'ộtait servi de lui C'est juste Maintenant, il ne resterait donc qu'une conjecture Voyons, Sire, si cette conjecture est la mờme que celle qui s'est prộsentộe mon esprit? C'est qu'il se serait introduit par l'escalier — Hélas! Sire, cela me part plus que probable — Il n'en faut pas moins que quelqu'un ait vendu le secret de la trappe — Vendu ou donné — Pourquoi cette distinction? — Parce que certaines personnes, Sire, étant au-dessus du prix d'une trahison, donnent et ne vendent pas — Que veux-tu dire? — Oh! Sire, Votre Majesté a l'esprit trop subtil pour ne pas m'épargner, en devinant, l'embarras de nommer — Tu as raison: Madame! — Ah! fit de Saint-Aignan — Madame, qui s'est inquiétée du déménagement — Madame, qui a les clefs des chambres de ses filles, et qui est assez puissante pour découvrir ce que nul, excepté vous, Sire, ou elle, ne découvrirait — Et tu crois que ma soeur aura fait alliance avec Bragelonne? — Eh! eh! Sire… — À ce point de l'instruire de tous ces détails? — Peut-être mieux encore — Mieux!… Achève — Peut-être au point de l'accompagner — Où cela? En bas, chez toi? — Croyez-vous la chose impossible, Sire? — Oh! — Écoutez Le roi sait si Madame aime les parfums? — Oui, c'est une habitude qu'elle a prise de ma mère — La verveine surtout? — C'est son odeur de prédilection — Eh bien! mon appartement embaume la verveine Le roi demeura pensif — Mais, reprit-il, après un moment de silence pourquoi Madame prendrait elle le parti de Bragelonne contre moi? En disant ces mots, auxquels de Saint-Aignan ẻt bien facilement répondu par ceux-ci: «Jalousie de femme!» le roi sondait son ami jusqu'au fond du coeur pour voir s'il avait pénétré le secret de sa galanterie avec sa belle — soeur Mais de Saint-Aignan n'était pas un courtisan médiocre; il ne se risquait pas à la légère dans la découverte des secrets de famille; il était trop ami des Muses pour ne pas songer souvent à ce pauvre Ovidius Naso, dont les yeux versèrent tant de larmes pour expier le crime d'avoir vu on ne sait quoi dans la maison d'Auguste Il passa donc adroitement à cơté du secret de Madame Mais comme il avait fait preuve de sagacité en indiquant que Madame était venue chez lui avec Bragelonne, il fallait payer l'usure de cet amour-propre et répondre nettement à cette question: «Pourquoi Madame est-elle contre moi avec Bragelonne?» — Pourquoi? répondit de Saint-Aignan Mais Votre Majesté oublie donc que M le comte de Guiche est l'ami intime du vicomte de Bragelonne? — Je ne vois pas le rapport, répondit le roi — Ah! pardon, Sire, fit de Saint-Aignan; mais je croyais M le comte de Guiche grand ami de Madame — C'est juste, repartit le roi; il n'y a plus besoin de chercher, le coup est venu de — Et, pour le parer, le roi n'est-il pas d'avis qu'il faut en porter un autre? — Oui; mais pas du genre de ceux qu'on se porte au bois de Vincennes, répondit le roi — Votre Majesté oublie, dit de Saint-Aignan, que je suis gentilhomme, et que l'on m'a provoqué — Ce n'est pas toi que cela regarde — Mais c'est moi qu'on attend aux Minimes, Sire, depuis plus d'une heure; moi qui en suis cause, et déshonoré si je ne vais pas où l'on m'attend — Le premier honneur d'un gentilhomme, c'est l'obéissance à son roi — Sire… — J'ordonne que tu demeures! — Sire… — Obéis — Comme il plaira à Votre Majesté, Sire — D'ailleurs, je veux éclaircir toute cette affaire; je veux savoir comment on s'est joué de moi avec assez d'audace pour pénétrer dans le sanctuaire de mes prédilections Ceux qui ont fait cela, de Saint-Aignan, ce n'est pas toi qui dois les punir, car ce n'est pas ton honneur qu'ils ont attaqué, c'est le mien — Je supplie Votre Majesté de ne pas accabler de sa colère M de Bragelonne, qui, dans cette affaire, a pu manquer de prudence, mais pas de loyauté — Assez! Je saurai faire la part du juste et de l'injuste, même au fort de ma colère Pas un mot de cela à Madame, surtout Mais que faire vis--vis de M de Bragelonne, Sire? Il va me chercher, et Je lui aurai parlộ ou fait parler avant ce soir Encore une fois, Sire, je vous en supplie, de l'indulgence J'ai ộtộ indulgent assez longtemps, comte, dit Louis XIV en fronỗant le sourcil; il est temps que je montre certaines personnes que je suis le maợtre chez moi Le roi prononỗait peine ces mots, qui annonỗaient qu'au nouveau ressentiment se mờlait le souvenir d'un ancien, que l'huissier apparut sur le seuil du cabinet — Qu'y a-t-il? demanda le roi, et pourquoi vient-on quand je n'ai point appelé? — Sire, dit l'huissier, Votre Majesté m'a ordonné, une fois pour toutes, de laisser passer M le comte de La Fère toutes les fois qu'il aurait à parler à Votre Majesté — Après? — M le comte de La Fère est là qui attend Le roi et de Saint-Aignan échangèrent à ces mots un regard dans lequel il y avait plus d'inquiétude que de surprise Louis hésita un instant Mais, presque aussitôt, prenant sa résolution: — Va, dit-il à de Saint-Aignan, va trouver Louise, instruis-la de ce qui se trame contre nous; ne lui laisse pas ignorer que Madame recommence ses persécutions, et qu'elle a mis en campagne des gens qui eussent mieux fait de rester neutres — Sire… — Si Louise s'effraie, continua le roi, rassure-la; dis-lui que l'amour du roi est un bouclier impénétrable Si, ce dont j'aime à douter, elle savait tout déjà ou si elle avait subi de son côté quelque attaque, dis-lui bien, de Saint — Aignan, ajouta le roi tout frissonnant de colère et de fièvre, dis-lui bien que, cette fois, au lieu de la défendre, je la vengerai, et cela si sévèrement, que nul, désormais, n'osera lever les yeux jusqu'à elle — Est-ce tout, Sire? — C'est tout Va vite, et demeure fidèle, toi qui vis au milieu de cet enfer, sans avoir comme moi l'espoir du paradis Saint-Aignan s'épuisa en protestations de dévouement; il prit et baisa la main du roi et sortit radieux Fin du tome III End of the Project Gutenberg EBook of Le vicomte de Bragelonne, Tome III by Alexandre Dumas *** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LE VICOMTE DE BRAGELONNE, *** ***** This file should be named 13949-8.txt or 13949-8.zip ***** This and all associated files of various formats will be found in: http://www.gutenberg.net/1/3/9/4/13949/ This Etext was prepared by Ebooks libres et gratuits and is available at http://www.ebooksgratuits.com in Word format, Mobipocket Reader format, eReader format and Acrobat Reader format Updated editions will replace the previous one—the old editions will be renamed Creating the works from public domain print editions means that no one owns a United States copyright in these works, so the Foundation (and you!) can copy and distribute it in the United States without permission and without paying copyright royalties Special rules, set forth in the General Terms of Use part of this license, apply to copying and distributing Project Gutenberg-tm electronic works to protect the PROJECT GUTENBERG-tm concept and trademark Project Gutenberg is a registered trademark, and may not 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Ngày đăng: 12/03/2020, 15:53

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