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CONSIDERATIONS SUR LES ETRES ORGANISES T2, PAR J. C. DELAMETHERIE 1804

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Nội dung

Trang 1

CONSIDERATIONS SUR

LES ETRES ORGANISES

Pax J C DELAMETHERIE

Namque eadem coelum, mare, terras, flamina, solem Significant, eadem fruges, arbusta, animantes,

Trang 2

CONSIDERATIONS SUR LES ETRES ORGANISES ne cc ce a a eA eh ef SECTION IV a ——— DES FORCES VITALES CHEZ LES ETRES ORGANISES

N os machines sont mues par des ressorts , des

poids , des contrepoids Nous ne connoissons

riờn de semblable dans les corps organisờs tls doivent cependant avoir un principe quelccn que de leur mouvement C’est ce qu’on appelle forces vitales Mais quel est ce principe? quelle est la

mature des forces vitales ? Elles sont: encore peu

connues

Hyppocrate appeloit divin 7ự ễsựy ce principe

de vie qui existe chez homme; clest-ỏ-dire,

qu'il le croyoit d'une nature particulicre et

A I

Trang 3

2 ConsiDERATIONS

tres-relevờc Mais il ne dit pas ce qu'il entendoit par son to Geov

Socrate , Platon et toute leur ờcole croyoient

que cest ame elle -mờme, gpeves , qui meut le

corps lls avoient pris cette opinion des prờtres

d’Egypte Peut-dtre le ro Sev d’ Hyppocrate ờtoit-

il ờgalement l’ame oule gpeves de Socrate (i)

Stahl a embrassờ le mờme sentiment

Mais on sent que ceile opinion ne peut se sou- ienir: car, ou celle ame est de mờme nature que

le corps ; et alors comment produiroit-elle des effets que ne pourroit produire le corps ? ou elle

est dune nature diffờrente du corps; et alors’ comment pourroit-elle agir directement sur le

corps ? Nous en ferons your ailleurs limpossi-

bilitờ

Et dailleurs , quelle que soit sa nature , com-

ment pourroit-elle faire exờcuter au COrps ses

divers mouyemens , puisqu’elle n’en connoit ni

les muscles, ni les nerfs, ni aucune partie de organisation? (II faut excepter les anatomistes )

Enfin , le principe des forces vitales, chez

Yhomme , est le mờme que'chez les autres ani-

maux Or, on ne diva pas que le principe des

Trang 4

SUR LES ấTHES ORGANISE% 5

forces vitales dun oiseau , d’un poisson ou d’un

insecte , est divin, 79 Mecv, OU appartient a leur

ame OU @ptu:z

Vanhelmont donne au principe vital le nom darchờe Mais on ne sait ce quil youloit dire par ce mot bisarre:

Hufeland , professeur a lena’, pense que tous

les phờnomenes dờpendans de la vitalitờ , sont

dus @ une'force inconnue , rờpandue dans toute

la matiere organisờe, et analogue aux forces

ờlectrique , magnờtique , gravifique de la ma- tiere non organisờe Mais on sent que ce n'est

poimt rờsoudre la difficultờ C’est revenir 4 la

mờthode des anciens philosophes , qui appeloient causes cachờờs, causes occultes , les causes des effets ‘qu’tls ne pouyoient expliquer La force in-

connue de Hufeland ,n'est qu'une cause occulte ;

c’est-a-dire , que c’est une force qu’on ne cou- noit pas

Ces diverses opinions ne donnent donc aucun

ờclaircissement sur la cause des forces vitales L’ame ou le opevesidờ Socrate et dờ Platon, le

ro 2y d' Hyppocrate , Varchờe de 'Vahnhelmont,

la force inconnue de Eafeland , ne nous appren~- nent rien autre , gu’on ne connoit point le prin- cipe des forces vitales

Cependant on ne sduroit douter que les ờtres

Trang 5

4 CONSIDERATIONS

oat en eles- mởmes le prncipe đe leurs mou-

vemeus Elles naissent , elles prennent de ac- croissement , elles se reproduisent , et enfin elles finissent par se dờcomposer La connois- sauce de l’organisation et de la nature des forces niotrices de ces belles machines, est un des plus

difficiles problờmes de la physique, et un de

ceux dont la solution est la plus intờressante pour Phomme Peut-ờtre ne pourra-t-il jamais le rờsoudre , et qu’tl en faudra revenir au senti- ment des-anciens , et dire :

Le principe des forces vitales ches les Ếtres

organisờs „ est une cause ignorờe

Nờanmoins il doit ờtre permis de faire des ef- forts; et pour arriver & la solution de cette question difficile , examinons les principaux agens qui paroissent constituer les forces vitales des animaux et des vờgờlaux

{l me paroit qu’on peut les rapporter a trois

causes principales :

19°, L’action des solides ;

Liaction des tuyaux capillaires ;

Trang 6

SUR LES ETRES ORGANISES 5

DE L’ACTION DE L’AIR CONTENU DANS LES VAISSEAUX DES VEGETAUX

In est prouve par unc multitude d’expờriences ,

qu'il circule une grande quantitờ d’air dans lin-

tờrieur des vờgờtaux Or, cet air doit y ờprou- ver des alternatives continuelles de dilatation et

de condensation L’Acadờmie d’Elcimento avoit

fait construire un thermomờetre a air Cet air ờtoit contenu par une liqueur colorờe , qui mon- toit ou baissoit suivant l’expansion de lair ; cet

instrument n’ờtoit jamais stationaire La dila-

tation ou la condensation de lair ờtoit conti- nuelle

La mờme chose doit avoir lieu par rapport a

l’air contenu dans les vờgờtaux Hl se dilate ou se condense continuellement par les variations du froid etdu chaud Nous verrons qu'un simple nuage qui intercepte les rayons du soleil dardant sur un vờgờtal , dimimue le mouvement de lair

dont ses vaisseaux sont remplis

Trang 7

CONSIDERATIONS

Ch

Ậ Quand Te soleil donnoit chaudement sur le

cep (il parle d’un cep de vigne dont il avout

~

Ậ eoupờ une branche , et introduit le chicot dans

= un tube), on en yoyoit sortir ct monter a

Ậ travers la seve une quanlilờ $i grande de bulles

ˆ Ậdai qu’elles faisoient beaucoup de mousse Í Aussi observoit-il constamment que la seve s’ờle-

voit beaucoup plus le jour que la nuit

Coulomb faisoit abattre , vers le 15 avril, des

peupliers qui ờtoient couverts de feuilles nais- santes : il observa que lorsque l'arbre ờtoit coupờ jusqu’a quelques lignes de distance de son axe , 1è sen dờgageoit de Pair avec sifflement , et en mờme tems une eau limpide et sans saveur

Ul fit couper quelques-uns de ces arbres circu- lairement , ensorte qu’ils ne tenolent que par un cylindre d’un ou deux pouces , placờ au centre

del’arbre Ces arbres , en tombant, restoient sou-

vent attachờs ỏ la uge par des fibres en paruie rompues On voyoit alors sortir une quantitờ

considờrable ‘de bulles @air qui excờdoient Ifa quanutờ de la seve

i] fit percer quelques autres de ces arbres avec des tarteres La tariere ờtoit & peme bumide jus- ava ce quelle arrivat proche Vaxe de Parbre:

mais des que Paxe de Parbre ờtoit perce ; la seve rờecouloiten abondance ; on entendoit an bruit

Trang 8

SUR: LES ETRES OKGANISES ”„

poient avec la seve, et se brisorent dans le trou

de la tariere

Ce dờgagement d’air dura tout Pờtờ ; mais ila

toujours ờtờ en diminuant La nuit il ctoit mom- dre Les jours froids il ờtoit aussi moins con-

sidờrable que les jours chauds

Un simple nuage qui mterceptoit pendant

quelques instans la lumiere du soleil , Jes faisoit

disparoitre

DE LACTION DE LAIR CONTENU DANS LES VAISSEAUX DES ANIMAUX

La mulutude des trachờes qui se trouyent chez

les insectes , les arachnides (fig 5) , ne per-

met pas de douter que am nlexerce chez cux une action aussi considerable que chez les vờgờtaux Aussi ces animaux ne montrent jamais plus d’ac-

tivitờ que dans le tems des grandes chaleurs ; et

Te froid les engourdit presque ious

lnya peut-ẻtte pas une aussi grande quan- utờ Vair dans Je corps des autres animaux que dans celui des tnsectes, Nờanmoins ils en con- tiennent beaucoup On sait que dans la digestion ul se dờgage un volume de gaz considerable Une

Trang 9

8 CoRSIDERATIONS

torrent de la circulation Aisi on ne sauroit

douter qu1è ne se trouve une certaine quantitờ de cet air dans les liqueurs animales

On.en a une preuve convaincante en placant

ces liqueurs sous le rờcipient de la machine pneu- matique Lorsqu’on fait le vide, on voit lair s’en

dờgager comme de toutes les autres liqueurs ,

Veau , le vin

Nous verrons , en parlant de la respiration ,

quclair pờnetre a travers les organes qui servent

a cette fonction , et qu’il est absorbờ par toute la surface du corps Par consờquent cet air , arrivờ

dans Jes vaisseaux , doit y ờprouver des mouve-

mens continuels de dilatation et condensation Nous verrons encore qu'il se dờgage conti- nuellement de la surface du corps de tous les animaux, des quantites plus ou moins considờ-

rables Vacide carbonique , qui doit ởtre sujet ,

dans ờconomie animale, aux mờmes mouye- mens que les autres gaz

DE LACTION DES TUYAUX CAPILLAIRES CHEZ LES VEGETAUX

QuexeE que soit la cause de laction des tayaux

Trang 10

SUR LES ETRES ORGANISES 9

une hauteur plus ou moins considờrable au- dessus de leur niveau Si on fait arriver de l'eau

au pied d’un monceau de sable, elle s’y clộve

peu-a-peu , et enfin elle parvient jusqu’au som-

met Un pain de sucre dont on met la base

dans l’eau , en est bientờt enticrement imbibờ

Les vờgờtaux ne sont qu'une rờunion de fibres qui laiss,mt entre elles des espaces vides , lesquels ressemblent ayx tuyaux capillaires Lorsqu’on fait tremper l’extrờmitờ de la tige dun vờgờtal dans l’eau , elle y monte a une hauteur plus ou

moins considờrable , par.Ja seule action des

tuyaux capillaires : car on prend pour cette ex~ pờrience un vờgờtal mort depuis longtems , et dans lequel il n’y a plus de vie

Les physiciens, pour rendre cette ascension plus sensible , se servent d’une eau colorờe, en rouge , par exemple J’ai suivi souvent a Peel Pascension de cette eau

DE L’ACTION DES TUYAUX CAPILLAIRES CHEZ LES ANIMAUX

Trang 11

1Ð CONSIDẫR ATIONS

par leur rờunion des vaisseaux tres-dờliờs qui font les fonctions des tuyaux capillaires, c’est ce quil est facilede prouver par lexperience

Qu’on suspende un morceau de peau, par exemple, au-dessus d’un yase plein d’eau ; et que

Vextrờmitờ de cette peau rempe dans l’eau , on

verra cette peau shumecter, et l’eau s’y ờlever a

une hauteur plus ou moins considờrable

Les phờnemenes qui ont heu sur la peau d’un auimal mort, se font ờgalement remarquer chez VYanimal vivant Les diffờrentes parties de son

corps absorbent ces liquides dans lesquels elles

sont plongờes On nourrit avec des bains de lait,

ou de tout autre fluide qui contient des parties

nutritives

DE L/ACTION DES SOLIDES DES ETRES ORGANISES-

L’acrron des solides des ờtres organises doit cire envisagờe sous deux aspects gờneraux et en- iicrement distincts Ou on considere ces solides comme des corps possờdant les propriờtờs gờnờ-

rales de la matitre; ou on les regarde comme

douờs dela valid , ct faisant partie d’ờtres or-

Trang 12

SUR LES ETRES ORGANISES, 1I Si on les considere sous le premier rapport, als ont [inertie , la mollesse , la duretờ et toutes

les qualitờs gờnờrales des corps Nous allons seu- lement examiner un instant leur ờlasticitờ , parce

qwelle a une action plus marquờe sur plusieurs fonctions essentielles

DE L)RLASTICITE DES SOLIDES DES ấTRES ORGANISES

La fibre vờgờtale a une assez grande Glasticite Í

comme nous le voyons dans la plus grande par-

tie des bois Un jeune arbre que lon fait cour-

ber se redresse avec une grande force des qu'on

Pabandonne a lui-mờme,

La fibre animale n’a pas moins d’ờlasticitờ , comme on le voit dans Ie tissu cellulaire , dans

Ja peau, dans les aponờvroses

Ceite ờlasticitờ de la fibre vờgờtale ou animale

s’olserye mờme apres la mort des ờtres organisờs Une bille de bois a plus ou moins d’ờlasticite

Les divers instrumens sonores faits en bois, tels que flates, violons, clavecins, onL đautant plus de prix que le bois en est plus ờlastique Les parties osseuses des animaux, telles que

Pivoire, ont une grande ờlasticite

Trang 13

1a CONSIDERATIONS

sant partie d’ờtres vivans, ils ont d’autres pro- priờtờs qui ne sont pas moins intờressantes En parlant des tempờramens ou constitutions des ờtres organisờs , nous avons fait voir qu’ils dờpene dent de plusieurs causes que nous allons rappeler :

1°, La masse de la fibre , 2°, Sa longueur „

5°, Sa tension

Cette tension dờpend des principes constituans de Ja fibre , ct de la proportion qui se trouve

entre ses parties solides et ses parties liquides 4° La quantitờ du principe de lexcitabilite , 5°, La qualitờ de ce principe , 6° La quantitờ de fluide reproducuf 7° La qualitờ de ce fluide Ce sont ces diffờrentes causes qui dờterminent le ton de la fibre

Trang 14

SUR LES ETRES ORGANISES â5

DE L’LRRITABILITE DE LA FIBRE ANIMALE

Une des propriờtờs les plus ờtonnantes đe la

fibre animale est sa grande irritabilitờ que Haller

a prouvờe par une multitude d’expờriences Elle

est si considờrable dans quelques parties , qu’on

ne peut les toucher sans y exciter de violens mou-

vemens La queue de l’orvet cassờe, la patte de

[araignờe-faucheur arrachờe ờprouvent, pen~ dant plusieurs minutes , de fortes contractions

Cette irritabilitờ cesse-t-elle? I suffit, pour la faire reparoitre, d’ờchauffer lờgerement la partie

Ainsi le mouvement da cceur de la grenouille ar-

rachờ depuis quelque tems du corps de l’animal,

diminue-t-il ? On le ranime en y injectant de Veau tiede, ou en Fờchaufant doucement,

On peut suspendre Virritabilitờ de la fibre ani-

male de la mờme maniere qu’on peut l’augmen-

ier; c'est ce que Humboldt a prouvờ par plu- sieurs experiences, Il trempe le coeur d’une gre-

nouille dans de lacide marm oxygờnờ : Virri- tabilitờ est fortement excitờe H Pdte de cette li- queur , et le met dans une dissolution de sulfate

Trang 15

1ạ CONSIDERATIONS

en partie I] le porte de nouveau dans l’acide ma-

rin oxygờnờ, Virritabilitờ reparoit; c’est ce qu’on peut rờpờter successivement un grand nombre

de fois

Eclairờs par ces expờriences, on a cherchờ

quelles ờtoicnt les substances qui pouvoient aug-

menter ou diminuer Virritabilitờ de la fibre ani- male :; yoici quelques - uns des rờsultats quon a obtenus

1° L’oxygene augmente Virritabilitờ deg

muscles

2° Les oxides, tels que celui darsenic , pro-

duisent les mờmes effets

5°, Les acides, tels que l’acide muriatique oxy- gờnờ , augmententlirritabilitờ , comme nousla-

yons yu, relativement au cceur de la ựrenounlle, dont les mouvemens suspendus sont rờyeillờs en Parrosant de cet acide

4° Le calorique est encore un des puissans

excitans de Virritabilitờ Lorsque les battemens

du cour de la grenowille diminuent, il suffit

de Pờchaufier Iờgerement pour les ranimer La

mờme chose a lieu par rapport 4 la patte du

faucheur

5° L’ờlectricitờ produitles mờmes effets Sion

touche avec le crochet d'une bouteille de Leyde

meờdiocrement chargờe, le coeur une grenouille,

Trang 16

SUR LES ETRES ORGANISES 15

riences galyaniques , ils se contractent subi-

tement

6° Le galvyanisme est un excitant puissant ,

comme le prouvent les expờriences nombreuses connues de tous les physiciens

7°, Le magneusme paroit aussi un Stimulus as-

sez actif, d’apres les experiences de Perkms (1) 8°, La lumicre agit ờgalement sur Virritahilite ;

car des animet:x privờs de la lumiere devicnnent

foibles , et leur parties sont beaucoup moins ir-

ritables

H en est de mờme chez les vờgờtaux

9° Les diverses liqueurs du corps des ani-

maux, sont des excitans plus ou moins pulssans,

qui agissent avec plus ou mois de force sur les

solides

Le sang artờriel , a recu dans les organes de la respiration , une portion d’oxygene , qui aug-

mente sa qualitờ excitante

Le sang yeineux est nờanmoins un stimulus

actif, quoiqu’a un moindre degrờ que le sang

arLờrrel

Tous les autres liquides du corps des animaux, ont la mờme qualitờ excitante a un degrờ plus ou moins considờrable

Trang 17

16 CONSIDERATIONS

10° Plusieurs substances paroissent au con- traire dimiuer Pirritabilitờ

Les alcalis sont de ce nombre Des parties tres- irritables, telles que la patte du faucheur, le

coeur de la grenouille, trempờes dans une solu- tion de potasse, perdent leur irritabilitờ

11°, L’azote diminue lirritabilitờ

12°, Phydrogene produit les mờmes effets 13° Le gaz acide carbonique agit encore plus puissamment ; il dờtruit Pirritabilitờ 14° Lessulfures alcalins, 15°, Et les phosphures alcalins produisent des effets analogues DE L’IRRITABILITE DE.LA FIBRE VEGETALE

On convient ờgalement aujourd’hui que la fi- bre vờgờtale a une vờritable irritabilitờ , comme la fibre animale : cette irritabilitờ est tres-consi- dờrable dans plusicurs vờgờtaux

Lorsqu’on touche la sensitive (mimosa pudica),

ses folioles s’affaissent, et les feuilles revenant sur elles-mờmes se ferment

Le froid produit sur elle les mờmes effets

Trang 18

SU%% LES ETRES ORGANISES 17 đe la chale:ar, font ờgalement fermer les feuilles

Deheisarum girans a un mouyement couli-

tinuel | qui ne s‘imterrompt pot a Vobscuritờ ,

wut ‘pendant Ja nuit

La dionờe attrape-mouche ( dionea musect-

pula), a les feuilles st sensibles que le momdre

attouchement les fait fermer Un insecte , qui passe sur ses feuilies ,se trouve pris, vu la grande

rapiditờ avec laquelle elles se contractent pour se

fermer

Mais cette irritabilitờ se fait remarquer prin-

cipalement dans les parties de la fruciification :

elle est tres-considờrable dans les ờtamines

Celles du laurier rose, ou nerion sont Si irri-

tables , que lorsque les mouches , ou les autres

insectes viennent pomper une liqueur mielleuse qui est a leur base , elles.se contractent aussitdt

avec assez de force pour arrờter Vinsecte par sa trompe On peut lui rendre la liberiờ, en ờcar-

tant ces ờtamines doucement et adroitement avec des ờpingles

Les ờlamines de la rue sont au nombre de dix Lors de la fờcondation , chacune d’elles vient tour-a-tour smcliner sur le pisul, et y

verser son pollen Elle se releve lorsque la {ờ- condation est opờrờe

Les ờtamines d’un grand nombre de plantes

ont des mouvemens analogues

Trang 19

iS CONSIDERATIONS

Les organes femelles jouissent de la mờme

rritabilitờ, Linnờ a observờ que les organes

femelles de la grativle, ctoient wes -agitờs au

moment de la fờcondation , et que cette agita~

tion cesse aussitờt que la fờcondation s'est opờ-

rờe: mais je conduit extờrieur se ferme exacte-

ment, de maniere que le pollen ne peut plus y

penctrer

La mờme chose a lieu dans Papocin attrape- mouche (apocinum androsemifolium,) VW con- tient ute ` Hqueur muelense au bas de èlovaire

Linsecte introduit sa trompe pour aller pomper ce sue: loutes- ces paruies-qui sont tres-irritables , se contrattient aussitot , ct saisissent animal avec

assez de force pour Tatrờter malgrờ tous ses ef- forts

Cette irritabilitờ , comme celle des animaux , peut ờtre augmentờe ou diminuờe par plusieurs

moyens

1° eau est Je principe de la vờgờtation Des parties de vegờtaux dessờchờes et dờpouillờes de eur irpritabuitờ la recouvrent en les humectant ,

telles sont les oscillaires , les conferves , les nos-

tochs

2°, La chaleur a ờgalement une grande in- fluence sur Virritabilitờ des vờgờtaux La sensi-

tive, la dionờe n’ont jamais plus de sensibilitờ

Trang 20

êUR LES BERES ORGANISES Tĩ Đlantes sont prlvờes de Virritabilitờ daus ies

tems froids

5°, La lumiere paroit agir comme Ja chaleur sur Tirvitabilile yegờlale, La sensitive et la plu- part des plamtes irritables perdent leur irritabi-

hitờ, lorsqu’elles sont privờes de ta tumiere De-

candole a prouvờ que ia lumiere des lampes peut mờme supplờer jusqu’a un certain point Ja lu- miere du soleil

UH est quelques plantes , telles que Vhedisarum

girans,qui conservent leurirritabilitờ 4Pobscuritờ 4° Le galyanisme agit ờgalement sur Ÿmri-

tabulitờ Le doctear Giulio a armờ diffờrentes

branches d’une sensitive , de lames mờtalliques : la plante bien reposờe , et ayant repris ses forces ,

al tira des ờtincelles de ces lames , en les faisant

communiquer avec la pile galvanique ; les bran-

ches s’affaisserent subitement Le galvanisme agit dans cette expờrience , comme le feroit une com- motion quelconque

So, Lờlectricitờ est un stimulus des forces yờ-

gờtales Ingenhouz a poruvờ par un grand nom-

bre @expờriences , que l’ờlectricitờ fayorise la vờ- eờiation Il sema des graines dans des vases di’-

fờrens ; les-uns ont ờte ờlectrisờs, les autres ne

Pont pas etờ Les graines semờes dans les vases

cectrisờs , ont levờ plutờt que celles qui ờtoient

Trang 21

20 CONSIDERATIONS

6° Plusteurs sels neutres excitent yivement èz fibre vờediaie Brugmann a mis tremmper des ra- meaux d’auine , les uns dans de l'eau pure, les autres dans de l’eau aiguisờc avec du sel ammo-

niac (ow muriate d’ammoniac ) ; les premiers rabsorberent dans un tems donnờ , que la moi- tie de Veau ; les seconds, dans le mờme tems,

cn absorberent les cing sixiemes

Le nitre agit de mờme flales a fait voir quil favorisoit beaucoup la vờgờlation,

7°, Le soutre est un stumulus sur les vegờ-

taux Humboldt ayant plantờ des haricots , les

uns dans du soufre , les autres dans la terre , observa que les premiers leyerent beaucoup plus promptement, quoigae Phumuditờ et la tempờ- rature eussent ờtờ les mờmes

&° Les diffờrens fluides aờriformes agissent dune manicre tres-marguờe sur Pirritabilitờ des plantes

Humboldt a placờ une sensitive sous une clo-

che pleine d’acide carbonique, la plante s’est peu-

a-peu affaissờe , et a perdu presque toute son ir-

riiabilite

Ui laretira de dessous cette cloche , et Ja piaca

sous une autre qui contenoi du gaz oxygene La

plante a repris sa vigueur, et a montrờ beaucoup

de sensibilitờ

Trang 22

SUR LES BETRES ORGARISIS 21

phe de gaz hydrogộne ou đ'azote, perd sa sen- sibilitờ , et oxygene la lai rend ễn doủt con-

clure de ces experiences, que ces gaz agissent sur

Virritabilitờ vờgờtale , comme sur Virritabilitờ animale Le gaz oxygene augmenie Jirritabilitờ vờ- gờtale Les gaz hydrogene, azote et acide carboni- que la diminuent

9° Des acides lờgers augmentent Pirritabile vegờtale Ingenhouz arrosa avec un acide mitri- que aifoibli, un terrein dans lequel il avoit semờ difiờrentes plantes Leur vờgờtation a ờlờ plus prờcoce et plus vigoureuse que celle des plantes semblables semờes daus le mờme terrein , qui

navolt pas ờtờ arrosờ avec cet acide

Humboldt a employờ avec le mờme succes ,

Vacide muriatique oxygờnờ Ha fait tremper de

la erame de creson alenois (masturtiunt StI 8 yum) dans de l'eau, et une portion dans l’acide muriatique oxygcnờ , et les a mis sur du terreau :

le second a levờ au bout de six heures, et le premier n’a leyờ qu’au bout de vingt - quatre heures

Ces expờriences rờpờtờes sur un grand nom-

bre de plantes Iui ont prờsentờ les mờme succes

Trang 23

22 CONSIDERATIONS

voient parfaitement, sion avoit soin de les trem-

per dans lacide murialique oxygờnờ Ces expờ- riences rờpờlờes sur des grammes de Pherbier de

Boccore , cuethes depuis cent vingt ans, ont

confirmờ cette vờritờ Elles n’ont pu germer en les mellant en terre , mais celles qui ont ctờ

trempờes dans lacide muriauique oxygờnờ , ont

parfaitement levờ

190° Lirritabilitờ des vờgờtaux est diminuờe ,

et quelquerois enuerement dờtruite, comme celle des animaux , par diverses substances : em paroit de ce nombre Qn a arrosờ a Edimbourg

la sensitive avec des dờcoctions dopium, et elle a perdu sa sensibilite DE VEXCITABILITE DE LA FIBRE ANIMALE,

Brownes a tres - bien vu ave Haller aveit cu ride wattribuer de Pirritabiliờe gua la fibre musmauaire , et que toutes les autres parties ani- reoies avoient Ggalement leur maniere particu- here d’ờtre irritees, C’est cette propriờtờ qu'il a

appelờe excitabilitờ,

Trang 24

SUR LES ETRES ORGANISES 2%

toutes les parties du corps anunal C’est ce qui

en fait le principe de vie Toute partie du corps

animal qui ala vie, est capable d’excitabilitờ

Cest & tort que Haller a cru que les visceờres ct les glandes ờtoient incapables de se contracter

Ne voyons-nous pas le foie , par exemple , se contracter et se crisper dans les violens chagrins ? Les vaisseaux biltaires sont ờtranglờs ; la bile ne peut plus couler par les voics ordinaires ; ce

qui produit la jaunisse, et une jaumisse tes-~ subite

Le poumon ờprouve de Virritation par les

corps acres ; ce qui amờne de violentes quintes de toux , des crachemens de san Gn

Schilitting a plongờ un bistouri dans le cer- veau d’un chien , et en y introduisant le doigt , il sentoit sa contraction

Brownes appelle excitant tout ce qui peut soi-

liciter Vexcitabilitờ ; et il distingue ces excitans

en deux classes gờnờrales : les stờnigues et les asteniques (1)

Les excitans stờniques sont ceux donut les sti-

mulus sont trop actifs , et qui produisent un ex-

citement trop fort

Les excitans astờniques sont ceux dont les stimulus sont trop foibles

Trang 25

3õ CONSIDERA TIONS

Cependant Brownes a ờtờ obligờ d’admetire deux especes d’astente

Tvastờnie directe est produite par Pabsence des stimulus : telle est la foiblesse qui provient du defaut de nourriture

Tastờnie indirecte est celle qui succede 4 un exces d’excitement Lorsque les forces excitantes

ont age avec trop intensitờ , 1è s°ensuit une for-

blesse ou aslờnie indirecte Amsi un homme boit du vin , de ’eau-de-vie; ces stimulans puissans lui donnent pour le moment un exces de force :

mais sil en abuse ou sil s’enivre , il saccede un affoiblissement considờrable, qui est Vastenie im-

directe

Brownes ne considere par consờquent tous les remedes que sous un seul point de vue , Cesi-a-

dire , comme des corps capables de mettre en jeu Vexcitabilitờ, comme des stimulans ou des

exciians

Mais quel est le principe de cette excitabilitờ ?

Un homme cesse de vivre ; les stimulus qui

agissoient sur sou corps un instant ayant samort, n'y foni aucune impression C'est la cessation de Yaciion de ces sờimudus qui coustitue la mort

La vie ou le principe vital, n’est donc que la

facaltờ qu’a le corps vivant de receyoir les mm- pressions des sitimulus , et de rờpondre a cette

Trang 26

ao

la

SUR LOS ETRES ORGANISES

Cette facultờ peut ờtre regardờe comme une

force particulicre , qui est la force vitale

Mais quelle est cette force yitale? cest-a-dire,

par quel mờcamisme la fibre rờpond-elle ou ne

rờpond-elle pas a laction des stimulus ou des excitans ? Cest ce que la physiologie n’a encore

pu expliquer Brownes s'est contentờ de prouver

le fait

Jar deja proposờ quelques conjectures sur les causes de cetle excitabilitờ ; je vais les rappor-

ter : mais considờrons d’abord Vexcitabilitờ de la Gbrine

DE VEXCITABILITE DE LA FIBRINE

Huwrer avoit dit que le sang avout une vitalitờ particuliere : mats il ue layoit prouvờ par au- cune expờrience directe Aussi son opinion avoit ờtờ combattue par plusieurs savans Mais de nou- velles expờriences ont confirmờ le sentiment de Hunter

Circaud a pris du sang d'un bceuf qu’on venoit @assommer (1) La chaleur de ce sang mis dans

un seau ; ờtoit de 50° Il Va agitờ, ct ena retire

Trang 27

26 CONSIDERATIONS

la fibrme , qu'il a placờe sur un dờ de bois fla mtreduit dans Ja partie intờrieure de cette fibrine un fil de cuivre qui communiquoit a la partie infờrieure de la pile, et il a touchờ la parte supờrieure de cette fibrine avec un autre

fil qui communiquoit a la partie supờrieure de la pile La fibrine s’est contractờe doucement , et cnsuite est revenue de mờme a son premier

ờtat En la touchant une seconde fois, celle s'est

coniractờe de nouveau (1) Ces contractions peu-

vent se prolonger plus de demi-heure

Cette belle expờrience prouve que la fibrine

seule peut se contracter par lmfluence galva~

nique Elle ne contient nờanmoins point de

nerfs Cette excitabilitờ est donc indờpendante

de tout systờme nerveux

DE LEXCITABILITE DE LA FIBRE

VEGETALE

On doit reconnoitre dans la fibre vờgờtale une vờritable excitabilitờ analogue acelle qui existe

(1) Tourdes avoit dờja observờ avec une loupe, une con-

traction dans de la fibrine soumise 4 la mờme impression

Trang 28

SUR LES ETRES OLGANISES 27

dans la fibre animale Parmiles nombreux exem-

ples que nous pourrions en rapporter , nous

choisirons ceux que nous prờsente le sommeil

des vờgờtaux, observờ premierement par Linne

Leurs corolles souvrent ỏ la lumiere, et se ferment pendant Ja nuit La corolle du loticr

a pied Coiseau , par exemple , tres-đpanonte

pendant le jour, disparoit entierement pendant la nuit Gest donc la lumiere qui provoque son

excitabultờ , comme nous le prouverons ail-

leurs

Les feutiles de la sensitive et de plusieurs aca- cias se ferment ờgalement pendant la nuit Mais nous parlcrons plus en dờtail de ce beau

phờnomene

DES CAUSES DE VIRRITABILITE ET DE VEXCITABILITE CHEZ LES ANIMAUX

ET CHEZ LES VEGETAUN

Certs, question est dans lờtat actuel de nos

connoissances , wae des plus intờressantes de toute

la physiologie, Mais sa solution est extrờmement

difftcile Jai proposờ (1) quelques rờflexions qui

Trang 29

ad CONSTDERATIONS

pourront servir a l’ờclaircir : car dans cette maÍ tere comme dans toutes les autres , on ne peut

avancer que par la discussion Les erreurs qu’on

rờfute , et mờme celles qu’on commet , seryent a faire trouver la vờritờ

Des parties trờs-irritables dờtachờes du corps de Vaninial , conservent leurs mouvemens pen-

dant un tems assez considờrable La patte de [araignờe -faucheur , la queue de l’orvet se meuvent plusieurs minutes apres avoir ờte sờ- parờes du corps de Panimal Le coeur de la gre- nouille , celui de la tortue battent souvent plusieurs heures apres avoir ờtờ detaches de leur

place ; et lorsque leurs mouvemens cessent , on

peut les rappeler par divers moyens , comme

nous venons de le dire

Ces agens qui font reparoitre Virritabilitờ ou

Vexcitabilitờ ờtemtes , sont principalement la cha-

leur, et tous les corps chauds , irritans et caus-

Trang 30

SUR LES #TRES ORGANISES 29

DE LA STRUCTURE PARTICULIERE DE LA FIBRE,

COMME CAUSE DE L’EXCITABILITE

La structure paruculiere de la fibre peut ờtre regardờe comme une cause de l’excitabilitờ

On avoit supposờ que les nerfs ờtoient formờs de yờsicules ou utrrcules mises bout a:bout , qu'il y circuloit un fluide , que lorsque ce fluide

ờtoit abondant, il gonfloit les vờsicules , et ra- courcissoit les nerfs ; au lieu quis s’allongeoient

lorsque les vờsicules ờtoient vides Ce sont les

effets que prờsente une machine de physique Mais Vanatomie n’a rien pu dờcouvrir de sem- blable dans v 'OrganIsauon des nerfs

Reil , qui a fait un grand travail sur cette

structure , croit que les neris sont composờs d’une membrane (1 les meninges dont les nerfs sont enveloppờs):, qui fait, diffờrentes anfractuositờs , dans lesquelles se trouve la substance mờdullaire,

Il a donnờ a cette tunique nerveuse le nom de

neurilemme

Ces plis de la membrane neryeuse doivent favoriser extension et la contraction du nerf, Car une fibre longue comme des fils de soie sor-

tant du cocon, des brins dờtachờs de lờcorce

du chanvre , du lin sont peu susceptibles

Trang 31

50 CONSIDERATIONS

poids, au licu que sils sont tordus comme une corde , ct qwuls alent de T'ờlastieitờ , ils s’allon- gent, et reviennent’ ensuite sur eux-mdmies , Ver

fort cessant, comme un ressort a boudin Des

handes de taffetas ou de satin s*ờtendent peu ,

au lieu qu'un bas de soie a cotes , dont la fibre

est tres-con tournờe sờtend, et Teffort cessant , revient ensuite 4 son pr emiẻr ờtat

La structure des trachờes des vờgờtaux favo-

rise ờgalement beaucoup leur excitabilitờ , puis-

qu’elles sont contournờes en spirale comme les

ressorts dont nous venons de parler

DE LA SECHERESSE ET DE L HUMIDITE , COMME CAUSE DE L EXCITABILITE

Les matieres animales, dont on fait les hygrome-

ires, tclles que les cheveux, les fanons de baleme,

les tuyaux de plume | les cordes đe: boyau soht

tres-sensitbles A Vhumiditờ : elles s ‘allongent et

se racourcissent d’une mamiờre tres- sensible ,

suivant Phumiditờ ou la sờcheresse de l’air atmos-

phờrique

La mờme chose a heu pour la fibre vờgờtale ia matiere elutineuse , albumineuse , les gom~

mies , les mueilages bene ờprouvent la mờme in-

fluence de l’humiditờ et de la sờcheresse

Trang 32

SUR LES ẫTRES ORGANISES 41

animaux et des vờgờlaux , peuvent donc ờtre regardờes , jusqu’a un certain point , comme des

corps hygromờtriques Les habitans des pays

chauds ont la fibre seche et tendue, et elle est molle et relachờe chez les habitans des pays hu-

mides La sờcheresse et Vhumiditờ doivent donc

agir sur Vexcitabilitờ des animaux et des yờ-

gờtaux

Le roufờre et le tardigrade dessờchờs perdent ioute irritabilitờ : ils la recouvrent, ainsi que le

mouvement , lorsqu’ils sont humectờs

Ul en est de mờme de plusieurs: plantes, telles

crue les oscillaires , les nostochs

ĐE LA CHALEUR ET DE LA CAUSTICITE , COMME

CAUSES DE L EXCITABILITE

Les fibres animales sont tres-sensibles aux im-

pressions de la chaleur Un morceau đe peau

ou de cuir approchờ du feu, se retire sur lui-

mờme Il se crispe avec force , si on l’approche

de wop pres , et i devient cassant

La mờme chose a lieu pour les fibres vờgờ- tales Du bois verd, placờ aupres dun grand feu,

se fend, se contoutne Or, tous ces effets

sont les rờsultats de la crispation de ses fibres

Les corps caustiques produisent sur les fibres

Trang 33

52 CONSIDERATIONS

acides , des alkalis caustiques, versờs sur de

la peau ou du eur , les font crisper ờga-

lement,

On voit cette action des caustiques et de ia chaleur sur la fibre animale, dans le feutrage

des draps, des chapeaux On feutre les cha-

peaux dans une eau chaude chargờe de sels ; on y ajoute ensuite du sublimờ corrosif ; les

poils se crispent , se contournent pour former

le feutre

Les matieres vờgờtales , telles que la bourre

de coton , celle de Papocin, sont moins sen- sibles a cette action Cependant les caustiques ne

laissent pas que d’agir sur elles

DU GALVANISME ET DE Ẫ ELECTRICITE , COMME CAUSES DE L EXCITABILITE

ll est un phờnomene nouvellement observờ , qui peut jeter un grand jour sur les forces vi- tales des ờtres organisờs , et pariiculierement

sur leur irritabilitờ ect excitabilitờ Galvani , en

dissờquant des grenouilles , vil avec ờtonnement

que leurs muscles ờprouvoient de fortes con- tractions , lorsqu’ils ờtoient en contact avec des substances mờtalliques qui touchoient en mờme

tems Icurs nerfs Cette expờrience a ờtờ rờpờtờe ,

Trang 34

SUR LES ETRES ORGANISES 55

On dờcouvre un nerf, on le met en contact avec une substance mờtallique ; on dờcouvre ờga- lement les muscles auxquels ce nerf se distribuc , et on les met en contact avec un aulre mờtal ;

on ờtablit ensuite une Communicalion entre ces deux mờtaux par un excitateur mờtallique : les muscles enirent aussItễt en contraction On a

recherchờ la cause de ces phcnomenes,

Volta a construit une pile avec des disqacs de

diverses substances mờtaliques humeetờs dean

directement , ou par le moyen de rondelettes d’ờtoffe de laine interposờes Les rờsuitats de ses

expờriences iui ont prouyeờ ,

1°, Que ces mờtaux s’ờlectrisoient par le simple contact ;

Que cette dlectricitờ ờtoit augmentờe par

diverses substances , par exemple , par de l'eau

imprờgnee de sels ;

5°, Que cette dlectricitờ ờloit positive dans

les uns , ct nờgative dans les autres, ce qui donne aia pile un pole posit et uu pole nờgatif ;

4° Qwil y ayoit dờgagement d’oxygờne au

pole positif, et Whydrogene au pole nờgatif ;

Trang 35

Ò+ CONSIDERATIONS

et autres animaux, tous les phờnomenes ob-

servờs par Galvani

On fit ensuite yor qu’on pouvoit obtenir de

la grenouille prờparờe les contractions galvani- gues sans lintermede d’aucun mờtal fl suffit d’en faire toucher la jambe au nerf crural pour avoir

dcs mouvemens ; d’ou on a conclu que les nerfs

avoient uo galyanisme diffờrent de celui des mus-

cles , et que dans le corps de Yanimal, il y

avoit un passage continuel du fluide galvanique des nerfs aux muscles , et rờciproquement (1)

Aldini a fait Pexpờrience plus en grand Ha dờcapitờ un animal, en a dờcouvert les nerfs cer- yicaux d’un cờtờ , et les muscles du tronc de

Vautre ; i ờtablit la cemmunication des uns aux

autres par le moyen d’une grenouille prờparờe guil tient ala mam: il y a des mouvemens violens

Ces faits ont fait dire 4 Galvani et & Aldini que

le corps de Panimal est une espờce de bouteille de Leyde ou de carreau magique Il y a exces de

Vờlectricitờ dans une partie , ct dờfaut dans unc

(1) Comus avoit dờja vu que les nerfs avoient une ờlec- tricitờ diffờrente de celle des autres parties du corps, c’est

ce qwila constatờ par un grand nombre d’expờriences rap- poriờes dans le Journal de Physique, septembre 1775, pag

Trang 36

SUR LES ETRES ORGANISES s CN

autre partie , dit Vassali, Journal de Physique ,

tom 48, pag 35

Lagrave a fait une autre expờrience qui, en

confirmant celles-ci, peut ờclaircir beaucoup

cette question fl a composờ une pile galvanique

avec des disques de masse cờrờbrale , et d’autres

de masse musculeuse , posờs alternativement les

vos sur jes autres , comme ceux de zinc et de cuivre La commotion a ờtờ la mờme qu’avee

la pile mờtallique Cette expờrience prouve que la substance cờrờbrale a une đờlectricitờ diflờrente

de celle de la substance des muscles

Or, les nerfs sont rờpandus dans toute la masse des muscles et dans toutes les parties On

peut donc regarder un muscle comme une espece de pile galvanique naturelle , formờe de la subs-

tance cờrờbrale ou nerveuse , et de parties mus- culeuses fl en est de mờme des autres partes

Vassali avoit aussi observe que les liqueurs du

corps humain avoient des ờlectricitờs diffờrentes,

L’urine , en sortant du corps de Thomme, a une ờlectricitờ nờgative ; etle sang, urờ des veines, a une ờlectricitờ positive ( V* vol de PAcad de

Turin ) Cette ờlectricitờ varie dans l'ờtat de ma-

ladie ou de santờ C’est d’apres ces principes

quil propose une espece d’clectrometre , qu'il

place sur le cerps de animal, pour reconnoitre

Trang 37

vớ CONSIDERATIONS

Ậ Wi paroitt , dit-il (1), que dans Panimal, la

Ậ partic ờlectrique nờgative , celle des excrờtions,

Ậ cst moins forte que la partie positive , celle du

Ậsang Or, si Paltờration de Pờconomie ani-

Ậ male renverse les bornes naturelles de l’ờlec- Ậ tricitờ dans le corps , a cause de la tendance de Ậ celle-ci & se mettre en ờquilibre , elle doit

Ậ sờchapper et se manifester prờcisờment dans

Ậ les momens que les bornes sont renversờes ;

Ậ cest-a-dire , lorsque le virus altere les parties Ậ intờrieures ; ce que prouvent les frissonne-

Ậ mens La frayeur ct les autres passions vio- Ậ lentes , doivent aussi produire les mờmes ef- Ậ fets : ainsi vous avez vu l’ờcartement des ban-

Ậ delettes de mon ờlectrometre posờ sur le dos

Ậ de ’animal , soit dans les frissonnemens causờs

Ậ parla maladie contagieuse , soit dans ceux pro- Ậ duits par la crainte La mờme thờorie vous

Ậ explique aussi le dờfaut dờlectricitờ que vous

œ ohservates dans les chais malades Í

Rapprochons de ces expờriences ce qui se passe

dans les phờnomenes que prờsentent les poissons ờlectriques Voici ce qu’en dit Hunter en 1773, Transact philosoph

Les organes ờlectriques de la torpille sont formờs par un grand nombre de tubes aponờvro-

.T "

Trang 38

SUR LES ETRES ORGANISES, 57 tiques , rangờs parallờlement antour des bran- chies , fixờs par leur base aux ligamens com-

muns, et de forme hexagonale et quelquefois

pentagonale, Ces prismes , qui prờsentent l’as-

pect dun gateau de mouches amiel , sont rem-

plis 4 Pintờrienr Pune substance mollasse trans- parente , analoyue 4 la substance cờrebrale

Cetie substance , qui est idio-ờlectrique , regoit

un grand nombre de nerfs , tandis que la subs- tance aponờvrolique est antlectrique

Spallanzani a: coupờ les trois gros troncs ner- veux quise distribucnt, aux celinles de l’organe

ờlectrique de la torpiile , et aussitờt Panimal a

perdu ia propriờtờ de donner la commouon Dans le gymnote ờlectrique , lappareil so

trouve vers la queue, suivant le mờme tfanter Dans le silure embleur , Porgane ờicctricue forme sous la peau un sac qui enyeloppe tout

le poisson

Tous ces appareils ờlectriques sont traversđs par une grande -quantilờ de nerfs qui viennent des diffờrentes paires

Lorsqwon touche ces animaux , on ờtablit

une communication de la partie positive de

leur organe ờlectrique ala partie nờgatiye, e% on a une commotion comme lorsqu’on touche

Trang 39

58 CorsiDERATIONS

assez forte pour qu’on en appercoive l’ờtincelle

La commotion a encore lien mờme apres la mort de Fanimal

Si on enleve le cerveau 4 une torpule , elle

ne peut plus donner la commotion , quoiqu’elle soit encore pleme de vie , aulieu qu’en lui arra-

chant le cceur , elle conserve cette mờme fa-

cultờ ờlectrique ; ce qui prouve que cette facultờ rờside dans le ceryeau et dans les nerfs D’ai-

leurs fe concours de la volontờ de animal est indispensable pour donner la commotion On

voit qu'il fait des efforts violens ; son corps , de convexe qu'il ờtoit , devient concave ; ses yeux

se dờpriment

fl] semble gu’on peut conclure de ces faits ,

1°, que le ceryeau fournit aux nerfs, et ceux-ci aux muscles et aux visceres , une partie molle , albumineuse , pulpeuse , analogue a celle qui se

trouve dans apparell clectrique des poissons ờlectriques Cette substance contient une grande quantitờ @electricitờ galvanique , d’apres les ex- periences de Lagrave , et forme avec le muscle

une pile galyanique naturelle Hs s’ờlecirisent Pun

et autre comme les mờtaux qu’on superpose : mais il faut un certain tems

2°, Le cerveau , viscere qui est si volumineux ,

Trang 40

SUR LES ETRES ORGANISES 5g eontient ờgalement une grande quanutẻ de ũuide

galyanique , comme la parte pulpeuse

Lorsqu’on fait beaucoup d’exercice , cette pulpe cờrờbrale perd une partie de son galva-

nisme ; le fluide qui vient du cerveau s’ờpuise ;

il y a lassitude La grenouille prờparờe qu'on ex- cite trop souvent , sờpuise ờgalement En la lais-

sant reposer quelques instans , elle recouvre sa

premiờre excitabilitờ , parce que les nerfs et les muscles ont le tems de s’ờlectriser mutuellement

Nờanmoins il est nờcessaire que les nerfs en-

voient continuellement de ce fluide nerveux gal- vanique , pour que Vanimal puisse donner la

commotion : car nous avons vu que chez les pois-

sons ờlectriques , if faut le concours de leurs vo-

lontờs pour donner la commotion , et quen cou- pant les nerfs qui chez la torpille communiquent

4 Porgane ờlectrique , elle ne peut plus donner Ja commotion

Les moyens de rờparer les pertes qu’amờne

cette lassitude , sont :

1°, Le repos Nous venons de yoir que le repos

rappelle Pexcitabilitờ dans la grenouille prờ- parờe , qu’on a fatiguờe en lui faisant faire des

miouvemens trop frờquens Le repos donne le

tems aux nerfs et aux muscles de s’ờlectriscr

mutuellement

Ngày đăng: 23/11/2018, 23:42

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