CONSIDERATIONS SUR LES ETRES ORGANISES T1, PAR J. C. DELAMETHERIE 1804

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CONSIDERATIONS SUR

LES ETRES ORGANISES

Pan J C DELAMETHERIE

Namque eadem ceelum, mare, terras, flumina, solem Significant, eadem fruges, arbusta, animantes,

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INTRODUCTION

APRES avo exposờ mes vues sur la eosmogonie et la gờologie dans ma Thờorie de la terre, je vais prờsenter des Con- sidờrations sur la structure des ờtres organisờs Cet objet est un de ceux qui intờressent le plus le philosophe, comme le eonduisant & la connoissance de Phomme , qui doit ờtre son but principal Je n’entre- rat point dans les dờtails qui n’appartien- nent qu’d Panatomie et a la physivlogie 5 mon intention est seulement d’examiner en gờnờral , Vorganisation des ờtres qui jouissent de la vie sur notre globe, et de saisir Pensemble de ces belles machines

Nous verrons la gradation qui existe dans leur structure ; nous acdmirerons com- ment du vờgờtal le plus simple on arrive ,

par des transitions presque insensibles, a

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vị INTRODUCTION,

qui est ensuite modifiờ dans les diffờrentes especes d’animaux et de vờgờtaux

L’esprit de sagesse , qui dans ce siờcle preside aux recherches du philosophe , le conduit ờgalement dans ses travaux sur les ấtres organisờs Le rờsultat de ses obser- vations et de ses expờriences , est que , forganisation intime des diffờrentes par- ties des animaux, est couverte dun voile ờpais quon na encore pu soulever On ignore la nature d’un muscle, dune glande, d'un viscờre ; en consờquence, on a eu

le bon esprit d’abandonner ces recherches,

pour se borner a considờrer ces organes seulement quant a leurs fonctions Les anatomistes ont done divisờ le corps des animaux en diffờrens systờmes

Bichat a prờsentờ dans son Traztờ des membranes , et dans son Anatomie gờ- nờrale, des idờes qui ont ờtờ presque gờ- nờralement adimses : 1ẻ na pormt cherchờ

a pờnờtrer la structure des divers organes

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INTRODUCTION Vij

animaux dans les divers systờmes suivans : oystờme du tissu cellulaire

Systờme des membranes sờreuses systờme des membranes muqueuses Systờme des.membranes fibreuses Systờme des membranes fibro-sờreuses Systờme des membranes fibro - mu- queuses

Systờme des membranes sờro - mu- queuses

Systờme des membranes des kistes Systờme des membranes cles cicatrices Systờme ờpidermoide Systờme pileux- Systờme dermoide Systờme dermoide colorant oystờme osseux Systờme cartilagineux Systờme musculaire Systờme glanduleux Systờme exhalant

Systờme inhalant ou absorbant Systờme des forces vitales

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vi INTRODUCTION

Systờme des organes de la circulation Systờme des organes de la reproduction Systờme des organes externes de la sen- sibilitờ

Systờme du sens interne de la sensibilitờ 17anatomie des vờgờtaux n’avoit pas fait les mờmes progrờs que celle des animaux On s’ờpuisoit en d’inutiles efforts , pour dờ- couyrir la structure intime de leurs parties ,

etonn’y voyoit que des ufricules , des tra-

chờes Aussi, comme Vavoue le savant Mirbel , on avoit peu ajoutờ aux travaux de Grew et de Malpighi Ậ Les ouvrages , Ậ dit-il (1), de Malpighi et de Grew (sur Ậ Panatomie des plantes ), malgrờ leur im- Ậ perfection , ont encore une sorte ‘de su- Ậ pờrioritờ sur les ouvrages des modernes : Ậ qu'il soit permis de le dire, on est bien lom Ậde possờder un Traiiờ complet @ana- Ậ tome vờgờtale Í-

Prappờ de ces difficultờs , yar, dans mes Recherches sur Vorganisalion des vờgờtaux

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INTRODUCTION 1X (amprimờes nouvellement dans le Journal de Physique ), abandonnờ la marche qu’on avoit suivie gờnờralement , et j’ai embrassờ celle qui avoit si bien rờussi 4 Bichat , dans ses travaux sur Vanatomie du corps hu- main Hn consờqueance , j’ai renoncờ a des recherches qui yusqu’ici ont ờtờ si miruc- tueuses , je me suis contentờ de constater les diverses fonctions des diffờrentes par~ lies des vờgờtaux

{] m’a paru qu’on devoit diviser le corps des vờgờtaux , comme on a divisờ le corps des animaux en divers systờmes ; voici ceux que j’al cru y reconnoitre +

Systờme du tissu cellulaire

Systờme des membranes sờreuses Systờme des membranes muqueuses Systờme des membranes fibreuses Systờme des membranes kờratiques oystờme auclờen

Systờme des membranes fibro-sờreuses Systờme des membranes fibro - mu- queuses

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„ INTRODUCTION,

Systờime des membranes des cicatrices Systờme des membranes des gales Systờme ờpidermoide

Systờme pileux Systờme ờpineux Systờme dermoide

Systeme dermoide colorant Systờme des trachờes Systờme mờdullaire Systờme fibreux , ou des vaisseaux sờ- veux oystờme glanduleux Systờme exhalant

Systờme inhalant , ou absorbant

Systờme moteur, qui remplace le sys- tờme musculaire

Systờme des forces vitales

Systờme des organes de la nutrition Systờme pneumateux , ou des organes de la respiration

Systờme des organes de la circulation Systờme des organes de la reproduction Systờme des organes externes de la sen- sibilitờ

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INTRODUCTION, xj

Cette maniđre de considờrer ’organisa- tion vờgờtale , me paroit y jeter un grand jour ; et je crois pouvoir assurer que par ee moyen, fanatomie vờgờtale se trowwe ausst avancờe que-lanatomie des ani- maux J’ai dờcrit tous les divers organes des vờgờtaux , et j’en ai assignờ les fonc- tions Ce travail est aussi fini, au moins pour les dicotyledons , que celui qu’cn a sur les animaux Il me paroit quela plus grande difficultờ qu’il reste a ờcèarCU „ est de retrouver dans le bois ; Paubier et les racines , la marche des trachờes qu’on n’a encore pu y dờcouvrir , quoi-

qu’elles soient si visibles dans les feuilles

et les jeunes branches ; alors on aura une

anatonue descriptive des organes de ces đs-

pởces de vờgờtaux ỏ-peu-pres complette

Celle des autres familles n’est pas aussi

avancờe : on connoit mờme trờs-peu les organes des tremelles oscillaires, cles con- ferves, des nostochs

ia nature des forces vitales fixera eu-

suite notre attention : nous en svivrons

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ij INTRODUCTION

sances sont encore peu avancờes sur cet objet

Tout change de forme parmi les ờtres existans : ceux qui sont organisờs , por- tent ờgalement en eux-mờmes le principe de leur destruction plus ou moms pro- chaine Il falloit done pour les perpờtuer , quus eussent des moyens de se repro- duire Les ờtres organisờs ont pour cette fonction essentielle , des organes particu- liers , qui varient un peu dans les diffờ— rentes especes

Enfin , nous verrons ces belles machines douờes de sensibilitờ et d’intelligence; nous

admirerons l’ờtonnante structure des sens

externes des animaux, qui les font com- muniquer avec les objets extờrieurs Quant a lewr sens interne , il nous est absolument mconnu

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INTRODUCTION xiij

Nous nous attacherons particulitrement & dờvelopper la structure du corps hu- main Un double motif nous y engage : notre intờrờt personnel d’un cừtờ ; eL de Vautre la perfection de son organisation C’est A cette supờrioritờ de ses organes , que ’homme doit les hautes qualitờs qui le distinguent des autres animaux

J’avois dờja traitờ une partie de ces objets dans mes Vues physiologiques , umprimờes en 1781 , et dans dittờrens meờmoires insờrờs dans le Journal de Physi- que Mais depuis cette ờpoque , nos con- noissances sur les ờtres organisờs ont fait des progres rapides : des savans recomman- dables ont perfectionnờ plusieurs pomts danatomie et de physiologie La chimie a analysờ la plus grande partie de leurs so- lides et de leurs liquides D’ailleurs je me suis proposờ dans cet ouvrage , un plan plus gờnờral, celui d’envisager ensemble des ờtres organisờs

J’ai mờme esquissờ une nouvelle classi- fication mờthodique de ces ờtres, Kile est

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xjy INTRODUCTION

mais nous la connoissons encore trop peu , cetie structure , sur-tout celle des der- nitves classes d’animaux , et celle des pre-

miờres classes de vờgờtaux., pour ne pas

craindre, avec raison , qwil y ait beaucoup de changemens a faire dans ce tableau

đa premiộre grande division des -ờtres organisờs, en animaux et vờgờtaux, est gờnờralement admuse

Jai ensuite divisờ les animaux en deux grandes familles : les animaux 0882/27,

et les animaux inosseux Il m’a a paru quế

le squelette osseux donnoit aux animaux gui en sont’ pourvus , un: caractờre trộs= prononcờ

Les cing classes d’animaux osseux et A sang rouge, sont admises' par tous‘les na- turalistes Je ne ditfere @eux , que paree ce j'ai sờparờ les cờtacờs des mammaux:: mais quoigwils aient beaucoup de rap-= ports avec CCIX-Cl , cependant: leur ma- nieve d'ờtre est si diffờrente , que j’ai cru devoir en faire un ordre particulier

Trang 12

INTRODUCTION XV doute , on sera obligờ d’y faire des chan- gemens lorsqwils seront mieux connus

T’ordre des mollusques est assez gờnờra- lement admis; mais on n’est point d’accord sur la place qu’on doit donner aux crus- tacờs Ils ont un si grand nombre de ca- racteres commiuns avec les insectes, qu’ils ont ờtờ mis dans lamờme classe par Linnờ, et d’autres savans naturalistes Nờanmoms, un examen plus approfondi , a fait vou qu us avolent un coeur et un ceryean, or-

ganes qui ne se trouvent pas chez les in-

sectes On-en a donc fait un ordre par- ticulier J’avois d’abord placờ cet ordre dans la troisieme classe, avec celui des mollusques, et peut-ờtre avec raison ; mais ils ep different 4 plusieurs autres ờgards : c’est pourquol j’al renvoyờ cet ordre a la

quatrieme classe

Les ordres.des arachnides et des insectes

sont justement rờunis ensemble 5 mais ce- lui des vers devroit peut -ờtre faire une classe particuliere ; uf faudroit peut - ờtre

mờme la sousdiviser

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x9} INTRODUCTION

ferme certainement des animaux qu'il fau-

dra sờparer, lorsqu’on en aura une con- noissance plus approfondie

Le rhizostome dờcrit par Cuvier est en- core seul de son espờce Mais Pờron a ap-

portờ de son voyage , plusieurs animaux analogues, qui n’ont ờgalement ni bouche, ni anus, tel que son pyvosoma : il faut at-

tendre quwil en donne Ja description Les huitiđờme et neuviờme classes com- prennent les animaux sans sexe Elles sont

assez naturelles

La dixiđme classe forme le passage des

vờgờtaux aux animaux Les tremelles os~

culawes sont des vờgờtaux , qui ont des mouveimens propres comme les animaux ;

et tous feurs caractờres extờrieurs les font

peu diftờrer des hydres

Quant aux aitres familles de vờgờtaux ,

elles sont assez bien classờes

On voit que pour perfectionner ce ta-

bleau , if mous manque encore beaucoup

de faits ; mais nous devons tout attendre des travaux de ceux quis’occupent de cette

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CONSIDERATIONS SUR LES ETRES ORGANISES A I IO eh tO a a SECTION PREMIERE, DE LA STRUCTURE GENERALE DES ETRES ORGANISES

QQurroor adrmirable que nous ait paru la struc- ture des minờeraux, particulierement celle des

cristaux formờs par des molờcules rờgulieres ,

juxtaposờes suivant des loix constantes , (1) Por- ganisation des ờtres animờs, des vờgờtaux et des animaux est encore bien plus surprenante Les formes cn sont aussi ờlờgantes que diversifiờes ,

(1) Voyez ma Thờorie de laterre tom 1 , page 29 et

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2 CONSIDERATIONS

et le mờcanisme de leurs fonctions est au-dessus

de nos connoissances Toutes nos machines sont

mues par des ressorts, des poids, des contre-

poids ou des courans de diffờrens fluides Nous mappercevons rien de semblable chez les đtres organisờs De foibles nerfs pulpeux paroissent ờtre les principes du mouvernent chez les ani- maux : or quels rapports y a-t-il entre ces nerfs

et les efforts dont sont capables des animaux tels que la baleme, le requin , ’ờlờphant, etc ? Crest que sans doute dans ces belles machines lexces

de vitesse dans la force motrice est en raison

inverse de celle de la rờsistance

La nature des forces motrices des vờgờtaux

nous est peut-ờtre encore plus cachờe Quels sont

les agens capables de faire monter la sờve a la cime d’un arbre de cent cimquante pieds de hau- teur ? Nous lignorons

Nờanmoims on ne sauroit s’empờcher de re-

carder les yờgờtaux et les animanx comme de

belles machines hydrauliques qui se forment , croissent et se dờcomposent par des moyens

physiques C’est la connoissance de ces objeis

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SUR LES ETRES ORGANISES 5

Pour y parvenir d'une manitre plus sire, je

comparerai continueliement Porganisation des diverses cspeces @animaux et de vờgờlaux, H me semble que cest un moyen plus certain de dờcouvrir Pusage-de chaque organe et la mann e

dle ses fonctions , parce gre ces Organe sne, SOiIE pas toujours les mờmes dans les diverses espaces,

et que leur structure y varie ờgalement

Les diverses fonctions des ờtres organisờs sup- posent des organờs communs et des organes par-

ticuliers

Les organes communs sont ceux qui appar- ticnnent a toute la machine, tels sont lờpiderme,

la peau

comme de simples machines hydrauliqnes., et ont tichờ den expliquer toutes les fonctious par les seules loix de la statique

2° Les chimistes v’y ont vu que des fermens et des liqueurs fermentescibles Ils en ont ờxpliquờ toutes les fonctions par les ‘loix de la chimie

3° De troisiờmes y ont supposờ des'forces inconnues , des natures plastiques

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ạ CONSIDERATIOWS

Les organes particuliers sont bornờs a une fonc- tion On peut les rapporter a sept principaux ,

qui correspondent au mờme nombre de fonc-

tions Ces organes sont ,

1° Les organes des forces vitales ;

2°, Les organes de la respiration ; 3° Les organes de la nutrition ; 4° Les organes de la circulation ; 5°, Les organes de la reproduction ;

6 Les organes de la sensibilitờ, qui chez les

animaux sont le sens externe et le sens interne ;

n°, Les organes des facultờs intellectuelles , qui chez les animaux paroissent rờsider dans le

sens interne

Nous allons parler sờparờment de ces divers

organes L’anatomie nous laisse encore beaucoup

a desirer sur leur structure et leur mờcanisme ;

mais lorsqu’elle nous abandonnera, nous aurons recours aux fonctions des organes , dont nous ne pourrons penetrer le mờcanisme Cette voie est assez sitre

Les philosophes ont classờ les ờtres organisờs

en deux.grandes divisions : Les vegờtaux ;

Les animaux

Mais il est des ờtres intermờdiaires qu’on ne

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SUR LES ETRES ORGANISES, 5 vờgờtaux ; les trờmelics oscillatoires ont ờgale-

ment de grands rapports avec les anumaux On sera donc peut-ctre obligờ de classer ces especes et dautres analogues dans une division paru-

culiere

L’organisation des vờgờtaux est la plus simple;

cest pourquot nous commencerons toujours a parler de leurs organes avant que de parler de

ceux, des animaux

DES VEGETAUX

Les vờgờtaux sont rờpandus sur toute la surface

de notre globe If y en a dans le sein des mers ,

tels que les fucus ; dans celui des eaux douces ,

tels que les conferves, les byssus , les ulves; 4 la surface des eaux douces, tels que le lemma

ou lentile d@eau; enfin tous les continens en sont couverts Ils croissent par-tout ou est rờunie une

quantitờ suffisante ’humus Quelques-uns mờme vờgetent sur les pierres ct les roches les plus

dures

Le nombre des especes des vờgờtaux est tres- considờrable Les botanistes en connoissent dờja

environ ving-cing & trente mille ; et il en est

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6 CONSIDERATIONS

On sait que pour reconnoltre une aussi grande

qaantile Pespeces on a ờtờ obligờ Vavoir recours a des mờthodes Les botanistes en ont mvyentờ un grand nombre qui sont plus ou moins ingờ-

nieuses, ct fondờes sur des caractờres consians ,

au moyen desqucis on puisse facilement recon- noitre une espece

Mais le philosophe dans ces classifications a toujours cu soin de sờcarter le moms qwil tu adie possible de la lođ des transitions (1) Les ờtres existans sur notre globe ont des rapports plus ou moins rapprochờs , plus ov motns ờloienờs , en- sorte qu’on peut passer des urs aux autres par des transitions i-peu-pres iasensibles H n’est qu'un peut nombre Vexceplions 4 cette regle gờnờrale

Les distributions artificiclles qui $s 'đoiguent

le moins de la lot des transiitons , Sappellent mụthodese natureiles ; clles mờritent Ja prờfe- pence

Mon objet ne me permet pas d’entrer dans les

dờtails qui seroient necessaires pour exposer ces

diffờrentes mờthodes Je divat seulement que tes botanistes parcissent donner aujourd'hui la prờ- fờrence ala mờthode naturelle pericctionneờe par

ies savans Jussicn

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SUR LES ETRES ORGANISES 7 Je classe les vờgờtaux en quatre grandes di- visions :

1°, Les agờnies (1) ou vờgờtaux chez qui on ne connoit point de parties sexuciles

2°, Les acotyledons 3° Les monocotyledons

4° Les dicotyledons

Quelques auteurs ont parlờ de vờgờtaux poly-

cotyledons tels que les pins ; mais ces caracteres

ne sont pcut-ờlre pas assez prononceờs

DES ANIMAUX

Les animaux sont la partie la plus brillante des ờtres qui existent sur la surface de la terre Aussi

ont-ils toujours fixờ particulierement Pattention

du philosophe

ILeur nombre paroit tres-considờrable H y en

a dờja plus de trente mille especes dờcrites , et

nờanmoins tous les jours on en dờcouyre de nou- velles

Les naturalistes, pour reconnoitre les animaux

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8 ConsIDERATIONS

thode particuliere , et s'est attachờ a diffờrens

caracteres ; ce quia fait varier les familles qu'on

a ờtablies

Les uns n’ont considờrờ que tels ou tels or- ganes ; Ics autres n’ont envisagờ que les fonc- tions principales ; ceux-ci ont saisi lensemble des caracteres , et sont arrivờs 4 des meờthodes qui se rapprochent le plus de la loi des transi-

tions Cette marche mờrite sans doute la prờfe-

rence; car pour classer les animaux , comme:

pour classer les yvờgờtaux, la mờthode qui siờ-

loigne le moins de la naturelle , sera toujours la meilleure

On a fait @ahord deux grandes divisions des animaux :

Ammaux a Sang rouge 5

Animaux A sang blanc

Les animaux & sang rouge ont ờtờ sous-divises en deux classes :

Animaux a sang rouge chaud 3 Animaux a sang rouge froid

Ona quatre familles des animaux a sang rouge Ces famililes sont assez naturelles , comme nous le verrons

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SUR LES ETRES ORGANISES 9 et il n’est pas douteux qu’clies exigent beaucoup de changemens Ils se feront & mesure qu’on acquerra de nouvelles connoissances sur leur

Structure

D’ailleurs plusieurs espờces placờcs parmi les animaux a sang blanc ont rờellement le sang rouge

Buffon et Daubenton avoient dờja reconnu que

les vers de terre ont le sang rouge ; plusieurs

autres animaux placờs parmi les animaux a sang blanc l’ont ờgalement rouge , tels sont tous les lombries, les nayades , les nờrờides , les aphro- dites , les amphitrites , les serpules (1)

Nờanmoins ces exceptions n’empờchent point

qu’on ne continue de donner a tcutes ces classes animaux Je nom d’auimaux a sang blanc

Lamarck leur a donnờ le nom Winvertờbres , c’esi-a-dire , d’animaux sans vertebres; mais ce nom me paroit impropre Les tortues n’ont point de vertờbres proprement dites ; leur carapace Jour en tient lieu, et les extrờmitờs infờrieures y sont attachờes D’ailieurs Pexpression Winvertờbrờs paroit supposer que ces antmaux ont d’autres 0s ; et nờanmioims ils en sont privờs

Je prờfere donc de les appeler mosseux , ou

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10 ConsipERATIONS

anostins (+), c’est-a-dire , sans systờme osseux ;

car les coquilles de certaines mollusques ne sau- roient clre regardờes comme des os L’os de la

seche ct ceux de quelques autres especes ne doi- vent pas plus empờcher de les appeler inosseuzx ,

que le sang rouge de quelques-unes deces especes nempờche de les placer parmi les annmaux a sang blanc

D’apres tous ces faits , je’ diviserai les animaux

en 1 classes

Les cing premieres ont le sang rouge et un

systờme ogseux qui sert de charpente et auquel

sont attachờs les muscles Les trois premieres ont

le sang chaud

Les treize dernieres n’ont point de systờme

osseux , ct le plus grand nombre a le sang blanc

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SUR LES ETRES ORGANISES, 1F

X Les Vuxs

AL Les Merpuses NHL Les Rnizcsromes

AGE Les Astrinies ou ờioiles

XIV Les Ecuinopenmes

AV Les Hyores , ou polypes,

AVI Les Fucronuncrens , ou animaux des madrepores, AVEL Les Venmicures, ou animaux infasoires de Mudờler XVill Ties VORTICELLES ROTIFERES

DE LA COMPOSITION DES PARTIES DES ETRES ORGANISES

La composition des parties des ờtres organisờs doit ờtre le premier objet des recherches du phy-

siologiste Elles contiennent des solides et des

liguides Chacune de ces substances mờriie un examen particulier Nous parlerons ailleurs des

Hquides Nous allons ici considờrer leurs divers

solides

Les uns forment des membranes plus ou moins ờtendues Telles sont les membranes sờreuses des

animaux , la plevre , le pờvitoine , la pie mờre ,

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12 CONSIDERATIONS

citron, celles de Porange On dit communờment

que les membranes sờreuses des animaux sont

formeờes de fibres plates du tissu cellulaire Jen dis autant des membranes sờreuses des yờgờtaux D’autres solides des ờtres organisờs sont for-

mờs de fibres longues unies entre elles par un tissu cellulaire plus ou moins dờliờ , telles sont

les parties musculaires des animaux et les parties fibreuses des vờgờtaux On Jes regarde comme formờes des fibres longues du tissu cellulaire

Enfin de troisiemes solides sont composes

dun ussu cellulaire plus ou moins contournờ sur lui-mờme Tels sont les systờmes glanduleux

des animaux et des yờgờtaux

Cet exposờ prouve gue le ussu cellulaire est le

principe de ces divers solides ; ensorte que tous

les corps des animaux et celui des vờgờtaux ne paroissent composờs que du tssu cellulaire rem-

pli de diffờrens liquides

Quon prenne une fibre musculaire , par

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SUR LES ETRES ORGANISES 134

gờlatine dờposờe dans les mailles de ce tissu cel- julaire ; 6° d’une portion de graisse

Quon dờcompose chacun de ces vaisseaux

eux-mờmes , on les trouvera ờgalement formờs dun yrai tissu cellulaire Les gros tissus ont des vaisseaux plus petits pour les nourrir; etles petits vaisseaux ne sont dans leurs dernieres divisions

que des lames tres-fines de tissu cellulaire Les os ne sont ờgalement que du tissu cellu- laire Des portions de phosphate et de carbonate

calcaire sont dờposờes entre ses lames De la

lymphe est nichờe dans ses cellules, ainsi qu'une

portion de graisse Ges os sont donc composờs 1° de tissu cellulaire ; 2° d’arteres et de veines;

3°, de vaisseaux lymphatiques ; 4° de nerfs;

5° de lymphe ou gelờe animale ; 6° de phos- phate et de carbonate calcaire ; 7° de graisse ,

Mais lorsque le corps tombe dans le marasme

par maladie , la gelờe animale et la graisse ren- trent en partie dans le torrent de la circulation

Les muscles s’atrophient ; ils ne paroissent plus

contenir que les diflờrens vaisseaux dont is sont

formờs, unis par un tissu cellulaire

Les os amollis dans certaines maladies prờ- sentent le mờme phờnomene

On doit appliquer a toutes les autres parties

Trang 27

1ạ CONSIDERATIONS

andes sont CO21POSẺCS, 1°, d’untissu cel-

Iniaive ferme qui sonuent wn erand nombre de 78108010X S.10H/08 Ò cua se ramufient dune

manibee adinirapic ; 2°, de vaisseaux ly mpha- tiqnes ; 5° Ge iets nerveux; 4° de gelờe ani- male; 5° queiquefois de graisse; 6° de vaisseaux secrctoires propres ala olande ; 7 °, dela liqueur secraids

ii en est de mờme du foie, de la rate , des reins, des ovaires , des testicnles , du cerveau , du cervelet, des ganglions, des mamelles ,

du poumon

Mais indờpendamment cde tous ces vaisseaux ,

chaque partie contient une substance qui Jui est

particulierc Les os, par exemple , contiennent

une quantitờ assez considờrable de phosphate et de carbonate calcaires et de gelờe animale

Les muscles contiennent de la gelờe et de la praise

Chaque viscere contient des parties considờ-

rables de la liqueur dont il fait Ja secrờtion

Toutes ces parties paroissent logờes dans des especes de poches, que torment les lames du tissu

cellulaire , dont est compose Porgane On voit ces petiles poches ou cellules dans les lames du tissu cellulaire de Pờpiploon , qui coniiennentla

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SUR LES ETRES ORGANISES 15

enimale et la graisse Des dents mises dans un acide nitrique afforbli perdent leur partie calcaire qui est dissoute , et il ne reste plus qu'une masse composờe de ussu cellulaire contenant de la gelce

Telles sont les notions qui, dans [ờtat actuel

de nos connoissances , paroissent le plus vrai-

semblables sur Ja composition des parues des animaux

La composition des diverses parties des vờgờ-

taux est la mờme que celle des parties des ani-

maux On y retrouveờgalement, 1° un tissu cel-

Tulaire ; 2° des vaisscaux artờriels et vemeux qui contiennent la sờve ; 3° des vaisseaux lympha-

tiques ; 4° des vaisscaux du suc propre ; 5° des

vaisseaux aờriens ; 6° des substances propres a chaque organe

Les fruits , par exemple , contiennent du corps

muqueux ou mucilage , ou gelờe vờgờtale , Pờ-

corce des parties colorantes Chaque glande con- tient des portions du fluide dont elle fait la se- crờtion

Toutes ces substances particulieres sont ờga~ lement contenues dans des especes de poches ou

cellules du tissu cellulaire , dont sont formờs ces divers organes , dela mờme maniere qu’elles Je

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đom ẻ pag 1 NHƯNGGẸHẸDOANONOAANANEEANEHaarararrrnanồẳan Animaux osseux, a sang

rouge, chaud ou froid VCUX, Cocur, artờres, vcines, Poumous Bouche, estomac, im- C5115 „ý H8, Organes sexuels Organes des sens te, Ordre Manimaux Tle Ordre Gờiaces We Ordre Oiseaux LV°* Ordre Reptiles

See ate

Gerveau etsyslime ner-

Animaux osscux, a sang rouge froid, Memes organesque dans la classe prờcờdente | Branchies au lieu de poumons Ve Ordre Poissons CLASSIFICATION METHODIQUE DES ETRES ORGANISES ANIMAUX ea Animaux inosscux, a sang blanc Cerveau et sysitme ner- VeUux Cocur, artờres , veines Branchies Bouche, estomac, in- testins , anus

Organes sexuels, peu

connus chez les bival- ves et multivalves Organes des sens peu

connus chez quelques

especes,

Vie Ordre Mollusques

Nota Quelques Animas places parnat les mollus-

es ONL pts les orga-

nes que passione Is đẹi- yent ờtre places dans les autres classes

Quelques-uns , tels que la seiche, ontiniờrieurcment

une parlic caleaire A la- quelle aucun muscle ne s'attache, VEGETAUX etasse VIII cLasse IX CLASSE X cLasse Al cLAsSsE ALI ` Animaux inosseux, A sang blanc, quelque- fois rouge Moelle longitudinale , sans cerveau Systờme nerveux Artờre dorsale Trachờes, et quelque- fois des branchies Bouche ou trompe Estomac , intestins , anus Organes sexuels

Organes des sens

VID Ordre Crustacờs VUrs Ordre Arach-

nidaus

TX* Ordre Insectes XK Ordre Vers

Nota Quelques vers, tels que le teenia, se repro-

duisent par section

Quelques autres ont du sung ro use + Animaux inosseux, a sang blanc Point de cerveau ni moelle longitudinale Quelque apparence de nerfs Point de cceur ni artờre dorsale Quelques vaisseaux ap- parens Organes respiratoires, Bouche, estomac, anus, quelquefois le mờme que la bouche Organes sexuels miles inconnus, Ovaires Nese reproduisent point par section Organes des sens in- connus, XI*, Ordre Echinoder- mes XI Ordre Astờries 4 Animaux inosseux , a sang blanc Point de cerveau ni nerfs connus Point de coeur ni artờres connus Organes respiratoires inconnus

Bouche, estomac; anus souvent le mờme que

la bouche,

Organes sexucls males inconuus

Ovaires

Nese reproduisent point par section ni par gem- mes, Organes des sens incon- nus AIIT* Ordre Mờduses Animaux inosseux, a sang blanc Point de cerveau ni nerfs connus Point de cceur niartờres connus Point de bouche, esto- mac ni anus Sucoirs analogues ỏ ceux des chevelus des vờgetaux XIV* Ordre Thizos- tomes, IXVIe Animaux inosseux , a sang blanc Point de cerveau ni nerfs connus Point decceur niarteres connus Point d’organes respira- toires connus Bouche, estomac; anus lemờmeque la bouche, Point d’organes sexuels connus Reproduction par gem- mes Organes des sens incon- nus XV° Ordre Hydres Ordre 'Tecto- nourgiens Polypes des madrepores,

XVII Ordre Vermi-

cules Vers infusoires de Muller Animaux inosseux , 4 sang blanc Pointde cerveaunineris apparens Point d’organes respira- toires connus Point dorganes de la circulation connus Point dorganes sexuels connus Point d’organes des sens connus,

Penvent demeurer long-

tems dessờchờs sans pờerir XVIII Ordre Roti- fờres, vorticelles Vờgờtaux ayant des mouvemens propres Organes des forces vita- les Organes respiratoires inconnus Substance mờdullaire Vaisseaux sờveux Point d’organes sexuels connus Reproduction par gem- mes Point @organes des sens connus

Peuvent demeurer long- tems dessờchờs sans peri re XEX* Ordre Tremelles, oscillaires Vờgờtaux n’ayant point de mouvemens prepres Mờmes organes que ceux de la classe prờ- cờdente Peuvent demcurer des- sờchờs sans pờrir, XX° Ordre Conferves, byssus , nostochs, ul- y ) ) ves XXI* Ordre Fucus

Vờgờtaux ayant quel-

ques mouvemens pro- pres Organes des forces vita- les Tracheờes Substance mờdullaire Vaisseaux sđveux noyờs dans la moelle Organes sexucls Point d’organes des sens connus Point de cotyledons XXIle Ordre Acoty- ledons cuasseE AJIT cLAsse NIV

Vờgờtaux ayant quel- ques mouvemens pro~ pres

Mờmesorganes que ceux dela classe prờcedente Un seul cotyledon XXII Ordre Mono- cotyledons

Vụpdlaux ayant qucl- ques mouvemens pro- pres Organcs des forces vi- tales Trachờes Substance mờdullaire Vaisscaux seveux inter-

posờs entre les prolon- gemens medullaires Organes sexucls Point dorganes des sens connus Deux cotyledons AMILV? Ordre Dico- tyledons —“~ 7 nce A nL È

ANIMAUX — OSSEUX ANIMAUX INOSSEUX, A SANG BLANC, ANIMAUX INOSSEUX AGENIES , VEGETAUX AGẫNIES VEGETAUX

A SANG ROUGE, AVEC DES ORGANES SEXUELS , SOUVENT PEU COMNUS SANS ORGANES SEXUELS CONNUS SANS ORGANES SEXUELS CONNUS AVEC ORGANES SEXUELS

a a sp eee aot’ ——— È Pan ~ or a mM Ha i — —n.e ^

:

ciassy Jere, crass Tẻ, #1,Assr HT, CLASST éV, GCLASSE V chasse VI cuasse VII eLassn AY

Veờpctaux ayant les mt-

Trang 30

SUR LES ấTRES ORGANISES, 17 La fibre fongue est ờgalement composờe do lames; mais dans celles-ci le tissu s'ờtend en

longueur , et dans les premiờres il s’đtend en largeur

On divise ces fibres dans le sens de la position

des lames , comme chez les minờraux; ainsi-la

fibre longue se divise ou se clive facilement dans

le sens de lalongueur, et elle-oppose une foible

rờsistance au clivage ; mais sa division est difficile

dans le sens de la largeur Une fibre musculaire , par exemple , se divise facilement en fibrilles pa-

rallelement asa longueur ; mais-elle oppose une

erande rờsistance, si on veut la diviser transyer- salement

Lafibrelongue vờgờtale se comporte de la mờme maniờre ; elle se divise avec facilitờ parallelement

a sa longueur ; mais elle oppose beaucoup de

rờsistance , Si on veut la diylser fransyersa~ lement

Les minờraux prờsentent le mờme phờnomờne On les clive facilement dans le sens de la position

des lames ; mais dans les autres sens ils opposent tie rờsistanee proportionnờe & leur duretờ Les

fibres longues:dờ Pamianthe , de Pasbeste se

divisent -facilement: dans: le sens de Jeur lon- pueur ; mais si on veut les cliver-dans le sens de leur largeur, il fautles briser

Les fibres piales: des animaux et des yờgờtaux

Trang 31

rũ ConsipERATIONS

se divisent ờgalement avec facilitờ dans le sens de la position de leurs lames , et opposent beau-

coup de rờsistance dans les autres sens Les mi-

nờraux tels que le gypse, le mica prờsentent le mờme phờnomene

J'ai supposờ que les lames qui formentles mi-

nờraux sontou triangulaires , ou rhomdoidales ,

ou rectangulaires ll me paroit ờgalement que

les lames du tissu cellulaire, dont sont formờs les animaux et les vờgờtaux , ont les mờmes

figures

Les lames rectangulaires s’observent tres-dis- iinctement dans les prolongemens mờdullaires

du chờne , du chataignier et d’autres arbres On sait que ces prolongemens se prờsentent sous

forme de lames luisantes , satinờes et tres-larges Je les ai elivờes Elles offrent toujours la figure

rectangulaire

Le clivage est facile dans le sens de la position

des lames ; mais il oppose beaucoup de rờsistance dans les autres sens Il faut pour lors les briser

J'ai observờ distinctement les lames rhomboi: dales dans d’autres vờgờtaux La partie intờricure de la gousse des vờgờtaux lờgumineux deyient coriace et presque ligneuse Dans cet ờtat elle se casse avec facilitờ ; mais la fracture se fait ordi- nairement transversalement d’un des estes troits

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SUR LES ETRES ORGANISES, 19

constamment des lames rhomboidales , dont

Tangle obtus est sensiblement de 140° et Panele aigu de 40° Cet angle paroit un peu varier chez

les autres lờgumineux

Quant a la lame triangulaire, je wai encore

pu Pobtenir ; mais on sait que la lame rectangu-

laire et la lame rhomboidale peuvent ờtre for-

mờes de lames triangulaires

D’apres ces faits qui sont constans, on peut dire que :

Les vờgờtaux sont composeờs de petites lames, ou molờcules rờguliờres qui, par les loix des

affinitờs , viennent se ranger suivant certaincs

loix , conformờment a la thờorie de la cristal- lisation

Mais dans les minờraux Vaccroissement ne se

fait ordinairement qu’a extờrleur, au lieu que

chez les vờgờtaux il se fait a Pintờrieur , et quel- quefois a Pexterieur

Je n’ai encore pu dờcouvrir de lames rờguliờres

dans la composition des parties animales; mais Yanalogie ne me permet pas de douter qu’eiles en sont formờes 5 car certaines parties des ani-

maux, telles que les cellules du tissu pulmonaire, prờsentent des figures 4-peu-pres rờguliờres que

Malpighi a dờcrites : ce qui: suppose qu’elles

sont composờes de molờcules dont la figure est

Trang 33

20 CONSIDERATIONS

molờcule Le tissu cellulaire animal est trop dờ-

licat pour que ses parties conservent leurs figures,

en les dờsunissant Nous pouvons donc ờgale- iment dire :

Les animaux sont composờs de petites lames

ou molờcules rờguliđres qui, par les loix des

affinitờs viennent se ranger suivant certaines

loix , conformờment a la: thờorie de la cristal-

lisation

Il nous reste maintenant 4 rechercher Ja ma- niere dont se forme le tissu cellulaire On doit regarder ce tissu comme une expansion de la fi-

brine ; celle-ci est insoluble dans l'eau Le tissu cellulaire y est ờgalement msoluble , et i en a

toutes les propriờtờs

En ờtendant de la fibrine en lames minces , il

se forme des especes de membranes La trace que

laissent les limacons dans leur marche a toutes

les apparences des membranes Rờaumur ờtoit parvenu.a ờtendre en couches minces la matiờre

de la soie, et 1 formoit des especes de mem-

branes

Tous ces faits prouvent que les vờgờtaux et les

animaux sont composờs de lames ou molờcules

rờgulieres de tissu cellulaire Nous prouverons

ailleurs qu’ils sont formờs par une espece de cris- tallisation analogue a celle des minờraux Or la

Trang 34

SUR LES ETRES ORGANISES 21 cules similaires rờgulieres , juxtaposờes suivant

certaines loix de dờcroissement , comme Va fait

voir Bergman

Nous devons donc supposer par analogie, que

Ja mờme chose a lieu pour la composition des ờlres organisờs,

Les fibres , soit vờgờtales , soit animales, sont

composờes de fibrine; et comme cette substance est insoluble dans leau , la fibre ne s’y dissout

ờgalement pas ; c’est pourquoi ona donnờ le nom

de fibrine a cette substance Ses principes cons-

tituans varient un peu chez les vờgờtaux et chez les animaux

Les principes de la fibre vờgờtale sont , 1° le

carbone; 2° ’hydrogene; 5° Poxygeờne; 4° Peau; 5°, un principe terreux , soit calcaire , soit sili- ceux , soit alumineux , soit magnờsien ; 6° des substances mờtalliques , telles que le fer , la man-

ganộse, or; 79 des sels

Si on soumet a Ia distillation une fibre vờgờ- tale , on en retire, 1° des acides; 2° des huiles lờgeres ou pesantes; 5° une grande quantitờ de gaz composes d’hydrogene , d’acide carbonique ;

4° un rờsidu charbonneux qui contient du char- bon , des terres , des substances mờtalliques, des

alcalis , des sels neutres

Trang 35

22 ConsIDERATIONS

tire, 1° du carbone ; 2° de Phydrogene ; ũ9 ra~ rement de loxygene ; 4° de Ứazote; 5° de leau;

6°, de acide phosphorique ; 7° d’autres acides;

8° des terres soit calcaires , soit magnờsiennes , soit siliceuses , soit alumineuses ; 9° des parties mờtalliques telles que du fer ; 10° des alcalis Cette fibre a analyse donne, 1° une huile lờgore , 2° de Pammoniaque ; 3° du gaz hydro-

gene ; 4° du gaz azote ; 5° du gaz carbonique ;

6° un rờsidu charbonnewux ; 7° de l’acide phos-

phorique ; 8° des terres; 9° des parties mờtal- hques

La sole des insectes qui est composờe des mờmes primcipes , nous fait voir la maniere dent peut

ờtre formờe la fibre animale; car nous la leur voyons filer : elle est insoluble, comme Test la

fibre animale , et elle en ala plus grande partie

des qualitờs Mais il y a une grande diffờrence dans leur structure : la soie est filờe comme Pest une pate, et ne forme qu’une masse homogene ; au lieu que ka fibrine qui forme le tissu cellulaire et la fibre vờgờtale ou animale , est composờe de

molờcules rờgulicres , comme nous layons yu,

juaxtaposờes suivant des lotx constantes

Toutes les parties solides qui composent la

fibre soit animale , soit vờgờtale , sont unies entre

elles par une quanuiờ plus ow moins considờ~

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SUR LES ETRES ORGANISES 23

appelờ humide radical , et qui ne parolt ởtre que

de Peau Si les parties solides sont en trop grande quantitờ , relativement & lhumide radical,\a fibre

devient rigide et cassazite ; c’est ce que Yon voit chez les animaux et les yờgờtaux qui sont trop

ages

L’animal parvenu a un 4ge avancờ , a les os

compactes , durs et tres-fragiles ; ses grosses ar- ieres deviennent mờme quelqucfois osseuses En-

fin toutes ses parties prennent de la rigiditờ Les jeunes animaux ont au contraire la fibre

trop humectờe Elle est relachờe par une trop

grande abondance d’humiditờ , et ne contient

pas assez de parties solides (1)

La mờme chose a lien chez les vờgờtaux : les jeunes ontla fibre trop humectờe, et elle manque de force; les vieux Pont trop rigide , et elle est

cassante : c’est que ceux-ci contiennent trop de

parties solides , et les autres pas assez

La fibre peut avoir plus ou moins de volume , plus ov moins de gracilitờ , plus ou moins de masse , a raison de son organisation premiere

(1) La mờme chose s’observe chez plusieurs minờraux tl est des pierres qui, en sortant de la carriđre , sont pờndờ- trờes d’humiditờ, et ont peu de duretờ, Exposờes quelque

tems au soleil, cette humiditờ s’ờvapore, et elles acquiờren

Trang 37

24 CONSIDERATIONS

Sa longueur peut aussi varier Chez les petites

especes W@animaux, comme les petits oiseaux , les

petites cspeces de mammaux , les rats , les ờcu-

reuus , elle doit ờtre plus courte que chez les grandes espcces , l’ờlờphant, le rhinocờros, Vaigle, le vautour , la baleine

Le ton de la fibre peut ờtre plus ou moins con- sidờrable ; ceci est Veffet de Porganisation pre- micre que le vờgờtal ou Ứanimal a recue de

ses parens Les forces vitales le modifient en-

stuie : plusieurs aulres causes y concourent ờga- lement

1°, La nature des prineipes premiers dont est

composờe la fibre, concourt 4 son ton: cect

dờpead de Porganisation qu’on a recue de ses parens,

2° La nourriture influe beaucoup sur la na- ture de la fibre Un vờgờtal , dont la fibre est

seche , cl qui est plantờ dans un terrein humide ,

change de nature; sa fibre cesse d’ayoir cette sờ- cheresse; elle devient sowple , humide Est - i plantờ dans um terrein sec, exposờ ausoleil ? Sa fibre deyiendra seche

Un animal dont la fibre est rigide, et qui prend

des alimens aqueux et relachaus , amollit sa fibre Celui an contraire quia la fibre relachờe , et qui

Trang 38

SUR LES ấtRES ORGANISES 25

du ton a sa fibre C’est ce qu’operent chez les

hommes le yin et les hqueurs spiritueuses 3°, L’exercice angmente ờgalement le ton de la fibre en la dessờchant ct en en exprimant Vhu- miditờ Le dờfaut d’exercice au contraire afforblit

le ton de la fibre , parce que ’humiditờ n’en est

poimt exprimờe Les animaux qui prennent beau-

coup d’exercice , ont la fibre sờche et tendue , tandis que ceux qui nen font point, Pont re- lachờe,

4° Les travaux de lespritproduisent les mờmes effets sur le ton de la fibre que les exercices du

corps, ils latendent ờgalement

5° Les passions vives operent aussi la ten-

sion dela fibre On connoit les effets prodi-

gicux que produisent a cet ờgard Pamour , le fanatisme politique, le fanatisme religicux ; ds sont si considờrables qu’ils donnent des con-

vulsions et causent quelquefois la folic

Le ton dela fibre est au contraire diminuờ par les passions calmes et encore plus par celles qui

abattent etjettent dans la stapeur ễn connoit la,

prostration de forces et l’affaissement qui sont la

suite des grandes frayeurs ct des chagrins

6° La tempờrature a une erande influence sur

le ton dela fibre Dans les pays chauds ot: la fibre esl dessờchờe par une abondante twanspiration ,

Trang 39

af CONSIDERATIONS

frorides, la transpiration est moins abondante ; fa fibre est abreuyờe d’humiditờ, elle devient grosse, et son ton diminue C’est pourquoi les anrmaux

des pays froids ont beaucoup de corpulence; leur

fibre est grosse et peu tendue Ceux des pays chauds ont la fibre grờle et tendue; leurs muscles sont trờs-roides, quoiqu’ayant peu de volume

Les hommes du nord sont blonds ; leur peau est blanche; leurs muscles sont bien fournis Les habitans du midi sont au contraire noirs ; leurs chevờux sont durs, souvent crờpus , leurs mus- cles peu yolumineux et tres-tendus

Les mờmes phờnomenes s’observent chez les vờgờtaux Ceux des pays froids ont la fibre lache ,

tels sont les peupliers , les bouleaux ; dans les

pays chauds ils ont la fibre ferme , tels sont le gayac, le bois de fer

40, Le climat opere les mờmes effets que la

tempờrature sur les animaux et sur les vờgetaux : ec sont les mờmes causes:

Les habitans des montagnes paroissent faire unc exception aux principes que nous avons ờta-

blis Ils ont la fibre plus ferme et plus ờlastique que ceux des plaines qui sont au pied de ces mon- iagnes , quoique les plaines soient en gờnờral plus

chaudes ; mais nous trouverons facilement la raison de ces diffờrences

Trang 40

SUR LES TRES ORGANISES, 27

mais il est plus humide , et cette humiditờ fait

plus effet que l’exces de chaleur

Lair des plaimes contient moins d’oxygene que celui des montagnes : or loxygene donne du ton

ala fibre , augmente son excitabilitờ ; enfin il accroit la chaleur animale Tous ces faits sont

prouvờs par des expờricnces constantes (1) Lair des montagnes paroit aussi plus chargờ

deờlectricitờ que celui des plaines : or Vờlectricitờ augmente Vexcitabilitờ de la fibr

Les habitans des montagnes ont les passions

plus vives que ceux des plaines Leur sol megrat les oblige 4 un travail continucl ; leur nourriture est d'alimens plas'sờcs et moins aqueux que ceux

dờs habitans de la plaine

‘Toutes ces causes rờunies doivent donc donner

beaucoup plus đ'ờnergie aux habitans des mon-

iagnes que n’en ont ceux des plaines ; leurs fibres sont plus dessờchờes et ont plus de ton

8° Le fluide reproductif contribue encore beau-

coup 4 donner du ton ala fibre Chez les males ce fluide a plus d’ờnergie ; c'est pourquoi leurs

(1) Beddoờs respira de Voxygờne un quart d’heure en- viron chaque matin pendant un mois La chaleurde son