Elle est simple quand elle ne forme 'qu'une seule piècemince, dentelée d'une seule rangée de dents comme dans lecoq espagnol.Elle est triple quand elle se compose de trois petites cornes
Trang 1.1 l.HNALIIERÉLKVEUUSEMILE DEYROLLE, Directeur
ili, rue du la Monnuii', 2".?
Trang 3nus
Trang 5î " -~-.JJES''CROISDEDEUXIÈMECLASSEDEL'ORDRE.DUMÉRITENAVAL
; ET DEL'ORDREDUMÉRITEMILITAIRED'ESPAGNE
! OFFICIERDE L'ORDREDE LA COURONNED'ITALIE
i CHEVALIERDESORDRESDUCHRIST,DUPORTUGAL,DESSS.MAURICEETLAZARE,ETC
Médaillesouvenir du Ministre de l'agriculture et du commercede France,
Témoignagede satisfaction du Conseil fédéral de la Suisse,Membrelauréat de la Société d'acclimatation et de plusieurs Sociétés savantes
de Paris, etc., etc., etc
PARIS
23, rue de la Monnaie, 23
Trang 7Pour écrire un ouvrage à peu près complet sur l'immense
tribu des poules d'utilité et d'agrément qui peuplent d'hui nos basses-cours et oi*nent nos volières, j'aurais dûdépasser considérablement le cadre que m'impose unesimple monographie des "principales races qui offrent de ['in-térêt à Vamateur
aujour-D'ailleurs, la plupart dos éleveurs n'ont pas besoin detraités d'élevage et savent mieux que moi ce qu'ils doiventl'aire pour augmenter le produit de leurs basses-cours C'estpour cette raison que j'ai cru devoir garder mes conseilspour moi et que je nie suis abstenu d'essayer d'enseigneraux éleveurs les prétendus moyens efficaces pour augmenter
la ponte chez la poule ou pour guérir les maladies quiaffectent les volailles
Cependant, pour satisfaire aux désirs qui m'ont été vent exprimés par un grand nombre d'abonnés du journall'Acclimatation, je n'ai pas hésité à dévier de cette ligue deconduite, chaque fois cru'une nouvelle race récemment intro-duite en France exigeait que quelque lumière fût jetée sur
sou-la manière de l'élever et de l'améliorer.
Je n'ai donc pas eu la prétention d'écrire un traité d'élevaged'oiseaux de basse-cour, car il en existe déjà un assezgrand nombre, et de très bons; mais j'ai voulu combler unelacune : c'est une description scrupuleusement exacte et minu-tieusement détaillée des caractères propres de toutes les princi-pales races de poules connues, d'après les bases admises, par
Trang 8le jury des expositions de volailles qui se tiennent
annuel-lement au palais de cristal de Sydenham
Mon plan a été de guider l'éleveur dans le choix desoiseaux reproducteurs, de lui indiquer avec précision lesdéfauts héréditaires et ceux qui entraînent la disqualification
dans les concours, chez nos voisins d'outre-mer, défautsqu'il doit éviter avec soin-, j'ai signalé aussi les qualités
qu'il doit rechercher chez les oiseaux qu'il destine à la production, sinon à l'amélioration des races dont il s'occupe
re-Il résulte de mon expérience qu'il arrive fréquemment
que, malgré tout le soin que l'auteur y met, des éleveurs
peu accoutumés à l'étude des livres, ne comprennent parfaitement une description écrite, quelque claire qu'ellesoit C'est ce qui m'a fait prendre la résolution d'accompa-
qu'im-gner chaque description d'une gravure noire, car les Tableauxd'histoire naturelle de M E Deyrolle, qu'on rencontre au- jourd'hui dans toutes les écoles de l'Europe, m'ont démontréjusqu'à l'évidence qu'une gravure parle beaucoup plusénergiquement aux yeux que la description la plus éloquente
ne parle à l'esprit
Mais la gravure noire la mieux faite ne vaut pas encoreune gravure coloriée, même médiocre, parce que, chez ungrand nombre de races de poules, la beauté dépend en grandepartie de la couleur fondamentale ou de la disposition plus
on moins correcte des teintes de son plumage Or, unegravure coloriée permet à l'amateur de saisir instantané-
ment les caractères dislinctifs de l'oiseau C'est cette raisonqui a décidé mon éditeur, M E Deyrolle, directeur dujournal YAcclimatation, de profiter du talent remarquable deson frère, M Th Deyrolle, pour illustrer mon ouvrage d'ungrand nombre de gravures en chromolithographie, dessinéespar le grand artiste d'après la nature la plus parfaite etchoisie par M A Geoffroy Saint-Hilaire, directeur du Jardinzoologique d'acclimatation du bois de Boulogne
Trang 9— vu —
Pour rendre cet ouvrage réellement indispensable à teur, j'ai intercalé également dans le texte une nombre con-sidérable de gravures noires de poulaillers, de volières, decabanes, de couveuses artificielles, d'appareils pour l'en-graissement des volailles, d'abreuvoirs, de mangeoires.et detout ce qui peut intéresser l'éleveur, mais sans les décrire,car les gravures parlent suffisamment aux yeux pour pou-voir se passer d'une ennuyeuse description écrite, quim'aurait fait dépasser îles limites du cadre que je m'étaisproposé de remplir et aurait trop grossi ce volume
l'ama-Paris, le 1er janvier 1882.
V LA FERRE DE ROO
Trang 12Formes extérieures et nomenclature des parties du Coq.
1 Bec, se divisant en mandibule supérieure à laquelle ondistingue la pointe, le dos ou arête, les bords et les fossesnasales, et en mandibule inférieure qui se divise en extrémité,branches et menton.
Coq
Trang 13— 3 —
Le menton est la partie creuse comprise entre les branches.
La pointe du bec est l'extrémité la plus pointue du bec
La commissure du bec est le point ó lesdeux mandibules
se réunissent
2 Narines
3 Front ou partie antérieure de la tête
4 Vertex ùu sommet
5 Occiput, ou partie postérieure de la tête
Les petites plumes qui garnissent le front, le vertex ousommet et l'occiput s'appellent les supérieures de la tête
6 Crête.
La crête est simple, triple, frisée, en couronne, droite ow.pliée
Cot£de Bmhma-Poott'a
Trang 14Elle est simple quand elle ne forme 'qu'une seule piècemince, dentelée d'une seule rangée de dents comme dans lecoq espagnol.
Elle est triple quand elle se compose de trois petites cornes,
comme chez les coqs de Crèvecoeur, de la Flèche et de dan, ou quand elle affecte la forme de deux demi-feuilles dechêne séparées par un pétiole épais faisant saillie commechez le coq de Houdan
Hou-Coq espagnol
Trang 15— 5 —
Elle est frisée quand elle est épaisse et forme une surfaceplane, hérissée de plusieurs rangées de petites dents finescomme chez les coqs de Hambourg et de Brahma-Pootra.
Elle est en couronne, lorsqu'elle est courte, aussi large quelongue, de forme plus ou moins ronde et hérissée de petitespointes comme chez le coq malais
Elle est droite quand elle ne se rabat pas sur un des côtés
Trang 16Les joues sont nues quand elles ne sont pas garnies deplumes.
8 Menton, ou partie creuse comprise entre les deux ches ou bords de la mandibule inférieure du bec
14 Partie supérieure du cou
15- Partie inférieure du cou, ou naissance du cou
Coq et Poule malais
Trang 1716 Dos, divisé en épaules et dos proprement dit.
Les petites couvertures ou les petites tectrices recouvrent
la partie supérieure de l'aile indiquée par le chiffre 26.
Les moyennes couvertures ou les moyennes tectrices suivent immédiatement les précédentes et recouvrent le mi- lieu de l'aile ou la partie indiquée par le chiffre 22.
Coqet Poule de la Flèche.
Trang 1823 Grandes couvertures des ailes ou grandes tectrices, quirecouvrent les rémiges secondaires Ces plumes sont géné-ralement larges et raides et forment, réunies, la barre noirequi traverse l'aile quand elle est ployée.
On désigne quelquefois les petites et les moyennes tectrices
ou les petites et les moyennes couvertures des ailes sous le
nom de tectrices ou couvertures supérieures de l'aile, et lesgrandes tectrices ou couvertures, sous le nom de tectrices oucouvertures inférieures de l'aile
24 Rémiges secondaires ou grandes de Vavant-bras, quipartent du bord inférieur de l'avant-bras et recouvrent lesrémiges primaires, quand l'aile est fermée
25 Rémiges primaires ou grandes pennes de f aile, qui
par-Coq de combat à crête coupée
Trang 19— 9 —.
tent de la main et qui constituent ce qu'on appelle
vulgai-rement le vol Elles sont au nombre de dix et sont cachéessous les rémiges secondaires, quand l'aile est ployée
26 Pommeau de l'aile, petites plumes raides qui partent
d'un petit appendice placé à l'articulation du bras et de lamain
27 LancMes ou plumes des reins, recouvrant la partiepostérieure du corps, depuis le dos proprement dit jusqu'aucroupion et recouvrant le commencement des plumes de laqueue, des flancs, des cuisses et de l'abdomen,
28 Petites faucilles, recouvrant les plumes et la queue.
29 Grandes et moyennes faucilles
Coq et Poule de Houdan, type anglais
Trang 2030 Rectrices ou grandes caudales, ou grandes pennes de laqueue.
Trang 21- 11 —
Nomenclature des os du Coq
Fig 1 Squelette du Coq
[Fig '.) De A h B vertèbres cervicales; de B à C vertèbres
Trang 22dorsales, qui sont soudées entre elles de manière à ne faire
en apparence qu'un seul os; de C à D vertèbres lombaires clsacrées qui sont recouvertes par les deux iliums (S) et sou-dées avec eux; de D à Ê vertèbres coccygiennes; F G la tête,constituée par le crâne {G) et les mandibules (F) ; H sternumdont la partie tranchante H' se nomme bréchet; I, I, I, cơtessupérieures ; J J J cơtes inférieures ; K omoplate; L L os cora-cọdicns; M fourchette constituée par les deux clavicules;
N humérus; 0 cubitus; 0' radius; P os du carpe; P' os dumétacarpe; R première phalange prolongée par la seconde
et dernière; R' os du pouce; S iliu/m; S' ischium, S"pubis;
T fémur; V rotule; V Y tibias; X péroné; Y os unique dutarse portant vers son tiers inférieur l'apophyse qui supporteVergot; Z Z Z doigts
Les os du bras, ou mieux de l'aile, étant peu distinctsdans lalig. 1, ó ils sont représentés ployés de chaque cơté
du thorax, nous les montrons isolés et étendus dans la fig 2Ils portent alors les lettres suivantes :
Épaule ou omaplate (a); os coracọdiens; [b) humérus;[d) cubitus et (c) radius; os du carpe; (e) os du métacarpe;première phalange, deuxième et dernière phalange; os dupouce
Trang 24que de retrouver le type primitif du blé Les naturalistes
disent, il est vrai, que c'est du coq Bankiva qu'elle est issue ;mais, comme il n'y a absolument rien de certain à cet égard
et que tout ce que nous pourrions dire sur ce sujet
n'appor-terait aucune lumière pouvant éclairer la question, nouspréférons laisser à plus érudits la tâche ardue d'approfondir
le cas, notre rôle devant se borner à donner la description dechaque race.
La poule de ferme ou race commune revêt des plumages
fort différents Dans certaines contrées elle est arrivée à semodifier peu à peu suivant le climat, la nourriture, la cou-leur même du sol, et à former des races distinctes qui au-raient certainement pu être arrêtées et décrites précisément,
si quelque auteur avait pris ce soin il y a une centaine nées; mais depuis, les routes praticables, les canaux, enfinles chemins de fer en facilitant les communications, ontamené tant de mélanges qu'il serait beaucoup plus difficile
d'an-de préciser le type de chaque contrée maintenant Nous trerons donc pas dans les détails de ces races si diverses etqu'il serait cependant fort intéressant de voir figurer accom-pagnées de notices exactes sur leurs qualités, travail quenous ne saurions trop engager les amateurs d'entreprendre
n'en-chacun pour son pays ; car certainement il y aurait là destypes qui mériteraient les mêmes égards que les plus esti-més actuellement N'est-ce pas du reste comme cela qu'ontété fixées les races de la Flèche, de Barbezieux, de Gasco-gne, etc.
La poule commune ou, pour mieux dire, le type le plus tique vivant sans qu'on en prenne soin, mais jouissant d'unegrande Liberté, est incontestablement celle qui convient lemieux au fermier Se contentant de mauvais grains inven-dables sur les marchés, elle a une aptitude remarquable pouidécouvrir elle même sa nourriture dans le fumier, à l'écurie
rus-à l'étable et dans tous les coins de la ferme et des alentours
Trang 25ve-Peu difficile pour le logement, l'été elle couche volontiers
à la belle étoile; un coin de hangar ou d'écurie lui fait unexcellent gite pour l'hiver- Elle ne craint ni la pluie ni lefroid; pourvu qu'elle ait de l'espace, elle est toujours bienportante
De sa chair est il besoin de parler? Le fin poulet de grainqui apparaît à la halle dès le mois de juin, est produit parcette race; et de fins gourmets la préfèrent aux poulardesgrasses du Mans et aux chapons à la chair blanche, maistoujours un peu molle et gélatineuse
Son plumage est si lisse, si brillant qu'il peut rivaliser aveccelui des types les plus remarquables
Voyez ce beau coq de la Bresse à plumage d'un beau noirbrillant, avec ses grandes faucilles vertes dorées, n'est-il pasaussi superbe que le plus beau des Dorking? Il n'a, il estvrai, que quatre doigts à chaque patte ; mais est-ce bien un défaut? Cependantil est bienmoins estimé qu'un Dorlring et,dans un concours, on lui accordera à peine une médaille debronze ; tandis que son concurrent de race réputée plus noble,aura une médaille d'or. Tout cela est affaire de mode et decaprice
Je me demande pourquoi cette poule commune, ment précieuse, qui, au point de vue de la fécondité, de l'éclat
éminem brillant de son plumage, n'a rien à envier aux races de luxe, est
si mal traitée, et pourquoi les races exotiques jouissent, à un
si haut degré, de la faveur de l'amateur.
Si les fermiers se donnaient la peine de choisir les couleurs
Trang 26et de les appareiller, de donner au coq rouge à plastron noir
la poule perdrix, au coq couleur paille la poule grise, au coqblanc la poule blanche, au coq noir la poule noire, etc., etc.,ils arriveraient bien vite à donner à leur basse-cour un aspectséduisant par un ensemble assorti
Ensuite, par une sélection j udicieuse, en choisissant chaqueannée les animaux reproducteurs parmi les sujets les plusbeaux et se rapprochant le plus de la perfection, on arrive-rait à parfaire le type On devra donc rechercher la crêtedroite, régulièrement dentée; la tête petite; la poitrine lar-gement développée; le dos large; le plumage lisse et decouleur franche bien nettement arrêtée ; la queue bien gar-nie et les tarses grêles, car plus les tarses seront minces plus
le squelette sera léger et plus l'animal pourra être engraisséfacilement
Chaque coq reproducteur ne devra avoir plus de dix àdouze poules, et les sujets auront de un à deux ans et demipas plus En procédant ainsi, trois générations suffiront pourchanger la race commune en race d'élite; car la belle race Dor-king dont les Anglais sont si fiers, n'est que la perfection de
la race commune à cinq doigts de St-Omer, que nos voisinsd'outre-Mer ont amenée au plus haut degré de beauté, par
la sélection et en appliquant les principes d'élevage que jeviens d'énumérer
Mais avant qu'on ait amené seulement quelques-uns denos fermiers à comprendre leur véritable intérêt, il faudraencore bien du temps. Cependant, si dans les concours onaccordait une plus large part de récompenses à la poule com-mune, ce serait pour les éleveurs un puissant stimulant etpour l'agriculture un grand service rendu, puisqu'on indi-querait à tous ce qui constitue les races les plus productives
Il dépend de nos administrateurs de réaliser ce progrès ; s'ils
ne le font pas, on pourra les accuser d'être aussi routiniersque les éleveurs, ce qui pourrait bien être vrai
Trang 27— n
Race commune à cinq doigts
(Gallina penladigilalis.)
^••Dalo'irfês nos variétés communes, la race à cinq doigts a
le corps le plus massif, la poitrine la plus développée, le dos
le plus large et est, sans contredit, la race la plus mandable pour la création d'un troupeau ,
recoin-.- Le coq est de forte taille Il a la tête grosse, la poitrinelarge, ouverte et proéminente, le dos large, la cuisse trèscharnue, les tarses courts et possède au plus haut degré tousles signes caractéristiques du coq vigilant et vigoureux
Poule à cinq doigts
Trang 28La poule a le corps volumineux, le bréchet proéminent,
le ventre bas, très développé, et la patte courte comme chez
le coq
La race, très rustique, est caractérisée par la couleur dechair de ses tarses et par la particularité d'un cinquièmedoigt qu'elle porte à chaque patte
Elle est assez répandue dans les environs de Thielt, trai, Bruges, Gand et d'autres villes de la Belgique et dansles départements du Nord de la France, ó elle jouit d'unehaute réputation
Cour-La poule est bonne pondeuse et a peu de propension à lacouvaison; elle est vagabonde et aime sa liberté commetoutes les bonnes pondeuses
Le coq est extrêmement vigilant, vif, alerte et sant pour ses poules
complai-Les poulets s'engraissent facilement et ont l'aptitude dedisséminer leur graisse sur toute la surface du corpscomme chez la race de Dorking Ils ont le squelette trèsléger et leur chair est très blanche, fine et délicate
Les naturalistes ont regardé cette race comme la souche
de la race de Dorking que les Anglais ont améliorée et fectionnée chez eux, comme la similitude du plumage, desformes du corps et la présence du cinquième doigt à chaquepatte semblent le prouver
per-Quant à la bizarrerie du cinquième doigt qui caractérise
la race, les zootechniciens sont tous d'accord pour dire quecette particularité n'est qu'une difformité, ou monstruosité,qui s'est perpétuée par génération et a fini par constituerune race Les nombreux exemples de polydactylie que lascience possède, et notamment ceux que M de Quatrefages
et M le vétérinaire Lenglen ont signalés, en ces dernierstemps, semblent, en effet, consacrer cette manière de voir.Parmi les nombreux exemples de transmission de mons-
Trang 29— 19 —
truosités, M de Quatrefages, membre de l'Institut, cite un •cas très remarquable de polydaclylie qu'il a observé dansl'espèce galline, et dit qu'un coq à deux pouces donna nais-
sance à toute une variété de poules et de coqs polydactyles
La variété s'est répandue, ajoute l'illustre savant, et, dans lepays, on ne rencontre plus aujourd'hui que des poules àdoigts surnuméraires
M Lenglen signale de son cơté un cas non moins
remar-quable de polydactylie dans l'espèce humaine, et raconte
que dans la famille Gamelon, d'Àrras, un homme ayantdeux pouces à chaque pied et deux pouces à chaque main,
a transmis sa difformité à sa descendance de la manière
suivante :
Première génération. — Dans la famille Gamelon, dontparle M Lenglen, le trisạeul avait deux pouces à chaquepied et deux pouces à chaque main, soudés jusqu'à la der-nière articulation phalangienne, libres dans le reste de leurétendue et portant chacun un ongle
Deuxième génération. — Le fils de celui-ci, ou le bisạeul,avait les mains et les pieds bien conformés, et aucune trace
de sexdigitisme ne se faisait remarquer.
Troisième génération. — Le bisạeul eut aussi un fils,l'ạeul Celui-ci avait les pieds conformés comme son grand-père, le trisạeul, c'est-à-dire que chaque pied avait deuxpouces soudés dans toute leur longueur, sauf aux extrémités,
ó ils avaient chacun un ongle. —Aux mains, les pouces
; étaient simples; mais, à chacune d'elles, le médium et : nulaire étaient soudés jusqu'à la dernière articulation pha-langienne, ó ils se séparaient et portaient chacun unongle
l'an-Quatrième génération. — Ce dernier Gamelon, ạeul, eutaussi un fils. Comme le trisạeul, Gamelon père a deux
;; pouces à chaque pied et deux pouces à chaque main Il est
i fort, robuste, solidement bâti. Sa
femme, qu'il a choisie en
Trang 30dehors de sa famille, est également-forte, énergique, et a lemême âge que lui.
Cinquième génération — De ce mariage sont nés six fants, tous remarquablement bien faits : trois garçons ettrois filles Les trois garçons et une fille n'ont que cinq doigtsparfaitement conformés à chaque main; mais l'une destilles a deux pouces soudés ensemble à la main droite, tan-dis que les doigts de la main gauche présentent absolumentles mêmes dispositions que celles des mains de son ạeul,c'est-à-dire que le médium et l'annulaire sont soudés L'autrefille, âgée de quarante ans aujourd'hui, a deux pouces
en-à chaque pied et en-à chaque main, comme son père et sontrisạeul
Sixième génération — Cette dernière fille est mariée et acinq enfants bien constitués, sauf un garçon, qui a les pouces
de chaque main contournés en forme de G allongé sur lebord radial de la main
Ces cas de sexdigitisme, qui se sont reproduits avecune étonnante persistance dans cette famille, de génération
en génération, démontrent jusqu'à l'évidence l'influence del'hérédité sur la conformation et sur la persistance des dé-viations
Coq
CARACTERESGENERAUXET MORAUX
Bec — Fort, crochu, de longueur moyenne
Couleur du bec — Blanc rosé
Tête — Grosse
Crête — Simple, droite, assez haute et dentelée
Barbillons — Longs et pendants
Joues — Rouges, dénudées autour de l'oeil seulement
Oreillons — Rouges
7m — Rouge orangé
Trang 31Tarses —- Courts, nus et nerveux.
Couleur des tarses — Couleur de chair
Doigts — Au nombre de cinq à chaque patte
Taille — Comme celle du coq de Barbézieux.
Physionomie de la tête —Identiquement pareille à celle duDorking
Port —Majestueux, allures vives.
Poule
CARACTÈRES GÉNÉRAUX ET MORAUX
Bec — Assez fort et de la même couleur que les pattes,blanc rosé ou couleur de chair
Tête — De grosseur moyenne.
Crète — Petite, simple, droite, assez uniformément telée
den-Joues — Emplumées.
Oreillons — Rudimentaires, peu apparents.
Iris — Rouge orangé.
Corps.—Volumineux, ramassé, cou court et gros, poitrinetrès développée, ventre très bas et développé, dos large,ailes longues, cuisses grosses, queue grande et pattes courtes.Tarses — Courts
Couleur des tarses — Blanc rosé, ou couleur de chair
Doigts — Forts et au nombre de cinq à chaque patte
Taille — De grosseur au-dessus de la moyenne
Physionomie de la îê«e —Gomme celle de nos poules munes,
Trang 32com-Ponte — Remarquable.
OEufs — Gros et blancs
Incubation — Très médiocre
Chair — Fine et délicieuse
Épidémie — Extrêmement blanc, ce qui donne aux
vo-lailles de cette race un aspect très agréable
iDESCRIPTIONDU PLUMAGE
Le coq a le plus ordinairement le camail, le dos et les
lancettes d'un beau jaune paille; les épaules d'un jaune
roux velouté ; les grandes couvertures des ailes noires à
reflets violacés; le vol blanc; le plastron d'un noir brillant;
les flancs, les cuisses et l'abdomen d'un noir mat; les grandes
caudales noires; les faucilles noires à reflets verts et
vio-lacés
La poule est le plus souvent grise ou couleur perdrix
On compte du reste un grand nombre de variétés dans
cette race et il en existe de toutes les couleurs comme chez
nos poules communes
Qualités à rechercher chez les oiseaux reproducteurs :
Chez le coq, il faut rechercher avant tout une forte taille;
la tête grosse; la crête bien développée et bien droite; la
poitrine large ouverte et portée en avant ;, le dos large ; les
ailes longues; la queue bien garnie, longue et bien portée ;
les cuisses grosses; les larses courts, de couleur de chair, et
cinq doigts bien conformés à chaque patte
Chez la poule, il faut rechercher un corps volumineux ,
la poitrine et le dos larges ; le ventre très bas et très
déve-loppé; les larses courts de couleur blanc rosé, et cinq doigts
bien articulés à chaque patte ; comme chez le coq
Trang 33— 23 —
Race de la Bresse
Cette charmante race dont nous ne connaissons pas laprovenance, est, selon toute probabilité, le résultat d'uncroisement entre la race commune et la race andalouse,comme la crête droite chez le coq, et ployée chez la poule,permet de le supposer ; mais elle parait être depuis longtemps
fixée et ne manque pas de caractères propres pour êtreélevée au rang de race
La race est caractérisée par sa crête immense, simple,droite chez le coq, renversée chez la poule, à dentelures trian-gulaires profondes et aiguës comme chez la race andalouse
Coqet Poule de la Bresse
Trang 34Le coq a les formes extrêmement élégantes, le camailépais et long, la queue ornée de longues faucilles formant
un magnifique panache, les allures gracieuses et vives
La poule est identiquement pareille, pour les formes ducorps, à la poule andalouse, dont elle ne diffère que par unetaille un peu moindre et par les joues qui sont moins rouges
et moins nues Elle a pour principal caractère une crêtepliée, se rabattant sur un des côtés de la tête comme chez
la poule espagnole — Elle est bonne pondeuse, donnant debeaux oeufs, bonne couveuse et excellente mère
Gomme la race de la Campiue, elle est vive, alerte et aime
à s'éloigner dans les champs et dans les bois pour chercher
Tête — Longue et fine
Bec — Court et fort
Couleur du bec — Corne foncé, chez les variétés noire etbleue; blanc bleuâtre chez la variété grise; blanc rosé chez lavariété blanche
trian-Barbillons — Longs, pendants, d'un tissu très fin et d'unrouge vif comme la crête,
Trang 35— 25 —
Joues — Nues et rouge vif
Oreillons — Assez développés, d'un blauc de neige chezles variétés noire et bleue, blanc sablé de rouge chez les va-riétés blanche et grise
Cou — Court, gros, amplement garni de plumes longues
et fines
Corps.'—Bien charpenté, formes élégantes, ayant coup d'analogie avec le coq andalous
beau-Jambes et larses. — De longueur moyenne
Couleur des larses. — Bleue
Doigts — Droits et au nombre de quatre' à chaque patte.Queue — Magnifique panache, amplement garni de fau-cilles longues et larges
Porl — Majestueux, allures fières, vives et gracieuses
Joues —Rouges, légèrementemplumées.
Crête — Renversée, se rabattant sur un des côtés de
la tête
Barbillons — Moyens.
Oreillons — Blanc bleuâtre
Physionomie de la tête —Identiquement pareille à celle de
la poule andalouse et de la poule de Leghorn.
Tarses — De longueur moyenne.
Couleur des tarses — Bleue
Doigts —Droits, bien articulés, minces, au nombre dequatre à chaque patte,
Trang 36Variété blanche — Blanche d'un bout à l'autre.
Variété noire — Le coq de cette variété est un superbe oiseau Son plumage est entièrement noir Les plumes du camail, les lancettes et les faucilles sont d'un noir de jais à reflets métalliques verts et violacés; celles des épaules sont d'un beau noir velouté et celles du plastron d'un noir bril- lant, dont l'ensemble produit un admirable contraste avec
le rouge vif de la crête et le blanc de neige des oreillons qui
se détachent énergiquement sur le fond sombre du plumage.
La poule a le plumage noir comme chez le coq, mais moins magnifiquement lustré.
Variété bleue — Identiquement pareille à la variété bleu ardoise espagnole.
Variété grise — Le coq a le camail, les lancettes et le plastron blancs; le dos blanc marqueté de taches grises qui sont cachées sous l'abondance des plumes du camail ; les ailes blanches, à l'exception de deux barres noires transver- sales, le vol blanc; les couvertures de la queue et les fau- cilles noires bordées d'un très large liseré blanc; les plumes rectrices ou grandes caudales entièrement noires.
La poule a la tête, le camail et toute la partie inférieure
du corps blancs; le dos, la partie supérieure des ailes et des reins et la queue blanc barbouillé de gris comme chez la poule Brahmapootra.
Il y en a qui ont le plumage blanc barbouillé de gris d'un bout à l'autre, à l'exception du camail qui doit toujours être blanc, mais les amateurs les préfèrent avec le plastron
et la partie inférieure du corps entièrement blancs.
Trang 37— 27 —
Défauts à éviter chez les oiseaux reproducteurs.
Crête trop peu développée, droite chez la poule, renversée chez le coq.
Plumage trop barbouillé de gris chez la variété grise Plumes blanches dans la queue ou plumes rouges dans le camail du coq, plumes blanches dans le vol de la poule chez
la variété noire.
Un cinquième doigt à chaque patte.
Tarses jaunes ou pallus.
Oreillons rouges chez les variétés noire et bleue.
Taille trop petite.
Corps trop svelte chez le coq 11 faut que le corps soit bien charpenté, la poitrine large ouverte', le dos large et légè- rement incliné en arrière.
Queue portée trop relevée chez le coq.
Berchoux,dans sa Gastronomie, place la poularde de Bresse
au premier rang, et l'on voudra admettre qu'il s'y naissait « Sa chair plus délicate, dit-il, sa graisse mieux répandue dans les parties musculaires, et son fumet plus exquis, la rangent justement au-dessus du chapon ; il n'est pas jusqu'à son volume moindre qui ne soit un avantage, puisqu'il la met plus à la portée de tous, et qu'il permet de
con-la servir sur des tables moins nombreuses, moins tueuses peut-être, mais dont les convives n'en sont pas moins dignes appréciateurs de ses qualités culinaires.
somp-» 11ne faut pas croire cependant que la Bresse n'engraisse que des poulardes; on serait dans une grande erreur, car
on trouve sur ses principaux marchés, à Pont-de-Vaux, Montrevel, Poligny, mais surtout à Bourg, des chapons re-
- marquables par leur beauté et par leur grosseur, et qui ne le cèdent en rien, sous le rapport des qualités, à ceux des pays les plus renommés pour cette production.
» Les poulets qui donnent les volailles fines sont de race
Trang 38indigène que les bonnes ménagères conservent sement dans sa pureté et sans aucun mélange Elles ont soincependant de renouveler le coq tous les deux ans, ayant bienremarqué que les poussins qui proviennent des jeunes repro-ducteurs ont plus de dispositions à prendre la graisse etsont plus délicats » — (CHANEL,Animaux domestiques del'Ain.)
précieu-Les volailles de la Bresse ont le squelette léger Quoiqueplus petites que celles de Barbézieux, elles ont la poitrine etles ailes extrêmement charnues, et donnent, relativement àleur taille, un rendement considérable de viande de pre-mière qualité
Race de Barbézieux
On servit entre autres choses un énorme coq vierge
de Barbézieux,truffé à tout rompre (BRILI -SAV.)
Très répandue dans le département de la Charente, cettesuperbe race est justement estimée pour la finesse et la dé-licatesse de sa chair : ce sont les poulardes, les chapons etles coqs vierges de Ruffec, de Périgueux et de Barbézieux quinous arrivent à Paris, agrémentés de truffes odorantes et quijouissent ajuste titre d'une grande renommée
C'est une race française qu'on peut chaleureusement commander pour sa beauté et pour ses nombreuses qualités.Ellealacrête simple, relativement assez développée, largementdécoupée, droite chez le coq, pliée chez la poule; la couleur
re-du plumage est variable, mais c'est le plumage noir à refletsmétalliques verts et violacés chez le coq, mat chez la poule,qui est la robe dominante
Elle ne diffère de la race de la Bresse que par sa taille quiest plus forte
La poule est bonne pondeuse, mais elle est médiocrecouveuse
Trang 39et au squelette qu'elle recouvre.
Race de la Campine à crête simple
La variété de la Campine à crête simple que quelquesamateurs élèvent au rang de race, ne présente aucun descaractères distinctifs d'une véritable race. Elle n'est, à monavis, qu'une variété de la race commune, dont elle ne sedistingue que par son plumage qui a quelque analogie aveccelui de la race de la Campine crayonnée à crête frisée.
Assez répandue dans le nord de la France, en Belgique etsurtout dans les environs d'Amiens, Douai, Lille, Courtrai,Gand, etc., elle n'était représentée à la dernière expositiondes oiseaux de basse cour, au Palais de l'Industrie, de Paris,que par un seul lot, composé d'un coq et de quatre poulesexposés par M François Courcourt, d'Amiens, et vendus à
M 0 Géré, de Saint-Cloud
Elle a toutes les formes du corps et toutes les aptitudes de
la race commune Avide d'insectes, maraudeuse, active etvagabonde, elle aime sa liberté et à aller chercher sa nour-riture au loin, dans les champs, chaumes, cours, jardins,terrains vagues, bois, etc. Elle est rustique, bonne pon-deuse, bonne couveuse, excellente mère, et sa chair est fine
et délicate
La race est facile à élever, les poulets croissent ment, n'exigent aucuns soins particuliers et, poussés à l'en-graissement, forment, à 1 âge de cinq à six mois, d'excel-lentes volailles pour la table
Trang 40CARACTERESGENERAUXET MORAUX
Tête — Allongée, de grosseur moyenne
Bec — Court, fort à sa base
Couleur du bec — Bleu clair comme les pattes, blanche à
Barbillons — Assez longs et pendants
Oreillons — Blancs sablés de rouge ; mieux vaudrait tièrement blancs comme ceux de la poule, ce qui, au moyend'une sélection judicieuse des oiseaux reproducteurs, neserait guère difficile à obtenir;
en-Joues — Rouges et nues autour de l'oeil
Cou — Court, gros, amplement garni de plumes fines etlongues à reflets argentins
Corps — Comme celui du coq de la ferme, incliné enarrière, formes arrondies, poitrine très développée, doslarge
Taille — Hauteur du plan de position à la partie rieure de la tête, dans l'attitude du repos 45 à 48 cent :dans l'attitude flore 55 à 58 cent Hauteur du plan de posi-tion à la partie supérieure du dos 38 à 40 cent
supé-Jambes et tarses — De longueur moyenne.
Couleur des tarses — Bleue, ongles blancs
Doigts — Au nombre de quatre à chaque patte
Queue — Portée perpendiculairement, entièrement noire,Ornée de faucilles longues à reflets métalliques verts et vio-lacés