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PHONÉTIQUE ET PHONALOGIE DU FRANCAIS - ĐIỂM CAO

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THÔNG TIN TÀI LIỆU

Thông tin cơ bản

Tiêu đề Phonétique Et Phonologie Du Français
Tác giả Trần Thị Kim Trõm, Trần Thị Khỏnh Phước
Trường học Đại Học Huế
Chuyên ngành Ngôn Ngữ
Thể loại Giáo Trình
Năm xuất bản 2018
Thành phố Thừa Thiên Huế
Định dạng
Số trang 78
Dung lượng 1,56 MB

Nội dung

Kinh Doanh - Tiếp Thị - Khoa học xã hội - Kỹ thuật 1 ĐẠI HỌC HUẾ TRƯỜNG ĐẠI HỌC NGOẠI NGỮ TS. Trần Thị Kim Trâm (chủ biên) Ths. Trần Thị Khánh Phước GIÁO TRÌNH NGỮ ÂM – ÂM VỊ TIẾNG PHÁP PHONÉTIQUE ET PHONOLOGIE DU FRANÇAIS THỪA THIÊN HUẾ, 2018 2 Chúng tôi chân thành gửi lời cảm ơn: Trường Đại Học Ngoại Ngữ - Đại Học Huế, Phòng Đào tạo Trường Đại học Ngoại ngữ và Khoa Tiếng Pháp đã tạo điều kiện tài chính cũng như các thủ tục cần thiết để chúng tôi thực hiện giáo trình Ngữ âm – Âm vị Tiếng Pháp. Hội đồng nghiệm thu đã đọc và có những góp ý quý báu để chúng tôi hoàn thiện giáo trình. Nhóm tác giả 3 AVANT-PROPOS Phonétique et Phonologie du français est un ouvrage rédigé pour deux crédits (soit 30 périodes de 50 minutes de travail) et pour les étudiants de français en troisième année du Département de Français de l’É cole Supérieure de Langues Étrangères de Hué, dont le niveau est B1. Cet ouvrage se compose de 6 chapitres. Le premier chapitre est réservé à la présentation de quelques notions de base concernant la phonétique, la phonologie du français. Du deuxième au quatrième chapitre seront abordées les voyelles, les consonnes et les semi- consonnes du français. Dans le chapitre 5, il s’agit des phénomènes souvent rencontrés dans la continuïté de la chaîne parlée : l’enchaînement et la liaison. Le dernier chapitre présentera le groupe rythmique, l’intonation et l’accentuation. A propos de la structure, tous les chapitres sont organisés de la même façon :  Une brève introduction précède la définition des notions qui sont accompagnées d’exemples concrets et faciles à comprendre.  Vient ensuite la synthèse des connaissances essentielles (sous forme de tableaux pour certains chapitres) qui permet aux apprenants d’avoir un panorama sur le sujet traité et de le mémoriser assez facilement.  Enfin, c’est la partie intitulée Questions et Exercices qui permet aux apprenants de s’entraîner et de tester leurs connaissances acquises. A ces chapitres s’ajoute nt 2 tests : le premier comprend des QCM et le deuxième des questions ouvertes englobant l’ensemble des connaissances de l’ouvrage. Grâce à ce s tests, les étudiants peuvent auto-évaluer leurs connaissances liées à la phonétique et à la phonologie et s’habituer au test final. Et en fin d’ouvrage se trouvent les Corrigés qui leur permettent de vérifier leurs réponses. Les auteurs 4 TABLE DES MATIÈRES AVANT-PROPOS .......................................................................................... 03 CHAPITRE 1. NOTIONS DE BASE ………………………………..……. 08 1. La phonétique ……………………………………………………………… 08 1.1. La définition ……………………………………………………….. 08 1.2. Les branches de la phonétique …………………………………….. 08 2. La phonologie ……………………………………………………………… 09 2.1. La définition ………………………………………………………... 09 2.2. Les branches de la phonologie …………………………………….. 09 2.2.1. La phonématique …………………………………………… 09 2.2.2. La prosodie …………………………………………………. 10 3. Des termes liés à la phonétique et à la phonologie ………………………… 10 3.1. Son, Phonème et Graphème ………………………………………… 10 3.2. L’orthoépie …………………………………………………………. 11 3.4. L’appareil phonatoire ………………………………………………. 12 4. La transcription phonétique ………………………………………….……… 12 4.1. L’alphabet phonétique international ………………………………… 12 4.2. Le système des sons du français …………………………………….. 13 4.3. La convention de la transcription phonétique ………………………. 13 5. Questions et Exercices …………………………………………………….... 14 CHAPITRE 2. VOYELLES ………………….…………………………….. 16 1. Qu’est-ce qu’une voyelle ? …………………………………………………. 16 2. Les spécificités des voyelles ……………………………………………….. 16 2.1. Le lieu d’articulation ……………………………………………….. 16 2.2. Le degré d’ouverture ……………………………………………….. 17 2.3. La nasalisation ……………………………………………………… 17 2.4. La labialisation ……………………………………………………… 18 2.5. L’allongement ………………………………………………………. 20 3. La place des voyelles ……………………………………………………….. 20 5 4. Les voyelles et les graphies correspondantes ……………………………… 21 4.1. Les voyelles nasales et les graphies correspondantes …………..…. 21 4.2. Les voyelles orales et les graphies correspondantes ………………. 22 5. Questions et Exercices …………………………………………………….. 23 CHAPITRE 3 : CONSONNES ET SEMI-CONSONNES ………………… 25 1. Les consonnes ……………………………………………………………….. 25 1.1. Qu’est-ce qu’une consonne ? ………………………………………... 25 1.2. Les spécificités des consonnes ………………………………………. 25 1.3. Les consonnes géminées …………………………………………….. 26 1.4. Les assimilations …………………………………………………….. 27 1.4.1. L’assimilation de sonorité ……………………………………. 27 1.4.2. L’assimilation de nasalité ……………………………………. 27 1.5. Les consonnes finales muettes ……………………………………….. 28 1.6. Les consonnes et les graphies correspondantes ……………………… 28 1.6.1. Les consonnes orales et les graphies correspondantes ……….. 28 1.6.2. Les consonnes nasales et les graphies correspondantes ………. 29 2. Les semi-consonnes ………………………………………………………….. 29 2.1. La semi-voyelle [j] …………………………………………………… 30 2.2. La semi-voyelle [w] ………………………………………………….. 31 2.3. La semi-voyelle [ɥ] …………………………………………………... 32 3. Questions et Exercices ……………………………………………………….. 33 CHAPITRE 4. INSTABILITÉ DU « E » ET VOYELLES À DOUBLE TIMBRE ……………………………………………………………………… 35 1. La voyelle « e » et ses places ……………………………………………….. 35 1.1. La voyelle « e » ……………………………………………………… 35 1.2. Les places de la voyelle « e » ……………………………………….. 35 1.2.1. La position initiale du « e » …………………………………. 35 1.2.2. La position médiane du « e » ………………………………... 36 1.2.3. La position finale du « e » …………………………………… 36 1.3. Quelques remarques ………………………………………………….. 36 2. Les voyelles à double timbre ………………………………………………... 38 6 2.1. La structure syllabique ………………………………………………. 38 2.1.1. La définition de la syllabe ……………………………………. 38 2.1.2. La structure syllabique du français …………………………… 39 2.1.3. Les types de syllabes …………………………………………. 39 2.1.4. La délimitation des syllabes ………………………………….. 40 2.2. La loi de position ……………………………………………………... 41 2.3. Les exceptions ………………………………………………………... 42 2.3.1. Les exceptions de type graphique ……………………………. 42 2.3.2. Les exceptions de type phonétique ………………………….... 42 2.3.3. Les exceptions de type phonologique ………………………… 42 2.3.4. Les terminaisons des verbales ………………………………… 42 3. Questions et Exercices ……………………………………………………….. 43 CHAPITRE 5 : ENCHAINEMENT ET LIAISON ………………………… 45 1. L’enchaînement ………………………………………………………………. 45 1.1. L enchaînement vocalique ) ………………………………………… 45 1.1.1. La définition …………………………………………………... 45 1.1.2. Quelques remarques ………………………………………...… 45 1.2. L’enchaînement consonantique ∟) ………………………………….. 45 1.2.1. La définition …………………………………………………… 45 1.2.2. La délimitation des syllabes à l’intérieur d’un mot …………… 46 2. La liaison ∩) …………………………………………………………………. 48 2.1. La définition …………………………………………………………... 48 2.2. Les types de liaison …………………………………………………… 48 2.2.1. La liaison obligatoire ∩) ……………………………………… 48 2.2.2. La liaison interdite (#) ………………………………………… 50 2.2.3. La liaison facultative ………………………………………….. 51 2.2.4. Des cas particuliers de la liaison après voyelle nasale ……….. 51 3. Questions et Exercices ………………………………………………………... 52 CHAPITRE 6 : RYTHME, INTONATION ET ACCENTUATION ……… 54 1. Le groupe rythmique ……………………………………………………….. 54 1.1. La définition ………………………………………………………… 54 1.2. Les particularités d’un groupe rythmique ………………………….. 54 1.3. La division de la phrase en groupes rythmiques …………………… 54 1.4. Les types de rythmes ……………………………………………….. 55 2. L’accentuation ……………………………………………………………… 57 2.1. La définition ………………………………………………………… 57 2.2. Les fonctions de l’accentuation …………………………………….. 57 7 3. L’intonation ………………………………………………………………… 58 3.1. La définition ………………………………………………………… 58 3.2. Les modalités intonatives …………………………………………… 58 3.2.1. L’identification de l’assertion, de l’interrogation et de l’injonction ……………………………………………. 58 3.2.2. L’identification des groupes syntaxiques et le sens des énoncés ……………………………………….. 59 4. Questions et Exercices ……………………………………………………… 60 TEST 1 …………………………………………………………..…………… 62 TEST 2 …………………………………………………………..…………… 69 BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE ……………………..………….... 72 ANNEXES …………………………………………………………..……….. 73 CORRIGÉS …………………………………………………………..……… 76 8 CHAPITRE 1 NOTIONS DE BASE La Phonétique et la Phonologie relèvent de la Linguistique. Ces deux disciplines se complètent et s’intéressent à l’aspect sonore du langage humain. Le phonéticien identifie et décrit expérimentalement les caractéristiques des sons de parole au moyen de divers appareils, tandis que le phonologue construit un modèle permettant de comprendre le fonctionnement des sons dans la langue. 1. La phonétique 1.1. La définition La phonétique est l’ étude scientifique des sons du langage humain. Elle exclut les autres sons produits par les êtres humains, même s’ils servent parfois à communiquer (les toux,…). La phonétique s’intéresse à décrire, classifier les sons de la parole. Autrement dit, c’est l’étude matérielle des sons sous l’angle de leur émission, propagation et réception. Prenons un exemple, [u] est la transcription phonétique du mot « Où ». Les phonéticiens étudient son aspect matériel, à savoir son arrondissement, sa postériorité, sa fermeture,… [u] : un phonème arrondi, postérieur et fermé. 1.2. Les branches de la phonétique Les branches de la phonétique sont nombreuses : phonétique articulatoire, phonétique acoustique, phonétique perceptive ou auditive, phonétique comparative, phonétique didactique, phonétique historique,… Pourtant, nous allons étudier les trois premières branches qui correspondent aux trois étapes de la communication (voir le Tableau 1 ci-dessous). Tableau 1 : Branches de la phonétique et étapes de la communication correspondantes Trois étapes de la communication Les branches de la Phonétique 1 La production du message La phonétique articulatoire étudie la manière dont les sons sont produits par les organes de la parole et la production des sons. Autrement dit, elle s’occupe de l’activité des cordes vocales, de la bouche, etc. qui rendent possible la parole. Exemple : pour faire un [p] en français, il faut mettre les deux lèvres ensemble, sortir un peu d’air 9 des poumons, et ensuite ouvrir les lèvres. 2 La transmission du message La phonétique acoustique examine les caractéristiques sonores des sons du langage. Exemple : le son produit par la consonne [s] a une fréquence plus élevée que le son produit par une consonne comme [ʃ]. Comparez « Sou » et « Chou ». 3 La perception du message La phonétique auditive examine les phénomènes de perception des sons du langage par les êtres humains. Exemple : Qu’est-ce qui nous permet de saisir une syllabe accentuée ? Est-ce la durée, la force, la fréquence ou une combinaison des trois ? Autrement dit, elle travaille sur l’appareil auditif et le décodage des sons. 2. La phonologie 2.1. La définition La phonologie traite de l’aspect distinctif ou fonctionnel des sons du langage. Autrement dit, elle étudie les sons du point de vue de leur contribution au sens. Elle s’appelle la phonétique fonctionnelle qui travaille à l’intérieur d’une langue donnée. Son objet d’étude est le phonème. Exemple : Il a pu et Il a bu. Ce qui est étudié, c’est le rôle distinctif joué par l’opposition des deux phonèmes1 /p/ et /b/ qui apportera un sens différent. 2.2. Les branches de la phonologie 2.2.1. La phonématique La phonématique est l’étude linguistique des unités distinctives de la langue : les phonèmes peuvent être :  commutés sur un axe paradigmatique. Exemple : Bas /ba/ et pas /pa/.  permutés sur un axe syntagmatique. Exemple : 1 Les caractères contenus entre // (barres obliques) sont des phonèmes. Et les sons sont notés entre [] (crochets). 10 Salé /sale/ et lacé /lase/. 2.2.2. La prosodie La prosodie est l’étude des phénomènes de l’accentuation et de l’ intonation (variation de hauteur, de durée et d’intensité) permettant de véhiculer de l’ information liée au sens telle que la mise en relief, mais aussi l’assertion, l’interrogation, l’injonction, l’exclamation…. La prosodie est donc considérée comme la ponctuation du code oral. Cette notion sera détaillée dans le chapitre 6. 3. Des termes liés à la phonétique et à la phonologie 3.1. Son, Phonème et Graphème Le français comporte 26 lettres, 36 phonèmes et plus de 130 graphèmes différents. Un phonème correspond à une unité de son et un graphème est une occurrence graphique de ce son.  Phonème et Son En phonologie, un phonème est la plus petite unité de son, capable de produire un changement de sens par commutation. Exemples : Car ≠ gare Ton ≠ don Pont ≠ bon Le phonème est abstrait et peut correspondre à plusieurs sons . Il peut en effet être prononcé de façon différente selon les locuteurs ou selon sa position et son environnement au sein du mot. Exemple : Le phonème /ʀ/ du mot « Paris » est prononcé avec un « r » roulé, grasseyé ou parisien ; la phonologie n’y verra cependant qu’un seul phonème /ʀ/. Les sons [r], [ʀ] et [ʁ] sont des variantes libres du phonème /ʀ/. Les variantes sont alors définies comme réalisations différentes d’un même phonème. Elles sont indidviduelles et dépendent du locuteur. [r] apico-alvéolaire, dit « roulé » 11 [ʀ] dorso-vélaire, dit « grasseyé » [ʁ] dorso-vélaire, dit « parisien » uvulaire Figure 1 : Les 3 R pouvant être produits par les francophones2  Graphème Le graphème est la plus petite unité du système graphique destiné à transcrire les phonèmes. Il est constitué par une ou plusieurs lettres. Exemple : [o] = o, au, eau (trois graphèmes distincts pour le même phonème). 3.2. L’orthoépie La relation que la phonétique établit entre l’écriture et la prononciation s’appelle l’orthoépie. C’est ce qui permet de donner les règles de prononciation des phonèmes du système envisagé. Exemples : On se prononce [ ] An se prononce [ ] In dans vin se prononce [ ] 2 P.45 In : J. Mazel Phonétique et Phonologie dans l’enseignement du français, Paris, Nathan, 1980. 12 3.3. L’appareil phonatoire Le langage parlé nécessite tout un ensemble d’organes permettant la production de sons. Cet ensemble qui est appelé l’appareil phonatoire (voir la Figure 2 ci-dessous) comprend :  l’appareil respiratoire,  le larynx,  les cordes vocales,  les cavités supra-glottales,  le pharynx,  la cavité buccale,  la cavité labiale  et des fosses nasales. Figure 2 : Appareil phonatoire 4. La transcription phonétique 4.1. L’alphabet phonétique international L’alphabet phonétique international API) est un système de transcription phonétique utilisé par les linguistes pour représenter les sons du langage. Il est composé de lettres empruntées à des alphabets connus (surtout les alphabets latins et grecs). Le but de l’API est de fournir un répertoire de signes correspondant aux principaux phonèmes réalisés dans les principales langues du monde. Le principe de l’API est « seul signe pour un seul son, un seul son pour un seul signe ». 13 Dans la transcription phonétique, il faut respecter précisément les caractères de l’API, et de n’utiliser aucun signe externe à celui-ci. 4.2. Le système des sons du français Le français possède 36 sons : 16 voyelles, 17 consonnes et 3 semi-consonnes :  16 voyelles dont 4 nasales [a] le magnétophone [ ] le mât [e] la mémoire [ԑ] la mère [o] le mot [ ] la mort [ə] la menace [ø] le meunier [œ] le meuble [i] le miroir [y] le mur [u] le moulin [ ] la main [œ] le munster [ ] le manche [ ] le menton  17 consonnes [p] un lapin, un paon [b] une biche, un bœuf [t] une tortue, un tigre [d] une hirondelle, un dragon [k] un kangourou, un coq [g] un guépard, un aigle [m] un mouton, un chameau [n] un âne, un canard [ɲ] un agneau, un cygne [f] un éléphant, un buffle [v] une vache, une chèvre [s] une souris, un ours [z] un zoo, un zèbre [ʃ] un chat, un chien [ʒ] une girafe, un pigeon [ʀ] un cerf, une licorne [l] un loup, un lion  3 semi-voyelles [j] un écureuil, un yak (yack), une abeille [w] une oie [ɥ] une huître 4.3. La convention de la transcription phonétique  La transcription phonétique est notée entre crochets ([...]) et en continu : Le français du monde [ləfʀ sԑdym :d]  Il faut transcrire les liaisons obligatoires. Les liaisons facultatives ne doivent être transcrites que si le locuteur fait ces liaisons : Les∩amis [lezami] 14 Depuis ∩)un an [dəpɥizœn ]  Les signes de ponctuation doivent être absolument interdits de toute transcription phonétique, car ils n’ont, dans ce cas, aucun sens, et peuvent provoquer la confusion avec des caractères de l’API.  Les pauses courtes sont indiquées avec une barre simple (/), les pauses plus longues ou entre deux phrases par une double barre (//) : Ce soir, il viendra. [səswa:ʀ/ilvj dʀa//]  L’intonation montante est marquée par la flèche montante ↑ : Ça va ? [sava↑]  L’intonation descendante est notée par la flèche descendante ↓ : Ça va. [sava↓]  La typographie d’un texte ne doit pas être respectée, et les sauts d e lignes sont interdits.  Les signes diacritiques doivent être utilisés en cas de particularité phonétique d’un son. Exemple : Les voyelles allongées sont marquées par deux points (:) juste après la voyelle : Rêve [ʀԑ:v]  La coupe syllabique est indiquée par un point entre les syllabes : Télévision [te.le.vi.zj ] En bref, la phonologie étudie l’organisation des sons au sein des différentes langues naturelles. Elle est complémentaire de la phonétique, qui s’intéresse aux sons eux-mêmes, indépendamment de leur emploi. 5. Questions et Exercices Répondez aux questions suivantes en choisissant la bonne réponse ou en écrivant l’information demandée. 1 Ŕ Quel aspect de la langue étudient la phonétique et la phonologie ? a. L’aspect lexical de la langue. b. L’aspect morphologique de la langue. c. L’aspect sonore de la langue. d. L’aspect sémantique de la langue. 2 Ŕ La phonétique s’intéresse à… a. l’étude de la structure grammaticale des mots. b. l’étude du rôle des sons dans le système linguistique. 15 c. la description des unités sonores de base. d. l’étude des vocabulaires composant le lexique d’une langue 3 Ŕ La phonologie correspond à… a. la phonétique acoustique. b. la phonétique articulatoire. c. la phonétique auditive. d. la phonétique fonctionnelle. 4 Ŕ Quelles différences y a-t-il entre le son et le phonème ? 5 Ŕ Donnez quelques exemples pour montrer que les phonèmes suivants sont différents au niveau linguistique : 1. /k/ et /g/ : …………………………………………………………………………. 2. /t/ et /d/ : ………………………………………………………………………….. 3. /p/ et /b/ : …………………………………………………………………………. 6 Ŕ En quoi consistent les différences entre la phonétique et la phonologie ? Phonétique Phonologie Concerne Domaines Champs d’action Objets d’étude 7 Ŕ Comment se note la transcription phonétique ? a. Les sons du français sont continuellement notés entre barres obliques. b. Les sons du français sont discontinuellement notés entre barres obliques. c. Les lettres du français sont toutes notées entre crochets. d. Seules les lettres prononcées sont continuellement notées entre crochets. 8 Ŕ Les variantes libres sont … a. fonctionnelles b. individuelles c. dépendantes du contexte linguistique. c. a+b+c 16 CHAPITRE 2 VOYELLES Dans ce deuxième chapitre, seront étudiées les 16 voyelles du français et leurs spécificités telles que l’antériorité, la nasalité, l’arrondissement des lèvres, la tenue et l’allongement des voyelles. 1. Qu’est-ce qu’une voyelle ? La voyelle est un son vocalique : l’air passe librement et continuellement p ar la bouche, éventuellement aussi par le nez. Le français possède 16 voyelles : les voyelles orales et les voyelles nasales. Les premières sont au nombre de 12 ([i], [y], [u], [e], [ø], [ε], [œ], [ə], [o], [ ], [a] et [ ]) et les deuxièmes au nombre de 4 ([ ], [ ], [ ] et [œ]. Parmi ces voyelles, deux voyelles [ ] et [œ] sont en voie de disparition. 2. Les spécificités des voyelles Les voyelles se distinguent les unes des autres par plusieurs critères : le lieu d’articulation, le degré d’ouverture, la nasalisation et la labialisation (voir les Tableaux 3,4 et la Figure 5 ci-dessous). 2.1. Le lieu d’articulation Le lieu d’articulation permet de distinguer les voyelles antérieures des voyelles postérieures sur le plan articulatoire (voir le Tableau 2 ci-dessous) ou les voyelles aiguës des voyelles graves sur le plan acoustique. Tableau 2 : Les voyelles antérieures et les voyelles postérieures 9 voyelles antérieures 6 voyelles postérieures [i] [y] [u] [e] [ø] [o] [ε] [ ] [œ] [œ] [ ] [ ] [a] [ ] [ ] Grâce à cette distinction, nous avons : Exemples : [y] >< [u] par le trait d’antériorité/postériorité ; [e] >< [o] par le trait d’antériorité/postériorité. 17 2.2. Le degré d’ouverture Le degré d’ouverture divise les voyelles en 4 groupes : voyelles fermées, voyelles mi-fermées, voyelles mi-ouvertes et voyelles ouvertes.  3 voyelles fermées : [i] [y] [u]  3 voyelles mi-fermées : [e] [ø] [o]  7 voyelles mi-ouvertes : [ε] [ ] [œ] [œ] [ə] [ ] [ ]  3 voyelles ouvertes : [a] [ ] [ ] Partant de cette division, nous avons : Exemples : [u] >< [a] par le trait de fermeture/ouverture ; [i] >< [a] par le trait de fermeture/ouverture. Comme les voyelles sont, par nature, réalisées sans aucune obstacle possible, il n’y pas de véritable fermeture. 2.3. La nasalisation La nasalisation est un trait particulier du français. C’est par ce trait que les voyelles se diffèrent les unes des autres (voir la Figure 3 ci-dessous). Le français possède :  4 voyelles nasales : [ ] [œ] [ ] [ ]  12 voyelles orales : [i] [y] [u] [e] [ø] [o] [ε] [œ] [ə] [ ] [a] [ ] Cette différence nous permet d’opposer les voyelles. Exemples : [ ] >< [ ] par le trait de nasalité/oralité, [ ] >< [ ] par le trait de nasalité/oralité, 18 [ ] >< [ ] par le trait de nasalité/oralité, [œ] >< [œ] par le trait de nasalité/oralité. Figure 3 : Articulation nasale et articulation orale 2.4. La labialisation Le quatrième critère de classement est la labialisation. Les voyelles se classent selon l’arrondissement et le non-arrondissement des lèvres (voir la Figure 4 ci-dessous).  11 voyelles arrondies [y] [u] [ø] [o] [œ] [œ] [ə] [ ] [ ] [ ] [ ]  5 voyelles non arrondies [i] [e] [ε] [ ] [a] Ce critère de classement nous aide à distinguer les voyelles. Exemples : [i] >< [y] par le trait de non-arrondissement/arrondissement [e] >< [o] par le trait de non-arrondissement/arrondissement vs Figure 4 : Non-arrondissement et arrondissement des lèvres 19 Tableau 3 : Tableau récapitulatif des traits distinctifs des voyelles du français Traits distinctifs des voyelles du français Exemples de paires minimales 1. Labialité (écartée/arrondie) lis (+ écartée)/lu (- écartée) 2. Antériorité (antérieure/postérieure) tu (+ antérieure)/tout (- antérieure) 3. Aperture (fermée/ouverte) vis (+ fermée)/va (- fermée) 4. Nasalité (orale/nasale) tôt (- nasale)/ton (+ nasale) Figure 5 : Classification articulatoire des voyelles Tableau 4 : Système vocalique du français Position de la langue en avant Lèvres non arrondies Lèvres arrondies Position de la langue en arrière Antérieure Centrale Postérieure Langue Haute i y u Fermée Mâchoire inférieure Mi-haute e ø o Mi-fermée Mi-basse ε œ œ ə Mi-ouverte Basse a Ouverte Orale Nasale Orale Nasale Orale Orale Nasale Passage de l’air par la cavité nasale et la cavité buccale Passage de l’air par la cavité buccale seulement 20 2.5. L’allongement Il reste un autre élément particulier des voyelles français : l’allongement. Les voyelles accentuées ou inaccentuées ont le même timbre3 tout au long de leur émission. Pourtant, la position d’une voyelle en syllabe accentuée ou inaccentuée peut influer sur la durée de cette voyelle : Si une voyelle répond aux exigences suivantes, elle est allongée : - Elle se trouve dans une syllabe accentuable (la dernière syllabe du mot) ; - Elle se trouve dans une syllabe fermée ; - Elle doit : + soit être fermée par une des consonnes allongeantes [v], [z], [ʒ] [ʀ ] ou [vʀ]) ; Exemples : Rare [ʀa:ʀ] Vive [vi:v] Rose [ʀo:z] Page [pa:ʒ] Livre [li:vʀ] + soit faire partie des voyelles : [ø], [o], [ ], [ ], [ ], [ ] et [œ] Exemples : Branche [bʀ :ʃ] Blonde [bl :d] Côte [ko:t] Peinte [p :t] Pâte [p :t] Thérapeute [teʀapø:t] J’emprunte [ʒ pʀœ:t] L’allongement de la voyelle est marqué par [:]. 3. La place des voyelles Sur le plan distributionnel, les voyelles peuvent apparaître à toutes les positions : - Position initiale : Avion Utile 3 qualité sonore d''''un son 21 Anné - Position inter-consonantique : Tante Blonde Rêve - Position finale : Visa Exilé Tôt - Contiguïté : Aéroport Haïr Théâtre 4. Les voyelles et les graphies correspondantes 4.1. Les voyelles nasales et les graphies correspondantes Voyelles nasales Graphies correspondantes Exemples [ã] an, en am(+b,p), em(+m,b,p) aon, aen an, en, dans, chant, dent, entre champ, temps, emmener faon, taon, Caen [ ] on om(+b,p) on, bon, son, honte nom, nombre, compter [ ] im(+b,p), ain, ein yn, ym, aim, um in, (i,é +)en impossible, pain, saint, main, sein synthèse, symbole, thym, faim, humble vin, pin, rien, chien, européen [œ] un, en um un, brun, lundi agenda parfum  Remarques Des voyelles nasales (finales) aux voyelles orales Les voyelles nasales deviennent voyelles orales quand elles passent :  du nom masculin au nom féminin - Un compagnon [œk paɲ ] → Une compagnonne [ynk paɲ n] - Un pharmacien [faʀmasj ] → Une pharmacienne [faʀmasj n] 22 - Jean [ʒ ]  Jeanne [ʒan]  de l’adjectif masculin à l’adjectif féminin - Lointain [lw t ] → Lointaine [lw t n] - Brun [bʀœ] → Brune [bʀyn] - Voisin [vwaz ] → Voisine [vwazin] Mais les voyelles nasales ne changent pas au féminin si elles ne sont pas suivies de la consonne [n] : - Grand [gʀ ] → Grande [gʀ d] - Blanc [bl ]  Blanche [bl :ʃ] - Long [l ]  Longue [l :g]  du verbe singulier au verbe pluriel - Il vient [ilvj ] → Ils viennent [ilvj n] - Il prend [ilpʀ ] → Ils prennent [ilpʀ n] 4.2. Les voyelles orales et les graphies correspondantes Voyelles orales Graphies correspondantes Exemples [a] [ ] a à, â em(+m), en(+n) par, ami, masse, médaille, bras à, là, mât, âge femme, solennel [i] i, y, ï, î ee il, qui, y, type, maïs, naïf, île, abîme spleen [u] ou où, oû, aou, aoû, oo cou, cour, route où, saoul, août, bazooka [y] u, û eu mur, vue, lune, dû, brûler j’ai eu [e] é, e, er, ez, et ë, œ, æ pied, café, louer, chez, et, effet canoë, fœtus, et cætera (etc.) [ ] è, e, ë, ê et, est, ei, ai, aî, ey père, ciel, très, sel, belle, Noël, pêche cadet, elle est, seize, lait, maître, volley-ball [ ] o (u(+m), oo) porte, homme album, maximum, alcool 23 [o] o, au, eau ô dos, chaud, pauvre, eau, beau tôt, dépôt [œ] eu œu, ue, u peur, heure, meuble œuvre, cueillir, club [ø] eu, œu eur peu, il peut, il pleut, deux, nœud monsieur [ə] e on le, je, se, te, refaire, premier, tenir monsieur Pour conclure, toutes les voyelles du français sont sonores. Leurs caractéristiques sont l’antériorité 9/16 voyelles), la nasalité 4/16 voyelles), l’arrondissement des lèvres (11/16 voyelles) et la tenue des voyelles (le même timbre tout au long de leur émission). Mais au niveau phonologique, les traits distinctifs permettent d’opposer une voyelle à une autre. 5. Questions et Exercices Répondez aux questions suivantes en choisissant la bonne réponse ou en écrivant l’information demandée : 1 Ŕ Qu’est-ce que vous entendez par les voyelles ? 2 Ŕ Sur quel(s) élément(s) repose la distinction des voyelles ? 3 Ŕ Par quel trait le [y] s’oppose-t-il au [u] ? a. Oral/nasal. b. Non arrondi/arrondi. c. Antérieur/postérieur. d. Ouvert/fermé. 4 Ŕ Par quel trait le [i] s’oppose-t-il au [a] ? a. Oral/nasal. b. Non arrondi/arrondi. c. Antérieur/postérieur. d. Fermé/ouvert. 5 Ŕ Quel(s) est(sont) le(s) trait(s) communs des voyelles [i] et [y] ? a. L’antériorité et l’arrondissement b. L’arrondissement et la postériorité c. La postériorité et le degré d’ouverture d. L’antériorité et l’oralité 6 Ŕ Identifiez les voyelles orales et nasales dans le poème suivant : Le Pont Mirabeau Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu’il m’en souvienne La joie venait toujours après la peine. Vienne la nuit sonne l’heure 24 Les jours s’en vont je demeure Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous Le pont de nos bras passe Des éternels regards l’onde si lasse [...] L’amour s’en va comme cette e au courante L’amour s’en va Comme la vie est lente Et comme l’Espérance est violente Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent [...] Guillaume Apollinaire. Alcools, 1913 7 Ŕ Entourez la bonne réponse : A B C D 1. Quel mot contient une voyelle allongée ? Fermiers Traditionnel Thèse Avec 2. Quel mot ne contient pas de voyelle allongée ? Village Hôpital Ronde Rare 8 Ŕ La voyelle [i] doit être allongée si elle se trouve… a. dans une syllabe accentuée et ouverte. b. dans une syllabe accentuée et fermée par n’importe quelle consonne. c. dans une syllabe accentuée et fermée par une des consonnes comme [k], [s]. d. dans une syllabe accentuée et fermée par une des consonnes comme [ʀ], [v]. 25 CHAPITRE 3 CONSONNES ET SEMI-CONSONNES Le français possède plus de consonnes que de voyelles. Les consonnes du français sont au nombre de 17 sans compter le [ŋ] considéré comme consonne empruntée ou marginale. Dans ce chapitre, nous allons aborder ces sons, les semi-consonnes et leurs spécificités. 1. Les consonnes 1.1. Qu’est-ce qu’une consonne ? On nomme consonnes les sons qui se perçoivent mal sans le soutien d’une voyelle précédente ou suivante (A. Martinet). Consonne, c’est donc le phonème qui sonne avec. En effet, pour prononcer une consonne, il faut une voyelle. 1.2. Les spécificités des consonnes Le français dispose de 17 consonnes qui se divisent en deux groupes :  Le premier groupe comprend 9 consonnes occlusives : [p] papa [b] barbare [t] tonton [d] dodo [k] caca [g] gaga [m] mémé [n] nana [ɲ] gnangnan  Le deuxième groupe comporte 8 consonnes constrictives : [f] phosphore [v] vivant [s] sous-sol [z] zozo [ʃ] chouchou [ʒ] jojo [ʀ] rare [l] loulou Les occlusives [p, b, t, d, k, g, m, n, ɲ] sont produites par une fermeture complète du passage de l’air l’air est arrêté), tandis que les constrictives [f, v, s, z, ʃ, ʒ, r, l, ɥ, w, j] sont produites par un resserrement du passage de l’air l’air passe). Comme les voyelles, les consonnes peuvent apparaître en toutes positions : - Position initiale : Mais - Position médiane : Aimable - Position finale : Astronome 26  Observez le système consonantique suivant : Tableau 5 : Système consonantique du français MODE D’ARTICULATION Bilabiale Labio-Dentale Dentale Alvéolaire Prépalatale Palatale Vélaire Uvulaire MODE D’ARTICULATION Occlusive Médiane p t k Sourde Orale MODE D’ARTICULATION b d g Sonore m n ɲ Nasale Constrictive f s ʃ Sourde Orale v z ʒ ʀ Sonore Latérale l L’observation du tableau nous montre que : + [p] et [v] se distinguent par les traits occlusif/constrictif et sourd/sonore. + [p] et [b] ont les mêmes traits oraux et occlusifs. 1.3. Les consonnes géminées Les consonnes géminées sont deux consonnes identiques qui se placent côte à côte dans deux mots différents, ou dans le même mot suite à une chute du « e ». Les consonnes géminées sont rares en français. Elles existent dans quelques mots, et surtout dans des suites de mots. La production de géminées se fait dans les cas suivants :  contact de deux morphèmes (un préfixe et un radical) pour conserver la marque morphologique du préfixe : Irréel [iʀʀeԑl] Immortel [imm ʀtԑl]  distinction de certains verbes Les géminées permettent de distinguer : + l’imparfait du conditionnel : courait [kuʀԑ] >< courrait [kuʀʀԑ]. + le passé simple du futur simple : éclaira [ekleʀa] >< éclairɇra [ekleʀʀa].  dans des suites de mots Il l’attend [illat ] Ils le sont [illəs ] 27  pour la compréhension Vingt-trois [v ttʀwa] Netteté [nԑtte]  à la suite de la chute d’un « e » Tu me mens [tymm ] Elle l’a dit [ԑlladi] 1.4. Les assimilations L’assimilation est un phénomène naturel : quand deux consonnes se suivent, c’est la deuxième qui assimile la première. En français, les assimilations concernent le trait de sonorité et le trait de nasalité consonantique. 1.4.1. L’assimilation de sonorité Une consonne occlusive sourde ou fricative ( [p, t, k, f, s, ʃ]) immédiatement suivie d’une consonne occlusive sonore ou fricative sonore ([b, d, g, v, z, ʒ ]) se sonorise en [b, d, g, v, z, ʒ] respectivement : C1(sourde)+C2(sonore)  C1 devient sonore Inversement, une consonne occlusive ou fricative sonore ([b, d, g, v, z, ʒ]) immédiatement suivie d’une consonne occlusive ou fricative sourde ([p, t, k, f, s, ʃ ]) se désonorise en [p, t, k, f, s, ʃ] respectivement : C1(sonore)+C2(sourde)  C1 devient sourde En un mot, si la seconde consonne est sourde, la première doit être sourde. Si la seconde est sonore, la première aussi. Cette règle ne touche que les occlusives et les fricatives : [ p/b – t/d – k/g – f/v – s/z - ∫/ʒ ] Exemples : + L’assimilation est un assourdissement : dans « Un médɇcin », la consonne sourde [s] assourdit la consonne sonore [d]. + L’assimilation est une sonorisation ou un voisement : dans « Dans cɇ bouquin », la consonne sonore [b] sonorise la consonne sourde [s]. 1.4.2. L’assimilation de nasalité Une occlusive ([p, t, k, b, d, g]) devient nasale quand elle est prise en sandwich entre une voyelle nasale ([ , , , œ ]) à gauche et une consonne occlusive, fricative ou nasale [p, t, k, b, d, g, f, s, ʃ, v, z, ʒ, m, n] à droite. Dans ces conditions : [p, b] > [m] [t, d] > [n] [k, g] > [ŋ] Exemple : Longuɇ//ment *[l gm ]  [l ŋm ]  La consonne [g] devient [ŋ] car elle se trouve entre la voyelle nasale [ ] à gauche et la consonne occlusive [m] à droite. Ce changement n’est pas fonctionnel. 28 1.5. Les consonnes finales muettes De nombreux mots se terminent par une consonne que nous ne prononçons pas. On l’appelle consonne muette. Il y a 14 consonnes qui peuvent être muettes : -b-c-d-f-g-h-l-p-r-s-t-w-x-z. La plupart terminent des noms, adjectifs de genre masculin, des adverbes. On ne tient pas compte des verbes et leur terminaison en conjugaison, ainsi que du pluriel des noms et adjectifs en Ŕs et Ŕx. Exemples : Roux [ʀu] Gourmand [guʀ.m ] Long [l ] Gentil [ʒ .ti] Petit [pə.ti] Accès [ak.sԑ] Trop [tʀo] Estomac [ԑs.to.ma] Certaines consonnes finales sont prononcées quand ces mots passent au féminin : Exemples : Petit  Petite [t] Grand  Grande [d] Gentil  Gentille [j] Gros  Grosse [s] 1.6. Les consonnes et les graphies correspondantes 1.6.1. Les consonnes orales et les graphies correspondantes Consonnes Graphies correspondantes Exemples [b] b, bb bout, bleu, abbé, abbaye [p] p, pp porte, tapis, place, nappe [d] d, dd dix, mode, addition [t] t, tt d (en liaison) tente, table, thé, dette, natte grand homme [g] g, gu c, gg gaz, gorge, gui, guerre, guide second, toboggan [k] c, qu, k cc, cqu, ch, ck cas, lac, quitter, enquête, képi, accorder, acquitter, technique, ticket [z] s (entre voyelles), z x, zz saison, vase, zoo, douze deuxième, blizzard 29 [s] s, ss, c (suivi de e,i,y), ç t (+i), sc, x fils, passer, ceci, cycle français, nation, initial, sceau, scier, dix [ʒ] j, g (+e,i,y), ge jeu, jour, page, âge, gibier, gymnastique, mangeant,geôle [ʃ] ch sch, sh cher, chose, vache schéma, short [v] v w voiture, vert, vivre, vrai wagon [f] f ff, ph face, fleur, frère, soif offre, effort, photographe,phare [l] l ll lutte, fleuve, plus, table, fil ville, salle [ʀ] r, rr rire, rare, fer, terre, errer [ks] [gz] x, cc (+e,i), xc (+e,i) x taxi, accès, accident, excès examen, exil 1.6.2. Les consonnes nasales et les graphies correspondantes Consonnes nasales Graphies correspondantes Exemples [m] m, mm main, mère, immigrer, somme [n] n, nn mn nature, banane, vanne, tonneau automne [ɲ] gn Gagner, ignorer, ligne [ŋ] ng camping, parking, jogging 2. Les semi-consonnes Outre les voyelles et les consonnes, le français possède trois semi-voyelles [j], [ɥ] et [w]. Ce sont des sons intermédiaires entre les voyelles et les consonnes. Et ils correspondent articulatoirement aux voyelles [i], [y] et [u]. 30 2.1. La semi-voyelle [j] Figure 6 : La semi-voyelle [j]  Observez 1a. Une pie [ynpi] 1b. Un pied [œpje] 2a. Une mie [ynmi] 2b. Le miel [mjԑl]  Réfléchissez - Le « i » est transcrit en [j] 1b et 2b) quand il est suivi… a. d’une voyelle prononcée. b. d’une voyelle non prononcée. - Le « i » est transcrit en [i] (1a et 2a) quand il est suivi… a. d’une voyelle prononcée. b. d’une voyelle non prononcée. - Le mot « pied » est… a. monosyllabique. b. dissyllabique.  Mémorisez - Le yod [j] s’obtient quand la voyelle [i] est suivie d’une autre voyelle prononcée : La semi-voyelle [j] = [i]+V - Le yod ne peut pas être syllabique. - Le yod est une semi-voyelle orale, fricative (ou constrictive), médio-dorso- palatale. Voyelle – Semi- voyelle Graphies correspondantes Exemples 1. [i] i, î, ï, y un lit, une île, le maïs, un style 2. [j] i+V y+V V+il -ill le miel un yaourt, envoyer un œil les nouilles, une fille  Les exemples ci-dessus montrent que le yod est la trace auditive : 31 - de la graphie « (i)ll » comme dans « La bille » [labij] ou « La paille » [lapaj] ; - de la graphie « (i)l » comme dans « L’œil » [lœj] ; - de la graphie « y » comme dans « Le yaourt » [ləjau:ʀ]. En revanche, pour la liaison, un yod initial de mot fonctionne comme une voyelle : « Les yeux » [lezjø] se prononcent avec un [z] de liaison [lezjø] comme « Les œufs » [lezø].  Attention - Le mot « Crier » se prononce [k ʀije]. Cette règle n’est obligatoire qu’à l’intérieur d’un mot, pas entre deux mots : « Si on » se prononce [si ], pas *[sij ], qui est la prononciation de « Sillon ». - En prononciation rapide, dans certains cas, on a : « Si on » [sj ], « J’y arrive pas » [ʒjaʀivpa]. - Si [i] appartient à un mot lexical, cette transformation en yod est interdite : « Paris accueille » [paʀiakoej] et non *[paʀjakoej]. 2.2. La semi-voyelle [w] Figure 7 : La semi-voyelle [w]  Observez 1a. Ou [u] 1b. Ours [uʀs] 1c. Louis [lwi]  Réfléchissez - Le mot « Ou » est transcrit en [w] 1c) quand… a. il est suivi d’une voyelle prononcée. b. il se place en fin de syllabe ou en fin de mot. c. il est suivi d’une consonne prononcée.  Mémorisez 32 - Le [w] s’obtient généralement quand le [u] (généralement en graphie « ou » ) est suivi d’une autre voyelle : La semi-voyelle [w] = [u]+V - Le [w] est une semi-voyelle orale, fricative, postérieure, arrondie. Voyelle – Semi- voyelle Graphies correspondantes Exemples 1. [u] ou, oû, où trouver, goûter, tu vas où ? 2. [w] ou+V oi oy w oui, jouer doigt, voiture nettoyer web  Attention - [w] en position initiale se comporte souvent : + comme une voyelle : L’oiseau [lwa.zo], Les oiseaux [le.zwa.zo], + mais comme une consonne dans « Oui » : Le oui [lə.wi] et non *[lwi] et les substantifs d’origine étrangère : Le whisky [lə.wis.ki]. - On opposera Loi [lwa], monosyllabique, et Loua [lu.a], dissyllabique. - Un dissyllabe comme Louait [lu. ] peut passer à [lw ] en débit rapide, mais cette réduction n’est pas possible devant consonne+[ʀ] ou [l] : Troua [tru.a] ou Clouer [klu.e] - [w] se rencontre très souvent devant [a] ou [ ], car c’est la prononciation des digrammes (couples de lettres) « oi » et « oin », et plus rarement devant [i] ou [ ] : Oui, ouïe [wi] Ouest [w st]. 2.3. La semi-voyelle [ɥ] Figure 8 : La semi-voyelle [ɥ]  Observez 1a. Tu [ty] 1b. Tuer [tɥe] 33 2a. Nu [ny] 2b. Nuit [nɥi]  Réfléchissez - Le « u » est transcrit en [ɥ] (1b, 2b) quand il est suivi… a. d’une autre voyelle non prononcée. b. d’une autre voyelle prononcée.  Mémorisez - Le [ɥ] s’obtient quand le [y] (en graphie « u ») est suivi d’une autre voyelle : La semi-voyelle [ɥ] = [y]+V - Le [ɥ] est une semi-voyelle orale, fricative, antérieure, arrondie. Voyelle – Semi- voyelle Graphies correspondantes Exemples 1. [y] u, û, eu un tube, une flûte, j’ai eu 2. [ɥ] u+V dans la même syllabe lui, tuer, nuage  Attention - La suite [yi] est possible à la frontière entre deux mots : Tu y vas [tɥi.va] (en débit très rapide) Pour conclure, à la différence des voyelles, les consonnes et les semi-consonnes ne sont pas syllabiques. Dans certains cas, les semi-consonnes peuvent se comporter comme les voyelles en termes de liaison. En prononciation rapide, il y aura plus de semi- consonnes. Autrement dit, il y aura moins de syllabes. 3. Questions et Exercices Répondez aux questions suivantes en choisissant la bonne réponse ou en écrivant l’information demandée. 1 Ŕ Quelles sont les différences et les ressemblances y a-t-il entre les consonnes et les semi-consonnes ? 2 Ŕ Quel est le trait différent des consonnes [f] et [v] ? a. Sonore/oral. b. Sonore/nasal. c. Sourd/sonore. d. Occlusif/constrictif. 3 Ŕ Quel(s) trait(s) commun(s) y a-t-il entre [k] et [ʃ] ? a. sourd b. sonore c. occlusif d. constrictif 34 4 Ŕ Quelles sont les différences entre les consonnes géminées et les groupes consonantiques ? 5 Ŕ Soulignez les consonnes géminées et les groupes consonantiques dans l’extrait4 du conte « Cendrillon » : « La pauvre fille souffrait tout avec patience, et n’osait s’en plaindre à son père qui l’aurait grondée, parce que sa femme le gouvernait entièrement. Lorsqu’elle avait fait son ouvrage, elle s’allait mettre au coin de la cheminée et s’asseoir dans les cendres, ce qui faisait qu’on l’appelait communément dans le logis Cucendron. La cadette, qui n’était pas si malhonnête que son aînée, l’appelait Cendrillon ; cependant Cendrillon, avec ses méchants habits, ne laissait pas d’être cent fois plus belle que ses sœurs, quoique vêtues très magnifiquement.» Puis mettez-les dans le tableau suivant : Les consonnes géminées Les groupes consonantiques ……………………………………………... ……………………………………………... …………………………………………… …………………………………………… 6 Ŕ Quelles sont les caractéristiques des semi-voyelles ? 7 Ŕ Identifiez les semi-voyelles ([j], [w], [ɥ]) dans l’extrait de la chanson5 suivante : La femme amoureuse Le temps qui court comme un fou Je l’éloignerais et je me défendrais Aujourd’hui voilà qu’il s’arrête sur nous Je suis une femme amoureuse Tu me regardes et qui sait si tu me vois Et je brûle d’envie de dresser autour de toi Mais moi je ne vois que toi Les murs de ma vie Je n’ai plus qu’une question C’est mon droit de t’aimer Tes yeux, mes yeux Et de vouloir te garder Et je chante ton nom Par dessus tout Si quelqu’un d’autre venait Hier, aujourd’hui, demain […] 8 Ŕ Quel mot contient une semi-voyelle ? a. Tunnel b. Cahier c. Tourne d. Jardi 4 https://www.iletaitunehistoire.com/genres/contes-legendes/lire/cendrillon-biblidcon_029 5 https://www.youtube.com/watch?v=8GzICQ6_Cxc 35 CHAPITRE 4 INSTABILITÉ DU « E » ET VOYELLES À DOUBLE TIMBRE Le « e » instable et les voyelles à double timbre sont difficiles à retenir pour les francophones. Dans ce chapitre, nous en parlerons. 1. La voyelle « e » et ses places 1.1. La voyelle « e » La voyelle « e » non accentuée, qui correspond le plus souvent à la lettre « e » à la fin de la syllabe écrite, peut, dans certains cas, ne pas être prononcée6 . On parle alors de chute du « e ». La chute ou le maintien du « e » atone (non accentué) dépend de sa position dans la phrase et de son environnement phonétique précis. Exemples : Librɇ [libʀ] Librement [li.bʀə.m ] Une tablɇ en bois [yn.ta.bl .bwa] Je déclare [ʒə.de.klaʀ] 1.2. Les places de la voyelle « e » 1.2.1. La position initiale du « e »  En général, le « e » est maintenu s’il est suivi d’une consonne : Le temps, c’est de l’argent. [lət / sεdəlaʀʒ ]  Mais le « e » peut tomber dans les deux mots « je » et « ce » : Je viens d’entendre une bonne nouvelle. [ʒəvj d t :dʀ / ynb nnuvεl] ou Jɇ viens d’entendre une bonne nouvelle. [ʒvj d t :dʀ / ynb nnuvεl] Ce n’est pas grave. [sənεpagʀa:v] ou Cɇ n’est pas grave. [snεpagʀa:v]  La prononciation du « e » est obligatoire - si cette voyelle est précédée de deux consonnes prononcées : Prenez cette valise ! [pʀənesεtvali:z] 6 Cette voyelle s’appelle, selon les ouvrages, “e caduc”, “e muet” ou “e instable” 36 La voyelle « e » est prononcée car elle est précédée de deux consonnes « p » et « r » prononcées. - si cette voyelle se trouve dans le pronom interrogatif « que » : Que dis-tu ? [kədity] 1.2.2. La position médiane du « e » Le maintien ou la chute du « e » suivi d’une consonne même une consonne de liaison) dépend du nombre de consonnes prononcées qui le précèdent :  Le « e » tombe en général après une seule consonne prononcée : Je chantɇrai [ʒəʃ tʀe] Le deuxième « e » n’est pas maintenu après la seule consonne « t » prononcée.  Le e se prononce en général - après deux consonnes prononcées (ou plus) : Il me dit ... [ilmədi] Le « e » dans « il me dit » est maintenu car il est placé après deux consonnes « l » et « m » prononcées. Cette règle s’applique également à la plupart des séquences de [ə] : Tu sais ce que le repas m’a coûté ! [tysεskəlʀəpas/makute] 1.2.3. La position finale du « e »  Le « e » est muet : J’ai vu la Maison Blanchɇ.  Le « e » se prononce dans les mots accentués : Parce que ... Sur ce ... Prends-le ! 1.3. Quelques remarques  Lorsque plusieurs « e » caducs se succèdent, on a tendance à prononcer le premier et à supprimer le second : Je lɇ sais. bien que la prononciation « Jɇ le sais » soit possible.  Dans certains groupes, on préfère garder le second « e » : Jɇ te ... Cɇ que ...  Devant h aspiré et les nombres commençant par une voyelle ou un h aspiré, le « e » se prononce : Il se hâte 37 Le haut Le huit Le un Le onze  Avec la négation, c’est toujours le « e » de « ne » qui n’est pas prononcé : Tu nɇ me dis rien !  Le « e » se prononce s’il est suivi par [l]+[j] liquide+yod) : Chandelier [ʃ dəlje] Atelier [atəlje]  Devant une voyelle, le « e » tombe toujours. Dans ce cas, il s’agit d’élision. Cette élision apparaît dans l’orthographe des mots monosyllabiques (ce, de, je, le, me, ne, te, se, que) et ses composés. Le « e » de ces mots est remplacé par une apostrophe : C’est magnifique Plus d’une fois J’ose le dire L’ami français  L’élision du « e » de « je » et de « ce » L’élision du « e » de « je » et de « ce » n’apparaît pas à l’écrit dans les inversions interrogatives : Suis-je attendu ? Est-ce ainsi ?  La conservation ou non de la prononciation du « e » caduc La conservation ou non de la prononciation du « e » caduc dépend de certains facteurs : le registre de langue employé et l’origine géographique du locuteur. Selon les régions, on entend soit plus de chutes du « e » soit plus de « e » prononcés.  En fonction du style En style familier, certains « e » peuvent tomber, même précédés de deux consonnes. En style plus soutenu, certains « e » sont maintenus, même précédés d’une seule consonne.  La lecture de textes poétiques + Le « e » n’est jamais prononcé - s’il est suivi de la consonne « s » ou de la terminaison « -nt », en fin de vers : Ce sont faits inouïs, Grand roi, que tes victoirɇs Il y a de grands soirs où les villages meurɇnt - s’il est devant une voyelle ou un « h » muet : Et l’étoilɇ a doré l’écume des flots bleus Se trahir dans l’azur par unɇ humble fumée 38 + Le « e » est toujours prononcé s’il est à l’intérieur d’un mot ou en fin de mot devant une consonne : Il pleure sans raison Dans ce coeur qui s’écoeure A retenir :  Obligation de prononcer « e » - C+C+e+C : Vendredi - En début de phrase : Le trajet était affreux ! Sauf « je » et « ce » : la prononciation est facultative.  Interdiction de prononcer « e » - C+ɇ+C à l’intérieur d’un mot : Samɇdi - En fin de mot : Ma valisɇ est lourdɇ !  Registres Registre soutenu : on prononce un maximum de « e ». Registre courant-familier : on prononce un minimum de « e ». Dans le sud de la France, on a tendance à prononcer tous les « e ». En résumé, la chute ou le maintien du « e » dépend de sa position dans le mot, dans la phrase et des registres de la langue (soutenu, courant, familier). 2. Les voyelles à double timbre Dans cette partie, nous allons étudier six voyelles [e], [ ], [o], [ ], [ø] et [œ] qui s’appellent voyelles à double timbre. La distinction de ces voyelles se fait sur le trait d’ouverture/fermeture : - [o] fermé >< [ ] ouvert - [e] fermé >< [ ] ouvert - [ø] fermé >< [œ] ouvert Le choix entre les variantes est déterminé par la structure syllabique et la loi de position. 2.1. La structure syllabique 2.1.1. La définition de la syllabe La syllabe est le phonème ou la combinaison de phonèmes dont le noyau est une voyelle prononcée parfois entourée d’une ou plusieurs consonnes. 39 Le nombre de syllabes correspond toujours, à l’oral, au nombre de voyelles. Autrement dit, chaque syllabe comprend une et une seule voyelle. Réciproquement, à chaque voyelle correspond une et une seule syllabe. Le français est une langue plurisyllabique. Contrairement au vietnamien, c’est une langue monosyllabique. 2.1.2. La structure syllabique du français  Une syllabe (S) complète comprend généralement 3 éléments : A l’Attaque) + N(le Noyau) + C(la Coda) Exemple : Par [paʀ] S A N C [p] [a] [ʀ] Le Noyau ou la voyelle) est indispensable à l’existence de la syllabe. L’Attaque et de la Coda sont facultatives.  Une syllabe peut contenir : + une voyelle (V) comme Ou [u] + une consonne (C)+une voyelle (V) comme Beau [bo] + VC comme Ils [il] + CVC comme Sur [syʀ] + CCV comme Très [tʀε] + CCVC comme Grande [gʀ :d] + CCVCC comme Prendre [pʀ :dʀ] + CCCVCC comme Strict [stʀikt] + une semi-consonne (sC)+une voyelle (V) comme Oui [wi] + … 2.1.3. Les types de syllabes  La syllabe ouverte est une syllabe où la coda est null

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ĐẠI HỌC HUẾ TRƯỜNG ĐẠI HỌC NGOẠI NGỮ

TS Trần Thị Kim Trâm (chủ biên) Ths Trần Thị Khánh Phước

GIÁO TRÌNH NGỮ ÂM – ÂM VỊ TIẾNG PHÁP PHONÉTIQUE ET PHONOLOGIE DU FRANÇAIS

THỪA THIÊN HUẾ, 2018

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Chúng tôi chân thành gửi lời cảm ơn:

Trường Đại Học Ngoại Ngữ - Đại Học Huế, Phòng Đào tạo Trường Đại học Ngoại ngữ và Khoa Tiếng Pháp đã tạo điều kiện tài chính cũng như

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Nhóm tác giả

Trang 3

AVANT-PROPOS

Phonétique et Phonologie du français est un ouvrage rédigé pour deux crédits (soit

30 périodes de 50 minutes de travail) et pour les étudiants de français en troisième année

du Département de Français de l’École Supérieure de Langues Étrangères de Hué, dont le niveau est B1

Cet ouvrage se compose de 6 chapitres Le premier chapitre est réservé à la présentation de quelques notions de base concernant la phonétique, la phonologie du français Du deuxième au quatrième chapitre seront abordées les voyelles, les consonnes

et les semi-consonnes du français Dans le chapitre 5, il s’agit des phénomènes souvent rencontrés dans la continuïté de la chaîne parlée : l’enchaînement et la liaison Le dernier chapitre présentera le groupe rythmique, l’intonation et l’accentuation

A propos de la structure, tous les chapitres sont organisés de la même façon :

 Une brève introduction précède la définition des notions qui sont accompagnées d’exemples concrets et faciles à comprendre

 Vient ensuite la synthèse des connaissances essentielles (sous forme de tableaux pour certains chapitres) qui permet aux apprenants d’avoir un panorama sur le sujet traité et de le mémoriser assez facilement

 Enfin, c’est la partie intitulée Questions et Exercices qui permet aux apprenants de s’entraîner et de tester leurs connaissances acquises

A ces chapitres s’ajoutent 2 tests : le premier comprend des QCM et le deuxième des questions ouvertes englobant l’ensemble des connaissances de l’ouvrage Grâce à ces tests, les étudiants peuvent auto-évaluer leurs connaissances liées à la phonétique et à la phonologie et s’habituer au test final Et en fin d’ouvrage se trouvent les Corrigés qui leur permettent de vérifier leurs réponses

Les auteurs

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TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS 03

CHAPITRE 1 NOTIONS DE BASE ……… …… 08

1 La phonétique ……… 08

1.1 La définition ……… 08

1.2 Les branches de la phonétique ……… 08

2 La phonologie ……… 09

2.1 La définition ……… 09

2.2 Les branches de la phonologie ……… 09

2.2.1 La phonématique ……… 09

2.2.2 La prosodie ……… 10

3 Des termes liés à la phonétique et à la phonologie ……… 10

3.1 Son, Phonème et Graphème ……… 10

3.2 L’orthoépie ……… 11

3.4 L’appareil phonatoire ……… 12

4 La transcription phonétique ……….……… 12

4.1 L’alphabet phonétique international ……… 12

4.2 Le système des sons du français ……… 13

4.3 La convention de la transcription phonétique ……… 13

5 Questions et Exercices ……… 14

CHAPITRE 2 VOYELLES ……….……… 16

1 Qu’est-ce qu’une voyelle ? ……… 16

2 Les spécificités des voyelles ……… 16

2.1 Le lieu d’articulation ……… 16

2.2 Le degré d’ouverture ……… 17

2.3 La nasalisation ……… 17

2.4 La labialisation ……… 18

2.5 L’allongement ……… 20

3 La place des voyelles ……… 20

Trang 5

4 Les voyelles et les graphies correspondantes ……… 21

4.1 Les voyelles nasales et les graphies correspondantes ………… … 21

4.2 Les voyelles orales et les graphies correspondantes ……… 22

5 Questions et Exercices ……… 23

CHAPITRE 3 : CONSONNES ET SEMI-CONSONNES ……… 25

1 Les consonnes ……… 25

1.1 Qu’est-ce qu’une consonne ? ……… 25

1.2 Les spécificités des consonnes ……… 25

1.3 Les consonnes géminées ……… 26

1.4 Les assimilations ……… 27

1.4.1 L’assimilation de sonorité ……… 27

1.4.2 L’assimilation de nasalité ……… 27

1.5 Les consonnes finales muettes ……… 28

1.6 Les consonnes et les graphies correspondantes ……… 28

1.6.1 Les consonnes orales et les graphies correspondantes ……… 28

1.6.2 Les consonnes nasales et les graphies correspondantes ……… 29

2 Les semi-consonnes ……… 29

2.1 La semi-voyelle [j] ……… 30

2.2 La semi-voyelle [w] ……… 31

2.3 La semi-voyelle [ɥ] ……… 32

3 Questions et Exercices ……… 33

CHAPITRE 4 INSTABILITÉ DU « E » ET VOYELLES À DOUBLE TIMBRE ……… 35

1.La voyelle « e » et ses places ……… 35

1.1 La voyelle « e » ……… 35

1.2 Les places de la voyelle « e » ……… 35

1.2.1 La position initiale du « e » ……… 35

1.2.2 La position médiane du « e » ……… 36

1.2.3 La position finale du « e » ……… 36

1.3 Quelques remarques ……… 36

2 Les voyelles à double timbre ……… 38

Trang 6

2.1 La structure syllabique ……… 38

2.1.1 La définition de la syllabe ……… 38

2.1.2 La structure syllabique du français ……… 39

2.1.3 Les types de syllabes ……… 39

2.1.4 La délimitation des syllabes ……… 40

2.2 La loi de position ……… 41

2.3 Les exceptions ……… 42

2.3.1 Les exceptions de type graphique ……… 42

2.3.2 Les exceptions de type phonétique ……… 42

2.3.3 Les exceptions de type phonologique ……… 42

2.3.4 Les terminaisons des verbales ……… 42

3 Questions et Exercices ……… 43

CHAPITRE 5 : ENCHAINEMENT ET LIAISON ……… 45

1 L’enchaînement ……… 45

1.1 L enchaînement vocalique ) ……… 45

1.1.1 La définition ……… 45

1.1.2 Quelques remarques ……… … 45

1.2 L’enchaînement consonantique ∟) ……… 45

1.2.1 La définition ……… 45

1.2.2 La délimitation des syllabes à l’intérieur d’un mot ……… 46

2 La liaison ∩) ……… 48

2.1 La définition ……… 48

2.2 Les types de liaison ……… 48

2.2.1 La liaison obligatoire ∩) ……… 48

2.2.2 La liaison interdite (#) ……… 50

2.2.3 La liaison facultative ……… 51

2.2.4 Des cas particuliers de la liaison après voyelle nasale ……… 51

3 Questions et Exercices ……… 52

CHAPITRE 6 : RYTHME, INTONATION ET ACCENTUATION ……… 54

1 Le groupe rythmique ……… 54

1.1 La définition ……… 54

1.2 Les particularités d’un groupe rythmique ……… 54

1.3 La division de la phrase en groupes rythmiques ……… 54

1.4 Les types de rythmes ……… 55

2 L’accentuation ……… 57

2.1 La définition ……… 57

2.2 Les fonctions de l’accentuation ……… 57

Trang 7

3 L’intonation ……… 58

3.1 La définition ……… 58

3.2 Les modalités intonatives ……… 58

3.2.1 L’identification de l’assertion, de l’interrogation et de l’injonction ……… 58

3.2.2 L’identification des groupes syntaxiques et le sens des énoncés ……… 59

4 Questions et Exercices ……… 60

TEST 1 ……… ……… 62

TEST 2 ……… ……… 69

BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE ……… ………… 72

ANNEXES ……… ……… 73

CORRIGÉS ……… ……… 76

Trang 8

1 La phonétique

1.1 La définition

La phonétique est l’étude scientifique des sons du langage humain Elle exclut les autres sons produits par les êtres humains, même s’ils servent parfois à communiquer (les toux,…)

La phonétique s’intéresse à décrire, classifier les sons de la parole Autrement dit, c’est l’étude matérielle des sons sous l’angle de leur émission, propagation et réception

Prenons un exemple, [u] est la transcription phonétique du mot « Où » Les

phonéticiens étudient son aspect matériel, à savoir son arrondissement, sa postériorité, sa fermeture,…

[u] : un phonème arrondi, postérieur et fermé

1.2 Les branches de la phonétique

Les branches de la phonétique sont nombreuses : phonétique articulatoire, phonétique acoustique, phonétique perceptive ou auditive, phonétique comparative, phonétique didactique, phonétique historique,… Pourtant, nous allons étudier les trois premières branches qui correspondent aux trois étapes de la communication (voir le

étudie la manière dont les sons sont produits par les organes de la parole et la production des sons Autrement dit, elle s’occupe de l’activité des cordes vocales, de la bouche, etc qui rendent possible la parole

Exemple : pour faire un [p] en français, il faut mettre les deux lèvres ensemble, sortir un peu d’air

Trang 9

des poumons, et ensuite ouvrir les lèvres

transmission

du message

La phonétique acoustique

examine les caractéristiques sonores des sons du langage

Exemple : le son produit par la consonne [s] a une fréquence plus élevée que le son produit par une

consonne comme [ʃ] Comparez « Sou » et

examine les phénomènes de perception des sons du langage par les êtres humains

Exemple : Qu’est-ce qui nous permet de saisir une syllabe accentuée ? Est-ce la durée, la force, la fréquence ou une combinaison des trois ? Autrement dit, elle travaille sur l’appareil auditif et

le décodage des sons

2 La phonologie

2.1 La définition

La phonologie traite de l’aspect distinctif ou fonctionnel des sons du langage Autrement dit, elle étudie les sons du point de vue de leur contribution au sens Elle s’appelle la phonétique fonctionnelle qui travaille à l’intérieur d’une langue donnée Son objet d’étude est le phonème

Bas /ba/ et pas /pa/

 permutés sur un axe syntagmatique

Exemple :

1 Les caractères contenus entre // (barres obliques) sont des phonèmes Et les sons sont notés entre [] (crochets)

Trang 10

Salé /sale/ et lacé /lase/

2.2.2 La prosodie

La prosodie est l’étude des phénomènes de l’accentuation et de l’intonation (variation de hauteur, de durée et d’intensité) permettant de véhiculer de l’information liée au sens telle que la mise en relief, mais aussi l’assertion, l’interrogation, l’injonction, l’exclamation… La prosodie est donc considérée comme la ponctuation du code oral Cette notion sera détaillée dans le chapitre 6

3 Des termes liés à la phonétique et à la phonologie

3.1 Son, Phonème et Graphème

Le français comporte 26 lettres, 36 phonèmes et plus de 130 graphèmes différents

Un phonème correspond à une unité de son et un graphème est une occurrence graphique

de ce son

 Phonème et Son

En phonologie, un phonème est la plus petite unité de son, capable de produire un

changement de sens par commutation

Exemples :

Car ≠ gare Ton ≠ don Pont ≠ bon

Le phonème est abstrait et peut correspondre à plusieurs sons Il peut en effet être

prononcé de façon différente selon les locuteurs ou selon sa position et son environnement au sein du mot

Exemple : Le phonème /ʀ/ du mot « Paris » est prononcé avec un « r » roulé,

grasseyé ou parisien ; la phonologie n’y verra cependant qu’un seul phonème /ʀ/ Les sons [r], [ʀ] et [ʁ] sont des variantes libres du phonème /ʀ/

Les variantes sont alors définies comme réalisations différentes d’un même phonème Elles sont indidviduelles et dépendent du locuteur

[r] apico-alvéolaire, dit « roulé »

Trang 11

[ʀ] dorso-vélaire, dit « grasseyé »

[o] = o, au, eau

(trois graphèmes distincts pour le même phonème)

3.2 L’orthoépie

La relation que la phonétique établit entre l’écriture et la prononciation s’appelle l’orthoépie C’est ce qui permet de donner les règles de prononciation des phonèmes du système envisagé

Trang 12

3.3 L’appareil phonatoire

Le langage parlé nécessite tout un ensemble d’organes permettant la production de

sons Cet ensemble qui est appelé l’appareil phonatoire (voir la Figure 2 ci-dessous)

comprend :

 l’appareil respiratoire,

 le larynx,

 les cordes vocales,

 les cavités supra-glottales,

 le pharynx,

 la cavité buccale,

 la cavité labiale

 et des fosses nasales

Figure 2 : Appareil phonatoire

4 La transcription phonétique

4.1 L’alphabet phonétique international

L’alphabet phonétique international API) est un système de transcription phonétique utilisé par les linguistes pour représenter les sons du langage Il est composé

de lettres empruntées à des alphabets connus (surtout les alphabets latins et grecs)

Le but de l’API est de fournir un répertoire de signes correspondant aux principaux phonèmes réalisés dans les principales langues du monde

Le principe de l’API est « seul signe pour un seul son, un seul son pour un seul signe »

Trang 13

Dans la transcription phonétique, il faut respecter précisément les caractères de l’API, et de n’utiliser aucun signe externe à celui-ci

4.2 Le système des sons du français

Le français possède 36 sons : 16 voyelles, 17 consonnes et 3 semi-consonnes :

 16 voyelles dont 4 nasales

[a] le magnétophone [ ] le mât

[f] un éléphant, un buffle [v] une vache, une chèvre [s] une souris, un ours [z] un zoo, un zèbre

[ʃ] un chat, un chien [ʒ] une girafe, un pigeon [ʀ] un cerf, une licorne [l] un loup, un lion

 3 semi-voyelles

[j] un écureuil, un yak (yack), une abeille [w] une oie

[ɥ] une huître

4.3 La convention de la transcription phonétique

 La transcription phonétique est notée entre crochets ([ ]) et en continu :

Le français du monde [ləfʀ sԑdym :d]

 Il faut transcrire les liaisons obligatoires Les liaisons facultatives ne doivent être transcrites que si le locuteur fait ces liaisons :

Trang 14

Depuis ∩)un an [dəpɥizœ n ]

 Les signes de ponctuation doivent être absolument interdits de toute transcription phonétique, car ils n’ont, dans ce cas, aucun sens, et peuvent provoquer la confusion avec des caractères de l’API

 Les pauses courtes sont indiquées avec une barre simple (/), les pauses plus longues ou entre deux phrases par une double barre (//) :

Ce soir, il viendra [səswa:ʀ/ilvj dʀa//]

 L’intonation montante est marquée par la flèche montante ↑ :

 L’intonation descendante est notée par la flèche descendante ↓ :

 La typographie d’un texte ne doit pas être respectée, et les sauts de lignes sont interdits

 Les signes diacritiques doivent être utilisés en cas de particularité phonétique d’un son

5 Questions et Exercices

Répondez aux questions suivantes en choisissant la bonne réponse ou en écrivant l’information demandée

1 Ŕ Quel aspect de la langue étudient la phonétique et la phonologie ?

a L’aspect lexical de la langue b L’aspect morphologique de la langue

c L’aspect sonore de la langue d L’aspect sémantique de la langue

2 Ŕ La phonétique s’intéresse à…

a l’étude de la structure grammaticale des mots

b l’étude du rôle des sons dans le système linguistique

Trang 15

c la description des unités sonores de base

d l’étude des vocabulaires composant le lexique d’une langue

3 Ŕ La phonologie correspond à…

a la phonétique acoustique b la phonétique articulatoire

c la phonétique auditive d la phonétique fonctionnelle

4 Ŕ Quelles différences y a-t-il entre le son et le phonème ?

5 Ŕ Donnez quelques exemples pour montrer que les phonèmes suivants sont différents au niveau linguistique :

7 Ŕ Comment se note la transcription phonétique ?

a Les sons du français sont continuellement notés entre barres obliques

b Les sons du français sont discontinuellement notés entre barres obliques

c Les lettres du français sont toutes notées entre crochets

d Seules les lettres prononcées sont continuellement notées entre crochets

8 Ŕ Les variantes libres sont …

a fonctionnelles

b individuelles

c dépendantes du contexte linguistique

c a+b+c

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CHAPITRE 2

VOYELLES

Dans ce deuxième chapitre, seront étudiées les 16 voyelles du français et leurs spécificités telles que l’antériorité, la nasalité, l’arrondissement des lèvres, la tenue et l’allongement des voyelles

1 Qu’est-ce qu’une voyelle ?

La voyelle est un son vocalique : l’air passe librement et continuellement par la bouche, éventuellement aussi par le nez

Le français possède 16 voyelles : les voyelles orales et les voyelles nasales

Les premières sont au nombre de 12 ([i], [y], [u], [e], [ø], [ε], [œ], [ə], [o], [ ], [a]

et [ ]) et les deuxièmes au nombre de 4 ([ ], [ ], [ ] et [œ ] Parmi ces voyelles, deux voyelles [ ] et [œ ] sont en voie de disparition

2 Les spécificités des voyelles

Les voyelles se distinguent les unes des autres par plusieurs critères : le lieu

d’articulation, le degré d’ouverture, la nasalisation et la labialisation (voir les Tableaux 3,4 et la Figure 5 ci-dessous)

2.1 Le lieu d’articulation

Le lieu d’articulation permet de distinguer les voyelles antérieures des voyelles

postérieures sur le plan articulatoire (voir le Tableau 2 ci-dessous) ou les voyelles aiguës

des voyelles graves sur le plan acoustique

Tableau 2 : Les voyelles antérieures et les voyelles postérieures

9 voyelles antérieures 6 voyelles postérieures

Trang 17

 3 voyelles ouvertes :

[a] [ ] [ ] Partant de cette division, nous avons :

La nasalisation est un trait particulier du français C’est par ce trait que les voyelles

se diffèrent les unes des autres (voir la Figure 3 ci-dessous) Le français possède :

Cette différence nous permet d’opposer les voyelles

Exemples :

[ ] >< [ ] par le trait de nasalité/oralité, [ ] >< [ ] par le trait de nasalité/oralité,

Trang 18

[ ] >< [ ] par le trait de nasalité/oralité, [œ ] >< [œ] par le trait de nasalité/oralité

Figure 3 : Articulation nasale et articulation orale

2.4 La labialisation

Le quatrième critère de classement est la labialisation Les voyelles se classent

selon l’arrondissement et le non-arrondissement des lèvres (voir la Figure 4 ci-dessous)

Ce critère de classement nous aide à distinguer les voyelles

Trang 19

Tableau 3 : Tableau récapitulatif des traits distinctifs des voyelles du français

Traits distinctifs des voyelles du français Exemples de paires minimales

1 Labialité (écartée/arrondie) lis (+ écartée)/lu (- écartée)

2 Antériorité (antérieure/postérieure) tu (+ antérieure)/tout (- antérieure)

3 Aperture (fermée/ouverte) vis (+ fermée)/va (- fermée)

4 Nasalité (orale/nasale) tôt (- nasale)/ton (+ nasale)

Figure 5 : Classification articulatoire des voyelles

Tableau 4 : Système vocalique du français

Lèvres arrondies

Position de la langue en arrière

Trang 20

2.5 L’allongement

Il reste un autre élément particulier des voyelles français : l’allongement Les voyelles accentuées ou inaccentuées ont le même timbre3 tout au long de leur émission Pourtant, la position d’une voyelle en syllabe accentuée ou inaccentuée peut influer sur la durée de cette voyelle :

Si une voyelle répond aux exigences suivantes, elle est allongée :

- Elle se trouve dans une syllabe accentuable (la dernière syllabe du mot) ;

- Elle se trouve dans une syllabe fermée ;

L’allongement de la voyelle est marqué par [:]

3 La place des voyelles

Sur le plan distributionnel, les voyelles peuvent apparaître à toutes les positions :

- Position initiale :

Avion Utile

3 qualité sonore d'un son

Trang 21

Anné

- Position inter-consonantique :

Tante Blonde Rêve

- Position finale :

Visa Exilé Tơt

- Contigụté :

Aéroport

Hạr Théâtre

4 Les voyelles et les graphies correspondantes

4.1 Les voyelles nasales et les graphies correspondantes

Voyelles nasales Graphies

correspondantes

Exemples

am(+b,p), em(+m,b,p) aon, aen

an, en, dans, chant, dent, entre champ, temps, emmener

faon, taon, Caen

om(+b,p)

on, bon, son, honte nom, nombre, compter

[ ] im(+b,p), ain, ein

yn, ym, aim, um

in, (i,é +)en

impossible, pain, saint, main, sein synthèse, symbole, thym, faim, humble

vin, pin, rien, chien, européen

Des voyelles nasales (finales) aux voyelles orales

Les voyelles nasales deviennent voyelles orales quand elles passent :

 du nom masculin au nom féminin

- Un compagnon [œ k paɲ ] → Une compagnonne [ynk paɲ n]

- Un pharmacien [faʀmasj ] → Une pharmacienne [faʀmasj n]

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- Jean [ʒ ]  Jeanne [ʒan]

 de l’adjectif masculin à l’adjectif féminin

- Lointain [lw t ] → Lointaine [lw t n]

- Voisin [vwaz ] → Voisine [vwazin]

Mais les voyelles nasales ne changent pas au féminin si elles ne sont pas suivies de

la consonne [n] :

- Grand [gʀ ] → Grande [gʀ d]

- Blanc [bl ]  Blanche [bl :ʃ]

 du verbe singulier au verbe pluriel

- Il vient [ilvj ] → Ils viennent [ilvj n]

- Il prend [ilpʀ ] → Ils prennent [ilpʀ n]

4.2 Les voyelles orales et les graphies correspondantes

Voyelles orales Graphies

correspondantes

Exemples

[a]

[ ]

a

à, â em(+m), en(+n)

par, ami, masse, médaille, bras

à, là, mât, âge femme, solennel

ó, ỏ, aou, aỏ, oo

cou, cour, route

ó, saoul, aỏt, bazooka

et, est, ei, ai, aỵ, ey

père, ciel, très, sel, belle, Noël, pêche cadet, elle est, seize, lait, maỵtre, volley-ball

(u(+m), oo)

porte, homme album, maximum, alcool

Trang 23

[o] o, au, eau

5 Questions et Exercices

Répondez aux questions suivantes en choisissant la bonne réponse ou en écrivant

l’information demandée :

1 Ŕ Qu’est-ce que vous entendez par les voyelles ?

2 Ŕ Sur quel(s) élément(s) repose la distinction des voyelles ?

3 Ŕ Par quel trait le [y] s’oppose-t-il au [u] ?

a Oral/nasal b Non arrondi/arrondi

c Antérieur/postérieur d Ouvert/fermé

4 Ŕ Par quel trait le [i] s’oppose-t-il au [a] ?

a Oral/nasal b Non arrondi/arrondi

c Antérieur/postérieur d Fermé/ouvert

5 Ŕ Quel(s) est(sont) le(s) trait(s) communs des voyelles [i] et [y] ?

a L’antériorité et l’arrondissement b L’arrondissement et la postériorité

c La postériorité et le degré d’ouverture d L’antériorité et l’oralité

6 Ŕ Identifiez les voyelles orales et nasales dans le poème suivant :

Le Pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

Faut-il qu’il m’en souvienne

La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l’heure

Trang 24

Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à

face Tandis que sous

Le pont de nos bras passe

Des éternels regards l’onde si lasse [ ]

L’amour s’en va comme cette eau

courante L’amour s’en va

Comme la vie est lente

Et comme l’Espérance est violente Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines

Ni temps passé

Ni les amours reviennent [ ]

Guillaume Apollinaire Alcools, 1913

7 Ŕ Entourez la bonne réponse :

1 Quel mot contient une

voyelle allongée ?

Fermiers Traditionnel Thèse Avec

2 Quel mot ne contient

pas de voyelle

allongée ?

8 Ŕ La voyelle [i] doit être allongée si elle se trouve…

a dans une syllabe accentuée et ouverte

b dans une syllabe accentuée et fermée par n’importe quelle consonne

c dans une syllabe accentuée et fermée par une des consonnes comme [k], [s]

d dans une syllabe accentuée et fermée par une des consonnes comme [ʀ], [v]

Trang 25

CHAPITRE 3

CONSONNES ET SEMI-CONSONNES

Le français possède plus de consonnes que de voyelles Les consonnes du français sont au nombre de 17 sans compter le [ŋ] considéré comme consonne empruntée ou marginale Dans ce chapitre, nous allons aborder ces sons, les semi-consonnes et leurs spécificités

1 Les consonnes

1.1 Qu’est-ce qu’une consonne ?

On nomme consonnes les sons qui se perçoivent mal sans le soutien d’une voyelle

précédente ou suivante (A Martinet) Consonne, c’est donc le phonème qui sonne avec

En effet, pour prononcer une consonne, il faut une voyelle

1.2 Les spécificités des consonnes

Le français dispose de 17 consonnes qui se divisent en deux groupes :

 Le premier groupe comprend 9 consonnes occlusives :

Les occlusives [p, b, t, d, k, g, m, n, ɲ] sont produites par une fermeture complète

du passage de l’air l’air est arrêté), tandis que les constrictives [f, v, s, z, ʃ, ʒ, r, l, ɥ, w, j]

sont produites par un resserrement du passage de l’air l’air passe)

Comme les voyelles, les consonnes peuvent apparaître en toutes positions :

- Position initiale : Mais

- Position médiane : Aimable

- Position finale : Astronome

Trang 26

 Observez le système consonantique suivant :

Tableau 5 : Système consonantique du français

L’observation du tableau nous montre que :

+ [p] et [v] se distinguent par les traits occlusif/constrictif et sourd/sonore

+ [p] et [b] ont les mêmes traits oraux et occlusifs

1.3 Les consonnes géminées

Les consonnes géminées sont deux consonnes identiques qui se placent côte à côte

dans deux mots différents, ou dans le même mot suite à une chute du « e »

Les consonnes géminées sont rares en français Elles existent dans quelques mots,

et surtout dans des suites de mots

La production de géminées se fait dans les cas suivants :

 contact de deux morphèmes (un préfixe et un radical) pour conserver la marque

morphologique du préfixe :

Irréel [iʀʀeԑl]

Immortel [imm ʀtԑl]

 distinction de certains verbes

Les géminées permettent de distinguer :

+ l’imparfait du conditionnel : courait [kuʀԑ] >< courrait [kuʀʀԑ]

+ le passé simple du futur simple : éclaira [ekleʀa] >< éclairɇra [ekleʀʀa]

 dans des suites de mots

Il l’attend [illat ]

Ils le sont [illəs ]

Trang 27

L’assimilation est un phénomène naturel : quand deux consonnes se suivent, c’est

la deuxième qui assimile la première En français, les assimilations concernent le trait de sonorité et le trait de nasalité consonantique

1.4.1 L’assimilation de sonorité

Une consonne occlusive sourde ou fricative ( [p, t, k, f, s, ʃ]) immédiatement suivie d’une consonne occlusive sonore ou fricative sonore ([b, d, g, v, z, ʒ]) se sonorise en [b, d,

g, v, z, ʒ] respectivement :

C 1 (sourde)+C 2 (sonore)  C 1 devient sonore

Inversement, une consonne occlusive ou fricative sonore ([b, d, g, v, z, ʒ]) immédiatement suivie d’une consonne occlusive ou fricative sourde ([p, t, k, f, s, ʃ]) se désonorise en [p, t, k, f, s, ʃ] respectivement :

C 1 (sonore)+C 2 (sourde)  C 1 devient sourde

En un mot, si la seconde consonne est sourde, la première doit être sourde Si la seconde est sonore, la première aussi Cette règle ne touche que les occlusives et les

fricatives : [ p/b – t/d – k/g – f/v – s/z - ∫/ʒ ]

Exemples :

+ L’assimilation est un assourdissement :

dans « Un médɇcin », la consonne sourde [s] assourdit la consonne sonore [d]

+ L’assimilation est une sonorisation ou un voisement :

dans « Dans cɇ bouquin », la consonne sonore [b] sonorise la consonne sourde [s]

1.4.2 L’assimilation de nasalité

Une occlusive ([p, t, k, b, d, g]) devient nasale quand elle est prise en sandwich entre une voyelle nasale ([ , , , œ ]) à gauche et une consonne occlusive, fricative ou nasale [p, t, k, b, d, g, f, s, ʃ, v, z, ʒ, m, n] à droite Dans ces conditions :

[p, b] > [m] [t, d] > [n] [k, g] > [ŋ]

Exemple : Longuɇ//ment *[l gm ]  [l ŋm ]

 La consonne [g] devient [ŋ] car elle se trouve entre la voyelle nasale [ ] à gauche et la consonne occlusive [m] à droite Ce changement n’est pas fonctionnel

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1.5 Les consonnes finales muettes

De nombreux mots se terminent par une consonne que nous ne prononçons pas On l’appelle consonne muette

Il y a 14 consonnes qui peuvent être muettes : -b-c-d-f-g-h-l-p-r-s-t-w-x-z La plupart terminent des noms, adjectifs de genre masculin, des adverbes On ne tient pas compte des verbes et leur terminaison en conjugaison, ainsi que du pluriel des noms et adjectifs en Ŕs et Ŕx

Exemples :

Roux [ʀu] Gourmand [guʀ.m ]

Long [l ] Gentil [ʒ ti]

Petit [pə.ti] Accès [ak.sԑ]

Trop [tʀo] Estomac [ԑs.to.ma]

Certaines consonnes finales sont prononcées quand ces mots passent au féminin : Exemples :

Petit Petite [t]

Gentil Gentille [j]

Gros Grosse [s]

1.6 Les consonnes et les graphies correspondantes

1.6.1 Les consonnes orales et les graphies correspondantes

Consonnes Graphies correspondantes Exemples

[z] s (entre voyelles), z

x, zz

saison, vase, zoo, douze deuxième, blizzard

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Graphies correspondantes Exemples

mn

nature, banane, vanne, tonneau automne

2 Les semi-consonnes

Outre les voyelles et les consonnes, le français possède trois semi-voyelles [j], [ɥ]

et [w] Ce sont des sons intermédiaires entre les voyelles et les consonnes Et ils correspondent articulatoirement aux voyelles [i], [y] et [u]

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2.1 La semi-voyelle [j]

Figure 6 : La semi-voyelle [j]

 Observez

1a Une pie [ynpi] 1b Un pied [œ pje]

2a Une mie [ynmi] 2b Le miel [mjԑl]

 Réfléchissez

- Le « i » est transcrit en [j] 1b et 2b) quand il est suivi…

a d’une voyelle prononcée b d’une voyelle non prononcée

- Le « i » est transcrit en [i] (1a et 2a) quand il est suivi…

a d’une voyelle prononcée b d’une voyelle non prononcée

- Le mot « pied » est…

a monosyllabique b dissyllabique

 Mémorisez

- Le yod [j] s’obtient quand la voyelle [i] est suivie d’une autre voyelle prononcée :

La semi-voyelle [j] = [i]+V

- Le yod ne peut pas être syllabique

- Le yod est une semi-voyelle orale, fricative (ou constrictive), palatale

médio-dorso-Voyelle –

Semi-voyelle

Graphies correspondantes

Exemples

1 [i] i, ỵ, ï, y un lit, une ỵle, le mạs, un style

y+V V+il -ill

le miel

un yaourt, envoyer

un œil les nouilles, une fille

 Les exemples ci-dessus montrent que le yod est la trace auditive :

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- de la graphie « (i)ll » comme dans « La bille » [labij] ou « La paille » [lapaj] ;

- de la graphie « (i)l » comme dans « L’œil » [lœj] ;

- de la graphie « y » comme dans « Le yaourt » [ləjau:ʀ]

En revanche, pour la liaison, un yod initial de mot fonctionne comme une voyelle :

« Les yeux » [lezjø] se prononcent avec un [z] de liaison [lezjø] comme « Les œufs »

[lezø]

 Attention

- Le mot « Crier » se prononce [kʀije] Cette règle n’est obligatoire qu’à

l’intérieur d’un mot, pas entre deux mots :

« Si on » se prononce [si ], pas *[sij ], qui est la prononciation de

« Sillon »

- En prononciation rapide, dans certains cas, on a :

« Si on » [sj ], « J’y arrive pas » [ʒjaʀivpa]

- Si [i] appartient à un mot lexical, cette transformation en yod est interdite :

« Paris accueille » [paʀiakoej] et non *[paʀjakoej]

- Le mot « Ou » est transcrit en [w] 1c) quand…

a il est suivi d’une voyelle prononcée

b il se place en fin de syllabe ou en fin de mot

c il est suivi d’une consonne prononcée

 Mémorisez

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- Le [w] s’obtient généralement quand le [u] (généralement en graphie « ou » )

est suivi d’une autre voyelle :

web

 Attention

- [w] en position initiale se comporte souvent :

+ comme une voyelle : L’oiseau [lwa.zo], Les oiseaux [le.zwa.zo], + mais comme une consonne dans « Oui » : Le oui [lə.wi] et non *[lwi]

et les substantifs d’origine étrangère : Le whisky [lə.wis.ki]

- On opposera Loi [lwa], monosyllabique, et Loua [lu.a], dissyllabique

- Un dissyllabe comme Louait [lu ] peut passer à [lw ] en débit rapide,

mais cette réduction n’est pas possible devant consonne+[ʀ] ou [l] :

Troua [tru.a] ou Clouer [klu.e]

- [w] se rencontre très souvent devant [a] ou [ ], car c’est la prononciation des

digrammes (couples de lettres) « oi » et « oin », et plus rarement devant [i] ou [ ] :

Oui, ouïe [wi] Ouest [w st]

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2a Nu [ny] 2b Nuit [nɥi]

 Réfléchissez

- Le « u » est transcrit en [ɥ] (1b, 2b) quand il est suivi…

a d’une autre voyelle non prononcée

b d’une autre voyelle prononcée

- La suite [yi] est possible à la frontière entre deux mots :

Tu y vas [tɥi.va] (en débit très rapide)

Pour conclure, à la différence des voyelles, les consonnes et les semi-consonnes ne sont pas syllabiques Dans certains cas, les semi-consonnes peuvent se comporter comme les voyelles en termes de liaison En prononciation rapide, il y aura plus de semi-consonnes Autrement dit, il y aura moins de syllabes

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4 Ŕ Quelles sont les différences entre les consonnes géminées et les groupes consonantiques ?

5 Ŕ Soulignez les consonnes géminées et les groupes consonantiques dans l’extrait4 du

conte « Cendrillon » :

« La pauvre fille souffrait tout avec patience, et n’osait s’en plaindre à son père qui l’aurait grondée, parce que sa femme le gouvernait entièrement Lorsqu’elle avait fait son ouvrage, elle s’allait mettre au coin de la cheminée et s’asseoir dans les cendres, ce qui faisait qu’on l’appelait communément dans le logis Cucendron La cadette, qui n’était pas si malhonnête que son aînée, l’appelait Cendrillon ; cependant Cendrillon, avec ses méchants habits, ne laissait pas d’être cent fois plus belle que ses sœurs, quoique vêtues très magnifiquement.»

Puis mettez-les dans le tableau suivant :

Les consonnes géminées Les groupes consonantiques

………

………

………

………

6 Ŕ Quelles sont les caractéristiques des semi-voyelles ?

7 Ŕ Identifiez les semi-voyelles ([j], [w], [ɥ]) dans l’extrait de la chanson5 suivante :

La femme amoureuse

Le temps qui court comme un fou Je l’éloignerais et je me défendrais

Aujourd’hui voilà qu’il s’arrête sur nous Je suis une femme amoureuse

Tu me regardes et qui sait si tu me vois Et je brûle d’envie de dresser autour de toi

Mais moi je ne vois que toi Les murs de ma vie

Je n’ai plus qu’une question C’est mon droit de t’aimer

Si quelqu’un d’autre venait Hier, aujourd’hui, demain […]

8 Ŕ Quel mot contient une semi-voyelle ?

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CHAPITRE 4

INSTABILITÉ DU « E » ET VOYELLES À DOUBLE

TIMBRE

Le « e » instable et les voyelles à double timbre sont difficiles à retenir pour les

francophones Dans ce chapitre, nous en parlerons

1 La voyelle « e » et ses places

1.1 La voyelle « e »

La voyelle « e » non accentuée, qui correspond le plus souvent à la lettre « e » à la

fin de la syllabe écrite, peut, dans certains cas, ne pas être prononcée6 On parle alors de

chute du « e »

La chute ou le maintien du « e » atone (non accentué) dépend de sa position dans

la phrase et de son environnement phonétique précis

 En général, le « e » est maintenu s’il est suivi d’une consonne :

Le temps, c’est de l’argent

[lət / sεdəlaʀʒ ]

 Mais le « e » peut tomber dans les deux mots « je » et « ce » :

Je viens d’entendre une bonne nouvelle

[ʒəvj d t :dʀ / ynb nnuvεl]

ou Jɇ viens d’entendre une bonne nouvelle

[ʒvj d t :dʀ / ynb nnuvεl]

Ce n’est pas grave [sənεpagʀa:v]

ou Cɇ n’est pas grave [snεpagʀa:v]

 La prononciation du « e » est obligatoire

- si cette voyelle est précédée de deux consonnes prononcées :

Prenez cette valise ! [pʀənesεtvali:z]

6 Cette voyelle s’appelle, selon les ouvrages, “e caduc”, “e muet” ou “e instable”

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La voyelle « e » est prononcée car elle est précédée de deux consonnes « p » et

« r » prononcées

- si cette voyelle se trouve dans le pronom interrogatif « que » :

Que dis-tu ? [kədity]

1.2.2 La position médiane du « e »

Le maintien ou la chute du « e » suivi d’une consonne même une consonne de

liaison) dépend du nombre de consonnes prononcées qui le précèdent :

 Le « e » tombe en général après une seule consonne prononcée :

Cette règle s’applique également à la plupart des séquences de [ə] :

Tu sais ce que le repas m’a cỏté !

[tysεskəlʀəpas/makute]

1.2.3 La position finale du « e »

 Le « e » est muet :

J’ai vu la Maison Blanchɇ

 Le « e » se prononce dans les mots accentués :

bien que la prononciation « Jɇ le sais » soit possible

 Dans certains groupes, on préfère garder le second « e » :

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 Devant une voyelle, le « e » tombe toujours

Dans ce cas, il s’agit d’élision Cette élision apparaỵt dans l’orthographe des mots

monosyllabiques (ce, de, je, le, me, ne, te, se, que) et ses composés Le « e » de ces mots

est remplacé par une apostrophe :

C’est magnifique Plus d’une fois J’ose le dire L’ami français

 L’élision du « e » de « je » et de « ce »

L’élision du « e » de « je » et de « ce » n’apparaỵt pas à l’écrit dans les inversions

interrogatives :

Suis-je attendu ? Est-ce ainsi ?

 La conservation ou non de la prononciation du « e » caduc

La conservation ou non de la prononciation du « e » caduc dépend de certains

facteurs : le registre de langue employé et l’origine géographique du locuteur Selon les

régions, on entend soit plus de chutes du « e » soit plus de « e » prononcés

 La lecture de textes poétiques

+ Le « e » n’est jamais prononcé

- s’il est suivi de la consonne « s » ou de la terminaison « -nt », en fin de

vers :

Ce sont faits inoụs, Grand roi, que tes victoirɇs

Il y a de grands soirs ó les villages meurɇnt

- s’il est devant une voyelle ou un « h » muet :

Et l’étoilɇ a doré l’écume des flots bleus

Se trahir dans l’azur par unɇ humble fumée

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+ Le « e » est toujours prononcé s’il est à l’intérieur d’un mot ou en fin de mot

devant une consonne :

Il pleure sans raison Dans ce coeur qui s’écoeure

- C+ɇ+C à l’intérieur d’un mot : Samɇdi

- En fin de mot : Ma valisɇ est lourdɇ !

 Registres

Registre soutenu : on prononce un maximum de « e »

Registre courant-familier : on prononce un minimum de « e »

Dans le sud de la France, on a tendance à prononcer tous les « e »

En résumé, la chute ou le maintien du « e » dépend de sa position dans le mot, dans

la phrase et des registres de la langue (soutenu, courant, familier)

2 Les voyelles à double timbre

Dans cette partie, nous allons étudier six voyelles [e], [ ], [o], [ ], [ø] et [œ] qui s’appellent voyelles à double timbre

La distinction de ces voyelles se fait sur le trait d’ouverture/fermeture :

- [o] fermé >< [ ] ouvert

- [e] fermé >< [ ] ouvert

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Le nombre de syllabes correspond toujours, à l’oral, au nombre de voyelles Autrement dit, chaque syllabe comprend une et une seule voyelle Réciproquement, à chaque voyelle correspond une et une seule syllabe

Le français est une langue plurisyllabique Contrairement au vietnamien, c’est une langue monosyllabique

2.1.2 La structure syllabique du français

 Une syllabe (S) complète comprend généralement 3 éléments :

A l’Attaque) + N(le Noyau) + C(la Coda)

Exemple : Par [paʀ]

S

[p] [a] [ʀ]

Le Noyau ou la voyelle) est indispensable à l’existence de la syllabe L’Attaque et

de la Coda sont facultatives

 Une syllabe peut contenir :

+ une voyelle (V) comme Ou [u]

+ une consonne (C)+une voyelle (V) comme Beau [bo]

+ VC comme Ils [il]

+ CVC comme Sur [syʀ]

+ CCV comme Très [tʀε]

+ CCVC comme Grande [gʀ :d]

+ CCVCC comme Prendre [pʀ :dʀ]

+ CCCVCC comme Strict [stʀikt]

+ une semi-consonne (sC)+une voyelle (V) comme Oui [wi]

+ …

2.1.3 Les types de syllabes

 La syllabe ouverte est une syllabe ó la coda est nulle

 La syllabe fermée est une syllabe ó la coda est réalisée

Autrement dit, la syllabe ouverte est une syllabe qui se termine par une voyelle prononcée Si une ou plusieurs consonne(s) termine(nt) la syllabe, elle est dite fermée

Exemples :

- Le mot « pépé » (M1) comprend deux syllabes ouvertes

Ngày đăng: 03/03/2024, 17:10