Conceptions des actes de langage
Conception des actes de langage d’Austin et de Searle
Jusqu’aux années 50 du XX e siècle, selon les théories sémantiques, le langage sert à décrire le monde par le biais de phrases qui rendent compte d’un état de fait et qui peuvent être dites vraies ou fausses Austin, avec son ouvrage publié en 1962, prouve que ce type d’analyse ne permet pas de rendre compte de faỗon satisfaisante de l’usage que nous faisons véritablement du langage
Austin s’oppose à l’intérêt excessif porté à la phrase assertive, l’affirmation (avec les valeurs de vérité qui lui sont attachées), et montre qu'il ne s’agit d’un type de phrases parmi d’autres Il remarque en effet que l’on utilise couramment le langage dans d’autres buts que d’émettre des assertions vraies ou fausses
Avec Austin, on prend conscience du fait que ce type d’analyse ne permet pas de rendre compte de faỗon satisfaisante de l’usage que nous faisons vộritablement du langage
Austin distingue trois niveaux dans un énoncé : l’acte locutoire, l’acte illocutoire, et l’acte perlocutoire :
- l'acte locutoire : c’est l’acte qu’on accomplit par le simple fait de dire quelque chose, indépendamment des circonstances dans lesquelles on le produit C’est l’acte de prononcer
- l'acte illocutoire : c’est l’acte de langage que l’on réalise par la production d’un énoncé On questionne, ordonne, affirme, on menace, etc
- l'acte perlocutoire : c’est ce que l’énoncé provoque, ce sont ses effets sur les interlocuteurs Ils varient selon la situation de communication et sont en partie non prédictibles La parole est un moyen d’obtenir de tels effets (convaincre, séduire, effrayer, émouvoir, agacer, etc.)
D’après lui, un énoncé performatif est un énoncé qui, sous réserve de certaines conditions de réussite, accomplit l’acte qu’il dénomme Et aussi dans son ouvrage, il affirme que tous les énoncés sont dotés d’une force illocutionnaire (valeur d’acte), et même les ộnoncộs ô constatifs ằ, qui ne constituent qu’un type parmi d’autres d’actes de langage Il propose aussi une classification des valeurs illocutoires, ce sont :
- Les verdictifs ou actes ô judiciaires ằ (comme condamner, dộcrộter, etc.)
- Les exercitifs formulant un jugement, favorable ou non sur une conduite préconisée (comme ordonner, pardonner, condamner, etc.)
- Les promissifs (comme promettre, garantir, etc.) qui obligent les locuteurs à adopter une certaine conduite
- Les comportatifs (comme s’excuser, remercier, critiquer, etc.) qui expriment une attitude du locuteur envers la conduite antérieure ou imminente de quelqu’un
- Les expositifs (comme affirmer, objecter, expliquer, etc.) qui expose une idée, conduisent une argumentation, etc
Quant au philosophe américain J.R.Searle, il affirme dans son ouvrage intitulé Speech acts, paru en 1969, p.52) :
Premièrement, parler une langue, c’est réaliser des actes de langage Deuxièmement : ces actes sont en général rendu possibles par l’évidence de certaines règles régissant l’emploi des éléments linguistiques, et c’est conformément à ces règles qu’ils se réalisent
D’après lui, l’énoncé linguistique fonctionne comme un acte particulier (ordre, question, promesse, etc.), qui produit un certain effet et entraợne une certaine modification de la situation interlocutive Il distingue :
- Les actes de langage ou les actes illocutoires, qui correspondent aux différentes actions peuvent être accomplis par des moyens langagiers Le fonctionnement de ces actes est régi par des règles de la langue
- Les forces illocutoires, qui correspondent à la composante, dans un énoncé, permettant à cet énoncé de fonctionner comme un acte particulier
Ensuite, dans Sens et expression (publié en 1982), il distingue cinq catégories générales d’actes illocutoires sur la base du but illocutoire et aussi de la direction d’ajustement entre les mots et le monde, ce sont : les assertifs, les directifs, les promissifs, les expressifs, les déclarations
- Les assertifs : Ils ont pour but ôd’engager la responsabilitộ du locuteur (à des degrộs divers) sur l’existence d’un ộtat de chose, sur la vộritộ de la proposition exprimộeằ Et leur direction d’ajustement va des mots au monde
- Les directifs : Leur but consiste ôdans le fait qu’ils constituent des tentatives de la part du locuteur de faire faire quelque chose par l’auditeurằ ; tentatives qui peuvent ờtre ôtrốs modestesằ ou au contraire trốs ôardentesằ selon l’axe du degrộ d’intensitộ de la prộsentation du but
- Les promissifs : Ce sont des actes ôdont le but est d’obliger le locuteur (ici aussi, à degrộs variộs) à adopter une certaine conduite futureằ
- Les expressifs : Ils sont dộfinis comme ayant pour but ôd’exprimer l’ộtat psychologique spécifié dans la condition de sincérité, vis-à-vis d’un état de choses spécifié dans le contenu propositionnelằ
- Les déclarations : L’accomplissement réussi de l’un de ses membres garantit que le contenu correspond au monde
Searle a dit aussi que ô à tout acte de langage possible correspond une phrase ou un ensemble de phrases possibles dont l’énonciation littérale à l’intérieur d’une situation particuliốre constitue l’accomplissement d’un acte de langage ằ
En effet, la notion d’acte de langage qui dans la perspective austino-searlienne renvoie à des unités isolées et non contextualisées doit être aménagée, revue, corrigée pour pouvoir fonctionner efficacement dans le cadre d’un modèle des interactions
Après Austin et Searle, nombreux chercheurs et linguistes traitent les problèmes de la théorie speech acts, mais ils sont tous d’accord que tous les énoncés possèdent intrinsèquement une valeur d’acte et que tout énoncé est doté d’une charge pragmatique plus ou moins forte et évidente selon les cas.
Conception des actes de langage de C.Kerbrat-Orecchioni
Les actes de langage sont apparus dans la thộorie classique des speech acts d’une faỗon abstraite et isolée, ils détachent de leur contexte d’actualisation Pourtant, en réalité, les actes de langage fonctionnent en contexte et à l’intérieur d’une séquence d’actes C’est aussi l’objectif d’une discipline plus récente, la pragmatique des interactions verbales qui se fixe comme ô objectif de dộgager les rốgles et principes qui sous-tendent le fonctionnement des conversations, et plus généralement, des différents types d’échanges communicatifs qui s’observent dans la vie quotidienne ằ (C.Kerbrat-Orecchioni 1994 : 7)
En général, les actes de langage ou actes illocutoires, qui correspondent aux différentes actions que l’on peut accomplir par des moyens langagiers Le fonctionnement de ces actes est régi par des règles de la langue
La notion d’acte de langage, déjà complexe dans les théories classiques, se complexifie davantage depuis les avancées théorico-méthodologique apportées par la pragmatique interactionniste Cette discipline a fait évoluer la perception des actes de langage, la rendant plus juste, car plus proche de la réalité pragmatique, et plus complexe à la fois Dans les interactions, les actes de langage nécessitent d’être incessamment apprivoisés, identifiés, définis et redéfinis, car, malgré leurs proportions qui semblent réduites et facilement délimitées, il s’agit en réalité d’objets beaucoup plus vastes qui échappent aux tentatives de figement descriptif
Qu’est-ce donc qu’un acte de langage ? Selon C.Kerbrat-Orecchioni, l’acte de langage est l’unité minimale de la grammaire C’est aussi une suite linguistique dotée d’une certaine valeur illocutoire (ou force illocutionnaire), et c’est encore une séquence qui prétend opérer sur le destinataire un certain type de transformation.
Types de réalisation des actes de langage
Réalisations directes
L’expression directe des actes de langage se base généralement sur deux types de support principaux : les structures performatives et les formes de phrase
L’ộnoncộ tel que ôJe promets ằ est considộrộ comme l’ộnoncộ performatif parce qu’on ne peut pas dire ôJe promets ằ sans promettre, et cet ộnoncộ est aussi considộrộ comme l’acte accompli puisqu’il dit explicitement qu’il est une promesse À l’issus du problème ci-dessus, C Kerbrat-Orecchioni (2001, p.36) remarque : ô Les formulations performatives sont donc les plus claires auxquelles le locuteur puisse recourir pour spécifier le statut pragmatique de l’énoncé qu’il produit Mais ces formulations n’existent pas pour tous les actes de langage et elles sont d’un usage relativement rare […] ằ
(C Kerbrat-Orecchioni, Les actes de langage dans le discours, Nathan,)
Outre les structures explicites, les réalisations directes d’un acte de langage se font à l’aide des formules diverses telle que la formule performative à la forme impérative Cette formule se présente sous des formes différentes, à savoir :
- L’infinitif prescriptif : ô ẫteindre sa cigarette avant d’entrer ằ
- Les tournures elliptiques : ô Feu ? ằ ou ô Deux baguettes ! ằ
- Certaines tournures dộclaratives : ô Il faut que tu partes ằ, ô Je veux que tu partes ằ, ô Tu fermeras la porte avant de partir ằ.
Réalisations indirectes
On parle d’acte de langage indirect lorsqu’il s’exprime sous le couvert d’un autre acte
Par exemple, dans ôTu peux fermer la porte ?ằ, la valeur d’ordre s’exprime par le biais d’un acte apparent de question (valeur ônormaleằ de la structure interrogativeằ
Les actes de langage indirects peuvent être conventionnels ou non conventionnels (principe d’opposition qui est en rộalitộ graduel) : dans le cas de ô Tu peux fermer la fenờtre ?ằ tout le monde admet que hors certains contextes particuliers, la structure vaut pour une requờte – cette valeur, qui peut encore ờtre renforcộe par un marqueur tel que ô s’il te plaợt ằ, est ô conventionnelle ằ ; en revanche, si l’ộnoncộ ô Il y a des courants d’air.ằ peut dans certaines circonstances recevoir cette mờme valeur, elle est alors ônon conventionnelleằ, et très largement tributaire du contexte.
Facteurs d’influence des actes de langage
Contexte
Les actes de langage qu’Austin et Searle ont envisagés, apparaissent comme des entités abstraites et isolées, c’est-à-dire détachées de leur contexte d’actualisation Pourtant, dans la communication réelle, les actes de langage fonctionnent en contexte, et à l’intérieur d’une sộquence d’actes qui ne sont pas enchaợnộs au hasard Le contexte dộtermine le processus de production ou d’interprétation En ce qui concerne la production, le contexte détermine l’ensemble des choix discursifs que doit effectuer le locuteur : sélection des thèmes et des formes d’adresse, niveau de langue, actes de langage, etc
Pour ce qui est de l’interprétation des énoncés par le récepteur, le contexte joue également un rôle décisif, en particulier pour l’identification implicite du discours adressé
Le contexte, autrement dit l’environnement extralinguistique de l’énoncé, se compose des éléments suivants :
3.1.1 Le site (cadre spatio-temporel)
- Le cadre spatial peut être envisagé sous des aspects purement physiques : ce sont des caractéristiques du lieu ó se déroule l’interaction (lieu ouvert ou fermé, public ou privé, vaste ou resserré, …) ; et le cadre spatial doit aussi être envisagé sous l’angle de sa fonction sociale et institutionnelle
- Le cadre temporel est également déterminant pour le déroulement de l’interaction : le discours tenu doit être apprécié au lieu, mais aussi au moment (Par exemple : à partir de quand et jusqu’à quand est-il convenable d’offrir ses vœux de nouvel an ?)
Celui-ci occupe dans le système global une place particulière En effet, le but est dans une certaine mesure intégré au site, puisqu’à tout site est associée une finalité intrinsèque, mais il en est en même temps relativement autonome
Le but de l’interaction, de l’acte de langage se localise quelque part entre le site (qui a une destination propre), et les participants (qui ont leurs propres objectifs) Une interaction comprend un but global de l’interaction et les buts plus ponctuels qui correspondent aux différents actes de langage réalisés au cours de la rencontre
C’est l’aspect le plus important du cadre communicatif Les participants peuvent être envisagés dans leurs caractéristiques individuelles (âge, sexe, appartenance ethnique), sociales (profession, statut, etc.) et psychologiques (constantes et passagères : caractère et humeur) ; ou dans leurs relations mutuelles - degré de connaissance, nature du lien social (familial ou professionnel, avec ou sans hiérarchie), et affectif (sympathie ou antipathie, amitié, amour, et autres sentiments qui peuvent être ou non partagés), ou dans leur nombre : conversation à deux ô dialogue ằ, à trois ô trilogue ằ ou d’avantage ô polylogue ằ.
Relation interpersonnelle
La dimension relationnelle se compose de différentes facettes, mais elle peut être ramenộes à deux axes principaux : l’axe ô horizontal ằ et l’axe ô vertical ằ
L’axe de la relation horizontale est un axe graduel orienté d’un côté vers la distance, et de l’autre vers la familiarité et l’intimité Cette dimension permet, dans l’interaction, aux partenaires de se montrer plus ou moins ô proches ằ ou ô ộloignộs ằ
En ce qui concerne la relation horizontale, les facteurs contextuels les plus déterminants sont :
- Le fait que les interlocuteurs se connaissent un peu, beaucoup, ou pas du tout ;
- La nature du lien socio-affectif qui les unit ;
- La nature de la situation communicative (informelle ou formelle, voire cérémonielle)
3.2.2 La relation verticale (ou hiérarchique)
Cette dimension renvoie au fait que les partenaires en présence ne sont pas toujours ộgaux dans l’interaction : l’un d’entre eux peut se trouver en position ô haute ằ de ô dominant ằ, cependant que l’autre est placộ en position ô basse ằ de ô dominộ ằ La distance verticale est par essence dissymétrique, ce qui reflète au niveau de ses marqueurs (par exemple, dans l’utilisation non symétrique du pronom d’adresse).
Politesse linguistique
La politesse linguistique est un domaine d’investigation assez récent en sciences du langage, un phénomène linguistiquement pertinent
Pour R Lakoff (1972), la politesse relève du rapport d’un interactant à autrui Plus précisément, la politesse est une manière pour tout sujet parlant de se comporter, d’interagir avec autrui de manière harmonieuse selon les règles prescrites par un environnement social
Pour la philosophe Camille Pernot (1996, p 263) ô la politesse est, à tous ộgards, un art de communiquer qui […] rapproche les hommes et donne à leurs relations extộrieures la forme d’un commerce harmonieux.ằ et ô la politesse étant définie comme […] un ensemble de pratiques destinées, à l’occasion des rencontres quotidiennes, à ộtablir le contact et à faciliter les ộchanges entre les individus […] ằ
Selon Henri Bergson (1991, p.152), la politesse est ôun certain art de tộmoigner à chacun par son attitude et ses paroles, l’estime et la considộration auxquelles il a droit ằ
Autrement dit, la politesse est en quelque sorte un protocole comportemental déployé par un
Dans les interactions - les rencontres sociales, les interactants s’engagent verbalement à respecter un ôcontrat communicatif ằ reposant sur le ô principe de coopộration ằ La rencontre communicative entre deux (ou plusieurs) individus est particulièrement délicate, car elle met en contact, outre deux corps pourvus de la facultộ de la parole, deux ô faces sacrộes ằ que les locuteurs doivent préserver mutuellement
La conception de la politesse se fonde sur la notion de ô face ằ, notion empruntộe entre autres à Goffman, mais étendue par incorporation de ce qu’on appelle plus communément le ô territoire ằ
Selon Goffman (1993, p 9), la notion de ô face ằ peut ờtre dộfinie comme : ôLa valeur sociale positive qu’une personne revendique effectivement à travers la ligne d’action que les autres supposent qu’elle a adoptộ au cours d’un contact particulierằ
Dans l’acception de Goffman, la face est importante pour l’individu, est une image du moi, car il veut qu’elle soit ménagée, tout autant qu’il cherche à la préserver, à la garder Bien mener le jeu de l’interaction consiste donc à ménager la face des autres sans perdre la sienne : ôL’effet combinộ des rốgles d’amour propre et de considộration est que, dans les rencontres, chacun tend à se conduire de faỗon à garder aussi bien sa propre face que celle des autres participantsằ (Ibid., 1993, p 44)
Tout l’effort que suppose ce ménagement réciproque s’appelle chez Goffman ôfiguration ằ ou ô face work ằ : ôLes rốgles de conduite empiốtent sur un individu de deux faỗons gộnộrales: directement, en tant qu’obligations, contraintes morales à se conduire de telle faỗon ; indirectement, en tant qu’attentes de ce que les autres sont moralement tenus de faire à son ộgard ằ (Ibid., 1993, p 44)
Goffman constate qu’il existe des règles sociales qui devraient régir toute interaction afin que celle-ci ne soit pas potentiellement menaỗante pour la face des interactants Goffman présentation (qui spécifient ce qu’il faut faire) A ces rites de préservation des faces Goffman ajoute la réparation, qui permet de sauver la face si elle a été perdue
Les linguistes Brown et Levinson (2000, p 283) créent en 1978, en s’inspirant des notions de ôfaceằ et de ôterritoireằ de Goffman, la plus dộtaillộe reprộsentation des stratộgies de la politesse mise en relation à des comportements culturels différents : ôWe would like our endeavour to be seen as an attempt to build one arch in one bridge linking abstract concepts of social structure to behavioral facts ằ
Les deux auteurs construisent les notions de ôface positiveằ qui ộquivaut à l’image de soi-même positive, valorisante qu’une personne a besoin de recevoir des autres C’est la notion de ôfaceằ telle qu’on la trouve chez Goffman
Pour Brown et Levinson donc, tout individu possède ces deux faces (positive et nộgative) Ainsi, la plupart des actes de langage sont des actes potentiellement menaỗants (FTA) pour l’une des deux faces des interlocuteurs La face positive, qui correspond en gros au narcissisme, et à l’ensemble des images valorisantes que les interlocuteurs construisent et tendent d’imposer d’eux-mêmes dans l’interaction La face négative, qui correspond en gros à ce que Goffman dộcrit comme les ô territoires du moi ằ (territoire corporel, spatial, ou temporel, biens matériels ou savoirs secrets …)
Toujours selon Brown et Levinson, toute interaction duelle met en présence quatre faces (la face négative du locuteur, la face positive du locuteur, la face négative de l’interlocuteur, et la face positive de l’interlocuteur) Ainsi, au cours du déroulement de l’interaction, les interlocuteurs initient un certain nombre d’actes qui peuvent ờtre menaỗants pour l’une ou l’autre de ces quatre faces d’ú la naissance de l’expression ô Face Threatening Act ằ (FTA) qui correspond aux ô actes menaỗant pour les faces ằ
Mais C.Kerbrat-Orecchioni trouve que le modèle de Brown et Levinson est exagérément pessimiste, c’est-à-dire ce modèle présente les interactants comme des individus en perpétuelle menace de FTA Selon elle, il existe une autre catégorie d’actes qui peuvent être gratifiants mentionne ô en face de la notion de FTA, il convient de poser celle (que n’envisagent pas Brown et Levinson) d’anti FTA (ou ô actes anti menaỗants ằ) qui ont au contraire pour les faces, un effet positif : augmentation du territoire dans le cas du cadeau, valorisant de la face positive dans le cas de louange, etc (1992, p 171) Et c’est d’ó la notion et l’expression de la ô face flattering acts ằ (FFA) ou ô actes gratifiants pour la face ằ (C.Kerbrat-Orecchioni 1996, p 54) Dans le but de crộer, de retrouver une bonne ôimage du moiằ, la formulation d’un certain nombre ôd’actes rituelsằ qui visent à la prộservation de la face et au maintien de l’équilibre socio-relationnel a été mobilisé
La politesse est un ensemble de procédés que le locuteur met en œuvre pour ménager ou valoriser son partenaire d'interaction Décrite comme un moyen de minimiser ces menaces, elle est ộgalement divisộe en formes nộgatives et positives La notion de ô politesseằ est ici entendue au sens large, comme recouvrant tous les aspects du discours qui sont régis par des règles, et dont la fonction est de préserver le caractère harmonieux de la relation interpersonnelle L’introduction des FFAs permet en outre de clarifier les notions de ôpolitesse nộgativeằ et de ôpolitesse positiveằ, qui sont chez Brown et Levinson passablement confuses
De l’avis général, la politesse négative est de nature abstentionniste ou compensatoire : elle consiste à éviter de produire un FTA, ou à en adoucir par quelque procédé la réalisation que ce FTA concerne la face négative (ex : ordre) ou la face positive (ex : critique) du destinataire Alors que la politesse positive, au contraire, est de nature productionniste : elle consiste à effectuer quelque FFA pour la face négative (ex : cadeau) ou positive (ex : compliment) du destinataire
L’acte d’invitation aux cérémonies
Définition de l’acte d’invitation
Pour bien comprendre l’acte d’invitation, nous allons analyser les définitions données dans des dictionnaires, dans le Niveau Seuil et dans certains recueils de pragmatique
Selon Larousse (1993), ô Inviter v t (lat invitare) 1 Prier quelqu’un de venir en un lieu, d’assister, de participer à quelque chose Inviter qqn à dợner 2 Absolt Payer le repas, la consommation, etc Bois, c’est Paul qui invite […] ằ
Larousse a ainsi précisé la nature (prier quelqu’un de faire quelque chose) et l’objet (venir en un lieu, de participer ou assister à qqch) de l’acte d’invitation Il a également abordé le devoir de payer de l’inviteur
D’aprốs Lexis ( 1983), ô inviter v t (lat invitare : 1356) 1.3 (sujet nom de pers.)
Inviter quelqu’un, lui demander par courtoisie, par politesse, etc., de faire telle ou telle chose, de venir à un lieu, d’assister à telle ou telle cérémonie : Barner invita Suzanne à danser (Duras)… [Syn, CONVIER]… Invité, e.n Personne que l’on a priée de venir assister à un repas, à une cérémonie, etc Vous êtes mon invité, laissez- moi payer les consommations […] ằ
Le Lexis a presque la même définition que Larousse (1993) mais il a précisé la manière d’inviter : par courtoisie, par politesse… A travers l’exemple donné au terme invité, le Lexis détermine aussi celui qui paie une consommation, c’est l’inviteur
Le Grande Larousse partage ces dộfinitions en affirmant qu’il s’agit de ô prier de venir en un lieu et d’assister, de prendre part à qqch : inviter quelqu’un à dợner, à un bal, à une cộrộmonie… ằ Ce dictionnaire a ộgalement prộsentộ des synonymes tels que convier, prier…
Le Niveau Seuil (1973 : 100) classe l’invitation dans la catégorie des actes d’ordre, parmi les actes de proposer à autrui de faire quelque chose ensemble : ô I 7.5 inviter : +Je vous invite : à dợner au restaurant au restaurant + Venez donc dợner à la maison + Il faut que vous veniez dợner à la maison Nous dợnions ensemble
Allez, on va dợner au restaurant Je vous invite
Laissez-moi vous inviter +Vous êtes mon invité
Si tu es libre, je vous invite
Tu es libre ce soir ? Qu’est-ce que tu fais ce soir ? + (Allez) viens (donc) chez moi, on fera…
Tu viens (travailler) avec moi ?
Tu ne fais rien ce soir ?
Tu n’as rien à faire ? Viens donc voir mon nouveau vélo ! (Si tu veux), je t’invite à regarder le film chez moi
Inviter consister alors, selon le Niveau Seuil, à proposer à quelqu’un de faire quelque chose avec soi Il appartient avec les actes proposer ou suggérer, aux actes d’ordre Un trait cependant distingue l’acte d’invitation de ces deux actes consiste en ce que l’invitation est réalisée en faveur du récepteur Une invitation comporte une certaine sympathie du locuteur et une sorte de cadeau pour l’invité De plus, une proposition est une suggestion qu’on peur accepter ou non mais qu’on peut modifier, proposer de modifier alors qu’il est généralement impossible de changer la date et/ou le lieu de l’invitation Le Niveau Seuil a bien montré la nature de l’acte d’invitation Il a également relevé des moyens linguistiques pour réaliser une
Selon les définition des dictionnaire, on peut conclure que l’invitation est une sorte d’acte de requête qui consiste à prier quelqu’un de venir en un lieu, d’assister ou de participer à une cérémonie, qui implique un échange social requérant au moins deux participants et un certains types d’énoncés et donc par l’ensemble de règles conversationnelles et sociales
Conditions de réussite de l’acte d’invitation :
Selon la classification des actes illocutoires de Searle, l’invitation appartient aux actes
“directif” La détermination de la nature de l’acte est importante parce que tout acte illocutoire appartient à une classe en tant que sous type partageant toutes les propriétés définitives du type en question De plus, si un acte illocutoire appartient à une classe, il est influencé par les conditions d’emploi de cet acte Alors, qu’est-ce que l’acte directif et quelles sont les conditions d’emploi de cet acte ?
D’après la définition de Searle, les “directives” sont des actes qui ont pour but illocutoire de mettre l’interlocuteur dans l’obligation de réaliser une action future Cette catégorie regroupe ainsi toute acte ayant la tentative de faire agir autrui, visant à changer l’action d’autrui Les actes directifs correspondent aux verbes comme : ordonner, commander, demander, solliciter, réclamer, inviter, supplier, permettre, conseiller, prier, insister, suggérer, etc Tous ces actes ont en commun la force illocutoire (agir sur l’interlocuteur) mais ils se distinguent par leur degré de contrainte et par le fait qu’ils demandent à autrui de faire quelque chose ensemble ou tout seul
Comme les autres actes directifs, l’acte d’invitation est accompagné de certaines conditions de réussite :
- Le récepteur B est capable de réaliser le fait C
- L’émetteur A saut que le récepteur B est capable de réaliser le fait C
- S’il n’y a pas d’invitation, A et B croient que B ne réalise pas soi même C
- Le fait que B réalise C apportera essentiellement l’intérêt spirituel pour A et dans une certaine mesure pour B
Selon Kerbrat-Orecchioni, l’acte d’invitation accomplit à la fois un acte directif (qui appelle une réaction de type acceptation/refus) et une sorte de cadeau (qui appelle un remerciement)
De tout ce qui vient d’être dit, l’invitation est un acte directif par lequel locuteur demande à l’interlocuteur d’accomplir une action qui est au bénéfice de l’interlocuteur Elle doit aussi recourir aux moyens linguistiques comme les verbes vouloir, avoir envie, l’interrogation… pour mettre au point l’énoncé En réalisant cet acte, le locuteur réalise l’acte illocutoire Celui-ci consiste en fait de prier à autrui de venir à un lieu ou d’assister à une cérémonie La valeur perlocutoire est concrétisée par la réaction de l’invité Ce dernier peut accepter, refuser en remerciant pour l’invitation, en éprouvant la joie, la contrainte ou la gêne.
Définition des cérémonies
Selon Le Nouveau Petit Robert de la langue franỗaise (2007), ô cộrộmonie [seremɔni] nom fộminin ộtym cộrộmonies 1226 ; latin cổrimonia ô cộrộmonie à caractốre sacrộ ằ
1- Forme extérieure, solennité avec laquelle on célèbre le culte religieux Cérémonie du baptême, du mariage, du sacre è cérémonial, liturgie Assister, prendre part à une cérémonie
2- Forme extérieure de solennité accordée à un événement, à un acte important de la vie sociale → appareil, 1 gala, 1 pompe Les cérémonies d'un anniversaire national
→ commémoration Les cérémonies qui ont marqué la visite des souverains étrangers
▫ Tenue, habit, uniforme de cộrộmonie Maợtre de cộrộmonie ố chambellan (cf Chef du protocole*) […]
Une cérémonie est une activité, emplie de signification rituelle, qui se déroule pour une occasion spéciale comme : célébration de la vie, célébration des événements
Traditionnellement, une cérémonie peut marquer un rite de passage dans le développement personnel humain Entre autres, il peut célébrer : l'initiation, la puberté, le passage à l'âge adulte, la remise de diplôme, le mariage…
Par ailleurs, des cérémonies à l'échelle de la société peuvent célébrer des événements annuels, saisonniers, ou récurrents comme : l'équinoxe du printemps, le solstice d'hiver, le jour de Shabbat hebdomadaire, l'investiture d'une personne à un poste, les événements de l'année liturgique ou "fêtes" du calendrier des saints
D'autres cérémonies soulignent l'importance d'événements ponctuels, comme : le couronnement d'un monarque, la victoire dans une bataille, la cérémonie d'ouverture, avant la flamme olympique
Dans les cultures asiatiques, les cérémonies jouent aussi un grand rôle En particulier, la cérémonie du thé de plusieurs cultures d'Asie de l'Est est très connue
Souvent les cérémonies s'affichent publiquement et attachent une part importante à l'aspect théâtral grâce à des danses, des processions, l'imposition des mains Une plus grande importance encore est donnée à la déclaration de phrases qui expliquent ou couronnent l'occasion, telles :
“Je vous déclare mari et femme”
“Je jure de servir et défendre la nation ”
Les composants rituels d'une cérémonie peuvent alors faire partie d'une liturgie très solennelle Pourtant, il y a aussi des cérémonies qui sont caractérisés simplement par des discours d’ouverture (le vernissage d’une exposition), ou bien le soufflement des bougies sur l’important n’est pas la solennité mais la présence nombreuses des invités et la joie ainsi que l’honneur de la personne qui invite
En un mot, les termes d’invitation et de cộrộmonie sont dộfinis de faỗon assez brốve et l’acte d’invitation existent dans toutes les sociétés Comme d’autres rites sociales, il fait partie des actes dont les valeurs nous devons bien comprendre.
Valeurs de l’acte d’invitation aux cérémonies
Sur le plan social, l’acte d’invitation a comme tout acte rituel la valeur socio- relationnelle Il est très usuel dans la vie quotidienne Tout le monde peut s’inviter les uns les autres Durant la vie, on a plus d’une fois invité quelqu’un à une occasion quelconque
L’invitation a d’abord une valeur socio-relationnelle car il contribue, comme tous les rituels communicatifs, à maintenir la cohésion des interactions sociales À travers les cartes d’invitation, le destinateur exprime son désir, la volonté et l’honneur de convier une proche, un ami, un collègue ou un représentant d’une association à assister à une cérémonie qui lui est importante ou qui porte une valeur spirituelle incontestable Pour certaines cérémonies personnelles (anniversaire, mariage), on n’invite que des intimes ou des entourages et la carte d’invitation est une preuve pour la relation étroite et l’intérêt spécial réservé à ces personnes
Quant aux invités, ils acceptent l’invitation non seulement pour réagir devant la sincérité du destinateur mais aussi pour respecter les règles sociale de politesse Sur le plan diplomatique, en assistant individuellement, en famille ou en groupe à une cérémonie et en donnant des vœux, des félicitations à l’inviteur, on contribue à valoriser sa face devant les autres Cela constitue également une occasion pour l’invité et l’hôte d’avoir des échanges conversationnels agréables et de renforcer leur cohésion sociale.
Facteurs d’influence sur l’acte d’invitation aux cérémonies
La notion de contexte est fondamentale et omniprésente en analyse linguistique Tout d’abord, on peut envisager le contexte comme tout ce qui environne une phrase ou un énoncé
Plus précisément, on le qualifiera comme l’ensemble des objets (concrets ou abstraits) et des circonstances qui sont présents lors de la production d’un énoncé, le contexte est là en quelque sorte un ô observable ằ Et on peut comprendre que le contexte est tout ce qui est en dehors du code linguistique qui contribue à déterminer le sens d’un énoncé ou d’une expression Le contexte est donc très important L’acte d’invitation est un acte dépendant fortement du contexte qui impose la formulation et le contenu propositionnel de l’acte d’invitation Afin de réussir, l’acte d’invitation aux cérémonies doit être en contexte, qu’il s’agisse du contexte général (spatio-temporel, situationnel, social, etc.), ou du contexte spécifique Mais la notion du contexte ici est assez vaste Selon Cosnier (1987, p 305), le contexte désigne à la fois : ô 1 des ộlộments fixes, liộs au site, 2 des ộlộments conjectuels liộs à la prộsence et à l’identité des personnes présentes, mais invariants (ou relativement invariants) et statiques pendant la durée de la rencontre, 3 des implicites et des conventions présupposés ou nộgociộs ằ
Pour formuler une carte d’invitation appropriée, le locuteur doit prendre en considération des conditions d’appropriation contextuelles et tenir compte d’un ensemble de données contextuelles qui exercent des contraintes sémantico-pragmatique sur la formulation de cet acte de langage Le locuteur doit aussi conformer sa carte d’invitation au ôcontexte temporelằ et au ôcontexte du destinataireằ Pour le contexte temporel, on peut produire des cartes adaptées aux types de cérémonies : cérémonies solennelles ou informelles (crémaillère d’une nouvelle maison, ouverture d’une exposition, d’une compagnie, mariage, anniversaire, etc.) Chaque occasion exige que le locuteur choisisse des formulations et des décorations adéquates Et puis, suivant le type d’invités, on peut rédiger des cartes avec des formes et contenu différents
Les relations interpersonnelles qui existent entre les locuteurs conditionnent considérablement leur acte d’invitation, et ce dernier à son tour conditionne, transforme les relations interpersonnelles Comment cet acte fonctionne dans ses relations verticale et horizontale ?
En ce qui concerne la relation verticale, il y a aussi deux types : relations de types égalitaire et relation de type hiérarchique Le premier type se réalise entre amis, entre les membres de la famille, entre les collègues, etc Le second type se base sur la hiérarchie sociale L’invitation peut aller du supérieur à l’inférieur ou à sens inverse C’est le cas des invitations d’un employé destiné à son patron, d’un jeune à une personne âgée…
Cependant, quelle que soit la relation, l’invitation sert à renforcer cette relation car le locuteur veut toujours adresser à son interlocuteur une certaine sympathie et fait de l’invitation un moyen de raccourcir la distance
- L’acte d’invitation et la relation ôhorizontale ằ
Les formulations d’invitation sont plus simples pour les relations familières En relations plus distantes, l’invitation paraợt plus formelle en suivant strictement des rốgles sociales linguistiques
En bref, les relations horizontales et verticales contribuent à déterminer la structuration et la forme des cartes d’invitation aux cérémonies Suivant le type de relation, le destinateur trouverait de meilleures mises en page et structures pour rendre leurs cartes aimables ou solennelles et pour que le destinataire accepte l’invitation avec plaisir
La notion de ôpolitesseằ est ici entendue au sens large, comme recouvrant tous les aspects du discours qui sont régis par des règles, et dont la fonction est de préserver le caractère harmonieux de la relation interpersonnelle
L’invitation est un acte trốs dộlicat C’est un acte menaỗant pour la face nộgative du locuteur mais il valorise également sa face positive Par l’acte d’invitation, on propose d’une part à effectuer et s’engage à effectuer un acte susceptible de venir léser son propre territoire (territoire de matériel, spatial et temporel…) On montre d’autre part, à travers l’invitation, sa gộnộrositộ et sa gentillesse L’invitation est dans ce cas anti-menaỗante pour sa face positive
Cependant, le locuteur se met en même temps devant un grand risque qui dépend de la réaction de l’invité
Pour l’allocutaire, l’invitation constitue un FTA mais aussi secondairement un anti-FTA pour sa face négative C’est un FTA car elle crée une “dette”, une contrainte pour l’invité, celui-ci risque de se sentir “obligé” de faire une autre contre partie ou perdre du temps à autrui En même temps, en tant qu’une sorte de “cadeau”, l’invitation favorise le territoire de l’invité, elle est donc considérée comme un anti-FTA C’est de même pour la face positive : l’invité peut se sentir “flatté”, content de recevoir la sympathie de l’autre Cependant, il se trouve aussi dans une situation difficile : il risque aussi de perdre la face s’il refuse l’invitation À l’écrit, la réalisation de l’acte d’invitation semble moins compliqué parce que le destinateur a du temps pour réfléchir sur le contenu sémantique et les formulations ainsi que sur les faỗons de dộlivrer les cartes d’invitation pour valoriser la face du destinataire ainsi sa propre face En effet, il peut rédiger les cartes d’invitation grâce aux moyens numériques puis les imprimer pour délivrer les cartes directement aux invités Ainsi, l’inviteur exprime-t-il sa sincérité et sa volonté que l’invité viennent aux cérémonies Sinon, de nombreuses formules de cartes à l’internet lui permettent d’envoyer une carte d’invitation par mél aux destinataires sans trop d’effort rộservộ à la circulation Nộanmoins, malgrộ son avantage, la derniốre faỗon de transfộrer des cartes paraợt moins sollennelle et n’est choisie que quand les relations entre le destinateur et le destinataire sont très proches et que les cérémonies sont de caractères personnels comme ceux d’anniversaire ou de mariage
Quand aux invitộs, lors qu’ils reỗoivent les cartes d’invitation aux cộrộmonies, ils peuvent trouver des moyens pour rộpondre à l’invitation de faỗon trốs polie : soit ils acceptent volontairement soit ils refusent en trouvant une raison convenable par téléphone, par mél ou par rencontre avec l’inviteur Dans tous les cas, l’inviteur et l’invité ne menacent pas la face de l’autre.
Prộsentation des cartes d’invitation aux cộrộmonies en franỗais et en
Types de carte d’invitation aux cérémonies
Les cartes d’invitation sont indispensables pour les cérémonies importantes dans la vie d’une personne ou pour une entreprise, une association Selon le contexte, les relations interpersonnelles et la politesse exprimés à travers des cartes d’invitation, on peut les diviser en deux types principaux
Ce sont surtout des cartes d’invitation à l’ouverture d’une entreprise, d’un club, d’une exposition, d’une cérémonie de remise des prix, au salon, à un spectacle, au séminaire
Ces cartes ont des caractères très formels parce que les invités sont souvent des représentants d’une entreprise, d’une société ou d’une association Les destinataires sont conviés à participer aux cérémonies avec un programme bien structuré et des rites solennels
Il s’agit des cartes au mariage, au baptême, à la communion, à l’anniversaire ou au départ de retrait, etc Malgré le caractère rituel de certaines cérémonies, le locuteur exprime une relation intime vis-à-vis de son destinataire qui est surtout son entourage proche, des amis ou des collègues.
Formulation
-Émetteur : Si c’est le cas des cartes d’invitation aux cérémonies au nom d’une association, d’une société ou d’une personnalité, le nom du locuteur avec le logo de l’entreprise ou de l’association se trouve souvent au début du carton
- Destinataire : Le nom du destinataire apparaợt sur l’enveloppe et encore une fois sur le carton d’invitation (surtout pour les cartes vietnamiennes)
- Raison d’invitation, date et lieu de cérémonies : Ces éléments sont très bien précisés dans les cartes Même un plan de l’endroit ó a lieu la cérémonie et des requêtes concernant des tenues des invités accompagnent toujours des cartes
- Programme de la cérémonie : pour les cérémonies formelles, on voit souvent un programme détaillé des rites qui se déroule dans l’ordre chronologique
Les cartes d’invitation informelles sont utilisées pour les cérémonies dont les participants sont en principe des amis, des collègues, des proches ou des entourages
D’autre part, le processus de telles cérémonies est assez simple et la solennité ne constitue pas leurs éléments indispensables C’est pourquoi on trouve souvent dans les cartes informelles tous les éléments des cartes formelles sauf le logo et le programme de cérémonie avec des informations détaillées sur l’heure, les événements qui auront lieu
En dehors des caractéristiques précitées des deux types de cartes, nous sommes parvenue à la remarque suivante :
Dans certaines cartes d’invitation, le locuteur exige que le destinataire réagisse à l’invitation par une confirmation de la présence ou de l’absence le jour de la cérémonie Par exemple, dans les cartes d’invitation informelle (pour l’anniversaire, le mariage…) ainsi que dans les cartes formelles (pour le vernissage d’une exposition ou la remise de prix…), on voit toujours une formule de demande d’une réponse de la part des destinataires telle que :
- Réponse souhaitée avant le lundi 10 mars
- Merci de me confirmer ta présence Tel :…
- Merci de confirmer votre présence au…
- Merci de bien vouloir répondre avant le jeudi 18 juin 2009 en faxant ce bulletin d’inscription 01 46 34 09 32 ou à ff@antenor.fr
Cette formule de réponse est accompagnée d’un coupon de réponse de types suivants :
(Organisme ou société : ………….Fonction ………) Tel :…
Désolé(e), je ne pourrai pas
Nombre de personnes à participer aux cérémonies: …
Ce sont des types de coupon à retourner par fax ou par courrier aux expéditeurs
Ce rituel permet à l’organisateur de la cérémonie de prévoir le nombre des participants ainsi que de bien préparer leur réception.
Prộsentation des cartes d’invitation aux cộrộmonies en franỗais
Le contenu de la carte d’invitation est presque le même pour chaque type d’invitation (baptờme, communion, mariage,…) mais la faỗon de l’exprimer est diffộrent suivant les relations entre les personnes
3.1 Faỗons d’expression de l’invitation à travers des cartes d’invitation aux cérémonies
On considốre comme ô directs ằ les actes d’invitation qui expriment directement et littéralement leur force illocutoire
(1) Je t’invite à mon anniversaire le 20 septembre à partir de 8 heures pour fêter mes 6 ans
Et comme ô indirects ằ ceux qui seront accomplis grõce à des conventions sociales ou qui portent sur une autre personne ou sur un objet quelconque
(2) Je vous attends chez nous
On peut constater que dans plus de la moitié des cartes d’invitation aux cérémonies (56,67 %), l’acte d’invitation est rộalisộ de faỗon directe Il s’agit des phrases par lesquelles, le locuteur veut dire directement leur intention d’inviter leurs amis, leurs proches, leurs collègues ou le public à un lieu et à un moment précis Pourtant, il existe également des réalisations indirectes conventionnelles de cet acte qui occupe une grande partie de notre corpus (43,33
%) Pour mieux comprendre la faỗon de rộdiger des cartes d’invitations en franỗais, nous allons étudier leurs structures syntaxiques selon les différents types de réalisation des actes de langage
D’après Kerbrat-Orecchioni, on admet, au moins, deux types de supports à l’expression directe des actes de langage : Les expressions performatives et les formes de la phrase Pour l’acte d’invitation, le deuxième type n’est pas pertinent Il faut donc recourir à des expressions performatives
Dans les cartes d’invitation, on emploie surtout des structures complètes avec des verbes performatifs pour expliciter la force illocutoire Ils contiennent des verbes performatifs à la premiốre personne comme ô inviter ằ et ô convier ằ qui constituent le noyau de la formulation d’invitation ou des formes apparentées Nous citons ci-joint un seul exemple de carte d’invitation dans notre corpus ó se trouve la formulation d’invitation sous forme d’une phrase elliptique
Dans cette carte, la formulation d’invitation est minimisộe en ô invitation (pour plusieurs personne) ằ et la prộsence du destinataire est complốtement omis parce que cette carte est réservée plutôt au grand public et le nombre des invités n’est pas limités lors de la cérémonie
Pour les autres types des cérémonies, on observe que même pour une cérémonie publique comme le vernissage d’une exposition ou l’ouverture d’une fête ou d’un festival national, les cartes destinent toujours à un public quelconque et afin d’exprimer la politesse dans l’acte d’invitation, le locuteur a recours principalement à des phrases complètent
(3) Je suis ravi de vous inviter à ma profession de foi le dimanche 20 mai 2007 à
(4) Je t’invite à venir m’accompagner le dimanche 25 mai 2007 en l’église de Koekelberg (CF Corpus Carte 12)
Ces structures nécessitent également l’apparition du destinataire – l’apparition de pronoms de la deuxième personne au singulier ou au pluriel : te/vous Pourtant, malgré le mariage ou une communion, le destinateur essaie toujours de rester juste dans les termes d’adresse Dans la plupart des cas, sauf dans celui des cartes d’invitation à l’anniversaire rédigés par les petits enfants ou certaines cartes d’invitation au mariage très originales, le locuteur s’adresse aux invités en vouvoyant Il est aussi facile de remarquer que les verbes et les marqueurs déictiques (adjectifs, pronoms personnels) dans les cartes d’invitation aux cérémonies sont souvent à la troisième personne au lieu de la première personne
De cette constatation on peut conclure que les formes des constructions performatives de base sont les suivantes :
(5) Je t’invite à mon 6è anniversaire le mercredi 12 mars à partir de 14 heures
Pro Prép GV GN GP
(6) Nous vous invitons à venir célébrer cet événement avec nous lors du repas qui suivra et pour lequel un rendez-vous est fixé à 13 heures à notre domicile
Sur le plan fonctionnel, cette forme de phrase se compose d’un groupe nominal, d’un verbe, d’un groupe nominal, qui a une expansion (GP) et d’un GP complément circonstanciel dộsignant le temps et/ou le lieu Grõce à cette structure, les locuteurs s’expriment d’une faỗon très polie leur acte d’invitation
Pourtant, pour les cartes d’invitation très formelles (les cérémonies publiques), au lieu d’utiliser les verbes ô inviter ằ ou ô convier ằ, les franỗais prộfốrent les groupes verbaux ou des verbes copules suivis des adjectifs exprimant la joie ou l’honneur d’inviter quelqu’un à une cérémonie
Ces types de structures sont présentés ci-après, et ils seront illustrés par des exemples à l’appui
(7) Christel et Fabrice Renaud sont heureux de vous inviter à la communion de leur fille Angela dès 20 heures au restaurant Le Moulin à Caen (CF Corpus Carte 8)
(8) Caroline et Thomas entourộs de ses parents seront heureux de vous recevoir au dợner qui sera servi au château de la Tour du Moulin à Saint Vincent à partir de 19h30
(9) Corinne et Anthony vous convient chaleureusement au repas de noce servi au restaurant le Lapin bleu à Bron
(10) L’État Major de l’École de Sorzèze a l’honneur de vous inviter aux Fêtes de la Pentecôte 1971 qui se dérouleront du Samedi 29 mai à 14h30 au Dimanche 30 mai à 17 h
Pour exprimer la politesse et l’enthousiasme du locuteur, on emploie surtout des expressions comme être heureux (se) de, avoir l’honneur, avoir le plaisir, avoir la joie de, avec plaisir qui accompagne les verbes performatifs pour exprimer la force illocutoire des actes d’invitation
Il existe deux types de réalisation indirectes : Réalisation indirecte conventionnelle et réalisation indirecte inconventionnelle
L’emploie des actes indirectes inconventionels demande chez l’interlocuteur un processus de décodage et d’interprétation du sens implicite de l’énoncé Cette opération dépend aussi de la situation de communication Ces formules sont parfois floues et sont utilisées surtout lors des conversations ó l’invité a la possibilité de questionner ou clarifier la valeur illocutoire de l’énoncé C’est pour cette raison que la plupart des actes d’invitation dans
Comme nous avons abordé dans le premier chapitre, les actes indirects conventionnels se fondent essentiellement sur les conditions de réussite de l’acte Le locuteur communique plus que le contenu littéral de l’énoncé grâce à un arrière plan de données contextuelles partagées et de conventions sociales Dans ce cas, les interactants doivent respecter le Principe de coopération et les Maximes conversationnelles de Grice, c’est-à-dire des règles sociales de l’interaction verbale
On peut citer plusieurs catégories : a) Désir, volonté d’inviter
(11) Jean-Christophe serait heureux de votre présence lors de sa communion solennelle le dimanche 27 mai 2007 à 11 heures à l'église St-Paul de Nice (CF Corpus Carte 11)
(12) J'espère vous compter parmi nous pour me soutenir (CF Corpus Carte 18)
(13) Nous espérons que parents et amis, vous serez tous là (CF Corpus Carte 21)
(14) Gộraldine et Grộgory et leurs parents vous retrouveront avec grand plaisir au dợner qu’ils donneront à partir 20h30 à la salle polyvalente de… (CF Corpus Carte 30)
(15) Marion et Olivier ainsi que leurs parents sont heureux de vous recevoir au dợner qui sera servi à l’auberge des Fleurs à Charleville en Provence à partir de 19h30 (CF
(16) Mathilde et Gaspard espèrent votre présence à la réception qui sera donnée à la Bergerie du Mérinos à partir de 20 heures (Cf Corpus Carte 39)
(17) Rachel et Arnaud sont heureux de vous recevoir à la réception qui sera donnée au Palais de Compostelle à partir de 19h30 (Cf Corpus Carte 40)
(18) Clara, Vincent et leurs parents espèrent vous compter parmi leurs invités au cocktail dinatoire qui sera servi au restaurant Le Délice (Cf Corpus Carte 43)
(19) Nous espérons votre présence pour le cocktail qui sera suivi d'un repas au restaurant à (Cf Corpus Carte 47)
(20) Au 14 du mois de mai 2007 nous voulons voir venir à nous toute la famille et nos amis du plus grand au plus petit réunis pour qu'ils puissent témoigner de notre amour en l'église à 16h30 (Cf Corpus Carte 48)
(21) Le maire de Suresnes vous prie de lui faire honneur d’assister à la réception organisé à l’occasion de la présentation des vœux 2007 aux représentants des Corps Constitués et Présidents d’Associations, Lundi 15 janvier 2007 à 18h30 Centre sportif de Belvédère-65 bis, rue de Gambetta (Cf : Corpus Carte 61)
(22) Ils tiennent à célébrer cette union avec vous (CF Corpus Carte 52)
(23) Le Directeur et la Communauté Éducative du lycée Saint- Rémi/Saint-Paul seraient très honorés de votre présence au colloque AUTOUR DE LA SHOAH DANS LES ARDENNES le 24 avril 2010 13 heures 30- 18 heures (Cf Corpus Carte 63)
Présentation des cartes d’invitations aux cérémonies en vietnamien
4.1 Dộfinition du terme ô mời =invitationằ en vietnamien
Le terme ô mời ằ est dộfini par le Dictionnaire du vietnamien de l’Institut des Sciences sociales du Vietnam comme suivant :
Mời : tỏ ý mong muốn, yêu cầu người khác làm gì một cách lịch sự, trân trọng (Inviter : montrer sa volonté, prier autrui par politesse, par courtoisie, de faire quelque chose)
Ex : Mời anh (chị) đến chơi nhà
Inviter/vous/venir passer un moment/chez moi/
(37) Je vous invite à passer un moment chez moi
A travers ses emplois, on constate que le verbe ô mời ằ a presque le mờme sens que le verbe ô inviter ằ en franỗais : il s’agit de prier quelqu’un par courtoisie, par politesse, de faire quelque chose Cependant, le verbe ô mời ằ a un emploi plus vaste On peut ô mời =inviterằ quelqu’un à un lieu, à assister ou à participer à une cérémonie quelconque, mais aussi à boire, à manger, ou mờme à s’assoir, etc Alors, ô mời ằ en vietnamien est un acte direct et une sorte de ô cadeau ằ comme acte d’invitation en franỗais À partir de cette dộfinition on peut dộduire que les Vietnamiens accordent une attention particuliốre à la faỗon d’inviter Les cartes d’invitation qui sont rédigées après la réflexion soigneuse du destinateur reflètent bien la réalisation des actes d’invitation des Vietnamiens à l’écrit
4.2 Moyen d’expression de l’acte d’invitation à travers les cartes en vietnamien
Les cartes d’invitation vietnamiennes demandent toujours un niveau de langue standard, ainsi que la clarté et la précisions de sens Malgré les caractères informels de certains types de cartes d’invitation (cartes pour le mariage, l’anniversaire), on trouve que la réalisation de l’acte d’invitation reste directe tout le temps L’analyse de notre corpus en vietnamien nous a permis de donner des remarques suivantes sur la manière de réaliser cet acte
Pour inviter quelqu’un à une cérémonie formelle ou informelle, les vietnamiens ont destinateur d’exprimer leur respect particulier vis-à-vis de l’interlocuteur et la volonté que l’acte d’invitation soit accompli Ce sont les adverbes ou locutions adverbiales de politesse comme ô kớnhằ (avec respect), ô trõn trọngằ (solennellement), ou d’amitiộ ô thõn mờiằ
(inviter cordialement) Le destinateur peut même employer le verbe “xin mời” (prier de….) pour valoriser la face du destinateur
(38) Kính mời (anh, chị, bạn ….) đến chung vui cùng gia đình
Nous vous invitons avec respect à venir partager la joie avec nous
(39) Xin mời các ông bà, bác, cô chú, các anh chị, bạn và các em gái xinh tươi, em trai đáng mến ở gần cũng như xa đến vui sinh nhật cùng bé Trịnh Nam Khánh (Cf Corpus Carte 82)
Tại nhà riêng thành phố Hải Phòng
Nous vous prions, grand-père, grand’mère, oncles, tantes, frères, sœurs, amis et les jolies filles, les garỗons aimables de prốs ou de loin de venir fờter l’anniversaire de Trịnh Nam Khánh
Date : 14h le 03/08/2008 à son domicile à Hải Phòng
(40) Thân mời bạn Lê Vân đến dự bữa tiệc nhỏ nhân dịp sinh nhật lần thứ 23 của tôi
(C’est avec amitié que je t’invite, Lê Vân, à venir assister à mon vingt troisième anniversaire.) (Cf Corpus Carte 84)
(41)Trân trọng kính mời các bạn chuột bé nhà tháng 9, 10 tới dự sinh nhật lần thứ nhất của bạn Thóc
Nous invitons solennellement les souris de la maison 9,10 à venir assister au premier anniversaire de votre ami Thóc (= riz.) (Cf Corpus Carte 86)
(42) Trân trọng kính mời quý vị và gia đình tới dự sinh nhật sinh nhật mừng Thiện Nhân tròn 2 tuổi
Nous vous invitons solennellement, vous et votre famille à venir assister à la fête de deuxième anniversaire de Thiện Nhân (Cf Corpus Carte 88)
(43) Trân trọng kính mời em Cường tới dự bữa cơm thân mật chung vui cùng gia đình chúng tôi vào hồi 15 giờ 00 ngày Chủ nhật 29/10/2006 tức ngày 08 tháng 09 năm Bính Tuất tại nhà trai Nam Sơn- An Dương- Thành phố Hải Phòng
Rất hân hạnh được đón tiếp
Nous t’invitons solennellement, Cường, à un repas familial avec notre famille à 15 h 00 dimanche 29/10/2006 (soit le 8 septembre l’année du chien à la troisième signe du cycle décimal) chez le marié Nam Sơn- An Dương- Thành phố Hải Phòng (Cf Corpus Carte 89)
(44) Ban Tổ chức Đại lễ Phật đản Liên hợp quốc 2008- Việt Nam tại thành phố Đà Nẵng trân trọng kính mời ……hoan hỉ quang lâm đến dự chương trình lễ vào lúc … giờ
Le Comité d’Organisation de l’ONU-Vietnam 2008 de la Grande fête de l’anniversaire du Bouddha de la ville de Đà Nẵng vous invite, avec respect, à venir assister à la fête célébré à
…heures…le… (Cf Corpus Carte 100)
On constate, cependant, que dans la plupart des cartes d’invitation aux cérémonies en vietnamien, le destinateur privilộgie l’expression “trõn trọng kớnh mời” ( inviter de faỗon respectueuse) qui représente le degré le plus haut de politesse (64,7 % pour les cartes d’invitation aux cérémonies personnelles et 85,71% pour celles réservées aux cérémonies publiques) Les autres expressions avec “xin mời” (prier de) et “ thõn mời” (inviter de faỗon amicale) qui n’apparaissent que dans des situations très informelles sont beaucoup moins fréquentes (voir le tableau 2)
Après avoir analysé les structures syntaxiques des cartes d’invitation, nous remarquons que les Vietnamiens emploient très souvent des phrases elliptiques pour inviter quelqu’un par carte aux cérémonies En effet, l’énoncé est privé de sujet Sinon ce dernier se trouverait à la fin de la carte, à la troisième personne Néanmoins, l’indice de l’inviteur est révélé grâce à la prộsence de l’adjectif possessif ô chỳng tụi=notre/nos ằ
Em Cường tới dự lễ Thành hôn của hai chúng tôi
Mai Hồng Quân Nguyễn Xuân Thu
Hôn lễ được tổ chức vào hồi 15giờ 00 ngày Chủ nhật 29-10-2006
(Tức ngày 03 tháng 09 năm Bính Tuất)
Tại nhà trai Nam Sơn- An Dương Thành phố Hải Phòng
Rất hân hạnh được đón tiếp
Mai Hồng Quân Nguyễn Xuân Thu
Solennellement inviter Cường à venir assister à notre cérémonie de mariage
Mai Hồng Quân Nguyễn Xuân Thu
La cérémonie est organisée à 15h le Dimanche 29 octobre 2006
(soit le 3 septembre l’année du chien au troisième signe du cycle décimal) À la maison du marié Nam Sơn- An Dương Ville de Hải Phòng Enchantés de vous accueillir Mai Hồng Quân Nguyễn Xuân Thu
Les constructions d’invitation suivent la structure syntaxique suivante :
Adv V GN GP Trân trọng kính mời em Cường tới dự lễ thành hôn của hai chúng tôi
Solennellement inviter Cường à venir assister à notre cérémonie de mariage
Pour la majorité des cartes d’invitation aux cérémonies, on revoit la structure des phrases complètes qui dominent
Phạm Hoàng Thanh Sơn và Nguyễn Thị Hồng Minh cùng gia đình xin trân trọng mời bạn đến dự tiệc cưới của chúng tôi vào lúc 11h30 ngày 21 tháng 11 năm 2008 (nhằm ngày 24 tháng 10 năm Mậu Tý) tại nhà hàng Thanh Lịch
270 Trần Phú, thành phố Buôn Mê Thuật
Sự hiện diện của bạn là niềm vinh hạnh cho chúng tôi Thân mời
Phạm Hoàng Thanh Sơn et Nguyễn Thị Hồng Minh ainsi que leurs familles vous invitent d’une faỗon respectueuse à leur fête de mariage célébré à 11h30 le 21 novembre 2008
(soit le 24 octobre l’année du Souri à la cinquième signe du cycle décimal) au restaurant de Thanh Lịch
270 Trần Phú, ville de Buôn Mê Thuật Votre présence est un honneur pour nous
Programme de la cérémonie de la 20è anniversaire du Département de Gestion des affaires 7h30-8h30 : -Acceuil des délégués
-Programme d’exposition de 20 ans de formation et de développement
Université d’Économie de Ho Chi Minh Département de Gestion des affaires Comité d’organisation de la cérémonie
Invitent solennellement ……… à assister à la cérémonie de la 20è anniversaire du Département de Gestion des affaires présentation des délégués
8h40-9h00 : -Tableau vivant pour faire revivre 20 ans de formation et de développement
-Discours de félicitation des délégués
9h00-9h20 : -Rapport du Département de Gestion des affaires
-Diffusion du documentaire de 20 ans de formation et de développement
9h30-9h50 : Présentation du Club des ex-étudiants
Date : 8h30 , le 25 avril 2010 Lieu : Amphithéâtre A116
59 C Nguyen Dinh Chieu, quartier 6, arrondissemt 3, Ho Chi Minh Honorés de vous acceuillir!
Pour la Comité d’organisation Chef de la Comité
La structure des phrases complètes qui exprime l’acte d’invitation peut être généralisée comme suivant :
Comme le montre la phrase suivante :
Phạm Hoàng Thanh Sơn và Nguyễn Thị Hồng Minh cùng gia đình xin trân trọng mời bạn đến dự tiệc cưới của chúng tôi vào lúc 11h30 ngày 21 tháng 11 năm 2008
(Phạm Hoàng Thanh Sơn et Nguyễn Thị Hồng Minh ainsi que leurs familles vous invitent d’une faỗon respectueuse à leur fờte de mariage cộlộbrộ à 11h30 le 21 novembre
L’invitation est également renforcée par un énoncé exprimant la volonté du locuteur comme le montrent les exemples (48), (49), (50)
(48) Rất hân hạnh được đón tiếp (Être heureux de vous accueillir)
(49) Sự hiện diện của bạn là niềm vinh hạnh cho chúng tôi (Votre présence est un honneur pour nous)
(Cf Corpus Carte 96) (50)Sự có mặt của các bạn (và bố mẹ) là niềm hân hoan của bạn Thóc và gia đình
(Votre présence (et celle de vos parents) est la joie immense pour Thoc et sa famille.)
Les analyses des types de cartes en vietnamien nous permettent de constituer le tableau récapitulatif (2) qui représente le taux des moyens d’expression de l’acte d’invitation à travers les cartes en vietnamien
No Moyens d’expression Carte d’invitation informelle aux cérémonies
Carte d’invitation formelle aux cérémonies
1 Types de phrase a.Phrases complètes
2 Verbes perform -atifs ô kớnh mời ằ 95 1 (5,88%) 98,102 2 (14,29%) ô xin mời ằ 82 1 (5,88%) 0 ô thõn mời ằ 81, 84, 85, 91 4 (23,54%) 0 ô trõn trọng kớnh mời ằ
Les cartes d’invitation en vietnamien suivent en général des modèles préalables chez l’imprimeur sauf les cartes dressées par l’inviteur lui-même à l’ordinateur et envoyées par mél aux invités Ces dernières permettent au destinateur d’ajouter beaucoup de détail (photo, images animée, décors) et de couleurs sur les cartes sans tenir compte de leur prix Par contre, les cartes toute faites sont à compléter par l’inviteur avec des noms des invités, la date, l’heure et le lieu de la cérémonie L’inviteur peut choisir à les remplir à la main ou à l’ordinateur avant de les passer à l’imprimerie
Comparaison des cartes d’invitation franỗaises et vietnamiennes
Ressemblances
Dans la vie quotidienne de toute communauté, on accorde une grande attention à l’acte d’invitation Cet acte exige une stratégie de politesse À l’écrit, il faut, en plus, un soin formel et langagier exceptionnel parce que comme a dit un proverbe vietnamien ô La parole s’envole avec le vent, seul l’ộcrit reste ằ L’ộtude des cartes d’invitation en franỗais et en vietnamien nous a permis de remarquer que dans les deux cultures franỗaise et vietnamienne, il y a des règles communes qu’il faut respecter en rédigeant les cartes
Pour la carte la plus simple, la base est le carton On en trouve de toutes les couleurs dans le commerce On découpe très souvent le carton s’il faut et le plie pour qu’il puisse entrer dans l’enveloppe Pour écrire le contenu, on peut utiliser un crayon, un stylo, un feutre ou de l’encre Si c’est l’anniversaire d’un enfant, on peut le laisser écrire sa carte tout en veillant sur les fautes d’orthographe Cependant, on peut lui suggérer d’illustrer sa carte avec des dessins, des images découpées puis collées, etc Si la fête a un thème, les illustrations peuvent être adaptées dans ce sens Pour les autres cartes personnelles, on peut apporter quelques améliorations à la carte d’invitation simple Au lieu de plier simplement le carton, on le plie en accordéon par exemple Par ailleurs, à l’aide des ciseaux crâneurs, on peut découper les bords
Les perforatrices à thème donnent aussi de jolis résultats On illustre aussi la carte à sa guise et on le termine par le texte Pour compliquer un peu, on peut superposer quelques feuilles cartonnées et les lier à l’aide de peinture gonflable Souvent, on utilise des perforatrices à thème pour les bords
Pour les cartes formelles, l’inviteur emploie surtout des lettres de caractère classique avec peu de décorations colorées, ce qui est le contraire des cartes informelles présentées ci- dessus
Quelle que soit la forme qu’on aura choisie pour la carte d’invitation, en rédigeant les textes figurés sur la carte, on doit respecter les règles qui suivent : En premier lieu, doit figurer sur la carte, le nom de celui/celle ou ceux/ celles qui invite(nt), puis la date et l’heure du début et parfois de la fin de la fête Ensuite, il faut y noter l’adresse avec des indications claires et nettes (rue, numéro…etc.) Il faut même adjoindre un plan à la carte si l’adresse n’est pas assez précise On peut également mentionner le thème éventuel pour que les invités puissent se préparer quant à la tenue correspondante (super héros, animaux, chic, cirque, etc.) On mentionne la date limite au cas ó les invités ne pourraient pas honorer l’invitation La carte est terminée par le numéro de téléphone ou l’adresse e-mail Pour éviter tout malentendu, le nom de l’invité doit être bien écrit sur l’enveloppe
En rộdigeant les cartes, les Franỗais ainsi que les Vietnamiens ont recours souvent aux verbes performatifs pour exprimer l’acte d’invitation tels que : inviter, convier, mời Ces verbes qui sont souvent conjugués à la troisième personne constituent les noyaux de nombreuses expressions d’invitation qui peuvent renforcer l’invitation du destinateur Nous trouvons, par ailleurs, des locutions adverbiales ou des adverbes exprimant la joie, la sincérité, le respect et la volonté de l’inviteur : inviter chaleureusement, avoir le plaisir de convier, trân trọng kính mời Les moyens directs représentent donc une grande partie des cartes d’invitation en franỗais et en vietnamien.
Différences
On voit que traditionnellement, les cartes en franỗais sont ornộes de moins de couleurs vives tandis que les Vietnamiens caractérisent leurs cartes d’invitation en général, celles pour le mariage et l’anniversaire en particulier avec le rouge ou les autres couleurs qui représentent le bonheur, la chance, la prospérité et l’épanouissement Puis, la forme des cartes vietnamiennes suivent normalement des modèles typiques qui ne mettent pas l’accent sur la personnalisation Néanmoins, aujourd’hui, le développement de l’imprimerie nous permet d’élaborer des cartes en toute forme (rectangle, carrée, ronde, hexagone,…), sur toute matière et avec un grand choix de couleurs De plus, les styles de décoration des cartes suivent des courants internationaux Il y a, par conséquent, de moins en moins de différences dans la forme des cartes d’invitation en franỗais et en vietnamien Mờme certains jeunes vietnamiens cherchent à créer leurs propres cartes pour avoir un effet de particularité exceptionnelle
C’est un système de pronoms sujets, des noms propres, des termes de parenté, des termes désignant le statut social, les titres… qui servent à s’auto-désigner ou à désigner quelqu’un dans la communication
Selon le principe de politesse, un énoncé privé de sujet ou de terme d’adresse (le cas de l’injonction) est considéré comme impoli Dans la plupart des cas, il faut employer un terme convenable Dans les cartes d’invitation aux cộrộmonies en franỗais, pour s’adresser au destinataire, on utilise des pronoms personnels ô te, vousằ, parfois des noms de profession ou des titres pour les cộrộmonies publiques trốs formelles ( ô monsieur le directeur ằ, ô monsieur le prộsident ằ ) Le systốme protocolaire est beaucoup plus variộ en vietnamien On peut choisir des pronoms personnels sujet bạn (toi-tu), ô cỏc bạn ằ (vous) , des termes de parentộ ô ụng ằ (grand-pốre), ô bà ằ (grand-mốre), ô cụ/dỡ ằ (tante), ô chỳ/bỏc ằ (oncle), ô chỏu ằ ( neveu/niốce), …., des mots de profession ô thầy, cụ ằ (maợtre) ô bỏc sĩ ằ (docteur),… ou des titres ô giỏo sư ằ (professeur), ô giỏm đốc ằ (directeur), ô tiến sĩ ằ (docteur), etc Le problốme est de choisir tel ou tel terme qui convienne au contexte, aux relations des interactants
2.3 Présence du locuteur dans l’acte d’invitation
Dans les cartes d’invitation en franỗais et en vietnamien, on utilise souvent le sujet à la troisiốme personne En franỗais, les possessifs appartiennent aussi à la troisiốme personne
Tandis qu’en vietnamien, même si le sujet est ellipse, il y une certaine trace du locuteur avec un possessif à la première personne
(51)Sophie et Jộrome entourộs de leurs parents seront heureux de vous recevoir au dợner qui sera servi au château de la Tour du Moulin à Saint Vincent à partir de 1930
(52) Trân trọng kính mời bạn Nga tới dự lễ thành hôn của hai chúng tôi
Nguyễn Minh Giang Trần Thanh Bình
(Inviter solennellement Nga à assister à notre cérémonie de mariage
Nguyen Minh Giang Tran Thanh Binh)
2.4 Moyens d’expressions des cartes d’invitation aux cérémonies
Pour rộaliser l’acte d’invitation, les locuteurs franỗais et vietnamiens emploient tous les verbes performatifs comme inviter, convier, prier tandis que les Vietnamiens préfèrent les réalisations directes en accompagnant ces expressions des adverbes ou locutions adverbiales de modalitộs ô kớnh mời ằ (convier d’une faỗon honorable) ô trõn trọng kớnh mời ằ (convier d’une faỗon respectueuse, ô thõn mời ằ (inviter d’une faỗon amicale) Dans ces cas, le sujet est souvent ellipse En faisant les cartes de ce type, le destinateur veut garder une certaine distance avec l’acte de parole afin d’atténuer la menace en cas d’échec Par contre, les Franỗais recourent non seulement aux moyens directs mais aussi à une grande quantitộ de moyens indirects (35% des cartes de notre corpus en franỗais le montrent) Le destinateur peut employer des structures désignant le désir, l’honneur ou l’attente d’avoir des invités aux cérémonies ou même l’injonction ou requête
Le Directeur et la Communauté éducative du lycée Saint-Rémi/ Saint- Paule seraient très honorés de votre présence au colloque Autour de la Shoah dans les Ardennes … (CF
Gộraldine & Grộgory et leur parents vous retrouveront avec grand plaisir au dợner qu’ils donneront à partir de 20h30 à la salle polyvalente de… (CF Corpus Carte 30)
De plus, la structure des phrases ainsi que la combinaison des expressions dans des cartes vietnamiennes sont beaucoup moins variộ que celle en franỗais, surtout celle pour les cérémonies très formelles ou celle de mariage L’inviteur rédige sa carte selon les modèles préalables et ils n’ont qu’à les décorer élégamment mais les couleurs, le caractère des lettres et la forme des cartes sont souvent à la norme et le choix reste limité Au contraire, les cartes d’invitation en franỗais existent en deux versions : classique et originale En observant les textes des cartes, on remarque que le contenu des cartes est bien personnalisé selon le gỏt et le caractère des inviteurs Pour une carte d’invitation au mariage, nous avons deux exemples typiques suivants :
M et Mme (les parents) ont le bonheur de vous annoncer le mariage de leurs enfants
Paul et Virginie et ont le plaisir de vous inviter au mariage civil ainsi qu'à la bénédiction nuptiale qui auront lieu le samedi 2 décembre 2006 à
A l'issue de la cérémonie, un vin d'honneur sera servi à la salle paroissiale
(Nom et adresses des parents des mariés)
Original (Cf Corpus Carte 53) Sylvie et Jean-Pierre ont décidé de conjuguer le verbe aimer au présent et au futur le samedi 1er mai 2007 à 16 heures en l'église de
Ils vous demandent d'apporter votre soutien à ce rendez-vous de l'histoire qui marquera incontestablement leurs vies
2.5 Sollicitation d’une réponse : À la fin des cartes d’invitation aux cộrộmonies en franỗais, il existe souvent la demande d’une réponse de l’invité Le destinateur exige que son destinataire accepte ou refuse son invitation d’une faỗon prộcise et explicite L’invitộ a recours en mờme temps à des exclamations, des assertions évaluatives, des commentaires ou des regrets s’il ne peut pas assister à la cérémonie Cependant, pour les Vietnamiens, cette coutume ne peut se pratiquer qu’en cas d’acceptation et non pas de refus C’est pourquoi l’inviteur évite de poser des questions directes aux invités D’ó l’on trouve très peu de cartes d’invitation dans lesquelles une réponse est sollicitée.
Essai d’expliquer les diffộrences entre les cartes franỗaises et vietnamiennes
Pour expliquer une variation culturelle, on revient toujours aux caractéristiques historiques, culturelles et sociales des cultures qu’on étudie Le cas de l’acte d’invitation n’est pas une exception L’observation comparée des cartes d’invitation aux cérémonies a mis en évidence que cet acte n’est pas universel mais culturellement déterminé Dans le cadre de ce mémoire, nous essayons de clarifier comment les facteurs culturels influent sur les cartes d’invitation en franỗais et en vietnamien
Comme les cultures franỗaise et vietnamienne sont des domaines trốs larges et abstraits qui demandent des études profondes, nous nous contentons d’aborder seulement des éléments culturels qui sont à la base de la politesse et des relations interpersonnelles des Vietnamiens et qui peuvent avoir des influences sur les comportements langagiers en général et dans les échanges d’invitation en particulier
Pour commencer, il convient de définir la notion de culture Il existe de nombreuses définitions Selon Larousse Illustré (1993 : 289), la culture désigne “ un ensemble des usages, des coutumes, des manifestations artistiques, religieuses, intellectuelles qui définissent et caractérisent un groupe, une société”
Selon le Dictionnaire Hachette encyclopộdique, c’est ô l’ensemble des activitộs soumises aux normes socialement et historiquement différenciées et des modèles de comportements transmissibles par l’ộducation, propre à un groupe social donnộ ằ l’éducation, qui, de plus, différencient les communautés les unes des autres La culture conditionne ainsi les comportements langagiers de tel ou tel peuple Ces définitions justifient ainsi notre choix d’expliquer les différences des comportements verbaux par des facteurs culturels
- Influences des facteurs de la culture vietnamienne
Fondé il y a très longtemps, le Vietnam primitif a déjà sa propre culture avec la fondation de son premier État, le “Van lang” Au cours de son histoire, le Vietnam a été, à plusieurs reprises, occupộ par les ộtrangers (Chinois, Franỗais…) De plus, situộ au milieu de l’Asie Pacifique, le Vietnam est la destination de nombreux commerỗants et commissaires étrangers Ce qui fait que la culture vietnamienne a témoigné l’intégration de nombreuses religions comme le bouddhisme indien, le confucianisme, le taọsme, le christianisme,… il devient aujourd’hui une culture très riche et diverse
D’autre part, la culture vietnamienne prend source de la culture du riz Dans un pays tropical ó les intempéries sont fréquentes, les gens doivent se regrouper en “villages” pour s’entre-aider en cas de besoin À l’intérieur du village, mais aussi entre les villages voisins, il existe traditionnellement toute une série de relations complexes d’entraide et de solidarité
L’entraide joue surtout en cas de calamités naturelles, les brigands ou pour harmoniser les problèmes d’irrigation, problèmes capitaux dans les villages L’ensemble des villages liés par ce système d’entraide vénère généralement le même génie titulaire et le jour de culte devient une fête commune Ceci a caractérisé la culture vietnamienne, une culture fondée essentiellement sur le culte de la nature, des ancêtres fondamentaux du pays, de la famille, le sentiment de voisinage Dans une telle culture, l’individualisme n’existe pas : l’individu s’est effacé devant la communauté Ce caractère explique pourquoi les Vietnamiens utilisent rarement des pronoms personnels et pourquoi ils mettent beaucoup d’importance sur les relations interpersonnelles
La culture vietnamienne a ộgalement reỗu des influences du bouddhisme indien et des autres religions et doctrine, surtout le confucianisme qui est plutôt une doctrine, est présente au Vietnam depuis plus de 2000 ans et exerce plus d’influences sur les consciences des Vietnamiens Elle constitue le patrimoine spirituel, moral et social du peuple vietnamien
Pour Confucius, l’homme est bon en même temps qu’il est mauvais mais il tend à la perfectibilité Il faut alors “ faire à autrui ce que nous voulons qu’on nous fasse à nous- mêmes” et inversement “ne pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’on nous fasse”
L’homme honnête ou l’homme de qualité doit être déterminé selon les vertus suivantes : JEN : humanité parfaite, YE : équité ; LIL étiquette, rite ; TCHE : perspicacité intelligence ; SIN : loyauté, fidélité à la parole donnée L’homme doit ainsi bien se conduire et bien se comporter envers son entourage en respectant des règles de convenance et de politesse Pour accéder à la vertu, l’homme doit rendre conformes paroles et actes Il y a trois fautes à éviter : parler sans y être invité, ne pas parler quand on est invité, et parler sans observer les réactions de l’autre
Ces principes expliquent pourquoi à l’oral ainsi qu’à l’écrit, les Vietnamiens mettent toujours l’accent sur les mots, les expressions à utiliser pour être corrects et conformes suivant le contexte et leur relation interpersonnelle
La piộtộ filiale est un autre des principes fondamentaux du confucianisme ô le respect du pốre, de la mốre et des aợnộs, c’est la racine du bien ằ C’est à la base de ce principe que la société fonctionne Sa hiérarchie se manifeste, par exemple, dans la fête du village Quand on célèbre un banquet devant l’autel de génie, traditionnellement, les habitants sont strictement groupés en tables suivant leur âge et leur rang dans la hiérarchie communale
Avec ces principes fondamentaux, le confucianisme a contribué à la formation des consciences des Vietnamiens de génération en génération, il est empreint dans la pensée de chaque Vietnamien C’est pourquoi la hiérarchie est si importante au Vietnam et les Vietnamiens accordent une grande attention à la parole et la politesse Vivant en pleine communauté, et sous influence du confucianisme, les Vietnamiens apprécient beaucoup le respect de l’honneur Il existe par conséquent plusieurs dictons sur ce caractère
“Tốt danh hơn tốt áo lành” (Un bon renom vaut mieux des habits décents)
“Đói cho sạch, rách cho thơm” (On peut avoir faim mais on doit rester propre, les vêtements peuvent être déchirés mais qu’ils sentent bien)
C’est à partir de ce respect d’honneur que les Vietnamiens font aussi très attention à la face Cette face se manifeste mờme d’une faỗon excessive, notamment dans les villages, pour propre nature Il existe plusieurs anecdotes sur ce sujet comme l’anecdote du poisson en bois
On raconte l’histoire d’un lettré qui doit même mettre un poisson en bois sur le plateau au repas, simplement pour cacher sa pauvreté
Tout le monde a peur de perdre la face Si quelqu’un quitte un village, et qu’il ne réussit pas mieux que ceux qui y restent, il sera mal vu et se sent lui-même mal à son clan voire à son village C’est pour cette face qu’on veut se sentir respecté Comme a dit Confucius : “ faire à autrui ce que nous voulons qu’on nous fasse à nous-mêmes” et inversement “ne pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’on nous fasse”