CADRE THÉORIQUE DE LA RECHERCHE
La compréhension en lecture
1.1.1 L’acte de lire 1.1.1.1 Définition de la lecture
La lecture est un canal important de réception des informations Dans la vie quotidienne, la lecture est une activité familière et habituelle d‟un très grand nombre de personnes Dans la vie professionnelle, les situations ó on doit lire ne manquent pas : Lire un circulaire, un document, un bilan, un ouvrage scientifique Il est inpensable qu‟un chercheur ne lise pas La documentation est déterminante pour leur recherche La lecture est devenue une pratique fondamentale non seulement dans la vie privée, professionnelle et publique, ainsi qu‟au sein de l‟école Un élève ou un étudiant ne doit pas se contenter des cours donnés par les enseignants, il faut qu‟il lise beaucoup : des manuels, des documents et ouvrages spécialisés
Personne ne peut nier le rụle important de la lecture, mais ô Qu’est-ce que la lecture ? ằ
Pour Harmer (1989 : p.153), la lecture est un processus mécanique dans lequel les yeux reỗoivent le message et puis le cerveau traite des formes graphiques perỗues afin de trouver la signification du message
On pourrait croire que chercher à définir une opération aussi courante que la lecture est une manière de couper les cheveux en quatre, de "chercher la petite bête" Nous lisons, en effet, des phrases et des textes organisés si souvent et depuis si longtemps! Et pourtant les aptitudes de lecture nécessaires au cycle supérieur de l'enseignement secondaire font souvent défaut C'est que lire demande de mettre en œuvre une série d'opérations relativement complexes Il est utile de s'arrêter quelques moments à les expliciter
La lecture à l'école est exigeante, elle est intensément active puisque le lecteur doit y lutter contre la tentation de se laisser emporter par le talent de l'auteur, garder une distance et maintenir son attention éveillée Cette démarche peut cependant apporter beaucoup de plaisir
Dans tous les cas, lire revient à fabriquer du sens en associant les données nouvelles apportées par le texte à celles dont nous disposons déjà Il n'y aura donc jamais deux lectures identiques du même texte
Quand à Hộbrard, ô Lire ne consiste pas à aller du texte à sa signification mais au contraire à faire des hypothèses sur une signification possible puis à vérifier ces hypothèses dans le texte… Apprendre à lire, c’est apprendre à mobiliser et à organiser l’information dont on dispose dans le domaine d’expộrience du texte qu’on se propose à lire ằ
Ainsi, lire n‟est pas seulement le décodage des signes graphiques, ce ne sont pas non plus les yeux qui lisent C‟est un acte de l‟intelligence, c‟est émettre des hypothèses et les vérifier en fonction du contenu linguistique rencontré par les yeux et du vécu du lecteur
Lire, c'est construire le sens d'un texte Ainsi, l'élève est un lecteur actif dans la construction du sens d'un texte Cette dernière exige que l'élève ait à sa disposition les moyens de rộaliser son projet de lecture et qu'il puisse les utiliser de faỗon efficace
Les moyens mis à sa disposition pour réaliser son projet de lecture sont les différentes stratégies de planification, de gestion et d'évaluation qu'il utilise avec différents textes, y compris avec des produits médiatiques, afin de répondre à ses besoins d'information ou à ses besoins d'esthétique et d'imaginaire
On a parfois tendance à considérer la lecture comme une activité passive pendant laquelle le lecteur silencieux reỗoit le texte La lecture demande au contraire au lecteur d‟effectuer un mouvement de va-et-vient entre les données du texte et ses connaissances antérieures Souvent, le texte n‟est pas lu linéairement : le lecteur „„travaille‟‟ le texte, en change l‟ordre, le relit en partie, soit qu‟il cherche une information ponctuelle, soit qu‟il veuille voir ce qu‟il y a sous le texte, soit encore qu‟il veuille le mémoriser et qu‟il fasse l‟effort mental de le synthétiser et le retenir
1.1.2 La compréhension ô Comprendre un texte c‟est se construire une reprộsentation mentale de la situation décrite Cette représentation est élaborée à partir d‟informations explicites de nature lexicale (les mots) organisés en phrases selon les règles propres à la langue (la syntaxe); ces phrases sont elles-mêmes agencées séquentiellement dans les textes (L‟Observatoire nationale de la lecture, Maợtriser la lecture)
Comprendre est un processus dynamique qui nécessite en permanence la mobilisation de connaissances antérieures, la mise en relation et l‟intégration des informations nouvelles avec celles qui sont déjà disponibles pour créer une représentation mentale cohérente avec la situation dộcrite ; les chercheurs l‟appellent ô modốle de situation ằ
A l‟écrit, la compréhension est facilitée par le fait que l‟on ne lit pas strictement de manière linéaire, on peut revenir en arrière et relire (ce qui n‟est pas le cas à l‟oral)
La compréhension qui résulte de la lecture et/ou de l‟audition d‟un texte est toujours le fruit de l‟interaction de deux composantes :
un texte avec ses caractéristiques propres (lexique, structure, syntaxe)
un lecteur avec ses caractéristiques également : expertise, buts, intentions
1.1.2.1 Les étapes de la compréhension
Le modèle de Van Dijk et Kintsch (1983) distingue plusieurs niveaux de compréhension :
le traitement lexical et syntaxique de surface (mot à mot)
Il s‟agit dans un premier temps d‟identifier les mots, d‟y faire correspondre un concept, d‟intégrer ce concept dans le modèle que le lecteur a déjà ou est en train de construire Cette ô forme de surface ằ est transitoire, elle est trốs vite oubliộe
Il s‟agit d‟une base de texte ó sont représentées les idées énoncées et leurs interrelations Elle correspond à la signification littérale du texte
la macrostructure Elle peut être assimilée à un résumé du texte
le modèle de la situation C‟est le niveau le plus achevé La représentation peut alors prendre un caractère imagé contenant les caractéristiques des personnages, leurs positions respectives ainsi que leurs actions, le tout dans un processus dynamique en évolution
L’enseignement de la compréhension écrite
La compréhension de documents écrits est liée à la lecture
En FLE, la lecture vise plusieurs compétences:
- Une compétence de base qui vise à saisir l‟information explicite de l‟écrit
- Une compétence intermédiaire, qui vise à reconstituer l‟organisation explicite du document
- Une compétence approfondie, qui vise à découvrir l‟implicite d‟un document écrit
L‟objectif de la compréhension écrite est donc d‟amener les apprenants progressivement vers le sens d‟un écrit, à comprendre et à lire différents types de texte
L‟objectif premier de cette compétence n‟est donc pas la compréhension immédiate d‟un texte, mais l‟apprentissage progressif de stratộgies de lecture dont la maợtrise doit à long terme, permettre aux apprenants d‟avoir envie de lire, de feuilleter un journal ou de prendre un livre en franỗais Les apprenants vont acquộrir petit à petit les mộthodes qui leur permettront plus tard de s‟adapter et de progresser dans des situations authentiques de compréhension écrite
Les séquences de compréhension écrite se déroulent sous forme d‟activités qu‟il est important de réaliser très régulièrement, afin de pousser les apprenants à acquérir des réflexes, qui aident à la compréhension
Tout comme en compréhension orale, l‟élève découvrira grâce au texte, du lexique, des faits de civilisation, des éléments de grammaire en contexte, de structures, qui vont l‟amener à s‟enrichir Les activités de lectures servent aussi à se familiariser avec des textes authentiques, à entraợner les ộlốves à la lecture à haute voix, et ainsi à fournir un contexte à des productions écrites sur le même thème
En général, face à un texte nouveau, la réaction des étudiants est souvent d‟ouvrir immédiatement le dictionnaire et de procéder systématiquement à la traduction des mots inconnus Outre le temps perdu, c‟est le contenu même qui est altéré, l‟essentiel et le secondaire ne pouvant être repérés et classés Etouffé par le détail, l‟apprenant est désormais incapable d‟avoir une vision globale du texte D‟autre part, par peur de rộpondre ô faux ằ, il reste prisonnier des mots du texte, préférant la citation à la reformulation personnelle
L‟explication de ces difficultés réside essentiellement dans l‟approche linéaire de la compréhension, qui procède par accumulation de significations, sans perspective globale
Ainsi, placé devant un document écrit, l‟apprenant attaque aussitôt sa lecture à la première ligne du texte et progresse mot à mot, sans mettre en rapport texte et paratexte, sans chercher préalablement une compréhension globale du document
Alors, les activités de compréhension dans la classe de FLE viseront donc à substituer à un comportement passif une attitude active de découverte, grâce à la mobilisation de techniques appropriées auxquelles sera formé l‟apprenant et qu‟il pourra appliquer ensuite à toute situation de compréhension, voire transférer à des activités similaires dans sa langue maternelle
L‟enseignant doit utiliser des supports en adéquation avec le niveau de ses apprenants, mais il est également important de tenir compte des préoccupations et des centres d‟intérêt des apprenants Les supports à utiliser doivent être authentiques le plus possible On peut utiliser par exemple : des cartes postales, des cartons d‟invitation, des messages, des télégrammes, des publicités, des catalogues, des brochures, des lettres amicales, des lettres formelles, des extraits de journaux, de magazines, des courriers électroniques, des extraits de sites Internet, des interviews, des extraits de reportages, des notices d‟utilisation, des programmes touristiques, des menus, des extraits de récits…
1.2.2 Les aspects à prendre en compte dans le choix d’un support écrit
Aspect communicatif : les supports écrits doivent toujours présenter un objectif langagier et communicatif, surtout dans les premiers mois de l‟apprentissage, ó on se sert de cette compétence pour aider l‟apprenant à découvrir progressivement les actes de langage dont il va avoir besoin Il faut se demander quelle est la fonction du document écrit dans la communication en général, et quels sont les éléments indispensables à saisir sans lesquels on ne peut pas considérer que la lecture a atteint son but Les réponses à ces questions vont conditionner, par exemple, le choix que vous allez opérer entre les informations sur lesquelles vous devez insister et celles que vous pourrez laisser de côté
Aspect discursif : selon les caractéristiques du discours, les moyens qu‟on peut utiliser pour aider et vérifier la compréhension des élèves sont différents : si la reformulation/répétition convient parfaitement à un discours de type narratif, elle est impossible pour un discours ó les informations sont juxtaposées Les questions que l‟on pose directement aux élèves sont pratiques pour qu‟ils précisent un élément factuel, mais les questions directes deviennent inopérantes lorsque l‟information se répète par exemple C‟est dans ce cas une mise en tableau qui sera la plus efficace
Aspect pédagogique : comme pour toute activité d‟apprentissage, il est important que les tâches de compréhension suscitent au maximum la participation de chaque apprenant La compréhension est souvent pratiquée d‟une manière qui parcellise le travail des élèves : sollicités à tour de rôle par une question, les élèves sont souvent réduits à des interventions ponctuelles, sur un élément du document, à un moment particulier seulement Certaines procédures permettent en revanche de les faire intervenir sur la totalité de l‟activité de compréhension
1.2.3 Les types d’exercices en compréhension écrite
Il s‟agit des mêmes exercices que ceux que l‟on peut proposer en compréhension orale
Seuls les supports diffèrent Les professeurs utiliseront donc :
des questionnaires à choix multiples (QCM)
des questionnaires vrai/faux/je ne sais pas
des questionnaires à réponses ouvertes et courtes (QROC)
C‟est le type de texte, le support écrit qui va déterminer le choix des activités et le type d‟exercices On ne proposera pas un questionnaire pour un fait divers et une petite annonce ou pour un bulletin météorologique et une revue de presse Les activités naissent du document, non l‟inverse.
Le franỗais de spộcialitộ
Selon Odile Challe, parmi les motivations qui sont à l‟origine de l‟apprentissage du franỗais, on peut envisager deux visộes majeures:
- Une visée éducative / culturelle : L‟objectif retenu de cette visée est de permettre l‟accốs à la langue et la culture franỗaise dans un double souci d‟enrichissement des connaissances et de formation intéllectuelle
- Une visée fonctionnelle ou instrumentale ó il s‟agit de répondre à un besoin immédiat de communication L‟objectif retenu de cette visée est de permettre l‟accès à l‟application de cette langue dans la vie professionnelle (CHALLE O., 2002, Enseigner le franỗais de spộcialitộ, p.29)
Il ressort de là qu‟on peut diviser la langue franỗaise en langue gộnộrale et en langue de spécialité et que chaque niveau de langue a des finalités différentes
Nous entendons par ô franỗais de spộcialitộ ằ le franỗais utilisộ dans un domaine bien dộterminộ correspondant à des situations professionnelles dộfinies Ainsi, le franỗais de spécialité n‟est qu‟une sous-langue de la langue générale et il couvre un domaine très large : le franỗais juridique, le franỗais du tourisme et de l‟hụtellerie, le franỗais des affaires ou du commerce, le franỗais de la mộdecine, le franỗais du secrộtariat, le franỗais des transports, le franỗais des postes et des tộlộcommunications, le franỗais de l‟informatique, le franỗais de la banque, le franỗais des relations publiques et de l‟administration
La diversité des domaines spécialisés témoigne de la demande d‟un apprentissage très dộterminộ qui rộpond à des prộoccupations prộcises Un franỗais de spộcialitộ ne doit pas ờtre appris pour lui-même Il doit être enseigné comme un véhicule pour transmettre des connaissances et comme un moyen pour atteindre le plus vite un but professionnel Quelque soit le domaine de spécialité concerné, l‟enseignement / apprentissage vise l‟acquisition d‟un franỗais liộ à un champ professionnel
1.3.2 Diffộrences entre le franỗais gộnộral et le franỗais de spộcialitộ :
Pour pouvoir affirmer la place de l‟enseignement du franỗais de spộcialitộ dans la didactique du FLE, il faudrait faire apparaợtre les diffộrences entre ces deux sous-ensembles
Parlons d‟abord du franỗais gộnộral, c‟est tout ce qui est langage, centrộ sur des savoirs précis (littérature, grammaire), des savoir-faire (analyser, synthétiser, écrire, lire, savoir apprendre ) l‟enseignement du franỗais gộnộral touche le plus grand nombre d‟apprenants dans le monde Ils suivent un enseignement extensif de quelques heures par semaine, durant plusieurs années, avec un programme à orientation large
Le franỗais de spộcialitộ, quand à lui, tient compte des objectifs à atteindre En effet, il surgit en raison des demandes spécifiques émanant du monde professionnel : il est enseigné à un public qui souhaite acquộrir ou amộliorer des compộtences linguistiques en franỗais pour pouvoir ensuite exercer une activité professionnelle Ce type d‟enseignement peut exister également dans l‟enseignement universitaire : les étudiants non francophones faisant leurs ộtudes en franỗais doivent perfectionner leurs compộtences linguistiques pour atteindre leurs objectifs universitaires Il s‟agit là de la premiốre diffộrence entre le franỗais gộnộral et le franỗais de spộcialitộ
La deuxiốme concerne la tõche de l‟enseignant du franỗais de spộcialitộ : il ne s‟agit plus exclusivement d‟amener l‟apprenant à connaợtre la langue franỗaise (langue de culture), mais de le rendre apte à faire ô quelque chose ằ à l‟aide du franỗais : l‟apprenant, dans un premier temps, n‟apprend donc plus le franỗais, mais du franỗais L‟enseignant doit pour cela apprendre à s‟adapter à différents publics et domaines de spécialité et être dispensé d‟une formation continue ou d‟une auto-formation dans tel ou tel domaine de spécialité (son lexique, ses notions, ses procédures, ses types de communication dominants )
Outre les dites divergences très générales, nous constatons également des caratéritiques spécifiques qui peuvent être synthétisés sur trois plans : lexical, syntaxique et stylistique
1.3.3 Les caractères spécifiques des langues de spécialité 1.3.3.1 Les caractères spécifiques d’ordre lexical
D‟après RONDEAU G., il faut d‟abord noter que certains sont communs à toutes les langues de spécialité, alors que d‟autres sont propres a chacune Parmi les caractères spécifiques, nous pouvons mentionner les suivants: a) l’univocité , c‟est à dire la correspondance réflexive d‟un terme à une notion et à une seule Cela veut dire qu‟il n‟existe pas, en principe, de polysémie en langues de spécialité
Tandis que celle-ci est une propriộtộ inconstestable du franỗais gộnộral Ce point distinctif peut être expliqué par le fait que le discours scientifique exprime des vérités scientifiques, celles-ci doivent ờtre exactes, prộcises, sans ambiguùtộ Ce caractốre monosimique constitut donc un point avantageux qui assure les apprenants du franỗais de spộcialitộ En effet, ils peuvent réutiliser avec certitude le vocabulaire acquis sans avoir peur de se tromper de sens des mots b) L’appartenance à un domaine déterminé La valeur sémantique d‟un terme est définie par rapport à un ensemble de notion faisant partie d‟un champ déterminé Cela veut dire que l‟homonymie n‟entraợne aucune gờne en terminologie car deux termes recouvrent deux notions distinctes dans deux domaines différents c) La priorité de la notion sur le terme , notamment quand il s‟agit de classement lexical Ainsi un classement thématique et alphabétique s‟avère plus pratique qu‟un classement purement alphabộtique (RONDEAU G., ô Les langues de spộcialitộ”, Le Franỗais dans le monde N 0 145, p.75-76)
1.3.3.2 Les caractères spécifiques d’ordre morpho-syntaxique
A ce niveau, les caratères spécifiques des langues de spécialité se manifestent soit par la priorité accordé à tel ou tel verbe, à tel ou tel mode ou par l‟absence de certains termes Il en est de même, dans ce domaine de l‟absence de certains formes morpho-syntaxiques, telles que l‟emploi du pronom personnel “tu”, ou des indộfinis comme “cela / ỗa”, “on”
1.3.3.3 Les caractères spécifiques d’ordre stylistique
Les caractères spécifiques d‟ordre stylistique se traduisent par la précision, la simplicité, la clarté et la rigueur logique Ils se manifestent aussi par la délimitation rigoureuse de valeurs sémantiques de termes choisis avec soin et le recours fréquents aux nombres, signes et symboles
Il est à noter que le style dit ô scientifique ằ recouvre l‟ensemble des langues de spécialité
En conclusion, il faut rộpộter que le franỗais gộnộral et le franỗais de spộcialitộ sont les deux sous-ensembles du FLE Afin de tracer une distinction plus condensée et convaincante entre ces deux sous-ensembles du FLE, nous nous permettons de reproduire ci-dessous le tableau dressé par J-M.Mangiante et C.Parpette
Le franỗais gộnộral et le franỗais de spộcialitộ: diffộrences et points communs
Francais gộnộral Franỗais de spộcialitộ
2 Formation à moyen ou long terme 2 Formation à court terme
3 Diversité thématique, diversité de compétences
3 Centration sur certaines situations et compétences cibles
4 Contenus maợtrisộs par l‟enseignant 4 Contenus nouveaux, a priori non maợtrisộs par l‟enseignant
5 Travail autonome de l‟enseignant 5 Contact avec les acteurs du milieu étudié
ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES ENQUÊTES
Les enquêtes
La population de cette enquête se compose de 70 étudiants en deuxième année spécialisés dans le domaine de la police contre les délits économiques et financiers Parmis les policiers, il y a aussi des étudiants venus des écoles du Ministère de la Défense En général, ils s‟intègrent bien dans l‟environnement policier
Les étudiants partagent des caratéristiques communs: venant des villes et provinces du nord et du centre du Vietnam, la plupart ont 19 ans Certains ont plus de 20 ans, soit parce qu‟ils ont fait deux ou trois ans de services policières, soit parce qu‟ils repassent le concours d‟entrée pour la deuxième ou la troisième fois
Puisque le métier policier demande beaucoup d‟efforts physiques et une grande disponibilité, le nombre des étudiantes restent très limité
La grande majoritộ de ces ộtudiants n‟a aucune connaissance du franỗais à l‟entrộe de l‟universitộ Ce sont donc de vrais dộbutants en franỗais
Les étudiants sont sélectionnés en fonction de leur volonté personnelle et de leurs notes obtenues au concours national d‟admission à l‟APP À compter du début de la deuxième annộe, les cours de franỗais de spộcialitộ sont introduits dans le programme Les cours de franỗais gộnộral n‟existent plus
Tableau 2 Les caractéristiques des sujets
Sexe Âge Langues étrangères apprises aux écoles secondaires Durée
20 ans franỗais anglais autres 3ans
L‟échantillon de l‟enquête est composé de 70 étudiants en deuxième année spécialisés dans le métier de la police contre les délits économiques et financiers Ils sont pour la plupart des dộbutants absolus en franỗais De plus, il n‟y a pas de continuitộ dans leur parcours : au collègue, ils apprenaient l‟anglais ou le russe, mais à l‟université, ils commencent à apprendre le franỗais, cela cause des difficultộs pour l‟enseignement/apprentissage du franỗais langue étrangère
Pour connaợtre la pratique quotidienne de l‟apprentissage de la comprộhension ộcrite en classe et à la maison, ainsi que les attentes des étudiants, un questionnaire comprenant 30 questions à choix multiple a ộtộ ộlaborộ et envoyộ à 70 ộtudiants de franỗais Ce questionnaire est rédigé en vietnamien pour faciliter la compréhension des interrogés, ce qui assurait mieux la fidélité dans leur réponse
Le contenu des questions portent sur :
L’attitude et la motivation des ộtudiants pour le franỗais en gộnộral et la CE en particulier
Questions 1,2 : L‟amour pour le franỗais Questions 3,4,5,6 : L‟attitude des ộtudiants pour la CE dans l‟apprentissage du franỗais Questions 7,8 : Le temps accordé à l‟auto-apprentissage en dehors de la classe
La méthode et les conditions matérielles
Questions 9,10 : Les informations concernant la méthode utilisée Questions 11,12 : Les conditions matérielles dans l‟enseignement des langues étrangères
Question 13 : Les difficultộs dans l‟apprentissage du franỗais de spộcialitộ Question 14,15,16,17,18 : L‟utilisation des stratégies de lecture
Question 19 : Mémorisation du vocabulaire grâce à l‟explication du professeur
Questions 20,21 : L‟aide du professeur dans l‟acquisition du vocabulaire et dans la compréhension du texte
Questions 22,23,24 : La méthode d‟auto-apprentissage des étudiants Questions 25, 26,27: Les suggestions des étudiants dans l‟enseignement de la CE Question 28 : La pratique du franỗais de spộcialitộ des ộtudiants
Questions 29,30,31 : Auto-apprentissage des ộtudiants de leur progrốs en franỗais
Nous avons distribué le questionnaire à 70 étudiants Nous les avons toutes récupérées et recueilli des informations utiles de la part des interviewés
Les ộtudiants ont reỗu l‟enquờte dans une sộance de la CE aprốs avoir passộ le deuxiốme test d‟ộvaluation A ce moment là, les ộtudiants ont terminộ 70 heures de franỗais et et ils connaissent leurs points forts et points faibles pendant leur apprentissage Leurs réponses sont pour la plupart pertinentes pour nos études
2.1.2 La deuxième enquête 2.1.2.1 La population et échantillon
La population de l‟enquờte est constituộe de 5 enseignants de franỗais, dont trois femmes, du Département de langues étrangères et un ancien professeur qui est actuellement Doyen du Bureau de la formation continue Il est aussi professeur invité de notre Département
Ils sont deux ô gộnộrations ằ en ce qui concerne l‟õge Les ô seniors ằ portent les hauts grades de la force policière : Ils sont tous sous-colonel et lieutenant-colonel Les deux ô juniors ằ sont sous-capitaine, ceux qui travaillent depuis sept ans à l‟APP Parmis eux, les deux ô seniors ằ professeurs qui ont une riche expộrience et une grande compộtence sont successivement Doyen de notre Dộpartement Ils ont fait leurs ộtudes de franỗais à l‟ộcole de langue étrangère du Ministère de la Sécurité du Vietnam et puis ont suivi une formation approfondie en Hongrie Ce sont les auteurs de la mộthode ô Le franỗais de spộcialitộ dans le domaine de la police ằ utilisộe dans notre ộtablissement
Les professeurs de franỗais de l‟APP sont bien formộs Ils sont issus des universitộs réputées du pays ou des pays étrangers Ils aiment tous être professeur-policier Diplômées des
Dộpartements de franỗais des ộcoles de langue ộtrangốre : l‟E.S.L.E – U.N de Hanoi, l‟E.S.L.E de Hanoi (devenue Université de Hanoi) elles sont en mesure de bien transmettre des connaissances linguistiques et socio-culturelles à la clientèle de l‟Académie À l‟heure actuelle, deux enseignants ont le niveau de master et un autre poursuit des études post-universitaires Une enseignante vient d‟obtenir le master 2 en matière de la Sécurité intérieure de l‟Université Jean-Moulin Lyon 3
Personne n‟a reỗu de formation dans le domaine policier Nous sommes donc obligộs de nous autoformer à travers des livres, des documents et avec l‟aide de nos collègues dans d‟autres départements Étant professeurs-policiers, ils cherchent toujours à acquérir une culture policière, en terme de savoirs, de compétences et de comportements professionnels, en se renseignant auprès de leurs collègues d‟autres Départements Ils étudient aussi des documents sur toutes les disciplines comme la police criminelle, la police d‟instruction, la police contre les délits économiques et financiers, la police scientifique technique… Cela doit permettre l‟acquisition d‟une culture policière, condition nécessaire à une compréhension approfondie des actions du policier à s‟intộgrer dans l‟enseignement du franỗais de spộcialitộ
Tableau 3 Les caractéristiques des sujets
L‟échantillon de recherche est constitué de 05 sujets de l‟APP, soit la totalité des professeurs de franỗais de l‟APP
Le groupe d‟enseignants se compose de 5 membres de 31 à 55 ans Trois d‟entre eux possèdent le diplôme de master C‟est donc un corps d‟enseignants bien formé Parmi eux, un professeur qui joue souvent le rôle d‟interprète lors des visites officielles des délégations venues de France ou lors que les délégations de l‟APP ou du Ministère de la Sécurité du Vietnam visitent l‟ENSP ou l‟IHESI (l‟Institut des Hautes études de la Sécurité intérieure) en France
Le questionnaire comporte 19 questions Les questions posées portent sur la situation de l‟enseignement de la CE à l‟APP, particulièrement visent à identifier les difficultés rencontrées par des étudiants en CE La plupart d‟entre elles sont rédigées sous forme de QCM afin de faciliter la tâche des répondants Le questionnaire est constitué de quatre groupes de questions qui portent sur :
L’attitude et la motivation de l’enseignant pour la CE
Questions 1,2,4: L‟importance de la CE dans l‟enseignement des langues étrangères
Questions 3,5,6 : L‟intộrờt de l‟enseignant dans l‟enseignement du franỗais en gộnộral et de la CE en particulier
La méthode et les conditions matérielles
Questions 7,8,9 : Les informations concernant la méthode utilisée Questions 10,12 : les jugements des enseignants pour le contenu de la méthode Questions 11,13 : Les conditions matérielles dans l‟enseignement des langues étrangères
Questions 14: Remarques des professeurs sur les difficultés de leurs étudiants Questions 15,16,17,18,19 : Les démarches méthodologiques
Aprốs avoir ộlaborộ le questionnaire, nous avons envoyộ aux professeurs de franỗais de l‟APP au mois de novembre (avant la fin du premier semestre de la deuxième année), après le deuxiốme test d‟ộvaluation (Pour chaque cours de franỗais, les ộtudiants doivent passer trois tests dont la note moyenne représente 25% du résultat final Cette enquête s‟est déroulée en même temps que celle des étudiants Nous avons choisi ce moment pour rendre l‟enquête plus d‟actualité et les enseignants interrogés sont disponibles à répondre nos questions
Nous avons reỗu toutes les fiches d‟enquờte avec les rộponses accomplies Le nombre des professeurs du franỗais est trốs modeste (5 en tout), mais leurs rộponses ont donnộ une description sur l‟enseignement de la CE Ce sont des informations précieuses pour que nous puissions mieux analyser la situation.
L’analyse des résultats des enquêtes
L’attitude des étudiants pour la compétence de la CE
Tableau 4 L’attitude des étudiants pour la compétence de la CE
Q1 : Aimez-vous apprendre le franỗais ? beaucoup 0 0 peu 40 57 pas du tout 30 43
Q2 : D’aprốs vous, le franỗais est difficile 50 71 assez difficile 20 29 facile 0 0
Q3 : Laquelle des quatre compétences dans l’apprentissage du franỗais de spộcialitộ est la plus utile à votre futur métier ?
Q4 : Comment trouvez-vous le volume d’heure destiné à la compréhension écrite ? surchargé 0 0 trop chargé 10 15 suffisant 25 36 insuffisant 34 49
Q5 : Aimez-vous apprendre la CE ?
Q6 : Comment trouvez-vous la CE ? difficile 61 87 assez difficile 9 13 facile 0 0
Q7: Préparez-vous les exercices pour une séance de la
Q8 : Combien de temps consacrez-vous à l’auto- apprentissage en dehors de la classe plus d‟une heure par jour 9 13 moins d‟une heure par jour 43 61
10 heures avant l‟examen 18 26 seulement en classe 0 0
On peut constater, en observant le résultat de la première question, que la plus grande difficultộ que nous devons faire face consiste à l‟indiffộrence des ộtudiants pour le franỗais
Les rộponses reỗues nous ont vraiment dộplu: il y a 57 % qui aiment peu cette langue et 43 % ne l‟aiment pas du tout Ces chiffres nous montrent bien que le franỗais n‟attire pas les
Actuellement, presque tous les étudiants ont déjà fait 7 ans d‟études de l‟anglais dans les écoles secondaires Un grand nombre d‟étudiants ont atteint un haut niveau d‟étude (A ou B) en anglais Ils sont capables de bien communiquer, de bien écrire en cette langue étrangère
Seulement trốs peu d‟ộtudiants apprennent le franỗais et le reste, l‟anglais pendant 3 ans au lycée Les apprenants d‟anglais veulent toujours continuer ce qu‟ils ont déjà appris à l‟école secondaire et approfondir leur niveau De plus, ils apprécient bien l‟anglais qui est populaire dans le monde entier Alors, ils ne sont pas motivộs d‟apprendre le franỗais Ils ont du mal à mémoriser le vocabulaire, la grammaire et à prononcer Ils se confondent surtout la prononciation des deux langues parce que beaucoup de mots des deux systèmes se ressemblent Ils jugent le franỗais difficile à apprendre (71%)
Comment leur faire aimer cette langue? En dehors des politiques de l‟Etat, du Gouvernement et du Ministère de la Sécurité publique, les professeurs en prennent une grande charge Et ce n‟est pas un travail facile
Les résultats de la troisième question montre que la plupart des étudiants prennent conscience de l‟importance de l‟expression orale En effet, 71% des étudiants disent que l‟expression orale dans l‟apprentissage du franỗais de spộcialitộ est la compộtence la plus utile à sa carrière Ensuite, 29% déclarent que c‟est la compréhension écrite
Il est évident que le travail des policiers consiste à prendre contact en permanence avec la population, dont un bon nombre d‟étrangers Un policier de la route indique le chemin aux touristes, contrôle les papiers des conducteurs Un policier pénitentiaire donne des renseignements à des prisonniers étrangers Un policier d‟instruction interroge les suspects, les témoins Un policier administratif identifie l‟identité des nouveaux venus dans leur quartier
Un policier armộ se renseigne auprốs d‟un expert franỗais sur le mode d‟emploi d‟une nouvelle arme offerte par la France Alors, l‟expression orale est très importante pour leur travail
Une autre raison qui explique cette réalité c‟est que l‟EO est un examen obligatoire à la fin du cours de spécialité alors que la CE n‟est évalué qu‟au deuxième semestre
Concernant le volume horaire, 49% des étudiants estiment qu‟il est insuffiant, 36 % disent qu‟il est suffisant et 15% déclarent que c‟est beaucoup Personne ne pense que c‟est surchargé Avec une telle grande quantité du vocabulaire, de la notion et des principes des métiers de la police, ils souhaitent augmenter l‟horraire pour cette compétence
En regardant les résultats de la question 5, on trouve que 57 % y sont favorables, et 43
% défavorables Bien que la compréhension écrite soit dispensée après l‟expression orale pour la nécessité de leur futur travail, plus de la moitié des étudiants affirment qu‟ils aiment apprendre la CE Cette compétence leur permet non seulement d‟enrichir des connaissances linguistiques, mais aussi de connaợtre le fonctionnement du mộtier policier des pays francophones grâce à la lecture des documents professionnels Ils peuvent ainsi découvrir les différences entre l‟organigramme des deux écoles, les matières enseignées dans les enseignements généraux et spécifiques des deux établissements universitaires, les techniques d‟nterpellation – arrestation – perquisition, les techniques d‟investigation de la police de deux pays Alors, ils sont encore motivés, désireux d‟apprendre Et la lecture leur permet d‟étudier des expériences de mener des enquêtes, lutter contre les criminalités de haute technologie des policiers étrangers, de s‟informer sur les nouvelles formes de la drogue, de lire les dossiers des prisonniers étrangers que leur envoit la police francophone Par contre, 43 % avouent qu‟ils n‟aiment pas cette compétence En réalité, il y des étudiants qui ont du mal à comprendre les ộcrits en franỗais et les cours de comprộhension ộcrite les ont fatiguộs
En observant les réponses de la question 6, on peut constater que la plupart des étudiants ont des difficultés en lecture 87% trouvent que la CE est une compétence difficile à acquộrir 13% affirment que lire en franỗais est assez difficile Cela s‟explique par le choix des documents authentiques ó il y a beaucoup de mots nouveaux, de structures difficiles En effet, 150 heures de cours de franỗais gộnộral en premiốre annộe est insuffisant pour que le professeur puisse fournir assez de connaissances en vocaculaire et des phénomènes grammaticaux
Selon les réponses aux questions 7 et 8, seulement 13% des étudiants préparent souvent pour le cours, 61% préparent parfois les exercices chez eux Ces derniers invertissent peu de temps pour la CE Sont assez nombreux des étudiants qui préparent rarement les exercices à la demande des professeurs (26%) Ce sont des étudiants moins courageux Ils n‟ont pas l‟habitude de faire une préparation pour les cours de compréhension écrite Ils s‟attendent à leurs amis et cherchent toujours des places au fond de la salle
L‟enseignement de la CE se réalise de manière efficace une fois que l‟étudiant est responsable de son apprentissage Il exige un investissement du temps de la part du lecteur
Pourtant, il en rộsulte que le temps accordộ à l‟auto-apprentissage du franỗais de spộcialitộ est limité La majorité des étudiants (61%) réservent moins d‟une heure par jour à l‟apprentissage de cette matière en dehors de la classe, quelques assidus (13%) mettent plus d‟une heure par jour et les moins courageux (26%) consacrent 10 heures pour rộviser toutes les leỗons du semestre juste avant l‟examen Ils n‟ont pas encore une attitude de travail active, ils ne se concentrent qu‟avant l‟examen C‟est pourquoi, leurs résultats en compréhension écrite ne sont pas bons
A l‟issue de ces chiffres, nous constatons qu‟il faut susciter l‟intérêt de nos étudiants pour les cours de compréhension écrite C‟est une grande question qui nous est posée
La perception des étudiants sur les documents pédagogiques
La perception des étudiants sur les documents pédagogiques
Q9 : Quels sont les thèmes que vous préférez dans la mộthode du franỗais de spộcialitộ?
2 Présentation de l‟Ecole nationale supérieure de la police de la France
Q10 : Dans la mộthode du franỗais de spộcialitộ, il y a de bonnes illustrations qui vous intéressent?
En observant le tableau 5, nous pouvons constater très facilement que les thèmes auxquels les étudiants s‟intéressent sont : la présentation de l‟APP (46%), les techniques d‟investigation (31%), la drogue (23%), l‟interpellation-arrestation-perquisition (21%) Ce sont des thèmes proches d‟eux, c‟est à dire de leur profession Le thème de la présentation de l‟Ecole nationale supérieure de la police de la France semble moins attrayant pour les étudiants, parce que les documents seraient difficiles à comprendre par rapport au niveau des étudiants
Les illustrations constituent l‟un des facteurs importants aidant les étudiants à mieux comprendre et à bien retenir la leỗon Les documents qui sont utilisộs ont de beaux dessins mais il ne s‟agit pas de documents originaux Ces documents photocopiés est ainsi moins bonne et touchent la qualité de l‟enseignement et de l‟apprentissage des étudiants
Selon les réponses fournies, 38% des étudiants répondent qu‟il y a peu d‟illustrations intéressantes dans la méthode utilisée, 33% affiment que celle-ci a de bels images illustrant le contenu de chaque dossier et 29% cochent la case non Pour mieux intéresser les étudiants, il devrait que le professeur collectionne soi-même des photos ou des images à leur montrer
La perception des étudiants sur les conditions d’apprentissage
Tableau 6 Les conditions d’apprentissage Questions
Q11 : Selon vous, l’effectif d’une classe de langue est
Q12 : Les professeurs utilisent-ils le multimédia dans l’enseignement du franỗais de spộcialitộ ?