Comme on le mentionne plus haut, un manuel scolaire, comme tout outil pédagogique, peut être défini comme un outil imprimé, intentionnellement structuré pour s'incrire dans un processus d'apprentissage, en vue d'en améliorer l'efficacité.
Quelles que soient les conceptions de l'apprentissage, on peut considérer que celui-ci consiste à devenir capable d'exercer une certaine activité sur un certain objet : soit l'apprentissage porte sur un nouvel objet, soit l'apprentissage porte sur une nouvelle activité et soit il porte sur un nouvel objet et une nouvelle activité.
Les objets d'apprentissage :
Selon Hainaut (1983), les objets d'apprentissages peuvent être :
- des particuliers, éléments ou événements singuliers n'ayant aucun caractère de généralité,
- des classes, ensemble d'éléments possédant au moins une propriété commune, - des relations, propositions qui contiennent des" variables", des termes généraux qui peuvent prenre des valeus particulières (ce sont les lois, les règles,...)
- des structures et les systèmes qui sont des ensembles de relation, exemple, à propos des adverbes (particulier: le mot "presque", classe: le concept adverbe, relation:
l'adverbe est toujour joint à un autre élément linguistique, structure: les étapes de la formation d'un adverbe à partir d'un adjectif
On peut sur ces différents objets d'apprentissage exercer différents activités: les savoir redire. Ce sont des activités qui consistent à pouvoir redire ou restituer un message appris ou donné, sans y apporter de transformation significative. On distingue : le savoir- redire textuel qui est une répétition de mot à mot et le savoir-redire transposé qui permet à l'apprenant de dire la même en utilisant ses propres termes ou sous un autre terme.
Parallèlement aux savoir-redire, les savoir-refaire sont la reproduction de geste appris,
dans la même situation que celle dans la quelle ils ont été appris ou montrés, les savoir- faire cognitifs
Ce sont des activités cognitives plus élaborées (distinguer l'essentiel de l'accessoire, élaborer un plan, rédiger une synthèse, résoudre un problème, formuler des hypothèses) : les savoir-faire pratique ou gestuel. Ce sont des activités à dominante gestuelle et qui nécessitent le contrôle kinesthésique.
Le savoir-être, ce sont des attitudes et des comportements par lesquels un individu manifeste sa faỗon d'apprộhender sa propre personne (estime de soi), les autres, mais aussi les situations et la vie en général, dans sa manière de réagir et d'agir. C'est notamment la faỗon de se comporter face au changement, d'aborder une situation nouvelle.
A partir d'un même objet d'apprentissage, il est possible d'exercer différentes activités, cela signifie que les savoir-redire, le savoir-refaire, les savoir-faires cognitifs, les savoir-faire gestuels et les savoir-être peuvent s'exercer sur plusieurs types de contenus, par exemple, l'apprenant peut faire preuve d'un savoir-faire cognitif à propos:
- d'un particulier : écrire sans faute d'orthoggraphe d'usage un verbe dans une phrase :" Demain, nous allons commémorer l'indépendance de notre pays".
- d'une classe: reconnaợtre le mode et le temps de ce verbe dans une phrase:"
L'indépendance de notre pays, que nous avons commémorée hier, fut un événement essentiel",
- d'une relation: accorder le participe passé de ce verbe avec le complement d'objet direct qui le procède,
- d'une structure : induire la règle du participe passé à partir d'un certain nombre de phrase.
Définir les objets d'apprentissage et les activités que l'apprenent devrait exercer sur eux revient à définir les objectifs pédagogiques poursuivis par le manuel. Le manuel doit être en relation étroite avec les finalités du système éducatif. Le recours aux objectifs pédagogiques est une nécessité largement acceptée mais souvent peu ou mal utilisée. De nombreuses personnes ont de la peine à distinguer les différents types d'objectifs. On distingue des deux modèles : modèle classique et modèle intégratif.
Pour le modèle classique, les différents types d'objectifs sont regroupés suivant 3 dimensions :
- le domaine (ou encore la nature) : cette dimension tient compte du type de savoir qui est visé par l'objectif. Il y a 3 types d'objectifs : l'objectif du domaine affectif qui vise l'acquisition d'un savoir- être, l'objectif du domaine cognitif qui vise l'acquisition d'un savoir-redire ou d'un savoir-faire cognitif et l'objectif du domaine gestuel qui vise l'acquisition d'un savoir-refaire ou d'un savoir-faire gestuel. La dimension n'est pas absolue, un objectif n'est jamais uniquement du domaine affectif, cognitif ou gestuel.
Comme la formulation, on peut distinguer deux catégories d'objectifs selon qu'ils sont libellộs d'aprốs : une formation opộrationnelle : caractộrisộe par le fait que la maợtrise d'un objectif peut être évaluée par deux personnes de la même manière (par exemple, savoir accorder le participe passé utilisé avec l'auxiliaire avoir) et une formuation générale: deux évaluateurs différents pourraient prendre comme critères de contrôle des éléments diffộrents sans trahir l'objectif ( par exemple, connaợtre l'accord du participe passộ)
Comme le niveau hiérarchique, on distingue deux niveaux : niveau terminal:
l'objectif est atteint au terme d'un apprentissage et niveau subordonné : l'objectif est lui- même le pré requis nécessaire pour atteindre l'objectif terminal.
Ce modèle permet donc de définir 12 types différents d'objectifs selon qu'ils appartiennent à l'une ou l'autre des catégories de chaque dimension, par exemple, objectif d'affectif, général terminal : respecter les autres, objectif cognitif, général terminal : analyser une phrase, objectif cognitif, opộrationnel, subordonnộ : reconnaợtre le groupe sujet d'une phrase verbale
Le modèle intégratif vient préciser le premier en conservant les dimensions domaine et formation et en substituant au niveau hiérarchique la notion d'intégration. C'est ainsi que l'on aura des objectifs caractérisés par : une forte intégration : ils permettent de relier entre-eux un nombre important d'apprentissages antérieurs, une faible intégration: ils poursuivent l'apprentissage d'un objet particulier. Comme les étapes méthodologiques d'un apprentissage, on trouve 4 grandes étapes méthodologiques dans l'acquisition d'un objet d'apprentissage et de l'activité que l'on exerce sur lui : la présentation (approche par anticipation, motivation, problème de départ..." l'accroche"), le développement : le développement se caractérise par un apport extérieur à l'apprenant (l'enseignant, ouvrage...), l'application : en étroite relation avec le développement et peut même le précéder, l'intégration : c'est la mise en relation, le transfet des acquis.