Nature Guyanaise V1, Cayenne, Sepanguy 1989

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Nature Guyanaise V1, Cayenne, Sepanguy 1989

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BULLETIN DE LA SEPANGUY (Société pour l'Etude, l'Aménagement et la Protection de la Na ture en Guyane) Somma ire du N°l (Ma rs 1989) Informations S6panguy Editorial La Sépanguy, 25 ans d6jà G.Baron, D Kock & H Stephan Rappo n d'une mission scientifique sur les Chiroptốres en Guyane franỗaise J Fretey Reproduction de la Tonue olivâtre (Lepidochelys olivacea ) en Guyane franỗaise pendant la saison 1987 J Lescure Des Voyageurs-Naturali stes du Muséum en Guyane Richard, Leschenault de la Tour et Doum crc (178 1-1 824) M.T Prost, M Lointier & G Panne tier L' Envasement des Côtes de Guyane C Roussilhon Les Singes de Guyane G6néralit6s, le Singe Araign6e et le Singe Hurleu r Editorial _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ La vie de notre Société a de multiples aspects : réunions des menwres le mercredi après-midi, aménagement de sentiers écologiques, édition d'ouvrages et organisation d'expositions ou de colloques, réalisations audio-visuelles, participation aux congrès scientifiques internationaux, émissions d' avis auprès des instances administratives, initiation des jeunes aux problèmes de /' Environnement • Nous désirons présent éditer un organe périodique.feuil/e de liaison entre nos membres, moyen d'information du public guyanais sur natre Environnement el sur l'action de nOire Société dans ce domaine, source de données pour les scientifiques et enseignants d'autres pays Les articles sollicités (parfois depuis trois ans) étaient déjà rédigés quand nous avons pris en charge la préparation matérielle de ce premierfascicule, qui contient un rapport de mission, une publication scientifique originale , les commentaires accompagnant les affiches d'une exposition el deux synthèses de vulgarisation de haut niveau Ces lextes présentent donc une certaine hétérogénéité, bien qu' ils respectent tous le style de la communication scientifique, conformément la tradition de qualité de notre Société La diversité des dOmflines abordés daJ1s cette première édition (faune marine terrestre ou arboricole, sédimentologie du lilloral, histoire) reflète la richesse de notre milieu naturel, rappelle le rôle de notre Région dans le développement des Sciences de la Nature et témoigne de la vitalité de la recherche en Guyane Des auteurs répUlés ont accepté d'apporter leur contribution ce N" l, honorant de leur signature le bulletin de notre modeste association départementale Nous tenons leur exprimer ici notre gra titude Qu' ils veuillent bien nous pardonner les délais de parution de ce premier exemplaire, en chantier depuis de longs mois • • Nous regrellons qu'aucun naturaliste amateur de Guyane n'ait pu participer /' aventure que conslitue la naissance d'une nouvelle revue Nous aurions aimé accorder Wle place ala problèmes concrets et immédiats posés par le rapide développement économique de la Guyane Nous espérons que /' entomologie, une discipline privilégiée dans notre Région.fera son apparition dans nos colonnes dès le prochain numéro Le marché de la presse est impitoyable Nous devons proposer au lecteur UQ produit de qualité mais attrayant Les articles sollicités devront accorder plus de place aux synthèses de vulgariSa/ion el aux illustrations Des recomnUJndations aux auteurs seront rédigées cette fin et un comité de lecture sera constitué Une rubrique d'actualités, des notes de lecture, une tribun e libre seront introduites au cours des prochaines livraisons Hugues L, RA YMOND • La Sépanguy, 2S ans déjà _ _ _ _ Créée en 1964 sous [e nom de ôSociộtộ zoologique de la Guyanefranỗaise par le R.P Barbotin, Jean-Marie Brugière, Claude Moulin, Sara h Saccarin, Roger Lam - Cham et de nombreux autres Guyanais, elle a pris son nom actuel en mai 1971 La SEPANGUY a participé diverses campagnes de protection de [afaune et de [ajlore (Tortues marines dès 1972, Ibis rouge en 1976,Paimiers,Rapaces, Tortues de Guyane) qui ont donné lieu cl l' édition de plusieurs affiches Notre Société a organisé de nombreuses expositions: Palmiers, Serpents et 1nsectes (Cayenne, 1985), LesTortues, [es Poissons d'Eau douce, le Lillora[ et les Réserves (Cayenne, Sinnamary, Saint-Laurent, Mana, 1987), Orchidées, Reptiles et Batraciens (1989) Elle a réuni son 1" Congrès en 1985 (Le Lillora[ guyanais, Fragilité de l' Environnement), [a SEP ANRIT(Société pour l' Etude, [a Protection et l' Aménagement de la Nature dans [es Régions inter-tropicales) tenant conjointement son X'- Colloque Le 11'- Congrès (Les Ecosystemesforestiers et l'Aménagement du Territoire) aura lieu en 1990 Notre association a adopté une politique ambitieuse d'édition d'ouvrages scientifiques ou de vulgarisation de haut niveau (Actes du Congrès de 1985 sur [e Lillora[, Les Orchidées de Guyane, Petite Flore illustrée de /'lie de Cayenne, Les Tortues de Guyane franỗaise, Serpents de Guyane) • Les représentants de la SEPANGUY sont membres de plusieurs instances administratives (Commission départementale des Sites: siégeant en Commission de Protection de [a Nature, Commission départementale des Carrières, Commission régionale de la Forêt, COREPHAE, -Commission régionale du patrimoin.! historique, architectural et ethnographiquc-, Comité de la Culture: de l' Education et de l' Environnement du Conseil régional) et participent l' élaboration des textes concernant [a protection de [a faune ét [a rég[ementation de la chasse en Guyane Notre Société elltretient des relations régulières avec STINASU (agence de protection de la na/ure au Surinam) et cerlains de ses membres ont participé récemment des réunions internationales sur [es Tortues morines (Western at[antic Turtle Sympasium Il, Mayagüez, 1987), [es 1bis et les Cracides (Caracas, 1988): Elle anime une émission radiophonique (Payi payo R.F.O Guyane) et a coproduit avec [e Centre National de [a Recherche Scientifique (CNRS) deuxftlms (Le Radeau des Cimes, Le Camp des Nouragues) Léon SANITE Rapport d'une Mission scientifique sur les Chiroptốres en Guyane franỗaise & Heinz STEPHAN'" Georg BARON', Dieter KOCK" • •• ••• Département des Sciences biologiques Université de Montréal, Canada Muséum d'Histoire naturelle Senckenberg, Frankfurt, République fédérale d'AlJemagne Département de Neurobiolog ie comparée, Institut Max-Planck de Recherche sur le Cerveau Le but de cette expédition était l'observation et la capture de plusieurs espèces de chauves-souris pour des études morphométriques du cerveau en relation avec les adaptations éco-éthologiques L'intérêt d'une étude sur les chauves-souris se justifie par de nombreuses considérations Les chauves-souris sont les seuls mammifères volants et après les rongeurs elles constituent l'ordre qui compte le plus grand nombre d'espèces (environ 1000) Leur mode de vie est très varié et elles exploitent des ressources alimentaires les plus diversifiées On y trouve des mangeurs d ",nsectes (fig 2) ou entomophages (Myotis nigricans), (les carnivores (PhylloslOmus hastatus, Vampyrum spectrum) qui chassent de petits mammifères tels que des rongeurs voire d'autres chauves-souris Parmi les carnivores on trouve même une espèce (Tonatia bidens) qui se nourrit d'amphibiens, en particulier de petites grenouilles Une espèce piscivore (Noctilio leporinus) pêche des petits poissons D'autres espèces, les vampires (le plus commun est Desmodus rOlOndus) sont sanguinivores • • Fig : Feu illet nasa l Fig.2: Chauve·souris insectivore Finalement il Y a des espèces végétariennes, en particulier des frugivores comme Artibeus lituratus ou Carollia perspicillata qui mangent des fruits et des florivores (Glossophaga soricina, Anour,a geoffroyi) qui se nourissent de nectar (nec4 • tarivores), de pollen ainsi que d 'autres pièces florales Ces espèces possèdent souvent un feuillet nasal (fig 1) Ce spectre d'adaptations est bien représenté panni les chauves-souris des forờts tropicales d'Amộrique du Sud La Guyane franỗaise, faisant partie de cet écosystème, offre des possibilités inouïes pour une étude comparative des chauves-souris En outre des sites très diversifiés tels que forêts primaires et secondaires, savanes, mangroves, régions marécageuses ou accidentées ainsi que de vastes étendues d'eau pennettent aux chercheurs d'étudier la grande diversité des adaptations des chauves-souris leur milieu propre Finalement, cause d'une infrastructure assez développée il est possible de trouver sur place des facilités qui pennenent d'effectuer les travaux essentiels de préparation et de conservation des spécimens échantillonés METHODES • Les travaux de collection et d'observation ont été réalisés du octobre au II décembre 1985 Nous avons capturé au moins 54 espèces différentes qui ont été traitées sur le terrain (tab 1) Les captures ont été effectuées l'aide de filets japonais Ces filets (de m de haut et de ou m de large) ont été montés juste avant le coucher du soleil pour éviter la capture d'oiseaux diurnes et tous les filets étaient démontés avant l'aube En général nous récoltions des spécimens dans stations par nuit en utilisant filets par station En vue de capturer des chauves-souris dans des strates de vol différentes des filets ont été installés des niveaux variés passant du sol une hauteur de 10 m De cene faỗon jusqu 'à 30 individus ont été capturés par nuit Durant le jour nous cherchions également des chauves-souris dans les gỵtes diurnes tels que cavernes, arbres creux, ponts et buses au-dessous des routes, ruines et bâtiments abandonnés, clochers et combles Immédiatement après la capture les animaux ont été pesés individuellement une première fois Au laboratoire les données suivantes sont notées : mensurations corporelles en vue d'une identification préliminaire, examen parasitologique et autres détails morphologiques et biologiques Sous anésthésie, les animaux ont été perfusés par voie vasculaire au liquide de Bouin après lavage au sérum physiologique Les cerveaux ont été préparés durant les deux heures suivant la fixation Cette préparation consiste extraire l'encéphale de la bte crânienne Toutes les femelles ont été examinées pour leur état de reproduction Le poids et d'autres mensurations des embryons ont été détenninés Au moins un spécimen fixé de: chaque espèce a été conservé pour vérification taxonomique Les échantillons de référence sont déposés au Muséum Senckenberg STATIONS DE RECOLTE -1) Camp Caïman, Montagnes de Kaw : forêt sur collines, région peu habitée, ruisseaux, cavernes 2) Région de Cayenne : maisons habitées, ruines, savane ouverte, lisière de forêt, bosquets, criques, ponts 3) Région de Tonate et de Kourou: combles de maison et d'églises, clochers, ponts et.buses, savane côtière, bosquets, laies et lisières 4) Acarouany : ancienne léproserie partiellement habitée, forêts exploitées, chemins ouverts et boisés au bord de rivières, chemins de forêts, ponts 5) Région de Saint-Laurent: bâtiments 'abandonnés, bord de la rivière et plan d'éau, buses, une école, Ile Portal RESULTATS PRELIMINAIRES • L'analyse du matériel récolté est en bonne voie de réalisation Elle comprendra une étude morphométrique d'anatomie comparée du cerveau et de ses composants Des résultats préliminaires ont déjà montré l'existence d'une grande différence di: développement du cerveau et de ses partics en relation avec les adaptations écoéthologiques Ainsi, nous avons trouvé que les vampires sanguinivores ont le cerveau le plus développé Les espèces qui chassent des insectes ont par contre des cerveaux plus petits Quant aux différentes parties du cerveau il est noter que le vampire se distingue par un cervelet relativement plus grand que chez les autres espèces, ce qui reflète sa grande habileté locomotrice En outre ils sont 'capables d'exécuter des mouvements plus variés comparés aux chasseurs d'insectes Une autre structure très variée quant sa taille relative est le bulbe olfactif, centre primaire de l 'olfaction Les chauves-souris insectivores ont des bulbes olfactifs très réduits; cela s'explique par le fait que l'olfaction a peu d' utilité chez les animaux qui chassent les insectes en vol Par contre, les espèces frugivores utilisent pour la détection des fruits les odeurs Ainsi, leurs bulbes olfactifs figurent parmi les plus développés de toutes les espèces de chauves-souris • REMERCIEMENTS Nous avons pu profiter de la générosité du Directeur des Services vộtộrinaires de Guyane franỗaise Cayenne, le Docteur Lộon Sanil.e qui a mis gracieusement notre disposition ses laboratoires Nous avons également bénéficié de ses conseils précieux et de son aide logistique L'aide fournie par le Président de la Société d 'Erude de Protection el d' Aménagement de la Nature en Guyane (S EP ANG U Y), le Révérend Père Barbotin a été aussi très appréciée Nous profitons de celte occasion pour adresser JU)S remerciements les plus sincères tous ceux qui nous ont aidés dans ]a réalisation de ce projet Tableau Liste des espèces récolt ées (les numéros correspondent aux statlons d tUs cl-dessus) FAM ILLE DES EMBALLONURIDES FAMILLE DES PHYLLOSTOMATIDES Sous-Famill e des Phyllostomatinés • • • M icronycteris megalolis Micronycleris minuta Micronycleris schmidlorum Macrophyllum macrophyllum T onalỴa bidens T onatia brasiliense T onalia schulzi Tonalia sylvicola Noctilio albivenlris Phylloslomus elongatus Phylloslomus haslaJUS Phy lloderma slenops Tra chops cirrhosus Rynchonycteris naso Saccopteryx leplura (2) (4) (5) Saccopteryx bi/ineala (2,4.5) (l) (3) Cormura brevirostris Peropteryx f1Ulcrotis (2) ( 1) (3,4) (1,4) Peropteryx trinitatis (2) Cyllarops a/eclo (3) (4) ( 1) (4) (5) (4) FAMILLE DES NOCTI LIONIDES Mimon crenulaJwn (1,2.3,4) (2,4) (l,4) Sous-Famille des Glossophaginés Glossophaga soricina (1,2.3,4) Lonchophy/Ia lhomasi (4) (5) (1,3) (1 ) Anoura caudifer Anoma geoffroyi Choeroniscus minor (2,4) FAMILLE DES MORMOOPIDES Pteronolus gymnolus (1,2.3) Pteronotus personalus (1,2) Pteronolus parlU!lIi (1,2.3) FAMILLE DES DESMODONTIDES Desmodus rotondus (l.2.4) FAM ILLE OES FURIPTERIDES Sous-Fam ille des Carolli inés Carollia perspicillala RhinophyIJa pwnilio Furipteru.s horrens (4) (1,2.3,4.5) FAMILLE DES THYROPTERIDES (1,2.4) (3) Thyroplera lric%r Sous-Famille des Sturnirinés FAMILLE DES VESPERTILIONIDES Sturnira lilium Sturnira rildae (1,2.3,4) (1,2,5) Myotis nigricans Eptesicus brasi/iensis (2.4) (2.5) Sous-Famille des Sténodermlnés FAMILLE DES MOLOSSIDES Uroderf1Ul bilobatwn Vampyrops brachycephalus Vampyrops helleri Vampyrodes carracioloi Chiroderma villoswn Arlibeus cinereus Artibeus concolor Arcibeus jamaicensis I\rtibeus lituratus (l 2,5) (2 4) (1,2.4) Molassops abrasus Eumops auripendu/us (3) Molossus aler (1.2 5) Molossus molossus (1 2.3,4,5 ) Molossus trinitalus (2) (2) (4) (4.5) (3.4) (2.3.4) (5) Reproduction de la Tortue olivõtre (Lepidochelys olivacea ) en Guyane franỗaise pendant la saison 1987 Jacques FRETEY* • Museum national d'Histoire naturelle, 1523 Paris Cedex 05, France La diminution des pontes de Lepidochelys olivacea (fig 1) ces trois dernières années sur les plages surinamiennes de l'embouchure du Maroni a inquiété le STINASU (Fondation pour la Protection de la Nature au Surinam) et H Reichart (Comité de Direction du Symposium sur les Tortues de l'Atlantique occidental), lesquels nous ont demandé d 'enquêter en Guyane franỗai se sur la nidification de cette espốce Nous avons donc décidé d'intégrer au programme «Kawana» sur Dermochelys coriacea (campagne de Greenpeace et du World Wildlife Fund ou WWF pour la protection de la tortue luth en Guyane) un projet «Warana» (nom surinam ien de Lepidochelys olivacea ) Fig Tortue oliv5tre femelle en oviposition sur la plage de Malmanoury', juillet 1987 (cl iché J Fretey) La comparaison de canes et de photographies aériennes met en évidence l'évolution des embouchures: c'est ainsi que le fleuve Iracoubo et la Counamama avaient jadis (canes IGN, 1948) des estuaires indépendants, réunis en un seul présent L'évolution du Sinnamary a été aussi remarquable par un allongement de l'estuaire vers l'ouest de 900 m/an, depuis le début du siècle (Lointier, 1985) Augustinus (1978) a observé des phénomènes analogues sur la côte du Surinam (fleuves Conica, Commewijne, Saramacca, Nickerie) En ce qui concerne la Mana, l'auteur indique que son embouchure se trouvait, en 1785, bien l'est de sa position actuelle (donnée obtenue par une cane ancienne , néerlandai se) A panir de 1865 la Mana est déviée vers l'Ouest car la pointe Isère commence se former Actuellement, il y a une embouchure quasi commune Mana-Maroni, la pointe Isè re étant le trait morphologique principal de cette panie de la côte La déviation vers l'Ouest des estuaires est donc un autre indice du rôle fondamental joué par la dynamique actuelle dans l'évolution des rivages guyanais CONCLUSION L'envasement des côtes ne peut s'expliquer que dans un contexte régional, luimême inséré dans un cadre plus général, faisant intervenir des mécanismes très anciens C'est par une analyse des mécanismes hydrodynamiques tels que marées, courants, appons locaux des eaux fluvial es, que l'on comprendra les facteurs conditionnant le transpon et la sédimentation des vases sur les côtes de la Guyane Il va de soi que ce phénomène est incontrôlable et inéluctable Yu l'ampleur du phénomène, on ne peut envisager actuellement qu'une cartographie prévisionnelle, améliorée progressivement par l'emploi d'un outil exceptionnel: l'observation et la canographie partir des images des satellites LANDSAT et SPOT 32 • Les Singes de Guyane I Généralités, le Singe Araignée et le Singe Hurleur • Christian ROUSSILHON • • Institut Pasteur de la Guyane franỗaise, Cayenne, Guyane franỗaise INTRODUCTION La Guyane partage avec· les pays limitrophes le remarquable privilège de posséder une faune originale, riche et variée En ce qui concerne les Primates, Mammifères «spectaculaires» mais parfois mal connus, il existe huit espèces différentes L'ordre des Primates regroupe un grand nombre d'animaux réparti s travers le monde, essentiellement dans les zones boisées: ils sont adaptés la vie arboricole (dans les arbres), et possèdent un crâne volumineux par rapport la face, avec des orbites regardant vers l'avant, un cerveau bien développé par rapport la masse du corps Leur appareil digestif est en règle générale adapté un type de régime: omnivore, frugivore ou phytophage (consommateurs de feuilles) En Guyane l'allure générale des singes, généralement assez caractéristique, est familière nombre de personnes, compte tenu qu'il s'agit d'animaux considérés comme gibier, et qu'il n'est pas rare d'en voirIe long des routes (cas du tamarin mains dorées) ou des rivières (cas du sapajou blanc ou du baboun) En outre du fait de la chasse qui leur est faite tout au long de l'année, un certain nombre de femelles sont tuées alors qu'elles se déplacent avec leur jeune sur le dos Si malgrộ les plombs qu'il reỗoit et la chute dans laquelle l'entrne sa mère, le petit survit ce mode de capture, il est souvent récupéré puis conservé comme animal de compagnie • CARACTERISATION ZOOLOGIQUE DES SINGES DE GUYANE Les primates du nouveau monde appartiennent un sous-ordre particulier, celui des Plathyrhiniens : il s'agit en l'occurence de si nges exclusivement arboricoles, de type grimpeur (tels les Cebus appelés «macaques » en Guyane), ou suspendus (tel s les atèles nommés «couata» , comme au Brésil) La cloison des narines est large, les orifices nasaux sont Écartés et dirigés en dehors, ainsi que l'illustre l'observation rapprochée d'un «saki» ou d'un saimiri Le pelage est bien fourni, parfois abondant (chez Pithecia ), la queue est longue (chez le tamarin et le saimiri), touffue (chez Pithecia et Chiropotes ), préhensile mais non modifiée (chez les deux espèces de 33 C ebus), ou préhensile et fortement modifiée, avec l' extrém ité en partie dénudée (chez l'atèle et le hurleur) La tête est arrondie avec des yeux qqi regardent directement vers l' avant, les capacités visuelles sont très développées, mais les singes de Guyane sont cependant tous quasi exclusivement diurnes: l'animal que l'on appelle habituellement le «singe de nuit» n 'est en fait pas apparenté au singe nocturne sud-américain qu'est l'Aotes , inconnu ici Ce que l'on appelle «singe de nuit» est en réalité un carnivore de la famille des Procyonidae (Potosflavus ou «kinkajou») IDENTIFICA TION DES SINGES DE GUYANE L'identification des huit espèces connues est assez facile lorsque l'on a eu l'occasion de voir successivement chacune d'entre elles Mais ceci n'est pas toujours possible, pour un certain nombre de raisons : les singes sont difficiles observer dans leur milieu, ils se déplacent rapidement, et leu r répartition n'est pas uniforme sur l'ensemble de la forêt guyanaise Ainsi, les saimiri s sont-ils plus fréquents sur la bordure côtière que vers l'intérieur, alors que l'inverse est observé pour le Chiropotes essentiellement distribué vers l' intérieur des terres Si l'on est confronté pour la première fois avec un individu inconnu, il est pratique de se reporter une clef de détermination qui permet de procéder méthodiquement pour aboutir l'identification de l'animal observé Une clef générale a été proposée et eUe est présentée ici , modifiée et détaillée Il suffit de procéder point par point la Si le dessous de la queue est dépourvu de poils son extrémité terminale et en partie inférieure, aller en lb Si la queue est entièrement couverte de poi ls sur toute sa longueur, y compris son extrémité, aller en 2a Si le corps est grand, entièrement couvert de poils noirs sur toute sa longueur, si les membres sont longs et le corps compressé latéralement, la face rosée et petite, si l'animal se déplace par suspension, si la main n'a qu'un pouce rudimentaire, il s'agit du singe araignée ou «couata», Ate/es paniscus 2b Si le corps est grand, la coloration générale rousse, le dos jaunâtre ou brun rouille, la queue noirâtre ou brun rouille, la face de couleur non contrastée par rapport au reste du eorps, lc mâle adulte doté d'un goitre volumineux, (sur le vivant même, ce singe a en général un gros ventre), si l'animal se déplace avec nonchalance et pousse 34 • des grognements: il s'agit d'un hurleur ou «baboun» dont on connait une forme sombre, brun soutenu, A/auatta senicu/us, • a Si la queue est marquée par deux colorations d'istinctes et contrastées, avec une partie basale jaune verdâtre et l'extrémité terminale noire, si la tête est grosse, allongée en olive vers l'arrière, si la face donne l'aspect d'un masque blanc avec le museau et les yeux contrastés noirs, les oreilles ornées de poils blancs, il s'agit d'un singe ộcureuil ou ôsapajou blancằ, Saimiri sciureus, b Si la queue est d'une couleur unie sur toute sa longueur, alleren 4a Si les mains et les pieds sont de couleur rouge-orangé, tranchant nettement sur le corps noir, si la face est égalemeni noire, les oreilles dépourvues de poils longs et d'aspect «fripé», et si les doigts portent des griffes (saufle pouce), et si le singe est de petite taille, il s'agit d'un tamarin ou «mains dorées», Saguinus midas, b Si les mains et les pieds ne sont pas orangés, aller en 5 a Si la queue est constituée de poils longs et denses, donnant un aspect général touffu, aller en b Si la queue est couverte de poils courts et peu denses, si elle n'a pas un aspect très touffu, aller en a Tête, queue et extrémités sont noires, le dos est couvert de poils bruns, autour du menton sc dessine une sorte de barbe noire: si l'animal porte fréquemment la queue au dessus de lui, comme un balancier (elle n'est pas préhensile) : il s'agit du saki «satan», Chirapates satanas b Si le dos est de la même couleur que le reste du corps, aller en • a Si la face est arrondie, blanche etqu 'elle contraste fortement avec le reste du corpsd'un brun noirâtre, sombre et si les mains sont également noires: il s'agit d'un saki face blanche ou «mamandinan», mâle, Pithecia pithecia mâle b Si le corps, les épaules et la queue sont brun noirâtre, avec des extrémités plutÔt jaunâtres, donnant un aspect moucheté au corps, si la face est sombre ou ochracée comme les mains, et si le poil paraợt ôen batailleằ, il s'agit de la femelle du saki, Pithecia pithecia femelle 35 • Fig : Le saki Ag : Le si nge kureull 8a Lorsque la queue et le corps sont de couleur brun-olivâtre, si la marge frontale de la calotte frontale est un triangle noir qui arrive l'arcade sourcillière et tranche avec la face plus claire, et si la queue est utilisée comme organe préhensile (pour se retenir en descendant d'une branche), il s'agit du capucin blanc ou «macaque mon père», Cebus nigriviltatus (= Cebus olivaceus) b Lorsque la queue est noirâtre, nettement distincte de la couleur brune du dos, que la panie antérieure de la calotte est pratiquement horizontale, parallèle aux arcades sourcilJières et qu'elle n'atteint pas la marge supérieure du nez, il s'agit du capucin, ou «macaque» Cenains individus ponent des touffes de poils de chaque côté de la tête qui leur valent le nom de «macaque cornu», Cebus apella Evidemment, ces caractéristiques descriptives nécessitent au début tout du moins, de disposer des animaux en main ou proximité immédiate pour une détermination sans équivoque Par la suite, l'aspect général de la silhouette des si nges permet assez facilement une identification fiable même distance, lorsque les observations sont réalisées en forêt par exemple L'habitus (allure générale) autant que le mode de déplacement des singes, leur coloration générale ou leurs cris, sont autant d'indices suffisants lorsque l'on a acquis une certaine expérience 36 • D'autres éléments pennettent également, par élimination, d'identifier un animal: alertés, les capucins s'éloignent rapidement avec u~ minimum de bruit alors que dans des conditions similaires, les atèles se sauvent bruyamment, et les sakis ont tendance se figer sur place, comptant sur leur camouflage pour passer inaperỗus Intriguộ par W1 observateur immobile, l'atèle laisse tomber sur lui des branches mortes Ainsi, de nombreux éléments du mode de vie des singes dans la nature sont des indications complémentaires pennettant de les reconntre MODE DE VIE DES SINGES DE GUYANE Globalement, malheureusement, bien des aspects du mode de vie des singes d'Amérique du Sud demeurent moins bien connus que ceux de l'Ancien Monde: l'exception de quelques études de fond réalisées dans des régions précises, comme dans le cas des hurleurs de Panama, les autres singes n'ont été que récemment et encore peu étudiés En Guyane, en particulier, nous ne disposons pas encore d'études complètes publiées indiquant les caractéristiques générales de chaque espèce De ce fait, la plupart des infonnations que nous rapportons ici sont le fruit et le bilan de recherches menées au Surinam ou au Brésil, voire dans la partie amazonienne du Pérou, pour des espèces identiques: ces infonnations ont donc essentiellement un caractère indicatif et n'excluent pas, priori, d 'autres possibilités propres la Guyane Par facilité, nous allons détailler successivement les caractéristiques principales des singes de Guyane dans l'ordre de leur apparition dans la clef de détennination proposée plus haut L'ATELE OU SINGE-ARAIGNEE La description originale de l' atèle en 1756 relève très nettement l'une des caractéristiques de cet animal complètement inféodé la vie arboricole: la régression du cinquième doigt de la main Surnommé alors singe doigts et queue préhensile avec le dessous de la queue dénudé son extrémité il a été décrit du Plateau des Guyanes, du Brésil, du Pérou et de la Bolivie Mode de vie Le singe-araignée noir face rosée (se dessinant de plus èn plus avec l'âge de j'animal), espèce recherchée des collectionneurs, des propriétaires de zoos comme 37 des chasseu~, est un habitant des forêts intérieures de Guyane, où il occupe préférentiellement les zones escarpées, aux grands arbres, a10~ qu' l'inve~e, il n 'est pas rencontré dans les forêts des bordures côtières Il peut être observé au-dessus de certaines zones inondées au-delà d'une bande de 20 30 kilomètres du bord des cơtes, ó il serait parfois observé, au Surinam, en troupes importantes se.constituant en début de saison des pluies C'est cette époque en particulier que les chasseu~ disent en observer au sol, ce qui est particulièrement rare de la part de ce singe très agile dans les arbres, mais relativement maladroit au sol où la longueur de ses membres devient un handicap et où il doit adopter une démarche bipède Il affectionne les forêts hautes où il est capable de se déplacer si grande vitesse lorsqu'il est inquiété, que l'on ne peut soutenir ce rythme au soi Curieux, il observe l'homme du sommet de la forêt, et dans les zones où j; n' ~tpas pe~écuté , il est connu qu 'il laisse tomber des branches mortes sur l'observateur avec une bonne précision • Alimentation L'atèle est purement végétarien et se délecte de fruits pul peux ou des arilles de certains fruits (comme les Virola par exemple), dont il digère l'arille, dispe~ant plus loin les graines qui transitent rapidement et sans dommage, bénéficiant peut-être même dans certains cas de nouvelles capacités de germination Il est connu également par sa prédilection pour les bourgeons des arbres et ne consommerait jamais d'insectes L'atèle affectionne particulièrement les fruits mû~ qui composent plus de 80 p 100 de son régime, qui comprend au moins une cinquantaine d'espèces végétales différentes On l'a vu consommer des feui lles de plantes épiphytes et même du bois mort ou pourri,ssant Les fruiLS non mû~ représentent moins de p 100 de l'alimentation et aucune donnée d'observation ne permet d'affirmer qu 'il consommerait des proies animales de quelque nature que ce soit autrement que par hasard Les fruits qu 'apprécient les atèles sont également ceux que peuvent rechercher les hurleu~, les Cebus , le saimiri et certains oi seaux tels les toucans du genre Ramphastos Par

Ngày đăng: 23/11/2018, 23:25

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