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BULLETI N DE L A SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGI E DE LYO N Fondée le 10 Février 188 TOME DIXIÈM E 189 LYO N PÀIt1 S H GEORG, LIBRAIR E G MASSON, LIBRAIR E 65, 20, RUB DE LA RÉPUBLIQUE 1891 BOULEVARD SAINT-GERMAI N COMMUNICATION 10 en est peut être de même pour les vaches dans les grandes prairie s sauvages Le danger du lait tuberculeux serait donc craindr e clans tous les pays COMMUNICATIO N AISSORES OU CHALDÉENS ÉMIGRÉS EN ARMÉNI E PAIR M ERNEST CHANTR E ETHNOGÉNIbI ET ETHNOGRAPHI E On désigne, au Caucase, sous le nom d'Aïssores un petit peupl e originaire des régions du lac d ' Ourmiah en Perse et des mont s Zaab en Turquie, où ils existent depuis des siècles, et où ils viven t au nombre de quelques mille Ils sont connus dans leur pays sou s le nom de Chaldéens, de Nestoriens, ou de Nazaréens Ils se nom ment eux-mêmes Chaldéens Le none d'Aïssore leur vient, dit-on , des Arméniens C ' est la suite de la guerre russo-perse de 1527 que cen t familles demandèrent la permission d'émigrer en Russie, caus e des vexations sans nombre qu'ils avaient subir de la part de s Persans La permission reỗue, elles quittốrent pour toujours la Perse , sous la conduite de leur chef Allah Verdi Toumayef i', et partir de 1S30, quelques centaines d ' individus abandonnèrent les villages d e Soupourgan, Mongelara, Inguidja, Isoradjaloni, Nazi et Gouytapa Allah Verdi Toumayeff était un vénérable patriarche qui avai t su gagner la confiance de tous par ses vertus et son courage défendre l'indépendance de ses compatriotes Ces émigrés vinrent d'abord se fixer clans les environs de Nalchtchevan, mais trois ans plus tard, espérant trouver mieux a u point de vue du climat et des terres, ils se transportèrent dans l e district de Choucha, où ils vécurent durant une dizaine d ' année s dans le village de ni-ter Mais, la suite d'une épidémie d e diphtérie, ils émigrèrent de nouveau, et se dirigèrent dans le 104 SEANcc nu S JUIN 180 district d'Erivan Ainsi ballottés, ces malheùreux s'arrêtèren t dans la contrée où ils arrivèrent tout d'abord Et, après avoi r franchi les énormes montagnes du Karabagh et du Zanguezou r ils se fixèrent dans la plaine basse, humide et chaude de la mal saine région de Kamarlou, dans le village Agalezalon, puis dan s celui de Douzorm En 1810, enfin ils obtinrent des Tatars, qui habitent actuelle ment Char-Rend, un de leurs anciens villages, celui de Iioylassar , qu'ils abandonnèrent sans doute cause de sa position déplorabl e dans des marais pestilentiels En dehors de ce village, où ils sont actuellement au nombre d e 1000 2000 et de la région de Kamarlou, où l'on en trouve également quelques centaines, c'est Tiflis que l'on rencontre le plu s grand nombre d'Aïssores Ils viennent la grande ville exercer le métier de mouch a (portefaix) et surtout porteurs d'eau, et les femmes celui d e blanchisseuses et de lingères Contrairement aux peuples des régions qu'ils habitaient, e t qui sont, part les Arméniens et les Juifs, presque tous nomade s ou demi-nomades, ils sont sédentaires Sur certains points il s élèvent des troupeaux qui sans avoir l'importance de ceux d e leurs voisins nomades, leur permettent de vivre convenablement La situation de leurs terres, leur permet plutèt l'élevage de s chevaux et des buffles que celui des moutons En Arménie et particulièrement Iioylassar, les Aïssores cultivent avec soin le s céréales, le coton, la vigne, le tabac, les melons, les concombres, etc , et dans leurs jardins qu'ils entretiennent avec amour , on voit de nombreux légumes européens au milieu desquel s croissent de beaux arbres fruitiers Les plus fréquents sont le s pêchers, les abricotiers et les cerisiers Les Aïssores n'étant pa s mahométans boivent du vin, niais ils ne le fabriquent pas mieu x que la plupart des Caucasiens et Arméniens, de sorte que cett e production est forcément restreinte En hiver, ils distillent un e partie de leur vin de faỗon se procurer du vodka, car avec l a civilisation, le goût pour cette terrible boisson a été introduit che z eux COMMUNICATION 10 Ils se sont mis depuis quelques années sécher leurs fruits pou r les expédier dans les grandes villes Bien que récoltant de beau blé, ils ne font pas d'autre pain qu e ces sortes de galettes appelées en Arménie « lavasch » auxquelle s l'estomac des Européens a de la peine se faire En dehors des arbres fruitiers, les Aïssores d'Arménie n'on t guère leur disposition que des peupliers, des saules et quelque s platanes Le bois est donc rare chez eux comme chez leurs voisins , aussi le gardent-ils précieusement pour leurs constructions faite s du reste dans le style de celles des Arméniens et des Tatars Il s n ' emploient comme ces derniers, pour leur chauffage, que des fiente s de buflle et de vache que l'on fait sécher soigneusement cet effet On remarque dans quelques jardins de Iioylassar comme au x environs (le Kamarlou, et dans toute la vallée inférieure de l'Arax e , un certain nombre de mûriers qui montrent que la culture des ver s soie fait partie de leurs occupations La terre appartient rarement aux Aïssores, aussi resteront-il s encore longtemps dans un état voisin de la misère Ceux-ci e n effet n'étant pas encore habitués l'épargne, et étant obligés d e payer le dixième de leurs revenus au propriétaire, il en résult e que, durant les années de mauvaise récolte, ils sont presque réduit s la famine, et sont souvent forcés d'emprunter Cette situation fort digne d ' intérêt est le fait de cette périod e transitoire que traverse cette population nouvellement émigrée su r un sol nouveau et dans une région où elle se trouve au contac t de races différentes de la sienne Les Aïssores passent pour être supérieurs leurs voisins, a u point de vue moral On leur reconnait une certaine droiture, d e l'activité et de l'intelligence Hospitaliers et charitables, quoiqu e souvent misérables, ils secourent assez leurs semblables, même e n dehors de leurs coreligionnaires, pour qu ' il n'y ait pas d ' indigent s autour d ' eux 11s sont serviables, respectueux envers les vieillard s et leurs supérieurs Ils ont conservé plus d ' un usage patriarca l dans leurs villages et, quand ils travaillent en dehors de leur famille , ils font d' excellents serviteurs Les Aïssores ont adopté en partie le costume des Arméniens 10G si ANCE DU S JUIN 180 Les femmes s ' enveloppent pourtant la tète d ' un grand mouchoir d e soie ou de coton, qu ' elles rejettent simplement en arrière au lie u de le fixer solidement sous le menton comme les Arméniennes Beaucoup portent des colliers, faits de chnettes garnies de pièce s de monnaies d'or ou d'argent, la manière des femmes Tatares o u Kurdes La plupart portent des tabliers, des bas et des pantalon s rouges, de préférence toute autre couleur Quelques-unes on t conservé l'usage du manteau persan, sans manches, et du jupo n court Les danses et les jeux des Aïssores se rattachent, les uns ceu x des Arméniens, les autres ceux des Kurdes Les uns et les autre s s'exécutent toujours au son de la zourna et du tambourin, accompagné, le plus souvent, de chants et de battements de mains L'une des danses les plus caractéristiques est une ronde qu i s'exécute avec un balancement de droite gauche, accompagn é d'un pas dont la cadence rappelle celle de la Lesgiuka La langue des Aïssores qui sont d'après leurs traditions le s parents des Chaldéens primitifs est un dialecte de l ' ancien Syriaqu e modernisé par la perte de quelques formes grammaticales e t par l'admission d'une grande quantité de mots persans, -turcs , arabes et kurdes Ils ne peuvent parler leur langue qu'entre eux : cependant , par suite de la grande ressemblance qui existe entre elle e t l'ancien hébreu, ils se comprennent également avec les Juifs qu i parlent encore leur langue mère Dans leurs rapports avec le s autres peuples, ils se font entendre au moyen de la langu e tatare que tous, hommes et femmes, connaissent bien Grâc e aux écoles, la langue russe, sera bientôt connue de toute cett e population Les livres religieux des Aïssores sont imprimés en ancie n syriaque qui est très différente de la langue parlée actuelle ment La langue écrite est fort difficile, son alphabet se compos e de vingt-deux lettres dont quatre voyelles seulement Cette pauvreté de voyelle fit déjà, dans l ' antiquité, introduire clans ce t alphabet des signes spéciaux qui modifient la valeur des lettres La littérature écrite et orale des Aïssores est presque nulle Ils COMMUNICATION 107 ont en partie oublié, dans leurs émigrations, leurs légendes et leur s proverbes ; ils les ont remplacés par ceux des Tatares C'est donc dans leur propre pays qu'il faut aller pour retrouve r peut-être des notions précises sur la mythologie, les légendes e t les traditions des Aïssores Le nombre des superstitions est fort considérable chez ce peupl e de moeurs encore si simples En voici quelques exemples Le mercredi et le vendredi son t des jours consacrés aux esprits malins, aussi les femmes doiventelles se garder de se baigner ou de laver du linge ces jours-là, ce s esprits leur étant particulièrement hostiles Le juin les Aïssores ont une fête en l'honneur du roi des serpents Mariname : personne ne travaille ce jour-là, dans la craint e d'être mordu par des serpents Le août est une fête en l'honneur des ânes palma khmari, o n observe également le repos ce jour-là clans la crainte d'encouri r des accidents D'après les Aïssores, les étables sont habitées par de mauvai s esprits du sexe féminin nommés Dechabu7/htai Ces esprits ne son t hostiles qu'aux femmes, mais on peut les en garantir si l'on a l e courage de planter une aiguille dans leur corps Une croyance fort répandue est que les morts punissent ceux qu i ont négligé de les saluer lorsqu'on les porte au cimetière, auss i fait-on toujours sortir de la maison les enfants et même le s malades chaque fois qu ' il y a un enterrement Ils sont convaincus de l'existence de certains hommes nocturne s grandes jambes et grands bras (nat-bli) qui rûdent la nui t comme des fauves la recherche de leur proie Ils croient également aux lutins ; aussi, n'entrent-ils jamais dan s une maison la nuit sans lumière, sans prononcer le nom de Dieu Les mauvais esprits se réunissent chaque nuit dans les mou lins pour y faire le sabbat et clans ce but ils prennent une form e humaine Toutes les maladies et même tous les phénomènes de l a nature, notamment l'apparition d'une comète, une éclipse de lun e ou de soleil, le tonnerre, les nuages, la pluie, la neige, la 108 SPANCC DU S JUIN 180 grêle, la voie lactée, tout a pour eux une explication superstitieuse A l'occasion des accouchements, les Aïssores font une série d e cérémonies clans l'idée qu'ils ont, que des mauvais esprits en veulent la vie du nouveau-né ou de la mère Aussi, dans le but d e les protéger, ils font des signes de croix autour de l'accouché e avec un poignard qu'ils placent ensuite avec un évangile sous so n oreiller, pendant sept jours Ils sont certains que, si l'on fai t bouillir le sang (l'une personne assassinée, on doit y voir l'image de l'assassin et par suite le découvrir Les Aïssores, comme nombre de peuples primitifs, particulière ment en Asie occidentale, pratiquaient jadis Pastrola trie Le s apôtres Pierre et Thomas en firent des chrétiens, mais vers 489 , ils embrassèrent la doctrine de Nestor qu'une grande partie d'entre eux n'a pas encore abandonnée, malgré la présence parmi eu x de missions catholiques depuis l'année 1500 et plus récemment , depuis 18 :31, de missions anglaises et américaines Cette population n'accepte pas le nom de Nestoriens qu'on leu r a donné, ils se disent plutôt Nazaréens-messianiques Quant celu i de Chaldéens, il serait suivant Kanikof d'origine moderne et aurai t été appliqué par ordre des papes la portion de la nation nestorienne convertie au catholicisme par les jésuites, dans le courant du xvIIIe siècle Les Nestoriens et les Chaldéens ne feraien t clone, dans tous les cas, au dire des missionnaires, qu'un seul e t même peuple chrétien ne différant que par des dissidences religieuses D'après Reclus, les Aïssores ne seraient que les représentants d'une tribu kurde qui prétend descendre des ancien s Assyriens Quelle que soit l'origine de cette population, il importe de constater qu'elle habite depuis un temps immémorial la région montagneuse de Djoulamerg, entre les deux lacs d ' Ourmiah et de Van Lors dé la prise de la Mésopotamie par les Arabes, ils ne furen t pas inquiétés dans leurs communautés importantes et leurs forteresses Indépendants de fait, ils ont pu se croire inattaquables jus qu'en 1843 A cette époque, les Kurdes encouragés par les Turc s saccager les villages chrétiens, comme ils le fout encore de nos coMMUNIcATI,x 10 jours en Asie Mineure, se ruèrent sur les Nestoriens Les homme s qui se défendirent furent massacrés : les femmes furent emmenộe s en captivitộ et les garỗons circoncis devinrent, par force, des musulmans et les futurs ennemis de leurs familles Les Nestoriens ont une sorte de gouvernement indépendant C'est tout une hiérarchie de prêtres qui les gouvernent sous l e patriarcat temporel et spirituel (prêtre-roi) de Mar Simon e (seigneur Simon) Il réside Iỵotchaves, près de D ,joulamerg La succession au patriarcat est héréditaire au deuxième degré : l e neveu succède l'oncle Lorsque la mère du futur patriarche es t enceinte on ne la nourrit que de fruits et de légumes, pour que , nième avant sa naissance, l'enfant suive le régime du clergé S i elle met au monde une fille, celle-ci est condamnée la vie religieuse' Les Chaldéens qui jadis appartenaient aux Nestoriens sont plu s particulièrement devenus catholiques, ils ont conservé cependan t beaucoup de leurs anciennes pratiques et leur ancien culte D e plus leurs prêtres se marient, excepté toutefois les grands dignitaires Parmi les coutumes religieuses anciennes que l'on connait au x Chaldéens de Iioylassar, on cite celle de sacrifier un boeuf le 13 juil let en l'honneur des martyrs Iiyril et Juliette, sa mère, qui sont les patrons de leur église Lorsqu'ils vont visiter les cimetières, il s ne manquent jamais de déposer sur les tombes de leurs parent s ou amis des aliments divers qu'ils distribuent aux pauvres au no m des défunts En ce qui concerne les usages relatifs la naissance , au mariage et la mort, les Chaldéens d'Arménie, ceux de hoylassar au moins se rapprochent beaucoup de ceux des Arménien s sous certains rapports et sous d'autres de ceux des hurdes Connaissant actuellement les données ethnographiques (lue l'o n a recueillies sur ces Aïssores ou Chaldéens il reste recherche r leurs origines Par leur langue mère ils sont sémitiques, cela n e fait de doute pour personne Par leur religion primitive ainsi qu e par un certain nombre d'usages ils sont Iraniens ou du moins voi r Eugène Bore Mémoires d'un voyage en Orient 110 SANCE DU S JUIN 180 sins des Arméniens et des Kurdes D'après leurs traditions enfin ils se disent, eux-mêmes, descendants de Memerod et d'Assur Quelle que soit la valeur de ces divers éléments d'information , il en est un autre qui n'a pas encore été mis en oeuvre, c'est l'anthropologie morphologique Des mensurations anthropométriques que nous avons pratiquée s sur j9 hommes et sur femmes, nous permettront peut-être d'apporter un élément nouveau la discussion Mais avant, nous devon s jeter un coup d'oeil rétrospectif sur les idées des historiens propos de cette population Parlant des Chaldéens, Prichard' dit que des auteurs éminent s tels que Michaelis et Schoelezer s ont soutenu que les Chaldéen s ou Kasdims étaient un peuple différent des Assyriens et de s Syriens, et que la Chaldée de l ' antiquité n ' était pas au sud de l a Mésopotamie, mais au nord au contraire, sans cloute en AsieMineure, et en Arménie par conséquent L'historien de l'Arménie, saint Martin cite la ville actuelle d e Trébizonde comme l'ancien chef-lieu de la division militaire d e Chaldée ou Nadia, sous le règne des Pagratides, aux vil e e t Ix e siècles, l' époque de la toute puissance de l' Arménie D'autre part, on sait que le peuple chaldéen a été souvent mentionné sous le nom de Iiasdiin par les auteurs sacrés clos dernière s dynasties de Juda et de Samarie, comme peuple guerrier du nord Suivant d'Llcstein "', et après lui Lenormant', ces Kasdims o u Chaldéens seraient des Kouscl,ites représentés par le personnag e de Nemrod Tout porte croire, d'après ces mêmes auteurs, qu e ce sont les Kiccioi d'IIérodote, et les Céphenes auxquels la tradition grecque attribuait la fondation du premier empire Chaldéen Il est remarquer encore que les Grecs rattachaient les Chaldéens aux Kardukhs, peuple montagnard et guerrier des région s Prichard Hist nat , t I p 192 Michaelis, Specim Geof Herbr ext port II p, 50 s Schloeger, Von den chaldcen repertoa- féir Bible Ch vin Saint-Martin, Mémoire sur l'Arménie t II, p 356 lYEk teiii, Atheneuin franỗais, avrij août 1854 F Lenormant, hist une de l'Orient, t IV, p 57 COMMUNICATION 11 élevées du Kurdistan actuel, et qui se firent connaitre surtou t par les difficultés qu'ils créèrent Xénophon dans sa retraite' « Tous les géographes anciens, remarque aussi M Renan, placent les Chaldéens en Arménie, dans le Pont et le pays des Chalybes Là était sans doute la Chaldée primitive, un repaire d e belliqueux montagnards, redoutés clans tout l'Orient pour leur s brigandages, servant clans les armées étrangères et jusque clan s l ' Inde comme mercenaires, parfaitement semblables en un mot, ce que sont de nos jours dans les mêmes centres les Kurdes ave c lesquels on a tant de raison de les identifier » M Renan conjecture que le nom de Kasdim qui est la form e hébraïque du nom des Chaldéens ne diffère pas de la form e grecque (l»ỵ.3zisf) de Kaldaia, en admettant la forme intermédiaire Kard Cette forme reparait aux diverses époques avec un e persistance remarquable clans les noms des peuples montagnard s cantonnés dans les gorges des monts Zagros, tels par exemple les Gordoukh, Gordiani, etc D'un autre côté le nom de Kiccioi qui leur est également donn é par quelques auteurs grecs, n'est autre que le nom de Kousch peine déformé par l'euphonie grecque et c'est, part-il, le mêm e peuple que l ' on trouve désigné clans les plus anciennes inscription s cunéiformes dans le nom de Kasschi ou Cosséens Ceux-ci identiques aux Kurdes sont représentés comme habitant les montagnes du Zagros, d'où ils descendaient faire de fréquentes incursions dan s la Babylonie jusqu ' au jour où ils s ' emparèrent du pays, qu 'ils conservèrent durant plusieurs siècles sous leur domination Chose curieuse sur laquelle nous reviendrons plus tard, c'est que Kardu es t le nom de la province d'Ararat dans la paraphrase chaldaique e t du mont Ararat chez les Syriens Si des données historiques qui précèdent on peut garder l a conviction que les Chaldéens des montagnes du Zagros et d u Grand-Zab sont originaires du Pont, ainsi que les Kurdes, rien n e permet de les rattacher sûrement aux Sémites auxquels appartenaient peut-être leurs ancêtres ' Xénophon, Cijropédie, III Renan, Histoire des langues sémitiques, liv I, drap Il, p 65 116 SI:ANCE DU S JUIN 189 FORM E COULEUR NOMS ET ACE S LIEUX DE NAISSANCE ET D OBSERVATIO N PROFESSION DU SUJET u E w u G a AÏSSOR E OCCIJ \NA,21 ans, Chameske, Perse,Tillis, moucha BAH23 ans, Dymake , Mli:AEL, 45 ans, Iiaradjah , MICIIEL, 35 ans, Taraguens , GCEoaGlOS, 20 ans, Ourmiah , PAI OCS, 20 ans, Inguidja , CIIAPAXO, 35 ans, B \ti 1, 24 ans Chamchedja, ONAN, 23 ans, Salmast - cocher GCAIIRIS, 30 ans, - port d'ea u 20 ans, Ourmiah, - moucha BAD.IFOF, 21 ans, SutoN, 27 ans , 19 ans, , 29 ans, Salmast NACE5NOP, 34 ans, 20 ans , 24 ans, VARDI, 27 ans , 22 ans , ,25ans , , 22 ans, moy foncé e moy noirs foncé e moy foncé e moy droit s ch fonc •h clai r ch fou e ondnl droit s foncé e ond u l droite abaiss é dr conv ab m dr abais saill conv ab saill dr conv sail l dr saillant e dr ab conv ab dr cons ab m droit s conv ab moy droit e ondul mo y clair e moy moy foncé e moy moy non brid é droit s conv abaissé e n droits saill a n t Moyenne (Fein BAD +LOF, 27 ans, Salmast, Tiflis, servante NACIinNOF, 28 ans, lingère CEIIT ICOF, 30 ans, VAIU~I, 25 ans, blanchisseuse VAIDI, 30 ans, foncée foncée droits dr conv dr chais très abaissé e conv abaissé e Moyenne non brid é COMMUNICATION MESURE S DIAMÈTRE S DE LÀ TÈTE DE L! Elf,E D r DE CIEIL DOSEZ DE L'OREILL E OBSERVATIONS F m o 11 o oo o ï o â o _ES (hommes ) ridé 172 175 175 -0 170 174 17S 172 175 172 172 173 173 171 175 170 176 177 173 178 171 172 175 178 170 162 163 165 166 173 173 176 162 17 ; 165 161'1 158 16` 157 175 169 177 '1 169 144 158 150 148 154 167 158 155 152 155 154 155 157 155 164 165 156 159 148 149 156 157 83,72 90,23 85,11 81,06 90,58 95,91 88,16 90,11 86,85 90,11 89,53 89,59 90,15 90,64 93,11 93,22 88,63 89,32 88,09 88,69 89,14 88,10 12S 132 140 145 144 142 13' ) 136 128 138 138 138 137 139 13S 138 125 126 135 137 138 139 1261 :32 142 131 136 135 135 135 131 143 ;0 141 142 140 144 143 137 139 135 136 151 140 169 155 89,50 135 137 101,48 170 166 160 158 166 168 147 143 153 148 153 87,50 89,69 92,12 81,06 87,93 123 138 132 128 130 114 92,68 133 96,37 134 101 51 130 101,56 130 100,00 168 163 149 88,69 136 128 173 98,43 100, 00 101,42 92,41 94,44 97,18 103,84 99,26 102,24 103,62 101 44 102,11 103,65 100,12 104,34 103,62 109,60 110,31 100 00 99,27 102,17 100,72 110 101) 108 106 115 107 98 96 102 107 90 92 90 91 102 100 92 91 89 89 98 97 24 24 :3 2J 27 57 45 42 62 43 22 47 19 52 26 24 53 29 63 23 50 50 28 51 26 50 30 59 30 58 28 48 20 4, 34 53 35 54 29 50 28 50 45 34 40 38 36 33 :34 37 :3)) 40 34 :35 :34 36 3S 38 3:4 36 32 33 33 32 78 95 75,55 95,24 61,29 75,00 70,20 65,33 66,07 67,92 63,49 68 00 10,00 66,61 12,00 64,40 65 51 10 83 15,00 60,31 59,26 66,00 64,00 53 40 60 60 47 62 50 60 60 63 65 62 (i5 60 60 65 65 67 68 60 61 45 rn 33 38 26 30 33 34 30 35 3S 37 38 38 35 38 40 40 32 32 32 33 98 26 52 35 67,30 59 36 50 166 16 35 35 35 30 34 70,00 61,31 66,03 54,54 17,27 55 60 55 60 62 30 26 30 30 33 45 49 45 48 44 156 149 165 163 164 14 143 156 164 15 96 24 50 33 66,00 5S 29 46 159 5J 54 50 50 50 47 47 45 53 50 50 5S 61 64 60 58 28 29 48 47 168 168 162 161 164 155 160 174 165 158 169 169 170 1(30 172 171 170 172 170 16!) 168 169 17 17 170 168 15 15 166 16 16 154 16 16 169 17 18 17 17 172 174 172 16 16 Front I(3gér comprimé A pl occipit Aplat front bregmat Aplat front hrcgm Aplat occipit Aplat Aplat - Diurnes) ridé 168 165 165 170 94,46 90 98 100 98 95 24 24 28 22 25 50 52 5.3 55 44 152 Occipit aplati , Aplat occipit gauche Occip léger aplat 118 SÉANCE DU JUIN 189 Aïssores et les Arméniens de la région d'Ourmiah ainsi qu'ave c les Juifs et les Kurdes, il m'a paru intéressant de comparer le s caractères anthropométriques et morphologiques généraux de ce peuple avec ses voisins de la Perse et du Caucase Ces Arméniens émigrés de l'Aderbeidjan (6 individus), auss i bien que les Aïssores, vivent près d'eux Tiflis, peu près dan s les mêmes conditions, et s'y livrent aux mêmes occupations Les Juifs auxquels il y a un certain intérêt de comparer ce s A'issores, sont originaires les uns d'Ourmiah (4 individus), les autres d'Akhaltzick (34 individus) J'aurai l'occasion de revenir plus tard sur l'étude de ces derniers Quant aux Kurdes, il s appartiennent aux régions du Zagros et du Zaab, celles de l a haute Mésopotamie, du massif de l'Ararat ainsi qu'à une grand e partie du nord de l'Arménie ARie4NIENS D'OURMIAH - Ils ont les yeux et les cheveux moin s foncés que les Aïssores, leurs voisins Leurs cheveux sont générale ment droits et rarement ondulés Leur face est plus large, car au lieu de 100,74 que présente l'indice moyen des Aïssores, le leur est de 106,33 Le diamètre bipalpébral interne est de i millimètres, tandis qu e celui des Aïssores est de 26 millimètres en moyenne ; le diamètre bipalpébral externe est de 94 millimètres au lieu de 98 millimètres Leur nez est plus long que ceux des Aïssores : chez les premiers, l'indice nasal moyen est de 64,28 et chez les seconds il es t de 67,30 Les oreilles sont généralement plus longues chez les Arménien s aue chez les Aïssores de la même région Chez ces derniers les oreilles présentent une longueur moyenne de 69 millimètres , alors que la moyenne chez les Arméniens ne dépasse pas 59 millimètres La bouche présente 55 millimètres en moyenne chez les Arméniens et seulement 49 chez les Aïssores Quant la taille elle atteint 170 centimètres chez les Arméniens , tandis qu'elle n'est que de 165 centimètres chez les Aïssores D e même que chez ces derniers la grande envergure est presque égale COMMUNICATION 11 la taille ; elle dépasse celle-ci cependant d'une unité chez le s Arméniens d'Ourmiah On trouve en effet une grande envergur e moyenne de 171 centimètres avec une taille moyenne de 170 centimètres Il est remarquer toutefois qu'il y a plus d'uniformit é chez les Arméniens que chez les Aïssores, la taille de 170 centimètres est peu de chose près la taille générale des Arméniens , tandis que chez les Aïssores nous avons trouvé des hommes d e 160 centimètres et d'autres de 170 centimètres lin ce qui concerne l'indice céphalique les rapports sont beau coup plus grands que pour les autres caractères, comme les Aïssore s les Arméniens d'I-lourmiah ont un indice céphalique moyen d e 89,50 La mise en série montre une assez grande uniformité dan s les indices individuels la plupart oscillent entre 88 et 91 On remarque également plus d'uniformité dans le diamètre transverse maximum qui varie de 101 1G3, tandis que le diamètr e antéro-postérieur, modifié également par des compressions de l a partie occipitale varie entre 178 et 185 JUirs D'OUR âIIAII - Les individus (le cette race que j'ai étudié s au nombre de quatre Iiamarlou, dans la vallée de l'Araxe, son t absolument bruns Le nez fortement abaissé présente un indic e moyen de 61 Les yeux jamais bridés donnent un diamètre interorbitaire o u bipalpébral interne moyen de 30 millimètres en moyenne ; le diamètre bipalpébral externe moyen est de 96 millimètres La largeu r moyenne de leur bouche est de 48 millimètres Leur taille moyenne est de 176 centimètres et leur grande envergure moyenne de 174 centimètres Si l'on étudie l'indice céphalique de ces individus on trouvera des différences également fort grandes avec leurs voisins les Aïssores La moyenne n'est que de 86,34 (Aïssores 89,53) et cependan t on remarque chez ces Juifs des compressions antéro-postérieure s marquées comme chez les Aïssores et les Arméniens JUIFS D'Ati11ALTZITH (22 hommes et 12 femmes) - Chez ce s 34 sujets le type est beaucoup plus régulier et homogène, mais 120 SÉANCE DU JUIN 189 il ne présente pas plus de rapports avec les Aïssores que leur s congénères d'Ourmiah et les Arméniens de la même localité Beaucoup moins bruns Akhaltzith qu' Ourmiah, les Juifs don t j'ai étudié une série bien choisie sont de couleur moyenne Le s cheveux sont châtain moyen chez les hommes et les femmes dan s la proportion de 40 pour 100 Il y en a 34 pour 100 d e ' châtain clai r ou blond et 26 pour 100 de brun foncé ou noir Les yeux sont souvent noirs mais cependant la couleur châtai n moyen domine dans la proportion de 42 pour 100, tandis que l'o n trouve des yeux bleus ou bleu verdàtre dans la proportion d e 30 pour 100 La distance interorbitaire interne est ici de 27 millimètres e n moyenne tandis que chez les Aïssores elle est de 26 millimètres e t le diamètre bipalpébral externe est également d'une unité plu s forte chez les Juifs que chez les Aïssores L'indice facial est de 98,61 Si l'on n'avait que ce caractère comparer entre ces deux peuples il serait facile d'établir une parenté certaine entre eux En est-il de même du nez? Ici les différences sont relativemen t considérables : alors que les Aïssores présentent un indice nasa l moyen de 67,30, celui des Juifs d'Akhaltzik ne dépasse pas 60,3 et ceux d'Ourmiah 60 seulement L'indice céphalique des Juifs d'Akhaltzik est de 85,79 (Aïssore s 89,53) et il diffère trop de nos Aïssores par ce caractère pour leur' maintenir cette affinité apparente donnée par les autres rapport s morphologiques qui viennent d'être exposés Les Kurdes sont disséminés sur des espaces consi dérables, tant sur le territoire turc que sur ceux de la Perse et d e la Russie Les tribus des régions du lac Ourmiah, du massif d e l'Ararat et de l'Arménie portique (Lazistan), doivent spécialemen t nous intéresser dans l'enquête que nous poursuivons Par leurs caractères ethnographiques la plupart des tribu s Kurdes, quelles que soient leurs origines constituent un group e assez homogène, mais au point de vue anthropométrique elle s présentent des différences notables KURDES - COMMUNICATION 12 Nombre d'entre elles ont subi les vicissitudes de leur nomadité séculaire, et des luttes qu ' elles ont eu soutenir avec leurs voisin s dont elles ont été plutût les oppresseurs que les opprimées C'est ainsi, qu'alors que sur les eûtes de la mer Noire dans leu r pays, sans doute d'origine, on trouve des Kurdes ultra-brachycéphales, on en rencontre de dolichocéphales sur les pentes de l'Ararat Nous n'avons donc pas rechercher indistinctement chez toute s les tribus des rapprochements avec les Aïssores Nos comparaison s porteront sur celles qui paraissent présenter le plus d ' homogénéité , telles que celles d'Ourmiah, de Van, de Bayazid, d'Erivan et d e Batoum Les caractères fournis par la forme de la tète étant essentiels , nos comparaisons ne porteront que sur l'indice céphalométrique, l e seul du reste que l'on possède sur une partie de ces tribus C'est chez les Kurdes de cette régio n que je n'ai pas encore pu mesurer moi-même, mais qui ont ét é étudiés autrefois par M I)uhousset, que nous trouverons le plu s de ressemblance avec les Chaldéens Cinq individus ont été examinés au seul point de vue de l'indice céphalométrique, mais c e caractère est assez essentiel pour qu'il tienne lieu des autres, e n KURDE :s D'OURMIIAII - somme secondaires L'indice moyen de ces cinq sujets est de 86,60, mais on doi t remarquer que trois sur cinq présentent des indices dépassan t 89 : 89,18, 89,71, 93,56 Ces Kurdes d'Ourmiah sont, on le voit, les seuls qui présenten t des rapports réels avec les Chaldéens, part les Arméniens et le s Juifs des mêmes régions KURDES DE VAN, DE BAYAZID ET D ' ERIVAN Comme ceu x d'Ourmiah, les Kurdes que j'ai mesurés Van en 1881 sont absolument bruns avec des yeux noirs et brillants, leur face est étroit e et anguleuse Ne portent que la moustache, et ils se rasent complète ment la tète, moins une mèche qu'ils laissent pousser assez longu e sur la partie lambdoïdale Leur indice céphalométrique moyen es t de 83, 73 Presque tous présentent des compressions inio-frontale s s 122 SÉANCE DU $ JUIN 189 assez accentuées Les dix-sept Kurdes que j'ai observés la même époque Bayazid et dans la vallée de 1'Abaga, au sud d e cette ville, sont un peu moins brachycéphales, leur indice céphalométrique moyen est de 81,09 Quant ceux des régions d 'Eriva n et d'Igdir dont j ' mesuré 12 individus en 1881 et 28 en 1890 , ils sont aussi assez souvent déformés, et leur indice céphaloniétrique moyen est de 84,22 Ils présentent enfin les mêmes caractères morphologiques généraux que ceux des séries précédentes KURDES DE BATOUM - CO groupe, qui se trouve isolé au milie u de populations caucasiennes ou passant pour telles, habite juste ment la contrée que les historiens considèrent comme la patrie d e leurs ancêtres Kasdims, Chalybes, Kardoukhs ou Chaldéens Cett e particularité qui, a priori, ne pouvait être considérée que comm e une simple coïncidence, et rester parmi les innombrables hypothè- ses ne reposant uniquement que sur des interprétations de texte s anciens, devait prendre corps, en présence de quelques observation s anthropométriques Durant mes divers voyages au Caucase, il ne m'a jamais ét é possible de mesurer des individus de cette famille, mais un savan t naturaliste russe, M Smirnow, que la science a perdu récemment , avait bien voulu, sur ma prière, se charger de cette étude délicat e laquelle, du reste, je l'avais initié pendant un de mes séjours Tiflis M Smirnow a mesuré dix Kurdes des environs de Batoum Se s observations fort minutieuses ont porté sur la tète, la face, le nez e t la morphologie générale des sujets Tous très bruns, de taill e élevée, ils ont la face étroite et le nez long saillant et abaissé L a tête porte des traces de fortes compressions inio-frontales et leu r indice céphalométrique est de 88,70 Sur dix individus, six possèdent des indices supérieurs 89 ; les autres dont les indice s dépassent peu 88 (88,13 et 88,33) présentent des diamètres antéropostérieurs exceptionnellement supérieurs 175 millimètres Ces particularités démontrent donc qu'il existe une affinité plu s grande entre les Kurdes de Batoum et les Aïssores qu'avec les COMMUNICATION 123 autres populations que nous leur avons comparées précédemment , sauf les Arméniens d'Ourmiah Il est cependant encore un autre groupe qui est voisin de celu i que nous venons d'étudier, et qui est le plus brachycéphale de l a région après lui, c'est celui (les Lazes dont la place dans la famill e caucasienne est discutable, et l'origine inconnue ou ADJARES CO groupe habite la vallée du Tchorok et les montagnes de l'Adjarie, sur le territoire russe, ainsi qu e la chaine entiốre turque qui a reỗu le nom de Lazistan, c'est -à -dir e toute la région comprise entre Batoum, Trébizonde et Kerasund , sur la mer Noire J'ai décrit autrefois 27 individus de cette fa mille' Elle a été placée côté des Gourions et des Imères, dan s la famille caucasienne Karthwélienne, parce qu'au point de vu e ethnographique les Lazes ont quelques rapports avec ces derniers , et que leur idiome se rapproche de celui des Géorgiens, leur s voisins, et qu'enfin ils sont en partie chrétiens Mais on a constaté LAZES depuis quelque temps qu'un grand nombre de Lazes étaient musulmans, et que les langues turque et grecque étaient encore plus répandues chez eux que le géorgien Quoi qu'il en soit, ils diffèrent considérablement des Georgien s au point de vue anthropométrique S'ils peuvent partager aves le s Mingreliens une réputation de beauté réelle, ils ne leur ressemblen t pas C'est ainsi qu'ils sont moins bruns que les autres peuples caucasiens et transéaucasiens, part les Juifs d'Akhaltzikh auxquel s ils peuvent se rattacher par la couleur des yeux Ceux-ci souven t clairs passent du bleu au vert Le nez mince et long donne u n indice moyen de 64,45 (27 individus) identiques celui des Chaldéens ; la face est un peu plus courte, et pourtant voisine de cell e des Juifs et des Chaldéens L'indice céphalométrique se rapproch e davantage encore des Chaldéens Celui-ci est de 87,88, mais su r 27 sujets, quinze présentent (les indices supérieurs 87, parm i lesquels dépassent 80,50 indice des Chaldéens et des Arménien s d'Ourmiah Ernest Chantre, Recherches anthropologiques clans le Caucase, t p 82 et 95 IV , I2 àANCE DU JUIN 189 Des comparaisons qui précèdent, et qui sont résumées dans l e tableau ci-dessous, il ressort que les Aïssores présentent des affinités morphologiques incontestables, d'abord avec des peuples qu i les avoisinent, ensuite avec d'autres qui habitent le nord de l'Arménie Indice céphalométrique des Aissore s comparé ceux de quelques peuples de la Transcaucasi e et du Kurdistan 15 3' 27 Arméniens de Tiflis d'Erivan d`Ourmi h Juifs d'Ourmiah• - d'Akaltzikh I.azes de Batonm 85 17 85,68 89,50 86,34 85,19 81,88 17 27 Kurdes d'Ourmiah de Van de Bavazid d'Erivan et d'Igdir de Batoum Aissores 86,6 83,1 81 •2 84 22 88,7 89 50 Ainsi que le montre ce tableau ce serait les Arméniens, le s Kurdes et les Lazes de Ba l oum qui par leurs indices céphalométriques, et l ' ensemble de leurs caractères morphologiques offriraien t le plus de rapports avec les Aïssores Ces rapports étant bie n établis, il semble démontré que des liens de famille existent entr e ces diverses populations C ' est donc de ces Kasdims dont parlent les auteurs de l ' antiquité que descendraient les Aïssores qui ont conservé leur no m primitif de Chaldéen, et semblent étre les débris des célèbre s Babyloniens Les Kurdes et quelques groupes d ' individus actuellement réunis les uns aux Arméniens, les autres aux Juifs o u aux Géorgiens, peuvent prétendre une proche parentée avec le s Kasdims, car Moïse nous apprend que Cased, leur premier che f était fils de Nachor, frère d'Abraham Mais comment, dira-t-on, attribuer une origine commune de s populations qui parlent des langues aussi différentes que le s Aïssores, les Kurdes, les Arméniens, les Juifs et les Lazes et qu i ont des croyances aussi dissemblables Je répondrai ces objections qu'en Orient plus que partou t ailleurs, les distinctions ethniques basées sur les religions, quoiqu e COMMUNICATION 12 très sérieuses en apparence, ne peuvent entrner qu'à des conclusions erronnées Tel peuple en effet qui était chrétien ou juif d e naissance est aujourd'hui musulman comme cela se voit chez nombre de tribus kurdes et chez quelques groupes du Daghestan méridional, et même de l'Arménie septentrionale On voit d'autre par t des peuples musulmans de ces mêmes régions devenir peu pe u chrétiens, tout eu gardant leurs langues, tels sont certains groupe s sunites et yezides qui devenant orthodoxes, ne persistent pa s moins parler soit le kurde, soit le turc de l'Aderbeidjan Cette langue, au reste, qui tend supplanter, en Transcaucasie et en Asie Mineure, la plupart des idiomes qui s ' y parlent, vient un e fois de plus montrer combien sont peu solides les bases linguistiques, au seul nom desquelles on a voulu classer les population s de l'Asie occidentale Je résumerai ainsi cette question du classement des peuple s brachycéphales, du nord de l'Arménie Les Lazes ultra-brachycéphales sont pour le plus grand nombre musulmans, et parlen t actuellement le tatar ou turc de l ' Aderbeidjan Ils étaient chrétiens autrefois et parlaient en partie l ' idiome de leurs voisin s Imères appartenant la grande famille Karthwelienne, c'est pourquoi on en a fait des Karthweliens Des Aïssores qui parlaient en majorité un idiome syriaque qu'il s abandonnent peu peu pour le turc de l ' Aderbeidjan ou le russe , on a fait des sémites Quant aux Juifs de la Transcaucasie, comm e tous leurs coréligionnaires, ils parlent la langue du peuple dominant dans le pays où ils sont venus habiter Ceux d'Akhaltzik h ont parlé autrefois le turc Actuellement entourés de Géorgiens , d'Imères, de Go,riens et d'Arméniens, ils parlent facilement le s langues de leurs voisins Et combien d'autres faits analogues n e pourrait-on pas citer existant en Arménie Dans ce pays de s apports considérables de Juifs ont été faits des époques historiquement connues, on n ' en trouve presque plus de traces, ni a u point de vue religieux, ni au point de vue linguistique Le ỵlot étranger s'est fondu dans la masse de la population avec laquell e existaient déjà des affinités Les uns sont devenus peu peu chrétiens, au milieu des Arméniens et en ont pris la langue, les autres 126 sEANCL DC jun; 180 se sont fusionnés avec les Kurdes, dont ils ont également pri s les croyances et le langage Ces faits rapportés par tous les chroniqueurs expliquent la persistance de certains caractères morphologiques que l ' on constate chez la plupart de ces peuple s auxquels on parviendra sans doute reconntre une origin e commune probablement sémitique En décrivant par la suite le s Arméniens, les Juifs et les huudes de la Transcaucasie, j'aura i l'occasion de présenter des preuves surabondantes l'appui de s idées qui viennent d'être brièvement énumérées propos des Aïssores ou Chaldéens La séance est levée heures Ion ncs sEcRiaAmEs : E IOLLET Bull Soc d'Aldin' dr Lyon f X pl XXXVI ... 145 centimètres de grande envergure Calculée sur l'ensemble des Aïssores, hommes et femmes réunis , la moyenne de la grande envergure égale celle de la taille, elle es t donc de 165 centimètres... de chnettes garnies de pièce s de monnaies d'or ou d'argent, la manière des femmes Tatares o u Kurdes La plupart portent des tabliers, des bas et des pantalon s rouges, de préférence toute autre... humide et chaude de la mal saine région de Kamarlou, dans le village Agalezalon, puis dan s celui de Douzorm En 1810, enfin ils obtinrent des Tatars, qui habitent actuelle ment Char-Rend, un de