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Journal Sciences au sud (IRD) N42

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Le journal de l'IRD n° 42 - novembre/décembre 2007 3,81 € bimestriel E b o l a É d i t o r i a l par Pierre Soler © A Aing Directeur du département Milieux et Environnement a question des changements Let environnementaux, globaux, climatiques induits par les activités humaines a été mise sur le devant de la scène par deux événements récents : en octobre dernier, le Prix Nobel de la Paix était attribué au Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Évolution du Climat (GIEC) et Al Gore, ancien vice-président des États-Unis d’Amérique « pour leurs efforts de collecte et de diffusion des connaissances sur les changements climatiques provoqués par l’Homme et pour avoir posé les fondements pour les mesures nécessaires la lutte contre ces changements » ; en décembre s’est tenue Bali la conférence de l’ONU sur les changements climatiques, qui s’est achevée par la conclusion dun accord a minima lanỗant les nộgociations sur le futur régime “post-Kyoto” de lutte contre le réchauffement climatique À travers le GIEC, un large consensus existe aujourd’hui au sein de la communauté scientifique sur la réalité de ces changements, en particulier dans les régions intertropicales et méditerranéennes où interviennent, en partenariat, les équipes de l’IRD Cette réalité devient l’une des toutes premières urgences de nos partenaires, du Sud comme du Nord Elle est au cœur de l’une des six thématiques prioritaires du contrat d’objectifs de l’institut Quatre grands défis doivent être relevés dans cette thématique, par essence interdisciplinaire : la compréhension et la représentation dans les modèles de certains processus géophysiques et biogéochimiques encore mal connus, mais, a priori, (suite page 2) P our comprendre les mécanismes d’action du redoutable virus Ebola, les scientifiques recueillent des échantillons de matériel génétique (ARN viral) lors de chaque épidémie Jusqu’à présent, Ils n’étaient parvenus identifier que 12 séquences de gènes codant la glycoprotéine (GP)2 du virus et pensaient que toutes les épidémies, depuis la première en 1976, étaient le fait d’une même lignée de virus Les récentes découvertes d’une équipe de l’IRD et du CIRMF remettent en cause cette hypothèse Ces scientifiques ont collecté entre 2001 et 2006 des cadavres de primates au Gabon et au Congo Brazzaville Sur sur dépouilles de gorilles et une de chimpanzé, ils sont parvenus déceler les séquences d’ARN codant la glycoprotéine virale Mais leur analyse phylogénétique a révélé que le virus appartenait une nouvelle lignée du virus Zaïre3, laquelle a été baptisée lignée B4 En soumettant l’analyse phylogénétique les séquences GP des souches virales res- E n t r e t i e n ponsables des épidémies répertoriées depuis 2001, les chercheurs ont découvert qu’elles relevaient bien de la lignée A jusqu’en 2003, mais que les deux derniers épisodes, en 2003 et en 2005 au Congo Brazzaville, étaient le fait d’un virus appartenant la lignée B Une même analyse, menée partir d’une autre séquence du génome viral codant cette fois-ci la nucléoprotéine (NP), a établi que les souches virales impliquées dans les épidémies de 2001 2003 appartenaient toutes la lignée B, non la lignée A Selon les chercheurs, ces résultats contradictoires apportent en fait la preuve que les souches sauvages du virus Ebola ont la capacité d’échanger du matériel génétique via des phénomènes de recombinaison Les souches virales responsables des épidémies survenues entre 2001 et 2003 au Gabon et au Congo Brazzaville résulteraient alors de la recombinaison génétique entre les souches de la lignée A (épidémies entre 1976 et 1996) et les a v e c Laboratoire de brousse pour les recherches sur le virus Ebola souches de la lignée B (épidémies 2003 et 2005 et mortalités des grands singes) Ce phénomène de recombinaison génétique, jamais décrit dans cette famille de virus, apporte de nouveaux éléments quant l’émergence des épidémies Il suggère aussi que des souches beaucoup moins pathogènes, et encore inconnues ce jour, circuleraient dans la nature Enfin, il contrarie la perspective d’élaborer des vaccins vivants atténués prémunissant d’Ebola Le virus atténué pourrait en effet s’hybrider avec l’une des souches sauvages du virus et ainsi donner naissance un nouveau virus pathogène ● Centre international de recherches médicales de Franceville au Gabon Une structure moléculaire de l’enveloppe du virus, qui lui permet d’abuser les défenses immunitaires et de pénétrer et infecter une cellule Espèce la plus virulente du virus Ebola, responsable de 88 % des cas mortels de la maladie chez l’homme Par opposition la seule connue jusque-là, désignée comme lignée A J e a n - F r a n ỗ o i s G i r a r d Pas daide au dộveloppement sans recherche Jean-Franỗois Girard a été renouvelé pour un troisième mandat dans ses fonctions de président de l’IRD par décision du Conseil des ministres du 26 septembre 2007 Vous venez d’être reconduit pour un troisième mandat la présidence de l’IRD C’est d’abord l’occasion de faire le point sur les trois années qui viennent de s’écouler avec la signature d’un nouveau contrat d’objectifs entre l’État et l’Institut, la mise en place de l’Agence inter-établissements de recherche pour le développement et la définition d’une « politique de site »? Si vous y ajoutez l’implantation du siège Marseille, il faut reconntre que l’Institut porte plusieurs chantiers lourds et structurants pour lesquels nous sommes seulement au milieu du gué La continuité est nécessaire C’est le sens de ce troisième mandat Dans le secteur de la recherche pour le développement, les trois dernières années ont été marquées par une impulsion politique clairement affirmée En témoignent les conclusions des réunions du Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID) de 2005 et 2006 conduisant la création de l’Agence inter-établissements de recherche pour le développement (AIRD) et au rapprochement avec les universités et les autres organismes, le tout dans le cadre des lois de 2006 de programme pour la Recherche et de 2007 relative aux responsabilités et aux libertés des universités L’autre chantier, la politique de site, s’inscrit aussi dans ce rapprochement entre les établissements de recherche et l’Université Un exercice approfondi d’analyse de nos forces avait été entrepris en 2000 au moment de la mise en place du dispositif d’unités de recherche En 2004 l’évaluation avait conduit au renouvellement du mandat d’une majorité des unités En 2008 une nouvelle analyse en profondeur de notre dispositif s’imposait pour permettre l’évolution des lignes de force stratégiques, scientifiques comme géopolitiques De plus, il convient maintenant de s’adapter aux nouveaux instruments de pilotage de la recherche qui se mettent en place : ANR, Aeres, pôles de recherche, pôles de compétitivité, réseaux thématiques de recherche… Ce sont des outils structurants de la recherche franỗaise qui nous imposent ces rapprochements avec nos partenaires, c’est tout le sens de la politique de site Comment concevez-vous l’évolution des partenariats de l’IRD, en France, dans les pays du Sud et avec les pays du Nord ? Naguère l’aide au développement était seulement considérée comme une démarche de solidarité internationale (suite page 15) Contact Éric Leroy eric.leroy@ird.fr En savoir plus T J Wittmann, R Biek, A Hassanin, P Rouquet, P Reed, P Yaba, X Pourrut, L Real, J.-P Gonzalez, et E M Leroy, First isolates of Zaire Ebolavirus from wild apes reveal new genetic lineage and recombinants PNAS USA, 2007 doi_10.1073_pnas.0704076104 © IRD/J.-J Lemasson Des chercheurs de l’IRD et du CIRMF1 ont mis en évidence l’existence d’une nouvelle lignée génétique du virus Ebola chez les grands singes Leurs travaux révèlent en outre l’inattendu et inquiétant potentiel de recombinaison génétique du virus © IRD/J.-J Lemasson Une nouvelle lignée du virus Le changement climatique au cœur de l’agenda international Laboratoire de sécurité biologique du Centre International de Recherches Médicales de Franceville Dans ce numéro Le journal de l'IRD Chronique de la mousson africaine Pendant trois années consécutives, une véritable coalition internationale de chercheurs aura tenu la chronique de la mousson africaine Tous les paramètres du climat, sur la terre, dans les airs et sous l’eau auront été scrupuleusement enregistrés puis analysés pour comprendre et anticiper les soubresauts, parfois meurtriers, du climat ouest-africain p.7 10 Tribune : Habilitation diriger des recherches Lutter contre les préjugés Vivement recommandée par les uns, dédaignée par les autres, l’Habilitation diriger des recherches (HDR) marque une étape importante dans la carrière des enseignants-chercheurs Doit-on passer ce diplôme, et quoi exactement sert-il ? Une tribune sur ce diplôme “made in France” p.16 Gisement de Manumbo Vaovao Madagascar, situé 30 km l’ouest d’Ilakaka et découvert en février 2003 Aspect des puits réalisés dans la terrasse alluviale et du village précaire installé dans le lit de la rivière Andongoza tiques sont d’origine métamorphiques, et que leur roche mère ne provient donc plus du manteau, mais de la croûte continentale profonde dans la zone de transition entre la croûte et le manteau Ce type de gisement primaire se rencontre dans des environnements haute pression et température élevée qui forment des affleurements importants dans les socles anciens, comme Madagascar ● © IIRD/G Giuliani Ainsi naissent les rubis… Les travaux menés par des géologues de l’IRD et leurs partenaires éclairent la genèse mal connue des saphirs et rubis associés aux basaltes La découverte et l’étude d’un gisement primaire de pierres précieuses Madagascar ont permis de confirmer ce qui n’était qu’hypothèse sur l’origine de ces corindons J usqu’à présent, on savait seulement que les gemmes de la famille des corindons, laquelle appartiennent rubis et saphir, se forment dans les profondeurs de la lithosphère, où règnent des pressions et des températures très élevées On supposait que la plupart de ces pierres avaient été arrachées la croûte terrestre par un magma en provenance du manteau, avant d’être transportées vers la surface et concentrés après érosion dans des placers Mais l’origine des saphirs et des Dans ces domaines, la formation et le renforcement des capacités de recherche et d’expertise des communautés scientifiques du Sud demeure une priorité absolue pour l’IRD et pour les partenaires mobilisés travers l’Agence inter-établissements de recherche pour ● le développement, AIRD Le journal de l'IRD Sciences.au.sud@paris.ird.fr IRD - 213, rue La Fayette F - 75480 Paris cedex 10 Tél : 33 (0)1 48 03 77 77 Fax : 33 (0)1 48 03 08 29 http://www.ird.fr Directeur de la publication Michel Laurent Directrice de la rédaction Marie-Noëlle Favier Rédacteur en chef Olivier Dargouge (Olivier.dargouge@ird.fr) Comité éditorial Jacques Boulègue, Jacques Charmes, Bernard Dreyfus, Nathalie Dusuzeau, Günther Hahne, Daniel Lefort, Christian Marion, Jacques Merle, Georges de Noni, Pierre Soler, Stéphane Raud, Gérard Winter Rédacteurs Fabienne Beurel-Doumenge (Fabienne.Doumenge@ird.fr) Olivier Blot (Olivier.Blot@ird.fr) Ont participé ce numéro Ouidir Benabderrahmane Correspondants Jacqueline Thomas (Dakar) Mina Vilayleck (Nouméa) Photos IRD – Indigo Base Claire Lissalde Danièle Cavanna Photogravure, Impression IME, 3, rue de l’Industrie, 25112 Baume-les-Dames Tél : 03 81 84 11 78 ISSN : 1297-2258 Commission paritaire : 0909B05335 Dépôt légal : décembre 2007 Journal réalisé sur papier recyclé Gisements secondaires de pierres précieuses formés par l’accumulation d’alluvions fluviaux ou marins Sur 150 saphirs issus de placers basaltiques provenant de 13 pays Roche composée plus de 60 % de feldspaths potassiques rubis retrouvés dans les basaltes alcalins, une roche volcanique où est récoltée la majorité des saphirs bleus commercialisés dans le monde, restait incertaine Pour en comprendre la géologie, plusieurs équipes internationales ont mutualisé leurs connaissances, en rassemblant dans une banque de données le rapport des concentrations isotopiques de l’oxygène pour les corindons de l’ensemble des gisements de type placers associés des environnements basaltiques1 Mais pour déterminer avec certitude l’origine de ces pierres précieuses, il manquait encore aux chercheurs l’accès un gisement primaire Cette dernière pièce du puzzle vient d’être assemblée par des chercheurs de l’IRD, du CNRS et de l’université d’Antanarivo, qui ont découvert un tel gisement de rubis Madagascar Leurs travaux, combinant les données archivées2 aux informations inédites, obtenues sur ce terrain, ont permis de déterminer précisément l’origine de tous les rubis et saphirs retrouvés dans les basaltes alcalins Ainsi, l’origine magmatique des saphirs retrouvés dans ces roches, s’estelle vue établie L’existence de xénolithes de syénite3 saphirs confirme que ces corindons ont cristallisé partir d’un magma en provenance du manteau Il a également été établi que 20 % des saphirs et l’ensemble des rubis basal- Contact Gaston Giuliani gaston.giuliani@ird.fr En savoir plus Giuliani G., Fallick A.E., Garnier V., FranceLanord Ch., Ohnenstetter D., Schwarz D (2005): Oxygen isotope composition as a tracer for the origins of rubies and sapphires Geology 33, 249-252 © IIRD/G Giuliani importants pour expliquer les modes de variabilité et le changement climatiques (grands programmes et campagnes dédiées d’observation et d’échantillonnage, amélioration des modèles, …) ; la caractérisation et la quantification des impacts régionaux, actuels et futurs (scénarios), du changement climatique sur les événements hydro-météorologiques extrêmes, les ressources en eau, les écosystèmes terrestres et marins, les agrosystèmes, les ressources halieutiques et la santé humaine (réseaux d’observation pérennes, sites ateliers, bases de données in situ et satellitaires, développement des outils de modélisation) ; la définition progressive de stratégies d’adaptation au changement climatique et les interactions et rétroactions complexes entre politiques publiques, dynamiques sociales et économiques et impacts du changement climatique ; le développement de la recherche et de l’expertise pour l’aide aux décideurs en matière de mesures de prévention (capture et stockage du CO2, énergies renouvelables, réduction des émissions liées l’industrie et aux transports, réduction de la déforestation, économie d’énergie dans l’habitat, taxation et réglementation, transferts de technologies propres) © IRD/J.-J Lemasson Actualités (suite de la page 1) Saphirs et les rubis de Madagascar Une chauve souris réservoir du virus de Marburg Des chercheurs de l’IRD viennent de découvrir qu’une chauve-souris frugivore, la roussette d’Égypte, est le réservoir naturel du virus de Marburg Cette affection proche d’Ébola déclenche chez les sujets infectés une fièvre hémorragique foudroyante Rousettus aegyptiacus est une espèce migratrice présente sur toute la partie subsaharienne du continent africain L e virus de Marburg est particulièrement redoutable Lors de la dernière épidémie, il y a deux ans en Angola, plus de 90 % des personnes contaminées ont succombé la fièvre hémorragique qu’il provoque Il fut identifié en 1967 Marburg, en Allemagne, où il décima les employés d’un laboratoire après qu’ils eurent prélevé les organes d’un singe vert provenant d’Ouganda Longtemps, ses rares manifestations sont restées circonscrites l’Afrique orientale et australe Mais en 1998, une épidémie de plus grande ampleur a eu lieu près de Durba, en République démocratique du Congo (RDC), entrnant une mortalité de 80 % parmi les 149 malades, suivie en 2005 par l’épidémie angolaise, la plus sévère Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 Le virus de Marburg, comme son cousin Ébola, appartient la famille des Filoviridae Et c’est en cherchant la présence du virus Ébola chez les chiroptères, que les scientifiques de l’IRD et leurs partenaires du CIRMF1 et du CDC2 ont mis en évidence le rôle de la roussette d’Égypte dans le cycle du virus de Marburg Entre 2005 et 2006, ils ont prélevé 138 chauves-souris appartenant une dizaine d’espèces sur sites de piégeages au Gabon et en RDC Outre la présence du virus Ébola, les scientifiques décidèrent de chercher celle du virus de Marburg, tandis que l’Angola connaissait une épidémie 800 km seulement du terrain d’étude Ils parvinrent ainsi détecter des anticorps dirigés contre le virus de Marburg Roussetus aegyptiacus, une chauve-souris mégachiroptère frugivore capturée au filet dans la région de Lambaréné au Gabon pour les recherches sur le réservoir du virus Ebola dans le sérum de 29 des 242 roussettes d’Égypte capturées Par ailleurs, la recherche de fragments du génome viral, pratiquée sur 283 spécimens de R aegyptiacus, a montré que le foie et la rate de quatre d’entre eux contenaient des séquences d’ARN appartenant trois gènes différents du virus de Marburg Ces résultats suggèrent fortement que cette espèce de chauve-souris est porteuse du virus sans en développer les symptômes, la désignant ainsi comme le réservoir naturel de ce virus Il semble que l’infection se transmette directement de la roussette l’homme, peut être par le contact avec le sang ou le liquide placentaire s’échappant pendant la mise bas des chauves-souris De fait, la plupart des victimes de l’épidémie de RDC travaillaient dans une mine qui était aussi le refuge d’une importante colonie de roussettes d’Égypte De même, les premières victimes de l’épidémie angolaise furent des enfants qui avaient récolté des fruits sur des arbres dans lesquels vivait une impor- tante population de cette espèce de chauves-souris frugivore Cette découverte précise donc les zones géographiques potentiellement concernées par le virus de Marburg Elle les étend notamment l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale, qui constituent une importante région de migration pour les roussettes d’Égypte ● Centre international de recherches médicales de Franceville (Gabon) Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (Atlanta, États-Unis) Contact Eric Leroy Eric.Leroy@ird.fr En savoir plus J S Towner, X Pourrut, C G Albariño, C Nze Nkogue, B.H Bird, G Grard, T G Ksiazek, J.-P Gonzalez, S T Nichol, E M Leroy (2007), Marburg Virus Infection Detected in a Common African Bat, Plos One 2(8): E764, Doi:10.1371/ Journal.Pone.0000764 Le piranha Pygocentrus nattereri Et l’Atlantique faỗonna les piranhas Carbone Piốge fractal b a c t é r i e n ment pu rejoindre la plaine de l’Amazone qui aurait fait office de collecteur de biodiversité Contacts Nicolas Hubert, Laboratoire dẫcologie Marine (Ecomar) nicolas.hubert@univ-reunion.fr Jean-Franỗois Renno, Unité Caractérisation et valorisation de la diversité ichtyologique pour une aquaculture raisonnée (Caviar) rennojf@yahoo.fr En Savoir plus Hubert N., Duponchelle F., Nuñez J., Garcia D.C., Paugy D., Renno J.-F , Hylogeography of the piranha genera Serrasalmus and Pygocentrus : implications for the diversification of the Neotropical ichthyofauna, Molecular Ecology, 2007, 16 (10), p 2115-2136 doi:10.1111/j.1365-294X.2007.03267.x d u r i z Labyrinthes nanométriques De nouvelles souches africaines Par les techniques de microscopie électronique transmission et de diffusion de rayonnements appliquées des sols volcaniques de La Martinique, les chercheurs ont décelé la structure fractale de ces agrégats Ils sont en effet composés de petites particules d’allophane – argile d’origine volcanique – de taille inférieure nm, qui s’agrégent pour former des objets plus gros s’assemblant leur tour, jusqu’à des agrégats de plus de 100 nm Cette structure tortueuse particulière confère aux agrégats d’allophane une faible perméabilité Ces structures fractales peuvent être comparées des labyrinthes, et les fluides, liquides ou gazeux, auront de grandes difficultés se déplacer l’intérieur de la porosité des agrégats Ils sont en quelque sorte piégés par confinement, et les échanges entre espèces chimiques sont peu nombreux Les chercheurs pensent que cette structure fractale l’échelle nanométrique a une influence sur la capacité de ces sols accumuler le carbone et l’azote et donc limiterait les émissions de gaz effet de serre © IRD/V Verdier Plant de riz présentant les symptơmes de la bactériose Xanthomonas oryzae pv oryzae (Niger) Prospection et collecte d’échantillons dans une rizière au Niger de sensibilité) de ces lignées confrontées aux différentes souches bactériennes, permettent de déceler l’effet de gènes de résistance et de cataloguer ainsi les souches en « race » Trois nouvelles « races » ont ainsi été découvertes, confirmant les différences génétiques observées avec les souches asiatiques Les principaux résultats sur la caractérisation génétique et pathotypique des souches de Xanthomonas oryzae africaines figurent dans la thèse de Carolina Gonzalez, doctorante colombienne de l’université de Los Andes, soutenue par l’IRD de 2003 2006, et qui a rejoint depuis l’université nationale de Bogota (Jeune équipe associée l’UR121 de l’IRD) La communauté internationale s’intéresse ces nouvelles souches de Xoo car l’amélioration du riz passe par la sélection de gènes de résistance adaptés au contexte africain La collaboration Adrao - IRD - centres nationaux de recherche dans cette sous région d’Afrique de l’Ouest se renforce avec le soutien du Generation Challenge Programm (GCP), consortium financé par différents pays et dont l’IRD fait partie via Agropolis depuis 2004 Un étudiant béninois, Gustave Djedatin, est accueilli dans les laboratoires montpelliérains de l’IRD et soutenu par une bourse financée dans ce cadre Sa thèse porte sur l’étude du déterminisme génétique de la résistance aux souches africaines de Xanthomonas oryzae pv oryzae et est co-encadrée par l’équipe riz de l’UR121, l’université d’Abomey (Bénin) et l’Adrao Enfin, l’analyse prévue du génome Xoo africain devrait révéler de nouveaux facteurs de virulence et d’autres gènes spécifiques et pourrait permettre de mieux comprendre l’origine et l’évolution des souches africaines ● Unité Séquestration du carbone et biofonctionnement des sols : effets des modes de gestion des agro-écosystèmes tropicaux (SeqBio), IRD-Pôle de recherche agronomique de Martinique (PRAM) Contact Thierry Woignier thierry.woignier@ird.fr WEB http://www.mpl.ird.fr/SeqBio Contact Valérie Verdier, unité Génome et développement des plantes (unité mixte CNRS, IRD, université de Perpignan), valerie.verdier@ird.fr En savoir plus C Gonzalez, B Szurek, C Manceau, T Mathieu, Y Séré, V Verdier, Molecular and Pathotypic Characterization of New Xanthomonas oryzae Strains from West Africa Molecular PlantMicrobe Interactions Vol 20, No 5, 2007, pp 534–546 © IRD/M.N Favier L nement et des recherches agricoles (Burkina Faso), l’Institut d’économie rurale (Mali) et l’Institut national de recherches agronomiques du Niger a permis de prendre conscience de l’ampleur de la maladie Lors de cette prospection, en effet, tous les champs de riz visités en présentaient les symptômes : brûlure foliaire jaune virant au blanchiment total de la feuille et flétrissement généralisé de la plante Le pourcentage de plants de riz touchés varie, mais peut atteindre jusqu’à plus de 80 % selon les localités Les échantillons prélevés au champ ont permis d’isoler des bactéries appartenant au genre Xanthomonas oryzae : Xanthomonas oryzae pv oryzae et Xanthomonas oryzae pv oryzicola, agent causal d’une autre maladie du riz, la bactériose stries foliaires, isolé pour la première fois en Afrique de l’Ouest Grâce une collaboration avec l’Inra d’Angers et différentes techniques de biologie moléculaire, les souches ont été mieux caractérisées Les chercheurs ont ainsi découvert des différences substantielles entre les génomes africain et asiatique de Xoo Les souches africaines de Xanthomonas oryzae pv oryzicola sont, quant elles, assez proches génétiquement des souches trouvées en Asie Grâce au matériel végétal développé par l’Institut international de recherche sur le riz (Philippines), les chercheurs de l’Adrao et de l’IRD ont pu tester les réactions de lignées de riz aux souches africaines de Xanthomonas oryzae pv oryzae Les réactions de résistance (ou au contraire © IRD/V Verdier Des échantillons de riz africains ont livré de nouvelles souches de Xanthomonas oryzae pv oryzae agent responsable d’une importante maladie du riz L’équipe IRD dirigée par Valérie Verdier et travaillant sur l’interaction riz-Xanthomonas a, en outre, découvert que ces souches étaient génétiquement différentes des souches connues, toutes asiatiques e flétrissement bactérien (en anglais bacterial blight) causé par la bactérie phytopathogène Xanthomonas oryzae pv oryzae (Xoo) est une maladie du riz occasionnant de graves pertes de récolte Très connue et étudiée en Asie, cette maladie n’a été décrite en Afrique de l’Ouest qu’au début des années 1980 La prospection effectuée en 2003 au Mali, Niger et Burkina Faso, organisée par l’Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (Adrao) et l’IRD, en collaboration avec l’Institut de l’environ- © IRD/T Woignier F l é t r i s s e m e n t scientifiques ont établi le rôle fondamental des incursions marines dans l’apparition et la distribution des piranhas modernes En effet, il y a millions d’années, l’océan Atlantique a envahi la partie aval de l’Amazone et de ses affluents située en dessous de 100 m d’altitude ; l’eau salée faisant dispartre alors bon nombre d’espèce, de poissons d’eau douce Ces travaux montrent que des populations de piranhas se seraient maintenues pendant la période d’incursion marine dans les parties amont des rivières situées plus de 100 m d’altitude Elles se seraient différenciées en espèces suite la fragmentation de leur aire de distribution, et probablement aussi sous l’effet de contraintes écologiques propres aux différents bassins où elles restaient isolées Après le retrait de l’océan, il y millions d’années, ces piranhas auraient finale- Actualités A vec 28 espèces connues, le que le groupe y vivait déjà il y a 25 milgroupe des piranhas carnilions d’années Les espèces actuelles vores témoigne d’un succès sont donc le évolutif notable Pour éclairer l’histoire de cette sous-famille de poissons qui vit exclusigu Je /M vement dans les eaux IRD © douces d’Amérique du Sud, les scientifiques ont rassemblé des échantillons sur toute l’étendue de sa distribution Ainsi, ils ont analysé l’ADN de 57 spécimens appartenant 21 espèces, issus de 15 points de collecte répartis sur l’ensemble du Serrasalmus rhombeus (ordre des système hydrographique sud-américharaciformes), un des plus gros piranha (50 cm) cain Et il est apparu que les espèces actuelles n’ont que quelques millions d’années Or, des fossiles proches morfruit d’une diversification récente En phologiquement des espèces actuelles confrontant ces données aux évènede piranhas, précédemment découments qui ont affecté les écosystèmes verts dans la région, laissent penser aquatiques l’échelle géologique, les © IRD/M Jegu Les travaux menés par les chercheurs de l’unité mixte Caviar et leurs partenaires lient la grande richesse spécifique des piranhas une incursion marine dans l’Amazone, il y a millions d’années La structure nanométrique fractale de certains sols volcaniques constituerait un labyrinthe qui piège le carbone et l’azote, limitant les émissions de gaz effet de serre Les sols volcaniques fixent trois quatre fois mieux le carbone et l’azote, principaux constituants des gaz effet de serre, que les sols contenant de l’argile La compréhension de ces mécanismes de séquestration de C et N nécessite la connaissance précise des propriétés physico-chimique des sols L’étude des agrégats de sols l’échelle nanométrique a permis, une équipe de l’IRD1 de mettre en évidence une morphologie particulière de ces sols qui peut être décrite en termes de structure fractale La notion de géométrie fractale permet de caractériser des objets présentant des irrégularités toutes les échelles Elle est intéressante pour décrire les systèmes poreux comme les sols, car elle apporte des renseignements sur la manière dont la matière est organisée Ainsi, la « dimension fractale » caractérise la complexité de l’organisation des agrégats Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 Agrégats de particules d’allophane T u n i s i e Les 18 et 19 octobre dernier, l’IRD célébrait Tunis le cinquantième anniversaire de sa présence en Tunisie L’institut avait convié cette occasion ses partenaires tunisiens un séminaire de présentation des programmes actuels et de leurs perspectives Les activités scientifiques auxquelles contribue l’IRD en Tunisie s’inscrivent dans le cadre des priorités nationales en matière de développement économique et social, et de protection de l’environnement, dans une optique de développement durable Environ 200 personnes ont participé ce séminaire placé sous le patronage du ministre tunisien de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie À cette occasion, un DVDrom réalisé par la Délégation l’information et la communication et présentant 50 ans de publications en partenariat, a été diffusé La coopération et les échanges scientifiques avec la Tunisie sont appelés prendre de l’envergure tandis que les institutions tunisiennes, partenaires traditionnels de l’IRD, devraient collaborer avec l’Agence inter-établissements de recherche pour le dộveloppement Jean-Franỗois Girard, le prộsident du conseil dadministration de l’IRD, qui conduisait ces cérémonies d’anniversaire, a donné une conférence de presse très suivie Ses propos expliquant que la coopération scientifique avec la Tunisie était devenue, au fil des ans, « un partenariat symétrique », ont été largement repris dans les médias tunisiens Parallèlement cette célébration, un accord de coopération en matière de recherche scientifique entre l’IRD et le ministère tunisien de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie, a été signé Il porte sur la définition, la réalisation et l’évaluation de programmes de recherche conjoints, ainsi que leur valorisation, les actions de formation la recherche, le soutien aux équipes, la réalisation en commun d’expertises et la diffusion de l’information scientifique et technique ● É c o f l u Influenza aviaire et environnement Un nouveau projet de recherche, Écolologie du virus de l’influenza aviaire, Écoflu, financé par l’Agence nationale de la recherche, porte sur les facteurs environnementaux de l’épidémie de grippe aviaire virus H5N1 Il vise aussi une meilleure connaissance de l’écologie du virus et de ses modes de diffusion1 L es travaux et données récentes sur l’épidémie d’influenza aviaire virus H5N1 posent la question de son émergence dans des environnements et des situations épidémiques très disparates Les oiseaux sauvages porteurs de ce virus pourraient en être un réservoir et/ou un hôte naturel, pourvoyeur ou victime En tout état de cause, on peut envisager que les zones de résidence de ces animaux génèrent des réservoirs « secondaires » tant au niveau du sol, que des sédiments, ou encore des animaux aquatiques dont ils se nourrissent, comme les paludines, gastéropodes de mares Le projet Écoflu envisage d’améliorer les connaissances épidémiologiques en se focalisant sur l’écologie du virus influenza aviaire Il s’attachera caractériser des habitats et des conditions favorables au maintien du virus dans l’environnement et chez ses hôtes naturels Il intégrera ces connaissances fondamen- L e premier programme de recherche conduit en quasi-totalité sous l’égide de l’AIRD, l’Agence inter-établissements de recherche pour le développement1 est consacré l’influenza aviaire Il s’intitule Conditions d’émergence des virus influenza et conséquences sur les populations humaines et animales, et regroupe des équipes scientifiques des principaux ộtablissements de recherche franỗais ainsi que des ộquipes de pays du Sud Cinq organismes (CNRS, Inserm, Institut Pasteur, Cirad et IRD) se sont mobilisés pour mutualiser leurs moyens sur ce programme avec une dotation globale de millions d’euros sur ans, De l’observatoire l’éprouvette Après étude rétrospective des épizooties pour comprendre les conditions d’émergence et de diffusion de la maladie, le programme sera réalisé partir de deux observatoires grande échelle, la Dombes en France, où le virus H5N1 est apparu récemment, et le site de Suphanburi en Thạlande, ó la maladie est apparue de manière saisonnière en 2004, 2005 et 2006 Les conditions de persistance du virus influenza seront analysées in vitro en prenant en compte les interactions virus-sol-matière organique ainsi que le rôle des microorganismes indigènes ou d’hôtes intermédiaires potentiels Pour cela, il sera fait appel des virus modèles peu ou pas pathogènes (H5N2) et un dérivé non réplicatif du virus montant qui pourra être revu la hausse en cours d’exécution Le programme, qui a débuté en octobre 2007, est structuré en axes de recherche L’axe « sciences humaines et sociales », coordonné par Yannick Jaffré, porte sur les politiques publiques, les histoires environnementales, les pratiques professionnelles et les conduites d’acteurs face au risque aviaire Il regroupe des ộquipes de recherche franỗaises et du Sud (Égypte, Niger, Inde, Thaïlande, Vietnam, Chine) L’axe « environnement et transmission », coordonné par Michel Gauthier-Clerc, porte sur H5N1 Les principaux paramètres identifiés seront validés sur une souche du virus H5N1 « naturel » en laboratoire de haute sécurité (P4) L’ensemble des résultats sera intégré dans une démarche d’analyse du risque d’émergence, de diffusion et d’extinction des virus influenza qui utilisera un système d’information géographique et une modélisation spatialisée En accord avec le principe d’émergence de pathologies inédites, il s’agit d’un projet pluridisciplinaire qui associe virologues, microbiologistes, épidémiologistes, biologistes des populations, modélisateurs et informaticiens, dans lequel stratégies de recherche, données, résultats et méthodes seront discutés et analysés en commun Écoflu est mené en partenariat avec l’équipe de Pattamaporn Kittaporn, professeur l’université Mahidol, en Thaïlande ● L De gauche droite: Norbert Cossi Awanou, recteur de l’université, Bruno Bordage, représentant de l’IRD au Bénin, Samari Bani, directeur générale de l’eau, et Arnaud Bruno Zannou, Coordonnateur du Projet Ouémé-2025 Dans le cadre du projet Amma, la haute vallée de l’Ouémé est très bien suivie tandis que la moyenne vallée et l’Ouémé inférieur ne le sont pas Le projet Ouémé-2025 vise donc au renforcement du réseau d’observation « sol » et l’amélioration de son suivi dans la moyenne vallée de l’Ouémé L’objectif du projet est de comprendre l’hydrologie du bassin dans le contexte du changement climatique actuel et l’impact de ce dernier sur la disponibilité des ressources en eau du Bénin ● Contact arnaud.zannou@ird.fr Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 Contacts Marc.Souris@ird.fr Jean Paul Gonzalez frjpg@mahidol.ac.th Patrick Potier potier@biomserv.univ-lyon1.fr La première réunion du programme Écoflu s’est tenue Lyon le avril 2007 avec l’ensemble des partenaires : Université Lyon (P Potier, D Pontier, B Lina), CNRS (P Mavingui), École nationale Vétérinaire de Lyon (A Kodjo), INRA (H Quiquempoix), CIRAD (F Goutard) et l’IRD en Thaïlande (M Souris, J.-P Gonzalez) en partenariat avec le Centre d’excellence sur les maladies vecteurs et les vecteurs, université Mahidol, faculté de Science (P Kittayapong) l’écologie évolutive et la modélisation de la circulation des virus Influenza aviaires dans l’environnement Il regroupe des ộquipes de recherche franỗaises et du Sud (Algộrie, Tunisie, Sộnộgal, Thạlande) Enfin l’axe « traitement et vaccin », coordonné par Sylvie van der Werf et Bruno Lina, porte sur les nouvelles stratégies thérapeutiques et vaccinales Il regroupe des équipes de recherche franỗaises et du Sud (Chili, Turquie, Cameroun, Cụte d’Ivoire) ● Voir Sciences an°39, mars-mai 2007 contact dss@ird.fr E u r o p e – A m é r i q u e B é n i n Ouémé 2025 e 13 septembre dernier était officiellement présenté aux médias du Bénin le projet de recherche scientifique Ouémé-2025 Ce projet porte sur l’analyse de la dynamique et de la disponibilité des ressources en eau du bassin de l’Ouémé l’horizon 2025 Le bassin de l’Ouémé couvre près de la moitié de la superficie du Bénin, draine 45 % des eaux de surface et reỗoit environ 60 % de la recharge annuelle Cette initiative du comité Amma-Bénin (voir pages 10) rassemble de jeunes chercheurs béninois en partenariat avec la direction générale de l’eau et le laboratoire de biogéographie et d’expertise environnementale la faculté des lettres, arts et sciences humaines de l’université d’AbomeyCalavi Outre ces deux institutions, le projet associe également la faculté des sciences et techniques et deux unités de l’IRD (UR012 LTHE et UR050 HSM) Ouémé2025 fait partie de projets retenus lors de l’appel projets régional lancé dans le cadre du FSP Ripiecsa (voir n°41 page 5) concernant le suivi climatique, notamment les stratégies pour consolider et renforcer les réseaux d’observation tales de l’écologie virale dans une logique d’épidémiologie opérationnelle de gestion de crise et de surveillance L’AIRD et l’influenza aviaire © G Capo Partenaires Cinquante ans de partenariat © IRD/J.-P Gonzalez Élevage intensif de poulets en Thaïlande Spatialisation de l’émergence des foyers épidémiques l’influenza aviaire en Thaïlande (en haut janvier-février 2004 ; en bas juillet 2004 mars 2005) l a t i n e Les bonnes pratiques du réseau Eulanest Le septembre 2007, un atelier organisé par l’IRD dans le cadre d’Eulanest1 a réuni Paris vingt-quatre représentants de programmes européens de coopération scientifique et technologique avec l’Amérique latine L e projet Eulanest est un réseau européen de recherche (EraNet2) visant coordonner et renforcer la cohésion des programmes européens de coopération scientifique avec l’Amérique latine Débuté en septembre 2006, le projet est mis en place pour une durée de ans par un consortium de pays européens (Espagne, Allemagne, Portugal, Norvège et France) et institutions, dont l’IRD Leader du premier Groupe de travail au sein de ce projet, l’IRD a notamment pour tâche de dresser un inventaire des programmes actuels de coopération scientifique avec chacun des pays membres du consortium, et d’en effec- tuer l’analyse comparative En parallèle, l’IRD réalise un travail d’identification des priorités et besoins en matière de recherche dans les pays latino-américains Ces éléments, croisés avec les orientations majeures du 7e programme cadre de recherche et développement technologique de l’Union européenne, permettront de préciser des axes prioritaires pour la coopération scientifique entre les deux régions L’Atelier européen de bonnes pratiques pour le projet Eulanest, qui s’est tenu le septembre, s’inscrit dans la continuité du travail d’inventaire et d’analyse comparative En présence d’un responsable scientifique de la Commission européenne, les acteurs de coopération scientifique et technique avec l’Amérique latine des cinq pays européens membres du consortium Eulanest ont pu se rencontrer et débattre, opportunité unique pour poser les bases d’un véritable réseau d’échanges Les responsables de programme ont procédé une évaluation des différents dispositifs de coopération, afin d’identifier les similitudes et les complémentarités des programmes et de dégager les meilleures pratiques ● European-Latin American Network for Science and Technology European Research Area Network : action de coordination des programmes nationaux ou régionaux de recherche concernant une thématique ou une zone géographique Contact Miriam Cué, chargée de mission Eulanest, miriam.cue@ird.fr R h i z o s p h è r e Tout un monde entre les racines Le concept de rhizosphère – défini comme le volume de sol autour des racines vivantes et soumis l’influence de leurs activités – a eu 100 ans en 2004, année de la première Conférence Internationale Rhizosphère Munich Rhizosphère s’est tenu Montpellier du 26 au 31 août 2007 avec la participation du Cirad, du CNRS, de l’Inra, de Montpellier SupAgro, de l’université de Montpellier et de l’IRD1 L e concept de rhizosphère est au carrefour des domaines de la biologie intégrative des plantes, des sciences du sol, de l’environnement et de l’écologie microbienne Aussi la structure choisie pour la conférence – dix-sept sessions aux thèmes transversaux – est-elle propice aux échanges transdisciplinaires Les recherches sur la rhizosphère – compréhension de sa complexité et de son rôle dans les écosystèmes – sont encore largement fondamentales, mais ouvrent des champs d’application multiples et des perspectives d’innovation agro-écologique dans un contexte de développement durable La rhizosphère est reconnue comme un hot spot de biodiversité dans le sol, bio-réacteur essentiel dans le fonctionnement biogéochimique du sol, et interface entre le sol et les racines des végétaux Ainsi, elle détermine largement les transferts de nutriments et de polluants du sol vers les plantes et, par suite dans la chne alimentaire En tant que siège des activités microbiennes, la rhizosphère constitue un site d’intérêt pour la lutte biologique, ainsi que la bio-remédiation des sols pollués Par ailleurs, la rhizosphère joue un rôle central au niveau des cycles du carbone et de l’azote, lesquels sont en lien avec des problématiques environnementales comme la séquestration du carbone et la production de gaz effet de serre Les sessions 2007 ont reflété ces différentes préoccupations Il appart ainsi que la plante développe un véritable dialogue moléculaire, non seulement avec ses symbiontes habituelles comme les bactéries fixatrices d’azote, mais aussi avec tous les acteurs du sol, comme les bactéries, les champignons, les amibes Cette conférence a l’ambition de s’ouvrir davantage en dehors de l’Europe et notamment vers les pays du Sud comme en témoigne la participation 2007 : plus de 500 participants, dont 70 % européens (contre 80 % en 2004), 12 % asiatiques et les 18 % restant partagés entre Afrique, Océanie et Amériques À souligner une forte représentation de nos partenaires sénégalais, particulièrement actifs dans le domaine du fonctionnement des sols tropicaux (cycle de l’azote principalement) soumis de fortes pressions anthropiques (salinité, culture marchères extensive, etc.) Rhizosphère aura lieu en septembre 2011 Perth en Australie ● Laboratoire des symbioses tropicales et méditerranéennes, Unité mixte Sup Agro, Cirad, Inra, IRD ; unité, Séquestration du carbone et bio-fonctionnement des sols : effets des modes de gestion des agro-écosystèmes tropicaux Contact Alain Brauman (UR179, Seqbio) alain.brauman@ird.fr WEB http://www.montpellier inra.fr/rhizosphere-2/ Unité, Diversité et adaptation des plantes cultivées, DIA-PC, unité mixte Sup Agro, Cirad, Inra, IRD Contact Enseigner l’entomologie médicale U n récent rapport pointait la déshérence de l’entomologie médicale en France, comme dans les pays en développement Il insistait sur la nécessité de réinvestir la discipline Anticipant sur ces recommandations, les chercheurs de l’IRD s’impliquent depuis plusieurs années déjà dans une dynamique de formation très positive Deux réalisations concrètes, allant au-delà des quelques heures de cours habituellement dispensées dans plusieurs universités, illustrent cette mobilisation En premier, un master international d’entomologie médicale et vétérinaire (MIE), a été créé au Bénin en octobre 2006 l’initiative de Jean-Marc Hougard de l’IRD La deuxième promotion bénéficie du soutien de l’université Montpellier II, qui intègre désormais ce master international dans son offre de formation Une initiative similaire avait vu le jour sous l’impulsion d’un professeur de l’université Montpellier III, Gérard Duvallet, Bangkok (Thaïlande) en 2003 Ce premier Master of Science (MSc) en entomologie s’est déroulé de 2003 2006 inclus Il est prolongé la rentrée 2007-2008 par un nouveau MSc intitulé Infectious, Vector-Borne and Food-Borne Diseases: Evolution, Emergence, Spread and Control ouvert la fois l’université Montpellier II et l’université Kasetsart La deuxième réalisation repose sur la récente nomination d’un chercheur de l’IRD, Vincent Robert, la direction du cours Pasteur Arthropodes vecteurs et santé humaine, aux cotés de Paul Reiter, directeur de l’unité insectes et maladies infectieuses l’Institut Pasteur de Paris Dès lors, ce cours est organisé conjointement par l’Institut Pasteur et l’IRD Il est accrédité comme unité d’enseignement de 2e année du master Sciences de la vie et de la santé de l’université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines Au niveau doctoral, ce sont des entomologistes de l’IRD qui dirigent, depuis sa Étudiants en master d’entomologie au Bénin création en 2004, le module optionnel de 30 heures intitulé Biologie et contrôle des vecteurs et proposé aux étudiants de deux écoles doctorales des universités Montpellier I et II Enfin, dès 2008, les entomologistes de l’unité de l’IRD, Caractérisation et contrôle des populations de vecteurs, seront sollicités pour organiser un module d’entomologie sur les insectes d’importance médicale et vétérinaire en première année du master Biologie Géosciences Agroressources Environnement de la faculté des sciences de l’université Montpellier II, hauteur de 25 heures de cours Alexandre de Kochko alexandre.dekochko@ird.fr Au-delà de cette mobilisation, il reste beaucoup faire, car la relève des entomologistes ne peut être assurée que si ces enseignements s’inscrivent dans la durée et s’adressent des étudiants ayant des projets professionnels réalistes ● WEB www.sgn.cornell.edu/ B r é s i l IRD/Embrapa Un séminaire de restitution des résultats de recherches issus du partenariat entre l’IRD et l’Embrapa-Cerrados, a eu lieu le 29 juin 2007 Brasilia Il marquait la fin des affectations de deux chercheurs IRD, Danielle Mitja et Thierry Becquer Le projet IRD/Embrapa vise analyser les relations entre la biodiversité et le fonctionnement des sols, connaissances utiles la gestion des agrosystèmes, comme les systèmes intégrants agriculture et élevage ou des écosystèmes dégradés, comme les zones d’exploitation minière À cette occasion, l’IRD a solennellement remis l’Embrapa-Cerrados les éléments de la production scientifique de six années de fructueuse coopération, soit un volume de synthèse accompagné des copies de 18 publications dans des revues nationales et internationales et de 77 présentations dans des séminaires et congrès nationaux ou internationaux ● Contacts Jean-Marc.Hougard@ird.fr Vincent Robert v.robert@mnhn.fr Gérard Duvallet Gerard.Duvallet@univ-montp3.fr © IRD/V Robert Tandis que lentomologie mộdicale et vộtộrinaire franỗaise connaợt un certain désengagement, les spécialistes de l’IRD et des universités de Montpellier II et III se mobilisent dans divers enseignements Cet effort doit être soutenu et développé pour maintenir les capacités scientifiques de la discipline Qu’allait donc faire un spécialiste du café aux 4e rencontres du réseau international des Solanacées (ỵle coréenne de Jeju, 9-13 septembre 2007) ? Réponse dudit spécialiste, Alexandre de Kochko1 : « La famille laquelle appartiennent les caféiers – les rubiacées – est phylogénétiquement proche des rolanacées, famille de la tomate et du tabac, par exemple » Ainsi le programme comportait une cession spéciale dédiée au café Alexandre de Kochko y a exposé les travaux de son ộquipe ayant conduit au sộquenỗage et la description du premier chromosome bactérien artificiel (gros morceau d’ADN que l’on introduit dans une bactérie et où ce morceau peut se répliquer lors des divisions cellulaires) de caféier jamais séquencé De nouvelles et prometteuses perspectives découlent de ces avancées, en particulier dans le domaine de l’étude de la diversité et pour une meilleure compréhension des relations phylogénétiques entre espèces de caféiers Au cours de cette même cession, les chercheurs de pays producteurs de café (Brésil et Colombie) ont fait le point sur les recherches menées dans leur pays respectif Un chercheur de Nestlé a relaté les travaux montrant les relations de synténie ou conservation de l’ordre des gènes entre le génome de la tomate et celui du caféier (Coffea canephora) Par ailleurs les travaux exposés sur les différentes solanacées, principalement tomate, pomme de terre, tabac, poivrons, ont permis aux chercheurs travaillant sur les caféiers d’élaborer de nouvelles perspectives et d’intégrer les informations transférables des solanacées vers le caféier, plante d’importance économique ● Contacts Thierry.Becquer@ird.fr Danielle.Mitja@ird.fr Pierre.Sabate@ird.fr Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 Partenaires © IRD/A Brauman Des solanacées au caféier © IRD /H de For est a Fleur de café, Coffea robusta Les laurộats 2007 â IRD/A.-M Sarr Le thốme ô Sciences et développement » retenu pour la journée des jeunes chercheurs 2007 a été l’occasion de présentations d’un très haut niveau, tant sous forme de communications orales (une trentaine) que de posters (une cinquantaine) Comme chaque année, les meilleures communications ont été récompensées et plusieurs bourses d’études accordées Une génération entreprenante C Conférence d’Arfang Diamanka Contact Laboratoire de Parasitologie Générale, Département de Biologie Animale, Faculté des Sciences et Techniques, Université Cheikh Anta Diop arfangdiamanka@ird.sn • Sékouna Diatta Deuxième prix d’une valeur de 50 000 F CFA pour sa présentation : « Apport des biotechnologies la production fourragère : régénération in vitro de Maerua crassifolia, Forsk » « Maerua crassifolia est une espèce très appréciée par les animaux Ses feuilles sont aussi consommées par l’homme Ses divers usages justifient sa grande importance Seulement, elle présente une faible régénération naturelle due une insuffisance de graines viables Une des solutions pour contourner cette contrainte est l’exploration d’autres modes de propagation C’est dans cette optique qu’une étude a été menée sur la régénération in vitro de Maerua crassifolia partir de matériel juvénile (cotylédons embryonnaires, hypocotyles, racines et semis) » Contact dsf@ird.fr WEB http://www.ird.sn/JJC/2007/ Titulaire d’un DEA de biologie animale, Samba Ka a bénéficié de 2002 2005 d’une bourse de l’IRD pour sa thèse sur les « Communautés zooplanctoniques de deux lacs tropicaux (lac de Guiers et réservoir de Dakar Bango, Sénégal) : relations avec les facteurs environnementaux, le phytoplancton et les efflorescences cyanobactériennes », soutenue en avril 2006 Entretien contact Laboratoire d’Écologie végétale, Département de Biologie Végétale, Faculté des Sciences et Techniques, Université Cheikh Anta Diop sekouna_diatta@yahoo.fr © IRD/A.-M Sarr • Niokhor Bakhoum Prix du meilleur poster, d’une valeur de 50 000 F CFA pour son travail : Influence des conditions pédoclimatiques sur la diversité des bactéries fixatrices d’azote associées Acacia senegal Ben Toguebaye, Directeur de la recherche l’UCAD, Niokhor Bakhoun et Christian Colin, représentant de l’IRD au Sénégal vention sanitaire, de réformes sociales, de biotechnologies ou de préservation de l’environnement et de la biodiversité Rompant avec les déclarations incantatoires habituelles sur la nécessité de sortir le savoir des laboratoires, la manifestation se fait force de proposition pour des problèmes souvent d’une actualité brûlante Marque de cette interdépendance sciences-développement, l’IRD est engagé dans des écoles doctorales de l’UCAD, précédant en cela le souhait de la ministre sénégalaise de la Recherche scientifique, Yaye Kène Gassama Dia, de voir la science mise au service des priorités nationales de développement Parce que la publication tout prix et le souci légitime de carrière qui lui est attaché n’est pas tout, « la volonté politique et sociale doit être suivie de résultats concrets de la part de la recherche financée », insiste le recteur de l’UCAD, Abdou Salam Sall Mais le rôle de la puissance publique ne doit pas se résumer celui de simple financeur, d’autant que les possibilités moins légitime d’objecter que cela constitue une stratégie risquée qui, en privilégiant une vision de court terme, pourrait bien desservir sa finalité même Les modèles alternatifs ne manquent d’ailleurs pas C’était tout l’objet des interventions remarquées de Géraldine Karbouch sur les incubateurs d’entreprises en France et de Pape Ndiengou Sall sur le Fonds national pour la recherche agricole et agroalimentaire au Sénégal (FNRAA, financé par l’État sénégalais, la Banque mondiale, l’Union européenne et la Banque africaine de développement) En jouant, chacun leur manière, le rôle du maillon qui faisait jusque-là défaut entre le chercheur et l’entrepreneur, ces dispositifs ont également révélé une dynamique propre stimuler la recherche par la demande sociale Du dỵner-débat organisé par l’IRD sur le thème « Liaison des entreprises avec la recherche » est ainsi née l’idée d’un module de formation intitulé « Création d’entreprise », proposé aux jeunes chercheurs par l’École supérieure polytechnique de l’UCAD, avec la clé un financement pour les meilleurs projets d’incubateur ● Après la thèse © IRD/A.-M Sarr Sékouna Diatta o-organisées par l’UCAD, l’IRD et le Regroupement des étudiants de 3e cycle, les Journées jeunes chercheurs de Dakar offrent aux nouveaux docteurs, doctorants et étudiants dont les projets ont été retenus l’opportunité de présenter leurs recherches devant un large auditoire Conỗues dốs leur premiốre ộdition comme un outil de promotion et de diffusion de recherches novatrices auprès de la société, ces Journées n’ont pas dérogé leur principe Les multiples interventions portaient sur la santé, la nutrition, l’eau, les migrations, la pauvreté, l’environnement et la biodiversité, couvrant l’ensemble des problématiques de développement dans la région Communications orales ou posters, les travaux sélectionnés interpellent chercheurs et acteurs du développement, possibles relais auprès des médias et, par-delà, du grand public À la pointe de leur domaine, ces recherches constituent non seulement l’antichambre de la recherche-développement des entreprises, mais également une aide précieuse la décision en matière de pré- de carrière l’université restent limitées, créant un appel d’air préoccupant vers les établissements d’enseignement supérieur étrangers Près de 92 % du budget de l’UCAD est consacré aux seuls salaires, privant, de fait, l’institution des moyens de sa politique novatrice C’est tout le sens du volet formation du soutien de l’IRD l’employabilité des diplômés par le biais de financements, mais aussi d’aide la constitution de réseaux et au développement de l’enseignement distance Avec l’adoption du système licence, master, doctorat et la quantification qu’il permet de la charge de travail requise pour l’étudiant, une partie de l’enseignement peut désormais s’effectuer distance, en particulier dans les filières où le travail en salle n’est pas indispensable Les gains en termes d’espace sont évidents, libérant autant de locaux pour les cours de langues ou d’informatique, devenus modules part entière C’est avec le même objectif d’adéquation de la formation l’emploi qu’il est prévu de mettre prochainement en place, dans la philosophie du master pro, une unité d’enseignement « Projet professionnel » et, dans ce cadre, d’ouvrir l’UCAD aux professionnels-formateurs des domaines concernés Si adosser de la sorte les orientations de la recherche aux besoins des entreprises crée les conditions d’une politique de stages adaptée, il est néan- Dans quel contexte avez-vous préparé votre thèse ? J’ai effectué mes recherches sous la direction de Marc Pagano l’IRD et de Corinne Cuoc l’Université de Provence en collaboration avec Omar Thiom Thiaw professeur l’UCAD Une publication est déjà parue et plusieurs autres sont en préparation Quels sont les origines et les objectifs de l’Association des doctorants et jeunes docteurs que vous avez cofondée en juillet 2006 ? Nous sommes partis du constat que les jeunes docteurs rencontrent de sérieux problèmes d’insertion au Sénégal Notre but n’est donc pas tant de chercher des bourses, ce que le Regroupement des étudiants de 3e cycle fait très bien, que de favoriser la visibilité et l’insertion des jeunes chercheurs, de susciter un réseau, ne serait-ce que par la mise en place d’une simple base de données, pour commencer Nous avons d’ailleurs en projet la création d’un collectif des anciens allocataires de l’IRD Comment voyez-vous l’avenir des Journées jeunes chercheurs ? Deux objectifs étaient visés travers l’organisation des Journées : permettre des jeunes chercheurs de communiquer les résultats de leurs recherches un grand public et leur offrir un contact avec de potentiels employeurs Le premier objectif est largement réussi depuis quelques années Cependant, le second objectif, l’insertion, n’est pas encore atteint, selon moi Alors même que tout le monde s’accorde dire qu’il n’y a pas assez de chercheurs au Sénégal, l’université et les centres de recherches nationaux ne recrutent pas depuis une dizaine d’années Par exemple, l’UCAD n’a pas recruté en masse (23 assistants) depuis 1999 et ce malgré le doublement des effectifs d’étudiants J’ose espérer cependant que les conditions de recrutement vont s’améliorer d’ici peu avec les projets de mise en place d’écoles doctorales l’UCAD et la création des nouvelles universités Les centres de recherches (ISRA, ITA, etc.) devraient également faire un effort pour © dr Placées sous le signe des relations entre science et développement, l’édition 2007 des Journées jeunes chercheurs, organisées les 11 et 12 juillet l’université Cheikh Anta Diop (UCAD), coïncidait avec le cinquantenaire de l’institution dakaroise, soulignant, dessein, l’importance des travaux de la nouvelle génération de chercheurs pour la société sénégalaise de demain â IRD/A.-M Sarr Formations Arfang Diamanka Premier prix d’une valeur de 100 000 F CFA pour sa communication : « Microsporidies et myxosporidies parasites de poissons d’eau douce du Sénégal » « Les maladies parasitaires constituent un danger potentiel pour l’ichtyofaune, surtout en conditions de pisciculture Parmi les agents de ces maladies parasitaires, les microsporidies et les myxosporidies constituent des groupes très redoutés, souvent identifiés, en cas d’épizooties, comme cause directe de mortalités massives chez les poissons Ainsi, dans le cadre d’une large prospection sur les poissons cichlidés du Sénégal, nous avons examiné 284 spécimens appartenant espèces Nos recherches ont déjà permis de mettre en évidence espèces de microsporidies et 17 de myxosporidies Parmi ces dernières, quatre sont observées pour la première fois et représentent des espèces nouvelles pour la science » Samba Ka recruter les jeunes chercheurs afin de redynamiser la recherche scientifique au Sénégal Il faut aussi, selon moi, encourager et favoriser la création de centres d’excellence régionaux Autour d’évènements de ce type, pourquoi pas ? Quels sont vos attentes vis-à-vis de l’IRD ? Il me semble qu’un effort de valorisation devrait être fait en direction des bénéficiaires les plus méritants Les formations récemment mises en place par le département Soutien et Formation pour les doctorants qu’il soutient vont dans le bon sens Quelle place pour vous dans la société sénégalaise ? Avec trois autres docteurs (anciens allocataires de l’IRD) et un quatrième formé en Espagne, nous avons créé un cabinet de consultance en environnement (étude d’impact, surveillance des écosystèmes, qualités des eaux) Nous sommes actuellement en pleine phase de prospection, même si nous n’avons pas encore obtenu véritablement de marché et que nous manquons d’expérience Pour ma part, je poursuis ma collaboration avec l’UR RAP (Réponses adaptatives des populations et des peuplements de poissons aux pressions de l’environnement) de l’IRD sur un projet de recherche Je suis également enseignant-vacataire l’UCAD et je participe des projets de recherche développés l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture ● Propos recueillis par Ouidir Benabderrahmane contact kasamba@ird.sn Front de poussière précédant une ligne de grain en période de mousson (Sénégal) Une mobilisation sans précédent Le journal de l'IRD Chronique de la mousson africaine © IRD/B Mougenot Pendant trois années consécutives, une véritable coalition internationale de chercheurs aura tenu la chronique de la mousson africaine Tous les paramètres du climat, sur la terre, dans les airs et sous l’eau auront été scrupuleusement enregistrés puis analysés pour comprendre et anticiper les soubresauts, parfois meurtriers, du climat ouest-africain manque d’observations pertinentes pour documenter simultanément toutes les composantes de la mousson, des échelles régionales aux échelles locales Amma comporte donc un programme d’observation unique en son genre visant mettre en bte le système terre-océan-atmosphère, du sud du Sahara jusqu’à l’équateur, du Soudan jusqu’au milieu de l’Atlantique tropical et, verticalement, depuis les Un plan scientifique africain Le réseau Amma-Afrique compte aujourd’hui plus de 200 chercheurs et étudiants africains de différentes disciplines et de différents pays, ainsi que des ingénieurs et techniciens des services opérationnels nationaux ou régionaux lions d’euros au volet « Impacts » des projets du plan scientifique AmmaAfrique pour la période 2007-2010 Dix-sept institutions de recherche et services opérationnels africains sont soutenus par ce biais Le fonds de solidarité Ripiecsa, d’un montant de 3,5 millions d’euros mobilisộs par le ministốre franỗais des Affaires ộtrangốres et europộennes pour la période 2007-2010, constitue une deuxième opportunité majeure pour initier des recherches sur les interactions climat-écosystèmes-sociétés AmmaAfrique a pour ambition de se main- Contact Thierry Lebel, IRD, Laboratoire d’études des transferts en hydrologie et environnement, UMR LTHE, coprésident du comité scientifique Amma France Thierry.Lebel@hmg.inpg.fr WEB tenir au-delà de la phase initiale du projet (2001-2009) afin de promouvoir les recherches interdisciplinaires, travers notamment une plus grande implication des sciences de la vie et des sciences sociales Ce partenariat devra tendre vers la création d’un véritable pôle africain de compétences sur l’environnement et le développement durable en Afrique ● Contacts Un an après la fin de la campagne de mesures intensives de 2006, qui a vu un déploiement instrumental exceptionnel sur l’Afrique de l’Ouest associant avions et navires de recherche aux moyens lourds déployés terre, le temps est venu de tirer un premier bilan des recherches menées partir des données recueillies depuis le démarrage des mesures en 2002 Après la conférence qui s’était déroulée Dakar en décembre 2005, la deuxième conférence internationale Amma se tient Karlsruhe en Allemagne au cours de la dernière semaine de novembre Une vingtaine de sessions, plénières ou parallèles, vont permettre aux 300 chercheurs attendus de discuter processus atmosphériques, continentaux et océaniques, science intégrative, dynamique régionale de la mousson, cycle de l’eau régional, rétroactions dans le système couplé, impacts de la variabilité de la mousson sur les ressources agricoles et en eau, ainsi que sur la santé ● Arona Diedhiou, Laboratoire d’études des transferts en hydrologie et environnement, UMR LTHE arona.diedhiou@inpg.fr Amadou Gaye, directeur du Laboratoire de physique de l’atmosphère et de l’océan Simeon Fongang, Université Cheikh Anta Diop de Dakar – École supérieure polytechnique atgaye@ucad.sn © Météo-France ▲ Le radar météorologique Ronsard était chargé de couvrir le site de méso-échelle du Bassin de l’Ouémé (14 600 km2 ; 9-10°N), dans le double but d’étudier la structure tridimensionnelle des systèmes convectifs pluviogènes et de fournir un suivi en temps réel pour la réalisation des missions aéroportées http://amma.mediasfrance org/france/ Deuxième conférence internationale Amma © AMMA campagne scientifique d’une telle envergure Les services météorologiques nationaux et l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne (Asecna) ont mis 18 prévisionnistes la disposition du centre opérationnel pour faire fonctionner durant mois la cellule de prévisions installée l’Acmad (African centre for meteorologgy applied to development) avec le soutien de Météo-France et de l’Organisation météorologique mondiale La composante opérationnelle d’Amma a donc constitué une importante contribution l’intégration régionale de la recherche Malgré ces acquis, le problème de la mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières pour la mise en œuvre du plan AmmaAfrique se pose toujours, de même que la pérennisation des activités De récents appels d’offres permettent d’envisager des actions sur le long terme L’Europe (DG Recherche) a ainsi contribué hauteur de 1.2 mil- ▼ our répondre des problématiques locales, Amma-Afrique s’est doté d’un plan scientifique qui permet d’orienter la recherche sur des thèmes majeurs pour l’Afrique comme la désertification, la gestion des ressources naturelles, la sécurité alimentaire, les impacts socioéconomiques et environnementaux du changement climatique, les stratégies d’adaptation, la santé ou encore la qualité de l’eau Ce réseau, issu et adossé un programme scientifique international fortement structuré est une opportunité pour les jeunes chercheurs africains souvent isolés Des individus et des équipes ont ainsi trouvé un cadre régional pour échanger des informations, fédérer les initiatives et propositions individuelles et gagner en efficacité dans la recherche des moyens nécessaire la mise en œuvre de leurs projets Du point de vue opérationnel, le partenariat est également au cœur du programme d’observation d’Amma, sa mise en œuvre passant nécessairement par une implication effective des institutions et des scientifiques africains La manifestation la plus évidente de cette implication a été la mise sur pied du centre d’opérations principal Amma (AOC) au Niger Mais un peu partout dans la sous-région des équipes ont eu l’opportunité de participer pour la première fois une nappes d’eau souterraines jusqu’à la tropopause 20 km d’altitude La mise sur pied avec succès d’un programme d’observation d’une telle ampleur, fonctionnant plusieurs années (2005-2007), est d’autant plus remarquable qu’il se déroule dans une région au climat difficile pour les hommes et le matériel, avec des infrastructures et des réseaux opérationnels beaucoup moins développés qu’ailleurs ● Station météorologique de Banizoumbou (Niger) Le dispositif expérimental d’Amma est articulé autour de trois sites de mésoéchelle, dont celui de la région de Niamey (13-14°N), qui couvre 16 000 km2 et qui est suivi par des équipes de l’IRD depuis l’expérience HapexSahel en 1990 © IRD/T Lebel depuis que les séries climatiques existent Elle a eu un impact catastrophique sur la sécurité alimentaire et les ressources en eau, le Niger cessant de couler Niamey en 1985 et la superficie du Lac Tchad étant passé de 25 000 km2 dans les années 1950 500 km2 aujourd’hui Certains processus inhibiteurs de la mousson sont bien identifiés, notamment le réchauffement de l’océan tropical qui a atteint 0,5° depuis les années 1950 en conséquence du réchauffement de la planète et de la disparition des forêts et savanes non anthropisées Pour autant, les interactions complexes qui régissent la variabilité de la mousson sont encore mal appréhendées, c’est pourquoi sa prévision, qu’elle soit d’échelle saisonnière ou climatique, est encore très incertaine Le point bloquant central sur la voie de l’amélioration des modèles de prévision est le our le non-spécialiste, la mousson est une affaire indienne En réalité les systèmes de mousson sont de gigantesques brises de mer d’échelle régionale, associées aux contrastes thermiques et dynamiques entre océans tropicaux et surfaces continentales avoisinantes L’Afrique de l’Ouest, bordée par l’océan Atlantique tropical n’échappe pas ce phénomène : son climat est régi par la mousson d’Afrique de l’Ouest dont les errements – qu’il est bien difficile de prévoir – conditionnent la vie de 300 millions de personnes vivant sur un espace de 7,8 millions de km2 Depuis le début des années 1970 la sècheresse frappe, notamment le Sahel Cette sècheresse, par son extension spatiale, sa durée et sa sévérité (jusqu’à 50% de déficit de pluie au cours de la période 19701990) n’a pas d’équivalent au monde Contacts Jean-Luc Redelsperger, CNRS, Centre national de recherches météorologiques Jean-Luc.Redelsperger@meteo.fr Elisabeth Van den Akker Bureau de Projet Amma Elisabeth.vandenAkker@ipsl.jussieu.fr Préparation du lancement d’un radio-sondage Cotonou Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 Mousson africaine La réflexion scientifique sur la construction d’un grand programme international chargé d’étudier les causes et l’impact de la grande sècheresse, qui a touché toute l’Afrique de l’Ouest au cours de la période 19701990, a démarré en 2001 au sein de la communautộ franỗaise Elle sest rapidement internationalisộe et concerne maintenant une communauté de plusieurs centaines de scientifiques travaillant de concert au sein du programme Amma (Analyses multidisciplinaires de la mousson africaine) – on estime 600 personnes environ l’effectif total des équipes scientifiques et techniques non africaines qui ont participé sur le terrain la campagne d’observations de 2006 – mais de nombreux scientifiques européens n’ont pas eu cette chance et devront se contenter de faire parler en laboratoire les données récoltées pour améliorer les modèles qui serviront prévoir les évolutions futures de ce système climatique complexe Comme décrit dans l’article ci-contre, la mobilisation de la communauté africaine a également été exceptionnelle et la « communauté Amma » n’est pas loin d’atteindre le millier de scientifiques de par le monde Amma constitue ainsi une première bien des égards, au moins pour ce qui concerne une instrumentation conjointe de l’atmosphère, de l’océan et du continent pour étudier la dynamique d’un système climatique régional sur plusieurs années Chacun des avions de recherche est aménagé, l’extérieur avec des capteurs, l’intérieur avec des systèmes d’acquisition et d’analyse La visualisation des données en temps réel permet au chef de mission d’aménager le plan de vol en fonction des situations atmosphériques rencontrées es journées SOP sont sans fin La détection des situations intéressantes documenter repose en effet sur une veille météorologique permanente menée depuis le centre Acmad Niamey, alimenté par Météo-France en sorties de modèles et images satellites via une liaison dédiée mise en place l’occasion d’Amma Lorsqu’un gros système convectif est identifié comme susceptible d’atteindre la zone couverte par les avions de recherche lors du briefing du soir, une équipe scientifique se met en alerte et va suivre avec les prévisionnistes l’évolution de la situation tout au long de la nuit Pour poser les plans de vol, il faut anticiper la trajectoire du système et tenir compte du temps nécessaire la calibration pré-vol et la mise en température des instruments embarqués Le choix du type de mission effectuer ayant été prédéterminé lors du briefing du soir les équipes scientifiques et techniques (une centaine de personnes sont concernées lorsque les avions volent en même temps) doivent parfois décider vers ou heures du matin de poursuivre ou non la préparation de la mission En cas de décision positive, les équipes techniques instruments se rendent sur l’aéroport vers heures, rejoints plus tard par les équipes scientifiques et les équipages, pour préparer les avions qui décolleront entre le lever du jour et la fin de la matinée, selon l’évolu- tion météo Lors du briefing de huit heure qui se tient la direction de la météorologie du Niger, on prend acte des décisions qui ont été prises (vol en cours, en préparation ou annulé), on procède une actualisation de la situation météorologique sur la base du rapport des prévisionnistes venus d’Acmad et on opère une présélection pour le lendemain et le surlendemain Juste avant ou juste après ce briefing des contacts sont établis avec les équipes au sol positionnées dans la sous-région, y compris sur l’Atalante dans le golfe de Guinée, afin de les avertir des vols en cours (survol de leur site prévu ou non) ou des résultats des vols du jour précédent En retour, ces équipes communiquent le statut de leurs instruments, un élément important pour décider des missions venir Au retour de leurs missions, les scientifiques procèdent une vérification rapide du bon enregistrement des mesures du vol et préparent une présentation rapide pour le soir ou le lendemain matin Le briefing du soir est, en outre, l’oc- Intérieur de l'avion britannique casion pour tous les mation « sur le tas » sans équivalent scientifiques présents (plus de pour les prévisionnistes des diffé600 personnes de diverses équipes rents centres météorologiques des scientifiques et techniques sont pays de la sous-région La confrontavenues participer aux différentes tion et la synergie entre produits opérations de la SOP) d’être implimétéorologiques les plus modernes qués dans le suivi des opérations en et le savoir météorologique accucours et l’analyse des missions réalimulé par les prévisionnistes afrisées Le centre d’opérations multicains se sont révélées très enrichissites (Niamey, s’appuyant sur des santes pour ces derniers, mais aussi relais installés au Bénin, au pour les prévisionnistes de MétéoBurkina-Faso, au Mali et au Sénégal) France détachés Niamey dans le mis en place pour coordonner la SOP cadre de l’opération et, d’une d’Amma est une première du genre manière générale, pour tous les et s’est révélé être un centre de forchercheurs présents Niamey ● Contacts thierry.lebel@hmg.inpg.fr cheikh.kane@ird.fr arona.diedhiou@hmg.inpg.fr Laboratoire d’études des transferts en hydrologie et environnement, UMR LTHE Frédérique Saïd, Laboratoire d’Aérologie, Toulouse saif@aero.obs-mip.fr Le briefing météo du soir, ultime étape avant la prise de décision pour les missions aéroportées de la nuit et de la journée suivantes 2006 : la mousson a pris du retard Contact thierry.lebel@hmg.inpg.fr © Météo-France UMR LTHE © IRD/T Lebel Suivi de la progression de la mousson par les équipes de météorologues de l’ACMAD Le radar américain du MIT joue, pour le site de Niamey, un rôle identique au radar Ronsard installé sur le site de l’Ouémé © IRD/T Lebel Une journée en période spéciale d’observation © IRD/T Lebel La stratégie d’observation d’Amma est articulée autour de deux grands axes : tout d’abord, la variabilité interannuelle de la mousson d’Afrique de l’Ouest est forte et encore largement imprédictible, il faut donc documenter plusieurs années contrastées pour mieux la comprendre, ce qui a conduit construire un dispositif d’observation régional des variables de base de 2002 2010, dont plusieurs composantes ont déjà fait l’objet d’articles dans Sciences au S(n° 18, n° 32, n° 33, n° 34 et n° 35) Comme par ailleurs le système est multi-échelles et, en tant que tel, piloté par des interactions complexes entre des processus locaux, régionaux et globaux, il était nécessaire d’étendre et resserrer les mailles du dispositif pour étudier dans tous ses détails un cycle annuel complet de la mousson C’est ce qui a été fait en 2006, avec, d’une part, l’augmentation de la cadence de mesures des instruments déjà en place (par exemple certaines stations sont passées de radiosondage sondages par jour) et le déploiement de nouveaux instruments au sol tels que les radars et lidars sur le continent et navires de recherche sur l’océan D’autre part, l’observation in situ de l’atmosphère a été considérablement renforcée grâce la mise en œuvre d’un programme unique en son genre de ballons et de cinq avions de recherche européens basés Niamey et Ouagadougou, appuyé par un DC8 de la Nasa provenant du Cap-Vert Ces avions ont sillonné le ciel d’Afrique de l’Ouest de janvier septembre 2006, traquant les nuages d’aérosols et les gros systèmes convectifs pour étudier leur genèse et leur évolution en liaison avec les observations réalisées au sol Ce dộploiement unique en son genre, coordonnộ par des ộquipes franỗaises, a fourni une moisson de données sur laquelle plusieurs centaines de scientifiques de plusieurs dizaines de laboratoires de par le monde vont travailler au cours des années venir Ces données ne sont pas en elles-mêmes suffisantes car, aussi impressionnant soit-il, un tel dispositif ne peut pas échantillonner en permanence toutes les variables qui interviennent dans le fonctionnement de la mousson C’est pourquoi la stratégie d’observations in situ a été élaborée en tenant compte des apports des satellites, avec plusieurs missions récentes telles que l’Aqua Train et MSG – ou en préparation telles que SMOS et Megha-Tropiques – et des possibilités offertes par la modélisation ● © IRD/T Lebel Mousson africaine Un dispositif expérimental exceptionnel a mise en place de la mousson d’été en Afrique, en réponse l’échauffement de la surface continentale et au contraste de température avec l’océan, est caractérisée par un déplacement en latitude rapide de la zone de convection de 5° N 10° N sur une dizaine de jours entre juin et juillet Sur les 40 dernières années, la date de cette phase de transition est centrée sur le 24 juin avec un écart-type de jours Cette mise en place s’accompagne d’un renforcement global de la circulation atmosphérique au- Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 dessus de l’Afrique de l’Ouest (le mouvement de convection, mouvement vertical de l’air échauffé au contact du sol, provoque une dépression qui crée un courant d’air humide provenant du Golfe de Guinée) ; le maximum d’activité des systèmes convectifs africains sur le Sahel intervient durant l’été La situation observée en 2006 dans le cadre du programme Amma, sur les côtes de Guinée où le phénomène prend naissance, montre une première saison des pluies qui débute mi-avril Une forte activité convective se développe en mai, suivie d’une diminution début juin et d’une reprise ensuite La convection diminue nouveau entre le 25 juin et le 10 juillet Cette baisse d’activité est typique de la phase de transition associée l’établissement de la mousson d’été Centrée sur le juillet, elle survient avec 10 jours de retard par rapport la date du 24 juin (10 % seulement des cas sont postérieurs au juillet) L’activité convective se développe ensuite l’échelle régionale sur le Sahel partir du 10 juillet environ et se maintient un niveau un peu supérieur la moyenne durant l’été En revanche, l’analyse de la circulation des basses couches de l’atmosphère, caractéristique de la mise en place de la mousson d’été, montre un renforcement plus précoce, vers le 25 juin Ainsi bien que certaines des conditions dynamiques et thermodynamiques favorables au développement des systèmes convectifs d’été aient été présentes la date habituelle, il a fallu attendre la mi-juillet pour entrer dans le régime de mousson continental Ce retard a eu des conséquences importantes sur l’hydrologie (la crue du fleuve Niger a connu un retard d’un mois qui sera rattrapé cependant dès la mi-août) et sur le contenu en eau des sols et la couverture végétale (évolution similaire avec un déficit initial rattrapé assez rapidement en cours de saison) Deux pistes préliminaires sont proposées actuellement pour expliquer ce retard dans la mise en place de la mousson d’été : les interactions locales air-mer avec l’upwelling du golfe de Guinée qui était en retard d’une quinzaine de jours en 2006 par rapport 2005, et un effet de forỗage grande ộchelle dans les Tropiques pilotộ par un renforcement important de l’activité convective dans la mousson indienne et asiatique Ces deux mécanismes ne sont pas exclusifs l’un de l’autre ce qui illustre bien la problématique multi-échelles d’Amma, la mousson africaine étant pilotée par et rétroagissant sur la circulation atmosphérique planétaire, alors que certains facteurs régionaux – continentaux ou océaniques – ont aussi leur rôle Les mesures simultanées des caractéristiques de l’atmosphère, de l’océan, et des surfaces continentales réalisée par les campagnes Amma permettront de mieux comprendre et hiérarchiser les causes du retard, ou de l’arrêt prématuré (comme en 2000 ou 2003) de la mousson, avec l’espoir d’arriver un jour prévoir ces « accidents » ● Opérations ballons Ces ballons dérivent avec les vents stratosphériques (20 000 m d’altitude) jusqu’au large des côtes atlantiques de l’Amérique et larguent régulièrement des « dropsondes » qui mesurent les profils thermodynamiques de l’atmosphère Près de 160 dropsondes ont été lâchées par les ballons driftsondes fournissant des mesures intéressantes sur les ondes d’est africaines, les systèmes orageux et les cyclones tropicaux Elles ont permis d’étudier notamment les perturbations africaines ayant donné lieu aux cyclones Florence, Gordon et Hélène puis de suivre ceux-ci lors de leur pérégrination sur l’Atlantique Enfin les ballons stratosphériques ouverts (BSO) ont été déployés Niamey (Niger) Ces vols de ballons du Service d’Aéronomie du CNRS, conduits dans le cadre d’une campagne associant les deux projets européens Scout-O3 et Amma, avaient pour but d’étudier le transport vertical de la troposphère vers la stratosphère associé aux systèmes convectifs (orages) particulièrement intenses en été dans la région La campagne a vu vols BSO entre le 31 juillet et le 25 août de ballons emportant de 100 150 kg d’instruments franỗais, anglais, italiens, norvộgiens et amộricains, lancộs le plus prốs possible d’un système orageux Après quelques heures de vol, séparation et des- Préparation du lancement d’un sondage ozone (site de Cotonou) © IRD/ J.Derrider À une période ó peu de moyens aéroportés furent déployés, les BVC ont montré leur apport pour observer le début de la saison des pluies et surtout la dynamique et la thermodynamique de la basse troposphère associées au flux de mousson Dans le cadre d’une collaboration franco-américaine, des chercheurs du Cnes, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et du National Center for Atmospheric Research (NCAR/ USA) ont lancé « ballonsdriftsondes » depuis Zinder au Niger entre le 15 août et le 15 septembre 2006 © AMMA / P.Taburet, Météo-France es ballons volume constant (BVC) développés par le Cnes et le Laboratoire de météorologie dynamique (LMD) sont des petits ballons pressurisés de 2.5 mètres de diamètre volant niveau constant entre 000 et 500 mètres Ils sont équipés de capteurs météo et d’un GPS, et renvoient leurs mesures via le système Argos Entre mijuin et mi-juillet, 15 BVC ont été lancés depuis Cotonou (Bénin) ; le vol le plus long a couvert plus de 000 km en 15 jours au-dessus du continent Mousson africaine Pour la première fois dans une expérience internationale, les trois composantes “Ballons” du Centre national d’études spatiales (Cnes) ont été simultanément mises en œuvre, permettant ainsi d’étudier différents niveaux de l’atmosphère inaccessibles aux avions scientifiques, trop proches du sol dans les zones de relief ou situés une altitude trop élevée Lancement d’un ballon stratosphérique (site de Niamey) Alors que le ballon commence s’élever, on distingue trnant encore au sol la chne de mesure qui, en vol, peut pendre jusqu’à 100 m sous le ballon cente sous parachute, les nacelles étaient récupérées au Burkina-Faso À cette occasion, 29 sondages d’ozone ont également été effectués par le Danish Meteorological Institute, dont six équipés pour la première fois d’un hygromètre stratosphérique russe et d’un appareil américain de mesures des particules de glace Le bilan de l’ensemble est une démonstration non ambiguë, une première l’échelle internationale, de l’existence d’une violente injection d’air des basses couches, de poussière désertique, de cristaux de glace et d’eau jusqu’à 19 km dans la stratosphère par les orages associés la mousson africaine ● Contacts Arona Diedhiou, UMR LTHE arona.diedhiou@inpg.fr Ballons volume constant Claude Basdevant basdevant@lmd.ens.fr Driftsondes Philippe Drobinski philippe.drobinski@aero.jussieu.fr et Jean-Luc Redelsperger redels@meteo.fr Scout-Amma Anne Garnier Anne.Garnier@aerov.jussieu.fr Jean-Pierre Pommereau Pommereau@aerov.jussieu.fr Station de radiosondage d’Agadèz, Niger, 17° N Serge Janicot, Laboratoire d’océanographie et du climat : expérimentation et approches numériques (Locean) serge.janicot@locean.fr © IRD/T Lebel Contact e programme Amma a entrepris de remettre en état le réseau de radio-sondages géré dans la région par l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et Madagascar (Asecna), en mettant l’accent sur des zones critiques où les données sont rares ; une action qui inclue la mise en place de systèmes de télécommunications modernisées et une automatisation de la collecte et de l’échange de données Les radiosondages demeurent les seules observations in situ des profils atmosphériques réalisés selon un protocole homogène, une ou deux fois par jour, sur l’ensemble du globe Ils constituent la matière première indispensable l’alimentation des modèles météorologiques Cette opération a été un succès plusieurs niveaux • À partir de mi 2005, un réseau de 17 stations a fonctionné raison de ou sondages par jour ; en période spéciale d’observation, la cadence a pu atteindre sondages par jour faisant de l’Afrique de l’Ouest la région du monde la mieux observée sur cette période • Les services météorologiques africains et l’Asecna disposent maintenant d’un réseau moderne qui pourra continuer fonctionner au-delà d’Amma et ainsi approvisionner le réseau de la veille météorologique mondial Alors que les années précédentes, 45 % des données collectộes dans la sous-rộgion ộtaient reỗues dans les centres mộtộorologiques mondiaux, le programme Amma a permis un taux de réussite d’environ 95 % en Afrique de l’Ouest malgré une augmentation de la fréquence de mesures : fois par jour en moyenne et certaines périodes d’observations, jusqu’à sondages par jour sur stations, (Cotonou et Parakou (Bénin), Abuja (Nigéria), Tamale (Ghana), Niamey et Agadez (Niger)) Ce travail a mobilisé les ressources humaines de la plupart des services météorologiques nationaux des pays concernés et constitue un véritable succès pour l’Asecna Des études préliminaires suivies Météo-France (CNRM) ont déjà montré l’impact positif de ces données de radiosondages additionnelles dans l’amélioration de la prévision du temps dans cette région lorsqu’elles sont assimilées dans les modèles Il importe donc de continuer cette étude afin de déterminer le réseau optimal pour observer et comprendre la variabilité du climat dans cette région Le défi est de mettre en place une stratégie de mobilisation des ressources, acceptée et endossée par les institutions africaines pour pérenniser ce réseau de radiosondage ● Contacts Serge Janicot, UMR Locean Serge.Janicot@locean-ipsl.upmc.fr Jean-Luc Redelsperger, CNRM redels@meteo.fr © IRD/T Lebel © IRD/T Lebel Le réseau de radio-sondage remis niveau Pas de repos la nuit pour les équipes opérant sur les radars : les gros systèmes convectifs sont souvent noctambules Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 La région du mont Hombori, point culminant du Mali, en juillet (à gauche) et en août (à droite) La variabilité du cycle de l’eau et les mécanismes associés sont au cœur de la compréhension de la mousson africaine Implantation de la station bioclimatique localisée 10 km au nord de Bamba (17,03°-Nord 1°24-Ouest) en rive gauche du fleuve Niger Enfouissement des capteurs d’humidité et de température du sol selon un profil vertical de 250 cm Le dispositif expộrimental a ộtộ conỗu de maniốre documenter les processus-clés de ces interactions, aux échelles régionales (> 105 km2) et locales (< 100 km2), et la mésoéchelle (104 km2), qui permet d’envisager le couplage des études dans l’atmosphère et sur le continent, puisque les résolutions de travail des modèles y deviennent compatibles Le groupe de travail international qui coordonne les études sur le cycle de l’eau a réalisé un premier exercice de simulation pour la pluie du 28-29 août 2005 qui a touché les trois sites de l’expérience La comparaison des résultats des modèles atmosphériques et hydrologiques qui ont simulé cet événement et son impact sera présentée la seconde conférence internationale Amma en novembre 2007 en Allemagne ● Contact Christophe Peugeot, Laboratoire HydroSciences Montpellier (HSM) peugeot@ird.fr Pas une goutte ne passe inaperỗue Luc Descroix, Laboratoire dộtudes des transferts en hydrologie et environnement, UMR LTHE descroix@ird.fr n Afrique, les fluctuations climatiques se manifestent essentiellement sous forme de variations de la pluviométrie et donc de l’intensité du cycle hydrologique sur le continent Le lien entre la dynamique de la mousson et le cycle de l’eau continental se joue en deux endroits En premier lieu dans l’atmosphère libre qui peut atteindre une épaisseur de 15 km La convection profonde qui s’y développe (ascendances engendrées par l’énergie emmagasinée dans cette région du globe lors de l’été boréal) est la source des précipitations En second lieu, au niveau de la couche limite planétaire dont l’épaisseur varie de quelques centaines de mètres ou kilomètres selon la saison et les moments de la journée Au sein de cette couche limite, la couche de surface, de quelques dizaines de mètres d’épaisseur, est le siège des échanges gazeux (vapeur d’eau, CO2, azote) et énergétiques entre la surface continentale et l’atmosphère, largement contrôlés par l’activité biologique et le couvert végétal La connaissance de ces flux est fondamentale pour comprendre et quantifier les rétroactions de la surface continentale sur les processus atmosphériques, notamment la convection et donc la pluviogénèse, mais aussi la dynamique de la végétation et ses interactions avec le cycle hydrologique À cette fin, un important dispositif de mesures a été mis en place sur les différents types de couverts représentés au sein de chacun des trois sites de méso-échelle du programme Amma, formant ainsi un échantillonnage homogène le long du gradient éco-climatique latitudinal de l’Afrique de l’Ouest Il permet, en particulier, la Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 mesure directe des flux de vapeur d’eau (évapotranspiration), de chaleur sensible (échauffement de l’air par le sol) et de CO2 dans la couche de surface Le graphique montre par exemple le basculement du rapport des flux de chaleurs latentes (évapotranspiration) et sensible sur une jachère l’arrivée de la mousson 2006 au Niger Ceci illustre comment lộnergie reỗue est utilisộe avant tout pour rộ-ộvaporer la pluie dès que la mousson est installée Le suivi des précipitations, des composantes du bilan radiatif, du flux de chaleur et du profil d’humidité dans le sol, ainsi que des paramètres du cycle végétatif, complète le dispositif Il existe très peu de systèmes d’observation de ce type dans le monde, en particulier en Afrique, qui soient aussi complets, couvrant la fois l’énergie, l’eau, la végétation et le carbone, et représen- tatifs spatialement et temporellement Les données ainsi produites sont cruciales pour la paramétrisation et la validation des modèles différentes échelles, du local au régional, que ceux-ci soient orientés vers le climat, l’hydrologie ou l’écologie Le dispositif de stations éco-hydro-météorologiques AMMA pourra également participer aux réseaux d’observation de couverture continentale ou planétaire, sur lesquels s’appuie la modélisation climatique ou environnementale globale Il apportera enfin aux pays hôtes (Bénin, Niger, Mali) des informations précieuses © N Boulain Contact Puits au Mali essentiels du cycle de l’eau dans l’océan, dans l’atmosphère et la surface existe, bien qu’il faille l’affiner, et les modèles de simulation associés sont performants Pourtant des progrès importants sont faire © IRD/F Timouk ‘intensité des entrées d’air océanique humide sur le continent, la transformation en précipitations et l’abondance des pluies au sol caractérisent la vigueur de la mousson La surface continentale amortit ce signal pluviométrique en restituant, avec un certain retard, une partie de l’eau l’atmosphère (évaporation des sols et transpiration de la végétation) ou l’océan (écoulement dans les rivières puis les fleuves), et en stockant une partie dans les réservoirs souterrains Les nappes souterraines, les rivières et lacs, et l’océan sont des réservoirs essentiels pour les activités humaines Il est important de comprendre leur dynamique et leur vulnérabilité Cycle de l’eau et bilan d’énergie sont par ailleurs étroitement liés L’étude du cycle de l’eau est donc un axe central des études du programme Amma Une bonne connaissance des mécanismes aux interfaces de ces trois domaines, notamment l’interface continentatmosphère, qui joue un rôle clé mais mal connu dans les processus de mousson Un fort stockage d’eau dans le sol et la végétation en fin de mousson sur la zone soudanienne semble induire une mousson plus active la saison suivante, mais l’ensemble des mécanismes impliqués sont encore élucider © IRD/ E Mougin Le cycle de l’eau dans tous ses états Mesure des flux turbulents et radiatifs sur jachère, Niger pour l’élaboration des politiques internationales de mtrise des gaz effet de serre ● Contacts bernard.cappelaere@mpl.ird.fr Laboratoire HydroSciences Montpellier (HSM) sylvie.galle@hmg.inpg.fr UMR LTHE franck.timouk@ird.fr Centre d’études spatiales de la biosphère (UMR Cesbio) © IRD/S Galle 10 Depuis le début de la période sèche (1968), on note une baisse globale des volumes en eau disponibles en Afrique de l’Ouest, tant en surface qu’en profondeur : les fleuves Niger et Sénégal ont vu leur débit baisser (de 40 % pour le premier, 60 % pour le second), le lac Tchad a failli dispartre, la plupart des nappes sont en baisse rapide, de nombreuses mares et zones humides menacées, alors même que la population continue d’augmenter rapidement (de % par an en moyenne, 3,5 % au Niger) Mais au Sahel, on remarque que les ruissellements sont en augmentation très sensible, du fait des changements d’usage des sols ; en effet, le déboisement et la mise en culture exposent le sol nu, et provoquent son encrỏtement, ce qui accrt ruissellement et érosion Ainsi, le débit de certains affluents de droite du Niger a augmenté de 10 35 % durant les deux dernières décennies Par ailleurs, dans certaines zones endoréiques sahéliennes, on observe un accroissement du nombre des mares, de leur taille et de leur durée, et de ce fait, une remontée de la nappe phréatique (plus de 20 cm par an depuis 10 ans) Dans les zones sédimentaires, il existe donc de grandes potentialités grâce aux eaux souterraines, plus fiables que le fleuve Niger (où la construction de barrages est réaliser avec beaucoup de précautions afin d’en limiter les impacts négatifs en termes sanitaires et hydro-agricoles De petits périmètres peuvent être alimentés dans tous les villages par des puits creusés sans apport extérieur C’est dans les zones de socle que la ressource est la fois rare, difficile d’accès et en nette diminution du fait de la baisse des pluies L’avenir y passera probablement par des retenues collinaires pouvant stocker quelques semaines l’eau des rares évènements pluvieux ● © IRD/M.-N Favier Mousson africaine L’eau, ressource sous-exploitée et menacée Évolution des flux de chaleurs sensibles (rouge) et latente (bleu) sur jachère, l’arrivée de la mousson 2006 au Niger (pluie en noir) En fond : pluie interceptée par la végétation herbacée Un plan d’action de ans L’expertise a abouti un plan d’action de cinq ans pour la lutte contre le trachome au Mali Ses conclusions insistent beaucoup sur l’importance des mesures relatives l’hygiène et l’environnement La mise en œuvre de ces recommandations va concerner le trachome, mais aussi d’autres maladies comme les diarrhées de l’enfant, qui pèsent d’un poids très lourd sur la morbidité infantile Il est légitime d’espérer que tous les changements venir feront diminuer le trachome et amộlioreront de faỗon globale la santộ des enfants qui vivent au sud du Sahara Le fait que le Mali ait été le premier pays de la sous-région s’engager dans le processus de lutte, et en particulier dans la distribution de l’azithromycine, un antibiotique, en campagne de masse sur une large échelle géographique, lui permet d’assumer un rôle de leader et de faire bénéficier les autres pays de l’expérience acquise Étendre la lutte la sous région La diffusion aux autres pays de l’Afrique subsaharienne a commencé se faire par le biais de l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS), qui rassemble tous les coordonnateurs des programmes de lutte contre la cécité des pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest Dans le futur, l’extension géographique de la lutte contre le trachome des régions entières, et pour certains pays comme le Mali ou le Niger, l’ensemble du territoire, impliquera de plus en plus une collaboration régionale et un échange d’expériences Cela se fait au travers de la réunion annuelle de l’Alliance de l’OMS pour l’élimination du trachome cécitant d’ici l’an 2020, qui rassemble les acteurs du monde entier, et pour la sous-région au travers des réunions régulières de l’OOAS Une évaluation inventer Cependant, la pratique actuelle des expertises collégiales ne prévoit pas de suivi ni d’accompagnement des actions Il serait très utile de réfléchir des modalités d’évaluation des suites et conséquences des expertises Cette réflexion pourrait être étendue aux programmes de recherche pour le développement lorsqu’ils se veulent opérationnels Il nous manque des procédures d’évaluation des projets initiés La recherche reste ainsi souvent en amont des actions de développement et n’est pas en prise directe sur eux » ● Le parasite responsable du paludisme développe des résistances aux principaux traitements utilisés La surveillance de sa chimiorésistance est essentielle pour adapter les programmes de lutte contre la maladie Jusqu’à présent elle reposait sur des tests délicats mettre en œuvre et calibrer Des chercheurs de l’IRD proposent une méthode de culture du parasite standardisée, permettant une comparaison directe des résultats du test des différents laboratoires L Field application of in vitro assays for the sensitivity of human malaria parasites to antimalarial drugs Leonardo K Basco, OMS, 191 pages (disponible gratuitement pour les chercheurs travaillant sur le paludisme auprès de l’OMS) L’auteur tente de définir la place du test de chimiosensibilité in vitro dans la recherche actuelle sur les médicaments antipaludiques et dans l’épidémiologie de la chimiorésistance du paludisme L’ouvrage présente les méthodes (non standardisées) du test de chimiosensibilité in vitro développées ces 30 dernières années pour les quatre espèces de Plasmodium spécifiques de l’homme, et analyse les différents facteurs (milieux de culture, sérum, volume d’hématies, temps d’incubation, atmosphère, etc.) qui modifient la réponse in vitro des parasites aux médicaments L’auteur propose des protocoles techniques qui pourraient servir de base une méthode standardisée du test de chi● miosensibilité in vitro appliqué sur le terrain © IRD/D Wirrmann L’équipe de recherche Pacivur a formé une quinzaine de fonctionnaires du gouvernement municipal de La Paz l’utilisation des bases de données et des SIG pour l’évaluation de la vulnérabilité territoriale Cette formation, qui s’est déroulée du 27 au 31 août dernier, faisait suite une expertise menée par cette même équipe un an plus tôt et qui pointait les difficultés d’échanges d’informations entre les différents services du gouvernement municipal de La Paz (GMLP) chargés de la gestion des risques au sein des territoires municipaux de la capitale politique de la Bolivie L’atelier a bénéficié du soutien de l’unité de recherches et de statistiques du gouvernement municipal, et de l’expérience acquise dans l’organisation d’une formation dans le cadre d’un projet Spirales, Quito en 2006 L’objectif était de résoudre des problèmes de construction et d’échanges de données au sein des services du gouvernement municipal, tout en les optimisant pour produire une cartographie utile pour la prise de décision en termes de planification préventive urbaine Pour y parvenir, la formation s’est appuyée sur une base de données en cours de construction par l’équipe Pacivur sur le thème de la mobilité et de l’accessibilité et ses conséquences sur la vulnérabilité territoriale de la région urbaine pacénienne Provenant du partenaire municipal, ces données étaient donc déjà familières aux participants et plus pédagogiques dans la perspective d’une formation L’atelier a ainsi répondu un des objectifs de formation du programme Pacivur, en traitant la fois d’aspects conceptuels et techniques pour aboutir une meilleure planification préventive urbaine Il a également permis aux équipes, aussi bien celle du gouvernement municipal de La Paz que celle de l’IRD, de mieux se conntre et d’échanger leurs données, ce qui facilitera les collaborations de recherche dans le cadre du programme Pacivur/GMLP ● Contact Jean-Franỗois Schemann Jean-Francois.Schemann@social.gouv.fr Installộ Bamako depuis 1953, lInstitut dophtalmologie tropicale d’Afrique a succédé l’Institut du trachome de l’AOF, initialement établi Dakar L’institut, qui avait intégré l’Organisation de coopération et de coordination pour la lutte contre les grandes endémies, fait partie du système sanitaire du Mali depuis la dissolution de cette organisation inter États en 2000 Centre collaborateur de l’OMS pour la prévention de la cécité, l’Iota mène des actions dans le domaine des soins oculaires de niveau tertiaire, de la recherche et de la formation Lutte contre le trachome en Afrique subsaharienne – Trachoma control in Il joue un rôle majeur dans Sub-Saharian Africa, Éditeurs scientifiques, la lutte contre la cécité auAnne-Marie Moulin, Jeanne Orfila, delà des frontiốres de la Doulaye Sacko, Jean-Franỗois Schemann, IRD, 296 pages + cédérom, 15 € sous-région ● Standardiser le test de chimiosensibilité in vitro moustique vecteur (anophèles) aux insecticides Le suivi de la chimiorésistance de P falciparum, bien qu’indispensable toute stratégie de lutte, reste peu pratiqué dans les zones d’endémie, tant la mise en œuvre des tests s’avère délicate Le test de chimiosensibilité in vitro, une des techniques existantes, suppose la Atelier SIG et vulnộrabilitộs urbaines Jean-Franỗois Schemann a dirigé le département de recherche et santé publique de l’Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (IOTA) entre 1994 et 2001 Pendant cette période, il a effectué de nombreuses études sur le trachome Il a ensuite coordonné l’expertise collégiale de l’IRD sur cette affection Actuellement, il est conseiller technique auprès du directeur de la population et des migrations, chargé des questions de santé des migrants L’Iota P a l u d i s m e e paludisme Plasmodium falciparum est la maladie parasitaire qui tue le plus dans le monde, et particulièrement en Afrique subsaharienne Dans la majorité des zones d’endémie, sa prévalence ne recule pas depuis des décennies, notamment parce que le parasite développe des résistances aux médicaments, et le B o l i v i e culture de Plasmodium falciparum prélevé chez un sujet impaludé, dans un milieu très particulier1 et sous des conditions très strictes2 Après 24 72 heures de culture, on détermine la concentration du médicament qui tue 50 % des parasites, par rapport ceux qui ne sont pas exposés au médicament Les résultats peuvent varier en fonction des conditions dans lesquelles se déroule le test Aussi, des scientifiques de l’IRD et de l’Oceac, en collaboration avec l’Institut de médecine tropicale du service de santé des armées et un réseau de centres de recherche en France et en Afrique francophone, ont évalué des protocoles du test in vitro dans un but de standardiser et optimiser cet outil de laboratoire S’affranchir de l’utilisation de sérum humain dans le milieu de culture est une piste intéressante En effet, trouver des sérums du groupe sanguin AB+ de sujets résidant dans une zone indemne du paludisme, rechercher des pathogènes sanguins (VIH, hépatite virale, etc.) dans le sérum avant l’utilisation dans le laboratoire constitue aujourd’hui de lourdes contraintes Les chercheurs de l’IRD ont déterminé la croissance des parasites dans différents milieux de culture Le parasite se multiplie aussi bien sinon mieux dans quatre milieux alternatifs dont deux dépourvus de sérum humain3 La densité parasitaire et l’hématocrite sont deux des facteurs importants qui doivent être ajustés pour la croissance optimale du parasite in vitro Sur la base de ces données, les chercheurs de l’IRD proposent un protocole commun qui pourrait être adapté, non seulement pour le test isotopique, fondé sur l’incorporation d’un élément radioactif4, mais également pour les autres tests de chimiosensibilité in vitro dits non isotopiques, qui sont en train d’être mis au point ● Leonardo Basco, unité Paludologie afro-tropicale, et Oceac lkbasco@yahoo.fr 11 Contacts Robert D’Ercole robert.dercole@ird.fr Sébastien Hardy sebastien.hardy@ird.fr Le milieu de culture du parasite est composé de RPMI 1640 supplémenté par 10 % de sérum humain provenant des sujets non immuns et tamponné par le bicarbonate de sodium et l’HEPES ([N-(2-hydroxyethyl)piperazine-N’-(2-ethanesulfonic acid)]) pH neutre, asepsie totale, atmosphère modifiée (concentration de dioxyde de carbone d’environ % et concentration d’oxygène entre et 19 %) et température constante de 37°C RPMI 1640 supplémenté par du sérum de chèvre ou par du sérum de veau fœtal, et GIT sans sérum (mélange des milieux IMDM et F-12 supplémenté par un extrait du sérum bovin) L’hypoxanthine tritiée dans les nucléoprotéines du parasite Contact Valorisation « Cette expertise relève d’une démarche volontariste du Mali, pays de la région le plus engagé dans la lutte contre le trachome Elle a été commandée l’IRD par le ministère de la Santé du Mali et par l’Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique Et ces deux commanditaires ont participé, grâce des subsides de l’Union européenne et de la Banque mondiale, son financement Les acteurs et partenaires impliqués dans la lutte contre le trachome se sont montrés intéressés par les travaux des experts, du fait même que le processus de l’expertise ait lieu dans le pays Ils se sont d’ailleurs spontanément appropriés l’ensemble de la démarche Le centre ville de La Paz, Bolivie Séminaire de restitution Bamako de l’expertise collégiale Lutte contre le trachome Le trachome frappe près de 80 millions de personnes, c’est la deuxième cause de cécité dans le monde Elle sévit particulièrement dans les régions d’Afrique subsaharienne Notamment liée l’hygiène et la qualité de l’eau, elle résulte d’infections répétées dès le plus jeune âge par un organisme appelộ Chlamydia trachomatis WEB http://www.ur029.ird.fr â IRD/S Hardy Jean-Franỗois Schemann, coordonnateur de l’expertise collégiale sur le trachome menée par l’IRD et restituée aux autorités sanitaires maliennes en avril dernier, revient sur ce travail, sur son utilité et sur les suites que l’on peut en attendre1 © IRD Une expertise collégiale, et après ? Les participants de l’atelier de formation Bases de données et SIG lors de la clôture de la rencontre, La Paz Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 Voyage en D dans la cellule Club jeunes Niger Autour d’un événement climatique local, les élèves du club JRD de Niamey ont mené une véritable étude scientifique sur la dégradation de l’espace et le changement climatique au Sahel Le septembre 1998, après des pluies torrentielles, les mares surplombant le village de Léli Mamane Nialé débordaient, formant un oued, ou kori, dévastateur Le programme du club JRD de Niamey était, pour l’année écoulée, l’étude des causes naturelles et anthropiques de la catastrophe, ainsi que ses conséquences pour les villageois Les membres du club1, tous élèves de seconde au lycée La Fontaine, se sont employés déterminer le volume actuel de la ravine Ils ont utilisé des outils scientifiques modernes, des photos satellites de la région, un GPS différentiel et même un drone Pixy prêté par une unité de recherche travaillant au Niger Avec l’aide de chercheurs2, ils sont parvenus évaluer le volume actuel du kori 500 000 m3, trois fois supérieur au déplacement initial Au total, ils ont estimé que 750 000 tonnes de sable avaient été entrnées dans le lit du fleuve Niger4 IRD /S Jou an nic http://www.ird.ne/evenements/ liste_evenements.htm#cj07 Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 loppement et de réactivation cellulaire liés la pratique de la culture in vitro Cet appareil est également utilisé par Myriam Collin (IRD, Laboratoire d’histologie commun) et le sera sans doute par Stéphane Dussert ● Avec une contribution de l’IFR Génomique et biologie intégrative des plantes (AgroM, Agropolis, Cirad, CNRS, Inra, IRD, université de Montpellier 2, université de Perpignan) Montpellier RIO imaging regroupe, autour d’équipements communs, l’Inra, le Cirad, l’IRD, l’UM 2, l’Inserm, le CNRS, le CHU de Montpellier, le Réseau national Génopole, le CEA, l’AgroM, Montpellier LanguedocRoussillon génopole et le Cancéropole du Grand Sud Ouest Réservations directes en ligne sur le site MRI : http://www.mri.cnrs.fr/index2.php Contacts Jean-Luc Verdeil, jean-luc.verdeil@cirad.fr Geneviève Conéjéro, conejero@ supagro.inra.fr as um Do Gilles Besanỗon niger@ird.fr les tue donc pas Plusieurs équipes débutent leurs observations en cette fin 2007 Éric Giraud, sur les bactéries symbiontes de légumineuses (voir cidessus) Mais aussi Diana Fernandez et Daniel Ramiro (IRD, unité mixte Résistance des plantes aux bioagresseurs), pour le suivi, dans les feuilles de caféier, de la progression du champignon parasite responsable de la rouille orangée, de la mise en place des structures d’infection intracellulaire du parasite et des réactions de résistance et de sensibilité de la plante Daniel Grimanelli (IRD, Laboratoire Génomique et développement des plantes) étudie les formes de reproduction asexuée chez les plantes et visualise les stades de la méiose chez le maïs Frédérique Aberlenc et Fabienne Morcillo (IRD, unité Palmiers) réalisent la détection par immunolocalisation – dans les tissus de palmiers dattiers – d’hormones, de protéines et de modifications de l’ADN, impliquées dans les processus de déve- / P IRD Contact Reconstitution en dimensions d’un méristème de palmier huile pour suivre le développement des feuilles © Encadrés par les professeurs de SVT Anne de Bessé et Ali Ousseyni, ainsi qu’un professeur d’anglais Jean-Louis Rajot de l’unité Sols, Usages des terres, Dégradation, Réhabilitation (SOLUTIONS) et Luc Descroix du Laboratoire d’étude des transferts en hydrologie et environnement (LTHE) L’ensablement du fleuve est le thème de deux thèses co-encadrées actuellement par l’IRD au LTHE Anne Luxereau, du Muséum National d’Histoire Naturelle, au sein de l’unité Sols, Usages des terres, Dégradation, Réhabilitation (SOLUTIONS) © dr J En suivant les conseils d’une ethnologue5, les élèves ont aussi mené une enquête, interrogeant des riverains sur les circonstances et les répercussions de l’événement Les entretiens se sont déroulés en langue zarma, parlée l’ouest du Niger, la langue maternelle de la plupart des élèves Les villageois ont évoqué les conséquences subies, destruction de récoltes, disparition des mares en amont, les craintes pour le futur, mais aussi plus positivement la possibilité de cultiver le manioc par irrigation dans la partie aval du Kori Les témoins ont aussi mentionné les causes supposées du cataclysme, le déboisement, le surpâturage, la pluie effectivement très intense ce jour-là Ainsi, cet événement catastrophique et ses stigmates bien visibles ont fait prendre conscience aux élèves des interactions entre les hommes et leur environnement, dans un sahel fragilisé depuis le début des années 1970 par la sécheresse Une pluie très intense peut avoir un impact terrible sur le paysage et la vie des habitants quand elle se combine une dégradation des sols, liée la surexploitation de l’espace La sécheresse qui règne au Sahel et la très forte pression démographique que connt le Niger risquent de conduire une augmentation du nombre d’événements de ce type ● WEB © vivantes, sans coloraean -Luc Verdeil, chercheur en tion, sans perturbation, sans destrucbiologie cellulaire et moléculaire tion Il a une résolution de 100 nanoau Cirad, nous fait les honneurs mètres (1 nanomètre = 10-9 mètre) du Plateau d’histologie et d’imagerie proche de celle des microscopes éleccellulaire végétale (Phiv) dont il est restroniques Seule la lumière réfractée ponsable Cet espace commun, ouvert par les membranes des cellules ou des quelque 000 personnels scientiorganites (noyau, mitochondries, ) est fiques, est accueilli dans les locaux du captée Les images sont numérisées Cirad du Campus de Lavalette puis traitées par les logiciels adéquats Montpellier Cette plateforme montqui permettent ensuite de calculer la pelliéraine, sans équivalent en France, vitesse et la trajectoire des particules est l’un des sites du Réseau inter-orgaCela permet de voir que les cellules nismes de Montpellier (RIO imaging2) végétales sont beaucoup plus dynaLe Phiv développe des protocoles expémiques que ce que l’on pensait ! rimentaux pour l’observation des celStéphane Dussert (IRD, unité mixte lules végétales partir de ceux qui exisDiaPC) a le projet de l’utiliser pour voir tent pour les cellules animales De les effets, sur les cellules d’embryons couleurs pimpantes, les locaux se distride caféiers, de plusieurs modes de buent en salles dévolues la préparadéshydratation couramment utilisés en tion des échantillons, au traitement cryobiologie Afin d’observer le phénoinformatique des images, ainsi qu’à mène biologique en direct, l’équipe a trois sortes de microscopes de pointe et conỗue et testộe, de concert avec les leur environnement informatique collègues attachés au Phiv, une Le Leica DM 6000, financé par l’Inra, le enceinte spéciale permettant de Cirad et l’institut fédératif de recherche contrôler l’hygrométrie dans la zone (IFR) Génomique et Biologie Intégrative d’observation des Plantes, est un microscope utilisant Le système multiphoton quant lui est la fluorescence, couplé une caméra en fait composé d’un microscope biet comportant les options les plus évophoton et d’un microscope confocal luées par rapport aux besoins en histoLe premier comporte un laser solide logie Plusieurs équipes l’utilisent infrarouge en lieu et place des lampes Patrick Doumas (Inra, UMR DiaPC), qui classiques Il est possible de suivre des travaille sur la carence en phosphate protéines intéressantes sans tuer les chez Arabidopsis thaliana (plante cellules grâce au rayonnement inframodèle, Crucifères) en relation avec le rouge, moins énergétique et très développement racinaire, réalise ainsi fugace (une l’analyse de l’exfemtoseconde = pression d’un 10-15 seconde) gène impliqué Cet équipement dans ce phénoest encore en mène après hyphase de mise bridation in situ au point, mais sur racine entière terme il perpar une sémettra de suivre quence du gène les premières augmentée d’un étapes du promarqueur Mycessus d’infecriam Collin (IRD), tion des cellules responsable du de la légumilaboratoire d’hisneuse aquatologie IRD comtique Aeschymun plusieurs Cellules d’un faisceau vasculaire nomene par la unités de re- de feuille de palmier dattier (colorées par fluorescence) En haut droite, bactérie symcherche, y effec- une cellule en début de division biotique du tue le suivi des au cours du processus de callogenèse genre Bradymanipulations (production in vitro de plantes partir d’un cal de feuille) rhizobium jusd’immunolocaliqu’à la constitution du nodule fixateur sation (détection des protéines dans les d’azote (Éric Giraud, IRD, unité mixte tissus) et d’hybridation in situ (détecLSTM) Pascale Talamond, IRD, unité tion des ARN dans les tissus) Quant mixte DiaPC) tire parti de l’outil pour Stéphane Jouannic (IRD, unité de identifier la présence de molécules recherche Palmiers), Jean-Luc Verdeil et instables de type complexe (caféine/ Marc Larthaud (Cirad), leur rôle est acides chlorogéniques) dans les cellules l’analyse d’images pour la quantificade caféier, molécules impossibles tion, la caractérisation de cellules et la détecter par les techniques physicoreconstitution en 3D, avec comme chimiques classiques objectif la compréhension de la dynaL’objectif du microscope confocal laisse mique du développement du mérisfiltrer uniquement la lumière du plan tème apical du palmier huile Des de mise au point et cela procure une protocoles sont mis en place en liaison image très nette Il suffit de faire varier avec l’unité mixte Amap la mise au point pour acquérir une Unique en France, le Real Time reconstitution en 3D Le laser utilisé en Microscope (financement Cirad/IFR mode confocal est gazeux ; il excite les Génomique et Biologie Intégrative des cellules pendant un temps court et ne Plantes) permet de visualiser les cellules © IRD/J Hervé 12 Le microscope multiphoton repousse les limites de l’observation : il permet de suivre des réactions métaboliques sans tuer les cellules, et d’acquérir une reconstitution en D des échantillons Financé par l’IRD et la Région1, c’est la pièce mtresse du Plateau d’histologie et d’imagerie cellulaire végétale (Phiv) Montpellier et seul de son genre dans la région LanguedocRoussillon © dr Planète IRD Érosion des sols au Sahel Racine vivante d’Arabidopsis thaliana (Crucifères) en microscopie photonique L’expression du gène de développement racinaire est repérée par la coloration bleue plus intense dans la partie centrale de la racine Passeur de lumière primé au FiFi 2007 T ous les deux ans, le Festival international du Film de l’Insecte – organisé par l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie-Languedoc-Roussillon) – rassemble autour du thème de l’insecte une mosaïque d’acteurs venus de tous horizons : scientifiques, associations, institutionnels, professionnels de l’audiovisuel et de la Culture, grand public Pour sa 7e édition (4-7 octobre 2007, Prades), Fifi accueillait en compétition 21 films représentant huit pays : France, Hongrie, Angleterre, Suisse, Finlande, Macédoine, Italie, Autriche « Passeur de lumière », coproduit par l’IRD, figure au palmarès 2007, il a reỗu le prix du jury Jeune Depuis sa sortie en 2005, ce film a dộj reỗu plusieurs prix Il témoigne de la lutte contre la cécité des rivières ou onchocercose, engagée depuis plus de trente ans en Afrique de l’Ouest et qui concerne désormais l’ensemble du continent africain : 260 000 bénévoles, les « passeurs de lumière », distribuent dans tous les villages le médicament qui évite de devenir aveugle ● WEB http://www.audiovisuel.ird.fr http://fifi.opielr.org/Palmares-FiFi-2007.html recensement de la colonie et la récolte d’échantillons biologiques Un prélèvement sanguin a ainsi été pratiqué, dans le but de doser les ratios d’isotopes stables de l’azote et du carbone qui renseignent sur la position des individus dans la chne alimentaire et l’origine des proies Des échantillons de plumes ont également été récoltés pour mesurer la teneur en métaux lourds du milieu ● Capture d'une femelle de frégate du Pacifique (Fregata minor) Après mesures et prélèvements, un fou pieds rouges est relaché les thons : anchois, calmars, petits crustacés, exocets (poissons volants) La frégate du Pacifique dispose de carac- un précieux rôle d’indicateur des interactions spatiales entre prédateurs supérieurs Dans une expérience antérieure menée sur l’ỵle d’Europa, au sud du canal de Mozambique, trois types de capteurs avaient été posés sur des oiseaux : une balise GPS miniature, un altimètre et un accéléromètre (mesure de vitesse) fournissant une représentation 3-D de l’activité des oiseaux Mais ce dispositif, qui enregistre les informations, nécessite la récupération régulière des oiseaux Lors de la récente expédition1 sur Aldabra, où la topographie rend la récupération des volatiles peu aisée, il lui a été préféré un système Argos télétransmettant les données Treize frégates en phase de reproduction (7 mâles et femelles) ont été équipées de balises Argos, posées de nuit puisqu’il faut approcher les oiseaux pendant qu’ils sont au nid pour les perturber le moins possible En outre, les scientifiques ont procédé au Les informations transmises par les balises posées sur les frégates ont permis de construire des cartes de répartition de leurs trajets en mer, lesquels décrivent une large boucle de 800 km de diamètre suivant le sens des aiguilles d’une montre La durée des vols, sans se poser, va de 17 jours, avec une moyenne de 11 jours, ce qui rehausse les données publiées jusqu’alors de jours, et le plus long trajet parcouru a totalisé plus de 000 km ! 13 Henri Weimerskirch, CNRS, Centre d’études biologiques de Chizé ; Mathieu Le Corre, université de la Réunion, et Francis Marsac, IRD - unité Thetis Fou pieds rouges (Sula sula) Performances de long-courriers © Henri Weimerskirch, CNRS Parade nuptiale chez la frégate du Pacifique ; le mâle gonfle son sac gulaire rouge vif Une femelle au centre est reconnaissable sa gorge blanche © Henri Weimerskirch, CNRS © IRD/J Lallemand © Mathieu Le Corre, université de la Réunion (Fregata minor) est un candidat de choix pour une telle mission Sa population est particulièrement regroupée durant les mois qui encadrent sa période de reproduction, elle niche terre et se nourrit au large, mais surtout consomme les mêmes proies que Contact Francis Marsac francis.marsac@ird.fr © IRD/J Lallemand T els des avions espions, des oiseaux ont été équipés de capteurs électroniques embarqués L’idée originale consiste enregistrer leurs déplacements audessus de l’océan, afin de localiser les zones riches en proies En effet, ces zones correspondent le plus souvent des « oasis de nourriture » qui contrastent avec la pauvreté ambiante de l’écosystème tropical et vers lesquelles se concentrent également les thons La fréquence des phases d’alimentation des oiseaux, la distance parcourue, la plus ou moins grande convergence des individus vers certains lieux sont autant d’indices qui, combinés des mesures du milieu effectuées par satellite (température, teneur en chlorophylle) et aux résultats des pêches par les thoniers, renseignent sur la distribution des ressources en proies, les stratégies développées par les oiseaux pour en tirer profit et le degré d’interaction avec les pêcheries Parmi les oiseaux marins présents sur Aldabra, la frégate du Pacifique Observation des oiseaux la jumelle Quoi de neuf docteur ? Quoi de neuf docteur ? Quoi de neuf docteur ? Quoi de neuf docteur ? Philippe Cury, directeur du Centre de recherche halieutique méditerranéenne et tropicale (CRH, IRD/Ifremer/université Montpellier 2) Sète, a soutenu son habilitation diriger des recherches le juillet 2007 Biologiste océanographe, Philippe Cury s’est investi dans la gestion écosystémique des ressources marines, domaine pour lequel il a développé, en collaboration avec ses collègues physiciens, modélisateurs, statisticiens, chercheurs en sciences sociales et économistes, des concepts écologiques et promu activement de nouvelles approches intégratives Les concepts originaux, aujourd’hui largement utilisés en océanographie des pêches, sont liés aux contraintes évolutives et la manière dont elles affectent le fonctionnement des écosystèmes marins Ils ont stimulé la communauté scientifique internationale par la promotion de nouvelles idées sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes marins Philippe Cury dirige le groupe Ecosystem Approach to Marine Resources du réseau européen d’excellence, Eur-Oceans Depuis 2004, il a structuré les activités du CRH autour du thème de l’approche écosystémique et de la gestion des ressources marines Son action porte aussi sur l’enseignement via l’organisation d’écoles d’été pour étudiants et boursiers ou d’un programme master pour quatre universités franỗaises Philippe Cury a travaillộ en partenariat avec des collốgues de nombreux pays du sud : Sénégal, Afrique du Sud, Namibie, Côte d’Ivoire, Ghana, Mauritanie, Chili, Maroc Son implication dans le réseau d’excellence EurOceans est la reconnaissance de son investissement long terme dans l’océanographie écosystémique L’ensemble de ses travaux lui a valu l’obtention de trois grands prix scientifiques (Prix scientifique national Philip Morris 1991 des Sciences de la vie, médaille de la Société d’océanographie de France 1995 et médaille Gilchrist 2002 en Afrique du Sud – première attribution un étranger) Il rédige actuellement un livre grand public sur les pêches qui partra en 2008 Contact philippe.cury@ird.fr WEB http://www.audiovisuel.ird.fr http://fifi.opielr.org/Palmares-FiFi-2007.html Francisco Santana da Sylva a soutenu sa thèse de doctorat l’école doctorale de l’université de Bretagne occidentale le mercredi 28 novembre 2007 Il était affecté en France dans l’unité de service Chronos (US028) Il vient de l’université fédérale et rurale de Pernambuco (UFRPE) Récife, Brésil Cette thèse, soutenue par une bourse de l’IRD, portait sur : Biologie, pêche et dynamique de la population de mulets blancs (Mugil curema, Valenciennes, 1836) de Pernambuco – Brésil Son Directeur de thèse était Jacques Clavier, professeur l’université de Bretagne occidentale et son directeur scientifique Éric Morize, chargé de recherche l’IRD Paulina Lopez a soutenu sa thèse le 29 novembre 2008 l’université Montpellier sur l’Impact de la variabilité climatique sur la cryosphère du Campo de Hielo Norte : apport de la télédétection Cette doctorante chilienne a bénéficié d’une bourse du Département Soutien et Formation de l’IRD Son travail a été encadré par Pierre Chevallier, Yves Arnaud et Bernard Pouyaud, chercheurs de l’unité Great Ice Contact : Pierre Chevallier, pierre.chevallier@ird.fr Wilson Suarez a soutenu sa thèse le 29 novembre 2008 l’université Montpellier sur Le bassin versant du fleuve Santa (Andes du Pérou) : dynamique des écoulements en contexte glaciopluvio-nival Ce doctorant péruvien a bénéficié d’une bourse de l’IRD Son travail a été encadré par Pierre Chevallier et Bernard Pouyaud, directeurs de recherche de l’unité Great Ice Contact : Pierre Chevallier, pierre.chevallier@ird.fr Mbaye Tine a soutenu sa thèse le novembre 2007 la Station Méditerranéenne de l’environnement littoral (Sète) sur le sujet Mécanismes d’acclimatation et effets sélectifs liés aux variations de salinité chez le tilapia, Sarotherodon melanotheron (Tộlộostộen, Cichlidae) Ses travaux ont ộtộ co-encadrộs par Franỗois Bonhomme (université de Montpellier 2) et Jean-Dominique Durand (IRD, unité RAP, Dakar) Contact : Mbaye Tine mbtine@yahoo.fr Laurie Vuillet a soutenu sa thèse le décembre 2007 l’université Montpellier sur le sujet Caractérisation des bactériophytochromes identifiés chez Rhodopseudomonas palustris et Bradyrhizobium Eric Giraud, Chercheur IRD au Laboratoire des symbioses tropicales et méditerranéennes est son directeur de thèse Contact : Eric Giraud, eric.giraud@ird.fr, http://www.mpl.ird.fr/lstm Ecosystèmes d’upwelling L’unité de recherché ECO-UP de l’IRD organise le symposium international Eastern boundary upwelling ecosystems: integrative and comparative approaches du au juin 2008 La Palmas (Canaries) Tous les détails et inscription sur le site internet WEB Planète IRD téristiques intéressantes pour cette mission Son envergure d’un mètre quatre-vingt, pour un poids d’un kilogramme seulement, lui confère une portance exceptionnelle, et donc une certaine capacité d’emport d’instruments Elle a par ailleurs la particularité de ne pas plonger pour attraper ses proies qu’elle happe en surface (son plumage n’est pas imperméable et ses pattes ne sont pas palmées) Les proies dont elle se saisit sont concentrées en surface par l’effet de chasse d’autres prédateurs situés sous la surface comme les thons La frégate joue donc Le suivi électronique des oiseaux de l’atoll d’Aldabra, une réserve intégrale des Seychelles, devrait éclairer les chercheurs sur la productivité de l’écosystème marin du sud-ouest de l’Océan Indien, zone thonière par excellence Lors d’une récente mission, des frégates ont été équipées de balises Argos © Henri Weimerskirch, CNRS Des oiseaux espionnent les thons http://www.upwellingsymposium.org Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 © dr P r x K a d i m a Dictionnaire peul du corps et de la santé Ressources Ce livre est un témoignage exceptionnel sur les Touaregs du Niger Edmond Bernus commenỗa ses recherches sur les Touaregs au Niger dès 1962 comme géographe l'Institut Il eut très tôt un double regard : celui du géographe préoccupé par le développement des pays et des peuples, mais aussi celui de l’ethnologue qui dépasse les apparences, le cơté « exotisque » pour véritablement s’intégrer et partager la vie de ses hôtes Préface de Caroline Bernus et introduction de Marceau Gast, directeur de recherche honoraire au CNRS 14 La Diams’pora du fleuve Sénégal, sociologie des migrations africaines Sylvie Bredeloup, Presses universitaires du Mirail/IRD, 300 pages, 26 € Des comptoirs officieux où se nộgocient les prộcieux cailloux, des activitộs de faỗade destinộes masquer des transactions illégales, des villes surgies de nulle part, des communautés qui se composent en fonction de cette économie très spéciale : c’est une étrange histoire que celle des diamantaires de la vallée du Sénégal qui nous est donnée lire ici Sylvie Bredeloup analyse la faỗon dont le trafic des diamants fait ntre de nouveaux espaces d’échanges et de circulation Du soin au rite dans l’enfance Doris Bonnet et Laurence Pourchez, IRD/érès Éditions, 320 pages + DVD, 30 € Réunissant les travaux d'anthropologues, de psychologues et d'historiens de la petite enfance, cet ouvrage présente les différents soins et rites parentaux entourant la naissance et la prime enfance dans le monde L'observation des soins aux jeunes enfants (allaitement, sevrage, toilette, etc.) et des rites qui les accompagnent tout au long de leur croissance permet d’aiguiser notre regard sur la diversité des normes sociales et culturelles et d'adapter les modes d'intervention des acteurs médico-sociaux ou éducatifs au sein d'une famille ou d'une communauté Le travail des sociologues sur la petite enfance s’inscrit aujourd’hui dans une réflexion sur l’évolution de la famille et sur les nouvelles formes de parenté dans le monde Les « techniques » de soins et les rites associés la petite enfance évoluent avec ces recompositions familiales et identitaires Les auteurs montrent ici que ces techniques se « nichent » dans des politiques identitaires ou s'intègrent de nouveaux savoirs On saperỗoit alors, que ces ô pratiques de routine » revêtent une dimension politique, jusque sous-estimée Les facteurs de la contraception (au Sénégal, au Bénin, au Togo, en Côte-d’Ivoire, BurkinaFaso, au Cameroun) au tournant du siècle Groupe international de partenaires population-santé (Grips), Ceped, collection « Regards sur », 60 pages chaque volume 15 € Série d’analyses comparatives de la planification familiale – évolution de la fécondité et de la planification familiale, pratiques contraceptives et déterminants de ces pratiques – au Bénin, au Togo, au Burkina-Faso, en Côted’Ivoire, au Sénégal et au Cameroun (6 volumes) Cœur d’Afrique Gorilles, cannibales et Pygmées dans le Gabon de Paul du Chaillu Sous la direction de Jean-Marie Hombert et Louis Perrois, Éditions, 288 pages, 35 € CNRS Paul du Chaillu, 17 ans, dộbarque en 1848 Libreville, un comptoir franỗais sur la côte du golfe de Guinée, qui vient d’être créé peine cinq ans plus tôt Il passera plus de dix ans au Gabon en trois séjours successifs En 1855, revenu d’Amérique où des missionnaires presbytériens l’avait envoyé pour compléter son éducation, ce jeune homme courageux va s’aventurer, seul, au plus profond de la forêt équatoriale, chez les Fangs, les Nkomis, les Eshiras et les Punus C’est avec une énergie étonnante qu’il y découvre et chasse les grands singes ; étudie les Pygmées et les ethnies réputées cannibales ; collecte de multiples spécimens de la faune et de la flore africaines alors très peu connues Enfin il écrit sur ses voyages des livres succès Cet explorateur franco-américain pionner au Gabon demeure étrangement méconnu du public d’aujourd’hui Une équipe de chercheurs franco-gabonais entreprend, dans cet ouvrage abondamment illustré de gravures anciennes mais aussi d’images actuelles, de rendre justice ce personnage hors normes du XIXe siècle L inguiste, Henry Tourneux a mené dans le nord du Cameroun une étude sur les conceptions et représentations du corps et de la maladie en fulfulde (langue peule) Il a aussi abordé la terminologie de la psychologie et les valeurs de la société, dans la mesure où, en fulfude, elles sont mises en rapport avec le corps L’ouvrage est de type encyclopédique et les entrées sont illustrées d’extraits d’interviews ou autres citations Ce dictionnaire vise principalement faciliter la communication entre personnels de santé et patients, notamment concernant la prévention du sida et de la lutte contre le paludisme La cohabitation de deux médecines largement antinomiques – la médecine traditionnelle locale et la biomédecine occidentale – crée en effet de difficiles problèmes de communication Prenons l’exemple du Wildlife and emerging zoonotic diseases: the biology, circumstances ans consequences of cross-species transmission J.E Childs, J.S Mackenzie et J.A Richt éditeurs, Springer, 524 pages, 199 € La faune sauvage et les pathogènes qu’elle porte sont la source de la plupart des maladies infectieuses émergentes en Afrique Nombre de facteurs concourent l’apparition et la dissémination d’un pathogène : évolution des relations hôte-pathogène ; démographie, comportements et technologies ; facteurs environnementaux, accès aux infrastructures de soin, etc Cet ouvrage propose aux spécialistes des différents domaines intéressés, un large panorama de l’émergence de pathogènes, en particulier provenant des animaux sauvage : mécanismes évolutifs, biologie, pathologie, écologie, histoire, exemples d’émergences, surveillance, prévention et contrôle Les chapitres consacrés au virus Ebola ainsi que celui sur les hantavirus ont notamment été rédigés par des chercheurs de l’unité IRD Conditions et Territoires d'Emergence des Maladies dirigée par Jean-Paul Gonzalez L’anthropologie face ses objets Nouveaux contextes ethnographiques Sous la direction d’Olivier Leservoisier et Laurent Vidal, Éditions des archives contemporaines, 300 pages, 32,00 € L’histoire de l’anthropologie est scandée par des débats de nature épistémologique et méthodologique sur les conditions de déploiement de son regard Dans cet ouvrage, les auteurs prônent une réévaluation de ce qui, dans la démarche de l’anthropologue, relève d’un nécessaire souci réflexif Face de nouveaux contextes, (multiplication de situations conflictuelles ; expressions multiformes de la « trans-nationalisation » des religions, des codes culturels et des économies ; références au passé revisitées ) l’objectif de ce livre est de s’interroger sur les conditions actuelles de l’exercice ethnologique et, au-delà, de contribuer dresser un état des lieux de la discipline Les textes présentés mettent en scène et en débat, la triple figure de l’enthropologue : savant, expert et militant Ainsi, en réfléchissant sur leur rapport avec les données collectées, l’enquête et l’enquêté, la demande qui leur est formulée, les auteurs explorent de faỗon renouvelộe les figures archộtypales de lanthropologue Développement durable ? Doctrines, pratiques, évaluations Jean-Yves Martin (éd.), Chù biên (trad.) Traduction en vietnamien de l’ouvrage publié par l’IRD en 2002 Les contributions réunies dans cet ouvrage abordent les différents aspects du développement durable Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 Le 1er octobre dernier, Ama Tutu Muna, ministre de la Culture du Cameroun a remis Henry Tourneux (unité de recherche Acteurs et systèmes de santé en Afrique) le prix Marcel Kadima dans la catégorie « Langues » Ce prix lui est attribué par l’Organisation internationale de la francophonie pour son Dictionnaire peul du corps et de la santé terme sonndaaru Les personnels des centres de santé modernes en font un synonyme exact de tuberculose En réalité, sonndaaru a un champ sémantique beaucoup plus large : il signifie « toux rebelle, quelle qu’en soit la cause » Il peut donc s’agir d’une simple bronchite ou d’une bronchite chronique L’application, par les personnels de santé, de ce mot «sonndaaru » toutes les phases de la tuberculose – même celles où il n’y a plus de toux notable –, rend donc leur discours particulièrement opaque pour les patients D’un autre côté, leur médecine traditionnelle désignent des maladies non répertoriées en tant que telles par la médecine occidentale Dans la région la plus septentrionale du Cameroun, le Diamaré, l’emploi de plus d’une cinquantaine de langues locales (pour 2,5 millions d’habitants) rend indispensable le recours une langue « officielle » susceptible de permettre la communication inter-ethnies La langue peule est cette langue Elle ne reflète en effet pas uniquement la culture peule du Mali ou du Niger Par le biais de l’assimilation culturelle et religieuse, de nombreuses ethnies sont devenus peules au cours des deux derniers siècles En retour, celles-ci ont apporté la culture peule une partie de leurs conceptions et de leurs pratiques On peut donc considérer, de ce point de vue, que la langue peule du Diamaré est une synthèse, un syncrétisme des traditions peules et des traditions originaires de la région C’est pour cet ensemble de raisons que l’auteur a rédigé son dictionnaire dans cette langue L’ouvrage compte environ 500 entrées principales, dont 375 verbes, et plus de 700 sous-entrées Il présente, dans l’ordre alphabétique des mots peuls, les connaissances populaires liées au corps et la santộ Un index bilingue franỗais-peul le complốte, pour permettre au lecteur débutant en peul, de trouver facilement les informations qu’il recherche ● L’avortement en Amerique latine et dans la Caraïbe Agnès Guillaume et Susana Lerner, Ceped, IRD, Colegio de méxico, 24 pages + CDR, 15 € Bibliografia crítica da sẳde indígena no Brasil (1844-2006) Dominique Buchillet, Abya Yala, Équateur, 614 pages, 32,50 $ (www.abyayala.org) Mpomo le prince de la grande rivière, épopée nzimé du Cameroun Charles Binam Bikoi, IRD/Karthala, 470 pages 32 € La Bibliographie critique de la santé indienne au Brésil (1844-2006) présente 222 références bibliographiques et résumés de recherches menées parmi les populations indiennes du Brésil en épidémiologie, en écologie humaine, en paléopathologie, en entomologie médicale, en médecine, en génétique, en anthropologie physique/biologique, et en anthropologie sociale, culturelle et de la santé, en nutrition, en microbiologie, etc L’ouvrage constitue un document de référence pour les chercheurs qui s’intéressent la biologie de ces populations et, plus précisément, la question ethnicité et santé Elle s’adresse également aux professionnels de santé en leur fournissant un outil de référence dans le cadre de leur pratique clinique auprès des populations indiennes du Brésil L’histoire de Mpomo est une longue épopée que le chercheur Charles Binam Bikoi a recueilli par fragments chez les Koozimés, de la bouche du griot Daniel Minkang Après une patiente reconstitution, il nous en offre aujourd'hui le texte dans toute son ampleur L’histoire est celle de Mpomo, un enfant extraordinaire, dernier-né de Zyèm, un fondateur de clan, lui-même benjamin de la première famille humaine qui s'est désunie et dispersée Mpomo vient au monde investi d'une quadruple mission : restaurer l'ordre et la justice, établir la paix, décapiter la sorcellerie, réunifier la grande famille des descendants de Zyèm, Bèm et Yamé-kana qui, selon les Koozimé, n'est autre que l’indivise humanité D'un chapitre l'autre, le lecteur découvre les figures épiques qui peuplent le « pays de la grande rivière » Charles Binam Bikoi, est directeur de recherche et professeur, spécialiste de l’étude des civilisations anciennes et de la tradition orale Il est actuellement secrétaire exécutif du Centre régional de recherche et de documentation sur les traditions orales et pour le développement des langues africaines Cette publication liste tous les ouvrages parus entre 1990 et 2005 sur le thème de l’avortement en Amérique Latine et dans la Caraïbe et propose une analyse thématique divisée en neuf chapitres qui correspondent chacun différents aspects liés la problématique de l’avortement dans la région De l’anthropologie de l’autre la reconnaissance d’une autre anthropologie Journal des anthropologues, n° 110-111, 190 pages 22 € Discipline fondée sur l’analyse de la différence, l’anthropologie a cependant du mal la prendre en compte en son propre sein Dans ce numéro du journal des anthropologues, Elisabeth Cunin et Valéria Hernandez proposent, dans le dossier qu’elles ont coordonné, de restituer la diversité des points de vue telle qu’elle s’exprime dans divers contextes sociopolitiques et intellectuels « Plutôt que de reproduire une logique d’altérisation – non plus de nos objets mais de l’anthropologie –, nous tentons le pari d’une réflexion multilocalisée sur les représentations et les pratiques de l’anthropologie, en prenant comme point d’ancrage initial l’Amérique latine » Conserving coffee genetic resources, Complementary strategies for ex situ conservation of coffee (Coffea arabica L.) genetic resources A case study in CATIE, Costa Rica, Engelmann T., Dulloo M.-E., Astorga C., Dussert S., Anthony F (dir.), Bioversity international/IRD/Catie, 62 pages, 20 € Les graines de caféier, comme de nombreuses plantes tropicales, ne peuvent être conservées en chambre froide L'IRD, conjointement avec le Catie (Centro Agronomico Tropical de Investigation y Ensenãnza), et avec le soutien financier du BRG (Bureau des ressources génétiques, Paris) et de l'IPGRI (International plant genetic resources Institute, Rome) a lancé en 1996 un programme de recherches pour mettre au point la cryoconservation des graines de caféier Cet ouvrage présente le premier exemple d’application de cette technique dans une banque génétique située dans un pays du Sud et qui s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de conservation de la biodiversité Irrigation Water Pricing The Gap Between Theory and Practice Comprehensive Assessment of Water Management in Agriculture Series, No 4, ẫditộ par Franỗois Molle, IRD, et J Berkoff, consultant indépendant, Cabi, 360 pages, 140 € De nombreux espoirs ont été placés dans la tarification de l’eau pour aider réguler et rationaliser sa gestion Mais celle-là a souvent été appliquée l’échelle nationale et en négligeant les différences économiques et environnementales régionales Presque quinze ans après les conférences de Dublin et de Rio qui considéraient l’eau comme un bien économique, cette publication passe en revue les politiques qui ont aidé gérer les ressources en eau et en irrigation Les études de cas présentées offrent un nouveau regard sur les politiques actuelles en évaluant leurs objectifs et leurs contraintes, et en démontrant que souvent l’ignorance du contexte régional a conduit leur échec Ces analyses devraient contribuer éviter des réformes dispendieuses et malvenues, et aider élaborer des politiques de gestion de l’eau fondées sur une bonne compréhension des facteurs qui influencent leur efficacité Contact : http://www.cabi.org contact henry.tourneux@ird.fr Institutions et Développement sous la direction d’Elsa Lafaye de Micheaux, Éric Mulot et Pépita OuldAhmed, Presses Universitaires de Rennes, 322 pages 18 € Dialogue des terrains et des disciplines au sein des sciences sociales, cet ouvrage s’inscrit dans une volonté d’élaboration collective d’une réflexion institutionnaliste sur les pays en développement Il est le fruit d’un séminaire de recherche Institutions et développement (Matisse-CNRS, Paris, 2001-2006) Il souhaite permettre au lecteur de comprendre les analyses théoriques des différentes formes de développement économique (théories de la croissance, anti-développement) et les discours des institutions financières internationales Ceci passe par un travail de clarification des positions théoriques et idéologiques, face la vague montante du néo-institutionnalisme en sciences sociales Au-delà de contributions purement théoriques, l’ancrage en économie politique est clairement affirmé dans des textes analysant les changements institutionnels l’œuvre dans des pays ou régions particuliers (Afrique de l’Ouest, La Réunion, le Mali, la Russie, l’Iran et l’Équateur) Comunidades negras en el Pacífìco colombiano Odile Hoffman, IFEA, IRD, Ediciones Abya Yala, 310 pages Conservación contra nature, Las Islas Galápagos Christophe Grenier, IFEA, IRD, Ediciones Abya Yala, 463 pages www.abyayala.org Traduction espagnole de l’ouvrage Communautés noires dans le Pacifique colombien (IRD/Karthala) www.abyayala.org Traduction espagnole de Conservation contre nature, les ợles Galapagos (IRD) â IRD Touaregs du Niger le regard d'Edmond Bernus 60 photographies d'Edmond Bernus, IRD/Éditions Grandvaux, 95 pages 24 € (suite de la page 1) Entretien avec Jean-Franỗois Girard Ces ộvolutions ont abouti la mise en place sous l’égide de l’IRD de l’Agence interétablissements de recherche pour le développement © IRD/J Berger Inauguration d'une Maison des Sciences et des Technologies au Viêt-nam le mars 2007 (Académie des Technologies, Cirad, CNRS, Institut Pasteur et IRD) S e r r e Certains craignent qu’à terme, la fonction d’agence prenne le pas sur le rôle d’opérateur Souhaitez-vous pour l’Agence un statut indépendant de celui de l’IRD ? L’Agence est dotée d’instances : conseil d’orientation, comité de coordination, secrétariat exécutif Le bilan de la première année est encourageant Le problème du statut se posera dans l’avenir, mais nous ne sommes pas obligés de le résoudre tout de suite L’Agence ne peut pas se concevoir si elle ne dispose pas de l’ensemble de « plateformes » a m a z o n i e n n e d e a Signature d'accords de coopération avec l'Oceac au Cameroun (a), le ministère tunisien de la recherche (b) et le Conseil national de la recherche Stéphane Raud est au Brésil (c) nommé directeur du département Experb tise et Valorisation (DEV), compter du 1er octobre 2007 Docteur en sciences des matériaux, Stéphane Raud a effectué une première partie de carrière dans le monde de l’entreprise, avant de rejoindre le ministère des Affaires étranc gères en tant qu’attaché pour la science et la technologie, successivement Tunis et San Francisco Depuis 2004, il que sont nos partenariats au Sud et était délégué régional la recherche et nos représentations, je veux dire celles la technologie pour la région Provencedu Cirad, de l’IRD, des instituts Pasteur, Alpes-Côte-d’Azur des instituts du ministère des Affaires étrangères L’avenir de l’Agence, plus Günther Hahne est nommé directeur du département que sur un statut, repose sur une proxiSoutien et Formation des mité avec le terrain et ses réalités, par communautés scientifiques l’entretien de ces plateformes du Sud (DSF) compter du L’AIRD est une agence non dotée, c’est 15 novembre 2007 Biodonc surtout le service offert, par le chimiste, Günther Hahne a réseau de présence, de partenaires, la dirigé pendant quatorze ans connaissance du terrain, qui construira un laboratoire de biotechnosa légitimité Le MRC britannique offre logies végétales, au sein de l’Institut de un exemple d’agence fournissant la biologie moléculaire des plantes du CNRS fois du financement et des services, qui Strasbourg Il a été directeur scientifique et directeur général adjoint de démontre qu’il est parfaitement posl’Adrao, organisme de recherche intersible d’être la fois agence de moyen national appartenant au groupe GCRAI, et opérateur L’essentiel terme est de de 2001 2003, puis il a dirigé le bureau renforcer la recherche pour le déveloprégional du CNRS Tokyo Il arrive du pement ministère de l’Enseignement supérieur et Dans dix ans, ce ne seront plus seulede la Recherche, où il était conseiller ment les 300 personnes de l’IRD que scientifique pour les relations internatiol’on comptabilisera comme participant nales auprès du directeur gộnộral de la la recherche franỗaise pour le déveRecherche et de l’Innovation ● loppement, mais plus de 10 000 personnes L’important, c’est que les forces qui se consacrent la recherche pour le développement augmentent et que ces forces s’organisent ● Nominations Lettre de mission de Nicolas Sarkozy, président de la République, adressée Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche M o n t p e l l i e r Acclimatation réussie ! © IRD aventure botanique Des chercheurs de l’unité Botanique et bioinformatique de l’architecture des plantes ont accompagné cette aventure presque depuis le début Claude Edelin, botaniste tropical du CNRS, résume les grandes étapes pour lesquelles ils sont intervenus en tant que conseillers scientifiques « Tout d’abord une liste d’espèces a été élaborée par croisement entre une liste scientifiquement idéale et les réalités pépiniéristes Il faut savoir qu’il n’a pas été possible d’assurer la fourniture en plantes exclusivement amazoniennes » Ensuite les botanistes se sont rendus chez le pépiniériste aux Pays-Bas afin de choisir sur pied les individus en cours d’acclimatation et aptes figurer dans la serre À cette occasion, une fiche signalétique indiquant l’état initial de chaque plante a été rédigée L’implantation pré- cise des arbres dans le bâtiment a fait l’objet de réunions animées où les botanistes devaient rappeler que ces organismes vivants nécessitent la prise en compte de la luminosité, du type de sol, de l’hygrométrie, etc « Certains arbres tels que Inga jinicuil ou Pachyra insignis ont enregistré des croissances impressionnantes depuis leur insertion en avril (près de m pour le premier) tandis que le Tabebuia (une bignone arborescente) a fleuri dès son arrivée Des plantes de sous-bois ont déjà donné des fruits dont les graines commencent germer, c’est bon signe ! », s’enthousiasme Claude Edelin Alors pari réussi ? « Il faut voir comment les végétaux passeront l’hiver » Le chercheur, suivant en cela les souhaits de la Municipalité, a prévu de mettre contribution la serre en tant qu’outil pédagogique dès cette année Tout sur la désertification © IRD I naugurée le 30 juin dernier, la serre tropicale du parc zoologique de Lunaret (Montpellier) est la plus grande de France Quelques chiffres suffisent s’en convaincre : 600 m2 d’emprise au sol, 14,50 m de haut avec une volière de 17 m, 300 m2 de cheminement public, sept zones climatiques et cinq biotopes caractéristiques de l’Amazonie, plus de 500 animaux et 500 végétaux répartis en 300 espèces Mais au-delà de l’esthétique indéniable du lieu, il y a une en y emmenant ses étudiants en licence de biologie des organismes (université de Montpellier 2) Ils devront établir un bilan partir des fiches signalétiques établies avant le grand départ des pépinières hollandaises vers Montpellier ● Contact Claude Edelin, unité mixte CNRS/Cirad/ Inra/IRD Botanique et bioinformatique de l’architecture des plantes (Amap), edelin@cirad.fr WEB http://amap.cirad.fr/fr/index php Le nouveau dossier Suds en ligne consacré La désertification dans tous ses états est accessible sur le site internet de l’Institut En huit chapitres, le dossier apporte une mine d’informations sur les aspects biologiques, économiques et sociologiques de ce phénomène de dégradation des terres qui touche plus de 400 millions de personnes principalement en Afrique et en Asie : ● Qu’est-ce que la désertification ? ● Les causes de la désertification ● Les processus de dégradation des terres ● Les coûts économiques de la désertification ● Un problème d’environnement ● Un problème de développement ● La lutte contre la désertification ● La Convention des Nations unies Contact Catherine Fontaine catherine.fontaine@ird.fr WEB http://www.mpl.ird.fr/sudsen-ligne/desertif/index.html Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 © IRD/A Aing 15 © dr © CNPQ/F Velame Comment doit évoluer l’AIRD, notamment ses moyens ? L’AIRD est un dispositif jeune Elaborée au cours de l’année 2006, l’Agence fonctionne depuis le 1er trimestre 2007 Avec ce processus, nous nous inscrivons parfaitement dans le mouvement d’évolution « des grands organismes de recherche vers un modèle davantage fondé sur celui dagences de moyens finanỗant des projets ằ1 Pour assurer la pérennité de l’Agence, certes les moyens vont compter, mais le plus important, c’est que l’Agence « inter-établissements » soit un véritable outil collectif En fonctionnant par mutualisation des moyens des membres fondateurs de l’Agence, en 2007 sur neuf mois, nous avons réuni millions d’euros auxquels se sont ajoutés 14 millions collectés l’extérieur Dix-huit millions pour la première année de fonctionnement, ce n’est pas si mal ; mais la crédibilité de l’Agence reposera surtout sur notre capacité rộunir de faỗon durable les ộtablissements du Nord et du Sud qui participent la recherche pour le développement Des financeurs externes, les ministères, l’ANR, mais aussi des fondations privées observent avec intérêt ce que nous sommes en train de construire â dr actions franỗaises de recherche pour le développement, telle est la mission qui a été confiée l’IRD par le CICID qui précisait dans ses conclusions (mai 2005) : « l’IRD évoluera vers un rơle d’agence de moyens et collaborera en priorité avec le CNRS, l’Inserm et les universités » L’IRD doit donc renforcer son ouverture et ses partenariats en France, d’où le mouvement qui encourage toutes les unités de l’IRD établir des alliances avec les universités et les autres établissements de recherche au sein d’unités mixtes de recherche Au-delà de la France, nous cherchons également opérer des rapprochements avec nos partenaires européens, afin que la recherche pour le développement devienne un sousensemble part entière de l’espace européen de la recherche Dans le même temps, de nouvelles influences géopolitiques apparaissent et notre partenariat avec les pays du Sud a besoin d’évoluer Les pays émergents prennent part l’aide au développement et les rapports de force changent, désormais les relations SudSud sont importantes, le Brésil se rapproche des pays lusophones d’Afrique, la Thaïlande cherche établir des réseaux régionaux Notre présence dans ces pays depuis de nombreuses années nous permet de jouer un rôle de catalyseur de ces rapprochements essentiels pour le développement des pays du Sud Dans tous les cas, notre contribution la formation des hommes et la création de moyens de recherche reste une priorité Planète IRD Avec la mondialisation, cela change Il n’y a plus d’un côté les pays riches et de l’autre les pays pauvres, mais un continuum, et la notion de pays en développement recouvre des situations très disparates Ce n’est plus seulement la solidarité internationale qui motive l’aide au développement, mais un ensemble d’impératifs comme la sécurité, autant celle des pays du Nord que celle des pays du Sud, face aux changements climatiques, aux besoins d’énergie, aux maladies émergentes ou aux migrations internationales Dans ce contexte on assiste, sur des bases redéfinies, un renforcement de l’aide au développement dans de nombreux pays et au sein de l’Union européenne en particulier De plus, dans tous les cas, Paris, Bruxelles ou Londres, on souligne maintenant qu’il ne peut plus y avoir d’aide au développement sans recherche Le dispositif de recherche en France, avec les différents organismes et les universités, est tel qu’aucun d’entre ces acteurs ne peut prétendre lui seul répondre l’ensemble des questions de recherche posées par le développement Il nous est donc nécessaire de resserrer nos partenariats et de nouer de nouvelles alliances pour faire face l’importance de la demande Jusqu’à présent, deux organismes (le Cirad et l’IRD) étaient spécifiquement dédiés cette recherche pour le développement Or, les autres ộtablissements franỗais de recherche se consacrent ộgalement au dộveloppement sans pour autant que cette finalité soit organisée et apparaisse en tant que telle dans la stratégie globale de ces établissements Amplifier l’effort et rendre plus lisible l’ensemble des © IRD/O Dargouge Pas d’aide au développement sans recherche Tribune H a b i l i t a t i o n d i r i g e r d e s r e c h e r c h e s Lutter contre les prộjugộs par Jean-Franỗois GUẫGAN, Bernard GODELLE et Bernard DUPRÉ L e diplôme d’Habilitation diriger des recherches est défini réglementairement par l’arrêté du 23 novembre 1988, modifié en 1992, 1995 et 2002 « L’habilitation diriger des recherches sanctionne la reconnaissance du haut niveau scientifique du candidat, du caractère original de sa démarche dans un domaine de la science, de son aptitude mtriser une stratégie de recherche dans un domaine scientifique ou technologique suffisamment large, et de sa capacité encadrer de jeunes chercheurs… » Diplôme national de l’enseignement supérieur, l’HDR est accessible aux titulaires d’un doctorat Elle est délivrée, d’une part, par les universités, d’autre part, par les établissements d’enseignement supérieur public figurant sur une liste établie par le ministre en charge de l’enseignement supérieur Créée en 1984, elle ouvre notamment l’accès au corps des professeurs des universités et permet d’être rapporteur ou directeur de thèse L’HDR n’est cependant pas obligatoire pour devenir professeur des universités par la voie de l’agrégation Qui peut diriger des recherches ? L’ article 17 de l’arrêté du août 2006 relatif la formation doctorale limite le nombre de configurations possibles pour l’encadrement des étudiants en thèse : « Les fonctions de directeur ou de codirecteur de thèse peuvent être exercées : ● par les professeurs et assimilés au sens des dispositions relatives la désignation des membres du Conseil national des universités ou par des enseignants de rang équivalent qui ne dépendent pas du ministère de l’Éducation nationale ; par les personnels des établissements d’enseignement supérieur, des organismes publics de recherche et des fondations de recherche, habilités diriger des recherches ; ● par d’autres personnalités, titulaires d’un doctorat, choisies en raison de leur compétence scientifique par le chef d’établissement, sur proposition du directeur de l’école doctorale et après avis du conseil scientifique de l’établissement »1 Jadis la possibilité d’être « adjoint » d’un directeur de thèse dûment habilité per- mettait de nombreux jeunes chercheurs et mtres de conférence de faire leurs premières armes dans l’encadrement de doctorants Mais cette situation était équivoque puisque la condition de directeur-adjoint n’avait aucune reconnaissance auprès des tutelles universitaires qui, par ailleurs, exigent du candidat une HDR qu’il ait encadré des étudiants en thèse Si les textes généraux ne font aucune mention de la possibilité d’une direction adjointe, en revanche l’article 17, lui, offre bien la possibilité d’une codirection par un chercheur non habilité (d’autres personnalités, choisies en raison de leur compétence scientifique) Mais dans les faits, ce cas fait figure d’exception Ainsi, pour diriger ou codiriger une thèse, il est désormais pratiquement impératif d’être détenteur d’une habilitation Dans le parcours dun enseignant-chercheur franỗais, cette HDR tendra donc devenir un diplôme inévitable, s’acquérant entre et ans après le recrutement Pour la rédaction du dossier d’habilitation, les ộcoles doctorales insistent frộquemment LHDR apparaợt comme une singularitộ franỗaise En effet, il n’existe nulle part ailleurs dans le monde de diplôme équivalent Mais, quoi donc sert-il ? En dehors des aspects hautement symboliques – puisque l’HDR a succédé au doctorat d’État – l’habilitation diriger des recherches a aujourd’hui trois fonctions potentielles : permettre de concourir sur les postes de professeurs d’université, reconntre un niveau de compétence scientifique internationale, et diriger des recherches Ces trois fonctions peuvent sur les encadrements de stages de Master ou de thèse et recommandent de bien indiquer les articles scientifiques rédigés en commun avec les étudiants encadrés En effet, l’expérience montre que les mémoires d’habilitation qui présentent une liste importante d’étudiants encadrés, mais sans co-rédactions d’articles, sont moins souvent retenus À l’université de Montpellier, afin de pallier cette contradiction entre la nécessité d’avoir encadré des thèses pour soutenir une HDR et la difficulté le faire officiellement, le Conseil scientifique de l’école doctorale 167 Systèmes intégrés en biologie, agronomie, géosciences, hydrosciences et environnement (Sibaghe) a instauré un système d’accompagnement original la préparation de l’habilitation diriger des recherches Si de telles mesures d’accompagnement sont actuellement peu répandues, la mise en place d’une politique d’autonomie des universités pourrait pousser d’autres établissements trouver leurs propres solutions ● JO n° 195 du 24 aỏt 2006 page 12468 texte n° 22 © IRD/B Marin Vivement recommandée par les uns, dédaignée par les autres, l’habilitation diriger des recherches (HDR) marque une étape importante dans la carrière des enseignants-chercheurs Doit-on passer ce diplôme et quoi exactement sert-il ? Une tribune sur un diplôme “made in France” Claudine CAMPA lors de la soutenance de son HDR sur la Biosynthèse de métabolites secondaires chez les plantes tropicales et métabolisme des acides chorogéniques chez les caféiers, le octobre 2005 l’institut des sciences de l’ingénieur de Montpellier naturellement intéresser les personnels chercheurs et ingénieurs de recherche de l’IRD Concentrons-nous sur la dernière fonction car, outre son importance À Montpellier, l’accréditation avant l’habilitation P our préparer les jeunes chercheurs l’habilitation, l’école doctorale Sibaghe, Systèmes intégrés en biologie, agronomie, géosciences, hydrosciences et environnement, a imaginé un système transitoire intitulé Accréditation pour diriger des recherches (ADR) Le jeune chercheur accrédité1 est associé l’encadrement d’une thèse dirigée par un chercheur senior habilité ; il en devient donc codirecteur et s’engage soutenir son habilitation dans les trois ans L’accréditation n’est pas renouvelable Ce système original a l’avantage d’impliquer le chercheur senior qui accompagne le chercheur accrédité dans sa préparation l’HDR Dès lors, la soutenance de l’habilitation diriger des recherches n’est plus seulement une question individuelle, elle devient également de la responsa- Des retombées bénéfiques pour les équipes de recherche L e nombre d’habilitations dans une équipe et, a priori, dans un institut, est un élément pris en compte la fois par les écoles doctorales et par le ministère en charge de l’enseignement supérieur pour les unités mixtes de recherche sous contrat avec lui En effet, l’élément de référence pour le calcul du taux d’encadrants par unité est le nombre des docteurs d’État et chercheurs habilités Autrement dit, un directeur de recherche non habilité n’est pas comptabilisé Si la loi autorise les directeurs de recherche d’établissements publics de recherche être directeur de thèse au titre de leur compétence scientifique, ceux-ci ne sont pas pour autant comptabilisés comme encadrants Le fait que des établissements publics de recherche, comme l’IRD, acceptent que des directeurs de recherche non habili- tés puissent diriger des thèses est lié la reconnaissance du statut de directeur de recherche attribué par l’établissement Mais cette notion est relative car au CNRS et l’Inra le passage dans le corps des directeurs de recherche est assujetti l’obtention préalable de l’habilitation diriger des recherches On observe aujourd’hui cette même tendance l’IRD Mais quoi sert ce calcul du pool d’encadrants habilités par unité ? Dans la plupart des écoles doctorales des sciences de la vie et de la terre, les directeurs d’unités de recherche, en concertation avec les personnels impliqués, doivent faire remonter au conseil scientifique de leur école doctorale une liste de sujets de thèse qui seront potentiellement mis au concours de l’école doctorale pour l’attribution d’une allocation de recherche du ministère Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 Or le nombre de sujets, fixé par l’école doctorale de rattachement, dépend étroitement de la quantité d’habilitations dans les équipes, généralement sujet pour (comme Montpellier) chercheurs habilités De même, lors du concours d’attribution, on retrouve ce même ratio d’allocations attribuées aux équipes À un niveau hiérarchique supérieur, l’attribution des allocations de recherche par le ministère de tutelle dépend aussi du nombre d’encadrants habilités dans l’école doctorale Ici encore, le nombre de directeurs de recherche n’est pas un critère retenu pour le calcul du nombre de sujets et d’allocations de recherche potentielles par équipe et par école doctorale Avec cette règle, on voit la très nette volonté du ministère d’imposer de grandes équipes constituées d’un nombre important d’encadrants habili- pour l’individu qui décide de présenter une HDR, elle a des répercussions importantes pour l’équipe, voire pour l’institution qui héberge le candidat ● tés Chaque enseignant-chercheur apte passer son habilitation ou, comme l’école doctorale Sibaghe, demander une accréditation sur trois ans, doit se rendre compte que cette étape est importante pour sa propre carrière mais aussi pour l’équipe laquelle il apportera ainsi une possibilité supplémentaire d’allocation de recherche Le nombre de thèses d’État et de chercheurs habilités diriger des recherches représente aujourd’hui la seule mesure du potentiel d’encadrement d’une unité de recherche, d’un institut, voire d’une école doctorale Les directeurs d’unités de recherche doivent donc inciter leurs enseignantschercheurs non encadrants soutenir leur habilitation, car de la qualité et de la quantité d’encadrants habilités dépend aussi l’avenir de leur propre structure ● bilité du personnel habilité, un enjeu et une stratégie d’équipe À Montpellier, le conseil d’université – après avis du conseil scientifique de l’école doctorale – donne l’accréditation ; le chercheur accrédité possède alors les mêmes droits qu’un chercheur habilité À la session de printemps 2007, 12 chargés de recherche de l’IRD ont obtenu leur accréditation l’école doctorale Sibaghe (avec demande de complément pour deux autres dossiers) Cette politique montpelliéraine permet l’école doctorale de gérer moyen terme le flux des nouveaux habilités et ainsi de prévoir le renouvellement du corps encadrant ● Il doit, pour être accrédité, justifier de 12 15 publications dans des revues scientifiques internationales En savoir plus Jean-Franỗois GUẫGAN, directeur de recherche lIRD, habilitộ diriger des recherches, directeur-adjoint de l’unité mixte Génétique et évolution des maladies infectieuses, membre du conseil scientifique de l’école doctorale Sibaghe Bernard GODELLE, professeur l’université de Montpellier 2, directeur de l’école doctorale Sibaghe Bernard DUPRÉ, directeur de recherche au CNRS, docteur d’État, directeur de l’Observatoire Midi-Pyrénées Toulouse, membre de l’école doctorale Sciences de l’Univers, de l’Environnement et de l’Espace (Toulouse 3) http://www.sibaghe.univ-montp2.fr/ Textes de loi : http://guilde.jeunes-chercheurs.org/ Textes/Habilit/Habilit.html ou http://habilitation.rech.free.fr/loi.html ● Eléments de discussion par les jeunes chercheurs dans le cadre des États généraux de la recherche : http://habilitation.rech.free.fr/proposition_HPR.pdf ● ● ... disponibilité des ressources en eau du Bénin ● Contact arnaud.zannou@ird.fr Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 Contacts Marc.Souris@ird.fr Jean Paul Gonzalez frjpg@mahidol.ac.th... Pierre.Sabate@ird.fr Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 Partenaires © IRD/A Brauman Des solanacées au caféier © IRD /H de For est a Fleur de café, Coffea robusta Les laurộats... atmosphérique au- Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 42 - novembre/décembre 2007 dessus de l’Afrique de l’Ouest (le mouvement de convection, mouvement vertical de l’air échauffé au contact

Ngày đăng: 03/11/2018, 12:49

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