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HISTOIRE PH NAT POL V05-2 MADAGASCAR

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HISTOIRE PHYSIQUE, NATURELLE ET POLITIQUE DE MADAGASCAR PUBLIÉE par A et G GRANDIDIER VOLUME V HISTOIRE POLITIQUE ET COLONIALE PAR GUILLAUME GRANDIDIER TOME II HISTOIRE DES MERINA (1861-1897) TANANARIVE IMPRIMERIE OFFICIELLE MDCCCCLVI HISTOIRE POLITIQUE ET COLONIALE DE MADAGASCAR LIVRE II HISTOIRE DES MERINA (Suite) CHAPITRE VI RADAMA Dès que la Reine Ranavalona heures du matin, occuper par les et dont moment ó au ; ẻt rendu le dernier soupir, le 16 août 1861 troupes les divers quartiers de de Ramboasalama, qui Rova (1861-1863) commandant en chef Rainivoninahitriniony le interdit l'entrée il I re II aux gens de était il la ville l'extérieur dans l'un des sortait, Rainitavy, où la foule (0 fit s'assemblait Sur son ordre, on se saisit on l'emmena hors du palais, et XIII honneurs, annonỗa haute voix que la Reine Ranavalona avait cessé de vivre et que son fils Rakoto (2) lui succédait « N'est-il le palais, la foule massée devant main et entouré des grands Rainivoninahitriniony, de officiers pas vrai, cria alors du haut du balcon la couronne, vous choisissez pour Roi sition, (1) Le il titre Voir et sabre la pas vrai que le prince Rakoto est celui que que vous n'en voulez pas d'autre?» y eut une explosion de cris de joie et A cette propo- de battements de mains, de non pas de de Premier Ministre n'a apparu Histoire, Rakoto Radama IL Radama, étant né treize mois après sa mort, que peu après, sous (2) n'est-il le p 258 le règne de du tome I de cette était le fils, mais du Premier Ministre Andriamihaja MADAGASCAR trépignements, impossible décrire lambas de partout, s'élevait et, Ramboasalama, qui Radama fidélité et il le cri sommé couronne, fut la au milieu des huées se rendit, enfants agitaient leurs et les Radama! Vive ambitionné avait femmes les ; des vociférations d'une et foule hostile, au petit lac d'Andohalo, où eut lieu la cérémonie puis on d'aller jurer du serment, garda vue jusqu'à ce qu'il eût été statué sur son le sort Alors Rainizaka, XIII honneurs, sortant du palais, annonỗa au peuple, au milieu de enthousiastes et d'ovations extraordinaires, que Rakoto prenait le cris nom de Radama IL A heures de l'après-midi, les soldats et le on ouvrit toutes peuple entrèrent dans entendre souverain », entouré de toute sa cour Rainivoninahitriniony et, (i) Radama épouse Rabodo et les (3) et prospérez 292 » sans que son caractère, Radama II adressa, commandant en chef Raini(*), ainsi que son il dit : « Par la grâce et Ayez donc confiance désir, celui vos enfants ; ! Car vous de vous voir heureux travaillez donc, com- Ces paroles, vraiment royales, furent accueillies par du tome I Au même moment, de Histoire, Rainivoninahitriniony était intelligent nouveau successeur d'Andrianampoinimerina et de qu'un seul une salve qui porta au loin p leur national, sujets, puis le femmes des acclamations enthousiastes Voir l'air ce royaume n'ai Je vous protégerai, vous, vos et le ! pouvez compter sur moi, qui (1) présenta aux assistants Enfin, ayant surmonté son émotion, me voici Roi Je suis Radama, et ma mère m'a légué tirèrent sa vue, des acclamations se firent grands du royaume se prosternèrent ses pieds qu'ils de Dieu, mercez son apparition devant « fit membres du gouvernement voninahitriniony et les autres embrassèrent ; après que la musique eût joué en sanglotant, quelques mots ses et les officiers, cour intérieure où, revêtu du manteau la royal rouge et la couronne sur la tête, son peuple du Rova les portes la cette moins frère Rainilaiarivony, mais cruel tous les canons de la ville nouvelle de ce grand événement (3) Ou plutôt qu'ils firent (4) semblant d'embrasser Ce fut la dernière fois qu'eut lieu le «baisepied» la Cour d'Imerina lorsqu'il (4) R P Callet, Tantara ny Andriana, était ivre édit (2) Rainijohary, Rainimanonja, Raini- laiarivony, Rainimaharavo, Rainitsimbazafy 1908, p 322-323 et Ravoninahitriniarivo t II, p 1174-1175, et R P Malzac, Histoire du Royaume hova, 1912, HISTOIRE POLITIQUE ET COLONIALE Ramboasalama Rakoto dans avait jadis conspiré contre son cousin rance de succéder Ranavalona (i) ; aussi, dès le surlendemain de l'espé- mort de la Reine, Rainilaiarivony et Rainimaharavo, aidés de cent soldats, rassemblèrent la camp, ses aides de ainsi que sommèrent, ses parents et ses esclaves, et les voulaient avoir la vie sauve, de faire conntre les conjurés s'ils quelques-uns : s'avorent coupables, d'autres furent dénoncés, Ramboasalama lui-même en livra plusieurs, et cinq jours après, le de la mort de Reine, tous furent jugés la publiée sur le grand marché du nouveau Roi ne notamment localités, le mais fit : sentence fut la lois et usages, le quelques-uns des conjurés, Ministre Rainijohary, furent simplement exilés dans diverses la plupart furent marqués au front et chargés de Quant Ramboasalama, il est confinés fer, et dans sa fut relégué il mort au commencement de l'année (2) La politique de Radama Ranavalona effet, semaine suivante, Zoma Contrairement aux seigneurie d'Ambohimirimo, où en et, la mettre mort personne dans des forts lointains suivante vendredi 23 août, jour anniversaire complètement de différait il fallait se hbéral et humain, des intrus mal- garer tout prix, autant au contraire non seulement autant, : hantée par l'idée de comme fermer son pays aux étrangers qu'elle considérait faisants dont de sa mère celle I re avait été intolérante et cruelle, il se montra étant accessible tous ses sujets, mais ouvrant toutes grandes les portes de son pays aux Européens qu'il considérait des bienfaiteurs apportant civilisation, richesse, confort, industrie, comme etc Ses sentiments se révélèrent dès les premiers jours de son règne qui semblait s'ouvrir sous les plus brillants auspices tous les crimes, l'ordalie (1) Voir tome le I valona, il avait habitations des de cette Histoire, donné plusieurs de noms ses suggestifs, les appelant de les tombeaux des Rois qu'on » Il est mort peu Appendice « Dès que Ranavalona ^ ses armes firent enlever fut morte, les Ramboasalama a et le contraignirent, dats, reconntre Radama II entoure de dans 1862, himirimo Voir (3) , Il le sa seigneurie récit a , „ même , , donne ,, en d'Ambo- , , , ordre détruire toutes les plantes productrices et HISTOIRE POLITIQUE ET COLONIALE après, de ses funérailles sol- comme Roi délaie dans I .„, , Ministres et le fanompoana, l'eau) j'attends (avec confiance) la fin], etc : (3), sur la place d'Andohalo le vokaka (terre prise dans avril : peine de mort pour lui prêter le serment de fidélité en buvant Mbola hanjaka (litt C'est moi qui Miandry ny farany [btt règnerai), (2) v la du tanghin ou poison d'épreuve 295 Féru de l'idée de succéder Rana- p supprima il : de , du MADAGASCAR corvée la rendit la liberté ceux qui avaient été mis aux fers 0) et il ; dans leurs pays que les otages mère gardait en Imerina sa permit aux il ; renvoya il parents de ceux qui avaient été exécutés ou qui étaient morts en captivité d'en emporter ossements les il ; abrogea diverses en esclavage des personnes libres les deux mois au de tous lieu ; ne il venir les fit quinze jours, les qui permettaient de réduire lois comme c'était la consigne, et autorisa les chrétiens pratiquer leur religion ouvertement P) il que tous soldats convia il ; les étrangers, sans distinction de nationalité ni de culte, l'aider civiliser son peuple et mettre son pays en valeur les attirer, il supprima momentanément du moins, contre douane que droits de le (3), exploiter les forêts bien inopportune, de son principal revenu employés de gouvernement, par cette mesure Madagascar d'arack Deux (1) coup été le er de septembre 1861, beau- chrétiens qui étaient aux fers ont ỵle amenés Tananarive nombreux faibles de rhum, dont et jours après les funérailles Ranavalona, et ceux étaient mis en liberté qui ộtaient : trop Le (2) Appendice n franỗais 1862 II) assurait liberté la voir (en le du texte aux missionnaires de prêcher, qui n'était bénit qu'il médaille la et (3) Ellis le lui il a envoyât des verain Pontife lui en mosaïque juin 1865 même ; dès son avè- au Pape pour (4) Sou- ils cadeau d'une médaille un qu'il porta le jour le de son cou- désirait beaucoup avoir des enfants, elle parce que, déplurent 11 lui toutes dit-il, « ils y Ces obser- » Radama, qui M Laborde a donné l'ordre de condition la toutefois marché, sans d'ailleurs laisser du les bois, auparavant, (5) M Laborde voulut pas leur imposer la forêt lui conseilla au moins un droit de le que, s'en indiquassent les endroits et conclussent aucune sauvegarde de ronnement (Notes de voyage d'A Grandidier, 1870, p 2387) Quant la Reine qui ainsi de son royaume tous étrangers les exploiter et couper missionnaires; fit fera-t-il » rendre mtres de votre pays qu'il écrit vœux cette construiront des forts et chercheront se reconnue aux Anglais que par du 21 traité nement, Portez « de leur permettre de devenir les étrangers et propriétaires, : Dieu vous blâma d'ouvrir le les portes entretint avec ciellement dit grâce de combler vos forme aussi solennelle offi- donna une médaille lui lui peut-être et vations qui n'a été Père ciel et le pas encore reconnue d'autres sous une et inonder et laissant (s), P Finaz d'adresser des prières pria le R au grandes franco-malgache traité septembre plus sûr, ainsi que les officiers rendit la vente libre et qui démora- il pour marcher (Elus, Madagascar revisited, 1867, p 77) 12 et le douane de leurs moyens de vivre la l'avis général, les gouvernement merina prélevait en nature tant l'entrée qu'à la sortie de ses ports, privant son et les pour et, (*), p 100, de prélever mais il ne HISTOIRE POLITIQUE ET COLONIALE lisaient et ruinaient les habitants (') Enfin, pardonna il ses ennemis Toutes ces réformes généreuses, mais intempestives, n'ont eu et ne pouvaient avoir d'autre résultat que de ruiner en bouleversant son royaume MM Laborde qu'ils avaient appris demandé royaume 19 septembre le le Roi de ộclaire les civilisation commenỗa le n'ai qu'un Vous n'en avez pas non seulement yeux de tout dès lors son œuvre et, le que mon besoin mes vœux Tananarive, mais dans tout flambeau de le peuple » de la vérité et la La mission catholique 13 octobre, débarquèrent Tamatave R P Bobilier et le F Grand, qui y fondèrent une résidence, et quatre Sœurs de Saint-Joseph dont deux y établirent une école de deux montèrent filles et comme Tananarive, où elles furent généreusement hospitalisées PP Jouen les le ils ; catholique dans son religion la catholique, c'est le plus ardent de désir, c'est (3) plus cordiale Le R.P Jouen lui la s'écria-t-il ! la religion Instruisez, enseignez, prêchez royaume Je Webber, dès et 12 octobre 1861 et les autres le d'enseigner autorisation Enseignez mes sujets mon RR PP Jouen les manière la l'autorisation Mon « : réduire l'impuissance le son avènement, s'ộtaient hõtộs de se rendre Tananarive, furent tous reỗus par ayant de et (=) Lambert, ainsi que et où Laborde arriva pauvre Radama le Webber, par M Laborde Ce ne et 17 mai 1862, que ces missionnaires, grâce faire l'acquisition fut la que d'un bel emplacement Ambodinandohalo, où Sœurs acquirent l'emplacement d'Ambohimitsimbina et, et mois plus six d'Ambavahadimitafo, que ainsi tard, protection du Roi, purent construit la résidence des Pères et l'école des Mahamasina l'étaient ; ils ont mois suivant, le un peu ils ceux de après, campagne la belle et vaste d'Ambohipo (1) permit encore d'élever des porcs Il Tananarive qui, aux yeux des des talismans, (2) ainsi était qu'aux environs, gardiens un L'anarchie était ainsi _, que , les Ministres n Sampy, que, la Roi fin d'un Reine, _ Rainivomnahitrimony le et la * un « Menamaso », un des mignons de Radama, monta sur la table et et Rainilaiarivony, _ s'écria moi : Je n'ai pas de maợtre, c'est moi, ô seul, qui suis ne sonne mon mtre, etc Laborde mot, disant » Per- dut lui de voyage manus- imposer silence (Notes sacrilège telle dỵner auquel assistaient des ce crues d'A Grandidier 1870, p 2438) ._ (3) La Mère Alphonse T , ^ , qu accompagnaient M , y sont arrives le et , et trois , Mme -,„,, or) 2o octobre lool c e hoeurs, boumagne, MADAGASCAR De son côté, le d'envoyer Gouverneur de Maurice Roi par féliciter le 16 octobre relations avec le qui exprimait gouvernement de le commerce, deux et une dans Le novembre 1861, Radama et qui «souhaitait vivement, heureux Le » M Lambert sion qu'il avait accordée en 1855 « le palais et chargé de le tituer qu'il ne et qu'il donnait de s'y établir leur gré Compagnie sur la laquelle est parti collections d'oiseaux qu'ils ont décrits dans Ylbis (1862 et 1863) Voir dans la p 93-110, le (2) coloniale, t a verneur commerciale, et était le cette mission transférée été Compagnie de Madagascar dustrielle Revue IV, janvier 1862, compte rendu de charte Cette la foncière, dont le in- gou- baron de Richemont, mai 1862 Voir Y Appendice du tome de cette Histoire, n° V, (3) Voici le la » (2), et I p 362 qu'en lettre : « J'ai Votre Excellence que Radama il liberté de venir pressé d'aller en Europe cons- Il l'a les revenus gouvernements de l'Europe son avènement et eux relations II l'honneur d'informer j'ai de son vif dộsir d'entretenir avec ộgalement reỗu que le les la plus amicales J'ai mission de faire savoir royaume de Madagascar au commerce de toutes est ouvert que donné aux gouverneurs des l'ordre a été les nations, et différentes provinces de protéger en toutes circonstances les personnes et les biens des étrangers qui voudraient se fixer dans pays ou y faire (4) « le négoce que vous Compagnie soit en Faites, lui dit-il, tout ce pourrez pour que le la plus tôt possible, convaincu que Ayant Voir R P car je suis c'est la meilleure et la plus sûre manière de civiliser (5) le » pris le titre Boudou, mon peuple, etc » de duc d'Imerina Lettres de Lastelle Sa et de Lambert, Bull Acad malg 1937, aux p 27-30 été chargé par faire conntre les activité conséquence (*) ayant les pouvoirs les plus P), au trône avril 1862 toutes les ambas- sades de Paris Majesté (3) le M Lambert, dès son retour en France, adressa aux étrangers toute quelques jours après ; et concédait lui comptait pour se procurer il (1) Il était accompagné de cinq personnes, notamment de M J Caldwell, du chirurgien Roch et de 1' « assistant colonial secretary » Ed Newton ces deux derniers ont fait des maritime il Madagascar plus des droits de douane depuis qu'il les avait supprimés tirait M Lambert charte de conces- la reprộsenter auprốs du gouvernement franỗais et de faire savoir aux diverses puissances Madagascar la ville par laquelle l'exploitation des mines, des forêts et des terrains de l'a mois de novembre, le une dans et un 8, était déjà arrivé confirmé l'octroi de II a a il l'agriculture, les arts et les sciences sujet anglais, M Lebrun, qui a ouvert Tananarive, dès chapelles, ; désir d'avoir d'excellentes le Reine Victoria, la instruisissent son peuple, afin qu'il fût une école 22 septembre, colonel Middleton qui, arrivé Tananarive le le Radama bien de son pays, que le le y a passé seulement cinq jours, logé chez Rainilaiarivony (i), rapporté une lettre de pour empressé, dès s'était HISTOIRE POLITIQUE ET COLONIALE grands pour régler toutes de Madagascar les affaires relatives la prospérité au bien-être de son peuple et L'empereur Napoléon lui III, II, porter ses cordiales félicitations par le baron Brossard de Corbigny fit qui avait la mission de reconntre le réserve des droits de la France comme consul de France Le que Radama dès qu'il connut l'avènement de février, de Madagascar auprès de et d'accréditer « sous la M Laborde lui (2) YOrestes a apporté une lettre autographe de la Reine Victoria, commandant Gardner le », comme Roi (i), a remise au gouverneur de demain, a mouillé sur rade un autre navire anglais, Tamatave et, le len- Penguin, armé de le cinq canons Il même vint aussi cette époque un navire de guerre américain de Salem (Boston), des Etats-Unis Le mai 1862 Radama (3), caractérisait, tous les Merina de un mois pour opérer vêtements indigènes ordonna, avec cette inconscience qui II s'habiller comme les cette transformation les reprendront, : « Européens, leur donnant Ceux qui ayant paieront formula-t-il, d'amende ou seront gadra lava, condamnés aux galères » quitté leurs 100 piastres Toutefois les pauvres obtinrent, le 21 mai, l'autorisation de conserver leur vêtement national Arrivé Tamatave sur (1) Perle le janvier 1862, le Brossard de Corbigny a porté une lettre la goélette la commandant Radama II autographe de Napoléon son départ pour Tananarive retour, le 11 fộvrier, il fut comme III mal reỗu Tama- il trouva au contraire cordial Tananarive accueil où (a) a Le cortège se forme dix heures du matin uns devant, les chemin soie ; les autres derrière deux gardes particuliers aux vives couleurs et le fusil marche, et la nous suivions » population de des Acad Bull p 561-587 malg 1939 Décret du 12 ® Le aurait remis au Fandroana, dû (4) fête la être célébré le 27 vendredi mort de la 1862 avril la Reine J 1

Ngày đăng: 03/11/2018, 08:16

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