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ET APRẩS DU MấME AUTEUR CHEZ POCKET ET APRES SAUVE-MOI SERAS-TU LA? PARCE QUE JE T'AIME GUILLAUME MUSSO Nộ en 1974, Guillaume Musso, passionnộ de littộrature depuis l'enfance, commence ộcrire alors qu'il est ộtudiant L'immense succốs de ses romans Et aprốs (XO, 2004), Sauve-moi (XO, 2005), Seras-tu l ? (XO, 2006), Parce queje t'aime (XO, 2007) et Je reviens te chercher (XO, 2008), traduits dans plus de 25 langues, fait aujourd'hui de lui l'un des auteurs franỗais favoris du grand public Le premier de ses romans adaptộs au cinộma, Et aprốs , avec John Malkovich, Romain Duris et Evangeline Lilly, rộalisộ par Gilles Bourdos, sort sur les ộcrans l'automne 2008 Retrouvez toute l'actualitộ de Guillaume Musso sur : www.guillaumemusso.com GUILLAUME MUSSO ET APRẩS XO ẫDITIONS Le Code de la propriộtộ intdiectnelb n'autorisant auằ termes de l'aride L 122-5(2* el3,a),(ruiniparu(ple3ô(x^le8oureproPrologue Ile de Nantucket Massachusetts Automne 1972 Le lac s'ộtendait l'est de l'ợle, derriốre les marais qui baignaient les plantations de canneberges Il faisait bon Aprốs quelques jours de froid, la douceur ộtait maintenant de retour et la surface de l'eau renvoyait les couleurs flamboyantes de l'ộtộ indien Hộ, viens voir! Le petit garỗon s'approcha de la rive et regarda dans la direction indiquộe par sa camarade Un grand oiseau nageait au milieu des feuilles Son plumage immaculộ, son bec noir comme le jais et son cou trốs allongộ lui donnaient une grõce majestueuse Un cygne Alors qu'a n'ộtait plus qu' quelques mốtres des enfants, l'oiseau plongea la tờte et le cou dans l'eau Puis il refợt surface et lanỗa un long cri, doux et mộlodieux, contrastant avec les bờlements des cygnes au bec jaunõtre qui servent de dộcoration dans les jardins publics Je vais le caresser! La petite fille s'approcha tout prốs du bord et tendit la main Effrayộ, l'oiseau dộploya ses ailes d'un mouve-9 ment si brusque qu'il la dộsộquilibra Elle tomba lourdement dans l'eau tandis que le cygne prenait son envol dans un battement d'ailes au souffle grave Immộdiatement, elle eut la respiration coupộe par le froid, comme si un ộtau compressait son thorax Pour son õge, c'ộtait une bonne nageuse la plage, il lui arrivait parfois de nager la brasse sur plusieurs centaines de mốtres Mais les eaux du lac ộtaient glacộes, et la rive difficile atteindre Elle se dộbattit violemment puis s'affola quand elle comprit qu'elle n'arriverait pas re- monter sur le rivage Elle se sentait minuscule, tout entiốre engloutie par cette immensitộ liquide Lorsqu'il vit son amie en difficultộ, le garỗon n'hộsita pas : il ụta ses chaussures et plongea tout habillộ Tiens-toi moi, n'aie pas peur Elle s'accrocha lui et, tant bien que mal, ils parvinrent se rapprocher du bord La tờte sous l'eau, il la souleva de toutes ses forces et, grõce son aide, elle rộussit de justesse se hisser sur la rive Au moment oự il allait grimper son tour, il se sentit faiblir, comme si deux bras puissants l'entraợnaient avec force au fond du lac D suffoqua; son cur se mit battre toute vitesse pendant qu'une pression effroyable comprimait son cerveau H se dộbattit jusqu' ce qu'il sente ses poumons se remplir d'eau Puis, n'en pouvant plus, il lõcha prise et coula Ses tympans explosốrent et tout devint noir autour de lui Enveloppộ par les tộnốbres, il comprit confusộment que c'ộtait sans doute la fin Car il n'y avait plus rien Rien que ce noir froid et effrayant Du noir Du noir Puis, soudain Une lueur // en est qui naissent grands et d'autres qui conquiốrent la grandeursằ Shakespeare Manhattan De nos jours dộcembre Comme tous les matins, Nathan Del Amico fut rộveillộ par deux sonneries simultanộes H programmait toujours deux rộveils : l'un branchộ sur le secteur, l'autre fonctionnant piles Mallory trouvait ỗa ridicule Aprốs avoir avalộ la moitiộ d'un bol de cornflakes, mis la main sur un survờtement et une paire de Reebok usagộes, il sortit pour son footing quotidien Le miroir de l'ascenseur lui renvoya le reflet d'un homme encore jeune, au physique agrộable mais au visage fatiguộ Tu aurais bien besoin de vacances, mon petit Nathan, pensa-t-il en observant de plus prốs les fines ombres bleutộes qui s'ộtaient logộes sous son regard pendant la nuit H remonta la fermeture ẫclair de sa veste jusqu'au col puis enfila des gants fourrộs et un bonnet de laine l'effigie des Yankees Nathan habitait au 23e ộtage du San Remo Building, l'un des luxueux immeubles de l'Upper West Side, qui 11 donnait directement sur Central Park West Dốs qu'il mit le nez dehors, une buộe blanche et froide s'ộchappa de ses lốvres Il faisait encore presque nuit et les immeubles rộsidentiels qui bordaient la rue commenỗaient peine ộmerger de la brume La veille, la mộtộo avait annoncộ de la neige mais il n'ộtait encore rien tombộ Il remonta la rue petites foulộes Partout, les illuminations de Noởl et les couronnes de houx accrochộes aux entrộes donnaient un air de fờte au quartier Nathan passa devant le musộe d'Histoire naturelle et, au terme d'une course d'une centaine de mốtres, pộnộtra dans Central Park cette heure de la journộe et vu le froid, le heu n'ộtait guốre frộquentộ Un vent glacial en provenance de l'Hudson balayait la piste de jogging autour du Reservoir, le lac artificiel qui s'ộtendait au milieu du parc Mờme s'il n'ộtait pas vraiment conseillộ de s'aventurer sur cette piste lorsque le jour n'ộtait pas entiốrement levộ, Nathan s'y engagea sans apprộhension Il courait ici depuis plusieurs annộes et jamais rien de fõcheux ne lui ộtait arrivộ Nathan s'imposa un rythme de course soutenu L'air ộtait piquant mais pour rien au monde il n'aurait renoncộ son heure de sport quotidienne Au bout de trois quarts d'heure d'efforts, il fit une halte au niveau de Traverse Road et se dộsaltộra abondamment avant de s'asseoir un moment sur la pelouse L, il pensa aux hivers clộments de Californie et au littoral de San Diego qui proposait des Il fallait qu'il parle sa femme Il proposa son aide : Tu as besoin de moi, chộrie? Tout va bien, mon amour, on s'en sort, lui rộpondit Mallory 349 H se pointa devant la baie vitrộe pour voir Central Park qui s'ộveillait Le brouillard du matin qui rộduisait toujours un peu la visibilitộ s'ộtait complốtement dissipộ Bonnie remontait les escaliers avec un plateau contenant une assiette remplie de petites crờpes Elle le posa sur le lit, plongea l'un de ses doigts dans le pot de sirop d'ộrable et le porta sa bouche tout en lui adressant son fameux clin d'fl Miam-miam, fợt-elle en se frottant le ventre Derriốre lui, il entendait les marches qui craquaient Il se retourna pour guetter l'arrivộe de Mallory D'abord, il ne remarqua rien de particulier Radieuse, eue se tenait dans la lumiốre, debout devant la vitre, chargộe d'un gros plateau petit dộjeuner contenant du cafộ, des fruits et des bagels Mais alors qu'elle s'avanỗait dans la piốce pour faire le tour du lit, Nathan tressaillit et sentit soudain le sol s'ộcrouler sous lui : un halo de lumiốre blanche restait accrochộ la chevelure de Mallory 31 Ce n'est pas la mort qui est mauvaise C'est la tõche non accomplie Dialogues avec l'ange Dộstabilisộ et en proie aux pensộes les plus folles, Nathan roulait toute vitesse en direction de Soho n fallait qu'il sache Et seul Garrett avait les rộponses Il jeta un coup d'il au cadran du tableau de bord cette heure-ci, un jour fộriộ, le mộdecin serait probablement encore chez lui Il arriva comme une fusộe sur Houston Street, laissa le x en plein milieu de la rue et se prộcipita dans l'immeuble de Goodrich Aprốs un rapide coup d'oeil sur les ộtiquettes des boợtes aux lettres, monta trois par trois les marches qui menaient au dernier ộtage Arrivộ devant l'entrộe du mộdecin, il tambourina bruyamment Personne De rage, il balanỗa un violent coup de poing dans la porte qui se mit vibrer Alertộe par le bruit, une vieille voisine au dos voỷtộ sortit sur le palier C'est vous qui faites tout ce raffut? demandõ t-elle d'une voix fluette Le docteur n'est pas l? Elle regarda sa montre cette heure, il doit promener son chien 351 Savez-vous quel endroit? lui demanda l'avocat en faisant un effort pour se radoucir Je ne sais pas, rộpondit la petite femme apeurộe, il va parfois du cụtộ de La fin de sa rộponse se perdit dans les escaliers : Battery Park Nathan avait dộj repris le x Il appuya sur le champignon, direction Downtown La circulation avait beau ờtre fluide, il trouvait qu'il n'avanỗait pas assez vite Il grilla imprudemment un feu en tournant sur Broadway Rongộ par l'angoisse, il ne distinguait plus vraiment la route qui dộfilait devant lui Il ne voyait que l'image de Bonnie sautant de joie sur le lit et le visage de Mallory cernộ par la lumiốre Tout l'heure, il s'ộtait approchộ d'elle jusqu' la toucher, il lui avait passộ la main dans les cheveux comme pour chasser cette maudite aurộole Mais la lumiốre n'avait pas disparu Et il ộtait le seul la voir Il continua sa course folle Au niveau de TriBeCa, il rộtrograda pour s'engager dans ce qu'il pensait ờtre un raccourci et qui se rộvộla une rue sens unique Il roula contre-courant sur quelques dizaines de mốtres, dộbordant plusieurs fois sur le trottoir et se faisant rappeler l'ordre par de vigoureux coups d'avertisseur sonore Il parvint faire demi-tour et se forỗa ralentir : dans sa situation, il ne pouvait pas se permettre d'avoir toutes les voitures de police de la ville ses trousses Nathan abandonna finalement sa voiture au niveau de Fulton Street, sans mờme penser la fermer clộ Il poursuivit sa route pied et, quelques minutes plus tard, arriva aux abords de la pointe sud de Manhattan Il traversa les allộes boisộes de Battery Park pour 352 dộboucher sur la promenade qui bordait l'Hudson Une nuộe de mouettes s'envola son arrivộe prộsent, il ne pouvait pas descendre plus bas La baie de New York battue par le vent du large s'ouvrait devant lui Il courut le long du promontoire qui longeait le fleuve Il y avait peu de monde : quelques joggeurs isolộs ộtaient venus ộliminer les excốs du rộveillon de la veille tandis qu'un vieil homme profitait de l'absence des ferrys pour poser des cannes pờche le long des embarcadốres Perdue dans un petit nuage de brume malgrộ le soleil, on devinait la silhouette de la statue de la Libertộ qui tendait sa torche vers Staten Island Enfin, il aperỗut Garrett Les mains croisộes derriốre le dos, il promenait tranquillement son chien, le redoutable Cujo, qui trottinait quelques mốtres devant lui Alors qu'il ộtait encore assez loin du mộdecin, Nathan l'interpella : Qu'est-ce que ỗa veut dire? hurla-t-il Garrett se retourna Il ne paraissait pas spộcialement ộtonnộ de le voir, comme s'il avait toujours su que cette histoire se terminerait ici et de cette faỗon Je crois que vous le savez trốs bien, Nathan Ce n'ộtait pas ce que vous m'aviez dit, protesta-t-il en arrivant sa hauteur, vous prộtendiez que c'ộtait moi qui devais mourir! Garrett secoua la tờte Je n'ai jamais affirmộ ỗa C'est vous qui l'avez cru Si, vous l'avez dit ! Je n'ai quand mờme pas rờvộ H se souvenait lui avoir posộ la question : estce que vous ờtes ici pour moi? Pourtant, en y rộflộchissant, Nathan comprit que Garrett avait raison : jamais il ne lui avait clairement 353 confirmộ qu'il allait mourir La seule fois oự il avait consenti donner un semblant de rộponse, lors de leur discussion dans la cafộtộria de l'hụpital, il avait prộcisộ : ce n'est pas vraiment ce que j'ai dit Mais Nathan avait choisi de ne pas tenir compte de sa remarque Certaines autres paroles de Goodrich rộsonnaient maintenant dans sa tờte // existe des gens qui prộparent ceux qui vont mourir faire le grand saut dans l'autre monde Leur rụle est de faciliter la sộparation paisible des vivants et des morts C'est une sorte de confrộrie Le monde est peuplộ de Messagers mais peu de gens en connaissent l'existence Je ne suis pas un demi-dieu Je ne suis qu'un homme, tout comme vous Cette derniốre phrase Tout comme vous Nathan frộmit Il avait eu tous les ộlộments devant les yeux et il ne s'ộtait doutộ de rien Il fixa Garrett droit dans les yeux Vous n'avez jamais ộtộ l pour m'annoncer ma mort En effet, avoua le mộdecin d'un ton rộsignộ, ce n'est pas pour cela que je suis entrộ en contact avec vous Vous vouliez me prộvenir que j'allais devenir un Messager, c'est ỗa? Goodrich approuva de la tờte Oui, je devais vous rộvộler cette face cachộe de la rộalitộ Mon rụle ộtait de vous initier cette fonction, de m'assurer que vous seriez capable de remplir le rụle qui vous serait dộvolu Mais pourquoi moi? Garrett ộcarta les bras en signe de fatalitộ Ne cherchez pas comprendre ce qu'on ne peut expliquer 354 Le vent s'ộtait levộ Il ộtait temps pour Nathan d'avoir la confirmation qu'il ộtait venu chercher Mallory va mourir, n'est-ce pas ? Garrett lui mit la main sur l'ộpaule et dit d'un ton trốs doux: Oui, Nathan, j'en peur Le jeune avocat repoussa violemment le bras charitable du mộdecin Mais pourquoi? hurla-t-il, dộsespộrộ Garrett inspira profondộment avant de reconnaợtre La premiốre tõche qui attend le nouveau Messager est difficile car elle consiste accompagner la mort de l'ờtre qui lui est le plus proche Cest ignoble, cria-t-il en s'avanỗant d'un air menaỗant Quelques promeneurs intriguộs s'ộtaient arrờtộs pour assister la scốne Calmez-vous, ce n'est pas moi qui ộtablis les rốgles, rộpondit tristement Goodrich J'ai moimờme connu ỗa, Nathan L'ombre d'Emily passa alors dans son regard, faisant tomber la rage de Nathan Pourquoi? demanda-t-il dộsarmộ Pourquoi faut-il assister la mort de celle qu'on aime pour accộder ce statut? Cest comme ỗa depuis toujours Tel est le prix payer pour devenir un Messager L'avocat se rộvolta : Mais quel prix? Je n'ai jamais eu le choix! Garrett s'attendait cet argument Ce n'est pas vrai, Nathan C'est vous qui avez dộcidộ de revenir Vous racontez n'importe quoi! Goodrich regarda Nathan avec une expression empreinte d'humanitộ U lui semblait se retrouver vingt-cinq ans auparavant lorsque, jeune mộdecin, il 355 avait dỷ subir la mờme ộpreuve Il aurait aimộ le rộconforter tant il savait que ces rộvộlations ộtaient difficiles accepter Souvenez-vous de votre expộrience de mort imminente Lorsque j'ộtais dans le coma, aprốs mon accident? Oui, quelle est l'image qui vous a dộcidộ vivre? Nathan ressentit comme un ộlectrochoc lui parcourir le corps avant d'ờtre projetộ mentalement dans un tunnel de lumiốre Qu'avez-vous vu? demanda de nouveau Garrett Qu'est-ce qui vous a poussộ revenir parmi le monde des vivants? Nathan baissa la tờte J'ai vu un visage, admit-il, un visage qui semblait ne pas avoir d'õge Oui, tout lui revenait maintenant Il se revit enfant, huit ans, lors de ce fameux moment qu'il avait toujours refoulộ Il se souvenait bien de cette lumiốre blanche trốs douce qui l'attirait irrộmộdiablement vers la mort Puis, soudain, au dernier moment, alors qu'il se croyait dộj de l'autre cụtộ, il avait senti qu'on lui laissait le choix Partir ou revenir Pour l'aider dans sa dộcision, on lui avait aussi envoyộ une vision : une image fugitive, comme un bref ộclat d'avenir C'ộtait un visage Le visage de celle qui, des annộes plus tard, allait devenir sa femme Physiquement, elle ộtait diffộrente mais, au fond de lui, il avait toujours su que c'ộtait elle Elle souffrait Elle ộtait seule et elle l'appelait C'est pour ỗa qu'il ộtait revenu : pour ờtre au cụtộ de sa femme lorsque la mort viendrait la chercher Pour la troisiốme fois, Garrett revint la charge : Qui avez-vous vu, Nathan? 356 C'ộtait Mallory Elle avait peur Elle avait besoin de moi Des petites rafales de vent soulevaient les eaux de PHudson La brume s'ộtait maintenant complốtement dissipộe et on pouvait apercevoir la baie dans toute sa longueur, depuis les rives de Brooklyn jusqu' celles du New Jersey Nathan Del Amico remontait pied vers le nord de Manhattan D savait que les jours venir allaient ờtre trốs durs Dans sa tờte, tout se bousculait Que dirait-il Mallory lorsqu'il se trouverait devant elle? Serait-il capable de ne pas craquer? Saurait-il ờtre la hauteur du pouvoir ộcrasant qui ộtait dộsormais le sien ? Une chose ộtait certaine : il l'entourerait de tout l'amour dont il ộtait capable, un amour profond et inaltộrable qui n'avait jamais cessộ et qui perdurerait au-del de tout Quant au reste, il n'avait pas encore la force d'imaginer ce qui se passerait ensuite, lorsque Mallory ne serait plus cụtộ de lui et qu'il devrait aider d'autres gens faire le grand saut Pour l'instant, il ne pouvait penser qu' elle Il serait sa boussole, le guide de ses derniers instants Le Messager qui lui prendrait la main pour l'accompagner jusqu'au seuil de cet endroit Cet endroit inconnu et redoutộ L oự nous irons tous Au niveau de Trinity Church, il pressa le pas : la femme qu'il aimait l'attendait la maison Et elle avait besoin de lui Thank you for evaluating ePub to PDF Converter That is a trial version Get full version in http://www.epubto-pdf.com/?pdf_out [...]... inconnu? C'est avec cette question en tờte qu'il regagna son bureau Alors, Garrett, vous me parliez de la mort, non? Vous permettez que je vous appelle Garrett, n'est-ce pas? Je vous parlais de la vie, Del Amico, de la vie et du temps qui passe Nathan profita de ces mots pour jeter ostensiblement un coup d'il sa montre, maniốre de faire comprendre qu'effectivement ôle temps passaitằ et que le sien ộtait... travail En dộfendant des individus et des sociộtộs et en faisant respecter des lois Brillant, riche et fier de lui Tel ộtait Nathan Del Amico Vu de l'extộrieur Nathan passa l'intộgralitộ de la matinộe rencontrer les collaborateurs dont il supervisait le travail, pour faire le point sur les dossiers en cours Vers midi, Abby lui apporta un cafộ, des bretzels au sộsame et du cream cheese Abby ộtait son... bureau encadrộ par une table de rộunion en noyer massif et par un ộlộgant petit canapộ qui dộgageaient une atmosphốre cossue Alors, qu'attendez-vous de moi, docteur Good rich ? demanda Nathan aprốs un petit silence Le mộdecin croisa les jambes et se balanỗa lộgốrement dans son fauteuil avant de rộpondre : 17 Je n'attends rien de vous, Nathan Vous permet tez que je vous appelle Nathan, n'est-ce pas ? Son... balancier permanent entre la crộation et la destruction Ce type est dingue Pourquoi me dites-vous cela ? Parce que la mort est partout En tout ờtre humain, tous les stades de sa vie, existe une tension entre deux forces contraires : les forces de la vie et celles de la mort Nathan se leva et dộsigna la porte du bureau Vous permettez? Je vous en prie Il sortit de la piốce et se dirigea vers un des postes... Le cabinet de New York ộtait alors en plein dộveloppement, si bien qu' trente et un ans Nathan avait fait ses bagages pour retourner dans la ville qui l'avait vu grandir et oự l'attendait son nouveau poste de responsable adjoint du dộpartement des fusions-acquisitions 1 Un parcours exceptionnel son õge Nathan avait rộalisộ son ambition : devenir un rainmaker, un des avocats les plus renommộs et les... parler de Garrett Goodrich Il eut du mal se remettre au travail La bouffộe de chaleur qui le submergeait et la douleur de plus en plus insistante dans sa poitrine l'empờchaient de fixer sa concentration Son verre d'eau la main, il se leva de sa chaise, fit quelques pas en direction de la fenờtre pour apercevoir les reflets bleutộs du Helmsey Building cụtộ de l'immense faỗade sans charme du Met Life,... de nuances de blanc et de gris Il ressentait toujours un malaise en se mettant cette fenờtre Au moment des attentats du 11 septembre, il 24 travaillait sur son ordinateur lorsque avait ộclatộ la premiốre explosion Jamais il n'oublierait cette ộpouvantable journộe d'horreur, ces colonnes de fumộe noire qui avaient polluộ le ciel jusque-l limpide, puis ce monstrueux nuage de dộbris et de poussiốre lorsque... plus et les prộcipitations n'avaient pas ộtộ assez soutenues pour gờner la circulation Tout en guettant un taxi, il ộcouta un chur d'enfants, en aubes immaculộes, qui chantaient Y Ave verum corpus devant l'ộglise St Bartholomew Il ne put s'empờcher de trouver quelque chose d' la fois doux et inquiộtant dans cette musique Il arriva au San Remo juste aprốs dix-huit heures, se fit un thộ bien chaud et empoigna... palliatifs de cet hụpital 20 Cet homme ộtait un ponte, une vộritable sommitộ du monde de la mộdecine Aucun doute possible : il y avait mờme sa photo et elle correspondait au visage soignộ du sexagộnaire qui attendait dans la piốce voisine Nathan examina plus attentivement le CV de son hụte : sa connaissance, il n'ộtait jamais allộ dans aucun des hụpitaux qui jalonnaient la carriốre du docteur Garrett Goodrich... allongeant les foulộes pour aller prendre une douche avant de partir travailler Nathan claqua la porte du taxi En costume sombre et rasộ de frais, il s'engouffra dans la tour de verre qui abritait les bureaux du cabinet Marble&March l'angle de Park Avenue et de la 52e Rue De tous les cabinets d'avocats d'affaires de la ville, Marble ộtait celui qui avait le vent en poupe Il employait plus de neuf cents salariộs