ANALYSE DE LA VIDEO ô UN SERPENT DE MER ằ

Một phần của tài liệu L’INTONATION ET LES DIFFICULTÉS DE COMPRÉHENSION ORALE (Trang 22 - 31)

1. comme vous le savez cher\ qemal/(●) le serpent(●) est un reptile/(●) principalement/ terrestre\(●)

L’énoncé comporte trois intonations montantes (IM).

La 1re IM est posée sur un nom propre, avant une pause pour signaler que l’énoncé n’est pas fini.

La 2e IM est posée sur un nom, avant une autre pause pour insister sur le mot ô reptile/ ằ, mot gộnộrique utilisộ pour dộfinir le mot ô serpent ằ.

La 3e IM est posée sur un adverbe à l’intérieur de l’énoncé, pour mettre en valeur le mot ô Principalement/ ằ.

En outre, l’énoncé comporte deux intonations descendantes (ID).

La 1re ID est posộe sur l’adjectif ô cher\ ằ suivi d’un nom. Cet emploi n’est pas normal car l’ộnoncộ n’est pas complet. En effet, l’adjectif ô cher ằ est pré-posé à un nom commun ou un nom propre pour devenir une formule de politesse du type ô cher ami ằ, ô cher Monsieur ằ... Cette ô anomalie ằ pourrait ờtre expliquộe par le fait que l’adjectif ô cher ằ est suivi d’un nom propre qui n’est pas répandu en milieu francophone (Qemal), et que le locuteur hésite un peu en se rappelant le nom propre.

La 2e ID est posée à la fin de la phrase pour indiquer la fin de l’énoncé.

2. il existe\(●) cetes/(●) quelques serpents d’eau/(●) sorte/(●) de couleuvres a/quatiques\(●)

L’énoncé comprend quatre IM.

La 1re IMest posée sur un adverbe, avant une pause, pour insister sur le mot ô certes/ ằ.

La 2e IM est posée sur la fin du groupe nominal, avant une pause, pour terminer le groupe nominal ô serpent d’eau/ ằ.

La 3e IM est posộe sur le nom gộnộrique ô sorte/ ằ, suivi par une pause et qui entame un groupe nominal (ô sorte de couleuvres aquatique ằ). Cette pause parait irrégulière car elle divise le groupe nominal en deux. Cette irrégularité semble attirer l’attention de l’auditeur à ce groupe nominal.

La 4e IM est posée sur la première syllabe du dernier mot de l’énoncé

ô a/quatique ằ, c’est une position anormale, fait que ce mot reỗoit deux intonations inverses : la montante à l’initiale et la descendante à la finale. Selon la remarque de Lộon P.-R, ô les mots perdent leur individualitộ dans le groupe rythmique, car l’accent de mot disparaợt pour se reporter à la fin du groupe rythmique” (Léon P.-R, 1978, p.17) On peut comprendre alors que le locuteur veut mettre l’insistance sur le mot ô aquatique ằ.

L’énoncé comprend également deux ID : l’une est posée sur le premier verbe de l’ộnoncộ avant une pause (ô il existe\ ằ), l’autre sur le dernier mot de l’énoncé. Si l’emploi de la deuxième ID convient aux règles de la phonétique franỗaise, la premiốre ID s’avốre problộmatique car elle ne peut pas marquer la fin de l’énoncé.. Il est très probable que le locuteur fasse cette intonation descendante d’une manière accidentelle.

3. toutefois\(●) l’imaginaire médiéva/(●) évoquait/ de grands/(●) marins serpents/(●) gigantesques et cruels/(●) vivant au fond des mers en sur\gissant/

(●) pour avaler/(●) équipages et vaisseaux\(●)

L’énoncé implique sept IM. Sauf la 2e, toutes les autres sont mises avant une pause.

La 1re IM est posộe sur la fin d’un groupe nominal ô l’imaginaire mộdiộval/ ằ.

La 2e IM porte sur le verbe conjuguộ ô ộvoquait/ ằ.

La 3e et 4e sont posộes sur le GN ô de grands/ (●) marins serpents/ ằ l’une est mise sur l’adjectif ô grands ằ avant une pause, l’autre sur la fin du GN.

La 5e IM sur le dernier adjectif du groupe adjectival ô gigantesques et cruels/ ằ.

La 6e IM sur le dernier élément du bloc de deux groupes participaux

ô vivant au fond des mers/ ằ et ô en surgisssant/ ằ.

Et la 7e IM est posộe sur un infinitif pour insister sur le mot ô avaler/ ằ.

Toutes ces intonations montantes conviennent aux règles de la phonétique franỗaise en ce qu’elles marquent l’interruption provisoire du flux de la production verbale.

Outre les IM, l’énoncé implique également trois intonations descendantes.

La 1re ID est posée au début de l’énoncé sur un connecteur logique, avant une pause. Cette position ne convient pas aux rốgles de la phonộtique franỗaise car l’énoncé n’a pas fini. On peut conclure que cette position sert à attirer l’attention de l’auditeur sur les informations qui suivent.

La 2e ID est posộe sur la premiốre syllabe du mot ô sur\gissant ằ, pour mettre l’accent sur la soudainetộ du verbe ô surgir ằ, comme si le monstre apparaissait tout de suite.

La 3e ID est posée à la fin de l’énoncé.

4. mais on n’en avait/(●) aucun/(●)témoignage/(●)concre\(●)

L’énoncé comprend trois IM, qui sont mises avant une pause.

La 1re IM est sur un verbe conjuguộ (ô on n’en avait/ ằ), cette position convient aux rốgles de la phonộtique franỗaise.

La 2e IM sur l’adjectif ô aucun/ ằ et la 3e sur le nom ô tộmoignage/ ằ. Ces pauses semblent irrộguliốres car elles divisent le GN ô aucun tộmoignage concret ằ en trois. Ces irrộgularitộs ont alors la fonction de marquer l’insistance sur ces mots pour souligner l’absence de témoignage concret du Serpent de mer.

Dans cet énoncé, il y a une seule ID qui est à la fin de l’énoncé pour le terminer.

5. un tel serpent marin/(●) refit surface\(●) si j’ose dire/(●) en 1837\(●)

L’énoncé comporte deux IM, qui se trouvent chacune avant une pause.

L’une est posộe à la fin d’un groupe nominal (ô un tel serpent marin/ ằ), pour annoncer que l’énoncé n’est pas fini. L’autre est à la fin d’un détachement interne en vue d’une explication.

L’énoncé comporte également deux ID, l’une est posée sur le nom de la locution verbale ô refaire surface\ ằ, avant une pause, à l’intộrieur de l’ộnoncộ, L’autre est posée à la fin de la phrase pour marquer la fin de l’énoncé. Si l’emploi de la deuxième intonation descendante est normale (pour terminer l’énoncé), l’emploi de la première pose problème, car elle se trouve au milieu de l’ộnoncộ lorsque le sens du message n’est pas complet (la date ô en 1837 ằ est indispensable). On pourrait donc dire que cette intonation descendante sert à

introduire la subordonnộe conjonctive ô si j’ose dire ằ en vue d’attộnuation du sens de la locution verbale ô refaire surface ằ.

6. le navire le havre\(●) crut(●) apercevoir(●) au large des aỗores/(●) ce que l’on prit/(●) pour un immense/(●) serpent de mer\ (●)

L’énoncé implique trois IM, qui sont posées avant trois pauses. L’une est posộe sur un nom propre (ô Aỗores/ ằ), l’autre est posộe sur un verbe conjuguộ (ô prit/ ằ). La derniốre est posộe au milieu d’un groupe nominal, sur l’adjectif

ô immense/ ằ.

Si la 1re et la 2e IM conviennent aux rốgles de la phonộtique franỗaise, la 2e pose problốme. D’aprốs la remarque de Lộon M. (2003) ô Les noms suivis ou précédés d’un adjectif se comportent aussi comme un seul mot... Les deux expressions porteront un seul accent tonique sur leur dernière syllabe. Selon la place dans la phrase, cet accent tonique montera (au milieu de la phrase) ou descendra (à la fin de la phrase) ằ, (Lộon M., 2003, p. 125), on peut conclure que la position de la pause au milieu du GN ô un immense serpent de mer ằ ne convient pas à la règle de la phonétique. En combinant avec une intonation montante posée sur l’adjectif, le locuteur veut mettre l’insistance sur l’adjectif

ô immense ằ.

En outre, l’énoncé comprend encore deux intonations descendantes : L’une est posộe à la fin du premier groupe nominal ô le navire le havre\ ằ, avant la 1re pause ; L’autre à la fin de l’énoncé pour terminer l’énonciation.

Si la position de la deuxième ID est normale pour terminer l’énoncé, la première ID semble anormale, car elle est posée au début avant un verbe conjuguộ ô crut ằ lorsque l’ộnoncộ n’a pas fini. On pourrait comprendre que cette position est liộe à ce GN avec l’information prộcộdente ô en 1937 ằ pour continuer l’explication précédente du locuteur.

7. La presse franỗaise s’en empara/(●) elle y crut tout d’abord donnant force/

commentaires/(●) puis ayant fait volte/-face(●) elle présenta cet immense/

serpent(●) comme un être/(●) imaginaire\(●)

L’énoncé comprend six intonations montantes.

La 1re est posộe avant la 1re pause sur un verbe conjuguộ ô empara/ ằ; elle marque la distinction entre deux groupes rythmiques, cette intonation convient aux règles de la phonétique.

La 2e et 3e sont mises sur deux noms consộcultifs ô force/ ằ et

ô commentaire/ ằ. La 3e IM posộe sur ô commentaire ằ convient aux rốgles de la phonétique pour terminer le GR. Cependant, la 2e IM ne convient pas à la remarque de Léon M. (2003), que nous avons abordée dans l’analyse du 6e ộnoncộ On pourrait dire que ce fait sert à mettre l’insistance sur ô force ằ du groupe ô force commentaires ằ.

La 4e est posộe au milieu du mot ô volte/-face ằ, c’est une position dộrivộe logiquement de la 2e et 3e pour mettre en valeur la double face de la presse franỗaise dans l’ộvộnement du grand serpent de mer.

La 5e est posộe à l’intộrieur du GN ô immense/ serpent ằ, sur le mot

ô immense ằ pour mettre l’accent sur l’adjectif.

La derniốre est posộe sur le nom ô ờtre/ ằ du GN ô un ờtre imaginaire ằ, avant une pause. Cette pause ne convient pas aux règles de la phonétique car elle divise le GN ô un ờtre immaginaire ằ en deux. Dans ce contexte, on peut contaster que le locuteur veut dộmasquer l’intention de la presse franỗaise. Par consộquent, il veut arrờter sur le mot ô ờtre ằ en ajoutant une IM pour prộsenter l’expression de l’ironie à cette intention.

Il reste dans cet énoncé une ID qui est sur la dernière syllabe de l’énoncé pour indiquer sa fin.

8. à partir des années/ 1850 \ (●) le terme/(●) serpent de mer se mit à désigner dans le vocabulaire(●) journalistique/(●) un sujet(●) rebattu et peu crédible/(●) auquel on recourt néanmoins/(●) dans les périodes /(●) creuses \ (●)

L’énoncé comporte six IM.

La 1re est actualisộe sur le nom ô annộes/ ằ, selon les rốgles de la phonộtique franỗaise, cette position a l’air anormale, car elle ne marque pas la fin d’un GR.

La 2e est posộe sur le nom ô terme/ ằ avant une pause qui divise le GN

ô le terme serpent de mer ằ en deux, pour insister sur ce nom.

La 3e est posộe sur l’adjectif ô journalistique/ ằ avant une pause, pour terminer le groupe nominal (ô le vocabulaire journalistique ằ) et commencer un autre groupe.

La 4e est posộe sur l’adjectif final du groupe nominal ô un sujet rebattu et crộdible/ ằ.

La 5e est posộe sur un adverbe (ô nộanmoins/ ằ), pour marquer une distinction entre les GR.

La derniốre est posộe sur le nom ô pộriode/ ằ, juste avant le dernier mot de l’énoncé. Cette intonation coordonne avec la pause pour mettre l’accent sur ce nom.

L’énoncé comporte deux ID. L’une est mise sur le dernier élément du premier groupe rythmique (ô annộes 1850\ ằ) avant la 1re pause. L’autre joue le rôle de terminer l’énoncé. Si la postion de la 2e ID convient aux règles de la phonộtique franỗaise pour terminer l’ộnoncộ, la 1re pose problốme. Ici, on pose l’intonation descendante sur le chiffre ô 1850 ằ, pour mettre l’insistance sur cette information.

9. c’est un de ces thèmes/(●) que les journalistes nomment/(●) un marronnier/(●) parce qu’il fleurit/(●) à date régulière\(●)

L’énoncé comporte quatre IM, qui sont placées avant quatre pauses.

La 1re est sur le nom ô thốme/ ằ qui termine le premier groupe rythmique.

La 2e est posée sur le noyau de la phrase qu’est le verbe conjugué

ô nomment/ ằ.

La 3e est posộe sur le nom ô marronnier/ ằ qui termine le group rythmique et la 4e est posée sur le deuxième et dernier noyau qu’est le verbe conjuguộ ô fleurit/ ằ.

Toutes ces intonations montantes conviennent aux règles de la phonétique franỗaise en ce qu’elles marquent l’interruption provisoire du flux de la production verbale.

L’énoncé 9 a une seule ID posée à la fin de la phrase pour terminer correctement l’énoncé.

10. il tire vers l’obscur/ l’intriguant(●) le fantastique/(●) de/(●) pacotille\(●) L’énoncé 10 comporte trois IM.

La 1re est posộe sur le nom qui termine le syntagme prộpositif ô vers l’obscur/ ằ.

La 2e est posộe sur le premier nom du groupe nominal ô le fantastique de pacotille/ ằ. La 3e est posộe sur la prộposition ô de/ ằ qui relie ô fantastique ằ et

ô pacotille ằ. Ces deux intonations montantes consộcutives dans un mờme groupe nominal pourraient être expliquées par le fait que le locuteur scande exprès les mots pour mettre en valeur le groupe nominal ô le fantastique de pacotille ằ.

Cet énoncé a une seule ID dont le rôle est de terminer l’énoncé, car elle est posée à la fin de la phrase.

11. On y/ croit guère on s’en lasse\(●)

L’ộnoncộ 11 comprend une IM qui est placộe sur le pronom ô y/ ằ de la premiốre proposition ô on y croit guốre ằ, avec la liaison du mot ô on ằ et du pronom ô y ằ, la position de IM crộe un rythme agrộable à entendre.

La seule ID est mise sur le dernier ộlộment de l’ộnoncộ (ô lasse\ ằ), délimité par la pause qui suit, pour signaler la fin.

12. les journaux/(●) nous le resservent\(●) néanmoins\(●)

L’ộnoncộ 12 comporte une IM qui est posộe sur le sujet ô journaux/ ằ de l’énoncé.

En outre, l’énoncé comporte deux ID. L’une est posée sur le verbe conjuguộ ô resservent ằ et l’autre est posộe sur l’adverbe final.

Si la 2e ID joue le rôle de terminer l’énoncé, la 1re pose problème, car elle est placée à l’antérieur du l’adverbe final. Dans la langue parlée, au lieu de dire

ô nộanmoins, les journaux nous le resservent\ ằ on peut faire l’inversion de place, et mettre cet adverbe à la fin pour diminuer l’intensité de l’opposition. En acceptant cette explication, on peut comprendre que la 1re ID joue ainsi le rôle de marquer la fin.

13. le serpent est à la mer\(●) cher qemal\(●) ce que le monstre/(●) est au loch ness\(●)

L’ộnoncộ comporte une seule IM qui est posộe sur le nom ô monstre/ ằ, tête de la subordonnée relative de l’énoncé. La position de cette intonation montante est régulière, car elle marque l’arrêt provisoire du flux verbal.

L’énoncé comporte aussi trois ID.

La 1re ID est posộe sur le nom ô mer\ ằ à la fin d’un syntagme prộpositif, avant la 1re pause et la formule de politesse ô cher qemal ằ.

La 2e ID est posộe sur le nom propre ô qemal\ ằ avant la 2e pause.

L’emploi de ces deux intonations descendantes ne convient pas à la théorie prescriptive de la phonộtique franỗaise, car elles ô descendent ằ à l’endroit ú elles auraient dû monter pour signaler que l’énoncé continue. Cette irrégularité sert très probablement à annoncer l’arrêt définitif de la vidéo, car nous sommes au dernier énoncé.

La dernière ID joue le rôle terminé l’énoncé.

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