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Annales and Bulletins Société Linnéenne de Lyon 1341

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— 301 — PARTIE SCIENTIFIQU E SUR UNE FAUNULE DE MOLLUSQUES GASTROPODE S DANS LES SABLES DE LA PLAINE DE BRON (RHONE ) par Robert VILAIN * Au mois de mars 1967, en prévision de la construction d'un collèg e technique régional, une large surface de terrain était nivelée aux abord s immédiats du boulevard de Ceinture, au lieu-dit « Sous Montchat » proximité du carrefour boulevard de Ceinture - route de Genas Carte I G N Lyon n° 6-7 au 20 000°, coord Lambert : 799,90 — 86,50 k m (alt 185 m) Ce nivellement substitua une large surface plane une pente asse z marquée (fig 1) constituant la surface topographique la base nor d de l'extrémité de la « colline de Bron », en contrebas du chemin de l a Ferrandière et de l'hôpital cardiologique alors en construction Entamant profondément cette pente l'extrémité sud du terrain , les engins créèrent ainsi une coupe frche atteignant environ m d e hauteur On pouvait observer alors des couches de sables très fins tendance limoneuse, doux au toucher, renfermant en certains points e t Fig — Vue générale du gisement de la plaine de Bron, après nivellemen t pour l'implantation du collège technique régional * Centre de Paléontologie Stratigraphique, associé au C N R S Faculté des Sciences de Lyon — 302 — particulièrement la base de la formation où elles abondaient, de s coquilles de mollusques gastropodes (fig 2) Disséminés irrégulièrement sur toute la hauteur de la coupe, de minces lits de petits gravillons et de fines passées d'argile s'interstratifiaient dans la masse De plus, des concrétions carbonatées, allongées , irrégulières, fibreuses, étaient localisées surtout dans la moitié supérieure de la formation Fig — Vue de la coupe en direction ouest Par ailleurs, un sondage de m de profondeur environ, opéré l a pelle mécanique, la base et une dizaine de mètres en avant de la face est de la coupe, révélait que les sables se poursuivaient sur un e profondeur de 1,20 m environ Immédiatement sous-jacent cette formation, un niveau (0,30 m) petits graviers noyés dans une matric e sableuse, surmontait un niveau sableux, grossier, épais d'environ 0,20 m qui reposait son tour sur une formation de galets hétérométriques e t hétérogènes, visible sur environ 0,30 m (fig 3) Les sables ne montraient, dans leur aspect général, aucune différence granulométrique particulière Seuls les changements de couleur, encore que très sporadiques, ont permis de distinguer couches, (le s références de couleurs se rapportent celles données par le code expolaire de A CAILLEUX et G TAYLOR — 1958) On notait ainsi, de bas e n haut : — couche A, épaisseur : 1,20 m environ — couleur olive pâle (D 83) , — couche B, épaisseur : 2,80 m environ — couleur brun jaune (C 72), ancien cimetière d l'he "d M psychiatriqu e Vina Yi< r 2oSrn nouvel %mottai cardiologique chemin de la ferrandiere 197m légende de la figure colluvion s altération superficiell e geà Collège technique régional route d e Gena e 185 m sables fins fossilifères b lit s d'argile intermittents o _p=o a4•a.o:o :n , o•o L g :a:b~ a~oo ' moraine du type argileux b galet s striés formation galets homométriques e t hétérogènes,à matrice sableuse sables assez grossiers o~OOo o ri" fig schéma interprétatif de la colline et de la plaine de Bron - O- formation galets hétérométriques e t hétérogènes avec peu ou sans matric e (structure ouverte) lits de concrétions argileuses e t carbonatées sables fins azoïques sables clairs,assez grossiers,à lit s intermittents de galets homométrique s émoussés ou roulés,hétérogènes Coupe schématique de la parue aupé rieure de la bulle de BROt1 Coupe nchémateque du dépot sableux inférieur Foaailifèrc — 304 - couche C, épaisseur : 1,00 m environ — couleur gris brun clai r (D 81) Une altération rouge surmontait cette dernière couche, suivan t une épaisseur très irrégulière mais sans dérangement des lits sableu x sous-jacents La coupe et les observations afférentes ont été relevées e n compagnie de L DAVID ETUDE MALACOLOGIQU E Les prélèvements pour l'étude des coquilles de mollusques gastropodes ont été opérés non pas sur une même verticale, mais sélectivement , aux points paraissant les plus fossilifères et bien repérés sur la coupe Cinq prélèvements ont été ainsi répartis : — B 0,30 m au-dessus de la base de la couche A , — B — B — B respectivement la base, au milieu et a u sommet de la couche B , — B dans la couche C Ces cinq prélèvements représentent un total de 76 kg de sédiment Tableau I — Faune malacologique des sables de Bro n (Collège technique régional) Couches Prélèvements Poids (kg) A B0 B B1 10 700 23 000 C B2 B3 B4 30 400 500 400 UNITÉS TAXONOMIQUES LUMBRICIDAE : Fruticicola hispida (L ) Arianta arbustorum (L ) var intermedia Locard Vallonia costata (Müll ) var helvetica Sterki Pupilla muscorum (Müll ), fragments — var simples Locard — var unidentata Pfeiffer — var alpicola de Charpentier Succinea oblonga Drap Planorbis sp Total par prélèvement 68 27 17 50 493 35 505 28 380 15 54 247 11 75 18 34 120 150 57 26 1 509 347 135 151 301 Je ne saurais trop remercier ici, le P r Louis DAVID de l'aide et des encouragements qu'il m'a prodigués pour la réalisation de ce travail qui complète e t modifie son étude de 1967 — 305 — La malacofaune recueillie est étonnamment pauvre en genres : seulement représentés chacun par une seule espèce ; mais 543 individu s ont été dénombrés et identifiés Le tableau I donne leur répartition suivant les espèces et suivant les prélèvements L'examen de ce tableau appelle immédiatement deux observations : 1° Bien qu'il y ait une grande inégalité dans la quantité de sédimen t prélevé en chaque point on remarque que la densité des coquilles es t supérieure la base (B 0) et au sommet (B 4) de cette coupe 2° Pupilla muscorum est, de loin, l'espèce représentée par le plu s grand nombre de coquilles L'amplitude des variations morphologique s et leur fréquence est telle qu'il est apparu rapidement nécessaire d e déterminer cette espèce jusqu'aux variétés La distinction de ces dernières amène des arguments non négligeables quant la conclusion su r l'âge de cette formation DESCRIPTION DES ESPÈCES RECUEILLIES LUMBRICIDAE : Deux corpuscules calcaires ont été seulement recueillis Le fait est assez étonnant car ils se rencontrent presque toujours en plusieurs dizaines sinon plusieurs centaines d'exemplaires, voir e parfois plusieurs milliers Selon G MAZENOT (1953) leur dimension peu t être telle qu ' ils échappent aux opérations de tamisage Fruticicola hispida (L ) : Ce mollusque est signalé par G MAZENOT (1953) comme extrêmemen t commun dans le loess périglaciaire würmien de la partie sud-ouest d u plateau dombiste, dans sa forme terrena Cless Or dans le gisement de Bron il n'est représenté que par la form e type Il s'agit d'un gastropode témoignant d'un climat frais et humide Les coquilles recueillies ici sont assez souvent amputées du dernier tour, leur test est altéré, blanchâtre Seules les coquilles de Fruticicola de B sont mieux conservées Arianta arbustorum (L ) variété intermedia Locard : Cette espèce, bien pauvrement représentée ici, caractérise, ainsi qu e le rappelait G MAZENOT (1964) « un climat périglaciaire un peu froid » (p 57) Ce même auteur l'a par ailleurs signalée comme presque toujour s présente, en assez faible quantité le plus souvent, dans les gisement s du loess périglaciaire würmien de l'extrémité sud-ouest du plateau dombiste (Fleurieu-sur-Saône, Fontaines-sur-Saône, Sathonay-Camp, Rillieux , Caluire, etc.) De ce fait, G MAZENOT l'a incluse dans la liste de s espèces typiques du loess périglaciaire würmien, mais en signalant qu ' il s'agissait d'une espèce peu commune Il est remarquer qu'elle n'est présente dans le gisement de Bro n que dans le sommet de coupe (prélèvement B 4) L'état des coquilles est médiocre Sur le gisement nous avons not é proximité du lieu de prélèvement quelques fragments de coquille s difficilement identifiables mais appartenant selon toute vraisemblanc e cette espèce — 306 — Vallonia costata (Mill ) variété helvetica Sterki : Un seul individu déterminé de cette espèce, ce qui ne peut êtr e raisonnablement considéré comme significatif Il s'agit, ici, de la variét é xérophile dont G MAZENOT (1964) rappelait l'âge « très moderne », mai s qui s'accommode néanmoins d ' un climat assez frais L'état physique de cette coquille n'offre rien de particulier sinon qu'elle a perdu un peu de son brillant et de sa couleur originelle Pupilla muscorum (Müll ) : Cette espèce vivant sous un climat frais et humide se rencontr e fréquemment dans le loess périglaciaire würmien du sud-ouest de l a Dombes (G MAZENOT — 1953) et est représentée ici par trois variétés bien distinctes : — var simplex Locard, sans dent , — var unidentata Pfeiffer, avec une dent pariétale , — var alpicola de Charpentier, avec une petite dent pariétale e t absence de bourrelet derrière le péristome G MAZENOT (1964, p 58) remarquait « son déconcertant polymorphisme » et ne croyait pas utile « présentement du moins, de distingue r les nombreuses variétés ou formes » Cependant en 1953, dans la faune malacologique d'un loess récent würmien remanié et déposé sous forme de limon dans les fentes d u Mont-Cindre et complétant le remplissage du type sidérolithique d'âge miocène, ce même auteur signalait que « Pupilla muscorum se fait remarquer par la présence constante d'une dent l'ouverture, caractère qui manque souvent aux échantillons du loess » (Note infrapaginale) J'ai donc pensé qu'il serait utile de distinguer les variétés Il faut signaler que, dans la variété unidentata, recueillie sur ce gisement, un e quantité de coquilles adultes présente le passage de la dent pariétale , bien marquée, saillante, la dent peine visible Certaines coquilles , peu nombreuses, présentent également en plus, un pli palatal inférieu r toujours court et enfoncé La longueur et le diamètre de ces coquilles restent dans tous le s cas, respectivement, aux environs de 3,2 mm et 1,8 mm La variété alpicola est signalée par G MAZENOT (1953) comme constituant presque exclusivement la population de P muscorum de quelque s gisements du loess périglaciaire würmien du plateau dombiste (Sathonay-Camp, Caluire) En ce qui concerne l'état physique des coquilles de Pupilla, un fait intéressant est signaler : la présence de dendrites de manganèse su r le test et parfois de taches rougeâtres, ferriques probablement Cett e particularité s'observe uniquement sur les spécimens recueillis dans le s prélèvements B 0, B et B Lorsque le test n ' est pas ou fort peu intéressé par ces dépôts, il es t soit brillant, ambré, soit blanc mat, altéré Je n'ai noté aucune disposition préférentielle cet état dans l'un e des trois variétés Cette espèce offrant seule ce caractère d'encroûtement assez particulier, je pense que celui-ci n'est pas intervenu au cours de la fossilisation, mais antérieurement elle Il s'agirait de coquilles ayant séjourn é longtemps, vides, l'air libre dans des conditions particulières — 307 — Si l'on s'en réfère certains phénomènes physico-chimiques tel s qu'ils ont été étudiés en pédologie, on est tenté de penser des phénomènes de réduction permettant un passage plus facile des ions de fe r et de manganèse qui deviennent plus solubles l'état réduit et peuven t ainsi migrer plus facilement l'extérieur d'un profil pédologique et s e concrétionner en surface Un tel phénomène est caractéristique d'un so l hydromorphe Il est possible que ces coquilles aient séjourné assez longtemps su r un sol humide, puis aient été ensuite emportées par une crue Sur le tableau I on remarque la nette prédominance de la variét é unidentata en ce qui concerne la couche A, ainsi que le grand nombr e de fragments (partie sommitale de la coquille) qu'il ne m'a pas ét é possible d'identifier au-delà de l'espèce Succinea oblonga Drap : Cette « espèce fondamentale du loess lyonnais » (G MAZENOT — 1956) dans lequel elle est représentée par la variété elongata, est abondante dans les trois prélèvements opérés dans la moitié inférieure d u dépôt sableux (B 0, B et B 2) Mais ici aucune coquille ne présente l e caractère élancé, typique de la variété elongata Cette constatation est extrêmement intéressante si l'on s'en rộfốre , entre autre, ce qu'ộnonỗait G MAZENOT (1964), savoir que l'adaptation de cette espèce un climat froid se ferait par l'allongement de la columelle Si l'on ne voulait prendre en considération les arguments stratigra phiques qui attribuent un âge würmien au terrain sous-jacent, l a question pourrait se poser de l ' appartenance antéwürmienne ou postwürmienne de cette espèce Mais on devrait alors tenir compte d u remarquable état de conservation des coquilles, surtout dans l a couche A (B 0), dont le test non altéré demeure très brillant et blanc Un détail intéressant est encore noter Il réside en la présenc e (particulièrement dans la couche A) d'individus de toutes tailles, indic e significatif d'une population vivant en un lieu peu éloigné du gisement Je rappelle que cette espèce est l'indice d'un climat frais et humide Planorbis sp : Il s'agit des premières spires d'un petit planorbe, dont l'état d e conservation ne permet pas une dộtermination sỷre De toute faỗon il n'est reprộsentộ que par un seul individu EXAMEN MICROSCOPIQUE DES GRAINS DE SABL E Prenant pour base les travaux de A CAILLEUX (1937-1942-1943), j'ai adjoint l'étude des gastropodes, celle de la morphoscopie des grain s de quartz de chaque prélèvement Il s'agit en fait d'une étude sommaire, dont les résultats ne peuven t être tenus pour exhaustifs Je rappelle ce propos que A CAILLEUX (1942 ) n'a pas omis de noter (p 12) dans son exposé du principe de l a méthode : « Bien entendu plusieurs causes d'erreur interviennent qu i donnent chaque pourcentage un caractère approximatif, erreur relative, notable, de l'ordre de 20 % » — 308 — Malgré cela j'essaierai de tirer une signification des quelques constatations que l'on peut faire dans cette étude Sur le tableau II sont notés les pourcentages des différents type s de grains de chaque prélèvement Plusieurs observations intéressantes sont faire : La brutale augmentation du pourcentage des grains émoussé s luisants dans B et B implique pour ces sédiments une origine typiquement fluviatile On ne saurait mieux comparer l'allure générale d e ces sédiments qu'à celle du sable de la Loire Nantes (analys e A CAILLEUX, 1942, p 33) reproduite ci-dessous : Non usés Emoussés luisants Ronds mats propres Ronds mats sale s 58 32 07 03 Tableau II Résultat de l'examen morphoscopique des grains de sable Rms Tota l des grains comptés Prélèvements NU EL Rmp Sables clairs de la morain e du Vinatier : — Nombre — Pourcentage 78 74 16 15 11 10 Sables de la plaine Bron : B0 : — Nombre — Pourcentage 73 68 15 14 B1 : — Nombre — Pourcentage 70 53 33 38 B2 : — Nombre — Pourcentage 55 64 40 30 1 11 B3 — Nombre — Pourcentage 81 78 18 17 1 3 10 B4 : — Nombre — Pourcentage 66 71 25 26 105 de 10 10 103 93 NU : non usés — EL : émoussés luisants — Rmp : ronds mats propres — Rms : ronds mats sales — 309 — Le fait est d'autant plus significatif qu'il s'agit de la fraction 0,8 mm , donc sensiblement identique celle retenue pour l'étude des sables d e Bron, qui est comprise entre 0,68 mm et mm Toujours dans la couche B, la suite de B 2, B fait appartr e une élévation non négligeable du pourcentage des « non usés » qui s e maintient dans B Or si l'on s'en réfère au pourcentage de ce même type de grain s dans les sables gris qui constituent une partie importante de la morain e caillouteuse située au-dessus du gisement, on constate que ces grain s sont également abondants Il partrait donc assez plausible de fair e intervenir pour la partie supérieure de la couche B (prélèvements B et B 4) un apport par ruissellement depuis cette formation Le type de grains ronds mats typiques du faỗonnement éolien e t dont la présence est bien affirmée dans la formation sableuse morainique, diminue progressivement au fur et mesure que l'on monte dan s la série sableuse fossilifère Dans les conclusions générales nous verrons l'appui de quel s arguments nous pouvons utiliser ces observations CONSIDÉRATIONS STRATIGRAPHIQUE S Dans l'ouvrage que L DAVID (1967) a consacré aux formations qua ternaires de la région lyonnaise, sont figurées (p 84) des coupes schématiques orientées SW-NE de l'Est lyonnais Ces coupes peuvent se résumer ainsi : sur un substratum molassique d'âge miocène, fortement érodé, l a topographie préfigurant peu près celle que l'on connt actuellement , ont été déposées des alluvions quaternaires qui se répartissent suivan t deux modelés différents : 1) les collines radiales (cf collines radiales de F BOURDIER — 1961) , 2) les couloirs d'écoulement (cf les couloirs de comblement d e M THORAL — 1951) Disposant d'un grand nombre de données fournies par des sondage s et de grands travaux récents, travers les importantes observations que ' A JAYET (1966) et L LLIBOUTRY (1965) apportent la connaissance de s dépôts glaciaires, L DAVID a été amené reconsidérer l'âge d'une parti e des formations glaciaires lyonnaises et attribuer toutes, non plu s des âges divers (M THORAL 1951 — F BOURDIER 1961) mais un âg e würmien Cet auteur conclut donc que les alluvions glaciaires, éminemmen t variables quant leurs faciès et la disposition de ceux-ci, ne forment , dans le cas qui intéresse, qu'un seul et unique ensemble, correspondan t de multiples stades de retrait du même glacier Les couloirs de comblement présentent, en surface, un matéria u propre, relativement ordonné correspondant au lessivage de la parti e supérieure de ce manteau morainique dans les couloirs et l'apport , faible, de matériel venu d'amont Ce lessivage ayant été le fait de s eaux de fusion du glacier, lorsque celui-ci perdant de son importanc e gagnait le stade de stationnement de Grenay — 310 — CONCLUSIONS GÉNÉRALES Lorsqu'il examine le « faciès sableux de Bron », L DAVID not e (p 97) que ces « sables ne forment pas une masse unique au sein de l a moraine, ni une couverture sur la pente de celle-ci Ils sont en longue s lentilles non horizontales au milieu des formations caillouteuses » et i l note un peu plus loin « ces sables s'enfoncent dans l'intérieur de l a butte, intercalés au milieu du faciès argileux ou caillouteux » Cet auteur ne part pas avoir remarq la différence entre c e qu'il appelle «le faciès sableux de Bron» et les sables objets de la présente étude, puisqu'il cite le chantier du collège dans ses points d'observations (p 95) et signale la faune malacologique Or il se trouve que le résultat de l'étude entreprise ici, infirme un tel point de vue pour les raisons suivantes : 10 La faunule de gastropodes recueillie n'est pas une faune caractère franchement froid, du type de celle recueillie jusqu'à présen t dans le loess périglaciaire würmien lyonnais En effet, malgré sa relative pauvreté en espèces, la faune malacologique démontre que, sur un « fond » appartenant encore un peu au x associations typiques du loess dombiste —, P muscorum dans ses variétés alpicola et simplex, F hispida, mais ici forme typique et A arbustorum dans sa variété intermedia —, vient s'associer S oblonga dans s a forme type et en assez grande quantité, ce qui semble signifier u n réchauffement notable du climat et en tout cas suffisamment importan t pour permettre une modification dans la morphologie de la coquille Enfin conjointement ceci et en tenant compte des observation s rigoureuses de G MAZENOT, je me demande s'il ne serait pas possibl e d'interpréter la présence massive de P muscorum dans sa variété unidentata (avec les variations que j'ai signalées plus haut) comme étan t un signe d'évolution climatique vers un réchauffement Je me réfère pour cela aux travaux de G MAZENOT (1956) qui avai t observé que, dans les loess würmiens du couloir rhodanien, certaine s espèces, entre autres P muscorum, voyaient « vers le sud, s'atténuer certains de leurs caractères bien développés dans le loess franchemen t périglaciaire lyonnais » (p 82) « Partout la faune reste pauvre e n espèces », signalait-il encore, toujours propos des loess qu 'il avai t étudiés entre Vienne et le Bas-Rhône, tandis qu'il notait quelques lignes plus loin (p 83) le remplacement de P muscorum par P triplicata dans le loess de la vallée de la Durance méridionale Je rappelle ce propo s la présence dans la variété unidentata de Bron d'un pli palatal apparaissant sur certains individus Il est bien évident qu'il ne saurait être question, pour l'instant, d e tirer des conclusions strictes de pareils faits D'autant plus que l'orientation paléoécologique de la recherche paléontologique contemporaine , montre quel point font défaut les observations sur les conditions e t les modalités de vie actuelle dans un biotope donné Il n'en demeure pas moins que la faune de Bron se révèle être d'u n âge nettement postérieur celui du dépôt du loess périglaciaire würmie n de la région lyonnaise et donne de ce fait une limite d'âge inférieur e pour le sédiment qui la contient — 311 — Nous avons été incités comparer cette faune celle de deux gisements de la région lyonnaise situés dans une position chronologiqu e sinon comparable, du moins post-würmienne : — gisement des argiles de la Caille (quai de Serin, Lyon-4 e ) , — gisement des argiles de Gerland (Lyon-8 e ) Ces deux formations font partie des alluvions de la basse terrass e rhodanienne La faune est représentée par un plus grand nombre d'espèces que dans le gisement de Bron Mais il est difficile de synchroniser , dans l'état actuel de nos connaissances, ces deux formations avec cell e de Bron Les faunes traduisant des milieux différents Sur les 25 espèces déterminées dans les argiles de la Caille, 22 son t franchement aquatiques, parmi elles sont communes actuellement des altitudes moyennes de 200 m et caractérisent des eaux frches Les deux espèces hygrophiles sont également caractéristiques d'un climat frais A Gerland, la malacofaune révèle l'association d'une faune hygrophile avec une faune aquatique, toutes deux de climat frais Sur les 12 espèces hygrophiles rencontrées, vivent actuellement des altitude s supérieures 1000 m Il est hors de doute qu'il s'agit là, ainsi qu e A LOCARD (1880) le faisait remarquer, d'une malacofaune vivant sur l e bord de laisses (ou lônes) du Rhône quaternaire Plus récemment, Villeurbanne, des argiles sus-jacentes au x graviers de la basse terrasse ont permis des observations nouvelles e t notamment une analyse pollinique a corroboré les données climatologiques fournies par cette malacofaune (L DAVID et H VILAIN — 1964) A Bron, les conditions de gisement sont assez différentes puisqu'aucune espèce aquatique n'a été rencontrée ; de même les analyses polliniques sont restées négatives 2° J'ai examiné, en deux points précis, le dépôt sableux interstratifié dans la moraine de Bron : a) au sommet de la butte, la base d'une profonde tranchée creusé e sur le côté NE de l'ancien cimetière de l'hôpital psychiatrique du Vinatier ; b) un peu en contrebas de ce premier point, sur le côté nord d u parc de ce même hôpital, le long du chemin de la Ferrandiére, dans les fondations du nouvel hôpital cardiologique En fait les deux observations se complètent : le sable situé l a base de la tranchée représente le sommet de la formation sableus e visible sur une hauteur de m environ au second point Quelques lits de graviers, irrégulièrement disposés dans la mass e et d'épaisseur très variable, recoupaient ce dépôt Ce sable est incontestablement très différent de celui sis la bas e de la butte La texture en est plus grossière, il part bien lavé et s a couleur, gris brun clair (D 81, code expolaire A CAILLEUX et G TAYLOR ) le distingue nettement du sable fossilifère généralement brun rouge Ce dernier présente un aspect plus fin, plus limoneux Il semble donc que le caractère fluviatile de la formation fossilifère , que la proportion des grains émoussés luisants indiquait principalemen t pour sa partie inférieure, se trouve ainsi confirmé par opposition ave c les caractères glaciaires des sables de la butte Par contre la partie su- — 312 — périeure, tout en gardant un aspect fluviatile s' enrichit d ' un apport par ruissellement si l'on peut toutefois conclure ainsi d'après la brusqu e élévation du pourcentage des grains non usés : il y a mélange des deu x formations 3° Je rappellerai une importante observation de A JAYET (1945 — p 29) : « Malgré une recherche de près de vingt ans, je n'ai jamai s réussi trouver dans un quelconque des bancs de l'alluvion ancienn e des restes de mollusques, or ces restes sont abondants dans les laisse s des cours d'eau post-glaciaires et on les retrouve aussi dans les dépôt s interglaciaires (Cartigny, Eaux Vives) » 4° Enfin L DAVID (p 95) signale que le « faciès sableux de Bron » « a été jadis exploité en de nombreuses petites sablières disséminée s flanc de coteau ~ ; toutes ont d'ailleurs été abandonnées en raison d e l'irrégularité et de l'hétérogénéité des dépôts sableux » En conséquence, je pense que le « faciès sableux de Bron », c'est à-dire les sables de la butte, et le sable fossilifère de la plaine sont formations différentes et indépendantes : — les sables mollusques sont situés la base de la butte de Bron ; — leur granulométrie très fine, plutôt limoneuse en fait un matériau impropre la construction Les sables de la formation morainiqu e leur étant sur ce point nettement préférables ; — ces derniers se présentent effectivement sous l'aspect de dépôt s irréguliers et hétérogènes Ce qui n'est pas le cas de la formation mollusques I1 semble donc bien que nous soyons en présence d'une formation sédimentée durant un laps de temps assez court Il s'agirait vraisemblablement d'une laisse du courant d'eau assez important qui coulait la surface du couloir de Villeurbanne et déposait ses alluvisons dans u n endroit calme, la base de la butte de Bron Il peut partre étonnant qu 'un dépôt de cette puissance (enviro n 5,20 m) puisse se faire rapidement, ce propos j'énoncerai plusieur s points qui me paraissent important s Il est reconnu qu'une étendue d'eau contient après un an d'existence, une faunule, plus ou moins bien développée, de gastropodes Or nous n'avons aucune espèce aquatique Bron, si ce n'est un seul e t fragmentaire échantillon de planorbe La partie supérieure de la coupe (prélèvements B et B 4), environ 1,20 m, parait indiquer un apport complémentaire par ruissellement Or tout en laissant ce dernier phénomène une ampleur restreinte, il faut néanmoins considérer : a) qu'un ruissellement de matériau a pu se faire sous l'influenc e d'une forte pluviosité, durant un interstade par exemple ; b) dans le cas présent le courant d'eau parcourant le couloir d e Villeurbanne devait recevoir des apports latéraux, non négligeables sur les quelques dizaines de kilomètres de son parcours Ceci amène formuler hypothèses : Dans le cas d'une sédimentation rapide, la constitution d'une épaisse couche de matériaux est subordonnée la masse des apport s C'est nous qui soulignons — 313 — et au diamètre des éléments transportés qui exigent ici une compétenc e moyenne de la masse liquide Il est possible d'envisager une sédimentation très lente dans un e eau perpétuellement trouble provenant d'un lac de barrage morainique Deux objections cela : — l'absence de gastropodes aquatiques , — l'absence de niveaux, granulométriquement différents, interstratifiés dans la masse, et pouvant témoigner de variations saisonnière s par exemple Or il n'a été observé que de minces lits sporadiques d e petits gravillons et d'argile disséminés dans la coupe II Il peut être également évoqué la rupture d'un barrage morainique provoquant la vidange d'un lac de retenue et le dépôt du limo n dans un creux III Une grosse débâcle torrentielle peut produire des effets identiques DATATION PASSIBLE DU DÉPÔ T Je ne pense pas que l'on puisse attribuer la formation de ce dépô t au post-glaciaire s s pour deux raisons : 10 il n 'y a pas, parmi les gastropodes recueillis, d 'espèces typique ment holocènes ; 2° on note la partie supérieure du gisement une altération rouge , d'épaisseur très irrégulière il est vrai Mais ce dernier point ne permet pas malgré tout de fixer une dat e comparativement au dépôt moranique argileux würmien de la butte d e Bron ou au dépôt fluviatile caillouteux de la basse terrasse, bien qu e tous soient surmontés d'un niveau rubéfié Ceci pour les raisons suivantes : — l'épaisseur de la rubéfaction est extrêmement variable pour u n même dépôt, en un même lieu Nous avons constaté le fait plusieur s reprises dans la basse terrasse de Villeurbanne, lors de nombreu x travaux de terrassement qui ont eu lieu ces dernières années pour l a construction d'immeubles (basse terrasse comparable la plaine de Bro n sur le plan de la nature lithologique) ; — la nature des différentes formations est extrêmement variée e t implique des modalités très diverses dans les phénomènes d'altération : — butte de Bron : moraine argileuse éléments hétérométrique s et hétérogènes , — basse terrasse : alluvions galets roulés, hétérométriques et hétérogènes, matrice tantôt argileuse, tantôt sableuse (L DAVID et H VILAIN — 1964) , — sables fossilifères de Bron : sables très fins, bruns, micacés, passées argileuses irrégulières Je pense enfin que la rubéfaction assez marquée de ce dernier dépôt permet de lui donner, comme la faune le suggère par ailleurs, une nett e antériorité la période holocène La masse de sables qu'il représente ainsi que la taille des éléments laissent supposer que le courant d'ea u transporteur devait être de faible turbulence et de compétence trè s moyenne, en ce lieu au moins — 314 — Quant l'origine de ce matériau je rejoindrai le point de vue d e L DAVID en ce qui concerne le lessivage de la partie supérieure de l a moraine déposée dans le couloir de Villeurbanne L'ablation du sédiment argilo-sableux serait le fait des eaux de fonte du glacier lors d e son stade de retrait, peut-être lorsqu'il quittait déjà le stade de Grenay Il n'est pas possible, dans l'état actuel des connaissances de pouvoi r en dire plus sur la position chronologique des sables fossilifères de l a plaine de Bron BIBLIOGRAPHIE BOURDIER F (1961) — Le bassin du Rhône au Quaternaire C.N R S édit , Paris , vol , 658 p , 296 fig., tabl CAILLEUX A (1937) — Méthode d'étude de la morphologie des grains de sable C.R séances Soc géol France, Paris, n o 15, p 224-225 CAILLEUX A (1942) — Les actions éoliennes périglaciaires en Europe Mém So c Géol France, Paris, nouv sér., t XXI, 176 p , 27 fig , 23 tabl., pl CAILLEUX A et TAYLOR G (1958) — Code Expolaire, N Boubée et C 1Q édit., Paris , 19 p , pl DAVID L (1967) — Formations glaciaires et fluvio-glaciaires de la région lyonnaise Docum Lab Géol Fac Sei Lyon, n o 22, 159 p , 37 texte-fig., 23 pl DAVID L et VILAIN H •(1954) — Sur un bras du Rhône postwürmien Lyon e t sur les conditions climatiques au moment de son remblaiement C.R somm 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MICROSCOPIQUE DES GRAINS DE SABL E Prenant pour base les travaux de A CAILLEUX (1937-1942-1943), j'ai adjoint l'étude des gastropodes, celle de la morphoscopie des grain s de quartz de chaque prélèvement... le fait des eaux de fonte du glacier lors d e son stade de retrait, peut-être lorsqu'il quittait déjà le stade de Grenay Il n'est pas possible, dans l'état actuel des connaissances de pouvoi

Ngày đăng: 06/11/2018, 23:41