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XXII ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POINT terrain propice, lui révéla tous ses secrets et sut lui faire admirer e t aimer cette nature si belle Tout naturellement cela le conduisit, avec quelques amateurs, créer en 1935 notre Société « Les Amis de la Rocaille » Depuis ce jou r son nom est indissolublement lié celui de la Société Comme secrétaire général, il s'occupe des convocations, travail considérable si l'on considère le développement qu'a pris la Société, mais, son dévouement n e s'arrête pas Il crée et anime le quart d'heure de botanique et, moi s après mois, il apporte son plateau de plantes et ses échantillons d e graines pour les échanges Bourreau de travail, infatigable la tâche , il nous donne des conférences et là, le professeur qu'il est, nou s explique patiemment, clairement et de faỗon prộcise son sujet Son savoir est très grand mais sa simplicité est plus grande encore, ce qui permet chacun de lui poser mille questions et d'être sû r d'avoir une réponse au travers de laquelle transpart son amour de s plantes et de la montagne Ce n'est pas encore suffisant pour lui, il organise des courses et , grõce ses relations exceptionnelles, nous sommes reỗus dans diver s jardins botaniques et recevons des conférenciers d'élite Son enthousiasme n'a pas de borne Il n'y a que lui pour animer et organiser les jeux lors de nos soirées annuelles, et souvenez-vous, Floraire qu'il avait ressuscité, il nous recevait sous la tente avec grand e bonhomie et avait pour chacun ce sourire jovial qui le caractérisait Il est parti le 14 septembre dernier, emporté par une cruelle maladi e qu ' il a supportée jusqu ' la fin sans jamais se plaindre Nous renouvelons Mme CORREVON, ainsi qu'à sa famille, nos sincères condoléances et la profonde sympathie de la Société «Les Ami s de la Rocaille » Xavier PAGE CENTRALES NUCLEAIRES ET ENVIRONNEMENT MISE AU POIN T par Philippe LEBRETON (suite) Contrairement la notion de « caisson étanche » employée pa r l'E D F., les pertes de CO2 (employé comme fluide caloporteur primair e sous 40 Kg de pression, ou produit par oxydation du graphite) sont trè s importantes dans les rộacteurs de la filiốre franỗaise, atteignant normalement plusieurs tonnes par jour (une tonne de CO2 équivaut 500 000 litres la pression atmosphérique) Si le CO2 n'est pas chimiquement dangereux en lui-même, il port e d'une part sa propre radioactivité (Carbone 14 formé par activation de s traces d'Azote contenu dans le réacteur), il entrne d'autre part le s produits gazeux ou volatils de fission, notamment après rupture (asse z fréquente .) du gainage entourant les barreaux d'Uranium : gaz comm e Krypton 85 et Xénon 133, Iode 131, ou d'activation : Argon 41 formé partir de l'Argon naturel ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POINT XXII I Parmi les quelques documents divulgués par le C E A et l'E D F , citons que la pile EL (Saclay) de puissance pourtant faible (13 MW ) n'a pas rejeté moins de 270 000 Ci d'Argon 41 en 1965-66 ; ce radio élément a fort heureusement une période relativement courte (110 mn) A Chinon les deux réacteurs E D F et (80 et 200 MW) ont rejeté une quantité de gaz radioactifs de longue période (essentiellemen t Krypton 85, période 10,5 ans) permettant de chiffrer 30 000 Ci/an l e dégagement de régime d'une centrale de 000 MWé Pour les réacteurs de type Uranium enrichi-eau les produits d e fission (Krypton, Iode) sont évidemment les mêmes que précédemmen t alors que les produits secondaires diffèrent : Carbone et Argon son t remplacés par du Tritium (isotope de masse de l'Hydrogène, périod e 12 ans) provenant de réactions complexes prenant le Bore comme poin t de départ ou dites de fission ternaire ; sa production est particulière ment sensible dans les réacteurs eau pressurisée, jusqu'à 000 Ci/a n pouvant être dégagés par tranche de 000 MW Pour les réacteurs P W R , centrales américaines de quelques centaines de MW ont annuellement rejeté en moyenne 75 Ci seulement d e gaz rares, abstraction faite toutefois du cas (accident ?) de la central e de San Onofre qui, en 1969, a rejeté 260 000 Ci La situation est plus sérieuse pour les réacteurs B W R , compte ten u probablement de leur conception plus frustre Si le dégagement d e Tritium est faible (de l'ordre de 15 Ci/an), celui des gaz rares radioactifs est considérable, réacteurs américains atteignant en moyenn e 480 000 Ci/an (extrêmes 200 000 et 900 000 Ci) ; un quatrième (technologie particulière ?) dégageait toutefois une radioactivité voisine d e celle d'une centrale P W R Quant aux effluents liquides, outre l'eau tritiée, ils intéressent pa r exemple les produits d'activation du Cobalt et du Manganèse (jusqu' 20 000 Ci produits dans la pile) de l'acier inoxydable de l'enveloppe d u coeur ; les chiffres n'atteignent normalement pas 10 Ci/an, permettan t rejet après dilution convenable La quantité de Tritium pouvant résulter du fonctionnement généralisé des réacteurs eau a été calculée : en 1980, la radioactivit é (10 millions de Ci) rejoindra le bruit de fond du rayonnement cosmique ; en l'an 2000, (100 millions de Ci), la radioactivité atteindrait cell e du Tritium dégagé par les 20 ans d'expériences nucléaires conduite s entre 1945 et 1965 Des calculs analogues ont été conduits pour l e Krypton 85 Fuites après fonctionnement Nous entendons par les fuites pouvant se produire, non sur le sit e du réacteur lui-même, mais partir des usines de traitement de s combustibles irradiés, prenant comme matière première le contenu d e la pile après les quelques années d'utilisation normale ; nous avons vu plus haut quelles quantités énormes de produits radioactifs sont alor s présentes Ainsi la masse de combustible irradié correspondant KW seulement délivre, mois après l'arrêt de la pile, une dose (mortelle) d e 700 Rem/heure m de distance XXIV ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POIN T Avant de transporter par convois spéciaux les produits en questio n vers les usines de traitement spécialisées on laisse « refroidir » le s barreaux pendant quelques mois dans des « piscines », afin d'élimine r les éléments de vie courte (inférieure quelques jours), qui représentent heureusement plus de 90 `/ de l'ensemble Dans des installations entièrement automatisées, en raison d u danger d'irradiation, l'Uranium et les produits de fission sont dissous par attaque acide, puis séparés par voie chimique, notamment par précipitations ou extraction de complexes par solvants Le principal produi t recherché est le Plutonium 239, en raison de ses vertus militaires ; l'Uranium 238 non transformé représente encore la quasi totalité du combustible mais quelques pour mille ou pour cent de produits de fission son t également présents ; nous retrouvons le Krypton 85, (d'autant plus qu e la technologie du réacteur aura évité son départ sur les lieux même s de la fission) mais aussi les produits solides dont nous avons trait é propos des retombées nucléaires : Strontium 90, Césium 137 En ce qui concerne les gaz rares, la quantité dégagée au traitemen t des barreaux peut atteindre plusieurs centaines de milliers de Ci Après séparation des divers produits de fission et d'activation, un e très faible partie d'entre eux seulement peut être utilisée pour l a recherche ou l'industrie ; pour la majorité se pose le problème de leur stockage, véritable dilemme technologique : ou bien les produits son t stockés sous forme diluée, ne posant pas de problèmes trop aigus d e radiolyse mais réclamant de vastes volumes de stockage ; ou bien o n cherche les concentrer pour mieux les « cerner », mais la radioactivit é est alors telle qu'elle provoque l'ébullition de l'eau solvante ou la fragmentation de la masse solide A vrai dire, le problème du stockage long terme des déchet s radioactifs n'est pas résolu et ce ne sont pas des solutions de science fiction comme l'envoi dans l'espace qui apporteront la sécurité nécessaire On se résigne l'heure actuelle au stockage dans des aire s jamais condamnées ou dans des puits ou galeries de mines désaffectées, ainsi qu'au rejet dans les fosses sous-marines (Golfe de Gascogn e par exemple pour l'Euratom) des produits enrobés dans un cimen t et enfermés dans des conteneurs Les normes d'étanchéité, compte tenu de l'action interne du rayonnement et de l'action corrosive de l'eau de mer, ne dépassent guère 10 20 ans, bien inférieures donc la période de la plupart de s radioéléments contenus En d'autres termes, l'échelle d'une génératio n humaine au plus, la radioactivité se retrouve dans l'eau de mer, le s océans jouant une fois de plus leur rơle de «poubelle mondiale » Citons, propos du problème des déchets, les quelques lignes qu' a bien voulu nous adresser le Professeur NÉE,, Prix Nobel de Physique , Directeur du Centre d'Etudes Nucléaires de Grenoble : « Pour en venir aux déchets, leur stockage ne présente actuellement aucune difficulté, car il n'y en a pas beaucoup ; il n'en sera pas d e même dans une quinzaine d'années quand on aura affaire des quantités beaucoup plus importantes de ces déchets Mais des études sont Notamment La Hague •(Cotentin) (C E A ) et mol (Belgique) (Euratom) ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POINT XX V actuellement menées dans beaucoup de pays et on a l'espoir d'arriver rapidement une solution satisfaisante, notamment par concentratio n et vitrification » On ne saurait dire plus clairement que nous ne disposons actuellement d'aucune solution satisfaisante du problème et que tout le pro gramme actuel est engagé sur un pari technologique LA CONTAMINATION RADIOACTIVE Les radioéléments répandus dans l'environnement peuvent parveni r au corps humain, par l'air, l'eau, les aliments A ce propos une différence essentielle doit être faite entre risques présentés en irradiation s externe et interne par un radioélément donné Autant les émetteur s alpha et béta étaient peu dangereux en irradiation externe (les parti cules étant arrêtées par de très faibles épaisseurs de matière), autant il s le deviennent en irradiation interne (la propriété signalée revenan t dire qu'ils libèrent toute leur énergie ionisante dans un très faibl e volume de matière vivante) ; il en est tout particulièrement ainsi de s émetteurs mous comme le Tritium et le Carbone 14 Par contre, un rayonnement gamma suffisamment dur n'abandonnera qu'une partie d e son énergie destructrice dans le corps qui l'abrite ; la limite, une personne ainsi contaminée pourrait être presque aussi dangereuse pour ses voisins que pour elle-même On notera que la plupart des radioéléments artificiels sont émetteurs béta, ce qui souligne la gravité de la contamination interne , d'autant que la loi de l'inverse-carré de la distance joue ici sa limit e la plus défavorable Il existe des formules permettant de calculer, pour une quantit é donnée d'un radioélément de rayonnement et d'énergie connus, l'irradiation résultante, d'où, par comparaison avec les doses admises, l a Quantité Maximale Admissible de contaminant (notion de Q M A ) Ainsi, une concentration d'un NanoCi (10-" Ci) par kg corporel d e Césium 137 délivre-t-elle une dose annuelle de mRem , compte ten u d'une dose limite de 170 mRem/an, la Q M A du radiocésium est don c voisine de 1,3 10' Ci La connaissance de la période du radioélément ingéré permet également de calculer la dose intégrée sur un nombre d'années donn é mais, côté de cette période purement physique, il en existe une autre , dite biologique, chiffrant la durée de séjour du contaminant dans l'organisme assimilateur La dose effective de rayonnement est évidemmen t fonction des deux périodes Les atomes et molécules de notre corps n'y demeurent pas en effet éternellement fixés mais sont renouvelés (notion de «turn-over ») selo n une loi sensiblement exponentielle décroissante elle aussi Les période s biologiques peuvent être très différentes des périodes physiques, selo n le rôle physiologique de l'élément considéré et la molécule dan s laquelle il se voit engagé : le Tritium et le Carbone, appartenant de s métabolites essentiels, sont rapidement renouvelés (2 semaines), l e Strontium plus lentement (20 ans) ; quant au Plutonium, il est no n éliminable l'échelle de la vie humaine XXVI ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POIN T La propriété peut partre avantageuse et elle l'est effectivemen t pour la décontamination d'un organisme ; mais il convient de remarquer que si le Tritium quitte rapidement le corps dans lequel il a pénétré, il y revient de même tout aussi aisément si bien que le nivea u de pollution chronique est finalement peu affecté par le phénomène 4.3 Concentrations écologiques Les considérations précédentes ont donc amené la définition d e concentrations admissibles des divers radioéléments dans le milie u ambiant et la nourriture humaine ; partir de là, de simples règles de ont amené définir les normes de rejet, notamment les dilutions nécessaires pour atteindre les C M A Mais des auteurs américains ont signalé que divers organismes aquatiques étaient capables de concentrer plusieurs milliers de fois des éléments radioactifs contenus dans l'eau ambiante : les poissons de l a Columbia contiennent ainsi 140 fois plus de Zinc 65 et 200 fois plu s de Césium que l'eau de la rivière ; les Euphausiides des côtes d e l'Orégon avaient accumulé 540 fois plus de Cobalt 60, 800 fois plus d e Zinc 65 et 500 fois plus de Manganèse 54 que l'océan n'en contenait Dans un lac canadien contaminé par du Strontium 90, les os de s Perches et des Rats musqués contenaient 000 500 fois plus de radio élément que l'eau du biotope ` Les Acanthaires (en milieu marin) et les Unionidés (Moules d'ea u douce), se sont révélés avides de Strontium 90 au point de servir d e détecteurs de contamination radioactive Les végétaux n'échappent pa s la règle : signalons la contamination des Lichens (Cladonia et Cetraria ) dans les régions nordiques par le Strontium et le Césium des retombées Si de tels faits ont évidemment surpris les techniciens du nucléaire , ils ont permis (au moins a posteriori ) des biologistes de rappeler de s faits depuis longtemps connus : si la consommation biologique de s éléments se limitait de simples dilutions « inertes », comment expliquer le pouvoir d'accumulation sélective de divers organismes, végétau x ou animaux, pour certains métaux et métalloïdes : Aluminium pour les Lycopodes, Iode pour des Algues (Valonia macrosypha contient 10 000 fois plus d'Iode que l'eau de mer), Cuivre pour les Htres (enrichissement moyen de 000), etc ? Deux mécanismes complémentaires entrent en jeu : d'une part l'utilisation (ou l'immobilisation) physiologique ; d'autre part le jeu de s chnes alimentaires 1 Rôle physiologique Si tout élément peut pénétrer dans le corps l'état de traces, il n' y sera retenu que dans la mesure où il présente une utilité (au moin s L'auteur attire l'attention sur les sous-estimations de certaines études réalisées en conditions de « faux-équilibre écologique » Le fait a été confirmé pa r des chercheurs du C E A qui, étudiant la contamination d'Algues, d'Invertébrés et Poissons marins par le Ruthénium 10G, reconnaissent que « les mesures faites en mer offrent souvent un écart d'au moins un facteur 10 et parfois d'u n facteur 20 ou 30, par rapport l'ensemble des résultats obtenus en aquarium » Toute norme basée sur des expériences de laboratoire, où ni le facteur temps n i les complexes conditions biologiques ne peuvent être mtrisés, est donc sujett e caution ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POINT XXVI I apparente) pour l ' organisme Alors que le Krypton 85 irradie le systèm e respiratoire sans y demeurer, l'Iode se fixe électivement au niveau d e l'hormone thyroïdienne, le Césium 137 (période 33 ans), homologue d u Sodium et du Potassium, se localise surtout dans le sang et les muscle s tandis que le Strontium 90 qui, nous l'avons vu, « mime » le Calcium pa r ses propriétés chimiques, se concentre préférentiellement dans les os Quant au Tritium, non seulement, en raison de l'ubiquité biochimique de l'Hydrogène et de l'eau, il se retrouvera dans tout le corps , mais il convient de ne pas oublier qu'en raison du mécanisme de l a photosynthèse, il est intégré dans les sucres des végétaux : Carbone et Phosphore 32 posent sensiblement les mêmes problèmes que l e Tritium, le radiophosphore se retrouvant dans des molécules biologiques aussi importantes que les Acides nucléiques (voir ci-dessous) et diver s catalyseurs (NAD, ATP) A côté de ces éléments pondéralement majeurs de la nutrition, i l convient de songer également aux oligo-éléments qui, l'état de trace s (de l'ordre de la p p rn ) sont tout aussi essentiels pour la vie en raiso n de leur rôle de coenzymes et de copigments (Cuivre, Cobalt, Bore , Molybdène, Manganèse, etc ) A partir de le mécanisme est facile comprendre : dans le flo t d'aliments qui lui sont ancestralement connus et utiles, l'organisme assimilateur puisera tout aussi bien les isotopes radioactifs que les produit s naturels stables ; c'est d'ailleurs le principe de la méthode des traceurs , qui permet l'étude des mécanismes de réactions, biologiques ou non Bien plus, dans le cas du Strontium et du Césium, ces composés trè s rares l'état naturel stable, seront assimilés sous leurs formes radio actives en lieu et place de leurs homologues alcalino-terreux et alcalin s naturels, comme nous l'avons vu Le problème est ainsi posé de l a contamination des cultures irriguées du Midi de la France et de s chercheurs du C E A se sont penchés sur l'influence ce propos de s Centres nucléaires de Marcoule, Pierrelatte, Cadarache, etc 4.3 Chnes alimentaires Si les végétaux se nourrissent littéralement de « l'eau et de l'air d u temps », il n ' en est pas de même des animaux, qui peuvent être classé s en deux catégories nutritives, Herbivores et Carnivores Cette séquence trois étages (voir tableau) est la plus simple mais , d ' une part un même consommateur, omnivore (l' Homme par exemple) , peut puiser plusieurs niveaux, d ' autre part des niveaux plus élevé s peuvent exister dans la mesure où certains super-carnivores (don t l'Homme également) peuvent prolonger la chne : Epervier capturan t une Fauvette insectivore mais aussi Eskimo se nourrissant de Phoqu e piscivore Rien ne s'effectuant en ce bas monde avec un rendement énergétique égal 100 ` ; , il est évident qu'une tonne d'herbage ne peu t donner naissance une tonne de bétail, ni celui-ci une tonne d e chevillard ou de ménagère D'une manière générale, les recherches écologiques ont montré qu e le transfert d'énergie d'un étage l'autre se fait avec un rendemen t moyen de 10 `i : en d'autres termes, l'Homme vivant aux niveaux 5, XXVIII ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POIN T la base végétale représentera 100 000 fois en une vie le poids d e l'individu consommateur En raccourci, la chne alimentaire amènera donc l'organism e consommateur tout le Strontium 90 (ou tout autre élément) résultan t des retombées nucléaires (ou des effluents de piles) présents sur un e surface de l'ordre de plusieurs Ha Ainsi, comme pour l'Htre filtran t une énorme quantité d'eau de mer pour se nourrir de plancton, un véritable effet de « focalisation » amène l'Homme les poisons qu'il a répandus sur la planète La situation est d'ailleurs identique pour le s pesticides organo-chlorés, non-biodégradables et solubles dans les graisses, et l'on a pu parler ce propos de l'EFFET-BOOMERANG de s pollutions chimiques sur l'espèce humaine Pyramide écologique Biomasses Concentration d c la radioactivité - Super-Carnivore s (dont l'Homme ) Carnivores (id ) 10(0 Herbivores (id ) 10 10 RA DIOELLMEN T (par l'ea u généralement ) 100 1000 A i ;iTAU x \ O U Ainsi, par le double jeu de la concentration alimentaire et de l a fixation physiologique s'expliquent les chiffres précédemment cités pou r quelques éléments et divers organismes animaux ; un exemple plu s détaillé est fourni par le cas du radiophosphore présent dans la rivièr e Columbia, en aval du réacteur de Hanford (U S A ) : Végétau x dont Eau — Radioactivité (1) Plancton (2 000) Poissons - Canards (40 000) Insectes (?1 (150 000 ) - -} (Œufs ) (1 500 000 ) > Hirondelle s (500 000 ) Ainsi, par rapport aux normes de simple dilution « inerte », définie s en dehors de considérations pluridisciplinaires, des facteurs de sécurité complémentaires allant de 000 100 000 selon les cas, devraient êtr e adoptés pour donner valeur biologique la réglementation ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POINT XXI X Certes, les nouvelles normes définir ainsi ne sont pas applique r partout, pour chaque espèce et pour tout élément mais, dans l'ignoranc e où nous sommes actuellement de l'appétence physiologique des centaines de milliers d'espèces vivantes et de la nocivité biologique des centaines de radioéléments artificiels existant désormais sur la planète, la plus grande prudence doit s ' imposer tous égards En d'autres termes, l'écologiste aurait souhaité qu'avant de lance r un programme d'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, aient ét é conduites un nombre suffisant d'études écologiques destinées précise r les processus des chnes alimentaires aboutissant l'Homme ou d'autres animaux 4.3 LES EFFETS BIOLOGIQUES DES RAYONNEMENTS (doses faibles) Nous laisserons de côté le cas des doses fortes (au-delà de quelque s dizaines de Rem) dont les effets, instantanés ou différés, sont bie n connus et ne sont discutés par personne Citons ce sujet que si un e irradiation corporelle totale est mortelle (après quelques jours o u semaines de délai) au-delà de 500 ou 600 Rem, donnés en une seule fois elle ne l'est pas si elle est fractionnée, étalée par exemple sur plusieur s années : le fait prouve l'existence d'une restauration physiologique de s tissus atteints, phénomène sans doute lié la concentration des produit s toxiques résultant de la radiolyse, partiellement éliminables par l'organisme De plus, toujours aux doses fortes et moyennes, une relation sensiblement proportionnelle existe entre dose et effet biologique ; on a ainsi mentionné que le taux de cancers chez l'Homme serait doubl é pour 50 Rem, les valeurs étant plus faibles chez l'enfant, plus encor e chez le foetus Nous nous attacherons donc ici essentiellement au problème discut é des doses faibles, soit quelques Rem ou 10 Rem au plus, problème valabl e pour l'ensemble d'une population placée en « civilisation nucléaire pacifique », hors des cas accidentels Les doses étant faibles, les effets n'en seront ni immédiats, n i généralisés tous les individus, ce qui veut dire que le problème relèv e d'un niveau statistique, ce qui n'est pas fait pour faciliter compréhension et décisions Nous ne pouvons donc que souscrire ces lignes due s l'E D F, selon lesquelles le piège possible en la matière est « l'ignorance des règles les plus élémentaires du calcul statistique Il est nécessaire pour obtenir des résultats valables de se baser sur une populatio n très étendue et sur une longue durée » " La première remarque faire, quelles que puissent être les conclusions ultérieures, est que nous n'avons justement pas notre dispositio n des chiffres portant sur une population étendue et sur une longue Signalons ce propos la similitude du problème avec celui de la mise e n accusation de la cigarette dans le déterminisme du cancer du poumon ; les industriels américains se sont élevés pendant des années contre cette hypothèse et il a fallu des statistiques portant sur des millions de cas et quelques dizaines d'année s de recul pour dégager les conclusions maintenant démontrées de manière irréfutable (interférences des facteurs, définition des populations témoins ) XXX ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POIN T durée ; en d'autres termes il est impossible l'E D F de prouver qu e les rayonnements résultant de l'atome pacifique sont sans danger Aprè s la phrase « Aux faibles doses, il est impossible d'établir une relatio n de cause effet entre le rayonnement et le nombre de cancers », l'habil e rédaction qui invite le lecteur conclure de lui-même, que le rayonne ment est inoffensif, constitue, soit une ignorance de débutant en matièr e de statistique (l'absence de preuve directe en faveur d'une hypothèse A n'ayant jamais constitué une preuve de l'hypothèse « non-A »), soit e t plus vraisemblablement une malhonnêteté intellectuelle délibérée Revenons aux rayonnements ; leur danger peut se résumer sou s deux rubriques : peuvent-ils faible dose déclencher des cancers ? Peuvent-ils faible dose déclencher des mutations, c'est-à-dire mettr e en cause le capital génétique et l'avenir même de l'espèce humaine ? La question cruciale est donc la suivante : l'extrapolation de s courbes expérimentalement mises en évidence aux doses fortes e t moyennes (ó l'intensité de la « réponse » est suffisamment élevée pou r que peu d'années et peu d'individus permettent une bonne sécurité statistique) est-elle légitime aux faibles doses ? En d'autres termes, y a-t-i l proportionnalité tous les niveaux entre cause et effet, ou des possibilités d'adaptation ou de régénération existent-elles faible nivea u d'irradiation ? Des éléments de réponse peuvent être fournis, d ' une part pa r quelques résultats obtenus faibles doses, d'autre part et surtout pa r considération des mécanismes par lesquels les radioéléments peuven t affecter la matière vivante Deux niveaux peuvent être évoqués , mettant tous deux en cause les acides nucléiques (A D N ), constituant s essentiels des gènes des chromosomes d'où relèvent, d'une part l a transmission du patrimoine génétique lors de la reproduction par le s gamètes, d'autre part la synthèse des protéines (dont le dérèglement es t responsable, entre autre, de maladies métaboliques et des processus d e cancérisation) — Lorsque le rayonnement d'un atome voisin de ces A D N (pa r exemple le radiostrontium proche de la moelle osseuse) frappe ce s derniers, il peut en provoquer la cassure structurale avec modificatio n de ses propriétés biologiques Bien que l'A D N chromosomique soit soumis renouvellemen t (mais son « turn-over » est très lent, de l'ordre de plusieurs mois) e t puisse donc laisser attendre restauration structurale, cet espoir sembl e pouvoir être démenti par le fait que l'A D N nouveau est synthétisé par copie conforme de l'A D N préexistant (notion de duplication) Les conséquences de ces faits ont donc toutes chances d'être cumulatives , fait particulièrement grave au niveau des organes sexuels, notammen t féminins où le stock en ovules est déterminé pour la vie entière — Mais il existe l'hypothèse encore plus pessimiste où l'un o u plusieurs des atomes constitutifs de l'A D N sont, non des isotopes naturels, stables, mais des radioéléments dont peuvent être mis e n cause : Tritium, Carbone 14 et surtout Phosphore 32 ; non seulement l e rayonnement est ainsi absorbé au maximum par la structure fragile d e l'A D N , mais lorsqu'il est émis chacun des atomes est transmuté ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POINT XXX I (respectivement en Hélium 3, Azote 14 et Soufre 32) Il en résulte un e véritable mutation chimique de l'A D N et du gène correspondant, incapables dès lors de transmettre le bon message, protéique ou génétique , ou, qui pis est, devenus capables de transmettre un faux message, trè s généralement nocif et même mortel On ne voit ici nulle possibilité d e régénération et l'on est fortement tenté de conclure l'inexistence d'un e dose-seuil Nier ces faits, le premier surtout, revient implicitement admettr e que la radioactivité naturelle, en raison de son faible taux, n'a aucun e influence sur l ' espèce humaine, ce que pérsonne n ' a pourtant jamai s soutenu Bien au contraire, bien des généticiens pensent que ce facteu r d'environnement a pu jouer un rôle dans l'évolution des espèces Inversement, admettre une action possible du rayonnement naturel sur le s êtres vivants amène conclure que, les normes choisies étant de l'ordr e de grandeur de la radioactivité ambiante, on a délibérément admis d e doubler le taux de mutations ou le risque de cancérisation Certes, ce dernier risque est le plus « traumatisant » au plan individuel mais il est bien moins grave pour l'espèce : sur son lit de mor t un cancéreux peut néanmoins procréer un descendant sain, alors qu'un e personne en apparente bonne santé peut au contraire engendrer un e descendance dégénérée si la mutation a frappé l'un de ses gamètes Si nous avons gardé sur le problème des faibles doses la plu s grande prudence, nombreux sont les biologistes considérant comm e acquis le concept d'effet cumulatif des rayonnements ; Jean ROSTAN D écrit ainsi : « Il faut insister sur le fait capital que, pour les effet s génétiques de la radioactivité, il n'existe pas de seuil, ce qui signifi e que tout accroissement de radioactivité, si léger soit-il, détermine un e augmentation dans la fréquence des mutations délétères » En conclusion, on ne peut manquer pour le moins d'être frappé d e l'attitude qui consiste engager sans aucun recul expérimental (à moin s que notre génération et les suivantes ne constituent les cobayes d'un e expérience délibérée) l'avenir d'une espèce, alors que les généticien s exigent pour leurs expériences de laboratoire des dizaines de générations successives pour juger de l'influence possible d'un facteur muta gène Nous sommes donc placés en face d'une politique de pari génétique , de « risque incalculé » l'échelle de l'espèce La réponse ne pourra êtr e donnée avant le siècle prochain (voire les suivants), mais si elle s e révèle défavorable, il sera alors impossible de faire machine arrière : il est vrai que notre génération aura consommé ses KWh, version moderne de « Après nous le déluge » DISCUSSION DU RISQUE NUCLEAIRE NON-GUERRIER Une première remarque concernera la « dépersonnalisation » de l a responsabilité qu'entrne le progrès technologique Le fait a déjà été signalé pour les guerres (il est plus « facile » d'appuyer sur un bouto n pouvant tuer des millions de personnes que d'embrocher un adversair e l'arme blanche) et il est certain qu'il joue également pour ce problème : il y a une relation très « démultipliée » et diffuse, mais statistiquement indéniable, entre le fait d'écouter le Quintette K 593 sur une XXXII ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POINT chne Hi-Fi alimentée l'électricité nucléaire, et l'apparition d'u n cancer mais comment faire admettre une mère de famille qu e réchauffer un biberon peut entrner la dégénérescence de l'espèce ? L e simple fait que le lecteur puisse trouver de tels rapprochements saugrenus lui prouvera simplement quelle est déjà l'épaisseur de nos «barrières mentales » sur le sujet Il y a certainement un « écran d e déculpabilisation » derrière lequel se réfugient consciemment ou non, le s techniciens du nucléaire Ainsi, le problème du devenir des déchet s radioactifs ne concerne-t-il pas, selon eux, les ingénieurs des centrale s E D F Tout primitif qu'il soit, le sauvage juge de la part de danger qu'apporte le confort du feu ou d'un aliment inconnu ; nous ne sommes plu s en mesure de le faire et notre espèce a donc perdu une grande part d e ses réflexes héréditaires de défense Plus précisément, pour la premièr e fois l'Homme se voit confronté un danger qui ne se voit pas et don t les effets, en dehors des cas accidentels ou guerriers, sont imperceptible s aux niveaux individuel et immédiat Il peut en résulter deux attitudes psychologiques opposées : — d'une part tenir pour négligeable ou même inexistant un dange r qui ne saute pas aux yeux C'est la politique de « l'Autruche nucléaire » , de l'ignorance sécurisante, traduite par exemple par les déclaration s (Lyon, octobre 1971) d'un des dirigeants de l'E D F : « Le nucléair e apporte une solution quasi-parfaite : pollution rigoureusement nulle , indépendance énergétique, bas prix de revient » Bien plus, prolongeant le raisonnement, le nucléaire se présent e comme la solution parfaite aux nuisances chimiques, «récupérant» ains i l'inquiétude plus ou moins rationnelle du grand public envers les pollutions — d'autre part créer une atmosphère de panique irréfléchie accordant le premier rang aux dangers les plus spectaculaires (explosion ) mais les plus improbables, nous l'avons vu ; cet état d'esprit peut alle r jusqu'à l'obsession Une seconde catégorie de remarques est malheureusement propre notre pays où une véritable conspiration du silence est établie pour tou t ce qui touche au nucléaire (sans parler des aspects militaires où l'ignorance publique, notamment en matière de coût et de sécurité, est proprement ahurissante par rapport la majorité des autres pays libéraux) Le monopole de production énergétique délégué par l'Etat — c'est-à-dir e chacun de nous — l'E D F., s'accompagne-t-il, par cette forme modern e du droit divin qu'est le pouvoir technocratique, du monopole, non seule ment de la décision, mais même de celui de l'examen ? On pourrai t l'accepter dans les faits, sinon dans les principes, si l'on avait l'assuranc e qu'aux techniciens des neutrons et du KW s'ajoutent des «biocrates » médecins ou écologistes, dont les données soient prioritaires par rappor t aux « impératifs économiques » Il est visible qu'il n'en est rien puisque le système a su s'entoure r de personnes allant au-devant même de ses propres arguments : « Pour la France, une telle politique présente un certain nombre d'avantages Du point de vue économique, un KWh nucléaire ne fait sortir que le ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POINT XXXII I quart des devises nécessaires pour un KWh obtenu avec du fuel-oil Les centrales nucléaires se placent beaucoup plus avantageusement d u point de vue de notre indépendance énergétique » (NÉE,) En d'autres termes, il y a bien subordination du scientifique a u politique et les choix de notre pays en matière d'atome, aussi bie n pacifique que militaire, relèvent avant tout d'une vision nationalist e des choses, phénomène de portée bien limitée en regard de ceux posé s par l'atome l'échelle de la biosphère et de l'espèce humaine Contrairement aux Etats-Unis, ó la « contestation nucléaire » s'exprime librement et n'a pas lutter contre 'une propagande unilatéral e payée pourtant des deniers de tous, il est actuellement impossible a u Franỗais de juger objectivement du problốme et, s'il le désire, d'accepte r les risques dits calculés liés ce que l'on considère encore comme l e « niveau de vie » mesuré par la consommation électrique Ce refus de considérer l'opinion publique comme adulte, de lu i permettre de choisir entre le superflu et la vérité, est d'ailleurs asse z caractéristique de notre type de société économique ; il implique de la part de ses tenants un certain mépris d'autrui qui constitue bien l'un e des tares pouvant être reprochée l'esprit technocratique En fin de compte, le problème débattu est-il seulement d u COMMENT ou ne serait-il pas aussi, et même d'abord, celui d u POURQUOI ? Pourquoi ce véritable e lapinisme énergétique» poussant aujourd'hu i notre économie consommer de la sorte, fuir selon une trajectoir e exponentielle, c'est-à-dire tendant l'infini., en un monde dont nou s savons pourtant que les ressources, notamment naturelles, sont finies ? L'expansion quantitative est un dogme, pour ne pas dire LE dogme , de notre société ; pour citer nouveau l'E D F , « durant la vie d'u n homme, la consommation est multipliée par 100 » Comment des logiciens ne poursuivent-ils pas leur raisonnement, qui veut que d ' un homme son petit-fils cette consommation soit multipliée pa r UN MILLION, formulation dont l'absurdité sauterait alors aux yeu x de tous Si certains esprits commencent admettre le problème de la surpopulation (dans les pays sous-développés du moins), personne ou presque'" ne met encore en cause la surconsommation énergétique de s pays dits développés Un simple examen montre cependant que, de près ou de loin, la quasi totalité des « nuisances » (au sens large du terme ) et des atteintes faites l'environnement, humain ou naturel, proviennent du problème de l'énergie : au stade de l'exploitation des ressources , au stade de leurs transformations, et, plus encore peut-être, au stade d e leur utilisation Et si la nature de France, en particulier, a subi tan t de dommages dans le quart de siècle écoulé, ce n'est pas tant par suit e d'une augmentation d'un facteur 1,2 de sa population (d'ailleurs importée pour soutenir le système expansionniste) que d'une augmentatio n d'un facteur environ de ses possibilités matérielles En un sens, i l n'est pas inexact de dire que les Franỗais de 1973 « font autant d e 10 Ces lignes étaient écrites avant les prises de position réalistes d e SiCCO MANSHOLT XXXIV ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POIN T volume » (comme on dit d'un enfant tapageur et destructeur) qu'u n demi-milliard de leurs parents de l'immédiat avant-guerre, puisque l e produit du nombre par « l'agitation » traduit bien la pression destructrice de l'Homme sur son Environnement Et de même qu'une Bomb e « propre » n ' est qu ' un piètre « progrès » par rapport aux Bombes sales , de même une énergie parfaitement propre, techniquement illusoir e d'ailleurs, ne ferait qu'aggraver le problème fondamental ici posé De plus, les nạfs espoirs de ceux qui croient que « la technique par viendra bien mtriser la technique » et qu'une plus grande consommation d'énergie réduira les nuisances et ouvrira des lendemains qu i chantent, font assez penser aux trous successifs creusés par le sapeu r Camembert du polytechnicien CHRISTOPHE Concluons : Pour des raisons qui se verront sans doute remises e n cause un jour, notre société économique est engagée sur une voie claire ment affirmée de consommation exponentielle Ce dogme affirmé, i l devient « nécessaire » de rechercher de nouveaux procédés de production énergétique et la technologie s'est orientée vers la domesticatio n des forces nucléaires, sous-produit pacifique de la recherche scientifiqu e fondamentale et de ses applications militaires En France, l'expression de cette politique de l'énergie ressorti t pratiquement toute l'E D F qui, d'ailleurs, exprime publiquement so n droit, notamment publicitaire, de décision et d'exécution Une information complète n'existant pas l'heure actuelle, bien au contraire, il a été dressé ici un tableau des divers aspects du problème, notammen t aux plans écologique et génétique Le problème de la pollution thermique, s'il ne se pose pas encor e avec acuité, deviendra crucial avant la fin du siècle sans qu'aucun e solution puisse lui être opposée, autre qu'une stabilisation de l a consommation Mais deux autres problèmes restent également san s réponse : — d'une part celui du stockage des déchets, pour lesquels null e solution efficace et garantissant l'avenir n'est encore disponibl e — d'autre part celui des effets biologiques (risques de cancers e t de mutations) des faibles doses de rayonnement, dont il est impossible d'affirmer l'heure actuelle, faute du recul nécessaire, qu'elles soient sans danger pour l'espèce humaine Les données écologiques déjà acquises, fondées sur la concentratio n physiologique des éléments et le jeu des chnes alimentaires, amènen t réclamer des facteurs de sécurité complémentaires de l'ordre d e 10 000 en moyenne par rapport aux normes établies sur 1à base d'un e simple dilution «inerte» des rejets Il ressort plusieurs titres qu'en l'état actuel des choses, de s recherches approfondies d'ordre biologique s'avèrent indispensables , recherches dont il aurait convenu d'attendre les conclusions avant d'ose r engager tout développement des applications non-guerrières de l'atome Les entreprises actuelles peuvent donc être considérées comme u n redoutable pari sur l'avenir de l'Homme ; notons d'ailleurs ce propo s que jusqu' présent toutes les craintes exprimées par les « pessimiste s du rayonnement » (effets des rayons X, danger des retombées nucléaires) se sont trouvées malheureusement vérifiées par les faits ORDRES DU JOUR - COMPTES RENDUS - MISES AU POINT XXXV Mais plus encore qu'un risque de pollution des corps, le problèm e traité ne pose-t-il pas également celui du respect de la liberté individuelle devant le progrès technique ? Ceux qui, politiciens, économistes , ingénieurs, croient pouvoir prendre aujourd'hui, au nom de tous, d e telles décisions, auront certainement rendre compte aux génération s venir ; même titre rétrospectif, il s'agit d'une responsabilit é morale très lourde porter Le problème de l'atome pacifique n'est sans doute, parmi d'autres , qu'un signe de la pollution croissante des esprits au sein d'une civilisation tournée vers une consommation sans cesse accrue des ressource s énergétiques et de l'environnement naturel 25 siècles avant la découverte du Strontium 90, les Grecs n'avaient-ils pas déjà traduit la gravit é de tels problèmes travers le mythe de Prométhée ? ** * Une version plus complète de cette mise au point (calculs, notes , tableaux, figures et bibliographie) peut être obtenue auprès de l'auteur BIBLIOGRAPHI E Les insectes du peuplier, biologie, écologie, nocivité , méthodes de protection Librairie de la Faculté des Sciences Pari s 1971, 372 pages C CHARARAS — Auteur d'un remarquable ouvrage sur les scolytides des conifères , M CHARARAS nous apporte aujourd'hui une nouvelle monographie du même type Rédigé par un forestier et un technicien de grande expérience, ce livre apport e comme l'indique le sous-titre un ensemble de connaissances faisant appel un e série de disciplines Le peuplier est le lien de ces observations personnelles, d e ces recherches expérimentales et biochimiques dont la lecture reste passionnant e même pour le simple naturaliste Selon son habitude l'auteur commence par décrire l'organisme végéta l atteint Il insiste particulièrement sur les conditions écologiques défavorables e t explique longuement le rôle de la pression osmotique sous la dépendance de l a sécheresse régnante La description des différents insectes qui s'attaquent a u peuplier est précise, repose sur une bibliographie importante A propos d e chacune des espèces importantes citées, outre les caractères généraux de la famille et du genre sont indiqués la répartition et les dégâts provoqués, les caractères morphologiques, la biologie, l'importance économique les moyens d e lutte Toutes ces espèces en réalité font partie d'une même et grande famille la famille des ennemis du peuplier : on nous en indique les raisons et constamment appart l'importance de ce déficit des défenses naturelles par suite d'u n fonctionnement physiologique perturbé Le dernier chapitre concernant les méthodes de protection, ne le cède e n rien l'intérêt des pages précédentes La lutte chimique est envisagée avec se s différents aspects selon qu'il s'agit de parasites des troncs, des parasites de s racines, d'insectes défoliateurs Cette lutte chimique, actuellement indispensabl e reste un pis-aller et comme le souligne l'auteur dans ses conclusions générale s il ne faut jamais appliquer systématiquement une lutte chimique généralisée san s une étude préalable, car aveugle par elle-même, utilisée sans précautions ell e peut être l'origine d'un déséquilibre biologique par la destruction sans discernement de tous les prédateurs et parasites, les mauvais et les utiles A l'heure ... normes choisies étant de l'ordr e de grandeur de la radioactivité ambiante, on a délibérément admis d e doubler le taux de mutations ou le risque de cancérisation Certes, ce dernier risque est... du problème de l'énergie : au stade de l'exploitation des ressources , au stade de leurs transformations, et, plus encore peut-être, au stade d e leur utilisation Et si la nature de France, en... et le Césium des retombées Si de tels faits ont évidemment surpris les techniciens du nucléaire , ils ont permis (au moins a posteriori ) des biologistes de rappeler de s faits depuis longtemps