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Annales and Bulletins Société Linnéenne de Lyon 3159

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39° année N° Juin 197 BULLETIN MENSUE L DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LYO N FONDEE EN 182 RECONNUE D'UTILITE PUBLIQUE PAR DECRET DU AOUT 193 des SOCIETES BOTANIQUE DE LYON, D'ANTHROPOLOGIE ET DE BIOLOGIE DE LYO N REUNIE S et de leurs GROUPES REGIONAUX : ROANNE, VALENCE, etc Siège social et Secrétariat général : 33, rue Bossuet, Lyon (6° ) La partie administrative se trouve au centre de ce Bulletin SUR DEUX OS DE JUBART E (MAlVEVIALIA, MYSTICETI ) par C GT ÉRIN * et J -C RASE * Résumé — L'omoplate et la vertèbre d'un grand Cétacé actuel on t été trouvées fortuitement grâce un article de la presse locale Leur étude détaillée montre qu'elles appartiennent un Mégaptère, mysticète dont l'ostéologie est peu connue et qui est très rare dans le s collections Elles indiquent un individu de taille exceptionnelle 1) INTRODUCTION a) CIRCONSTANCES DE LA TROUVAILLE Le 15 juin 1968, le quotidien régional «La Tribune - Le Progrès » publiait dans son édition « Vallée du Gier » un article accompagné d e photographies relatant la «découverte» Saint-Chamond (Loire) d e deux os de très grande taille L'article, hautement fantaisiste, est d'abord rédigé sur un ton lourdement ironique : l'auteur affirme d'emblée qu'il ne s'agit pas « d'un tibia de mouche ni d'un métacarp e de ver de terre », et se demande si « le brontosaure hante toujours le s rives du Gier » Il devient ensuite didactique et adopte un ton sérieu x pour donner quelques renseignements sur la taille et l'écologie d e l'animal, après avoir noté que « l'un [des os] est incontestablement un e vertèbre géante qu'il est impossible d'attribuer un animal contemporain » Puis, faisant allègrement intervenir un Reptile du Secondair e d'Amérique du Nord dans le Quaternaire européen, il émet sérieuse ment l'hypothèse de « reliefs d'un repas préhistorique » Il termine enfi n en insistant sur l'excellent état de conservation des deux « os pétrifiés * Centre de Paléontologie Stratigraphique associé au C.N R S , Faculté des Sciences de Lyon — 186 — et fossilisés » Cependant les photographies montraient une omoplate e t une vertèbre appartenant manifestement un grand Cétacé Une brève enquête sur place nous montra qu'il s'agissait d'un e jubarte, du genre Megaptera Gray, qui aurait été rapportée de la région des Antilles (vraisemblablement Saint-Domingue) par u n Couramiaud, mort depuis plusieurs années ; ces os ont été abandonné s dans une cave pendant plusieurs décades Ils indiquent un animal d e taille exceptionnelle pour le genre Comme le mégaptère n'est pa s représenté dans les collections régionales, l'actuel propriétaire des os , M MAISONNETTE, électricien Saint-Chamond, a bien voulu nous le s confier pour étude b) GÉNÉRALITÉS SUR LE GENRE MEGAPTERA La jubarte (humpback des auteurs anglo-saxons) appartient a u genre Megaptera, établi en 1846 par J.E GRAY, et fait partie de la famille des Balaenopteridae Un grand nombre d'espèces a été décrit : Dans l'Atlantique Nord : M boops (Fabricius, 1780) M nodosa (Klein et Bonnaterre, 1789), au large des côtes américaines M longimana (Rudolphi, 1832), près des côte s européennes Dans l'Atlantique Sud M brasiliensis (Gray, 1866) M américana Gray M bellicosa Cope 1871 M osphyia Cope 1885, du côté américain M lalandei Gray 1866, proximité du Cap M indica Gervais 1888 Dans l'Océan Indien : Dans le Pacifique Nord : M versabilis Cope 1869 M kusira Cope 1866 Dans le Pacifique Sud : M novaezelandiae Gray 1864 Cependant, après que l'on ait constaté l'existence, chez ce genre, d e migrations sur des distances considérables, les auteurs se sont accordé s pour ne reconntre qu' une seule espèce actuelle, Megaptera novaeangliae (Borowski) On connt également une espèce subfossile, M syncondylus (Müller , 1863) Le genre est connu l'état fossile depuis le Pliocène, avec le s espèces M similis et M minuta décrites par P J VAN BENEDEN de Belgique et de Grande-Bretagne Il y a aussi des espèces pléistocènes comme M affins Van Beneden, du Plio-Pléistocène de Belgique, comm e M prisca Nillson du Pléistocène d'Europe et d'Amérique du Nord , comme M burmeisteri Gray du Pléistocène d'Argentine La jubarte est un des Cétacés dont l'importance économique est trè s grande Plus de 000 furent tuées dans l'Antarctique pour la saiso n 1910-1911 (BUDxER, 1957, p 162) et une chasse intensive réduisit te l point leur population qu'il fallut les protéger intégralement de 1938 1949, puis partiellement depuis (BUDxER, 1957, p 175) La littératur e scientifique les concernant est cependant très pauvre Nous n'avons trouvé que trois ouvrages contenant une description du squelette postcrânial et fournissant quelques dimensions de comparaison La taille maximale de ces Cétacés est même très controversée — 187 — II) DESCRIPTIO N a) L ' OMOPLATE (fig 1, a, b, c) L'omoplate est volumineuse, massive, aplatie et allongée d'avant e n arrière sur 460 mm Elle est haute de 950 mm Le bord antérieur fait avec le bord postérieur un angle très ouvert (environ 155 gr) ce qui donne l'os une allure d'éventail Le bord antérieur est bien plus incliné sur l'horizontale que le bord postérieur Il n'y a pas d ' apophyse acromienne visible ni d'apophyse coracoïde développée La forme en éventail, les proportions et surtout la réduction plus ou moins complèt e de ces apophyses sont typiques du genre Megaptera (GRAY, 1864, p 205 ; FLOWER, 1864, p 391 ; VAN BENEDEN et GERVAIS, 1880, p 128 ; STRUTHERS, 1888, p 243 ; BOURDE JY,, et GRASSÉ, 1955, p 353) LA FACE EXTERNE OU DORSALE (fig 1, a) ne comporte pas de véritabl e épine Celle-ci est réduite une petite crête très proche du bor d 50 cm C Fig — L'omoplate de jubarte, Megaptera novaeangliae a : vue externe ; b : vue interne ; c : vue de la surface articulaire -188 antérieur, individualisée sur une trentaine de centimètres seulement F.W TRUE (1904, p 236) remarque que, sur trois espèces de Megapter a distinguées son époque, l'épine réduite et émoussée déterminait un e petite surface extrêmement étroite qu'il homologue la fosse sus épineuse (prescapular fossa) De même P J VAN BENEDEN et P GERVAI S (1880, p 84) considèrent qu'il existe une fosse sus-épineuse très pe u étendue J STRUTHERS (1888, p 243) est aussi de cet avis et lui attribu e une largeur de inches Cependant, pour J LESSERTISSEUR et R SABAN (1967, p 742 et 744) l'épine constitue le bord crânial (bord antérieur ) de l'omoplate et il n'y a pas de fosse sus-épineuse chez les Cétacés La face externe porte en son centre deux faibles dépressions e n ellipse verticale, séparées par un bombement médian large et trè s arrondi En bas, proximité du col, se trouvent trois trous nourriciers , de plus en plus grands en direction du bord postérieur Ils s'enfoncen t verticalement en direction de la cavité glénoïde Hormis ces trous l a surface de la face externe est lisse et ne porte pas de sillons vasculo nerveux L'omoplate du jeune mâle de la Tay River (Ecosse) montr e un système d'insertions musculaires plus simple : J STRUTHERS (1888 , p 247-248) décrit sur la face dorsale une seule et vaste concavit é rnédiane LA FACE INTERNE OU VENTRALE (fig 1, b) porte en son milieu un e dépression verticale sub-elliptique dont le grand axe s'étend sur 450 m m environ Un bombement vertical peu différencié limite cette dépressio n vers l'arrière en la séparant d'une concavité en forme de sablier e t sensiblement de même hauteur Tout fait l'avant une troisièm e dépression s'étend près du bord antérieur ; elle est triangulaire et s e termine par une pointe en direction du col Les bombements radiau x qui limitent ces dépressions correspondent aux crêtes radiales de la fac e thoracique de l'omoplate qui, selon J LESSERTISSEUR et R SABAN (1967 , p 741), renforcent les insertions du muscle sous-scapulaire chez certain s Cétacés J STRUTHERS (1888, p 247) note toutefois que ces renforcement s sont bien faibles si on les compare aux grandes crêtes radiales du rorqual bleu (Sibbaldus musculus) ; il en déduit que le muscle subscapulaire est relativement moins développé chez Megaptera, bien qu e l'omoplate de cette dernière soit proportionnellement plus massive A la base de la face interne, près du col, s'ouvrent deux trous nourriciers qui sont situés un peu plus haut que ceux de la face externe Comme ceux-ci ils s'enfoncent verticalement en direction de la cavit é glénoïde LE BORD SUPÉRIEUR de l'omoplate forme une courbe très régulière , très proche d'un arc de cercle, étendue sur 900 mm Comme l'a écri t J STRUTHERS (1888, p 244) pour l'individu de la Tay River, la corde d e cet arc passe sensiblement par le milieu de la hauteur de l'os L'épaisseur du bord supérieur atteint 57 mm en avant, près de l'angle antérieur Elle se réduit ensuite et reste comprise entre 15 et 20 m m pendant la première moitié de son parcours, puis s ' élargit progressivement pour atteindre 60 mm au niveau de l'angle postérieur Ce s valeurs sont supérieures celles données par J STRUTHERS, mais le s variations sont homologues Par contre, et l'inverse de la mégaptèr e écossaise, l'angle antérieur est dirigé vers l'intérieur, et l'angle posté- -189 rieur très légèrement incliné vers l'extérieur La surface du bord supérieur est spongieuse et devient très irrégulière aux deux extrémités ; l ' ossification ne part pas encore complète LE BORD ANTÉRIEUR est rectiligne jusque dans son quart supérieur , où il oblique vers le haut F W TRUE (1904, p 236) a noté une différenc e d'aspect de ce quart supérieur qui se retrouve sur notre individu L a surface est mince et arrondie en ].faut du bord antérieur, puis s'élargi t dans son tiers inférieur A cet endroit appart la petite crête mouss e correspondant l'épine, et le diamètre transversal du bord antérieu r atteint 75 mm Au même niveau et très légèrement vers l'intérieur se trouve une petite rugosité correspondant une apophyse acromienne : c' est en effet la position qu'occupe cette apophyse chez Megaptera lalandei, où elle est très développée (VAN BENEDEN et GERVAIS, 1180, fig p 133) LE BORD POSTÉRIEUR est rectiligne Contrairement la jubarte de l a Tay River, il est un peu plus court que le bord antérieur Sa surface est très régulièrement arrondie, lisse, sans rugosités ni sillons vasculaires Il s'amincit progressivement vers le haut LA PARTIE INFÉRIEURE DE L ' OMOPLATE est très massive, surtout du côté externe de l'os Le col a un diamètre antéropostérieur de 347 mm En dessous du col se trouvent de nombreux trous nourriciers La cavité glénoïde (fig 1, c) est peu creusée, avec une surface très irrégulièr e sauf dans sa partie centrale Elle est en forme d'ellipse peu aplatie dont le grand axe longitudinal dépasse 320 mm et le petit axe transversal atteint 245 mm Elle est bordée d'un sourcil glénoïdien très épai s vers l'arrière et vers l'extérieur qui, vers l'avant, s'amincit en devenan t tranchant Tout fait en avant se trouve une petite tubérosité massive , correspondant l'apophyse coracoïde, dirigée vers l'avant et très légère ment vers l'intérieur Cette apophyse est réduite, beaucoup plus qu e chez le jeune mâle de la Tay River (STRUTHERS, 1888, pl X, fig 8) Su r l'extérieur de celle-ci le bord de la cavité glénoïde est légèremen t échancré F.W TRUE (1904, p 236) signale qu'un coracoïde rudimentair e peut être discerné sur les spécimens des U S A , du Groenland e t d'Ecosse, mais ne donne aucun détail sur cette formation A l'arrière d e la cavité glénoïde, au-dessus du sourcil, se trouve une petite rugosité Les dimensions comparatives de l'omoplate sont données dans l e tableau Nous y avons reporté toutes les mensurations publiées qu e nous avons pu retrouver Elles sont pour l'essentiel reprises du tablea u de F W TRUE (1904, p 234-235), partir duquel elles ont été recalculée s (TRUE ne donne pas les dimensions, mais les pourcentages de celles-ci par rapport la longueur du crâne) ; celles données par J STRUTHER S (1888, p 244), citées par F W TRUE, ont permis de vérifier nos calculs Nous y avons intégré l'omoplate de Megaptera americana décrite pa r P FISCHER (1881, p 59), ainsi que l ' omoplate, décrite par G CUVIER (1.836, p 300), du « rorqual du Cap » qui est devenu le type de Megaptera lalandei Nous y avons inclus deux omoplates du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, d'origine inconnue, et attribuées M boops pa r P GERVAIS (1871, p 89), puis par P FISCHER (1881, p 59), enfin pa r P J VAN BENEDEN et P GERVAIS (1880, p 128), bien que ces trois publi- Tableau : Megaptera novaeangliae, dimensions comparées de l'omoplate, en mm Muséum de Paris Dimensions calculées d'après F W TRUE (1904) w v ro w ro d w W ô W cc ~ ~ ÿ h P, w v c â k7 C7 02 O v W ~ w ~ Û fA W ro v a ,z É H â n , d El Ô Ot N i t Hgv p~., À a) x ô ro° v a) a H i' a~ o ÿ ~ y o a ^ a a < a aaro g:a E-4 H y Vi A ro O U v a m m Um Q Ui 3~ y Û ÿ ~ m n ro m e m U ', 02 O ro d a d o r ~ Ơ O •a a :o o ro d a cô M ro W W U ~ O U ro P, N a, C7 H o v Q Plus grand diamètre an téropostérieur (= iongueur de l'os) 460 520 260 260 Hauteur, du bord de l a cavité glénoïde au mi lieu du bord supérieur 950 970 850 950 D i a m è t r e antéroposté rieur de la cavité glé noïde 320 360 350 287 230 Diamètre transversal de la cavité glénoïde 243 240 260 235 180 d : 067 g : 141 737 254 840 d : 073 g : 138 d : 966 g : 907 913 710 973 300 900 751 672 645 534 659 950 58 -191 cations donnent des mensurations contradictoires' Il appart la lecture de ce tableau que notre individu, bien que jeune, est de trè s grande taille : ses dimensions ne sont dépassées que par l'une de s omoplates du Muséum, condition de retenir les plus grandes dimensions publiées Notre mégaptère serait donc, dans le meilleur des cas, l a seconde par la taille de toutes celles dont les dimensions ont ét é fournies ; si les chiffres de P J VAN BENEDEN et P GERVAIS se révélaient inexacts, ce serait la plus grande omoplate jamais décrite dans cett e espèce b) LA VERTÈBRE (fig 2, a, b, c) Le nombre des vertèbres chez Megaptera est assez discuté Il y a 14 vertèbres dorsales pour la majorité des auteurs (FLowER, 1864, p 387 ; GRAY, 1866, p 123 ; VAN BENEDEN et GERVAIS, 1880, p 132 ; FISCHER, 1881 , p 57 ; STRUTHERS, 1888, p 441 ; TRUE, 1904, p 232) II n'y en aurait que pour E BOURDELLE et P -P GRASSÉ (1955, p 351) La vertèbre dont nous disposons est une dorsale moyenne, compris e entre la sixième et la neuvième, puisque l'inclinaison du processu s épineux sur l'axe du centrum est presque nulle ; les critères de détermination du rang de la vertèbre, tels que les expose J STRUTHERS (1888 , p 443, 640 et 651), confirment cette hypothèse LE CENTRUM est massif, section cordiforme, haut de 238 mm e n avant Son diamètre transversal maximal est de 278 mm Son diamètr e antéropostérieur atteint 143 mm sur la face ventrale ; il est un peu plus grand dans la partie supérieure puisqu'il est de 160 mm en dessous d u départ des apophyses transverses Ces dimensions sont nettement supérieures celles données par J STRUTHERS (1888, p 444) pour le jeun e mâle de la Tay River : la longueur du centrum est in 7/8 pour l a sixième dorsale (123,8 mm), crt jusqu'à inches (152 mm) pour l a dixième dorsale, et atteint un maximum de inches 3/8 (161,5 mm ) pour la quatorzième La hauteur du centrum de la sixième la neuvième crt de 178 181 mm Au même niveau la largeur du centrum est peu près constante et est de 228,6 mm Ces valeurs sont égalemen t supérieures celles relevées par F.W TRUE (1904, p 96) pour M osphyia , qui présente des vertèbres dorsales dont la longueur du centrum cr t de inches (50,8 mm) pour la première inches (127 mm) pou r les cinq dernières LES FACES LATÉRALES ET LA FACE SUPÉRIEURE DU CENTRUM sont dépri mées longitudinalement et portent de nombreux trous nourricier s (fig a) Il y a sur les faces latérales, en avant et en arrière, de s reliefs d'insertions ligamentaires orientés suivant l'axe de l'os Un e carène ventrale rudimentaire existe l'arrière du centrum, ce qui firme la position moyenne de notre vertèbre dans la série des dorsales La face antérieure et la face postérieure sont planes, avec de nombreuses rugosités disposées radialement Les recherches que nous avons effectuées au Muséum d'Histoire Naturell e Paris ne nous ont pas permis de retrouver ces pièces Il semble donc qu'elle s soient perdues Ce serait alors notre individu qui constituerait le record d e taille — 192 — LE CANAL NEURAL est haut de 94 mm et large de 180 mm Il est semi circulaire et sa voûte porte une tubérosité médiane Il est légèremen t asymétrique, comme le sont aussi les apophyses transverses et l'apophyse épineuse Cette asymétrie est fréquente chez les Cétacés, comm e l' ont souligné P J VAN BENEDEN et P GERVAIS (1880, p 19) et E J SLIJPER (1936, p 409-415) LES APOPHYSES TRANSVERSES sont volumineuses et nettement relevée s vers le haut leur extrémité distale (fig 2, b) ce qui, d'après F.C FRASER (communication personnelle), est caractéristique d'un individu jeune Le bord antérieur des apophyses transverses est assez mince et montr e d'importantes insertions musculaires Le diamètre antéropostérieur de s apophyses est de 101 109 mm au départ et s'élargit jusqu'à 145 mm aux extrémités Le diamètre dorso-ventral varie de 60 62 mm a u départ jusqu'à 75 et 77 mm vers le bord distal Il y a des trous nourriciers et des sillons vasculonerveux en grand nombre L'arc neura l b 20 cm a c Fig — La vertèbre de jubarte, Megaptera novaeangliae a : vue latérale ; b : vue de face ; c : vue de dessus -193 porte deux zygapophyses antérieures Ce sont des lames bord inférieur tranchant, hautes de 120 mm environ, et dont les bords externes son t distants de 130 mm L'apophyse épineuse est subverticale, bord antérieur tranchant et bord postérieur arrondi Son diamètre antéropostérieur est peu près constant (160 mm) et son diamètre transversa l diminue de 35 mm vers la base 27 mm au sommet Sa surface est lisse, avec quelques sillons vasculonerveux L' apophyse épineuse es t légèrement inclinée sur la droite Dimensions de la vertèbre : — Hauteur totale : 630 mm — Diamètre transversal maximal : 850 mm — Hauteur du centrum : 238 mm — Diamètre transversal du centrum : 278 mm — Longueur maximale du centrum : 160 mm — Hauteur de l'apophyse épineuse au-dessus du canal neural 320 mm III) CONCLUSION L'omoplate et la vertèbre de Megaptera novaeangliae qui ont ét é mises notre disposition sont deux pièces ostéologiques intéressantes : tout d'abord parce que les squelettes de comparaison sont rares dan s les collections, ensuite car ces deux os ont appartenu un animal d e taille exceptionnelle, et certains caractères anatomiques sont développé s un degré rarement atteint Les squelettes de jubartes adultes sont rares ; il en est d'ailleur s de même pour de très nombreux Cétacés, même pour les plus grand s et ceux qui sont exploités industriellement ; notre connaissance de s Cétacés actuels est encore très imprécise (BUDKER, 1957 ; HEUVELMANS, 1958 et 1965) Le Muséum National d'Histoire Naturelle ne comptai t en 1880 qu'un seul squelette complet de mégaptère, celui du « rorqua l du Cap» de G CUVIER (VAN BENEDEN et GERVAIS, 1880, p 118) et divers os de la mégaptère du Nord, en particulier deux omoplates de provenance inconnue Le British Muséum (N H ) ne possède actuellemen t aucun squelette adulte (FRASER, communication personnelle) Il exist e un squelette Dundee (STRUTHERS, 1888) et un squelette Liverpoo l (GRAY, 1864), tous deux d'individus juvéniles Plusieurs restes osseu x sont au Muséum de Bordeaux (FISCHER, 1881) F.W TRUE (1904, p 212 ) dénombre cinq squelettes aux U S A (Washington, Philadelphie, Niagara Falls, Milwaukee) P J VAN BENEDEN et P GERVAIS (1880, p 124) e n comptent un dans chacun des Musées de Copenhague, Leyde (squelett e de jeune, déjà signalé par FLOwER 1864, p 397), Bruxelles (individ u presque adulte selon FLOWER, 1864, p 397), Louvain (un jeune d'aprè s FLOWER, 1864, p 418), Lund, Berlin et Léningrad Le Muséum d'Histoir e Naturelle de Lyon ne possède comme Mysticète qu'un squelette comple t de Balaenoptera physalus et divers restes correspondant deux autre s individus de la même espèce, plus quelques fanons ; il n'y a aucun os de Mégaptère Notre jubarte est un individu de très grande taille L'omoplate es t beaucoup plus volumineuse que toutes celles dont les dimensions ont ét é publiées ; une seule la dépasse, mais les mensurations en sont contradictoires, selon qu'elles sont prises dans P GERVAIS (1871, p 89), — 194 — h en c m 110 - 90 80 7060 50 - a 40I 70 I I 80 90 f I 1 1 100 110 120 130 140 150 160 11 10 12 13 14 15 16 17 en c m L en m Fig — a) Variations relatives de la longueur et de la hauteur du scapulum * : individu étudié ; * : omoplate du Muséum de Paris, les mensurations diverses ; : autres individus ; h : hauteur du scapulum ; : longueur du scapulum b) Longueur du squelette en fonction de la hauteur du scapulum o : M osphyia ; : autres individus ; h : hauteur du scapulum ; L : longueur total e du squelette c) Longueur du squelette en fonction de la longueur du scapulum o M osphyia ; : longueur du scapulum ; L : longueur totale du squelette On notera la position particulière de M osphyia -195 P FISCHER (1881, p 59) ou P J VAN BENEDEN et P GERVAIS (1880, p 128) La plupart des ouvrages de vulgarisation accordent au genre Megaptera une taille maximale de 15 m F.W TRUE (1904, p 212-213) donne les dimensions mesurées de 1899 1901 dans deux stations de pêche de Terre Neuve La longueur moyenne s'établit 13,62 m pour la premièr e station et 11,05 m pour la seconde, les extrêmes étant de 7,92 m e t de 14,33 m D'autres dimensions sont encore fournies par F W TRUE : B RAWITZ a mesuré en Norvège (Ile aux Ours) individus de 10,5 14,25 m (moyenne : 12,71 m) ; le même auteur cite aussi les mensurations publiées par A.F Cooxs (31 jubartes de 6,27 17,70 m, moyenne : 12,42 m), tout en présumant qu'elles ont été prises le long de la cour bure du dos Le jeune mâle de la Tay River (Ecosse) décrit pa r J STRUTHERS (1888-89) ne dépassait pas 12 m L'individu échoué en 187 sur les côtes de Vendée atteignait 13 m (FISCHER, 1881, p 56) La jubarte capturée aux Bermudes en 1942 mesurait 11,58 m (WHEELER, 1943) Le plus grand exemplaire jamais signalé est une vieille femell e prise aux Bermudes en 1665 : elle était longue de 26,82 m et était accompagnée d'une autre femelle de 18,29 m Cette référence est due u n auteur anonyme et F W TRUE qui la reprend ne précise pas si le s longueurs ont été prises en courbe ou suivant une horizontale ; ce témoignage est la fois trop ancien et trop imprécis pour qu'il soit possibl e d'en tenir compte, mais ni P J VAN BENEDEN et P GERVAIS (1880) n i J STRI THERS (1888) n'excluent l'existence d'animaux de cette taille, estimant seulement qu'il ne peut s'agir que de cas très rares Nous avons tracé la courbe représentant les variations de longueu r du scapulum en fonction de sa hauteur (fig 3, a), puis celles représentant la longueur du squelette en fonction de la hauteur de l'omoplat e (fig 3, b) et en fonction de la longueur de l'omoplate (fig 3, c) ; les différents points obtenus se répartissent selon une droite dont un seu l individu s'écarte franchement (le type de M osphyia Cope) ; nous avons prolongé cette droite pour avoir une idée de la longueur du squelett e de notre individu La fig 3, b donne une longueur très légèrement inférieure 16 m et la fig 3, c une longueur voisine de 17 m Etant donné qu'il s'agit de la longueur du squelette, nous pouvons affirmer sans gran d risque d'erreur que notre animal approchait 18 m, tout en n'étant pas encore adulte La comparaison des dimensions de la vertèbre avec celle s fournies par J STRUTHERS et F W TRUE donne un résultat équivalent Nous avons rappelé que la réduction des apophyses acromienne e t coracoïde est typique du genre Megaptera Cette réduction est plus o u moins complète Cependant l'omoplate de M bellicosa Cope, figurée par F W TRUE (1904, pl XXXIV, fig 4) est celle qui ressemble le plus la nôtre par le degré de réduction de ces apophyses Il est curieux d e constater que son origine géographique (Saint-Domingue) est la mêm e que celle présumée pour notre individu Si on ne distingue actuellemen t qu'une seule espèce dans le genre Megaptera, le problème de la différenciation de plusieurs sous-espèces ou formes géographiques n'est pa s encore résolu ; il ne pourra l'être que lorsqu'on disposera d'un matérie l suffisant et lorsque le détail des migrations des jubartes sera connu A ce moment, peut-être, le maximum de réduction des apophyses d e l'omoplate sera-t-il considéré comme ayant une valeur systématique Enfin, si nous rendons grâce la Presse locale de nous avoir mis -196 sur la piste d'un animal intéressant, nous nous permettrons de regrette r que le journaliste qui « décrivit » les pièces osseuses n'ait pas demandé au préalable l'avis d'un mammalogiste compétent ; cela lui aurait évité d'accumuler un tel nombre d'erreurs en si peu de lignes Présenté la Section d ' Histoire naturelle générale en sa séance du 20 janvier 19 -70 BIBLIOGRAPHIE SOMMAIR E BENEDEN P J VAN et GERVAIS P (1880) — Ostéographie des Cétacés vivants e t fossiles Arthus Bertrand édit., Paris, vol texte, 634 p nombreuses fig , vol atlas, LXIV pl BOURDELLE E et GRASSÉ P -P (1955) — Ordre des Cétacés, in P -P GRASSÉ , Traité de Zoologie, Masson édit , Paris, t XVII, fasc 1, p 341-450, fig 372-445 BUDSER P (1957) — Baleines et baleiniers Horizons de France édit , Paris , 193 p., XXXII pl CUVIER G (1836) — Recherches sur les ossements fossiles IV édit , t VIII , E d'Ocagne édit , Paris, 332 p DuvERNoY M (1851) — Mémoire sur les caractères ostéologiques des genre s nouveaux des Cétacés vivants ou fossiles Ann Sei Nat , sér 3, Zoologie , t 15, p FISCHER P (1881) — Cétacés du Sud-Ouest de la France Actes Soc Linn Bordeaux, vol XXXV, sér 4, t V, 219 p , VIII pl FLOWER W.H (1864) — Notes on the skeletons of whales in the principa l Museums of Holland and Belgium, with description of two species apparentl y new to science Proc Zool Soc , London, 1864, p 384-420, 17 fig GERVAIS P (1871) — Remarques sur l'Anatomie des Cétacés de la division de s Balénidés, tirées de l'examen des pièces relatives ces animaux qui son t conservées au Muséum Nouv Arch Mus Hist Nat Paris, t VII, p 65-146 , pl III-X GRAY J E (1864) — On the cetacea which have been observed in the seas surrounding the British Islands Proc Zool Soc , London, 1864, p 195-248, 24 fig GRAY J E (1866) — Catalogue of Seals and Whales in the British Museum B M (N H ), London, 402 p , 101 texte-fig GRAY J.E (1870) — Observations on the Whales described in the « Ostéographi e des Cétacés » of MM VAN BENEDEN et GERVAIS Ann Mag Nat Hist , sér , vol 6, p 193 HEUVELMANS B (1958) — Dans le sillage des monstres marins : le Kraken e t le Poulpe colossal Pion édit., Paris, 498 p , 36 texte-fig , cartes, XXIX pl HEUVELMANS B (1965) — Le Grand-Serpent-de-Mer Le problème zoologique et sa solution Pion édit , Paris, 751 p , 122 texte-fig , cartes, XC pl LESSERTISSEUR J et SABAN R (1967) — Squelette appendiculaire, in P -P GRAssÉ , Traité de Zoologie, Masson édit , Paris, t XVI, fasc 1, p 709-1 078, fig 465-831 RoLLAND G (1968) — Le Brontosaure a fait de vieux os Une curieuse découverte La Tribune - Le Progrès, édition Vallée du Gier, 15 juin 1968 SLIJPER E J (1936) — Die Cetaceen Vergleichend-anatomisch und systematisch Ein Beitrag zur vergleichenden Anatomie des Blutgef5ss-, Nerven-und Muskelsystems, sowie der Rumpfskelettes der Sâugetiere mit Studien über di e Theorie des Aussterbens und der Foetalisation Capita Zoologica, La Hague , vol VII, part 1-2, 590 p , 256 texte-fig STRUTHERS J (1888-89) — On some points in the anatomy of a Megaptera longimana Journ of Anat , Edinburgh, vol XXII, 1888, N S vol II, part , p 109-125, pl V-VI, part 2, p 240-282, tab , pl X-XII, part 3, p 441-460 , tab et p 629-654, tab ; vol XXIII, 1889, N S vol III, part 3, suite , p 124-163, tab , pl., part 4, p 308-335, tab , et p 358-373, tab TRuE F W (1904) — The Whalebone whales of the western North Atlantic compared with those occuring in the european waters, with some observations o n the species of the North Pacifie Smiths Contrib to Knowledge, Washington , vol XXXIII, 332 p , 97 texte-fig , L pl WHEELER J G.F (1941) — On a Humpback whale taken at Bermuda Proc Zool Soc , London, 1941, t 111, p 37-38 WHEELER J G.F (1943) — On a Humpback whale taken at Bermuda in 1942 Fro c Zool Soc , London, 1943, t 113, p 121-125 ... fossile depuis le Pliocène, avec le s espèces M similis et M minuta décrites par P J VAN BENEDEN de Belgique et de Grande-Bretagne Il y a aussi des espèces pléistocènes comme M affins Van Beneden,... vue de face ; c : vue de dessus -193 porte deux zygapophyses antérieures Ce sont des lames bord inférieur tranchant, hautes de 120 mm environ, et dont les bords externes son t distants de 130... mesurées de 1899 1901 dans deux stations de pêche de Terre Neuve La longueur moyenne s'établit 13,62 m pour la premièr e station et 11,05 m pour la seconde, les extrêmes étant de 7,92 m e t de 14,33

Ngày đăng: 05/11/2018, 21:06