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-74 SUR QUELQUES NOMS PATOIS DE PLANTE S par M COQUILLAT (suite et fin) GESSE TUBÉREUSE — Indre : favasse, faveriau (fausse-fève) Tournugeois : archinette ; en beaucoup d'endroits : favèle et auss i macusson, marcusson, arnote Vulg Gland de terre (comesLathyrus tuberosus tible V Fève GROIN D'ANE — Chissey-lès-Mâcon : krop poilouse (fém ) Ce mot krop vient de l'allem krop f « laitue, herbe comestible » , krơpfen « gaver » Il est employé Lacrost et Royer pou r désigner le Pissenlit (V ce mot) Dans le Lyonnais il s e vend, sous le nom de groin d'âne, non seulement les jeune s rosettes de la plante véritable, mais aussi celle de la Ptérothèque de Nỵmes (Pterotheca nemausensis) et même le Pissenlit, déjà avancé dans sa pousse GIROFLÉE — Indre : carafé, du lat caryophyllum Il semble qu e « giroflée » soit une déformation de « giroflier », analogi e de parfum Rive-de-Gier : vieuillie « violier » Cheiranthus Cheiri Giroflée Violier HARICOT — Coligny, Saint-Amour : fafieûla, de phasiolos (DiosCORIDE) et phasiolus (PLINE) On trouve faizol et faiole t dans l'ancien provenỗal On en a tirộ flageolet (hort.) et fayol, puis fayot (argot) Haricot commun Phuseolus vulgaris HELLÉBORE FÉTIDE — Tournugeois Pissôli, sans doute allusion ses propriétés diurétiques, mais aussi purgatives (drastiqu e Helleborus foetidus violent) Hellébore fétide HÊTRE — Isère : Fayâ ; Royer : foyar ; Lacrost : fouayâ ; Clessé : fouyâ ; Indre : fayaud, fouineau, fouteau Tous ces mots viennent du latin fauus nom de l'arbre Fayard désigne le hêtre en plusieurs régions de France Fou (XII° is.), foutea u (XVI° s ) de même que f au (les faux de Verzy), s'appliquen t encore au hêtre en divers patois Le mot fouet dérive d e fou Faine vient de Pagina (gland), gland du hêtre recherché par la « fouine », Fagina meles (A DAUZAT) Hêtre de s Fagus silvatica bois, Fayard Houx — Lyon (et aussi Langued ) : agrevou ; Saint-Genis-les-Olhères : égrelou ; Dauph., : aigrevo ; Royer : agueurla ; Clessé : agairle Anc franỗ aigre f euille, gre f euille, allusion aux piquants dont les feuilles sont hérissées Indre : écoursat, corcier, cousat Il semble bien que tous ces mots contiennen t Ilex aquifolium la racine celtique ac « pointe » Houssaie lieu ó pousse le houx, et houssière : fourré de houx, ont persisté dans la toponymie LAICHES — Mâcon : leutses (ou lëtses) ; Champagne : lauches Ces mots ont été précédés dans notre langue par lisca (VIII° s.) et par leske (texte picard de 1248) et viendraient de la langue d'un peuple probablement préceltique (O BLOCH , Carex sp A DAUZAT) LAITERONS — Beynost : languissons, leudes (plur.) ; Indre : liaitrous, laitrons, laicherons (plur.) ; Tournugeois : yatche Tous — 75 — ces mots contiennent la racine lac, lactis « lait » La plante contient un latex blanc Sonchus oleraceus, S arvensis, S asper LAITUE VIVACE — Indre : chevrille, bas lat capreida, caprago Dan s le langage populaire on nomme aussi cette plante «corne-decerf » et « chevrette », allusion la forme en cornes de se s feuilles Lactuca perennis LAMPSANE — Indre : grageline = gras-geline La plante est utilisée engraisser les volailles S -et-L : poule-grasse Çà e t : gras-mouton, sens analogue Lampsane commune Lampsana communis LIERRE GRIMPANT — Royer : gérl ; Lacrost, Clessé : dyèrl ; Verz é ière Ces mots dérivent du latin hedera, de prendere « prendre » ; la plante s'accroche aux arbres et aux murs ; vieux franỗ ốdre (Xe s ), ierre (XII e s.), puis fusion de l'article avec le substantif, dormant Lierre Hedera Helix LISERONS — Diémoz : vorvolle ; Royer : voyé (fém ) ; Uchizy : veuche ; Clessé : viyi ; Lacrost : vaille (fém.) Ces mots, qu i désignent le Liseron des champs Convolvulus arvensis sont généralement employés au féminin Royer : voyo (au masculin) Liseron des haies Convolvulus sepium Ces mots contiennent la racine celtique vi (V Clématite) Sav : riola « liane » Cf rioute (Saule), Riorte (Viorne) Indre : Luset, du celt lub ô herbe ằ (L TOURAINE) LOTIER — Indre : triolet, doublet de trèfle (V ce mot), allusion Lotus corniculatus aux feuilles trifoliées Lotier corniculé Mais triolet, en d'autres lieux (Diémoz, Verzé) désigne le trèfle rampant et même la Luzerne lupuline — Medicago lupulina (V Trèfle, Luzerne) LUZERNE — Diémoz : lizerné ; Royer : lizarn ; Lacrost : lizern , tous ces mots du provenỗal luzerno, lat lucere « luire » (graines brillantes), cependant cette étymologie est incertaine Luzerne cultivée Medicago sativa A Bourg-Saint-Maurice, La Motte-Servolex, on nomm e san-fouin (Sainfoin) ce qu'ailleurs on nomme luzerne cultivée Par contre La Motte-Servolex, on appelle louizern a ce qui est l'esparcette (FI.AMMARY) Onobrychis sativa (V Lotier, Trèfle, Sainfoin) LYCOPODE — Ain : Herbe-à-adirer : a -éloignement, dir direction Indre : herbe d'engaire : engrer = égarer Certains thaumaturges de village prétendent que celui qui a marché su r le Lycopode perd son chemin Lycopode en massue Lycopodium clavatum MACRE — Lacrost : pomatche, de pomache (XVI e s ) dont mâche est une forme tronquée S -et-L , Lyon : doucette ; Verzé : doucette, saveur fade Indre : boursette, broussette, du celt bruc, « diviser, ramifier » (L TOURAINE) ; Diémoz : reponValerianella olitoria chons (plur ) Valérianelle potagère MASSETTES — Indre : rauches, rouèches, roûches, noms donnés au x grandes feuilles des végétaux aquatiques tels que les Masettes ou Typhas Douai : mataras, anc franỗ mactrax, ou matras, nom du trait lancé par l'arbalète, analogie de forme -76 avec les tiges (A BERTON) Typha latifolia, T minima Clessé : freumajoule ; Indre : fromagère ; Nord-Est : fromageon Ces mots sont suggérés par la forme discoïde d u fruit, en petit fromage On retrouve des formations de même inspiration dans le patois de Niederbuchsiten (Suisse) et sans doute ailleurs Malva rotundifolia, M silvestris (et autres) MÉLAMPYRE — Royer : roujolle ; Indre : rougerolle, couleur roug e du sommet de la plante Mélampyre des champs Melampyrum arvense MÉLILOT Indre : malignot, malunot, formes altộrộes du franỗais mélilot dans lequel on trouve le radical mel, « miel » , plante mellifère Melilotus officinalis, M macrorhiza, M alba MERCURIALE — Poitou : morcura, morcoua Indre : morguat (pr l'u) ; Chissey-lès-Mâcon : mèrecruelle Ces noms sont de s formes de « mercuriale » Beynost : vignatte ; Mazille, Buffières : vegnoule = petite vigne (forme des feuilles et sur tout des fruits) ; en beaucoup d'endroits : foirolle, en raiso n de ses propriétés purgatives Mercuriale annuelle Mercurialis annua MILLEPERTUIS Royer : milpartu ; Lacrost : milportu ; Verzé : milpèrtu Dans tous ces mots, pertu = pertuis = trou Allu sion aux glandes translucides des feuilles Hypericum perforatum MOURON DES OISEAUX — Indre : mordon, déformation de mouron , ce dernier mot venant de deux mots grecs mos et oros signifiant oreille de rat, de souris Mais cette étymologie es t incertaine ; cependant mouron désigne souvent des plante s ayant de petites feuilles opposées : mouron d'alouett e (Cerastium vulgatum), mouron d'eau (Samolus Valerandi) , mouron de fontaine (Montia aquatica), mouron de montagne (Moehringia muscosa), faux-mouron (Anagallis arvensis) On emploie le plus souvent « mouron » pour dé signer le mouron des oiseaux qu'on nomme encore, en certains endroits, morgeline (mords geline ! = mange, poule D Stelllaire intermédiaire Stellaria media V Lampsane MOUTARDE DES CHAMPS — S ,et-L et un grand nombre de localités : senève, senevé, sanve ; Chissey-lès-Mâcon : snave (permutation de lettres) Du lat sinape, grec sinapi, anc fr sanve : plante produisant la graine dont on faisait la mou tarde, obtenue aujourd'hui de variétés cultivées surtout l'étranger qui nous les fournit Indre : rabiniau (V Ravenelle), ruce, du celt roc « rouge », plante rubéfiante (Cf eruca = Roquette, (V ce mot) Moutarde des champs Sinapis arvensis NAVET — Indre : naveau ; celt nap, lat napus, franỗ navet aprố s nap, nef, navel (V Navette) Brassica napus NAVETTE — Indre : rabette, diminutif de rabe (L TOURAINE), Brassica oleracea, var campestris V Ravenelle Le Colza, Brassica oleracea, var oleifera, est une plante différente MAUVE — — 77 — Tournugeois : le fruit, mep'yes, nep'yes (plur ) ; Varennes-Saint-Sauveur : meilles Indre, l'arbre : meslier, mêlier ; le fruit : mêle, du lat mespilus Néflier d'Allemagne Mespilus germanica NERPRUN — Indre : noirprun « prunier noir » On dit aussi noirteint, prugnou, brugnou, qui ont la même origine et signification Nerprun purgatif Rhamnus catharticus NIELLE — Royer, Lacrost, Clessé : niôle ; Indre : Lène (permutation de lettres), du bas lat nigellus : graines noires Lychnis Nielle Lychnis Githago NOISETIER — Verzé : alogni, le fr alôgne ; Châtelans : alanie ; Diémoz : alâgnier ; Saint-Genis-les-011ières : alognyi, du lat abellana, avellana « petite noix, noisette » Tournus : nusille, lat nux, (Cf nousillade l'art Châtaignier) ; Indr e coudre, du lat corylus = casque, forme de la cupule, pui s colurus, bas lat codra, franỗ coudrier Coudrier Noisetier Corylus avellana NOYER — Coligny, Saint-Amour : nouyi, nayé ; Royer : noué ; Clessé : nouyé ; Verzé : noyi Indre : nouer, nuger, le terrain : nugerie Tous ces mots du lat nux « noix » Le fr , Mâcon , Charol : cala ; Indre : kka, ou tacot, du celt ca s « fruit dur, gland, etc » ; coque très dure : cerriau ; coque tendre : cendrillot (on en fait des pièges cendrilles , ou mésanges) L'enveloppe : cale, ou écale, chalin, chal é haut-all skala de skalia : « tuile » ; la coque ligneuse : croeze, troué, creuze ; Charol : cruge (lat coucha, conchylium) Noyer royal Juglans regia OGNON — Vieux lyon : seypi, bas lat sepia, ceba Oignon cultivé Allium cepa ORGE — Laives, Etrigny : ôrge ; Bragny : eûrge ; Clessé : ourge ; Ozenay, Farges, Uchizy : ordge ; L'Abergement : arge ; Sermoyer, Chavannes-sur-Reyssouze, Varennes-Saint-Sauveu r ôirzou Tous ces mots, du lat hordeum Orge vulgaire Hordeum vulgare L'Orge de printemps, dans l'Indre : baillarge, du celt bag « lier », parce qu'on la met en gerbes, et aussi marsèch e Hordeum distichum (se sème en mars) Orge deux rangs ORME — Royer, Lacrost : Orm ; Clessé : ourm ; Indre : urmiau , umiau, ormelle ; ormes rabougris : umerasses Gaul lemos, Ulmus campestris lat ulmus, fr ormeau Orme ORTIE — Saint-Genis-les-011ières : urti ; Clessé, Royer, Chisseylès-Mâcon : eurti ; Lacrost : eurtyé ; Indre : ortige, ortruge , étruge ; Mas Cent : ortiedjo, ortiedzo, du lat urtica dériv é d'urere « brûler » : plante piquante et rubéfiante TJrtica dioica, U urens OSEILLES AQUATIQUES — Beynost : roindres (plur.) ; Charol , Clun y rouennes (plur ) ; Royer : rouettes (plur ) ; Chissey-lès-Mâcon : rouintes (plur.) ; Indre : ruambe, rouambe, rouande Bas lat rudember, rapprocher de « rouir » V rouèche s (Massettes) Ces mots désignent généralement les oseilles grandes feuilles des lieux humides, mais aussi Rumex paNÉFLIER — — 78 — tientia et même Rumex crispus (V Oseilles champêtres) R aquaticus, R hydrolapathum OSEILLES CHAMPÊTRES — Indre : parelle, parielle, du bas lat paradilla Clessé : erb salé (saveur) ; Royer : neuzeuille la sarp « oseille de serpent » Rumex patientia, R acetosa, R crispus Selon les régions il peut y avoir des confusions entre le s « roindres » et les « parelles » PANICAULT — Châteauroux : échardon courant, échardon roulant L'ensemble de la plante est globuleux ; déracinée, elle roul e sous l'impulsion du vent Chardon rôlant = chardon Roland , est une altération de chardon roulant ; Loir-et-Cher : chardon vacabon (vagabond) Indre : Iringe Eryngium album, de PLINE, Erugion en grec Panicaut est la traduction d e Panis caldus « pain chaud » = piqûre brûlante Lacrost, Royer : tchardo pignolo Indre : gatiauchaud, même sens qu e « panicaut » : les aiguillons arrêtent la main trop vivemen t approchée (L TOURAINE) Eryngium campestre Cf Echardons (Chardon penché) PARIÉTAIRE — Indre : parière, pariette (doublets), du lat paries « mur », cause de l'habitat de ces plantes Parietaria off icinalis PATURINS — Indre : pâtisse, lat pascere ô paợtre ằ, plantes des põturages Poa pratensis, P trivialis (et autres) PERSIL — Royer : piarrsi, pyarsi ; Lacrost : pyersi ; Clessé : pyerassi, du lat petroselinum : plante aromatique poussant par mi les pierres (patois : piarres) Petroselinum sativum PEUPLIER — Diémoz : pive ; Lacrost, Verzé : peup ' ye ; Royer, Clessé : peup'l (1 mouil.) ; Indre : poplier, pouple, peupliard, bouillard, aloyard Du lat populus, nom de l'arbre Le s noms en liard contiennent une racine celtique (breton elo) Peuplier noir : Populus nigra Peuplier blanc Populus alba Royer, Clessé : trebl ; Verzé : tremb'ye, du lat tremulus «arbre qui tremble » : les feuilles s'agitent au moindre vent Tremble Populus tremula PISSENLIT — Indre : cochet ; Lacrost, Royer : krop (la) ; Clessé : yatche ; Saint-Jean-de-Maurienne létéchon ; Albertville : ladechon (CONSTANTIN) Ces trois derniers mots patois capellent que cette plante a du lait Le grand nombre de mot s patois, et leur diversité, attestent de l'ancienneté de l a consommation du pissenlit en plats ou en salades (de salad a = salé) Le franỗais pissenlit rappelle les propriộtộs diurộtiques de cette plante Pissenlit, Dent-de-lion Lyon : baraban cf le toponyme chemin de Baraban, Lyon A Saint-Etienn e (Loire), un restaurant de la place du Peuple inscrit encore sa carte la « salade de barabans » Taraxacum Dens-leonis V Groin d'âne PLANTIN — Royer : piata ; Clessé : platé ; Lacrost : piaté Ces mots dérivent du lat planta « plante du pied » Le verbe latin plantare est interpréter comme « enfoncer avec le pied » Plantago major, P lanceolata (et autres) POIRIER — Verzé : poèri ; Lacrost : poéré ; Clessé : pori Ces mots, — 79 — Pirus communis du lat pirus, désignent le poirier cultivé Le poirier sauvage Pirus piraster , et les variétés inférieures du Poirier cultivé, se nomment Verzé poèronni ; le fruit : poèron ; Indre : poirillon, bésige , et poire étrangle-chien POMME DE TERRE — Verzé : katroï'che ; Ain : catifla ; Ardennes : tartoufe ; Meuse : cartofle ; Marne : cartofe ; Annecy : tartifla ; çà et : catrouilles Ces mots sont des corruption s de l'allemand kartoffel, lui-même déformation du nom italien taratouff li, tartuffoli « truffe de terre », se retrouvan t dans le Midi : tartuffe et tartiffle On trouve aussi : truffe , treufe, et patate (Patate de Virginie : PARKINSON, 1629) ; Chissey-lès-Mâcon : tapines Tous ces mots sont liés l'histoire de l'introduction de la pomme de terre, et l'extension de sa culture, dans notre pays Le nom franỗais gộnộralisộ de ô pomme de terre » a donné des déformations patoises : pémetière, pometerre, pèmeterre, etc Solanum tuberosum POMMIER — Le nom gaulois du pommier ahalla persiste dans l a toponymie : Avallon, Avallec, Valuéjols Mais l'arbre es t partout désigné sous des noms dérivés du lat pomus, Mâcon : pommi ; Lyon : poumi, s ' appliquant l 'arbre cultivé Malus communis : croux, trouais , Indre : crouer, croutier, crouaisier ' ; le fruit Ces noms ou d'autres de même oricrudus indigeste) (lat gine se retrouvent ỗ et l sur une longue bande de territoire qui s'étend du Berry la Suisse (L TOURAINE) Ils Malus acerba s'appliquent au Pommier sauvage pied de pou: poupier, du lat pulli pedem « POURPIER — Indre let », en raison de la forme et de la disposition des feuilles , ce qui explique d ' autres noms patois de cette plante Lyon s : poupié, polpié, porpier et même piépor, piapor PourPortulacca oleracea pier,potager PRIMEVÈRE — Tournus, côté montagne : parjalle ; Royer : parjal ; Lacrost : coucou ; Clessé : coutyou ; Indre : pâquette Le terme très répandu de coucou signifie « fleur qui s'épanoui t quand chante le coucou » Les autres mots patois rappellen t la période de floraison, vers Pâques Primevère officinale Primula officinalis La Primevère grandes fleurs se nomme, dans l'Indre : ro saune, de hosannah, c'est-à-dire fleur de Pâques Primula grandiflora : poerné ; Clessé PRUNIER — Mâcon : peurni ; Royer, Lacrost Prunier cultivé nom de l'arbre poerni Du lat prunus, Prunus domestica Saint-Genis-les-011ières : davôni, le fr davôgne Le même, var silvestris, Indre, (le fr ) prune cochons : prune balourde Indre : prugnoux, tuellier, trudellier, tridellier ; le fr : tuelle, tudelle, tridelle, c'est-à-dire : « prun e grives » Du celt trid tournoyer, lat turdus, turdela : trie ou grive — 80 — Prunier des haies Prunus insititia Indre : sirotier, et le fruit : prune-sirot, du bas lat prunus serotinum, « prunier tardif » Prunier nobertier Prunus insititia, var PRUNELLIER — Tournugeois : pouelchi ; Varennes-Saint-Sauveur : peleussi ; Royer : poulatchi ; Lacrost : poueli ; Clessé : pouleusi ; Mâcon : pelossi ; Saint-Léger-sur-Dheune : peurnalé ; Indre : prugnoux Le fr : Mâcon : pelosse, peloce Anc Lyon : pialoussa ; Tournugeois : pouleuches ; Lieudieu : cabasses Anc franỗ belossier (Glos DUCANGE) du bas lat balosius, belosius Le prunier épineux est connu depuis le s temps les plus reculés sur notre territoire Base des haie s Prunus spinosus naturelles, il bordait les chemins celtiques QUINTEFEUILLE — Indre : pied de coulomb (de pigeon), forme d e Potentilla reptans la feuille Potentille cinq feuilles RAVENELLE — Mâcon : ravou ; Charol : ravounelle ; Tournus : ravnale ; Indre : rabiniau, ramnelle, rabe (fausse rave) Radi s Raphanus raphanistrum Ravenelle Ne pas confondre cette plante, pétales veinés de violet , avec la Moutarde des champs, pétales jaune-uni V Mou tarde) Roqur~rrr — Indre : ruce, éruce sont les noms vulgaires, assez répandus, de cette plante méridionale Du celt roc « rouge » , plante rubéfiante, d'ó eruca « roquette », cultivée Eruca sativa V Moutarde RosEAu — Indre : rousiau ; anc franỗ ros et rosel ô roseau » , nom donné aux hautes plantes aquatiques longues feuille s et plus spécialement au Roseau balai Phragmites communis RENONCULE — Beynost : piapou ; Lyon : piapeu, piapan, piapiou Tournugeois : pipous (plur.) ; Charol : pipou ; Clessé : pipoué ; Diémoz : piépô ; Annecy : piapo Tous ces mots, e t leurs analogues, assez répandus, ont une origine semblable , du lat pes pulli « patte de poule » (forme de la feuille) Ils s' appliquent plusieurs espèces, notamment Ranunculus acris, R repens, etc : V Pourpier RENOUÉE — Royer : trênretsche ; Clessé : trnosse ; Saint-Genisles-011ières : trênassi ; Lyon : trnasse Tous ces mots viennent du lat trahere, bas lat trajinem, ' allusion aux tige s couchées et rampantes de la plante Renouée des oiseaux Polygonum aviculare RONCE — Indre : éronce, éronde et par corruption aronde S -et-L : éronges ; Mâcon : ronges, bas lat rumex, acc rumicem, san s analogie ' avec le lat rumex « oseille » Rumex « ronce » semble plutôt se rattacher runcinare « raboter », et signifie plante qui écorche (L TOURAINE) Ronce arbrisseau — Rubus fruticosus Les fruits : Indre : mẻres, mỏres, mảres ; S -et-L : moûres ; Mâcon : moûrons, mûrons (du verbe mûrir, lat maturare) Lieu rempli de ronces : roncier SAINFOIN — Midi : esparceto (orig inconnue) qui a donné espar - — 81 — cette maintenant généralisé Châtelans : persette Çà et esparceil, esparcet Onobychis sativa V Trèfle SALSIFIS DES PRÉS — Thônes, Annecy : barbadian (barbe du diable) ; Aime : barbabou, barbe-à-boc ; Dingy : barbabô (FLAMMARY) ; Pont d'Ain : herb bou = barbe de bouc ; S -et-L barbolotte, barbotte « petite barbe », allusion aux aigrette s plumeuses de la plante mûre Clessé : mayebrou, may'brou (herbe broûter en mai) Tragopogon pratensis SAUGE — Indre : orvale (qui vaut de l'or) = Sauge sclarée, auss i appelée « toute bonne » en raison de ses propriétés aromatiques Salvia sclaréa Royer : orvô (sens analogue) Sauge des prés Salvia pratensis SAULE — Verzé : sôge ; Royer, Clessé, Lacrost : sôj ; Saint-Genisles-011ières : chôzou Le mot saule vient du francique sahala, puis sahla et lat salix Les branches du saule coupées pour être utilisées sont « l'osier », du germ halster et bas lat auseria Coligny, Saint-Amour : javan Indre : oisi l (doublet de osier) ; bas lat ozilium, breton ozil, du celt ausios « plante des lieux humides » (L TOURAINE) On trouve encore, Indre : verdiau (lat viridis), d'où viennent verdaille « gaule longue et flexible », verdeller « tresser l'osier » e t en Lyonnais : vorgines « saulaies spontanées des bords d u Rhône », qui est une déformation de vergines « verges » lat virga, bien qu'on donne parfois ce mot comme dérivé d e vorge, nom populaire de l'Ivraie ? Mâcon : villon « lien de paille ou d'osier servant attacher (Mâcon : acouler) la vigne » Mâcon : rioute « lien d'osier servant lier le s fagots » V riola (Liseron), riorte (Viorne) Tout ce qui précède concerne divers saules et plus particulièrement le Saule des vanniers ou osier blanc Salix viminalis Salix alba Indre : aubier (du lat alba) Saule blanc Indre : marsaule, « saule qui fleurit en mars » Saule Marsault Salix capraea SEIGLE — La Truchère, L'Abergement, Loisy, Clessé : seille ; Hurigny, Uchizy : seuille ; Romenay : cheuli ; Varennes-SaintSauveur : selya ; Reyssouze, Chavannes : seilla ; Verzé seuille (11 mouil ) Tous ces termes, du lat secare, racine sec celt segal et sega « faux » (anc faulx) Seigle céréale Secale cereale V Seiglat (Brome) Lacrost : sorbé ; Clessé : sorbi, du celt sormel « sorbier » Cf armel (Cerisier) Indre : Cormener, du gaul corme Royer : éparyolé ; le fr Saint-Léger-sur-Dheune Sorbus domestica épeuriots Sorbier domestique STRAMOINE — Royer : arb la tôpe On prétend que cette plante , par ses racines, éloigne les taupes Datura Stramoine (PomDatura stramonium me épineuse) On en dit autant, surtout dans la vallée de la Loire, d e l ' Euphorbe Epurge V Euphorbe SORBIER — — 82 — Royer : Soéré ; Clessé : suyer ; Verzé : soyer ; Indre : su, sué, sui Somme : séus Tous ces mots, du lat sudo r « sueur » Les fleurs du Sureau sont sudorifiques Lacrost : pouèta « pétard », allusion aux jeunes tiges qui, vidées d e de leur moelle, forment le canon des pistolets pneumati Sambucus nigra ques construits par les enfants Sureau noir Le Sureau yèble, dans l'Indre, se nomme iuble, ible, iège ; Lacrost, Royer : loèn Ces mots dérivent du latin ebulus Sambucus ebulus = hièble, yèble THYrvi — Charol : serpoulet ; Dauph serpoulet (Alpes), sarpoule t (Rhône) Ain : pignolet (Abbé RICHARD), déformations du latin serpa « ramper » Clessé : frizulé ; Verzé : frizolet (feuillage frisé) ; Lacrost, Royer : ploé sauvadj ; Bresse : pilleu ; Morvan poulot, du grec polion « menthe » (parfum) Ce s patois s'appliquent au Thym serpolet Thymus serpyllum On cultive parfois en bordure, dans les jardins de nos régions ; comme condimentaire, le Thym vulgaire, plante de s coteaux secs du Midi, et qu'on appelle là-bas la farigoule Thymus vulgaris Les mots farigoule et frigoule sont aussi utilisés en Savoi e (A :L MERCIER, d'après CONSTANTIN et GAVE) pour le thym vulgaire, cultivé TILLEUL — Royer : tiyo ; Clessé : tiyol ; Indre : tillol, tyol, tuyolé , Tilia platyphylla tuyolier, du lat tilia nom de l'arbre TRÈFLE — Royer : triyolé ; Clessé : triyulé ; Lacrost : trốf ; du lat trifolium, vieux franỗ trefeul et treufie Saint-Genis-les011ières : chéfène (lat fenum « foin ») Ces patois s'appliquent diverses espèces de trèfles communs, généralement sauvages, et quelquefois cultivés Trifolium pratense (et autres) On appelle trouillot, triolet, en S -et-L le trèfle rampant Trifolium repens Dans le Brionnais et une partie de l'Autunois, le trèfle de s prés, T pratense est appelé sainfoin Dans le Brionnais o n appelle «sainfoin rouge» le trèfle incarnat Trifolium incarnatum C'est le farouch du Midi, de f e routch « foin rouge » V Lotier, Luzerne, Sainfoin Ligustrum vulgare TROÈNE — Indre : brinier, vzinier roc celt vi ? (V Clématite) Les rameaux flexibles du troène sont assez souvent retombants et s'enracinent dans le sol , formant des marcottes naturelles TUSSILLACE — Royer, Lacrost, Clessé : Pât (on dit : floé d'pât, « feuilles de pât ») ; Verzé : Pâtte (foyes de pâttes) Analogie avec la forme d'une patte = Pas d'âne, nom vulgaire : Tussilago farf ara Savoie : taconnet (FLAmAiARY) VERNE — Mâcon : vern, vârn, vârgne ; Royer : varn ; Lacrost : varn (fém ) Indre : vergne du celt ver ou gwern = bon ; Alnus glutinosa bas lat vernus VESCE — Uchizy : veuche ; Royer : vatche ; Lacrost : ouètche ; Clessé : vos ; Verzé : vésse Du lat vicia Ces mots désignent diverses espèces de vesces nuisibles aux moissons, surtou t Vicia tracta, V tetrasperma (et autres) aux seigles SUREAU — — 83 — En certains villages (Indre) on les nomme jardriaux, jarous se, pois de pigeon Les graines, en mélange avec celles de s céréales, sont quelquefois appelées du terme collectif : vescerons V Coronille variée, Gesse sauvage, Gesse cultivée VIORNE — Indre : mouacine, forme dialectale du nom populair e mancienne ou mancianne ; Tournugeois : tater (lat trahere, V bryone) Virieu-le-Grand : édgèle (L GIRERD)-, viendrai t de ce que les habitants d'Egieu, hameau de la commun e d'Armix, fournissaient autrefois le bois de cet arbre l'usag e d'échalas Viburnum lantana Indre : vauzelle, doublet de oisil (V Saule) Çà et : rior te (V liseron), allusion aux rameaux fins et souples de l a viorne obier Viburnum opulus Indications relatives aux sources de nos renseignement s Nous avons une certaine connaissance des patois des hameaux situés l'ouest du bourg de Verzé (S -et-L.) Cela n'aurait pas suffi charpenter cett e note sans les indications verbales qui nous ont été fournies par : M, J ACARIE, Propriétaire, 134, rue Bataille Lyon e ; M Ch EuvRAT, Employé P et T., rue de la République Cluny (S.-et-L.) : M L GIRERD , Propriétaire et botaniste, au Cotter , Virieu-le-Grand (Ain) ; M M GUILLERMET, Propriétaire Beynost (Ain) ; M M JAMBON, Propriétaire-exploitant, aux Varennes, Cne de Mazille (S -et-L.) ; M P PÉRIER, Propriétaire, 7, place Louis-Chazette, Lyon e ; M P TERREAUx, Propriétaire Chatelans, Cne d'Annoisin (Isère) ; M Fr NÉMOZ, Propriétaire Diémoz (Isère) ; M J ROBIN, Jardinier-Horticulteur, place Prudhon Cluny (S -et-L ) ; M H SAiDRIN, Propriétaire-Viticulteur, La Corbetterie, Cne de Verzé (S -et-L ) M J SERRA, Propriétaire au Reulet, Cne de Saint-Léger-sur-Dheune (S.-et-L ) Nous avons, en outre, consulté les documents suivants : RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES J -B ONOFRIO — Essai d'un glossaire des patois du Lyonnais, Forez et Beaujolais Lyon, 1864 L CLEDAT — Le patois de Coligny et de Saint-Amour Rev des Patois Ne 3, Juillet-Oct 1887 E PRILIPON — Le patois de Saint-Gerais-les-011ières et le dialecte lyonnais Rev des Patois N o 4, Oct -Déc 1887 Dr SAINT-LAGER — Signification de la désinence ex de quelques noms d e plantes An Soc Bot, de Lyon T XXV , 1900, p 21 L TOURAINE — Nomenclature populaire de quelques plantes dans le département de l'Indre Imp Langlois Châteauroux 19 ? A FLAMMARY — Réflexions sur quelques noms de plantes Revue Savoisienne 1926 let semestre M -A ROBERT-JURET — Le patois de la région de Tournus Soc des Amis de s Arts et des Sciences de Tournus T XXXI Mâcon, 1931 i8 G MAZENOT et VIOLET — Plantes des champs et des bois (en patois 'de l a région de Tournus), publié la suite de l'article précédent G NÉTIEN — Toxicité de certaines farines de légumineuses Bul Soc Lin Lyon Nov 1944, p 127 10.A -L MERCIER — Les végétaux dans le Folklore et l'Ethnographie Soc d' Ethnographie de Paris 1957, 1958-59, et années suivantes 11 Ch ROSTAING — Les Noms de Lieux Paris 1948 (Col Que Sais-Je ? N e 176) 12.L GUYOT et P GIBASSIER — Les Noms des Plantes Paris 1960 (Col Qu e Sais-je ? No 856) 13.L GUYOT et P GIBASSIER — Les Noms des Arbres Paris 1960 (Col Que Sais je? N o 861) 14 L GUYOT et P GIBASSIER — Les Noms 'des Fleurs Paris 1960 (Col Que Sais-je? N o 836) ... glandes translucides des feuilles Hypericum perforatum MOURON DES OISEAUX — Indre : mordon, déformation de mouron , ce dernier mot venant de deux mots grecs mos et oros signifiant oreille de. .. patois de la région de Tournus Soc des Amis de s Arts et des Sciences de Tournus T XXXI Mâcon, 1931 i8 G MAZENOT et VIOLET — Plantes des champs et des bois (en patois 'de l a région de Tournus),... ruambe, rouambe, rouande Bas lat rudember, rapprocher de « rouir » V rouèche s (Massettes) Ces mots désignent généralement les oseilles grandes feuilles des lieux humides, mais aussi Rumex