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Annales and Bulletins Société Linnéenne de Lyon 3967

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10 e Année Avril 194 N'' BULLETIN MENSUE L DE L A SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LYO N FONDÉE EN 182 RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU AOUT 193 DE S SOCIÉTÉS BOTANIQUE DE LYON, D'ANTHROPOLOGIE ET DE BIOLOGIE DE LYO N RÉUNIE S et de leur GROUPE de ROANNE Secrétaire général : M le D' Bo s &aoUH, 49 avenue de Saxe ; Trésorier : M P Gun.e auoz, 7, quai de Ret z SIÈGE SOCIAL A LYON : 33, rue Bossuet ;Immeuble Municipal ) ABONNEMENT ANNUEL ' France et Colonies Franỗaises ẫtranger lIULTA PAUCIS 25 franc s 50 — Chèques postaux etc Lyon, 101-0 PARTIE ADMINISTRATIV E ORDRES DU JOU R CONSEIL D'ADMINISTRATIO N Séance du Mardi 13 Mai 1941, 20 h 30 , Vote sur l'admission de nouveaux membres : M H COIFFAIT, instituteur en retraite, Saint-Plantaire (Indre), Entomologie, parrains : 31M Testout eL D' Bonnumour — M hoeSAKOFF, Mas Tourlaque, chez Vincent, Grasse (Saint Mathieu) (Alpes-Maritimes), Entomologie, parrains : MM Testout et Nicod — M Louis GENT, 39, rue Villon, Lyon, '7 , parrains : MM Guillemoz et Pouchet — M Henri MAZARD, 10, ru e Palais-Grillet, Lyon, parrains : 3III Guillemoz et I3randon — M Pierre PAULIN, 46, cour s Charlemagne, Lyon, parrains : MM Guillemoz et Pouchet — M J WATRIN, E -M Ai r Tunisie, avenue Gambetta, 'l'unis (Tunisie, Entomologie, parrains : MM D' Bonnamour et Testout — M L PuzENAT, ingénieur civil, Immeuble Reinhardt, Avenue Landais, Marrakech-Guéliz, Maroc, Minéralogie pure et appliquée, Botanique, sp cryptogames ; parrains : MM Testout et D e Bonnaenour 2° Situation morale et financière de la Société 3' Questions diverses SECTION ENTOMOLOGIQU E Séance du Samedi 10 Mai 1941, 16 heures Sur les subdivisions de l'Espèce dans les classifications entomologique s actuelles (2'e partie) Organisation des excursions entomologiques 1° M TESTOUT, SECTION D'ANTHROPOLOGIE, DE BIOLOGI E ET D'HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRAL E Séance du Samedi 10 Mai 1941, 17 heures 1° M BERNER (de Marseille) Note sur Trunỗalella subcylindrica L 2° Questions diverses SECTION BOTANIQU E Séance du Lundi 12 Mai 1941, 20 h 15 1° M m ° ScRNURR — Fleurs rapportées de vacances 2° Questions diverses SECTION MYCOLOGIQUE Séance du Lundi 19 Mai 1941, 20 heures 1° M PoucHET — Les champignons envisagés du point de vue alimentaire 2° Présentation de champignons HERBORISATION PUBLIQU E Le dimanche 11 mai, sous la direction de M PERRA Rendez-vous aux Brosses l'arrivée du car Lyon-Miribel partant de Lyon (quai Jules-Courmont), h 10 — Retour Lyon pour midi DON S M MOURGUE, Marseille : 25 francs M BIEDERMAN, Winterthur (Suisse) : 100 francs Nos remerciements AVI S I,es Sociétaires qui ne conservent pas les Bulletins et qui ont encore en leur possession des numéros de l ' année 1940 et spécialement de mars 1940, nous rendraient service en voulant bie n les renvoyer au siège, 33, rue Bossuet PROCÈS-VERBAUX SECTION MYCOLOGIQU E Séance du 17 Février 1941 M BRANDON fait une causerie technique du plus haut intérèt sur : L ' évolution des noyaux dan s la cellule des Champignons supérieurs Cet exposé constitue le point de départ d ' importants travaux, dont M BRANDON voudra bien honorer la Société La présentation de champignons s'avère fort intéressante vu l'époque Notre collègu e M GRANGE nous a apporté des serres du Parc de la Tète-d'Or : Vol varia volvacea et Lepiota haema losperma M POUCHET a récolté dans les Monts du Lyonnais : Pleurotus ostreatus, Tubaria pellucida , Psilocybe atrorufa, Collybia velulipes, Aleurodiscus disci/orrais, Lenzites tricolor, Plientura /aginea, Coriolus hirsutus Séance du 17 Mars 1941 M JOSSERAND présente : Une petite, énigme de la mycologie : l'apparition simultanée d ' une mêm e " espèce dans des localités éloignées (sera publié) M POucRET fait part aux Sociétaires des Excursions mycologiques fixées pour avril et mai Puis M le Président présente un lot de ]liyeena slrobilirolc, espèce créée assez récemment pa r FAVRE et KusNER Ce mycène, qui figure pour la première fois dans les présentations faites — 51 - notre Société, a été apporté par notre collègue M 1lxuriv, qui le récolte fréquemment dans l a région de Nantua-Poncin-Auibronay sur des cônes d'Epicea Noté la suite : Quelques Ilygrophorus llarzuolus récoltés par M PELLETIER et Collybies clauus , Pleurotes oslrealus, Nemaloloma sublalerilium, Nemaloloma capnoïdes, Aleuria uesiculosa GROUPE DE ROANN E Séance du Avril 1941 M LARUE parle de la durée de la vie des ètres vivants M Alfred LEFÈVRE présente les champignons suivants provenant de Saint-Polgues (Loire) : Collybia cirions, Hygrophorus maruolus, llarasmius perforons, Phylacleria terrestris, Tubari a pell ucida En fin de séance, présentation d'une collection de lichens Une excursion mycologique et botanique aura lieu courant mai ; on consultera les journau x locaux Rectification — Séance du mars, lire « son frère au lieu de son père (don de M Léo n Vindrier) PARTIE SCIENTIFIQU E SECTION BOTANIQU E Le Gui : Historique — Destruction — Un Gui de Marronnier Par M F CIIASSIGNOL (Groupe de Roanne ) Un grand nombre de plantes ne sont connues et décrites que par des bota nistes 11 en est d'autres qui jouissent d'une certaine popularité qui leur a fait attribuer, souvent tort, des propriétés plus ou moins merveilleuses Le Gui est du nombre de ces plantes historiques, douées, dans l'antiquité , des vertus les plus extraordinaires : il guérissait de l'épilepsie, des vertiges , préservait des convulsions les enfants qui en avaient sur eux, etc Nos ancêtres, les Gaulois, le vénéraient comme plante sacrée et leur s prêtres, les druides, déployaient un cérémonial grandiose lorsqu'ils allaien t couper le Gui sur le chêne avec une faucille d'or Notre époque n'a pas complètement laissé tomber le Gui dans l'oubli ; celui de chêne surtout, en raison sans doute de sa rareté On sait que dan s beaucoup de villages en Bretagne, les jeunes gens et les jeunes filles recherchen t encore, avec passion, ce dernier et font fête celui ou celle qui l e trouve On l'emporte triomphalement avec son brandon de Gui ,jusqu' sa demeure où ce dernier est solennellement suspendu au-dessus de la port e d'entrée Puis les jeunes filles de la bande joyeuse passent, une une, par dessous où elles sont embrassộes, sans faỗon, par tous les garỗons prộsents Après une modeste, mais abondante ripaille, l'on brûle sur une tuile préparée ou sur une poêle ad hoc, le Gui cueilli Le Roi du Gui distribue ensuit e gaiement les cendres tous les assistants qui devront les conserver précieusement, comme des porte-bonheur, dans de petits sachets qu'ils placen t sur leur poitrine En Angleterre, les fêtes de Christmas ou de Noël seraient incomplètes si -52 le Gui n'y avait pas sa place, et, dans les maisons les plus riches comm e dans les plus humbles, une touffe de Gui est un ornement obligatoire sus pendu au plafond et la coutume veut que l'on ait le droit d'embrasser s a danseuse quand on se trouve passer sous le Gui Les jeunes gens voien t arriver Christmas avec bonheur, car beaucoup de mariages se décident a u cours de ces fêtes Le-Gui n'étant pas abondant chez eux, les Anglais en font venir des quan tités considérables de France Dans Le Monde des Plantes, COSTANTIN nou s apprend qu'il en a été embarqué, Saint-Malo, en décembre 1893, cen t soixante et onze mille kilogrammes, destination des Iles Britanniques ! Toutefois, le côté légendaire et récréatif mis part, il n'est pas douteu x que le Gui, en s'implantant sur les arbres fruitiers surtout, est pour un eu x hôte dangereux contre lequel il faut réagir Bien que, pour plusieurs auteurs, Gaston B0NNIER notamment, l'association entre le Gui et l'arbre hospitalier puisse être assimilée une symbios e puisqu'en hiver, alors que l'arbre est dépouillé de ses feuilles, le Gui, toujours vert, le fait profiter des produits de son assimilation chlorophyllienne , il n'en est pas moins vrai que, lorsque le Gui est abondant sur l'arbre, i l l'épuise et ce dernier ne tarde pas succomber Comme remède, il n'y a que l'abatage, l'aide (l'un instrument tranchant , des branches au-dessous du parasite, car on le voit rarement sur le tronc d e l'arbre La meilleure époque pour la destruction du Gui, est l'hiver, principale ment en décembre, parce que l'arbre n'ayant plus de feuilles, il est facil e de voir toutes les touffes, et aussi cause de la vente rémunératrice qu'o n peut en faire dans la plupart de nos villes et surtout aux Anglais, comm e on vient de le voir Il importe de combattre le plus possible l'indifférence ou la négligence d u cultivateur qui laisse parasiter ses arbres, car il ne fait pas seulement d u tort lui-même, mais aussi ses voisins, en laissant se créer sur son sol u n foyer de contagion d'où les oiseaux viscivores : grives et autres, propageront le mal Pour éviter toute nouvelle apparition de Gui sur les arbres fruitiers, i l serait nécessaire d'enlever aussi les touffes qui existent sur les autres arbres : acacias, peupliers, sur lesquels il est souvent abondant Cette opération es t parfois assez difficile, en raison de la hauteur des arbres, mais si elle étai t bien pratiquée seulement sur les arbres fruitiers, elle donnerait déjà u n résultat très appréciable Bien que le Gui ait été signalé en France, sur plus de cent espèces d'arbre s ou arbustes, il n'est fréquent, dans notre région, que sur un tout peti t nombre : Poiriers, Pommiers, Peupliers, Acacias Par contre, il est rare, ou très rare, sur la presque totalité des autre s -essences, notamment sur le Marronnier Cependant, dans la propriét é BARBIER, Avrilly (Allier), existait un assez gros Marronnier d'Inde (Ỉsculus Hippocastanum Lin ), âgé d'une soixantaine d'années, quia été abatt u le 15 janvier 1941, lequel portait deux touffes de Gui (Viscum album Lin ) ; l'une, toute petite, a été complètement brisée par la chute de l'arbre L'autre, assez volumineuse, âgée d'une dizaine d'années, n'ayant pas ét é endommagée, il m'a été permis de la cueillir pour l'offrir la Société Lin- - - 53 néenne de Roanne qui pourra la conserver dans ses collections en raiso n de sa rareté, car si le Gui de Marronnier ne jouit pas des faveurs du Gui d e Chêne, il n'en est pas moins bien plus rare D'après les nombreux ouvrages et Revues scientifiques consultés, il n' a été signalé, jusqu'à présent, que dans cinq départements ; dans la Haute Vienne : Combat, commune de Vicq, un Marronnier d'Inde garni de Gu i (Ch LE GENDRE), Revue scientifique du Limousin, octobre 1903, p 168 ; dans le Calvados, Mézidon (DE GtJERPEL), Feuille des Jeunes Naturalistes , janvier 1892, p 69 ; dans la Mayenne, Laval, dans le parc du Séminaire , on peut observer un Marronnier parasité par le Gui, les stations de ce genr e semblent être assez rares (C0RILLION), Monde des Plantes, 1938, p 33 ; dan s l'Orne, Alenỗon, au nombre des échantillons que possède la Société d'horticulture de l'Orne, figure, sous le n° 1746, le Gui sur EsculusHjppocastanum , rare (E LEMÉE), Les Ennemis des Plantes, 1910, p 402 ; dans l'Allier, prè s de Coulandon, dans la cour du domaine des Perrots, existent de nombreuse s touffes de Gui sur un vieux Marronnier d'Inde (Ernest OLIVIER), Revu e scientifique du Bourbonnais, 1907, p 39 C'est donc pour la deuxième fois, ma connaissance, que le Gui de Marronnier est observé clans le Centre de la France, en dernier lieu, la limit e des départements de l'Allier et de Saône-et-Loire, et des communes d'Avrill y et de Bourg-le-Comte ; c'est pourquoi il m'a paru intéressant de le mentionner SECTION MYCOLOGIQU E Une petite énigme de la mycologie : L'apparition simultanée d'une même espèce dans plusieurs localités Par Marcel JOSSERAND Nous voudrions, par la présente note, exposer un problème qui nou s intrigue depuis longtemps et, sinon en fournir la solution que nous n'avon s pu découvrir, du moins, en signalant le fait, poser la question, amorcer l a discussion et, en quelque sorte, attacher le grelot Il nous semble, en effet, que l'apparition simultanée d'une même espèce dans plusieurs localités est un phénomène assez curieux, dont la significatio n biologique est assez importante pour mériter l'attention des mycologues Or, ils semblent bien ne point s'y être intéressés jusqu'ici Mais voyons le s faits * ** LES FAITS — Nous avons eu bien des fois l'occasion de remarquer qu'un e espèce donnée apparaissait au mème moment dans des localités parfois largement distantes Elle appart tout coup ici, là, ailleurs encore, sino n toujours tout fait au jour J, du moins au cours d'une période suffisammen t brève pour qu'on soit autorisé employer l'expression d'apparition simultanée Nous précisons que nous ne parlons pas d'une poussée collective d e champignons de toutes sortes, mais bien de l'apparition spéciale de telle espèce particulière, indépendamment de toute poussée fongique générale L'Office de détermination mycologique de la Société linnéenne de Lyon, 54 -vers lequel convergent, chaque lundi, les récoltes effectuées la veille dan s des lieux-variés, nous permit d'abord de constater ce synchronisme pour l a région lyonnaise Nous avons pu ensuite étendre cette constatation dan s l'espace, grâce aux envois de nos correspondants qui, en automne, nou s parviennent en assez grand nombre pour nous fournir une vue d'ensembl e sur la situation de la végétation fongique d'une bonne partie de la Franc e ce moment Nous ne saurions trop les remercier ici pour les données qu'il s nous procurent ainsi Avant de discuter ce phénomène, assurément singulier, et afin de ne pa s raisonner dans le vide, exposons-en d'abord quelques cas concrets Si ce s cas se rapportaient des espèces banales, des espèces que la poussée automnale ramène automatiquement chaque année et dans toutes les régions , leur signification ne serait pas grande Il tombe sous le sens que ces coïncidences ne sont significatives qu'autant qu'il s'agit d'espèces peu communes, don t l'apparition est déjà inhabituelle en un point unique et devient tout fai t étonnante quand elle a lieu en plusieurs points simultanément C'est pourquoi, dans les exemples qui suivent, nous n'avons admis aucune espèc e courante 10 Le 14 octobre 1938, nous trouvons au Pré-Vieux, près Lyon, un pie d unique d'Omphalia afro-puncta, espèce suffisamment peu répandue pou r que beaucoup de mycologues expérimentés n'aient jamais eu la bonne for tune de la rencontrer Le lendemain, 15 octobre, nous nous préparons pour _ aller excursionner dans le massif de la Grande Chartreuse Au moment mêm e où nous partions, le courrier arrive nous apportant les paquets habituels e n cette saison Nous y trouvons clans un envoi de notre collègue, M BOUSSET, u n sujet de cette même Omphale provenant de la région de Belfort Le conten u des paquets examiné et pris en note, nous nous mettons au volant A pein e arrivé en Chartreuse, près Pont Pérant, nous sommes accueilli par un peti t lot de cette espèce croissant sur un rocher revêtement humique et moussu Et ce n'est point tout : l'année suivante, en mettant en fiches les périodique s dé l'année précédente, nous rencontrons dans le Bulletin scientifique d e Bourgogne, 1939, p 13, une indication de récolte fournie par M BARBIER , en date du 21 octobre 1938 ! Vdici donc une espèce rare qui se manifeste un beau jour un peu partout , puisque les renseignements, cependant infiniment lacunaires, que nous avons recueillis sur sa poussée nous la montrent surgissant dans quatre localité s bien séparées : Le 14-10-38, au Pré-Vieux, donc presque Lyon même Le 13-10-38, dans l'Est de la France, région de Belfort (distance de Lyon , vol d'oiseau : 260 km env.) Le 15-10-38, dans le massif de la Chartreuse (env 80 km ) Le 21-10-38, dans une localité proche sans doute de Dijon, donc env 180 km de Lyon 2° A l'époque où M KOHNER était Parisien, nous lui avons envoyé, pendant des années, bon nombre d'espèces et c'est souvent qu'il nous répondi t avoir précisément trouvé le champignon que nous lui adressions le jou r même où nous lui faisions notre envoi Exemple : ô J'ai reỗu votre 1lMycena Je l'ai immộdiatement reconnu pour la bonne raison que, la veille, je l'avais récolté en abondance au Bois (le Vincennes » (in tilt , octobre 1928) Distance Lyon-Paris : 400 km vol d'oiseau Inocybe hystrix Encore une espèce peu fréquente « En France, ell e n'a été recueillie que très rarement et seulement dans l'Est, en Bourgogne , aux environs de Paris et clans le Cotentin » (R HEru, Le genre Inocybe , p 149) Ce sont les seules indications que HEIM a pu relever dans son enquête Lui-même n'a jamais rencontré cet Inocybe Quant nous, nous faision s de la mycologie depuis quinze ans lorsque nous l'avons vu pour la premièr e fois Or, en 1936, la fin de l'été, jaillissement de cette espèce Nous l'avon s eue en mains trois reprises, de l'Ain (MAURY et BENONY legerunt) et d'Aillevillers (Haute-Saône), où nous l'avons trouvée sur sol argileux Le 20 septembre 1937, on nous rapporte l'Office mycologique un lo t de Lépiotes ayant tout fait le faciès d'excoriata, mais rougissant vivemen t dans le bulbe, sur les laines et parfois même sur le chapeau Il ne s'agissai t pas de Badhami, ni de rhacodes, encore moins d'helveola Nous ne nous sou venions pas avoir jamais rien vu de tel ni dans la nature ni dans la littérature ; nous ne pûmes que « sécher » honteusement Et sécher dûmes-nou s encore, quelques minutes plus tard, car on nous en apporta un deuxième lot ! Puis un troisième ! A l'Office du soir, tenu par M BOUCHET, nous en aper- ỗỷmes encore un apport Le temps manquant, il ne nous fut pas possible d'étudier cette espèc e comme elle l'aurait mérité, mais il est peu près certain que nous avions e u affaire L rubescens Vel , espèce tchèque laquelle nous n'avions pa s pensé sur le moment Ce L rubescens est-il une simple forme rougissante (mutation ?) d'excoriata, ou bien constitue-t-il une espèce indépendante ? C'est ce qu'un examen microscopique aurait sans doute établi Peu importe , au surplus, l'autonomie de cette espèce du point de vue qui nous occupe Il subsiste que voici un champignon frappant par son vif rougissement , impossible, de ce fait, ne pas remarquer si on l'a en mains, qui n'avait jamais été vu l'Office de détermination de notre Société avant le 20 septembre 1937, qui n'y a jamais été revu depuis et qui, ce jour-là, sortit de s paniers de quatre récolteurs ! Moins remarquable, parce qu'il s'agit d ' une espèce peu rare, est le ca s suivant que nous mentionnerons tout de même, cause de la distance sépa rant les deux lieux de récolte Un jour de la fin de l'été, nous trouvons dan s le bois du Casino de Charbonnières-les-Bains, près Lyon, une petite Omphal e blanche, integrella, qui, ce moment, s'y montrait abondamment Comme cette époque, nous avions encore des doutes quant son identité , nous décidons de la soumettre M le D r R MAIRE chez qui nous devions alle r le lendemain passer quelque temps Nous en glissons cinq ou six pieds dan s un tube et les montrons le jour suivant M MAIRE, en arrivant sa propriété du Fréhaut, près Lunéville, Meurthe-et-Moselle Il était bien inutil e de faire faire un aussi long voyage nos petites Omphales : dès les premier s pas que nous fỵmes avec M MAIRE, nous en rencontrâmes une colonie barrant obliquement un sentier et y faisant, si nombreux en étaient les sujets , comme une traợnộe blanche ô Wie gesaet ằ, eỷt dit RICKEN Poussée massive dans le Rhône, poussée massive correspondante en Lorraine Distance Lyon Lunéville : 350 km -56 6° Il y a quelques années, en octobre, un de nos collègues apporte l'Office mycologique des Lactaires délicieux aspect singulier ; leur teinte était terne, comme fondue ; ils avaient tout fait l'habitus de champignon s gelés, ce que la température des jours précédents ne permettait d'ailleurs pa s d'admettre De plus, le lait orangé restait sensiblement immuable ou n e verdissait qu'à peine Quelques instants plus tard, ce fut une daine qui nous présenta un lot d e Lactaires rigoureusement conformes aux précédents : chapeau pâle et terne , lait sub-immuable Lorsqu'une troisième personne nous confia, tout en fouillant son filet , qu'elle allait nous montrer un Lactaire ressemblant beaucoup deliciosus , mais suffisamment- différent toutefois pour qu'elle hésite le consommer , nous fûmes fixé, avant de l'avoir vu, sur ce qu'allait être le champigno n annoncé l Le soir, deux autres collègues encore apportèrent ces mêmes deliciosus anormaux Cette anomalie dont il est impossible de soupỗonner la cause (n i gelées, ni pluies importantes récentes), mérite-t-elle le nom de variété, d e mutation, peu importe ici Retenons seulement qu'elle se trouva ce lund i • dans cinq apports différents, provenant tous, il est vrai, de la région circum-lugdunienne, mais récoltés, cependant, dans des localités séparées pa r plusieurs dizaines de kilomètres 7° J SCIAEFFER a signalé (Beitrag zur Russula-Forschung II, Ann mycologici, XXXVI, 1938, n° 1, p 40) qu'il a récolté Russula puellula au Danemark au moment même où cette espèce se montrait Lyon (leg NIOLLE) C'est ici plus de 000 km qui séparent les deux points d'activité mycélienn e Frappé de ce phénomène de simultanéité, nous avions pris l'habitud e d ' en consigner les cas les plus nets et nous en retrouvons une assez grand e quantité dans nos notes, mais nous croyons sans intérêt de les transcrire ici, car nous pensons avoir suffisamment établi ledit phénomène par le s exemples que nous venons de rapporter et qu'il ne saurait être questio n d'expliquer par le hasard DIscussioN — Les faits étant exposés, il reste les interpréter Invoquera-t-on les conditions météorologiques : pluies, orages, périodes de chaleur, etc ? Nous les récusons aussitôt pour cieux raisons D'abord , ces conditions sont bien plus locales qu'on ne pourrait le croire Que de fois , quittant Lyon après une série de pluies, sommes-nous allé, clans le Haut Beaujolais, par exemple, comptant bien en rapporter du matériel d'étud e abondant et n'y avons-nous trouvộ que des bois secs, n'ayant pas reỗu l a moindre précipitation depuis des semaines Si une pareille discordance, qu e chacun a pu constater au cours de ses déplacements, existe fréquemmen t entre deux points distants d'une cinquantaine de kilomètres, combien plu s accusée doit-elle être quand il s'agit de couples géographiques tels que Lyon Paris ou Lyon-Lunéville ? Puis, surtout, deuxième objection, l'explicatio n météorologique est une explication générale, pouvant peut-être justifier une poussée collective de l'ensemble des champignons, mais elle ne saurait -57 aucunement rendre raison de l'apparition simultanée d'une espèce donné e dans toute une série de lieux, alors que les autres espèces manquent parfoi s complètement Ce n'est pas, nous y insistons, une explication valable pour tous les champignons pris en bloc qu'il faut trouver, mais bien une explication s'appliquant telle ou telle espèce, spécialement, électivement, une explicatio n montrant pourquoi le mycélium d'Omphalia atro-puncta ou d'Inocybe hystrix ou de Lepiota rubescens, somnolent depuis des années, s'est brusquemen t réveillé, brusquement mis en devoir de produire des carpophores et d'en produire de partout Les facteurs météorologiques ne paraissant pas pouvoir être retenus pou r ces deux raisons, on s'oriente alors vers des causes non locales ; on songe des actions d'origine extra-terrestre, aux taches solaires, par exemple Malheureusement, on a fait un tel emploi de ces modifications de la surfac e solaire pour expliquer toutes choses plus quelques autres, qu'ors ose pein e les invoquer Faisons-le cependant Admettons que les mycéliums soien t sensibles l'on ne sait quelle action cosmique, taches solaires ou radiation s magnétiques d'origine infiniment lointaine L'hypothèse n'est pas absurd e a priori Elle a ceci de séduisant que des effluves magnétiques n'ayant pa s une action locale, mais baignant largement toute la terre, on comprendrai t que des régions éloignées en ressentissent en même temps les effets Oui, mais si la première objection ne tient plus, la seconde conserve plein e valeur : comment admettre qu'à une situation magnétique donnée, répond e une seule espèce et non l'ensemble des espèces ? Quelle richesse de radiation s mycétogènes — si radiations mycétogènes il y a ! — faudrait-il imaginer , quelle immensité du clavier magnétique, pour qu'il y existât une touch e correspondant chacune des touches de cet autre clavier, le clavier de s espèces ? Il faudrait admettre qu'il y a un type de radiation favorable correspondant chaque espèce, excitant son mycélium et n'excitant que l e sien Accepter un mécanisme aussi étrangement compliqué serait sortir d u domaine de l'hypothèse permise pour entrer dans celui, qui lui est d'ailleur s toujours contigu, de l'intempérance imaginative Comme on ne voit aucune explication externe satisfaisante proposer, il reste chercher si l'on n'en pourrait découvrir d'interne, de propre au champignon lui-même et non plus située en dehors de lui De même que certain s arbres, par exemple, fructifient assez régulièrement une année sur deux, n e pourrait-on supposer, parallèlement, que certaines espèces ne développen t de carpophores que tous les trois, ou tous les cinq, ou tous les dix ans ? C e qui empêche de retenir cette supposition, c'est l'apparition absolumen t désordonnée, totalement capricieuse, des espèces Telle se montrera tou s les ans, puis s'abstiendra une année ; telle autre s'évanouira pendant un e longue période, puis repartra un beau jour partout, parfois deux ans d e L'influence des taches solaires n ' est pas niée Elle a été bien vérifiée dans certains cas , mais ce facteur, très réel, a été discrédité par•l'abus qu ' on en a fait Rappelons que certain s ont prétendu établir une relation entre l ' état de la photosphère d'une part et, d'autre part , le nombre des divorces, le cours des changes, le pourcentage de , candidats reỗus aux examen s et la quantitộ des faillites prononcées par les tribunaux ! On se sent évidemment quelque pe u ridicule en invoquant l' action des taches solaires après de tels excès ! — 58 — suite, ou trois ans, comme pour briser plaisir toute formule de périodicité Décidément, l'existence de facteurs internes semble bien des plus douteuses Cette absence de périodicité, cette irrégularité, cette fantaisie, ainsi qu e l'inexistence de facteu rs internes qu'elle parait impliquer, distingue d'ail leurs les Basidiomycètes charnus de beaucoup d'autres êtres chez lesquels , au contraire, il existe un cycle vital assez rigoureusement défini Un lépi -doptère, par exemple, passe successivement par quatre phases — oeuf, chenille, chrysalide, insecte parfait — dont chacune a une durée déterminé e (pour une espèce donnée, s'entend) Il y a, certes, une tolérance pour l a longueur de chacune de ces phases, mais elle est faible Inversement, chez les Basidiomycètes charnus dont le cycle compren d trois phases — spore, mycélium, carpophore —, seule la dernière a un e durée peu près constante les deux premières peuvent s'allonger démesurément : qui pourrait songer assigner une limite — et laquelle ? — l a période de semi-latence de la phase mycélienne ? II appart vraiment qu'i l n'y a, dans ce groupe de champignons, aucun mécanisme régulateur intern e présidant au déroulement évolutif Et c'est cette absence apparente d e mécanisme interne qui fait croire qu'en dépit de notre impuissance le s découvrir, ce sont des facteurs externes qui régissent le développement d e ces plantes Il n'est d'ailleurs pas interdit d'admettre une formule de conciliation : 'facteurs externes déterminants, mais agissant seulement lorsque certaine s conditions internes se trouvent réalisées Quoi qu'il en soit, le phénomène d'apparitions simultanées est, de tout e évidence, en relation directe avec un problèrne biologique fondamental : quels sont les /acteurs conditionnant l'activité du mycélium et le faisant passe r de l'état de demi-repos la phase génératrice de carpophores ? Nous recevrions avec plaisir les suggestions de nos collègues sur la question que nous venons de soulever RÉsuMÉ — Il arrive souvent qu'au cours d'une très brève période, un e espèce de champignon surgisse brusquement — et parfois après de longue s années d'absence ou de rareté — dans - toute une série de localités dispersée s sur une aire étendue Une série d'exemples de ce synchronisme sont fournis Plusieurs explications sont- discutées (facteurs météorologiques, magné tiques, périodicité de fructification) ; aucune ne peut être retenue Toute hypothèse cadrant avec les faits serait volontiers accueillie et , éventuellement, discutée ici SECTION D'ANTHROPOLOGIE, DE BIOLOGI E ET D'HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRAL E La culture vellave de Lens esculenta pu ,ÿensis ÉTUDE BIOCHIMIQUE D ' UN CR U Par Jules GABLES, de Vals près Le Puy (Haute-Loire) Suite L'Afrique du Nord jouit du climat méditerranéen caractérisé par l'extrème sécheresse de l'été ; le Velay, d'un climat continental peine effleur é par l'influence méditerranéenne qui vient mourir aux pentes des monts d u Vivarais, si bien que les mois les plus humides sont ceux de mai-juin et l a période sèche est en hiver Il suffit de comparer les chiffres de pluie mensuelle au Puy avec ceux non pas du Sersou, que nous ignorons, mais de Constantine où règne le même climat, qui, du point de vue phytogéographique, es t caractérisé par la même association du Jujubier, Zizyphus lotus ' : Constantine Le Puy J F Al A M J J A S O N D 33 52 58 45 10 11 0 37 78 59 28 31 46 59 79 82 69 71 67 70 53 36 Tota l 38 691 La différence est encore augmentée par ce fait que les pluies africaine s sont le plus souvent torrentielles et profitent beaucoup moins au sol que le s pluies lentes du Velay Du point de vue de l'insolation et de l'évaporation, l'écart est encore plu s grand En Afrique, plus de 000 km au Sud, par un des ciels les plu s purs qui soient et par une moyenne estivale supérieure d'une dizaine d e degrés, l'activité du soleil et la sécheresse de l'air sont incomparablemen t plus importantes qu'au Puy oit le soleil brille un peu moins de 000 heure s par an (5 h 20 en moyenne par jour) Chaque plante a besoin d'une certaine quantité de chaleur pour parveni r au terme de son cycle de végétation Cette quantité, qu'on a l'habitude d e mesurer en additionnant la moyenne des températures journalières, est pou r les Lentilles de 940° jusqu'à la floraison, de 1500° jusqu'à la maturit é d'après BECKER DII LINGEN , de 1500 1800° d'après CASTALDI : la Lentill e se trouve être la moins exigeante des Légumineuses Si la saison est plus froide, le temps de la végétation sera plus long et l a récolte plus tardive : la quantité part seule compter pour le cycle de l a plante Les Protides ont besoin, non seulement d'une certaine quantité niais sur tout d'une certaine qualité de chaleur Si deux jours 15° peuvent autan t faire pour la végétation qu'un jour 30°, il n'en va pas de même pour le s Protides : la protéogénèse se fera mal 15° Semée la fin des gelées, la Lentille se développe, et mùrit avec les cita A T3ALDIT Bulletin des Observations Météorologiques Commission Météor de la HauteLoire, 1913-1928 R MAIRE Carte phytogéographique (et Notice) de l' Algérie et de la Tunisie, 1926 BECI{En DILLINGEN Handbuch des Hulsenfrüchtenhaues, 1929 G CASTALDI I semi delle più conumi civaie o leguminose, 1921 60- leurs de l'été plus ou moins avancé Durant cette importante pộriode d u mỷrissement, elle reỗoit en Afrique beaucoup plus d'énergie solaire clans u n air beaucoup plus sec, et de surtout viennent, croyons-nous, les différence s en particulier de Protides entre les Lentilles d'Algérie et celles du Velay Des observations concordantes sur la corrélation des Protides avec l e climat ont été faites pour le blé par A DEMOLON et H BURGEVIN et pa r E SCHRIBAUX qui disait, le 14 juin 1939 l'Académie d'Agriculture : « Plu s la maturité est précoce, plus le grain blé est riche en azote ; plus la maturité est tardive, plus il renferme d'amidon » Et il insistait sur le peu d'importance qu'ont, relativement cela, le sol et les engrais I1 semble en êtr e de même pour la Lentille Cette influence a beau être profonde, elle reste accidentelle Contraire ment l'opinion commune, dont le Tribunal se fait l'écho en interdisant le s semences d'Algérie, elle ne part pas affecter l'équilibre spécifique qu i demeure inchangé Nous avons fait en 1939 des cultures expérimentale s comparatives, et les résultats qu'elles nous ent donnés, ont prouvé qu'il n e restait pas grand chose de ces différences A peine si la moyenne d'une séri e d'analyses attesterait la présence d'un centième de plus de Protides chez l a Lentille d'origine africaine cultivée sur terrain basaltique (21,9 % du poids frais au lieu de 21,7 °ô) ; cette supériorité atteint centièmes dans notr e culture sur marnes oligocènes Cette différence étant la plus importante que nous ayons remarquée (i l n'y en a aucune du point de vue de la cuisson), on peut dire que les Lentille s du Puy cultivées en Algérie et ramenées dans le Velay, perdent en une anné e tout ce qu'elles avaient acquis, tant et si bien qu'il devient impossible de le s distinguer de celles qui n'ont jamais quitté le Velay LA MATURATIO N La question peut se poser de savoir quel est le meilleur climat pour l a Lentille du Puy Du point de vue commercial, ou si l'on veut culinaire, l a réponse est claire : aucun climat ne vaut celui du Velay, puisque c'est lu i que la Lentille doit ces qualités remarquables qui en font un cru renommé Mais, plaỗons-nous au point de vue de la plante et non plus ceiui du consommateur : nous inclinons penser que le climat de l'Afrique du Nord es t meilleur Théoriquement, cela se comprend, puisque la protéogénèse peu t s'accomplir parfaitement jusqu'au bout : les Lentilles les mieux venues d u Velay se rapprochent de celles d'Algérie et les moins bien venues sont ridée s et pauvres en Protides (elles sont particulièrement nombreuses pendant le s années pluvieuses) - La différence essentielle part ainsi devoir se ramener une maturatio n plus ou moins complète Cette hypothèse, laquelle A DEMOLON et H BunGEVIN accordent tant d'importance pour le blé, se trouve corroborée pa r quelques autres observations Le tégument de la graine vellave semble n'être pas tout fait mûr si o n le compare celui de la Lentille africaine Il est en effet beaucoup plus adhé rent l'amande, si bien qu'on peut assez difficilement enlever une parti e A DEMOLON et H BURGEVIN Utilisation des éléments fertilisants dans la productio n du grain chez les céréales C.R Ac Sc , 208, p 667, 1939 — 61 — du tégument sans enlever en même temps une partie clu cotylédon Ce tégument, un peu plus riche en eau, représente un pourcentage légèremen t inférieur du poids de la Lentille S'ajoutant aux Protides, une des cause s de la différence de pénétration de l'eau ne viendrait-elle pas de ce que l a Lentille d'Algérie est mieux armée pour favoriser la pénétration normal e qui se fait des températures vitales, et pour entraver la pénétration anormale de la cuisson ? Les cendres sont plus abondantes dans les Lentilles du Velay Mais l a maturation des graines n'est-elle pas caractérisée par une diminution d u pourcentage des matières minérales ? Cette cause ne suffit sans cloute pas expliquer la grosse différence existante, mais elle intervient sûrement pou r sa part Un dernier trait, caractéristique de la vitalité, est le pouvoir germinati f assez nettement supérieur dans la Lentille d'Algérie et surtout plus résistan t aux différentes épreuves, de dessiccation en particulier, que nous leur avon s fait subir côte côte Une conséquence est que la proportion de la récolt e par rapport au poids de graines semées part supérieur pour celles d'Algéri e dans notre terrain d'expérience de Vals Et ceci nous suggère l'idée que, san s lui faire perdre ses qualités, on pourrait revigorer la Lentille du Puy e n l'envoyant passer une année en Afrique du Nord mais ceci a besoin d'êtr e largement expérimenté avant de pouvoir être préconisé La Lentille est d'ailleurs une plante méditerranéenne, qui doit normale ment garder de son origine l'adaptation la sécheresse estivale Les manuel s d'agriculture ne signalent-ils pas qu'elle préfère les terrains calcaires ? Cett e préférence est commune aux plantes transportées hors de leur milieu naturel dans un climat trop humide Ce n'est pas, en effet, le calcaire dont la Lentille a besoin puisque son terrain d'élection, le plateau basaltique du Velay , n'en renferme que 0,2 0,3 % au maximum, ce qui ne l'empêche pas d e porter les associations végétales soi-disant calcicoles, en réalité plus ou moin s xérophiles Il semblerait donc que la Lentille du Velay doive ses qualités particulières un déficit biologique précis : climat et sol sont tels que, tout en per mettant un développement convenable, ils gênent la maturation Ne pouvant parvenir son terme parfait, la graine s'arrête au moment où il ne lu i restait guère plus qu'à parfaire sa protection Si cet arrêt est un déficit d u point de vue biologique, il ne l'est pas du point de vue culinaire Quelques cas de reproduction d'Oiseaux sous un plumage immature Par NoEL MAYAun Les Oiseaux atteignent leur maturité sexuelle un âge qui varie selo n les espèces : si beaucoup sont capables de se reproduire dès leur second e année, c'est-à-dire un an révolu, et quelquefois même un peu moins , beaucoup aussi ne le sont qu'à l'âge de 2, 3, ans ou même davantage Cette période d'immaturité sexuelle est caractérisée par le port d'un plu mage différent de celui que porte l'oiseau en période de reproduction Cett e différence peut être minime et décelable seulement par des gens averti s elle est souvent très nette et peut être distinguée de loin — 62 — C'est ainsi que l'on connt un certain nombre de cas occasionnels ou fré quents où un oiseau s'est reproduit sous un plumage immature, et où il n' a pas attendu d'avoir revêtu le plumage de l'adulte au moment de la périod e de reproduction Prenons comme premier exemple le Grand Cormoran Phalacrocora r carbo (L ) Il n'est adulte normalement qu'à l'àge de ans Il porte alors un plumage entièrement noir reflets avec, au moment de la reproduction , des marques blanches aux cuisses et des filets blancs sur la tête et le cou Dan s sa première année le ventre est blanc, clans la seconde année il est brun , les marques blanches manquent Or, il a été constaté que, en plumage de première ou deuxième année, certains individus se sont reproduits (cf Ardea, 1930, p 79-82 et Bei(rage zu r Fortpflanzungsbiologie, 1933, I, p 1-14) Ces cas ne sont pas nombreux, il s ne paraissent néanmoins pas constituer une exception HAVERSCHMIDT qui a observé et travaillé la colonie de Cormorans Lekkerkerk en Hollande, a constaté que d'autres individus ne portaien t qu'un plumage nuptial incomplet Il semble que l'on puisse, en ce cas particulier, envisager deux comportements : L'oiseau, quoique jeune, a pris une partie du plumage nuptial pa r suite de son degré de maturité sexuelle précoce 2° L'oiseau, adulte, aurait dû prendre le plumage nuptial complet, mai s sa mue prénuptiale, se produisant un moment où sa maturité sexuell e ne devait pas être tout fait obtenue, n'a pu lui donner qu'un plumag e imparfait Remarquons que cette mue prénuptiale commence parfois dès décembre ; elle est généralement terminée la fin de février Le Héron pourpré, Ardea purpurea L Cet oiseau se reproduit normalement partir de ans : il porte alors l e plumage adulte Cependant je connais deux cas où des 9 portant le plumage immature de seconde année ont pondu Le juin 1872, Louis BUREAU trouvait sur l'ỵle de la Maréchale (Basse Loire) un nid contenant jeunes et oeufs : la du nid portait cette livré e immature Le 15 juin 1934 je tuai une avec ce même plumage qui venait de s'élever d'un nid contenant oeufs (étang de Bignotoi, Brenne) L'Autour des Palombes, Ace/piler yen(ilis (L ) Cette espèce porte son plumage juvénile avec quelques changement s partiels peu importants plus d'un an et ne prend le plumage de l'adult e qu'en novembre vraisemblablement de sa seconde année, d'après HARTERT Or, certaines 9 se reproduisent sous leur plumage juvénile dès leu r deuxième printemps : BREHM, HARTERT et MEYLAN l ' ont affirmé, ENCEI MANN, en 1928, dit ne l'avoir jamais observé En ce qui me concerne, j'ai vu en collection deux de ces jeunes 9 tuée s sur le nid : une jeune, Forêt d' Ancenis, 10 avril 1893 (Mus de Nantes) , une jeune, Saint-Léomer, Vienne, mai 1927 (coll J de Liniers') -63 -L'Épervier d ' Europe,Accipiter nisus (L ) De même que chez l'Autour, son plumage d'adulte n'est acquis qu'a u cours de son second automne Cependant sous un plumage de jeune la niche dès son second printemps (à un an) : ce cas est très fréquent ; peutêtre même, selon KLEINSCHMIDT, a-t-il toujours lieu Le Goéland argenté, Larus aryentalus L Le Goéland brun, Larus /uscu s L Ces deux espèces, très voisines l'une de l'autre, ne sont adultes que dan s leur cinquième année : après avoir porté toute une série de plumages juvéniles et immatures, l'oiseau ne revêt son premier plumage d'adulte qu' l'âge de ans bien révolus (en été ou automne), et ce n'est qu'au printemp s suivant qu'il se reproduit normalement pour la première fois C'est ainsi que j'ai tué, le 12 mai 1938, auprès d'une colonie de Goélands argentés, un d` de la même espèce que' je considère àgé de ans d'aprè s son plumage L'état de ses organes génitaux était le suivant : Les corps caverneux n'étaient pas développés comme ils le sont chez le s o'

Ngày đăng: 04/11/2018, 23:43