Manuel d''''Histoire Naturelle, Langlebert

r? MANUEL D'HISTOIRE NATURELLE Rédigé d'après les Prograinmes presciits pour Par j officiels des L;cées lesexamens du Baccalauréat langlebert PnOFESSEUn UE sciences l'IIÏSIQUES ET NATLBEI.LES DOCTEL'R EN UÉDECl.NE, OfFlClEn D'ACiDÉMIK VINGT-SEPTIÈME ÉDITION Ornée de gravures dans le texle PARIS IMPRIMERIE ET LIBRAIRIE CLASSIQUES De JILES DELALAINetFlLS RUE DES liCOLES, VIS-A-VIS DE LA ,-r>HBO.>".\E Aux termes d'un décret en date du 27 novembre 1864, l'examen du Baccalauréat es Sciences complet porte sur matières enseignées dans taires des lycées treint pour la classe les de mathématiques élémen- L'examen du Baccalauréat es Sciences resmathématique continue, jusqu'à nouvel la partie ordre, d'être subi dans les conditions existantes et avec les anciens programmes Aux termes d'un décret en épreuves orales de la date du 25 juillet 1874 une des Seconde Série pour l'examen du Bacca, lauréat es lettres consiste en une interrogation sur les sciences dans la limite du nouveau Plan d'études des lycées de 1874 Les contrefacteurs on dộbitants de contrefaỗons de ouvrage seront poursJiicis conformément aux lois ; tous exemplaires sont revêtus de notre yriffe ^jV^^^i-^^^^c^xii^^^.-Ê'^fc-»''^^ 1875 cit les HISTOIRE NATURELLE PROGRinse D'E!i'SEIGMIIEItT DES (Les chiffres sont ceux ilcs pages où la UCEES quesliori esl traitée.) CLASSE DE SECONDE Distinction des êtres organisés et inorganiqties, — Animaux et vé- gétaux, Zoologie — Notions sommaires sur l'appareil et'sur la digestion, 13 Appareil circulatoire des mammifères, 36 iligestif — des mammifères Cœur, artères, veines, vaisseaux lymphatiques, 37-41 l'acide carbonique, la — Notions succinctes sur compostion de l'eau, 56-59 Appareil respiratoire, 52 Organes du mouvement, 77 cles, 83 Système nerveux, 1)0 — Squelette des vertébrés, 77 — Nerfs moteurs et sensitifs, 92 sens, 94 Division du règne animal en embranchements, 112 vertébrés en classes, 122, Division l'air, des mammifères en ordres, 126 — l'oxygène, ; — mus- — Organes — Division de Indication des, de quehiues familles et de quelques genres, en insistant sur les caractères essentiels les des groupes les plus remarquables, et prenant les exemples parmi animaux utiles ou nuisibles, 131-150 Oiseaux, Reptiles, Batraciens, Poissons (exemples des groupes les plus remarquables), 153-182 Insectes, Arachnides, Crustacés, Principales classes des Annelés Annélides (animaux utiles ou nuisibles), 183-212 : princiiiaux groupes (animaux utiles ou nuisibles), 214-220 principaux groupes (animaux utiles ou nuisibles), 221-223 Infusoires, animaux microscopiques, 224-225 Mollusques Zoophytes — : : — Notions sommaires sur racines, — Idée succincte de nutrition de respiration chez végétaux, 235-255 mode de formation Fleur, parties essentielles, 207 — Notions sur Botanique 236-255 les les tiges, les feuilles, et la la les le du fruit; indication de ses parties essentielles, 291 Graine, 294 — — Germination, 30G Rôle des cotylédons, 309 végétal en plantes dicotylédones, monocotylédone Division du règne et acotylédones, 318 Plantes dicotylédones polypétales et monopétales, 323 Plantes monocolylédones, 340 Plantes acotylédones ou cryptogames, 347 u PROGRAMME DES LYCÉES VI Exemples choisis dans ces diverses classes parmi les espères les plus répandues, 323-352 CLASSE DE PHILOSOPHIE — Zoologie — Organisation comparée des animaux Tissus animaux, 10 Fonctions de nutrition, 13 Digestion : Circulation : sang, 33 — Asphy.Kie, : des vo}^étaux, 29 — Vaisseaux 36-40 — branchies, 61 — trachées, 62 appareil digestif; aliments, 13 Respiration, 51 Sécrétion — Absorption, et ; — 60 ; — cœur, poumons, 52; — chyiifères, 30 artères, veines, ; Chaleur animale, 65 — peau, 71 — Appareil urinaire, 69 — Muscles, S3 — Mécanisme du mouvement, 84 — 87 — Production des sons voix, 109 glandes, 68; Squelette, 77 Organes, Système nerveux, 90 — Nerfs moteurs, : sensitifs, 92 Actions réflexes, 94 Organes des sens, 94 Classification embranchements du règne animal, 112 Classe des vertébrés, 120; ordres des mammifères, 123 Botanique Tissus des végétaux, 228 Racines, 236-238; tiges, 239-248; feuilles, 250-255 Circulation de la sève, 258 Accroissement des végétaux, 260 Fleur, 267; fécondation, 285-287; fruit, 291 graines, 294; — : — — — — — germination, Classifications, — 318; teurs, — — — — ~ ; 306 312; — systèmes — méthode naturelle, — monocotylédones, 340; — artificiels, 314; subordination des caractères; choix des caractères domina- 320 — Dicotylédones, 323; acotylédones, 347 Distribution géographique des végétaux et des animaux, 354 '^.éologie — Constitution générale de notre globe, 365 — Phénomènes — géologiques de l'époque actuelle, 368 Torrents; fleuves; lacs: mers, 369; glaciers, sédiments; phénomènes de transport, 370; 371 Rôle de l'atmosphère dans la désagrégation des roches, 369; — — — — terre végétale, 411 déterre; soulèvements volcaniques, 375; — Chaleur et — tremblements — phénomènes minérales, 418; — centrale, 373; abaissements, 374-380; — sources thermales; eaux puits artésiens, 419 Phénomènes géologiques Disposition des roches anciens, 420 (|ui forment la croûte solide du globe, 366 — Roches ignées, 366, 413 —Roches sédimentaires ou stratifiées, 367 —Fossiles végétaux ou animaux; notions générales sur leur ordre de Filons, 415 succession, 367 Phénomènes de soulèvement, 380 Formation des chnes de montagnes, 417 Notions sommaires sur les terrains de sédiments anciens ou primaires, sur les terrains moyens ou secondaires, 393; 385; sur les terrains supérieurs ou tertiaires, 401; sur les terrains quaternaires, 408 — — — — — — TABLE DES MATIERES Les chiffres renvoient aux pages Notions préliminaires Indication générale des caractères qui distinguent les ờtres organisộs (animaux et vộỗfộtaux) des qui distinguent les tère.^ corps inorganiques (minéraux) animaux des végétaux — De — Carac- l'espèce en Page histoire naturelle Zoologie — — Chap I Du règne animal Exposition générale des divers organes qui constituent un animal Appropriation de ces organes leurs diverses fonctions Principaux tissus qui les composent — Chap II — Fonctions courent Chap de nutrition — Digestion Organes qui y con— Canal digestif — Organes annexes du canal digestif 13 III, — glutition — Aliments — Mastication et dédigestion — Absorption Suite de la digestion — Phénomènes chimiques de la 22 des éléments nutritifs élaborés par la digestion Chap IV — — Circulation nomènes généraux de Appareil circulatoire Composition la circulation — Mécaiiisme de — usages du sang PhéOrganes qui y concourent et — la circulation — Principales modifications de l'appareil circulatoire dans la série animale Chap V — Respiration — branchies, trachées chimiques de dans la — respiration — Modifications de l'appareil respiratoire la série animale — 33 — Poumons, — Phénomènes Organes qui y concourent Mécanisme de la respiration 51 — sang chaud et animaux Glandes ou organes spéciaux des sécrétions Sécrétions de la peau, des membranes 65 muqueuses et des membranes séreuses Assimilation Chap VI Chaleur animale sang froid Sécrétions et — — Fonctions — Animaux exhalation — — — de relation Organes du mouvement ComMuscles et du squelette Os et articulations tendons Mécanisme des mouvements Modifications de l'appareil locomoteur dans la série animale 70 CiỵAP Wl position générale — — — — TABLE DES MATIERES viu — Chap Vlll, Système nerveux constituent essentiellement — — — — Sens du toucher, du goût et de l'odorat — Suite Chap IX qui parties le Organes des sens 90 — des organes des sens Organes de la vue et Fonctions de leurs parties essentielles Organe de — de l'ouïe des Indication Ses fonctions — la voix 101 — — Principes de classification Division du règne animal en embranchements et en classes Organisation générale des ani- CiiAP X — maux sons vertébrés mammifères, oiseaux, reptiles, batraciens et poisgénérale des animaux annelés, des mollusques : — Organisation et des zoophytes Chap XI ou rayonnes — Premier 112 — Division — des vertébrés en classes des mammifères Leurs caractères généraux de cette — embranchement Animaux vertébrés, caractères généraux — classe — Leurs Classe Principaux groupes 120 — Suite de la classe des mammifères Exemples choisis Chap XII parmi les espèces les plus utiles l'homme ou les plus remarquables Supériorité de l'homme sur le par leurs mœurs leurs formes — , 131 reste des êtres organisés — — Classe de l'embranchement des vertébrés Leurs caractères Leur division en ordres Exemples choisis parmi les espèces les plus utiles et les plus remar153 quables par leurs mœurs, leurs formes Chap XIII (les Chap XIV reptiles Suite — — — Suite de l'embranchement des vertébrés oiseaux, — Classe division en ordres des — — batraciens Exemples choisis — — Classe des Leurs caractères parmi les espèces — remarquables par leurs mœurs, leurs formes Chap, XV — Suite de Leur les plus 1C3 — l'embranchement des vertébrés Classe des division en ordres Exemples choisis parmi les espèces les plus utiles et les plus remarquables 172 par leurs mœurs, leurs formes poissons — Leurs caractères — Leur Chap XVI — Deuxième caractères généraux des insectes Exemples — choisis — — Leurs — Classe ordres — embranchement Animaux annelés — Division des annelés en classes Leurs caractères parmi les espèces — Leur utiles division en ou nuisibles remarquables par leurs mœurs, leurs formes — et les plus 183 — Classes des Chap XVII Suite de l'embranchement des annelés myriapodes, des arachnides, des crustacés, des annélides, des helLeurs principaux ordres et leurs caracminthes et des rotateurs — , TABLE DES MATIÈRES tères — Espèce» ix rem.uquablcs par leurs mœurs, leurs plus les 202 formes Chap XVIII, — Troisième embranchement Mollusques — Quatrième embranchement Zoophytes ou Rayonnes — Leur division en classes — Leurs principaux ordres et leurs caractères — Espèces plus les utiles et les plus remarquables par leurs mœurs, leurs formes 214 BotaDỴqae L — Du règne — Exposition des divers organes qui Tissus élémenLeurs diverses fonctions taires , dont ils se composent Tissu cellulaire, tissu fibreux ou 227 ligneux, tissu vasculaire Crap un constituent végétal — végétal — Chap IL — Organes de — Racines advenlives — — Racmes — Leur — Fonctions des racines structure et la nutrition leurs principales modifications absorption ; 235 boutures ; — Structure — Chap IIL Tiges Leurs principales modifications de la tige dans les dicotylédones, les monocotylédones et — Tiges souterraines IV — Feuilles — Leur dones Chap la tige — ; Leur structure Bourgeons, stipules, éciiilles les acotylé- 239 bulbes et tubercules origine et et leurs — leur disposition relative sur feuilles : exhalation 250 aqueuse et respiration Chap V — Circulation de la sève ses des dicotylédones — des végétaux en général — Accroissement des tiges ligneu- Greffes et incision annulaire — Nutrition — Sécrétions 258 — Organes de reproduction — Divers modes de repro— De fleur en général — Inflorescence — Bractées 266 VIL — Enveloppes florales — Calice et corolle Leurs princi- Chap VI la duction Chap — principales modifications Fonctions des la pales modifications — Étamines ; carpelles et leurs rapports de position dans la fleur — Mouvement des Chap VIII — feuilles et Fruits Péricarpe et graine — pistil Leur structure — Fonctions de certains organes des et de ces organes fleurs 274 — Leur développement et leur structure Embryon, sa structure Classification des — 291 fruits — — — Chap IX Germination Développement de l'embryon et structure de la jeune plante Structure comparée des dicotylédones des monocotylédones et des acotylédones ou cryptogames 30G TABLE X MATlEHES Di:S — Ciup X — Des classifications du règne végétal Classifications artificielles Système de Linnée son application la détermination des plantes Méthode naturelle appliquée au règne végétal Familles Division générale des végétaux en dicotylédones, monocotylédones et acotylédones ou cryptogames 312 ; — — — Principales CiiAP XI choisies parmi familles de plantes dicotylédones polypétales, plus les nombreuses et les plus utiles (crucifères, malvacées, rosacées, légumineuses, ombellifères) — Principales Chap XII tales et apétales, choisies familles de plantes dicotylédones parmi les plus (éricinées ou bruyères, solanées, podées, amentacées, conifères) Ciup XIII sies parmi — Principales les plus 323 nombreuses labiées, familles de plantes nombreuses monopé- et les plus synanthérées, monocotylédones et les plus utiles (liliacées , , choi- iridées, joncées, palmiers, graminées^ XIV utdes chéno330 340 — Principales familles de plantes acotylédones ou cryptoparmi les plus nombreuses et les plus utiles ( fougères, prèles ou équisétacées , mousses, lichens, champignons, algues) Distribution géographique des végétaux et des animaux 347 CiiAP games choisies , — Géologie Chap I — origine Constitution générale (!es ou ignées; roches géologiques anciens CiiAP II actuels — — — du globe ou stratifiées actitils terrestre — Nature et — Roches non stratifiées — Phénomènes de sédiment; roches qui en forment propres ecorce fossiles faire comprendre les phénomènes 355 Torrents, fleuves, sédiments, transports; glaciers — Volcans Phénomènes volcaniques Chaleur centrale 363 Volcans éteints Soulèvements Chap III —Terrains de sédiment ou terrains régulièrement stratifiés Terrains de sédiment anciens ou terLeur division géologique rains primaires : terrains de sédiment antérieurs au terrain houiller ou carbonifère; terrain houiller ou carbonifère; terrain pénéen ou — — Principales substances minérales et corps organisés permien qu'on rencontre dans ces terrains Chap IV — fossiles 372 Terrains de sédiment moyens ou terrains secondaires terrain de trias ou salifère ; terrain jurassique ; Principales substances minérales et corps organisés rencontre dans ces terrains fossiles : — terrain crétacé qu'on 383 TABLE DES MATIERES Chap V ij — Terrains de sédiment supérieurs ou terrains tertiaires inférieur ou éocène; terrain tertiaire moyen ou mio- terrain tertiaire : — Principales subcène; terrain tertiaire supérieur ou pliocène stances minérales et corps organisés fossiles qu'on rencontre dans 391 ces terrains Chap VI — Terrains terrain diluvien ches osseuses ; — quaternaires ou de transport blocs erratiques — Cavernes — Diluvium ou ossements et brè- Terrain actuel ou de formation moderne — — 398 — Roches ipnées ou non stratifiées Filons Terrains Époques relatives de soulèveou terrains ignés anciens ment des principales chnes de montagnes de l'Europe Eaux Changements de minérales sources thermales puits artésiens la surface de la terre et succession générale des êtres organisés pendant les diverses périodes géologiques 403 Chap VII — primitifs — , Tabieau général de , la composition des terrains des principales substances minérales utiles — — Indication sommaire 414 HISTOIRE NATURELLE, 416 thermo-minérales dont les conduits se sont otistrués par dépôt des matières que leurs eaux tenaient en dissolution le Terrains primitifs on terrains ignés anciens 296 Terrains primitifs ou terrains ignés anciens; granit — Les terrains primitifs ou terrains ignés anceux qui correspondent aux premières périodes géologiques, sont formés par deux roches principales : porphyre et ciens, c'est-à-dire granit et le le porphyre Le granit est une roche dure structure grenue et cristalline composée de trois matières minérales distinctes et fortement agrégées entre elles, savoir le quartz ou acide silicique pur, le feldspath ou silicate double d'alumine et de potasse, et le mica, autre silicate double d'alumine et de potasse, de magnésie, de chaux ou de fer Ces trois sub: stances fondamentales sont très-faciles distinguer l'une de l'autre sur un échantillon de granit le quartz s'y présente sous la forme de grains d'apparence vitreuse, incolores ou grisâtres; le feldspath s'y montre en cristaux opaques plus ou moins volumineux, blancs ou teintés de jaune, de vert ou de rose; le mica y est disséminé en petites paillettes ou lamelles brillantes, tantôt noires, tantôt d'un blanc : argenté est la plus commune et la plus ancienne de toutes roches d'origine ignée son aspect et sa couleur sont trèsvariables on dislingue des granits gros grains, des granits grains fins, des granits rouges, rosés, verts, gris, etc., selon le volume des grains, et la couleur particulière de la substance prédominante On emploie le granit comme pierre de construction, pour le pavage, et pour le dallage des trottoirs On le trouve dans un grand nombre de localités, principalement en Auvergne, dans le Limousin, en Bretagne, en Ecosse, en Allemagne, en Sibérie, etc Les minéralogistes désignent sous le nom de syénite une roche assez analogue au granit, composée de cristaux de feldspath, de mica et d'amphiboie (silicate double de chaux, de magnésie ou de fer) Cette roche est, en général, de couleur rouge mêlée de vert ou de noir; elle est abondamment répandue dans la haute Egypte, où elle a servi la construction de plusieurs monuments antiques Le porphyre est une roche non moins dure que le granit, Le granit les ; : GÉOLOGIE 417 de feldspath compacte, au milieu de laquelle sont disséminés des fragments de feldspath cristallisé, de couleur blanchâtre On distingue plusieurs variétés de porphyres, parmi lesquels nous citerons le porphyre rouge d'Egypte ou rouge antique, dont les Égyptiens se servaient pour construire des baignoires, des cuves sépulcrales, des vases, des statues et autres objets d'art; le porphyre noir du terrain houiller et le porphyre vert ou vert antique, également employé dans l'architecture et pour la fabrication de divers objets d'ornement Cette dernière espèce de porphyre, dans la composition de laquelle entre un silicate de magnésie hydraté, est désignée en minéralogie sous le nom de serpentine ; on la trouve en Bretagne, dans le Limousin, dans les Pyrénées, sur la côte de Gênes, etc composée d'une pâte colorée et fusible : Epoques relathes de soalèTement des principales chnes de montagnes de l'Europe 297 Époques relatives de soulèvement des principales chnes — Les montagnes de l'Europe sont les seules dont l'origine soit connue d'une manière assez exaete Parmi les divers soulèvements dont le sol de cette contrée a conservé les empreintes, nous citerons le soulèvement des Ballons des Vosges et des collines de la Normandie, qui a eu lieu entre les dépôts du calcaire carbonifère et ceux des schistes houillers le soulèvement du nord de l'Angleterre et de l'Ecosse, qui s'est opéré entre le terrain houiller et le terrain pénéen le soulèvement des montagnes du Morvan, qui a disloqué les couches du trias le soulèvement de la Côte-d'Or et des Cévennes, qui a mis fin la formation jurassique le soulèvement des Pyrénées et des Apennitis, après l'époque crétacée; le soulèvement de la Corse et de la Sardaigne, entre le terrain tertiaire inférieur et de montagnes ; ; ; ; moyen ; le soulèvement des Alpes occidenaprès la formation du terrain tertiaire moyen le soulèvement des Alpes orientales, postérieur au dernier étage des terrains tertiaires et qui a donné au continent européen sa configuration actuelle enfin, le soulèvement du Ténare, après le diluvium , et auquel se rapporte l'origine de l'Etna du Vésuve du Slromboli , et peut-être des volcans éteints de l'Auvergne le terrain tertiaire tales, ; ; , , Il est remarquer que les cliaines de collines et de monta- HISTOIRE NATURELLE, 418 gnes qui ont été soulevées une même époque sont toutes orientées de la même ma,nière On s'est fondé sur ce fait pour supposer que les chnes de montagnes des différentes parties de la terre, dont la direction est identique ou parallèle celle des chnes de l'Europe, sont d'une formation contemporaine de ces dernières , Sources thermales, eani minérales, poits artésiens — 298 Sources thermales, eaux minérales Les sources d'eau chaude ou sources thermales que l'on rencontre dans un grand nombre de localités, principalement dans les montagnes roches éruptives et dans les pays volcaniques, viennent des profondeurs de la terre, où elles ont acquis la haute température qui leur est propre Ces eaux renferment toujours diverses matières minérales en dissolution, telles que delà silice, des sels alcalins, des sels de fer, des produits sulfureux, etc., ce qui leur a valu le nom à'eaux minérales sous lequel elles sont désignées 11 existe en Islande plusieurs sources jaillissantes d'eau bouillante nommées geysers, dont quelques-unes s'élancent des hauteurs considérables et retombent en cascades sur le sol environnant {fig 288) Leurs eaux sont chargées de silice qui se dépose l'état d'hydrate autour de l'ouverture du goufre d'où s'échappe le liquide, et forme des monticules de plus en plus élevés et étendus Cette silice est entièrement semblable, quand elle s'est refroidie et solidifiée, la silice caverneuse dont sont constituées les meulières des environs de Paris Kig ỵ8» Ceyiin ou sources jaillinanlfi d'eau bouillante {lilande) GÉOLOGIE pour la 419 un grand nombre d'eaux minérales guérison de diverses maladies Nous citerons parmi La médecine utilise sources les plus fréquentées celles de Vichy, dans l'Allier, température de 35° 45" centigr.; celles de Bourbonne-Iesles Bains, dans la Haute-Marne, 58» celles de Luxeuil, dans la Haute-Saône, M" h 46»; de Wiesbaden, dans le duché de Nassau, 68° ; de Baden, dans le grand-duché de Bade, 45° 65°; de Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, 18" ; de Bagnères-de-Luchon, dans la Haute-Garonne, 17° de Chaudes- Aiguës, dans le Cantal, 80° de Saint-Gervais, en Savoie, 35° 41° Toutes ces eaux contiennent, ainsi que nous l'avons dit, des principes minéraux qui leur donnent des vertus particulières 51 o-, 56° ; à'Aix, en Savoie, 45° ; ; — L'eau qui s'évapore sans cesse de des mers, des fleuves, des lacs, etc., et qui, après s'être élevée dans l'atmosphère et rassemblée en nuages, retombe sur la terre, se divise en deux parties l'une qui s'enfonce dans le sol, l'autre qui s'écoule sa surface et retourne dans la mer en suivant les pentes naturelles que celle-ci lui 299 Puits artésiens la surface : présente Les eaux qui s'introduisent dans le sol s'infiltrent travers les terrains meubles et perméables, descendent jusqu'à ce qu'elles rencontrent, au-dessous de la roche qui les renferme, une couche imperméable, un lit d'argile par exemple, et forment alors des nappes souterraines d'une grande étendue, qui suivent toutes les inflexions du terrain sur lequel On conỗoit alors que si, au moyen d'une sonde, elles reposent une communication entre cette eau et un point de du sol moins élevé que le terrain d'infiltration où la nappe d'eau prend naissance, le liquide jaillira l'orifice de la sonde avec d'autant plus de force que la diS'érence des niveaux entre cet orifice et le point de départ de la nappe d'eau sera plus grande C'est sur ce principe que repose l'établisse- on établit la surface FI; tR9 Coup» théoriqut des puits artétitnt HISTOIRE NATURELLE, 420 ou artésiens (fỵg 289), ainsi nommés de l'ancienne province de France, l'Artois, où les premiers puits ment des puits forés de ce genre ont été imaginés Ce n'est, le plus souvent, qu'à une assez grande profondeur que se rencontre l'eau souterraine qui doit alimenter un puits artésien Aussi cette eau arrive-t-elle la surface du sol avec une température généralement assez élevée Le puits de Grenelle, Paris, a une profondeur de 547 mètres; il fournit par minute 4600 litres d'eau 28° celui de Passy, alimenté par la même nappe, a une profondeur un peu plus grande et ; fournit une plus forte quantité d'eau la môme température Le puits de Prégny, près de Genève, a 220 mètres Mondorff, dans le Luxembourg, en a 730 Changements de la snrface ilo ; celui de la terre et sncccssion générale des êtres organisés pendant les diyerses périodes géologiques 300 Changements de la surface de la terre pendant les diverses périodes géologiques La terre, ainsi que nous l'avons — vu, a dû être primitivement dans un état de fusion incandescente elle appartenait alors la classe des astres lumineux ; Son atmosphère, beaucoup plus étendue que celle d'aujourd'hui, renfermait, l'état vapeurs, la masse des eaux qui forment nos océans, et probablement aussi une foule d'autres substances actuellement enfouies dans le sol ou répandues sur sa surface Peu peu cette surface s'est refroidie; une première pellicule de roches cristallines s'est consolidée et a enveloppé de toutes parts le noyau central Sur cette pellicule, bien des fois disloquée et bouleversée par les oscillations de la masse fluide qu'elle recouvrait, les eaux se sont ensuite précipitées, entrnant avec elles toutes les autres matières que condensait le refroidissement progressif A de l'enveloppe terrestre cette époque, la surface de la terre ne devait présenter encore que de légères aspérités les eaux tombées de l'atmosphère ont dû se répandre en une couche uniforme qui entourait le globe de tous côtés A peine quelques éminences, premières ébauches des continents futurs, se dessinaient audessus des flots de ce vaste océan C'est alors que les substances en dissolution ou suspendues dans les eaux, dont la température était encore très-élevée, ont commencé se précipiter et revêtir de leurs incrustations le noyau terrestre Peu peu se sont ainsi produits les premiers dépôts sédimen; GEOLOGIE 421 taires qui recouvrent presque partout le sol primitif , et audessus desquels reposent les couches plus récentes des terrains secondaire et tertiaire Les bouleversements et les dislocations du sol qui, plusieurs reprises, ont interrompu la formation de l'enveloppe terrestre, ont dû nécessairement modifier la configuration de du globe Nos continents actuels ont été plusieurs recouverts et abandonnés par les eaux des chnes de montagnes, des ỵles sont sorties tout coup du sein de la la surface fois ; terre, tandis qu'en d'autres points le sol s'affaissait et formait de nouveaux bassins dans lesquels les mers voisines venaient se précipiter Ainsi, pour citer un exemple, pendant la formation des terrains tertiaires inférieurs, le sol de Paris était entièrement submergé et formait un vaste golfe au fond duquel se déposaient les couches puissantes du calcaire grossier Dans ce golfe se jetaient plusieurs fleuves qui, mêlant leurs eaux douces aux eaux salées de la mer, y apportaient les éléments de l'argile plastique, du calcaire siliceux et des autres dépôts lacustres contemporains Plus tard, probablement l'époque du soulèvement delà Corse et de la Sardaigne, ce sol a été mis sec et est devenu le séjour d'une multitude d'animaux terrestres, qu'une inondation nouvelle a postérieurement détruits et ensevelis dans les couches du gypse C'est alors que se sont déposés les sables les grès et les pierres meulières, après lesquelles les eaux se sont encore une fois retirées du sol parisien, jusqu'à l'époque du déluge universel, qui a étendu sur lui la couche de graviers et de limon qui recouvre presque partout la surface de la terre Quelques auteurs ont ainsi essayé de rétablir, d'après l'étendue et la limite des terrains qui composent l'enveloppe terrestre, les différentes , configurations que la surface du globe a dû présenter aux Nous ne pouvons reproduire qui ne repose d'ailleurs que sur des données principales époques géologiques ici ce travail, encore assez vagues et incertaines, 301; Succession générale des êtres organisés pendant la forterrestre Dès que la terre fut suffisam- mation de l'enveloppe ment — que les mers qui l'entouraient commencèrent déposer au fond de leurs bassins les premières couches de l'enveloppe sédiraentaire, la vie se montra sur le globe La création organique ne s'étendit d'abord qu'à des êtres, !a refroidie, et végétaux et animaux, de la structure la plus simple et des fucus, des pr»Mes, des fougères et plus élémentaire : 422 HISTOIRE NATURELLE quelques autres plantes acotylédones formaient alors le règne végétal, tandis qu'au fond de l'Océan vivaient des polypes, des mollusques et quelques rares crustacés, dont les dépouilles calcaires sont restées enfouies au milieu des dépôts cambriens et siluriens Les poissons, première ébauche des vertébrés, ne se montrent que dans les couches supérieures des terrains dévonien et carbonifère; la plupart appartiennent la famille complètement éteinte des sauroïdes A celte époque, une végétation puissante s'étend la surface du globe elle purifie l'atmosphère et prépare le milieu dans lequel devront plus tard se développer les animaux terrestres Cette végétation no comprend encore que des végétaux d'un ordre inférieur, mais qui atteignent des dimensions gigantesques ce sont des lycopodes, des fougères arborescentos, des cycadées et des conifères, dont les débris carbonisés constituent l'anthracite et la houille Quelques in?ectes, assez semblables aux charanỗons et nos libellules, sont alors les seuls habitants l'air Dans l'âge suivant apparaissentles reptile? Durant la longue suite des siècles dont se composent les périodes pénéenne et jurassique, des tortues, des crocodiles, une multitude de mégalosanres, de plésiosaures et autres sauriens gigantesques, peuplent la terre et les eaux Des ptérodactyles ou lézards volants, peut-être aussi quelques oiseaux, portent la vie dans les régions atmosphériques, pendant que des poissons et des mammifères cétacés parcourent l'étendue des mers, au fond desquelles s'accumulent de nouvelles générations de zoophytes et de mollusques Cet état de choses se continue, en se modifiant un peu, jusque vers la fin de la période crétacée, qui voit ntre, cơté des fucus, des lycopodes et des fougères de l'ancien monde, différentes espèces de végétaux phanérogames Avec la formation des terrains tertiaires se produisent enfin les mammifères terrestres, dont quelques faibles marsupiaux ont été jusqu'alors les seuls représentants Les plus anciens de ces animaux difi"èrent sensiblement des types actuels ils appartiennent aux genres depuis longtemps anéantis, des peotheriums et des anoplotheriums, que le génie de Cuvier a su reconntre et rétablir dans leurs formes vivantes Après ; ; ; , eux viennent les mastodontes, les rhinocéros, les éléphants, les hippopotames et autres animaux herbivores; puis la foule des carnassiers, ours, tigres, jaguars, hyènes, dont les ossements sont enfouis pôle-mêle dans les cavernes et dans les couches les plus récentes de la formation tertiaire A cette époque, des cerfs, des chevaux, le singe lui-môme, avant- GÉOLOGIE 423 coureur de l'homme, ont également paru sur la terre Les forêts qu'ils habitent servent d'abri une multitude d'oiseaux; dans les mers vivent des poissons, d'innombrables mollusques et zoophytes qui doivent perpétuer jusqu'à nous la plupart de leurs espèces Telle a été la succession des êtres vivants sur la terre De- puis les plantes cryptogames et les animaux peine ébauchés des temps siluriens jusqu'aux végétaux dicotylédones et aux puissants mammifères de l'époque tertiaire, la nature a sans cesse perfectionné son œuvre Peu peu les espèces primitives ont disparu pour faire place de nouvelles espèces plus haut placées dans l'échelle des êtres, jusqu'à l'homme, dernier terme de celte longue suite de créations Ainsi se trouve confirmé par les découvertes de la science moderne le sublime et simple récit de la Genèse Seulement, par le mot jour^ indiqué dans le texte biblique, il faut entendre, non pas un intervalle de quelques heures, mais un espace de temps considérable, dont la durée échappe toute mesure dans ce sens que, depuis saint Augustin jusqu'à nous, les autorités les plus éminentes de l'Église ont inlerC'est en effet I)rété les jours qui, dans la Genèse, marquent les époques suc- cessives de la création Qu'importe d'ailleurs l'Architecte éternel de l'univers un jour ou des milliers de siècles ! Nous terminerons ce rapide exposé des changements de forme de la surface du globe, ol de la succession des êtres organisés qui y ont vécu, par un tableau général de la composition des terrains qui forment l'écorce solide du globe HISTOIRE NATURELLE 424 Tableau général de la Composition des terrains ^ (Terrains primitifs, primaires, secondaires, tertiaires et quaternaires.) TERRAINS GÉOLOGIE Suite du tableau de TERRAINS la Composition des terrains 42o HISTOIRE NATURELLE 426 Suite du tableau de TERRAINS la Composition des terrains GÉOLOGIE Indication 4-27 sommaire des principales sabstances minérales utiles Les principales substances minérales utiles sont le quartz, le feldspath, le kaolin, le mica, le talc, les arr